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 | Fraîcheur matinale { .Kida ♥

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Yue Weng A. Sullivan
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Yue Weng A. Sullivan

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MessageSujet: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeDim 19 Sep - 2:16




« Le matin arrive, je me frotte les yeux,
Marchant parmi la foule dans ces jours qui se répètent
Je continue de chercher un petit rêve. »


La tête encore fourrée dans son oreiller et le bras pendant nonchalamment dans le vide, Yue avait beaucoup de mal à émerger. Il était encore tôt, aussi, et c’est à peine si les premiers rayons du soleil naissant passaient à travers les rideaux grenat qu’il avait tirés. Son réveil n’avait même pas encore sonné quand il tenta un coup d’œil fatigué vers ce dernier. 6 h 03. Alors qu’il n’avait pas cours de la matinée. Parfois, il se demandait pourquoi il avait cette manie de se lever tôt. Il aimait bien errer dans l’école quand il n’y avait pas encore beaucoup d’élèves, certes, mais quand même ! Et il y avait aussi ce plaisir a voir le ciel matinal lorsqu’il allait à l’extérieur. Sentir le parfum de la nature. Et toutes ces petites futilités qui pouvaient le mettre d’une humeur meilleure. Après tout, c’était une habitude qu’il avait pris il y a plusieurs années et il n’était pas prêt de la changer de si tôt puisque ça lui convenait. C’est juste que le réveil était parfois difficile. Tellement difficile qu’il peina à se retourner sur le dos pour ensuite rabattre la couverture. Un frisson le parcouru alors ; sortir de ces draps chauds devait sans doute être la plus grosse épreuve, si bien qu’il se sentit incapable de bouger pendant quelques secondes. Son regard balaya tout de même la chambre avec difficulté, se posant sur l’autre lit qui la meublait. Personne, évidemment. Cela faisait maintenant plus d’un mois qu’il dormait seul presque tous les soirs. Tant pis. Il n’y pouvait rien de toute façon.

S’extirpant avec difficulté du lit, il se dirigea vers la fenêtre qu’il ouvrit puis à laquelle il s’accouda quelques instants. Il prit une grande bouffée d’air puis regarda l’horizon, ses yeux s’arrêtant sur les jardins, un peu plus loin. Le ciel était encore rosé et une douce fraîcheur envahissait la chambre. D’où il était, il ne pouvait pas juger s’il y avait déjà des étudiants levés ou non. Et si oui, ils n’étaient probablement pas très nombreux… C’est à dire que peu de gens appréciaient de se lever à six heures alors qu’on était un dimanche. Mais qu’importe ! Quand il voyait ce paysage, Yue n’avait qu’une envie, celle d’y aller et de s’imbiber de ses merveilles. Oh, vous devez certainement trouver ça stupide, mais les subtilités de la nature l’avaient toujours touché au plus haut point, et les jardins d’Aisling ne faisaient pas exception. D’ailleurs, pourquoi ne pas y faire un tour ?

Il tourna son visage vers ses affaires et son regard s’arrêta sur une série de feuilles blanches empilées sur son bureau. Tiens ? Il haussa un sourcil, une idée lui traversant l’esprit. Si sa mémoire était bonne, il s’agissait du papier de riz que lui avait envoyé sa mère de Chine, il y a quelques semaines. Il alla les feuilleter puis ouvrit un tiroir : ses pots d’aquarelle étaient encore là, bien que légèrement usagés. Il sortit soigneusement la boite, vérifia que les pinceaux étaient encore présents. Il eut un fin sourire. Cela faisait longtemps qu’il n’y avait plus touché, mais étrangement, l’envie de peindre lui reprit soudainement. Il se souvenait que plus jeune, il adorait ça. C’était sa mère qui lui avait appris ; la peinture traditionnelle chinoise. Peindre les fleurs, certains animaux ou les paysages. Un style léger, calligraphique. D’après elle il était plutôt doué dans ce domaine. Pourtant, il s’était toujours dit que si l’on connaissait le principe de cette façon de dessiner et que l’on avait un tant soit peu de créativité, il était facile d’arriver à un beau résultat. Bon, évidemment, connaître la calligraphie traditionnelle et savoir la pratiquer aidait un peu, mais avec de la bonne volonté tout le monde était capable d’y arriver. Et d’ailleurs, il avait eu une subite envie de ressortir ce matériel et d’aller se poser dehors pour en profiter, surtout que la cours d’Aisling était une source d’inspiration sans pareil.

Ne faisant ni une ni deux il alla dans une salle de bain pour se doucher, histoire d’être un peu plus réveillé et éventuellement plus présentable. Car oui, sortir avec la marque de l’oreiller sur la joue et avec des cheveux pires qu’emmêlés, cela ne donnait pas forcément une bonne impression de soi… Il s’habilla également assez rapidement si on omettait le fait qu’il avait du reboutonner sa chemise dont il avait assemblé samedi avec dimanche et… la capacité de se tordre le petit orteil en enfilant son pantalon. Non, finalement, il valait mieux qu’il soit seul dans cette chambre. Il prit également son sac à bandoulière dans lequel il mit tout son matériel ainsi que quelques serviette pour protéger ses pinceaux une fois qu’ils seraient humides, le passa sur une épaule, puis finit par enfiler sa veste en jean noire qu’il ajusta correctement. Il hésita pendant un instant à prendre quelque chose à manger, mais il n’avait pas faim. Et puis de toute façon la salle Dallach n’ouvrirait que dans une heure. Il se dirigea donc directement dans le hall, décida de passer quelques minutes à la cafétéria pour prendre un thé, puis sortit en direction des jardins. Il traversa la grande cours quasiment vide d’élèves en souriant, heureux de sentir le doux parfum émanant des fleurs qui jonchaient les alentours. Le temps était encore un peu humide et les oiseaux venaient à peine d’entamer leur chant matinal qu’il se dirigeait déjà vers les allées menant à un endroit un peu plus reculé. La fontaine. Cette dernière, très imposante mais surtout magnifique, était entourée de fleur diverse et notamment de roses qu’il ne manqua pas de remarquer. Fleur parfaite pour l’associer au style de dessin qu’il voulait adopter, d’autant plus qu’elles étaient un bon exercice.

