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 Wild horses couldn't drag me away • O'Brien.

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Adriel Stratford
Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Rangspepa
Adriel Stratford

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Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Vide
MessageSujet: Wild horses couldn't drag me away • O'Brien.   Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Icon_minitimeSam 24 Juil - 12:24


Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. 321294tmi01akihito Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. 313353tmi02akihito

Graceless lady you know who I am
You know I can't let you slide through my hands.


Comme un sale goût dans la bouche.
Une sale envie de vomir. Envie de partir. De tout jeter. De foutre le camp. S’en aller. De disparaître. Loin. Quelque part. Loin. Loin. Loin… Tout sauf ici. Tout sauf là.
Comme un sale goût dans la bouche. Une sale envie de vomir…

Accoudé à sa fenêtre, une Silk Cut fumante aux lèvres, Adriel méditait. Ses bras nus croisés sur la rambarde, le visage éclairé par un faible rayon de lune, il fumait sans un mot. Parfois, il tirait doucement sur sa cigarette, expirait un halo gris, puis la reposait entre ses lèvres. Il n’y pensait même plus, c’était comme si ses doigts agissaient indépendamment de sa volonté. Dans un mécanisme lent, habituel. Comme un réflexe banal. Stratford avait oublié qu’il était dans sa chambre ; oublié qu’il était à Aisling, oublié qui il était. Oublié qu’il aurait du s’en envoyer une ce soir et la jeter demain ; oublié simplement. Juste un sale goût sur la langue. Un goût écœurant, amer, inconnu que même celui du tabac ne pouvait effacer… Même sa Silk Cut tant aimée ne pouvait lui venir en aide. La haine.

L’adolescent tira sa cigarette, et lâcha un volute de fumée. Il jeta un regard en coin vers le mégot brûlant, blotti entre ses doigts. Ça y est elle était finie, morte, celle-là encore. C’était au moins la troisième ce soir ; la troisième qu’il venait de consommer, comme ça, en communion avec la nuit, devant la lune, cette sale borgne, qui semblait l’observer de son gros œil nacré. Elle ne pouvait pas regarder ailleurs la salope ? Adriel se pencha par la fenêtre, et regarda d‘un air vague la pelouse noircie, rongée par le soir, plusieurs dizaines de mètres en contrebat. Aussitôt, la brise s’engouffra dans ses mèches blondes, glissa dans son cou, sur ses épaules, lui arrachant un frisson glacé. Il ferma les yeux, grisé par la morsure du vent sur sa peau nue ; comme si la brise avait été une maîtresse trompée, qui prenait sa revanche par un glacial baiser. Avec grâce, Adriel tendit la main, salua le vide, puis il ouvrit ses doigts, et lâcha le mégot calciné. Le blond devina le cadavre fumant de sa cigarette s’écraser dans un souffle près de ses semblables, échouées là quelques minutes plus tôt. Il eut un sourire caustique. Il aimait balancer ses clopes après usage, comme il le faisait avec les filles. C’était grisant. Juste… géant.

Adriel demeura ainsi, immobile à fixer le vide, bercé par les douceurs empoisonnées du vent, son amant jaloux. Ses mèches blondes balayaient ses joues avec tristesse. Il avait froid. Il n’avait pas de haut, et les sbires de la nuit l’attaquaient, mordaient sa peau claire avec rage. L’héritier frémit, entoura ses épaules de ses bras, comme un enfant ; ses yeux d’ambre fixant la pelouse sans la voir. Il aurait pu rentrer, et fermer la fenêtre, fuir ces assauts virulents. Mais il était bien là… Si bien. Comme si cette douleur physique pouvait remplacer pendant quelques courts moments celle qui, à l'intérieur le consumait. Il ressentait la douleur du froid avec un plaisir malsain, comme si elle le rendait plus vivant. Il préférait cette souffrance banale, tellement simple à celle vengeresse, absurde et infernale qui le dévorait depuis des semaines. Qu'il tentait en vain d'ignorer. Il espérait si fort que la nuit, la lune, le vent et le monde effacent ce visage affreusement beau qui incendiait ses pensées. Ce visage qui écrasait celui de Esaias, ceux des spéciaux, de Sarhaan, de Juliet, de Mohsen, de Eris aussi. Et… et même de Clyde…
Ce visage enfantin qu’il avait à peine daigné regarder ces six dernières années, sous prétexte que les Spéciales n'étaient pas des bons coups. Ce visage qui s'étaient perdu parmi tous les autres qu'il avait embrassé. Ces traits tendres, délicats, charmants qu’il avait fréquenté des mois durant, sans même les voir. Oh, il ne les avait jamais détestés… Il les avait même aimé parfois, pour titiller les nerfs de Buckley. Et il avait aimé leur propriétaire, aimé partir en vadrouille à travers les âges, les époques et les pays avec elle. Mais… Mais jamais assez.
Quel con.

