I can't get no satisfaction ▬ Jeed

Messages : 124 Date d'inscription : 17/08/2012 Age : 31

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I hate them all
I hate them all
So drink some more
I love them all

C’était peut-être juste ça.
Les volutes d’une cigarette au bout incandescent dont la fumée s’amassait doucement dans la chambre à la fenêtre outrageusement encore fermée, l’odeur si caractéristique des corps sans amour qui imprégnait l’air, les vêtements éparpillés à même la moquette, jetés dans une lascivité routinière, son corps encore nu sous l’une de ses chemises, alors qu’elle fixait le silence encore empreint de leurs caresses inhumaines, en se disant que.
C’était peut-être juste ça.

Une extase, un instant figé, des lèvres brûlées à la vodka comme aux baisers, des dos écorchés, déchirés, et des mots qu’il n’y avait besoin de prononcer. Tout devenait soudainement plus simple lorsque la vie se faisait battante, animale, nue jusqu’à la moelle dans ses étreintes égocentriques. La vérité c’est qu’on n’était jamais plus seul que lorsqu’on s’étreignait. La vérité c’est qu’elle était peut-être juste comme ça, oui peut-être juste comme ça, l’ironique, l’indubitable, la chancelante, la ricanant, la sans cesse fuyante, oui. La vie.

Alors le reste, le reste, les autres, les autres, les autres ; et je aussi en est un, on est jamais plus seul que par soi-même ; alors les autres et tout ce qu’ils transportaient, suintants dans leurs peaux comme dans leurs corps en la moiteur morbide de notre humanité brisée, bafouée, toutes ces choses que l’on tordait, méprisait, recherchait toujours un peu trop, l’amour, la haine, la joie, et puis le reste, le reste, non n’avaient vraiment, vraiment pas d’importance. Et dans une bouffée elle se dit que c’est peut-être comme ça qu’elle aimerait crever, fauchée dans un geste arrêté, un dernier baiser arraché. Juste comme ça.

Mégot écrasé d’un geste nonchalant à même le sol, petit éclat qui se meurt en un noir terni au milieu de tout ce rouge éclatant, sans doute qu’ils n’étaient tous que ça, des petits bouts de cendre qui avaient oublié leur flamme, des étincelles complaisamment vautrées dans leur paquet de gris que le premier coup de vent balayerait. Et du fond de ses entrailles surgit soudain l’habituel dégoût, rage sourde envers cette chambre au grandiose préfabriqué, jurant ridiculement avec la sérénité organisée qui en tapissait les murs, rage envers cette sensation de vide qui l’assaillait à chaque fois ses jambes refermées. Il n’y avait peut-être qu’être vrai qui valait encore quelque chose, lorsque même jouer son propre rôle se faisait trop vide.

-T’aurais pu faire mieux gamin, une minute de plus et ça aurait mes ronflements qui auraient accompagnés ta baise d’enfer.

Sourire sarcastique posé sur le roux, en une moue provocatrice où les mots, tant soupesés, dérobés, déformés, trompés, n’avaient plus d’importance. Elle avait construits trop d’amour et de morts du bout de la langue pour que lui importe vraiment ce qui lui traversait les lèvres. Alors du fond de son regard, ne reste que cette étincelle de provocation amusée, entre haine et désespoir, qui murmure le temps d’une seconde qui se fige, oh reste, reste avec moi.

-Dans ma grande générosité je te laisse encore une chance cependant.

Et de sa voix un peu rauque, comme usée à l’amour et à l’existence, elle ricane. Car c’était l’un des seuls à la connaître ainsi avant qu’elle n’ait claqué la porte Jeed, l’un de ses rares êtres à qui elle se dévoilait, lorsque résonnait les tintements des verres et ses grognements sarcastiques jusqu’au creux du petit soir. Et dans ses moments-là, ces moments d’intimité vides dans toute leur complaisance, ces moments de rien et de vides meublés sans hypocrisie, à s’accrocher chair contre chair comme deux humanités qu’ils étaient réellement, là, dans leurs désirs bruts et égoïstes, dans leurs consommations faciles de sexe, fumée de clopes et vodka gobée à même la bouteille, peut-être, peut-être s’ouvrait -elle. Un peu.