Il décida donc de s’asseoir sur le rebord de pierre de la fontaine en question, laissant tomber son sac à ses pieds. Il noua ses cheveux dans une sorte de chignon négligé. Le clapotis de l’eau résonnait doucement derrière lui, donnant un effet encore plus paisible au lieu. Et cette odeur de fraîcheur mêlée à l’humidité lui procurait un bien intense. Il lui en fallait peu pour le mettre de bonne humeur, et ce genre de choses étaient amplement suffisant. C’est pourquoi il commença à sortir ses affaires, scotchant une de ses feuilles sur une surface en carton qu’il avait emporté et en remplissant un petit verre d’eau qu’il posa près de lui. Aussi, il tria ses pots d’aquarelle. Il n’allait avoir besoin que du rouge, du blanc, du vert, et indéniablement du noir. Le reste des couleurs, il pourrait les créer facilement. Pour finir il sortit un pinceau qu’il commença par humidifier avant de tremper sa pointe dans le liquide carmin, le posant ensuite sur le papier de riz. Un seul coup de pinceau par pétales. Un coup franc, qui donnait un effet de dégradé avec le haut du pinceau qui était resté incolore. Et, petit à petit, la forme d’une rose qui prenait forme. Il en dessinerait probablement quatre. La première n’aurait pas la place la plus importante. Il voulait surtout se remettre la technique bien en main, et ne servirait qu’à introduire le reste de la peinture. Rien de plus. Mais il était tellement concentré par ce qu’il faisait qu’il ne remarqua même pas que quelqu’un d’autre se trouvait dans ces environs, que ce soit aussi bien un animal qu’un autre élève. Non pas que ça l’aurait dérangé, bien au contraire. Mais quand vos yeux sont rivés sur quelque chose, il est rare que vous portiez attention à ce qui vous entoure, non ? Et actuellement, les fleurs étaient ce qui envahissait son champ de vision.


Désolée, mais je ne savais pas vraiment comment introduire le sujet >.< Oh, et si tu ne vois pas de quel genre de peinture je parle, tu peux voir ce lien : Ici. Ca doit être un des plus ressemblant ♥ Voilà. Et pardon de l'attente, surtout.


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MessageSujet: Re: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeJeu 7 Oct - 19:38

" Up and down. "


Un froissement de papier fit s'envoler le paon du jour, dont les ailes bleues, ocres et écarlates se paraient de reflets irisés sous le Soleil timide. Une goutte de rosée esseulée tomba du pissenlit sur lequel il s'était arrêté, et la fleur fut secouée par le remue ménage d'une tornade rousse qui passa à toute vitesse à côté d'elle.
Déjà un peu plus loin, le papillon tourbillonnait dans l'air humide de ce début de matinée irlandaise. En quête d'un autre lieu où butiner, tranquillement de préférence, il bifurqua vers la gauche, passa en dessous du jet de la fontaine qui retombait en clapotant doucement dans une grande vasque en pierre blanche usée. Bientôt, un champ vert parsemé de points de couleurs diverses et appétissantes s'étendit sous lui, mais il ne s'arrêta sur aucuns d'eux, leur préférant les quelques fleurs déjà écloses du pommier un peu plus loin. Plus hautes, elle représentaient un abri sûr contre la jeune fille au manteau blanc et bottes en caoutchouc roses fluo qui le suivait.
Finir épinglé et sous verre ne figurait nullement dans sa liste de taches à accomplir ce jour-là...

Déçue de ne plus apercevoir le joli insecte qu'elle avait prit en chasse en sortant des dortoirs, Kida fit la moue quelques secondes, fixant l'arbre fruitier qui, un jour, aurait des pommes acides ont elle raffolait, puis haussa les épaules et fouilla dans sa poche.
Un jour, elle attraperait ce papillon. Ou son cousin, son frère. Peut-être même sa réincarnation. Et même qu'elle lui donnerait un nom. Et après, elle le relâcherait, comme ça, lui ou un de ses jumeaux viendraient lui remonter le moral, après.

Satisfaite de son plan d'avenir, elle salua son futur nouvel ami caché derrière une masse de feuilles, fit un sort au film transparent qui entourait le nouveau bonbon au miel qu'elle avait extirpé de son manteau, et entama un demi tour en sautillant.
Ses mèches s'agitaient en rythme, accrochaient les rayons dorés de plus en plus nombreux qui glissaient sur eux, et elle s'amusa un moment à bouger la tête dans tout les sens, avec l'impression d'être un feu de cheminé, vivant et, chose inédite, sévissant dans un environnement pas franchement sec. Malheureusement, un léger vertige finit par la prendre, et elle mit fin à sa séance d'exercice matinale dans un éclat de rire.

Les échos du son cristallin s'évanouirent vite dans l'air limpide qui, décidément n'arrivait pas à se réchauffer, et la Phy prit le temps de regarder autour d'elle. D'abord, elle ne vit rien que de l'habituel; une herbe grasse et si verte qu'elle était un hymne irlandais à elle toute seule, quelques petits arbres caducs, sont les jeunes pousses abritaient une myriade d'oiseaux et, un peu plus loin, à sa gauche, une fontaine.
Elle connaissait bien l'endroit, pour s'y être rendue plusieurs fois, ravie par l'odeur de rose qui y régnait la plupart du temps, mais, lorsqu'elle se tourna vers la vasque en pierre claire, elle eut la surprise d'y voir assise une silhouette. Immédiatement, sa curiosité fut interpellée par ce détail et, sans penser au fait que, vu tout le bruit qu'elle avait fait en arrivant, être discrète n'était plus vraiment une priorité du moment, elle se rapprocha de la jeune fille brune.
Une chinoise, apparemment -quoi qu'en réalité, pour elle, n'importe quel asiatique était nécessairement chinois. Son visage rappelait vaguement quelque chose à Win', qui ne réussit pourtant qu'à conclure qu'elle ne la connaissait pas.

