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 J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent.

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Perceval A. Clydwyn
J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent. Rangphy
Perceval A. Clydwyn

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MessageSujet: J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent.   J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent. Icon_minitimeVen 6 Mai - 18:49




« J’en ai marre de ce cœur mon dieu, qui ne bat plus. »
Putains vous m'aurez plus • D. Saez

Le vide.
Le néant, le silence.
Voilà pourquoi Perceval n'aimait pas se réveiller. Tout lui semblait dépeuplé, désert gelé qui le prenait au plus profond de lui-même, résonnant dans le néant intérieur de tout son être. Vide absolu trop profond pour ne pas sombrer immédiatement dans la noirceur des bas-fonds si effrayants. Et pourtant si attrayants. Se laisser choir pour mieux étreindre les ténèbres, tout accepter pour se prostituer dans l'oubli de quelques instants. Juste, quelques instants.
Avant que tout ne revienne en pleine gueule avec plus de force encore.

Parce que c'est toi, Perceval, ou devrais-je dire Percy, brave Percy, qui te réveille en pleine après-midi, hébété, sans souvenir de s'être endormi au petit matin. C'est toi qui a encore dû amuser la galerie par des idioties futiles toute la nuit, comme tu sais si bien le faire, c'est toi qui a dû enchainer les verres pour t'empêcher de penser, et c'est encore toi qui a du sourire comme le bon crétin que tu es lorsqu'on t'a lancé des « qu'es-ce que t'es bête Percy » en riant.
Parce que t'es bon qu'à ça après tout.

Et la gueule de bois qui chuchote perpétuellement à son oreille « voilà ce que tu gagnes Perceval. Voilà ton dû, voilà ta vie. C'est beau, n'est-ce pas, cette inutilité latente ? Superbe par sa futilité navrante. » Et c'est là qu'il craque.

▬ Putain.

C'est tout ce qu'il répète.
Putain putain putain.
En tanguant dans les couloirs du dortoir. Une main dans la broussaille de cheveux, espérant surement désespérément apaiser son mal de tête, les yeux quasi-clos derrière ses verres, sa chemise blanche plus si blanche ayant perdue presque tous ses boutons, chemin de pierre froide zigzaguant sous ses pieds nus. Une cacophonie règne dans son cerveau, martelant ses tempes avec force, jugulant toute pensée sensée.
On l'accoste, on lui parle, on sourit. Mais lui voit flou, mais lui s'en fout. Il voit des cheveux longs, des gloussements lorsque les regards glissent vers sa tenue, des mots frivoles, une conversation superficielle. Soirée hier soir, chemise crade, ce matin, nouvelle rumeur, Discord, secret. Secret. Et ce simple mot arrache et déracine toutes les vagues idées implantées jusqu'à là dans son esprit. Perceval sait maintenant pourquoi son cerveau est ainsi retourné et en vrac. Pourquoi il a une fois de plus fait le con toute la nuit pour ne pas réfléchir une minute. Et il sait aussi que cette fois il ne pourra plus retourner s'assoir au bar et noyer ses idées noires dans son verre. Cette fois, il ne se laisserait pas dépérir une nouvelle fois en restant totalement impuissant, scellé à son alcool. Parce que cette fois, ça ne le concernait pas totalement. Et c'était presque pire.

Un sourire cynique étire ses lèvres.
Oh non, ça ne sera pas joli. Pas joli du tout. Mais il le fallait.
D'un geste, il abandonne son interlocutrice et s'en retourne tenter d'atteindre la porte de sa chambre.
Tu as l'air d'un minable, Perceval. A tourner difficilement la poignée de la porte, à te trainer jusqu'au premier lit qui n'est même pas le tien, à te laisser tomber en pensant qu'une fois endormi, tout sera tellement plus simple.
Vide.

.


Se réveiller, encore.
Et toujours la même rengaine, cette vieille salope de mémoire qui revient au galop, trop heureuse de pouvoir le torturer encore un peu, tirant sur la corde sans jamais la rompre.

