Je l'attendais bien patiemment dehors, prêt à la voir me bondir dessus. Les autres élèves me regardaient, certains en souriant, d'autre en rigolant. Et pour les plus faibles, ils affichaient une mine plutôt effrayée et moi ça m'amusait plus qu'autre chose. Il y en a même à que je faisais sursauter en leur envoyant un couteau ou une fourchette s'écraser à leurs pieds. Dieu que j'aime ce petit don. Et je crois que Drathir va finir par l'apprécier à force. Je l'imagine bien en train de rager intérieurement et de rager intérieurement et de faire se fière devant les gens du restaurant, à faire comme si tout allait bien, comme si c'était habituel.

En parlant du restaurant, une chose m’intriguait. Il n'y avait pas l'air d'avoir grande activité d'un coup à l'intérieur. Ne me dites pas que.... Non, je ne peux pas l'avoir assommée ou autre, le choc n'était pas assez violent pour ça, je ne l'ai pas lancée si fort que ça... Se pourrait-il que j'ai gagné et que cette petite peste ai pris la fuite ? Je ne pense pas qu'une personne comme elle puisse prendre la fuite de la sorte mais peut-être que je me trompe. Il fallait que j'aille vérifier, tant pis si je devais rentrer à nouveau dans ce restaurant pour vérifier, dans lequel, une chose est sûr, je ne reviendrais jamais. Mais il fallait que je fasse attention tout de même, elle reste une femme, fourbe et perfide, et blonde qui plus est. Et vu son agilité plutôt accru, il n'aurait pas été difficile pour elle de se faufiler dans un endroit stratégique sans que je ne vois quoi que ce soit, afin de me tendre un piège et de me bondir dessus tel un félin affamé. J'avançais donc tranquillement, vers cette porte d’entrée de restaurant, avec encore tous mes couverts qui volaient autour de moi. Et je me suis même mis à accélérer tout ça, pour être sûr de pouvoir parer n’importe quels coups. J’en avais presque le tournis tellement tout ça tournait vite autour de moi. Je ne me souvenais spas avoir fermé la porte mais tant pis., j’ouvris quand même. Et là. Rien.

Quelle garce. Elle avait fui. Certes, j’avais gagné, mais j’étais tellement énervé. Depuis quand on me fuit de la sorte, moi, Edwin. Une chose, elle allait me le payer. Et il ne vaut mieux pas pour elle qu’elle recroise mon chemin. Je bouillonnais intérieurement en rentrant chez moi, avec des légères envies de meurtres. Il fallait que je me défoule sur quelque chose, et je le ferais bien sagement, assis devant mon pc, à défoncer quelques gameurs de pacotille sur un jeu en ligne. Et c’est ce que je fis en rentrant pour me détendre, mais je ne pouvais pas oublier ce qui venait de se passer, et ce, pendant encore deux semaines environs, jusqu’à ce qu’elle revienne me voir…

Cela faisait donc deux semaines à peu près que je ne l’avais pas vu, et je me portais plus bien, même si je dois dire que j’avais toujours cette infime partie de rage en moi qui avait envie de la battre à mort, allez savoir pourquoi. Sauf que chaque jour, que je le veuille ou non, je pensais à elle, et ça me rendait malade. Je ne voulais pas penser à elle. Je voulais l’oublier. Ne plus la revoir. Bref, cette nuit-là je dormais paisiblement, comme toujours, après avoir joué comme un taré. J’étais tranquille dans mon sommeil, en plein rêve, comme d’habitude, sauf que je ne me souviens jamais de mes rêves. Mais Drathir pourrait me dire de quoi j’avais rêvé cette nuit, en gigotant légèrement quand elle était entrée, et quand j’avais soufflé son nom dans mon rêve…

« Non.. Drathir… Arrête ce n’est pas bien… »

Et oui, je parle dans mon sommeil apparemment, et j’espère que Drathir ne m’aura pas entendu à ce moment-là. En tout cas, moi je l’ai bien entendu une fois qu’elle ait dit sa phrase plein d’ironie. Me réveillant en plein dans mon sommeil. Pour qui elle se prenait elle. Elle pénétrait dans ma chambre, comme ça, et me réveille d’un coup. Je m’étais redressé d’un bon après avoir entendu cette voix que j’avais reconnu. Manquerait plus que je sois nu et elle aurait tout vu. Heureusement que je dors toujours avec ce boxer vert. Mais à peine eu-je le temps de me redresser qu’elle partait déjà… Avec un cube ! La garce ! Elle avait donc pas oublié tout ça, et avait décidé de se venger, de façon très fourbe. Ce ne m’étonne même pas d’elle ! Enfin bref… Autant d’habitude je mets du temps à émerger, que là, j’étais hors du lit en 2 minutes, le temps d’enfiler vite fait un pantalon, je mis ma veste sans rien en dessous, enleva le plus vite possible toutes mes protections et parti comme ça, laissant quasiment tout ouvert, sans protection. Je n’allais pas perdre du temps pour elle, je manquais même presque de me casser la gueule dans les escaliers. Et je n’avais pas intérêt à faire trop de bruit, les sorties nocturnes n’étant pas tellement appréciées. Arrivé une fois dehors, il fallait que je la retrouve. Et vite. Mais ça n’allait pas tellement poser de problème, heureusement qu’elle avait pris un de mes smileys cubes. Je pourrais la retrouver grâce à ça, le seul problème, c’est que j’en éparpille tellement qu’il va falloir me concentrer un peu, et détecter un cube en mouvement… Oh. J’en détecte 3. Dont deux non loin d’ici. Le temps de les trouver, et de les stopper, que la troisième trace s’éloignait déjà… Vers la plage. Je hais le sable. Je hais la mer. Je n’aime pas l’eau. Et il fallait qu’elle se rende là-bas. Tant pis. Je me mis à courir à sa poursuite, et arrivant près d’une dune de sable après quelques minutes de courses intensives, je la vis, en train de reprendre mon souffle. Je fis de même quelques instants, avant de m’approcher doucement. Je décrochais ma ceinture, et fit voler autour de moi tous les cubes qui y étaient accrochés, avant d’en lancer un sur le crâne de Drathir, les autres tournant autour de moi, puis m’avançant vers elle :

« Alors comme ça tu veux jouer à ça ? Tu veux te venger comme ça ? Je crois que tu n’as pas tout à fait compris. Je suis plus puissant que toi, je ne reculerais devant rien. J’ai une petite vengeance à faire. Je n’aime pas tellement qu’on prenne la fuite devant moi. Sale fuyarde. »

La chercher. La pousser à bout. Jusqu’à ce qu’elle commette une erreur. C’est ce que je voulais…