Adriel agrippa brusquement le bord de la fenêtre, et assena un gigantesque coup de pied contre le mur. Le choc lui arracha un juron et une douleur fulgurante à ses orteils blessés. Adriel, saisi entre colère et souffrance, se mordit la lèvre et tomba à genoux, blotti contre le mur blanc de sa chambre. Il se mit à crier une série d’horreurs, à gueuler sa rancœur, sa haine contre le monde, les autres et la vie. Il avait mal partout à présent, c’était bien sa veine.
Mais au-delà des injures qui s’échappaient de ses lèvres, son regard doré parut s’éteindre. Il avait mal. Pour de vrai cette fois. Parce que Adriel avait toujours aimé se plaindre, s’enfoncer avec plaisir dans la souffrance, se complaire dans la dureté de la vie. Parce qu'il était difficile de vivre que voulez-vous. Mais là, c’était pire que jamais. Adriel se faisait bouffé par les ravages de ses sentiments. C’était un comble. Il avait fini par se faire avoir à son propre jeu. Et c’était ça qui l’écœurait tant. Il ressemblait aux idiotes qu'il jetait chaque matin. Il était tombé bien bas...

Allongé sur le parquet, il la voyait toujours. Toujours. Souriante, heureuse. Et c’était la seule, l’unique qu’il n’avait pas le droit d’aimer. Il l’avait vu dans son passé. Il l’avait vu, Clyde. Il avait plus vu Clyde que Aelys elle-même. Il avait vu qu’ils étaient plus liés que n’importe qui sur terre. Et ça le bouffait. Ça le rongeait depuis des semaines.
Bouffé par la jalousie. Bouffé par… l’amour ? Haha. Quel con. C’était pathétique. Adriel amoureux ? Ces simples mots assemblés dessinaient un joli oxymore.
Comme un sale goût dans la bouche. Une sale envie de vomir.

Adriel déglutit, puis se redressa sur le coude, difficilement. Assi sur le sol de sa chambre, il éclata d’un petit rire sardonique. Il riait, d'un rire fade, sans joie, et il ne savait même pas exactement pourquoi. La tristesse ? L’ironie cinglante de la scène ? Il ne s’était jamais autant exécré qu’aujourd’hui. Pourtant, il ne pouvait ignorer ce mal être au fond de lui… Ce manque qui lui tordait les boyaux, et le cœur. Il détestait ça… Juste. Une sale envie de vomir.

Et Lys, là. Qu’avait-elle de si spécial ? Elle n’était pas la plus belle de Aisling, pas la plus riche, pas la plus intelligente. Pas la plus sophistiquée, pas la gentille, pas la plus dévouée. Pourquoi elle ? Putain... Ça le tuait. Il avait envie de sauter par la fenêtre.

Il… Il avait juste envie de la serrer dans ses bras. Très fort. Juste une embrassade. Juste. Juste… Il n’avait pas mis son bracelet, et… Il lâcha un hoquet de stupeur alors que son don s’activait. Il n’avait nullement désiré s’en servir, et ça l’inquiétait. Où allait-il atterrir grand dieu ?!
D’un coup, il s’écrasa brusquement sur le sol. Chamboulé par son voyage express, le gallois secoua sa tête blonde, récupérant ce qu’il pouvait de pensées saines et cohérentes, puis jeta un regard rapide autour de lui. Il ne distinguait rien dans la pénombre que quelques formes obscures. Une chose était certaine : il n’était jamais venu ici. Adriel se redressa et avança à tâton. Jusqu’à ce que… AAAH ! Avant même d’avoir compris pourquoi, l’héritier se retrouva à nouveau avachi sur le sol : il se retourna aussitôt interloqué, pour voir qu’il s’était coincé la jambe dans…

UNE BALANCOIRE ? MAIS OU EST-CE QUE J’SUIS BORDEL ?!