La Phy n'était plus à présent qu'à un petit mètre de l'inconnue qui ne s'était toujours pas rendue compte de sa présence, absorbée par la feuille de papier sur lequel elle faisait glisser un pinceau avec beaucoup de délicatesse.
Cependant, un problème de taille se présenta à elle: elle ne pouvait pas voir ce que sa vis-à-vis était en train de peindre. Ennuyée, elle laissa son regard se perdre sur les courbes du bassin, et, tout à coup, un grand sourire éclaira son visage: si elle montait sur la vaque, derrière la peintre, elle n'aurait aucun mal à admirer son œuvre.
Et, ni une ni deux, elle se lança dans l'escalade. Curieusement, ce n'est pas à ce moment qu'elle regretta de n'avoir jamais, petite, suivit son frère dans ses escalades arboricoles (ou, parfois, celle d'un squelette de dinosaure du musée de son père) par peur du vide. Non, en réalité, la pensée qu'elle était en train de s'élever au dessus du sol, et ce d'une façon dangereusement inadaptée ne lui vint qu'au moment où hissée sur un chérubin de pierre, elle détaillait les taches de couleurs qui s'étalaient sur la feuille blanche un peu en dessous d'elle.

Ce que dessinait la jeune fille relevait de la peinture chinoise purement traditionnelle, autant en ce qui concernait le sujet que la façon de le représenter. Deux jolies roses, dont chaque pétale était figuré par un dégradé de rouge et de rose, prenaient un peu plus forme à chaque coup de pinceau. Et Kida trouvait le résultat très réussit. L'aquarelle donnait au tout cet aspect léger et translucide, presque liquide des peinture à l'eau qui lui plaisait toujours.
Et, en parlant de liquide, celui qui se trouvait juste en dessous d'elle lui sembla soudain très loin. Aussi loin que l'angelot humide était glissant, en réalité.
La panique qui se répandit en Winnie à ce constat balaya son sourire en quelques secondes, et à peine s'était-il effacée de son visage qu'un pas maladroit pour tenter de descendre de son perchoir la fit poser son pied sur un rebord recouvert de mousse, tout aussi traitresse que la pesanteur. Une sorte de couinement échappa à la rouquine qui sentit qu'elle était en train de tomber.
De haut, de beaucoup trop haut même et, pire, au sens propre du terme. Elle allait se faire mal. Sa tête allait rencontrer la pierre polie mas implacable, et elle serait bonne pour l'hôpital.

Un léger soupir lui échappa, et elle ferma les yeux, attendant le contact avec l'eau glacée qui, malheureusement, vint vite.
Mais pas comme elle s'y attendait: depuis quand y en avait-il autant, d'abord? Et comment se faisait-il qu'elle soit submergée? Et qu'elle n'ait rien sentit d'autre que la morsure du froid sur son corps et, particulièrement sur ses...coussinets?

Comprenant tout à coup ce qui s'était passer, l'ocelot, soulagée, se remit à respirer.
Ce n'est pas ce qu'elle fit de mieux. Le liquide implacable noya ses poumons et des points noirs commencèrent à danser devant ses yeux. Elle avait perdue tout sens de l'orientation mais, curieusement, ses forces ne déclinaient pas vraiment, et sans s'en rendre compte, elle nagea difficilement vers le rebord de la fontaine, sur lequel elle finit par se hisser avant de se laisser tomber par terre, des spasmes lui agitant la poitrine.
Enfin, et après une bonne dizaine de minutes passé à recracher tout le contenu de sa cage thoracique, elle s'écrasa par terre, épuisée.
Même avec des efforts surhumain, elle n'arrivait pas à se défaire de l'immonde sensation de compression qui lui obstruait les poumons.


Dernière édition par Kida O'Yrwaï le Mer 13 Oct - 20:25, édité 1 fois
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Yue Weng A. Sullivan
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MessageSujet: Re: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeMer 13 Oct - 20:17





« That's just a crazy little thing. »


Il fallait définitivement être bien sot pour ne pas remarquer quand quelqu’un vous fixait avec insistance, et encore plus quand cette personne était plus ou moins agitée. Il lui avait bel et bien semblé entendre un bref éclat de rire tout à l’heure mais il n’y avait absolument pas prêté attention, se disant simplement qu’il devait s’agir d’un groupe d’étudiants qui ne faisait que passer ; et concentré comme il l’était sur sa feuille d’aquarelle, il ne vit pas non plus que le quidam en question était une jeune fille d’à peu près son âge, ni qu’elle s’était approché de lui. Autant il avait pour habitude d’être attentif à tout ce qui se passait aux alentours, autant il faisait aujourd’hui preuve d’une inattention hors-pair qui était peut-être même encore plus développée que celles des SPE –et Dieu sait à quel point ceci est une tâche difficile-. Sa seule préoccupation semblait être de faire courir la pointe de son pinceau sur le papier humide et de retranscrire du mieux qu’il pouvait les roses sur lequel son regard d’ambre aux nuances noisette était posé, se demandant parfois s’il devait y ajouter ce papillon qui virevoltait autour d’elles avec allégresse. Peut-être serait-il la pièce finale qui achèverait l’œuvre ? Il n’en avait encore aucune certitude mais si le bel animal –parce qu’il jugeait cette espèce d’insecte bien trop merveilleuse pour qu’elle soit qualifiée ainsi- était encore là, il trouverait probablement sa place sur le tableau. C’est alors qu’il se surprit à percevoir un bruit de pas, juste près de lui. Léger. Vif. Étouffé à cause de l’herbe. Il releva légèrement son visage, intrigué par ce bruit qui n’avait pas sa place dans cette quiétude matinale puis scruta l’allée en face de lui. Personne. Sur ses côtés, peut-être ? Il jeta un bref coup d’œil, mais ne vit rien non plus. Il n’eut évidemment pas la bonne idée de se retourner pour savoir si cela venait de derrière lui, car après tout, qui irait s’amuser à grimper sur la vasque d’une fontaine ? Elle avait beau être grande et large ce n’était pas forcément recommandé d’un point de vue sécurité, et si cela se trouvait ce n’était qu’un petit rongeur qui venait de filer dans l’herbe. Il décida donc de ne plus prêter attention à ce détail, mais contrairement à tout à l’heure, garda une infime attention aux sons de l’extérieur.

