« Oooooh Blizard elle est trop choooooooouuuuuu*arpèges**restons sérieux*uuuuute avec ses yeux vairooons! C’est une petite fille de 12 ans qui a tellement de chaaaarme ! »
Oui, c’est la première chose qu’on peut dire sur Blizard. Si on n’a jamais vu ou écrit son prénom bien sur. Et su son véritable âge.
Les premiers mots qui sortent de la bouche des gens plus grands qu’elle, qui n’ont fait que parler 5 minutes avec la petite, se sont ceux là. Oui elle est petite mais s’énerver ne la fera pas grandir plus vite… Mais, passons à la vraie description voulez-vous ?
La première chose évoquée dans une description psychologique, c’est le trait de caractère le plus important non ? Et bien chez Bliz’, c’est son calme absolu face à n’importe quelle situation. Elle se mettra en colère que si vous faites quelque chose de grave (les meurtres de peluches et le bruit fait exprès en font partie). Si vous lui criez dans l’oreille, elle vous mordra. Car c’est un bon moyen de défense d’après elle. Pareil châtiment si vous faites du mal à un rongeur, à un livre ou… ou à ses tympans.
On peut dire qu’elle n’aime pas vraiment les endroits bruyants, ou les gens s’entassent pour discuter. La cantine et le préau quand il pleut sont de bons exemples, et dans ces cas là, elle préfère rester à l’écart, quitte à rester seule. Et la solitude ne la dérange pas. Elle trouve ça d’ailleurs plutôt agréable car c’est quand elle est seule qu’elle peut se concentrer sur un dessin ou un devoir. Studieuse me diriez vous ? Pas tant que ça, une fois qu’elle a reçu sa note (bonne ou mauvaise, cela va de soi), elle se repose sur ses lauriers. Silencieuse, comme toujours.
Les seuls sons que Piloulette supporte quand elle bosse, c’est la musique, le chant des oiseaux, les discutions sourdes entendues à travers les murs et le son de la pluie. Elle n’aime pas la pluie. Se sentir mouillée et attraper froid ne l’enchante guère : elle n’aime que le son que produit le clapotis de l’eau. Si la jeune fille le pouvait, elle enfermerait un bout de nuage orageux dans un bocal, seulement pour écouter cette mélodie en boucle et en boucle…


Le deuxième point important, après le calme légendaire de Miss Genêt, c’est son insouciance et ses enfantillages. C’est un vraie gamine, qui aime jouer à tout et n’importe quoi. Déjà, remarquez que son physique peut prêter à confusion… Elle est petite, plate, avec des cheveux pas assez longs… Il arrive que Bliz’ se fasse interpeler, puis considérée comme une petite fille. Dans ces cas là, elle pense à Mère Nature. Une pensée pleine de jurons, qui demande pourquoi Monsieur et Madame Genêt étaient petits et pourquoi ils n’ont pas appris l’orthographe à l’école. Ou pourquoi le mec du registre des naissances était saoul ce jour là. C’est la pure honte quand tu te rends compte qu’il y a une putain de faute dans ton prénom… Peut-être que le type au registre n’a pas accepté « Blizzard » alors il a fallu faire des modifications. Elle aurait quand même eut l’air moins con si elle s’était appelé Héloïse Blizard au lieu de Blizard Héloïse.
Bref tout ce blabla pour dire que les gens dans la rue sortent parfois : « Oh un gamin de 12 piges ! Et si je lui posais une colle, histoire de voir sa réaction ? » Et ça engendra une réaction : « Ah merde. C’est une fille » Puis : « HAHA TU SAIS PAS LA REPONSE ! »
Non, elle a juste la flemme de réfléchir aux questions des adultes. Ca ne la concerne en rien et elle préfère ne pas s’en mêler. Ne pas savoir et ne même pas prendre la peine de réflechir : c’est cette subtile différence que fait pencher la balance du côté intelligent. C’est ce qui donne tout son charme à Blizzi. Son air détaché, rêveuse, et son insoucience, sa naïveté d’enfant. Une petite fille c’est, une petite fille ça restera. En tout cas pour quelques temps encore. Elle a peur du noir et des fantômes. Bon courage pour dormir avec elle ! Elle vous taraudera de questions jusqu’à l’aube, exprès pour ne pas s’endormir et pour vous empêcher de dormir. Choisissez les bons mots pour la rassurer et elle vous laissera dormir en paix.
La petite Blizard à aussi un doudou : un petit lapin de satin blanc qu’elle chérit. Il lui a été offert par sa cousine, qui lui a transmit sa passion des rongeurs. Un point que j’ai mis plus haut : Miss Genêt ne supporte pas que l’on fasse du mal aux rongeurs. C’est une passion pour la jeune fille. Les souris, les hamsters, les lapins… Ils sont tous si mignons. En pensant à sa cousine, elle rit pour un rien. Blizard rit toujours pour un rien : avec les gens, adultes ou enfants, heureux ou tristes, sympathiques ou horriblement chiants…
Bref, une âme joyeuse dans un corps d’enfant

Des pas rapides, pressés. Une nuit d’automne sous la pluie. L’orage. Des respirations saccadées, haletantes. De fins doigts nerveux enroulés autour de cette poignée. Un ‘panier’ mouillé, aux bras.