Putain.
Dehors, la nuit était tombée. Pas depuis longtemps surement. Juste assez pour que Perceval ait complètement décalé son horloge interne. Ba, qu'importe de toute façon. Il est encore habillé -enfin, plus ou moins habillé. Mais surtout, il n'est pas sur son lit. Ce ne sont pas ses draps, ni son oreiller, encore moins son odeur. Pourtant, tout est familier. Et rien qu'en posant la tête dessus avant de s'endormir comme une masse, il savait qu'inconsciemment, son esprit avait parfaitement compris à qui cela appartenait. Message subliminal, surement. Message à la con, oui.
Mais il fallait croire que tout cela avait bien une signification, car en s'ébouriffant les cheveux tout en jetant un regard dans le dortoir, l'idiot sent qu'il n'est pas seul. Et à tous les coups, c'est le regard du propriétaire du lit qui le vrille en ce moment même, évidemment. Destin à la con. Qu'il aille crever s'il espérait un regard.

▬ C'est sympa de redescendre vers le petite peuple des fois, tiens. Que me vaut cet honneur ?

Et Perceval avait cette voix éraillée, cynique, qui sonne comme un sifflement qui annonce que tout ce qui sortira de sa bouche serait prononcé dans l'unique but de le toucher, violemment, comme un coup d'estoc que jamais il ne pourrait encaisser. Parce que c'était comme ça que cela marchait entre eux. Parce qu'il avait merdé, complètement, et que seul Perceval pouvait lui en coller une assez brutale pour lui faire prendre conscience de sa connerie. Quelle ironie.

Qu'il aille crever pour qu'il se retourne vers lui. Qu'il aille crever pour un regard. Qu'il aille crever pour qu'il se bouge de son pieu. Qu'il aille crever, lui et ses idées tordues.

▬ T'es qu'un petit con, Buckley. Tu le sais, ça. Un sale petit con qui se croit supérieur aux autres.

Alors putain, pourquoi est-ce qu'il s'acharnait à toujours revenir vers lui, le chercher, même s'en s'approcher, l'emmerdait quand il était avec sa rouquine, lui sauter dessus comme un abruti juste pour l'avoir à lui ? C'était d'une connerie affolante et digne d'un acharnement pitoyable et voué à l'échec. Et pourtant il continuait. Juste pour profiter de ces moments, aux contours flous et à l'aspect hallucinatoire dû à l'alcool, où le monde en était réduit à des injures et des mots crachés dans des verres sales par leurs deux esprits à bout. Ces instants tragiquement éphémères balayés en un battement de cil, où plus rien n'avait d'importance, puisqu'après tout, le reste était réduit au néant, un amas d'inutilités bonnes à balancer, de la merde préconçu qui les ferait gerber une fois leur dose d'alcool tolérée largement dépassée. Ah, ils étaient beaux tous les deux, la tête dans le caniveau, à cracher encore, pourtant, à s'acharner même à vouloir gerber sur la société toute entière, sur les femmes, les connards, les hypocrites, les emmerdeurs, les optimistes, les péteux, eux mêmes, l'Homme avec un grand H, la vie, le monde, et cette connerie d'alcool, plutôt que d'admettre qu'ils n'étaient que deux gamins un peu paumés, un peu dépressifs, presque normaux, qui se payaient une cuite monumentale.

Voilà, ça c'était Clyde et Perceval. Une amitié bizarre, tordue, passagère presque, inconnue de beaucoup, mais foutrement omniprésente.
Alors quand l'un des deux déconnait, il en fallait peu pour que l'autre rapplique fissa.

▬ Viens ici, j'en ai une sévère à te coller.

Pas besoin de plus, le ton était éloquent. Pas besoin d'un « je sais tout » ou autre « tu peux la faire à tout le monde mais pas à moi », Clyde avait parfaitement saisi qu'il était temps de se prendre une bonne raclée et assumer ses conneries. De prendre conscience de sa gigantesque bêtise, d'enfin assumer. Et pas de faux-semblants, ils n'en étaient plus à ça maintenant. C'est l'heure de se réveiller un peu, fini les jolies rêves illusoires. La réalité tant détestée finissait toujours par prendre le dessus, peut importe quand. Et même si elle était personnifiée par la plus incapable des personnes qu'était Perceval Clydwym.