…Si bien qu’il sursauta presque en entendant quelque chose tomber dans l’eau juste à côté de lui. Il s’était figé, et, les yeux écarquillés, avait refermé sa main sur son pinceau. Il mit quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer, et, comprenant que quelque chose devait vraiment être arrivé, reposa sa feuille et son matériel sur le rebord en pierre pour se lever. Il regarda d’abord l’ensemble du bac contenant l’eau mais à première vue rien ne signalait la présence d’un objet ou d’une personne. Et puis un élève qui serait tombé à l’intérieure de cette fontaine cela aurait été visible non ? Il tourna lentement autour de cette dernière en examinant le fond de l’eau avec vigilance, se penchant parfois pour mieux voir. C’est alors qu’il lui sembla apercevoir une sorte de masse duveteuse remonter à la surface, et, sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait, plissa les yeux. Il aurait tout d’abord songé que la chose était un morceau de tissu comme une écharpe ou un vêtement de ce genre qui tenait chaud, mais, en faisant plus attention, parvint à distinguer une silhouette qui s’apparentait fortement à celle d’un animal et plus précisément celle d’un chat. Cela se confirma d’ailleurs quand le félin s’extirpa hors de cet endroit, et, sous l’effet de la surprise, Yue ne réalisa pas tout de suite qu’il venait d’échapper à la noyade. Il était planté là à le fixer d’un air ahuris, jusqu’à ce que l’idée d’une éventuelle catastrophe effleure son esprit et le fasse se précipiter avec frayeur vers l’ocelot qui semblait recracher ses poumons tant il toussait pour faire ressortir la totalité l’eau qu’il avait ingurgité. Le premier réflexe qu’il eut fut de l’attraper sous ses pattes pour le remettre sur le ventre et lui éviter un éventuel étouffement, mais surtout pour lui permettre de respirer correctement. Et autant le dire, il craignait tout particulièrement que ce chat ne s’en sorte pas. Il n’était malheureusement pas vétérinaire et n’avait aucune idées de ce qu’il pouvait faire pour l’aider, si ce n ‘était que d’appuyer sur sa cage thoracique pour l’aider à mieux recracher le liquide et d’espérer qu’il pourrait s’en remettre facilement. Parce que oui, il ne savait en rien qu’il s’agissait en réalité d’un être humain et qu’il pourrait à tout instant reprendre sa forme d’origine : lui, il se retrouvait avec un chat qui suffoquait à moitié entre ses mains et rien ne pouvait trahir cette transformation. Il regardait d’ailleurs ce dernier avec anxiété puis lâcha un profond soupir d’impuissance.

« Pauvre de toi… Qu’est-ce qu’il t’a pris de sauter là-haut ? Regarde dans quel état tu es maintenant… »

Et oui, il pensait réellement parler seul en ce moment, sinon il se serait probablement abstenu de tout commentaire de ce genre. Mais aucunes inquiétudes. Un jour il réalisera sûrement qu’à Aisling de nombreux élèves ont des dons de métamorphose et même si ils ne font pas partis de sa classe il comprendra. Oui mais en attendant, il ne sait toujours pas quoi faire pour sauver ce félidé et la seule chose qui lui vient à l’esprit était de regarder si il n’avait pas laissé des feuilles de papier près de son attirail de dessin pour essuyer son poil. Malheureusement la feuille en question était bien trop fine puisqu’il l’avait prévu uniquement pour essuyer son pinceau. Gros manque de chance, sur ce coup-là, mais bien vite il se souvint qu’il portait une écharpe autour de son cou et la dénoua sans réfléchir, avant de l’enrouler autour du petit corps de l’ocelot et de le frotter plus ou moins énergiquement pour réactiver sa circulation sanguine. Et le réchauffer. Surtout le réchauffer, d’ailleurs.

« Tiens bon, ça va aller mieux d’ici quelques minutes… Ah, fais attention. »

Délicatement, il souleva l’animal pour l’emballer dans le morceau de tissu et regagna le rebord de la fontaine pour s’asseoir dessus. Il le déposa avec douceur sur ses genoux et le tint un instant contre lui, espérant lui donner ainsi un peu de chaleur ; cela ne faisait quasiment aucuns doutes que cette boule de poile attraperait un vilain rhume, désormais. Il caressa néanmoins le haut de sa tête du bout des doigts pour les faire glisser le long de son échine, tout en murmurant des mots qui se voulaient apaisant pour lui. Même s’il n’était probablement pas capable de comprendre le langage humain, cela lui donnait au moins l’impression de pouvoir compatir un peu plus à son égard. Et qui sait ? Les chats étaient réputés pour être intelligents. Peut-être que celui-ci ne faisait pas exceptions. Dans tous les cas, la seule chose qu’il espérait, c’était que le félin montre un signe de vie, aussi moindre qu’il puisse être.


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| Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Vide
MessageSujet: Re: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeSam 13 Nov - 18:30

" Maybe nothing else will ever be so clear
Or maybe that's only my fear
If just for one day I wish I could disappear
Just take me far from here
"

There's no solution -Sum 41


Dans son étouffement, Kida sentit encore que des mains chaudes et humaines la soulevaient du sol.
Par contre, les paroles que l'on prononça se perdirent autour d'elle.
Elle les entendait, et quelque chose au fond d'elle remua un instant, signe qu'elle aurait pu les comprendre. Mais non, pour l'instant, elle essayait juste et désespérément de fluidifier le courant d'air qui était sensé aller chatouiller ses bronches.
D'abord, se calmer. Inspirer à fond. Expirer. Recommencer, et attendre. La sensation désagréable allait sûrement bientôt passer.

Mais on ne la laissa pas faire. Le fardeau qui l'écrasait se mit à bouger, ruinant tous ses efforts pour synchroniser son souffle, et compressa dans le même temps sa poitrine. Désorientée, l'ocelot commença à se tortiller dans tous les sens pour essayer de se dégager, malheureusement ses forces ne lui étaient pas encore revenues, et tout ce qu'elle réussit à faire ressembla fort à une parodie de poisson à l'agonie.
Forcée à être raisonnable, elle prit donc le parti de remuer le moins possible. Peut-être ainsi la laisserait-on tranquille. Le résultat ne fut pas du meilleur effet: plus on s'activait autour d'elle, plus une sensation de froid l'envahissaient, comme pour obliger ses muscles à réagir, à lutter contre les points noirs qui commençaient à obscurcir les ombres bleues-vertes qui remplissaient son champ de vision.
Une myriade de tremblements s'emparèrent d'elle, ajoutant encore à son malaise, manquant de la faire sombrer dans l'inconscience, mais elle tint bon. Si elle s'évanouissait, elle n'était sûrement pas prête de se réveiller.