Un bruit sourd, on pose l’enfant au sol. On sonne, hésitant. On ouvre. On s’explique. D’après elle, il n’y a aucune raison de s’expliquer. On pleure. On s’en va.

Laissant l’enfant là bas.


-Blizard ! Viens aider Lirry à mettre le couvert !

-J’arrive Marcie !

Une petite fille se lève et accoure à la cuisine où sa tante Marcie essaye de faire cuire le repas, en vain.

-Touche pas c’est chaud.

-Ou pas tata.

La petite fille à raison. C’est pas cuit de toute façon. La petite, c’est Blizard Héloïse Genêt. Un nom bizarre pour une fille bizarre. Elle a parfois envie de frapper ses parents pour le nom qu’ils lui ont donné. ‘Blizard’… C’est même pas un prénom. Mais bref. Bliz’, elle est strange, tout le monde la trouve étrange. Mais bizarrement… On la trouve belle. Elle a un charme particulier : sa taille, ses cheveux châtains, son style, ses yeux… Ses yeux magnifiques, bleus et bruns. Des yeux vairons incroyables et rares, qui envoûtent le plus blasé des personnages. « SORCIÈRE ! » disent certains, « C’est magnifique… » Disent les autres. Les avis partagés lui font du bien. Au moins elle sait que tout le monde ne la prend pas pour un monstre. C’est déjà ça. Et la jeune Blizard, toute simple, toute petite, toute mignonne…

-Sa pue ta sauce.

-Chut. Et ce n’est est pas l’odeur qui fait le goût. Va aider Lirry maintenant.

…Franche, serviable et aussi complètement conne, c’est une gamine qui se fiche de tout. Les problèmes lui passent au dessus de la tête. C’est Blizard quoi. Bliz’ qui aida docilement sa cousine Lirry à mettre la table. Cette cousine qu’elle prend pour sa sœur depuis qu’elle a intégré le foyer Mc Birdie. Marcie et Lirry Mc Birdie qui ont –en un sens- adopté la petite Blizard à sa naissance. Quand ses parents sont partie en France. En gros connards qu’ils sont. C’est alors que, dès l’âge de ses 5 ans, Lirry à appris tout ce qu’elle savait et ce qu’elle apprenait à sa jeune cousine. Sur tous les thèmes, tous les problèmes, les astuces, le monde… Tout. Sur que avec ses 5 ans d’avances, elle en avait des choses à raconter la Lirry !

-On s’occupera de Janvier après ?

-Si tu veux. Et de Eden aussi.

-OK ! 8D

Et puis Lirry, elle a des lapins. Des hamsters et des souris. Janvier, Mars, Avril, Eden et Nausicaa. 3 lapins, un hamster et une sourie blanche. Et vous avez remarqué ? Ce sont tous des rongeurs. Normal, Lirry aime tellement ces bêtes qu’elle serait capable de mettre Janvier ou Mars dans la même cage qu’Avril. Il y en aurait de partout. Mais ça serait le paradis. Une passion que la grande fille a transmise à la petite bien sur.


Voila un mois que Bliz’ a 14 ans. Un mois également que Lirry est partie en France. Le beau foyer Mc Birdie a beaucoup pleuré. Et Blizard encore plus. Même le cadeau que lui a offert Lirry ne suffit pas à la consoler. Ce petit lapin de satin blanc qui suivait l’adolescente partout désormais, ne calmait pas le chagrin de Blizard. L’attisait-il même un peu plus ?

Janvier était mort. Mars aussi. Eden se faisait vieux. Nausicaa et Avril s’étaient enfuis. La maison si vide, n’aidait pas à consoler Blizard. Le seul point ‘positif’ de ce mois de juin était le fait que Marcie eu appris à cuisiner. C’était fade. Mais ça ne puait plus.

Bliz’ arriva au collège en avance ce lundi là. Et contre toute attente, le sourire aux lèvres. Beaucoup devaient avoir oublié qu’elle savait sourire avant et ils lui demandaient pourquoi elle était heureuse. Ce qui est con. Tu n’es pas obligé de réponde à la question « Pourquoi tu es heureux ». Tout simplement parce que tu es heureux un point c’est tout. Alors Chocomousse tirait la langue à tout ces petits curieux, et partait en trottinant jusqu'à la grille bleue du bâtiment. Choco était heureuse pour une seule raison : Lirry venait passer 2 semaines à la maison. Cette raison avait réussie à faire se relever, la tête de Blizzi qui tombait toujours. Elle avait cessé de regarder ses pieds et maintenant elle regardait tout le monde dans les yeux. Quitte à montrer ses –pourtant beaux- yeux au grand publique.