Il commençait à avoir sérieusement peur. Il ignorait parfaitement l’endroit où il se trouvait. Au début, il aurait juré être dans une chambre, mais toute sorte d’objets étranges et désuets peuplaient le sol. Alors qu’il songeait avec empressement à tenter à retourner dans sa chambre, il entendit la porte s’ouvrir…
La lumière qui s’alluma, lui brûla la rétine. Il lui fallut plusieurs secondes pour distinguer la nouvelle arrivée.
Il manqua de s’étouffer.

A-Aelys ?

Il ne l'avait jamais appelée par son prénom. Jamais. Mais il était trop interloqué pour s'en rendre compte. Il était juste là, droit comme un piquet, perdu entre des lits défaits, une balançoire, des placards dérangés, des murs bariolés aux posters de John Lennon. Quel cauchemar.
Que foutait-il ici ?
Il passa une main mal à l'aise dans sa tignasse blonde, l'air indifférent alors qu'en réalité une boule de frayeur s'embrasait au fond de sa gorge.

Je ne sais pas ce qui s'est passé... Je. J'ai juste pensé à...

...à toi.
Il se mordit la lèvre.

Bref, voilà. Mon don a déconné. Puis il enchaîna, sans vraiment le vouloir. Je suis désolé.

Désolé de quoi ? De te gâcher la vie ? D'être aussi chiant ? Aussi con ? De pourrir mon monde ? De fouler le sol de ta chambre alors que ça m'est interdit ? De...
Il posa sur elle son regard chaud.

Lys... Pardon.

Ce n'était pas son genre d'être romantique. D'ailleurs ça ne collait simplement pas au personnage. Mais Aelys O'Brien n'était pas n'importe qui. Et, quand Adriel Stratford daignait valser avec les sentiments, il en devait presque charmant.

Lys. Pardon.
Pardon de... t'aimer ?

Wild Horses could'nt drag me away
Wild, Wild Horses, could'nt drag me away.








Dernière édition par Adriel Stratford le Ven 2 Sep - 1:50, édité 11 fois
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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: Wild horses couldn't drag me away • O'Brien.   Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Icon_minitimeJeu 2 Sep - 12:06

Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Bonnieh Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Alice05

The past is gone, it went by, like dusk to dawn. Isn't that the way, everybody's got their dues in life to pay.
Dream on • Aerosmith


L’eau coulait.
Brulante, mordant la peau en laissant son empreinte rougie par la chaleur torride. Mais jamais assez bouillante, jamais assez douloureuse pour ne voir qu’elle. L’eau coulait sur son front, descendant entre ses cheveux, glissant sur ses hanches et longeant les courbes de ses jambes. Mais rien ne pouvait noyer les pensées emprisonnées dans son crane.
Laminée. Crevée. Ereintée. Et tant d’autres adjectifs encore pour décrire l’état actuel d’Aelys. L’eau avait le pouvoir de la purger, mais pas de la régénérer.
Chronos, très cher Chronos. Tu es un beau salaud, mon adoré. Cela te fait plaisir, n’est-ce pas ? Oh oui, tout cela t’amuse follement même. Voir cette petite chose rousse trainée dans ton monde illogique et anachronique, perdue entre les époques, les us et coutumes, les langues, les personnes, les guerres, les traditions. Qu’est-elle finalement à part ton jouet préféré du moment ? Rien. Tu l’envoies en balade quand cela te chante, tu la pousses à bousculer sa vie pour toi, tu embarques même d’autres amusants petits humains pour voir comment eux aussi s’en sortent. Et c’est extraordinairement amusant selon toi. Alors tu t’immisces encore un peu plus dans sa vie, jusqu’à châtier celui qui ose vouloir t’imiter, jusqu’à t’allier avec d’autres Dons pour pouvoir rendre tout cela encore plus délectable, jusqu’à écraser les sentiments et envies de ton jouet. Après tout, dans quelques années, il ne te servira plus à rien, il ne te restera plus qu’à en choisir un nouveau. Te voila donc heureux de contrôler la vie de cette enfant. Alors va s’y, continue si cela t’amuse, de toute façon la pagaille ne peut pas être plus absolue.