Curieusement, ce phénomène lui rendit des forces, et, lorsqu'elle sentit enfin qu'elle pourrait échapper à la pression qui lui semblait de plus en plus faible, insignifiante sur son pelage, elle se redressa d'un bond, sortant ses griffes et hérissant ses poils dans un feulement qui, normalement, devrait effrayer ce fou qui tentait de s'en prendre à elle.
Et cela ne manqua pas. Elle sentait à peine ses pattes trembler sous elle, mais elle perçut très clairement les battements de cœur prêt de son oreille accélérer, et le corps duquel elle s'éloignait commencer à émettre des signes évidents de peur.
Pour la forme, elle lacéra une parcelle de peau qui trainait encore prêt de sa tête, et retomba lestement sur le gazon quelques mètres plus loin.
Rapide comme l'éclair, elle contourna la vasque afin de se mettre à l'abri de la menace, et fit quelques essais de respiration. Inspiration. Expiration. Elle n'avait mal nulle part; la sensation de froid s'estompait peu à peu. Elle se considéra comme tirée d'affaire.
Cependant, son prédateur, lui, était toujours là. Elle le sentait, gigotant de toute part avec une logique que lui seul pouvait comprendre, à quelque mètres d'elle. Et elle savait que ceux de son espèce pouvait se révéler dangereux.

A l'abri d'une tache d'ombre, le lynx risqua un œil vers la forme échevelée et couverte de liquide foncé. Du sang? Non, ça n'avait pas la même odeur. Cela ressemblait plutôt à ce qui avait été étalé sur les feuilles de papier qui, à présent, étaient à terre.
Mais peut-être était-ce un moyen de défense? Quelque chose qui pourrait lui faire perdre ses forces, la rendre malade et vulnérable.
Devait-elle partir et courir le risque qu'il la poursuive, armé de cette mixture bizarre et possiblement mortelle? Pouvait-elle espérer battre cet animal plus grand qu'elle, bien que pas vraiment plus imposant? Le félin regarda son ennemi très attentivement. Aucun muscle ne saillait sous sa peau, c'était à peine si on sentait la présence de force lorsqu'il bougeait, engoncé dans une espèce de peau raide et rouge qu'il semblait pouvoir enlever. Il n'était donc pas fort.
Un fourmillement accompagna la sensation de puissance qui coula un instant dans les veines de Kida, et elle ouvrit sa bouche, la fourrure noire laissant place à des dents jaunâtres, parfaitement aiguisées.

Et s'il était rusé? Et si l'air perdu que sa victime arborait n'était qu'un simulacre pour l'obliger à attaquer trop tôt, trop vite, où au mauvais endroit?
La panthère eut un grognement. Elle n'aimait pas prendre ce genre de détail en considération. Si cette bestiole s'enfuyait, elle se trouverait autre chose à manger, et si elle s'approchait, alors elle réduirait son crâne en bouillie, craquerait un à un ses os, et déchiquèterait la chaire tiède.
Si elle était de bonne humeur, si sa proie se débattait assez longtemps, elle en laisserait même aux fourmis, vers et autres insectes qu'elle entendait grouiller dans l'herbe. Après tout, elle n'avait pas vraiment faim. Juste envie de s'amuser. Un peu.
Ou de se dégourdir les pattes. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas chassé, la sensation de trop plein d'énergie était désagréable. Presque insoutenable. Mais elle allait arranger cela très vite.

Avec une lenteur calculée, elle étendit au maximum son corps long et svelte, et, fixant le petit humain droit dans ses yeux noirs, se plaça tout à fait en face de lui, quelques mètres plus loin.
Un demi saut à peine les séparaient, et pourtant, une fois en place, le félin se contenta de gronder. Sourdement, dans ce qui ressemblait un peu à un ronronnement, d'ailleurs. Mais il n'attaqua pas. Pas encore.
Et Kida se lécha les babines, de sa langue puissante et rappeuse, exposant un instant ses crocs à la vue de son vis-à-vis. Bientôt, il se mettrait en courir, et alors seulement elle se mettrait en mouvement.
Lui faire croire qu'il avait une chance de s'en sortir rendrait le jeu bien plus divertissant...
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Yue Weng A. Sullivan
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MessageSujet: Re: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeMar 7 Déc - 0:11





« Come on, come on
Put your hands into the fire,
And it's waiting on the end. »


Evidemment, il ne s’était pas imaginé que son geste allait être perçu comme une menace pour le félin ; il avait également oublié qu’un animal ne comprenait pas forcément ce qu’on lui disait en anglais, ni pourquoi, lors d’une presque agonie, on venait le soulever du sol pour se mettre à la frotter et le sécher. Non, absolument pas. Il n’avait pas pensé non plus lui faire plus de mal que de bien. Peut-être aurait-il du le laisser au sol pour qu’il se débrouille par lui-même ? Oui, certes, mais s’en serait-il sorti ? Et surtout est-ce qu’il aurait pu se contenter de regarder la scène sans même intervenir ? Impossible et ce qu’il venait de faire en était la preuve, quitte à étouffer un peu plus l’ocelot entre ses mains qui se voulaient pourtant délicates. Il y avait des fois, comme ça, où il ne réfléchissait absolument pas et se laissait guider par un instinct on ne peut plus stupide. Il s’en était voulu dès l’instant ou la petite chose poilue avait commencé à bouger, mais paradoxalement ça le rassurait puisque cela signifiait qu’elle n’était pas tombée inconsciente ou qu’elle ne s’était définitivement pas noyée ; c’était son but premier dans le fond, même s’il aurait préféré qu’il y ait sa crainte en moins. Cela n’avait pas du être marrant pour ce pauvre chat qu’il manipulait comme une poupée de chiffon. Enfin, il ne pouvait pas s’improviser vétérinaire non plus.