Mais putain Clyde, qu'est-ce que t'as foutu ?

« A se dire que la vie, oui, n’était qu’une putain. »


Dernière édition par Perceval A. Clydwyn le Dim 9 Sep - 21:29, édité 1 fois
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Clyde A. Buckley
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MessageSujet: Re: J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent.   J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent. Icon_minitimeLun 16 Mai - 1:11

The last time we slept together,
there was something that was not there
Putain oui dégueule.
Putain oui dégueule tout ce que tu peux. Dégueule tes relents d’alcool, de haine, d’amour Dégueule tout ce que tu as, parce que c’est le moment. Vide toi de tout, vide toi de ce mal-être, tout ça partira quand tu tireras la chasse d’eau. Dégueule encore un peu plus, va y, ça te fera du bien.

« T’es pitoyable mec. Mais merde, accroche-toi. Mais dégueule pas sur mes pompes ! Aaah c’est crade ! » et il rit le con, il t’attrape les cheveux et il rit parce que c’est drôle. Et tu ris avec lui parce que c’est pathétique. Tu ris parce que vous êtes bien capables que de ça, c’est le seul éclat de joie de ta soirée. C’est ta vraie première cuite, la première fois que tu te sens si mal. La première fois que le lendemain tu te réveilles avec le cerveau en compote, ses jambes en travers de ton torse, pieux puissants qui t’empêche de te relever.

C’est ta première cuite, c’était y’a un an, c’était avec lui et à l’époque vous étiez rois du monde.
Ce monde toujours flou, ce monde dont vous oubliez chaque seconde le lendemain matin, alors qu’il dormait dans tes bras et que toi tu caressais ses cheveux sans même comprendre. Ce monde où personne ne pouvait jamais entrer. Y’avait que vous deux et votre putain de rage. A croire que vous ne vous retrouviez qu’autour de ces verres, que vous ne vous vous compreniez que quand la téquila remplaçait le sang.

Pourtant ça ne trompait pas. Dans la journée, il n’y avait parfois aucun mot pour l’autre. Juste un signe de tête, un regard. Et ca suffisait amplement. Car le soir même ils se retrouvaient, ils fêtaient tout et n’importe quoi.

Tu te souviens quand vous aviez fêté mon vingt en math ? Tu te souviens quand on a fêté la baffe que Preggy t’a donnée ? Tu te souviens quand on a fêté le fait que j’ai appris que ça dérangerait pas tant que ça Adriel de se faire ma belle Bonnie ? Tu te souviens de toutes nos célébrations, nos soirées débiles ?

Tu te souviens comme on hurlait contre les putes, contre les femmes. Contre ces sirènes qui enchantent notre cœur pour mieux nous le bouffer. Et tu prenais ma main, et moi je me laissais faire, j’étais pas en mesure de m’insurger. Tu me prenais la main quand je te hurlais ma peur de la perdre, quand je te disais bêtement que tout se cassait la gueule.

“Nothing good ever stays with me. Absolutely nothing.”
“You got me.”
Mais toi t’es pas bon pour moi. Pas vrai ? Mais on s’en foutait. Oh putain de merde Perceval tu te souviens de toute nos putains de conneries ? Tu te souviens quand on était là allongé dans l’herbe, à mater les étoiles, et à se dire que putain, c’était putain de moche. Que ça avait plus rien de romantique, que c’était juste bêtement con et tu m’as bloqué sous ton corps et t’a froncé les sourcils et tu me disais que Lula était sans doute la seule putain d’étoile qui pouvait valoir le coup.

Et je t’ai dis ce qui fallait pas te dire. Et puis tout s’est cassé la gueule putain.