E Aelys se rendit compte qu’elle déraillait complètement. La fatigue ne favorisait pas la garde de sa santé mentale, oh non. Sortie de ses pensées, elle se rendit enfin compte de la couleur cramoisie de sa peau due à la brulure de l’eau. Elle se hâta de stopper le jet bouillant et de sortir de la douche pour se sécher. Si seulement une simple douche pouvait aussi hotter tout souvenir avec la crasse. Et pourquoi pas choisir ceux à oublier. Les rayer de sa mémoire, ne plus pouvoir jamais y songer. Effacer, ce moment affreux ou sa main avait attrapé celle de Clyde. Oublié, ce jour effroyable à l’hôpital ou les Buckley avaient fait prendre conscience à Aelys de sa bêtise. Ignoré, cette heure angoissante en salle de colle avec Eris et Adriel. Un rire sans joie s’échappa de ses lèvres. Chronos, tu es un beau salaud.
Et puis il y avait ceux qui avaient subi sans raison. Clyde. Eris. Et Adriel.
Clyde semblait s’en être remis en apparence. En apparence.
Eris surmontait ca sans trop de mal. Juste en l’évitant.
Et Adriel… Et bien Adriel paraissait vouloir l’éviter jusqu’à la fin de sa vie et ne surtout pas croiser son regard. Et accessoirement ne pas se retrouver proche d’elle à moins de 100 mètres. Ce qu’elle comprenait très bien.
S’évitait, toujours s’éviter. C’était devenu une obsession. Ne pas parler, ne pas regarder, ne pas s’approcher. Et ne pas penser quand ils pouvaient. On applaudit bien fort pour cette gène perpétuelle et on remercie Aelys. Ce n’était rien, vraiment.

Un grognement exaspéré lui échappa en repensant à leurs escapades temporelles d’autrefois. Explorer le monde à toutes les époques était merveilleux à deux. Seule, elle ne pouvait qu’atterrir en Irlande et tout prenait un tournant bien plus maussade lorsqu’elle n’avait personne pour lui tenir compagnie. Quel intérêt à participer aux soirées mondaines anglaises du XX° siècle s’il n’y avait plus personne à son bras ? A quoi servait de contempler la Statue chryséléphantine de Zeus s’il n’y avait personne pour comprendre la chance de pouvoir voir une telle chose ? Pourquoi découvrir la France à l’heure de la Révolution si personne ne parcourait les ruelles sombres avec elle ? Sans même qu’elle ne s’en rende compte, Adriel s’était confortablement installé dans son quotidien et sa présence était devenue indispensable à tout voyage.

Stratford, tu n’es qu’un emmerdeur.
Et toutes les charmantes demoiselles mises à la porte un beau matin et blessées dans leur orgueil par la même occasion ne la contesteraient pas. Sauf qu’elles n’avaient absolument rien à se rapprocher, tout partait toujours du charmant sourire du blond. Alors qu’Aelys avait de quoi s’en vouloir. En grognant, elle passa un tee-shirt trop large pour lui appartenir par-dessus sa tête tout en revenant vers la porte de chambre en enjambant les cadavres de trieurs que quelqu’un avait apparemment jeté ici (Bonnie pria d’ailleurs pour que ce ne soit pas Sixtine, qui avait déjà menacé de jeter ses affaires et celles de Daire si elle ne se calmaient pas un peu sur la déco de la chambre. C’était le cheval à bascule. Ca l’avait rendu folle.) Et commença à penser que Sixtine avait enfin mis à application ses menaces quand elle entendit des hurlements provenant de derrière la porte. Daire devait être en train de se faire sévèrement réprimander par une rousse hors d’elle. Oh, non, pitié. Pas ce soir, elle était trop laminée pour se faire incendier. L’espace d’un instant, Bonnie envisagea d’aller squatter un lit random à l’étage du dessus. Ets-ce qu’Acacia la laisserait gratter à sa porte au lieu de lui laisser son lit ? Très surement. Bien. Autant affronter Sixtine, au moins ce serait fait.
Aelys entrebâilla donc la porte en préparant d’ores et déjà sa réplique.

▬ Je tiens juste à préciser que la réplique de grande roue n’est que de pass…

La chambre était plongée dans le noir. Ce n’était aucune de ses camarades de chambre. Aelys alluma la lumière. Et se dit que sa soirée allait sûrement être beaucoup plus longue que prévue.
Un grand blond était allongé entre son lit et celui d’Anna, un pied empêtré dans les cordes de la balançoire. Un grand blond qui la vrillait d’un regard surpris et presque… effrayé. Et tout de suite le malaise reprit place entre Adriel et elle. Malgré l’étrangeté de la situation, malgré tous les éléments incohérents dans cette scène. Il ‘lavait appelé par son prénom. Aelys, Aelys. Il ne l’avait jamais fait auparavant. Toujours Lys. Toujours.