Et le déplaisir du félidé ne tarda pas à se manifester, pour la plus grande surprise de l’asiatique qui venait d’écarquiller les yeux. En effet, la créature qu’il tenait s’était redressé si soudainement et d’un tel bond qu’il en avait sursauté et aussitôt retiré ses mains de son pelage, coupant net sa respiration. Son cœur s’accéléra. C’est que cela faisait froid dans le dos un tel sifflement qui voulait vous mettre en garde. Il pouvait très bien traduire ça par un « tu me touche, j’te bouffe », et bizarrement, il interpréta très bien le message. Il réprima un léger gémissement de douleur quand il sentit la griffe de l’ocelot entailler sa main gauche, une toute petite goutte de sang y perlant. Heureusement la plaie n’était pas profonde et ce n’était que superficiel, mais elle n’en restait pas moins indolore. Il passa furtivement sa main à l’intérieur de l’eau de la fontaine pour la désinfecter si par hasard il y avait de la terre, puis se redressa presque aussi vite que le chat avait sauté de ses genoux. Mince, c’était assez stressant comme situation. Non pas qu’il avait peur des animaux, bien au contraire, mais quiconque faisait face à un chat en colère se tenait sur ses gardes !

Il prit juste le temps de remettre son écharpe en laine autour de son cou avant de reculer d’un pas, ses yeux ne quittant pas une seule seconde l’animal qui venait de contourner la vasque, jusqu’à ce qu’il ne le voie plus. Il reprit alors son souffle et tenta de reprendre son calme, se rassurant surtout en imaginant qu’il était parti se réfugier dans les buissons qui entouraient l’endroit et qu’il allait rapidement l’oublier. Enfin, il l’espérait. Le Chinois passa sa main dans ses cheveux pour caler une mèche derrière son oreille, et, prudemment, se dirigea vers le pinceau encore imbibé du liquide carmin ainsi des feuilles blanches qui étaient tombés à terre à cause des précédents événements. Lui aussi s’imaginait tiré d’affaire, à ce moment là.
Ahah, la bonne blague.

Attendez, qu’on le corrige s’il fait une erreur mais… S’agissait-il vraiment d’un… d’un lynx, qui lui faisait face ? Ce gros félin aux allures majestueuses et aux oreilles particulièrement touffues ? Ce félin au regard si pénétrant qu’il le paralysa littéralement tant il dégageait une sorte de prestance ? Non parce qu’en plus d’être impressionné, il ne comprenait pas. Vraiment pas. Et son sang avait fait un tour remarquable dans ses veines, lui donnant l’occasion de déglutir de façon assez peu naturelle. Il avait sans doute du perdre toutes ses couleurs, aussi, pour virer à un blanc assez livide. La façon dont le fauve le regardait n’avait rien de rassurant, et encore moins le fait qu’il se trouve au beau milieu d’une cours d’école. D’école, oui. Non mais vraiment, il n’y avait donc pas une once de normalité à Aisling ? C’était monnaie courante de croiser ce genre de bestioles inoffensives dans un jardin sensé être public aux élèves ? Peut être un prétexte pour tester leur don, comme une épreuve à passer ? Mais ils ne se rendaient donc pas compte que certains n’avait pas de pouvoirs offensifs et qu’ils étaient condamnés à se faire dévorer tout cru ?! Non parce que ce n’était pas anodin la façon dont ce lynx l’examinait, et il avait bien l’impression que s’il bougeait, il courait à sa perte.

Lentement, très lentement il se redressa. Il avait encore son pinceau entre deux doigts, mais il n’osait à présent plus le poser. C’est à peine s’il se permit de faire un pas en arrière et de respirer. Il avait froid, soudainement. Et chaud à la fois. Son souffle était légèrement saccadé, son cœur battait la chamade. Avoir peur d’un animal pouvait peut être paraître ridicule, mais dans ce contexte ce n’était pas vraiment la même chose ; le pire était de constater que sa fourrure tachetée virait au noir, petit à petit, et que sa morphologie se modifiait. Plus élancé. Des oreilles plus arrondies. Peut être plus de puissance. Un pelage aussi sombre que les ténèbres et aux reflets bleu-nuit. Des crocs acérés à la taille démesurée et…. Des crocs acérés ?! Il sentit son cœur louper un battement tandis qu’un long et désagréable frisson lui parcouru le corps. Il avait du trembler, c’était évident. Il sentait seulement maintenant la peur lui prendre à la gorge et lui faire oublier tout ce qu’il y avait autour de lui. Il n’osait rien faire. Rien. Il allait sûrement se faire tuer ici par ce fauve affamé, ou bien finirait très certainement amputé en urgence à l’hôpital. C’est qu’il avait un sens du mélodrame plutôt développé, et dans ce genre de situation il marchait merveilleusement bien !

Cependant… Un détail lui vint en considération. Ce lynx. Il venait de se transformer en panthère, n’est-ce pas ? Alors est-ce que par hasard l’ocelot qu’il avait porté tout à l’heure…. Non ! Non, ce petit chat qui lui avait entaillé le doit ne pouvait être ce monstre ! Les animaux n’avaient pas de pouvoirs magiques ici ! Il y avait certes des lutins, des farfadets… Mais c’étai la première fois qu’il rencontrait ce genre de problème ! Ou alors se pourrait-il que ce soit un élève… ? Non. Un élève aurait une conscience humaine et il n’aurait pas été jusqu’à lui ficher cette trouille tout simplement parce qu’il avait eu l’audace de lui frotter les poils. Il devait revoir son jugement.