Dégueule encore. Mais cette fois-ci t’es seul, cette fois-cil y’a plus de Percy, Percy le crétin pour te tenir les cheveux et te dire que putain merde moi je t’aime, t’inquiète ta rousse aussi. Dégueule tout ce que tu peux, ce n’est pas la première fois. Elle t’attrape le bras, elle veut comprendre, tu lui adresse un bref regard, presque mauvais, méchant. Elle te hurle de lui expliquer et tu réponds rien, tu te contentes de dégueuler juste encore un peu plus, toi dont le corps n’a jamais longtemps résisté aux affres de l’alcool.

Putain merde Clyde, à quoi tu joues ? Qu’est-ce que t’as foutus, putain merde Clyde, t’es pas Dieu, t’es qu’un gamin avec un peu trop de caprice et de pouvoir. Putain de merde Clyde, arrête de faire ça à chaque fois que tu aimes quelqu’un. Tout se casse la gueule et c’est ta faute. Tu as Percy pas vrai ? Il est allongé là, la tête enfoui dans ton oreiller, ses poings serrés. Et toi tu sais pas quoi faire, t’hésite un peu, tu lance ta main comme pour remonter la couette puis tu arrêtes le geste. Tu reste debout et tu le regarde. Il n’est pas si beau endormi, il n’est ni calme ni apaisé. Il y a sur son visage les marques de la rage. Il ouvre les yeux et ne te toise pas.

Putain de merde Percy, c’est moi, pardonne moi connard.

« C’est mon lit, tu le souilles là. Lève-toi. » Merde répond pas ça, merde Percy tu le sais toi, qu’il rêve de tomber à genoux et de te supplier de le pardonner.

Tu vas t’en prendre une, et ça va te faire putain de mal. Il détourne le regard. Il n’approche pas, ne récupère pas son bien. Il ne s’inclinera pas pour autant, pas devant Perceval qui le cherche encore malgré tout, il le sait. Il se contente de serrer les poings et qu’est-ce qu’il peut répondre ? Il est un sale con égoïste, oui et alors ?

« Et bien quoi Clydwin, on jalouse ? On se sent misérable ? Tu devrais, tu dors sur le lit du dit petit con en attendant. J’ai pas besoin de me croire supérieur aux autres quand je le suis par définition. » mais ta gueule Clyde, ta gueule putain. Pourquoi tu le cherches, pourquoi tu veux tant que ça qu’il t’en colle une ? Pourquoi y’a que ces mots à lui, y’a que son indifférence à lui qui te tue comme ça ? Pourquoi tu crains comme ça de le perdre, merde ? T’as tout pour régler le problème d’une autre manière. Et tout ce que tu trouves à faire, c’est vriller tes yeux verts sur lui, méprisant, et de lâcher dans un sarcasme.

« Mais allez, je peux vite te faire oublier tout ça, moi. Je peux te faire oublier ça, comme je peux te faire oublier Lula. »

Tabasse le Perceval, il attend que ça, il attend que toi pour comprendre que maintenant, ça se joue plus qu’à ça, que c’est plus si drôle, que c’est dangereux, pour vous tous, mais surtout pour lui.

You never wanted to alarm me
But I’m the one that’s drowning now
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MessageSujet: Re: J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent.   J’en peux plus de ces jeux qui nous tuent. Icon_minitimeVen 10 Juin - 1:54

« Car si l'homme est un chien, c'est qu'il est plus fidèle à des chattes qui se feront la belle. »


En fait, il avait envie d’une cigarette.

Pour résumer son état d’esprit dans une telle situation.
2 ans sans rouler la moindre feuille, 2 ans sans même tirer une seule fois dessus. Sans même penser se raccrocher à cette petite habitude définitivement rayée de ta vie. Disparue, oubliée, comme si cela n'avait jamais existé. Comme un bon petit samaritain qui n’a jamais touché à une seule clope. Gentil petit Percy. Mais tu n’oublies pas de leur dire que si la fumée tourbillonnante te dégoute autant maintenant, c’est parce que tu as assez fumé pour une vie entière avant d’arriver à Aisling ? Ca non, ca tu le dis pas, ca tu ne l’avoueras jamais. Tu leur diras jamais comment tu étais avant, hein. Tu leur diras jamais quel pauvre con tu étais alors. Mais con d'une toute autre espèce. Parce que ca te répugne. Mais tu sais quoi Perceval ? Ca ressort dans ce genre de moment.