▬ Je ne sais pas ce qui s'est passé... Je. J'ai juste pensé à... Bref, voilà. Mon don a déconné. Je suis désolé.

Bon.
Il était temps de faire un arrêt sur image.
Adriel Stratford venait de s’excuser.
Et s’excuser de…de… RIEN.
Aisling ne tournait déjà pas rond en temps normal, mais la on atteignait des sommets.
WAIT. Adriel dans sa chambre. Un GARCON dans la chambre d’une FILLE ?
Stratford dépassait donc la ligne alarmante. Soit. Stratford était donc plus puissant que la magie. Bien. Conclusion logique, Stratford régnait donc en maitre à Aisling. CQFD.
Mais oui, continuons, la soirée s’annonçait tout à fait logique et cohérente.
Aelys sentit un mal de tête pointer derrière sa fatigue.

D’un geste brusque, la rouquine referma la porte sur elle. Si une demoiselle voyait un garçon ici, c’était la fin pour lui, Stratford ou pas. Le dortoir des filles était le temple sacré inviolable. Adriel venait une fois de plus de trouver le moyen de briser une règle intouchable. Félicitation.
D’un coté, personne ne viendrait les déranger ici. Sixtine, Daire et Anna ne semblaient pas pointer leurs nez par ici avant longtemps. Alors. Pourquoi ne pas en profiter pour s’expliquer enfin ? C’était le moment parfait.
En voyant le SPE s’apprêtait à repartir en se téléportant, Aelys ne réfléchit pas plus.

▬ Attends !

Mais attends quoi ? Il n’y avait rien à expliquer. Ils avaient vu tous les deux, ils savaient. Il n’y avait rien à ajouter. Ils ne pouvaient plus reprendre comme avant, ce genre d’expérience ne permettait pas de revenir en arrière. Peut être en remontant le temps ? Et encore fallait-il gérer l’effet papillon.
Comment lui faire comprendre qu’elle était désolée ? Comment lui montrer qu’elle tenait à lui, peut importe son caractère et ses vices perfides pour le laisser l’éviter jusqu’à la fin de leur scolarité, dans l’espoir de ne plus jamais se croiser plus tard ? Comment lui faire comprendre qu’elle voulait retrouver ses menaces grossières, ses sourires cyniques et même ses bras protecteurs pour s’y blottir ? Juste pour rire de voir Clyde s’étrangler devant la scène, juste pour pouvoir lui montrer qu’elle l’adorait malgré son comportement imbuvable. Parce qu’au final, Adriel pouvait être charmant lorsqu’on le supportait assez longtemps pour l’apprécier réellement.

Sans qu’elle ne s’en rende compte, elle s’accrochait à son bras. Doucement, la rouquine se cramponnait un peu plus contre sa peau nue, pensant pouvoir l’empêcher de s’en aller juste en le retenant. Alors qu’un simple geste de dédain de sa part l’aurait mise par terre. Comme une candide enfant au milieu de ce parc féerique version miniature, elle tirait ce salaud incorruptible qui n’avait pas sa place ici par le bras et ne comptait pas le lâcher avant de lui avoir fait comprendre qu’elle n’avait plus envie de continuer à l’ignorer lâchement comme elle l’avait fait. Aelys était couarde pourtant. Elle l’avait toujours été et avait toujours été consciente de l’être, et ca ne l’avait jamais gênée plus que ca. Elle se permettait des élans de courage lorsqu’il était question de Clyde seulement, et encore. Mais jusqu’ici personne n’avait eu assez d’importance pour la forcer à prendre son courage à deux mains. Bravo Adriel. Encore un pas de plus dans la destruction d’une vérité générale.

▬ Ne pars pas s’il te plait. Il faut…

Parler ? S’expliquer ? Arrêter de jouer aux gamins ?
Elle tortilla machinalement le bout de son tee-shirt trop grand qui lui servait de pyjama, ne sachant pas quoi ajouter.

▬ Tu aurais au moins pu t’habiller avant d'atterrir ici.

Et sourire faiblement.