Elle se sentait vraiment beaucoup mieux. Et ça se voyait.

La matinée se passa rapidement. Les heures de cours ne semblaient plus aussi interminables et quand la sonnerie résonna dans l’enceinte du bâtiment pour marquer la pause du déjeuné, Bliz’ suivit le groupe d’élèves du regard et partie en trombe dans les escaliers. Elle avait faim et profita allégrement de la cohue dans le hall pour infiltrer le rang des prioritaires à la cantine.

Mission accomplie.

L’adolescente, heureuse, se cala dans le creux d’un mur, cachée dans le rang, espionnant un peu toutes les conversations qui lui passaient sous le nez. Elle s’amusait bien et, personne n’avait remarqué qu’elle s’était incrusté. « …Pff… Je lui parle plus… », « …mais si ! T’as pas oublié Jean-Kévin ?! », « SAMERE J’AI FAIM. QUAND EST-CE QU’IL AVANCE CE RANG BORDEL ?... ». Des rires, des cris, des insultes, des ventres qui gargouillent…

Soudain, une main se posa sur l’épaule de l’intruse : « Eh, toi là… ». Blizard sursauta et son cœur se mit à battre plus vite et plus fort. Et si c’était un surveillant ? Un délégué ? Un professeur qui l’avait vu se glisser et gruger l’administration ? Aïe… Là elle risquait gros. Et elle avait peur. Littéralement peur. Ses mots se mélangeaient dans sa tête , que devait-elle dire pour se défendre ? J’ai faim ? Elle était nulle pour les explications !

-Eh, c’est toi qui a les yeux bleus et bruns ?

-Hein ? Euh non, oui. Si. Oui c’est moi. Bafouilla-t-elle dans un soupir de soulagement.

Elle se tourna les yeux baissés, confuse. Les battements de son cœur s’étaient ralentis. Il est nouveau lui ? Tout le monde le sait que j’ai les yeux de deux couleurs. Puis la brunette leva la tête pour voir le visage de son interlocuteur. Effectivement, elle ne l’avait jamais vu. Et elle se souvient de tout le monde.

-Pourquoi tu me demande ?

A ce moment là, seulement quelques secondes après l’avoir regardé, le garçon pâli. Comme le disent si bien les livres : ‘Il est devenu blanc comme un linge’ ou ‘Son visage devint livide’. C’était pareil, mais en beaucoup plus impressionnant. Blizard pris peur : cette couleur était anormale.

-Tu vas bien ? He ho ?! Regarde-moi ! Dit-elle paniquée.

Mauvaise idée.

Le jeune homme semblait glacé d’effroi, comme si Satan lui-même se trouvait derrière la petite Blizard apeurée.

La pauvre victime voulait crier mais sa bouche s’ouvrait et se fermait, comme si aucuns sons ne voulaient sortir. Et, sans le savoir, plus Bliz’ l’appelait et le regardait dans les yeux, plus la terreur que ressentait le garçon amplifiait. Au bout d’un moment les deux élèves avaient aussi peur l’un que l’autre. L’une de son pouvoir, l’autre à cause du pouvoir. Blizzi se retourna, les yeux pleins de larmes pour appeler quelqu'un à l’aide. Personne n’avait remarqué la blancheur du garçon et les larmes naissantes de Blizard. Elle demanda de l’aide. Mais ce qu’elle ne savait pas encore, c’était que si elle regardait quelqu'un plus de cinq secondes dans les yeux, l’Intimidation commençait à faire effet. Et dans ce cas là, se mettait à crier…

Alerté par les cris et les élèves affolés qui sortaient du self, le directeur accourut aussi vite qu’il pu. Il vit le garçon blanc comme un linge qui avait commencé à reprendre ses esprits. « …Dédépeupeupeurvai… bleubrun yeuxaaah » La seule phrase qu’il ait pu prononcer, c’est celle là. Alors le directeur perplexe avança un peu plus dans le couloir avec de voir une petite fille aux cheveux châtains, assise contre le mur, les genoux contre sa poitrine. Elle était prise de soubresauts, elle pleurait. De lourdes larmes roulaient sur ses joues rouges. C’était Blizard ; qui avait fait fuir une trentaine d’élève juste en les regardant.


Le directeur, paniqué de voir tous ses élèves fuir, amena rapidement Bliz' dans son bureau. La jeune fille tenta de lui raconter les faits. Il ne comprit quedalle de ce que disait Blizzi, qui, toujours en pleurs, recollaient les morceaux.
Finalement, il appela Marcie pour qu'elle ramène sa "fille" chez elle. Des vacances gratuites en somme...


-Bien... Il semblerait que tu ais un don d'Intimidation. Aïe aïe aïe... Je m'en doutais... Un peu comme Lirry en fait.
-Lirry?
-Oui oui. Et dire que je n'ais plus de bracelet...

Marcie pris la main de Bliz' et l'emmena dans sa chambre pour lui expliquer. Elles attendraient la lettre d'Aisling. Là où tout est possible.