Et l’envie de nicotine inhibe toutes ses volontés.
Comme avant, comme dans cette autre vie qui avait pourtant été si bien immolée.
Tellement pressante qu'il pense même à se lever tout de suite et aller fouiller dans un tiroir de Lancelot ou carrément aller combattre le chat-démon de Brightside pour le soulagement d'une Lucky Strike. Et ainsi réduire à néant 2 ans de superbe réussite. Enfoiré de Buckley.

C'est à peine s'il l'entend quand il parle.
Aller, concentre toi Perceval. Oublie la ta clope, tu l'auras pas de toute façon. Écoute un peu sa défense, ses excuses. Pour ce que t'en as a foutre de ses conneries. Et qu'il aille crever pour qu'il se lève, merde. Surtout en prenant ce putain de ton prétentieux, ce ton de petit con bon à frapper jusqu'à ce qu'il crache ses dents de sale petit merdeux qui pète plus haut que son cul. Et le silence de Perceval en dit plus long que n'importe quelle parole, juron, crachat. Tu te rends compte Buckley ? Tu te rends compte que même moi je prends plus la peine de te répondre ?

Sous la colère froide, la rage qui bout lentement au fond de lui, Percy en oublie de ne pas le regarder et se retourne.
Mais échoue un peu en se rendant compte que sans ses lunettes, il n'y voit pas beaucoup plus. Juste des formes floues, des taches plus ou moins précises de couleurs sombres. Il doit avoir l'air beau, tiens, débraillé, paumé, l'air furieux et cynique, pas frais. Alors pourquoi est-ce que c'est lui qui est là, assis dans son lit, à devoir le frapper assez fort pour que tout se remette à peu près correctement dans son foutu crâne et qu'il arrête de dérailler comme ca ? Merde, elle était où sa prétendue copine, là, hein ? Et son connard de blondinet meilleur ami ou il savait pas trop quoi d'ailleurs. Ouais, ceux là, avec qui tu partages tous tes rires et sourires, pourquoi c'est pas à ces cons là que dégaines ta prétentieux à deux balles et que tu gerbes sur les pompes ?
Elle t'aime ta rousse, non ? Alors dis lui simplement Clyde, dis lui pourquoi elle ne sait rien et attend sagement le retour du bon et chaste petit copain que tu es. Et pourquoi tu ne lui diras jamais ce que tu fais.
Et le blond ? Ce pathétique abruti fini, que tu détestes, ou adores, on sait pas trop, et on s'en fout un peu il faut dire, c'est pas sensé être quelque chose comme ton meilleur pote, ou vaguement quelque chose dans le genre ? Mais lui aussi, tu peux pas te permettre de tout lui dire. Non non, ces deux là volent dans un catégorie ou les apparences sont de mises et où un tel poids est impensable à avouer, même pour libérer tes frêles épaules qui en ont très certainement besoin, quoi que tu en dises. Alors c'est ca l'amour pour toi Clyde ? Apparence et silence ? Belle notion.

▬ Mais allez, je peux vite te faire oublier tout ça, moi. Je peux te faire oublier ça.

Pas besoin de discerner clairement ses traits pour que Perceval ne laisse éclater un rire sarcastique.
Petit con.
Mais il croyait quoi, putain. Que tout allait se régler avec de jolies paroles, qu'un égo sur-dimensionné avait le pouvoir de changer le cours des choses, que se reposer sur son Don était chose tellement habituelle que rien ne pouvait aller de travers. Mais bordel, réveil toi un peu mon gars.
T'es foutu. Foutu foutu foutu. C'en est limite drôle tellement c'est nocif et voué à l'échec.
Ca te ronge tellement que ca suinte de tous les pores de ta peau.
Et c'en serait limite drôle s'il avait pas la violente envie de t'en coller une pour te tirer de ce gouffre qui t'attire toujours un peu plus vers le point de non-retour.