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Adriel Stratford
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MessageSujet: Re: Wild horses couldn't drag me away • O'Brien.   Wild horses couldn't drag me away • O'Brien. Icon_minitimeDim 3 Avr - 6:25



You're awful bright, you're awful smart
I must admit you broke my heart.


Rêver qu'on rêve.
C'est beau, hein Adriel ?
Tes fantasmes. Toi et Elle. Elle et Toi. Enfin.
Rêver ce visage innocent, ce front un peu grand, criblé de tâches de rousseurs. Rêver ces yeux verts, cet émeraude profond ; y noyer tes pensées, tes doutes, ton manque. S'enivrer du vert de ses iris comme tu t'étais enivré de l'orage des siennes ; se griser de la douceur de son sourire comme de l'ironie du sien. Placarder sa beauté naïve dans un coin de ta tête... A côté de la sienne. Pour ne plus les oublier. Contempler la rousse comme tu avais admiré le brun. C'est bête tout ça, Adriel. Se remémorer ses traits ; chaque infime partie de son être. Comme tu l'avais fait pour lui. Découvrir tous ces souvenirs que des semaines de distance avaient délavés ; tout ce que votre indifférence avait effacé. Les graver là où personne ne pourra te les voler. Et surtout pas toi. Rêver. Rêver cette scène impossible. Ces retrouvailles qui n'ont pas lieu d'être. Tu le regretteras Adriel. C'est absurde. Rêver d'une chance que tout s'arrange. Espérer encore, quand l'espoir est mort. N'avais-tu pas juré que tu ne lui parlerais plus ? Tu avais promis. Tout cela est vain. Pourquoi n'es-tu pas parti ?

Tu vas encore tout gâcher, grand con.

Elle t'a retenu. Cette petite main désespérée qui s’agrippe à la tienne ; c'est idiot tout ça.
Elle est aveugle, elle aussi  ; c'en est presque drôle. Crois-tu vraiment que vous pouvez tout arranger ? Tout cela est vain. Et pourtant, Adriel a le cœur qui cogne ; le pouls qui martèle sa tête vide. Elle ne veut pas qu'il parte. Ça lui fait mal, cet espoir qui flambe au fond de lui ; tandis qu'il ne fait rien pour l'éteindre. Tu es venimeuse, Bonnie.

La sonder d'un regard fiévreux.
Retenir le moindre grain de beauté ; la moindre parcelle de sa peau : la moindre mèche rousse de sa frange. Détailler son t-shirt trop grand. Revivre chacune de vos virées par-delà les âges, vos heures de joie sur le bateau de pirate. Ressasser six années de bonheur. Tout revivre en une seconde. Clyde, Bonnie et Toi. Clyde, Clyde, Clyde. Tous ces souvenirs mélangés qui affluent dans un tourbillon trop rapide de couleurs dépareillées ; plus rien n'a de sens. Ça te grise. Ça semble si réel. Tes pensées s'embrouillent, tes convictions t'échappent ; tout s'envole. Puis ça t'écoeure, comme un relent d'ail ; tout cela est désagréable, violent, presque trop fort.
Rêver d'elle comme tu as rêvé de Clyde. Il te manque hein ? C'est stupide, cette drôle d'envie de le serrer contre toi.

Adriel dégagea sa main de la sienne. Ce qui ressemblait à un triste sourire déforma sa bouche. Il souda leurs deux regards. Il avait toujours aimé ses yeux. C'était sûrement ce qu'il préférait chez elle. … Il cilla. C'était débile comme pensée. Un truc à la Edward Cullen ... Pathétique.

Attends quoi, hein ? Il n'y a rien à dire, Lys. Murmure-t-il.

Tout est fini. Que veux-tu qu'on y fasse ? C'est pas ta faute ; ni celle de Eris, pas la mienne non plus. Encore moins celle de Clyde. Mais que veux-tu changer ? Tu sais trop de choses, moi aussi. Il n'y a rien à faire ; rien à dire. Vis ta vie, je vis la mienne. Tu sais bien, l'optimisme c'est pas mon truc. Me fais pas croire que tu peux pas te passer de moi ; j'y croirai pas.

Tu aurais pu t'habiller avant de venir.

Adriel éclata d'un rire amusé. Il fut un temps où il aurait considéré cette remarque comme une insulte dégradante ; une atteinte à son rang. Plus aujourd'hui. Il eut un drôle sourire ; un sourire en coin, imperceptible, presque charmant ; un de ceux qui, jusqu'à présent, avaient été le monopole de Clyde. Son héros.