-Alors. Raconte-moi donc … de nouveaux potins croustillants sur Velmur ?

Un peu plus fragile. Comme presque. Réelle.

Ill drink even more
Ill hate them even more than I did before

Messages : 116 Date d'inscription : 12/07/2011 Age : 27

Summer, tempête estivale embaumant lentement mon cœur comme l'empoisonnant. Son odeur mêlée à la fumée de cigarette qui lui ressemble tant. Elle est si tentante et si nocive en même temps. Quand elle passe, c'est toujours ainsi. Elle s'empare de mon esprit en passant la porte, et me possède avec ses yeux si doux derrière sa langue de vipère. Oh c'est si simple quand elle m'embrasse et jette ses vêtements en même temps juste pour se sentir vivante quelques minutes. Elle est si simple et si complexe avec ses gestes précis et usés, son regard dédaigneux. Oh, je sais bien qu'il n'y a ni amour, ni admiration, ni même respect. Je dois la mépriser au moins autant qu'elle me méprise mais pourtant, elle continue de venir en petite tenue pour jeter ses vêtements sur la moquette rouge et s'étouffer d'alcool et de cigarette. Oh Summer, tu es si proche de moi, je pourrais te consumer de baisers mais seul un maigre sourire ose envahir mes lèvres fatiguées.

Cela me plairait peut-être de crever à tes côtés, comme ça, sans penser à rien à cause de mon esprit fatigué par toi. La fumée est désagréable, je ne suis pas encore habitué à tes folies que je loue pas toutes. Mes pensées sont si floues que je ne pense même pas à râler pour le mégot écrasé sur ma splendide moquette. Et je te vole un baiser, simplement avant que tu ne me craches des mots à la figure. Cela ne change rien à mon sourire, je connais trop bien ces yeux qui me supplient de rester encore une seconde, encore une minute, encore une vie auprès de toi. Et face à cela, un peu de mépris me traverse. Tu es faible, je suis meilleur acteur que toi. Moi, je n'ai pas besoin de préserver mon rôle par des paroles qui sont démenties par mes yeux. Moi, je veux me croire moins pitoyable que tu l'es et ce doit être pour cela que j'aime être à tes côtés ; cela me permet de me sentir un peu mieux comme je suis.

"Eh bien ... Une fois soûl, il aime bien chanter des chansons paillardes françaises. C'est assez étrange et ridicule. Si tu veux, je dois avoir une vidéo en réserve d'une de ses superbes prestations."

Une main pâle passe sur sa peau nue, la caressant doucement. Elle est si belle, si douce, j'aimerais la posséder entièrement. J'aimerais qu'elle ne soit qu'à moi. Qu'elle ne me soit pas fidèle, cela m'importe peu. Je voudrais juste que quand elle est avec un autre, il soit un substitut de ma personne. Je voudrais être le centre de son monde même si je sais qu'il n'est que factice et que ça me tuera plus qu'autre chose. Pourquoi tu me parles de ce minable alors que je suis auprès de toi ? Pourquoi tu penses à lui alors que tu m'as moi ? Pourquoi ne réalises-tu pas que je suis mieux que lui ? Mon cœur se serre, cela doit se voir dans mes yeux.

Oh, nous nous ressemblons tellement. Moi aussi j'ai du mal à tenir mon rôle, à rester impassible quand je le souhaiterais. J'ai du mal à caresser ta peau sans me dire que cette ordure a également pu le faire avec ton plein accord. Je le hais, je le hais, je le hais et mon regard se détourne de toi. Si seulement je pouvais lacérer sa chair et faire couler son sang, je ne me sentirais pas mieux mais je le croirais volontiers. Mes doigts se sont crispés seuls sans pour autant griffer la peau si douce. Le sourire a disparu.

"Dis-moi, pourquoi t'intéresses-tu tant à lui ?"

Une pointe de dédain et de colère dans la voix, une haine infinie dans les yeux, un coup immense au cœur.