▬ Comme je peux te faire oublier Lula.


Connaissez-vous cette impression étrange, qui fait que votre corps réagit bien avant votre esprit ? Ou plutôt que votre esprit prend soudainement le contrôle de vos gestes trop rapidement, et que vous n'en prenez conscience qu'après ? Comme si quelqu'un d'autre se mouvait à votre place dans votre corps, comme si pendant quelques secondes, le blackout complet se fait et vous ne revenez à vous que le souffle court, la tête un peu secoué, une fois ce blanc passé.
Et bien c'est ce qui arrivait à Perceval lorsqu'on parlait de Lula.
Il. Avait du voir rouge, voilà.
Comment ce pauvre con, ce connard de Buckley, la teigne aux allures d'enfant de chœur, comment cet emmerdeur de première pouvait-il se permettre le culot de nommer Lula. Devant lui. Aussi sereinement. Maintenant.
Ca l'avait rendu fou. Complètement cinglé. Une chance qu'il n'ait pas eu sa cigarette, il l'aurait surement brulé avec.

On parlait pas de Lula. Lula c'était le mot tabou, le secret que Discord ne pouvait s'oser à prononcer, la comptine qui tourne en boucle mais qu'on s'acharne à ignorer. Lula c'était se tuer à petit feu, et le rappeler, c'était balancer un briquet sur de l'essence. Lula c'était un prénom maudit, deux syllabes qu'on n'avait plus la force d'assembler. Lula c'était enterrer Perceval et lui planter la pelle dans le cœur.
C'est dégueulasse, Clyde.
Et Buckley pourrait jamais comprendre toute cette connerie. Télékinésie, empathie, ou autres stupidités de ce genre, on s'en foutait de tout ca. Et même s'il avait l'impression qu'autant de pouvoir lui donnait un pass pour tout, jamais il ne pourrait éprouver ca.

Il sait pas trop ce qu'il s'est passé, en fait. Il a dû se relever trop brusquement pour eux deux, agripper le bras du SPE et le pousser sur son propre lit avant de se jeter sur lui pour l'empêcher de se relever. Toujours est-il que sa main empoignait brutalement sa tignasse, le forçant à lui offrir son cou tel un animal sacrifié, tandis que l'autre broyait ses bras sous la pression, l'empêchant de faire le moindre mouvement. Son visage n'est plus qu'à quelques centimètres, et les contours sont tout de suite plus clairs maintenant. Son souffle heurte irrégulièrement son visage, hargneux, prêt à mordre dans cette peau trop blanche et trop parfaite pour l'enculé qu'il est.

▬ Ta gueule Buckley. Ta gueule, répète-t-il dans un sifflement rauque. Tu crois vraiment que toi, pauvre petit con qui ne représente rien, peut me faire, dans un futile et inutile espoir de quelques secondes, oublier Lula ? Tu crois que tout ca te donne un pouvoir absolu, que personne pourra te surpasser ? Alors écoute moi du con. Même une pute comme elle, aussi chienne qu'elle a pu l'être, vaut plus que toi.

Il tire sur ses cheveux, plus fort. Et il a de la chance qu'il n'en profite pas pour le frapper.

▬ Regarde toi Buckley, -sa voix déraille, narquoise, ricane,- pauvre petite lopette au corps de fillette, trop fluette et si faible, si faible. Même pas capable d'utiliser tes mains de jeunes filles en fleur pour essayer de te sortir de là. Supérieur Buckley, c'est le mot. Supérieur.

Va s'y, sort tes grands pouvoirs, épate la galerie, juste pour prouver que tu peux le faire. Mais ca ne vaudra jamais un bon coup de pied ou un vrai coup de tête. Parce que t'en as pas la force. Et que tu peux rien faire contre les vingt centimètres qui vous séparent et la force brute qu'il ne déploie que trop rarement pour qu'on ne l'oublie pas.

Ouvre les yeux, Clyde. Maintenant.

« Sûr l'enfer c'est les autres.
Sûr l'enfer c'est les autres et l'enfer c'est t'aimer. »
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