T'sais, t'es la première à me le reprocher. Hn ... C'est vexant.

Il ne décrochait pas son regard ; une étincelle provocatrice embrasa ses yeux ambrés.

Mais c'est vrai que tu ne fais jamais rien comme les autres... Ajouta-t-il, une note malicieuse dans la voix. Au fait, sympa ta chambre.

Tu es unique Bonnie. Si tu avais un double ; il aurait déjà noyé son chagrin aux creux de ses reins. Tu es inaccessible, chérie. Voilà ton secret. Ton plus bel atout. Tu es à Clyde. A Clyde. Et lui est à toi.
Moi ; moi... Je suis la putain de cinquième roue du carrosse. J'ai rien à foutre là.

Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui, puis s'avança vers la balançoire. Ce sale jouet qui l'avait fait s'écrouler quelques instants plus tôt. Il s'y assit, et se mit à se balancer, faiblement.

Mais j'te signale, j'avais pas prévu de débarquer. Sinon, évidemment, j'aurai mis un costard pour l'occasion.

La regarder, et sourire. Comme avant. Lancer des vannes idiotes ; se provoquer du regard. Une demi-seconde durant, ils revinrent des mois en arrière ; avant tout ça. Avant que tout s'arrête ; et sa vie avec. Une demi-seconde durant, ils étaient encore deux gamins secrets et insouciants. La demi-seconde passa. La bulle de bonheur éclata. Le présent reprit ses droits.
Adriel baissa les yeux, contempla ses pieds nus. Ses trait s'éteignirent. Il recouvra sa gravité. Cette sorte de douce tristesse qui le caractérisait. Un immense découragement l'étreignit alors ; c'était comme si sur lui reposait tout le poids du monde. Quelle belle victime il faisait.

Et Bonnie sourit. Ça n'était pas son sourire légendaire. Celui-ci était plus discret, un peu timide ; empreint de nostalgie, de tristesse, et de remord.

Il détourna les yeux, et soupira faiblement. Tu sais que ça ne marche pas comme ça, chérie. Ce ne sont pas tes espoirs de fillette, ni ma bonne volonté qui changeront les choses. On n'y peut rien. Nous sommes les protagonistes d'une tragédie. Et j'ai le plus mauvais rôle. Malgré tout, tu finiras avec ton homme ; pas vrai ? Moi, je suis le pauvre con qui crève à la fin. Le connard offert en sacrifice à la fatalité ... Je suis toujours celui qui se fait baiser.

Mais ne me fais pas croire que je t'ai manqué ; j'y crois pas.

Il se leva et s'approcha d'elle. Il tendit la main ; la glissa dans son cou et effleura sa joue du bout du pouce.

Que peut-on faire, Lys ?

La contempler sans ciller. Sonder son regard de jade ; y chercher la réponse à toutes ses prières. Puis, dégager la main, la prendre dans ses bras en une brève étreinte. Enlacer sa taille. Coller sa joue contre la sienne. Frémir faiblement.

Et Clyde, il ... il sait ?

C'était idiot comme question ; puisqu'il connaissait déjà la réponse.

Repenser à cet après-midi, à la clairière. Ce visage masculin ; son sourire douloureux ; la couronne débile ; des éclats de rire épars, qui résonnent encore dans le silence ; une amitié décalée ; une affection trop forte, douteuse presque ; et de la joie. de la joie à l'état pur, brûlante, corrosive, qui t'explose les veines, t'arrache les tripes.
Fermer les yeux ; revivre. Les odeurs douces de gazon, le soleil brûlant, la cascade, ce drôle de bonheur. Clyde ...
Se presser un peu plus contre elle, comme tu t'étais pressé contre lui. Humer son parfum, comme tu t'étais imprégné des senteurs de fleurs sauvages. Te griser de son contact, comme tu t'étais grisé du sien. L'aimer comme tu l'avais aimé : Mal.
C'est un peu bête, Adriel.

Déposer son front contre le sien. Mêler blond et roux. Soupirer. Entamer quelques pas d'une valse silencieuse. Se perdre ... Et lui voler un baiser.

I walked the streets of Love
and they are full of tears.




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Wild horses couldn't drag me away • O'Brien.

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