Quoi que ce n’était pas vraiment le moment de réfléchir. La panthère venait d’étendre son corps pour se mettre en position d’attaque, ce qui était véritablement un mauvais signe. La panique l’envahit un peu plus. Qu’il se calme. Il fallait qu’il se calme ! Premièrement, contrôler sa respiration. Ignorer les mains moites, les tremblements, les yeux arrondis de frayeur. Calme. Son souffle. Raisonne-toi si tu ne veux pas crever lamentablement. Oui, c’est cela. Réalise que si jamais tu fais un seul et unique pas, c’est la fin. Ne bouge pas. Essais de ne pas te montrer offensif non plus. Voilà, comme ça, c’est bien. Et Dieu, qu’est-ce que ça pouvait l’énerver ! Il pensa à tous ces élèves aux dons tous plus utiles les uns que les autres ; certains pouvaient se transformer en courant d’air, d’autre se liquéfier pour devenir une flaque d’eau. Certain devenaient immatériels, d’autre savaient se protéger. Et lui ? Que pouvait-il faire ? S’il activait son don il verrait sa propre mort, soit son corps brisé, déchiqueté, réduis en lambeaux par les dents tranchantes du félins. Avec son sang qui se rependrait sur l’herbe fraîche, en prime. Il n’espérait même pas prendre le risque de voir une des possibilités qu’il avait de s’en sortir : qu’arriverait-il si par hasard il perdait connaissance à cause d’un manque de maîtrise ? Il ne se sentait pas en état de s’amuser avec sa conscience ou bien l’avenir en ce moment. Et il était suffisamment mal tombé pour s’enfoncer encore plus.

Le fauve se lécha les babines. Etait-ce une créature magique, un élève, il n’en savait rien, mais le résultat était le même. Il était prêt à faire n’importe quoi du moment que ça pouvait le sauver, ou bien… ou bien il n’avait plus qu’à se préparer psychologiquement à quitter ce monde. C’est pas comme s’il ne l’avait jamais souhaité, mais là…. Non, ça ne l’attirait pas plus que ça. Merde. Sa respiration se faisait de plus en plus forte, et au lieu de se calmer, son état empirait. Probablement parce qu’il prenait conscience que dans un cas comme dans l’autre il allait y passer. Soit il restait là et le félin lui sauterait dessus, soit il tentait de reculer un peu et le félin lui sauterait dessus, soit il prenait ses jambes à son coup et le félin lui sauterait dessus. Parce que personne ne passerait par ici, c’était évident. Et il ne fallait même pas rêver que son prédateur se désintéresse de lui. Cela serait trop beau. Non non, c’est la vie, pas un roman. Pas de super héro, pas de prince charmant, pas de petite fée pour contrer le mauvais sort. Juste un monstre assoiffé de sang qui allait vous faire passer un sale quart d’heure. Oh, gros chat noir, aie pitié et tue-le en une fois ! Ne le fait pas souffrir inutilement, ça ne sert à rien. Il ne l’a pas mérité, et il assez tétanisé comme ça pour en rajouter une couche. C’était à peine s’il n’allait pas s’évanouir d’une minute à l’autre, vu son expression.

Non, seulement, il recula d’un pas. Instinctivement. Sans réfléchir. Et c’était sans doute le geste de trop, celui que la panthère attendait pour lancer son départ.


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Dante Miller
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MessageSujet: Re: | Fraîcheur matinale { .Kida ♥   | Fraîcheur matinale { .Kida ♥ Icon_minitimeDim 20 Fév - 19:57


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Non mais, franchement ! Comment les profs avaient-ils osé mettre une partie des cours en commun avec les autres classes ?! Le PHY savait bien que les options étaient rarement remplies mais quand même ! Fuck ! Tout le monde connait pourtant la rivalité qui existe entre les PHY et les PSY, cette haine impalpable qui ne laisse personne - ou presque – indifférent dans ce lieu remplie de barges qu’est Aisling… Cette « gueguerre » interne avait bon dos. Chacun avait ses raisons pour y participer ou en rester le plus à l’écart et c’était à se poser des questions. C’est vrai, quoi, quelle était la vraie origine de ce carnage ? Une rivalité pour savoir qui avait les meilleures notes ? Une incompatibilité totale des caractères dominants de chaque classe ? Une dispute entre un prof chez les PSY et un prof du côté PHY qui avait tourné au vinaigre si bien que les élèves avaient décidé de prendre parti ? Ou encore… Discord ? Ca lui allait bien après tout.

Quel qu’en fût la raison, tout le monde s’en foutait. Tout le monde y prenait part qu’il le veuille ou non, même ceux qui préfèrent en rester éloigné. Après tout, ça ne les empêche pas de se retrouver en plein milieu d’un un No Man’s Land dû à un bordel innommable à l’odeur suintante dans chacun des plus petits recoins de l’école. Et Dante, ça lui donnait envie de vomir. Pas qu’il eu détesté réellement les PSY à contrario de ce que son comportement, mais cette atmosphère l’étouffait et lui rappeler son passé, tout ce qu’il eu détesté. Car oui, il en avait eu marre de ces combats de rue dans lesquels il s’était empêtré, bien qu’il eu forgé son côté bastonneur et mis aux oubliettes son innocence et sa naïveté enfantines très tôt.
Mais il avait haï, détesté, craché sur cet aspect de guerre dans cette école. Et ironiquement, il avait accepté d’y participer dans le sens où il ne supportait pas ces connards qui prennent tout le monde de haut à abuser de leur don et bizarrement, il trouvait qu’ils étaient nombreux chez les PSY… Et puis merde, son bouclier est quasi inefficace contre eux, raison de plus pour les avoir en horreur. Dante reste un râleur et préfère régler ses différents avec les poings quand il peut après tout. Et surtout, c’est pas pour rien qu’il avait accepté de gérer le club cuisine. C’était son échappatoire, sa bouffée d’air, voir même son petit jardin secret.

Sauf que, le pire dans tout ça, c’est que notre bien aimé roux avait plus de PSY proches de lui que de PHY, alors que Dante ne pouvait pas se les piffrer dans sa globalité. Connards de « verts » (c’est pas une critique envers l’écologie hein D8). Foutus dons à la con, foutus dons de l’ordre du grosbillisisme voir de « l’emo ». Quelle poisse quand même à les côtoyer aussi souvent. A croire que y’a beaucoup d’exceptions chez eux parmi. Quoi que, c’était à se demander si ce n’était pas une tare d’un côté comme de l’autre. Des PHY et des PSY qui se côtoient, mais où va le monde ? Tiens, ça lui rappelait l’autre gugusse là, de la semaine dernière. Un Asiatique qu’il avait souvent croisé dans les couloirs mais qu’il pensait innocent, timide, voir qui cherche à se faire oublier au moindre signe de baston. Bref, le type même craintif, le genre parfait chez les PSY à aller se terrer dans un coin. Et il avait en plus cru qu’il était une fille… Mais quelle idée de pondre des types aussi efféminés ?!
Et ce crétin, (notez qu’il ne l’appelle pas le connard montrant un début d’estime), quoi que nan, un connard de première qui s’était révélé impertinent au point de lui foutre une cuillère pleine de bave et de saleté dans la bouche, foutu une connerie de bouquin tendancieux dans les mains (prouvant qu’il fallait pas se fier aux apparences, surtout des Asiat’), j’en passe et des meilleures… Pour résumer, l’envie de le frapper l’avait clairement pris aux tripes à ce moment-là… Mais il en avait rien fait. Pourquoi ? Parce que malgré son côté bourrin assumé /kof kof/, Dante appréciait l’audace, et pour le coup le dénommé… Comment déjà ? Erf, il ne savait plus. Pas grave. Le dénommé « l’Asiat’ à la petite-cuillère » avait sût faire ses preuves aux yeux du roux.

Tout cela, c’était bien beau d’y penser mais ce n’était pas vraiment le moment pour. Foutue école à la con qui l’emmerde ! Ca lui suffisait donc pas d’avoir saoulé notre Anglais pendant deux heures de soutien de maths avec ces autres connards de PSY à jouer avec leur don en plein cours ?! … Bon ça mettait un peu d’ambiance MAIS QUAND MÊME !! Et PUTAIN d’escaliers à la con aussi !! QUI ?!! Qui a osé les inventer ?!
Ca faisait dix bonnes minutes qu’il se débattait avec, donnant coups de pied à la pelle, jurant à la volée de tous les noms impossibles et inimaginables à entendre qui lui venait à l’esprit…

« FUCKING ESCALIERS A LA CON ! VAFFANCULO ! CAZZO ! VOUS ALLEZ ENFIN ME FOUTRE LA PAIX ?! PUTTANA ! …. » etc.

… espérant retrouver enfin sa liberté. Il voulait une explication IMMEDIATEMENT du pourquoi du comment des ESCALIERS pseudo féroces pouvaient apprécier bouffer des CHEVEUX !!! Non mais, c’était juste du nawak total là !! Et merde, c’est dans ce genre de cas, qu’il se demande pourquoi il voulait se laisser pousser les cheveux. Surtout si c’était pour se retrouver dans ce genre de situation totalement débile, avec personne aux alentours pour l’aider (en même temps, qui voudrait aider un type qui risque de vous insulter…).

Et il lui fallut une poignée de minutes en plus pour réussir à donner un coup de pied à un endroit assez sensible du « monstre » pour qu’il le lâche… et finir en roulé boulé, dévalant l’escalier, et achever sa course en s’écrasant contre le mur à mi-escalier sous la fenêtre.
Une fois son équilibre retrouvé et sa conscience remise à l’endroit, il se releva un peu titubant, jeta quelques dernières insultes dans les airs en constatant le bout de ses cheveux plein de bave et bien abîmés (note pour lui-même : demander à Aliénor pourquoi des escaliers BAVENT). Long soupir. Un coup d’œil à la fenêtre contre laquelle il s’était appuyée pour se relever. Ah ben tient, quand on parle du loup. Voila « l’Asiat’ à la petite-cuillère dont il zappait encore le nom mais qui appartient aux connards de PSY » (ouai, on rallonge le nom, et alors ?). Et il avait l’air de vouloir sympathiser avec un chat apeuré qu’il venait de sauver de la noyade. Tche. Stéréotype du gentil qui veut faire le bien autour de soi. Désespér… Hé ? C’était quoi ça ? Dante écarquilla grand les yeux, purement étonné et choqué de ce qu’il voyait. Un lynx… Ecole de fous, il avait raison. Il devina rapidement que ce n’était « que » un élève doué de la transformation en animal – un élève de chez les PHY certainement, à se demander si c’était pas une bagarre PHY/PSY encore – mais à la vue de leur comportement respectif, de voir un Yue – ah ben tient, si, il se rappelait de son nom finalement. Quoi que, le « casse-croûte » était plus adapté pour l’instant – apeuré, et des réactions purement félines de l’animal, il devinait que ce n’était pas vraiment un jeu, et que le PHY s’était laissé dominer par son don.

Foutus dons à la con. Foutus escaliers à la con avec ses murs à la con. Il avait aussi pensé que l’Asi… Yue n’avait pas de don offensif lors de leur première rencontre, et même sans don de prescience, le roux devinait que la situation risquait de tourner au vinaigre. Et c'était pas non plus quelques tours d'arts martiaux qui allaient mettre à terre un félin de cette taille. Manquant de se manger à nouveau un mur après avoir évité les dernières marches de ce foutu escalier à la con, après avoir défoncer la porte, Dante réussit à atteindre l’extérieur et se rapprocher assez de la scène. Car oui, contrôler son don d’une distance assez grande à partir de la fenêtre, il en était capable avec beaucoup de concentration tant qu’il avait dans son champ de vision sa cible. Mais dans ce cas-là, où l’adrénaline prend possession du corps, il n’avait pas bien réfléchi longtemps pour agir. C’est genre « sauver de suite l’autre con » ou le laisser morfler le tant qu’il arrive à se calmer pour utiliser son don. Au choix.
Se retrouvant ainsi à une trentaine de mètres après avoir la fontaine en vue, il put in extremis installer un bouclier quasi invisible (il a des reflets irisés comme une bulle de savon à la lumière, et si on y est attentif, on peut voir la « texture » prise dans ces reflets) prenant cette fois la texture de bois. Assez solide pour protéger, mais assez mous pour des griffes et des crocs. Ben ouai, c’était pas une raison non plus pour faire du mal à l’autre élève.
Il restait à présent plus qu’à observer le ly… la panthère ? wtf ? Parce que si elle se décidait à se retourner vers lui, Dante était bigrement en mauvaise posture. Il lui faudrait défaire puis remettre en place son bouclier en une demi-seconde au vu des réflexes des félins. Et surtout… Comment faire reprendre conscience au félin qu’il était humain ?

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