Everything's perfect... [Sheva]

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

Un rayon de lumière joue sur tes yeux. Il a l'air d'avoir décidé de tomber pile à cet endroit, par un autre. Doucement, cette luminosité parasite te tire du sommeil et te force à émerger, lentement. Tu entrouvres les yeux, tu les clignes un peu, puis tu les refermes. Encore cinq minutes, que tu te dis. Raté, ton esprit est déjà là, alerte, à te tarauder avec un détail qu'il a noté, sans laisser ton corps reprendre le dessus. Alors tu rouvres les yeux, tu n'as pas le choix, ton esprit à décidé qu'il en serait ainsi.
Tu poses un regard vague sur la petite brune devant toi, près de toi, contre toi. Collée à toi, même, remarques-tu alors que les brumes du sommeil se dissipent. L'espace d'une seconde, tu as une légère impression de panique, Sine. Est-ce que vous avez couché ensemble ? Tu l'aurais oublié ? Qu'est-ce que vous avez bien pu faire la veille ?
Il te faut quelques instants avant d'arriver à recoller tes souvenirs en un tout cohérent, et tu finis par te rappeler. Le bal, la bonne soirée, terminée par un retour aux dortoirs tandis que tu la portais sur tout le trajet, puis le t-shirt offert, la chute dans le lit, et le sommeil...

Tu te permets un petit sourire. D'accord, vous n'avez rien fait, mais étrangement, ça ne te dérange pas. Puis tu t'arrêtes sur tes sentiments, ayant oublié la confusion qu'ils provoquaient la veille. Tu ressens un étrange bien-être à l'avoir là, contre toi, pour toi seule, sans personne d'autre pour vous ennuyer. Ce n'est pas simplement une histoire de position, d'être au chaud et à l'aise. Non, il y a autre chose, et tu ne parviens pas à mettre le doigt dessus.
Pourquoi est-ce que tu te sens si bien ? Pourquoi est-ce que tu as l'impression de vouloir que ça reste toujours ainsi ? Pourquoi est-ce que la regarder suffit à te faire sourire ? Pourquoi est-ce que son visage endormit t'hypnotise ? Pourquoi est-ce que...

Oui, elle t'hypnotise, Sine. Tu la regardes fixement, alors qu'elle dort, collée à toi. Tu prêtes attention à tes bras, autour d'elle. Tu l'as serrée contre toi pendant cette nuit, autant qu'elle s'est blottie contre toi. Ou contre tes seins, plutôt. Autant ne pas se leurrer, elle a la tête dedans, mais ça n'a rien d'étonnant. Ils sont assez conséquents. Ça doit faire de bons coussins. Sans doute.
Elle a l'air tellement paisible, là, avec son petit sourire, comme une bienheureuse. Est-ce toi qui provoque cette réaction chez elle ? Pourquoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qu'elle pense de toi ? En réalité ?

Tellement de questions, ça te perturbe. Tu n'as pas l'habitude d'être aussi perdue, aussi confuse. Tu as l'habitude de plus direct. Quelqu'un te plaît, tu lui plais, vous couchez ensemble, pour recommencer une autre fois ou juste pour une nuit. C'est aussi simple que ça. Quand les choses sont trop lentes, ou que tes efforts sont vains, ça te frustre, te lasse, et tu te désintéresses. Mais pas avec elle. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a de si différent, comparé aux autres, pour que tu aies l'impression d'avoir besoin, oui besoin, de sa présence ? Pourquoi est-ce que penser à elle et l'avoir près de toi te faire te sentir bien, contente, légère, rêveuse même ? Tu ne comprends rien à tout ça. Tu n'as jamais ressentit ce genre de chose, et ça t'intrigue autant que ça te fait peur.
Parce que tu ne sais pas comment gérer ces émotions.

Une petite voix, sournoise, insidieuse, s'amuse à te chuchoter des choses, une hypothèse, une vérité sur laquelle tu ne souhaite pas t'étendre. L'idée, la réponse, tourne dans ta tête, à la lisière de tes pensées conscientes, mais tu crains trop la réponse pour la saisir. Tu ne sais pas si se serait une bonne chose d'en prendre conscience, d'accepter le fait. Et si tu te trompais ? Si ce n'était pas ce que tu croyais ? Alors tu serais déçue, voir blessée. De toute manière, pourquoi serait-ce ça ? Tu n'as jamais réellement aimé personne, alors pourquoi serait-ce le cas avec elle ?

L'espace d'une seconde, ton expression se trouble, prend un ton plus attristé. Tu n'es pas le genre à avoir des sentiments forts, à l'exception de l'attirance physique et primaire. Tu ne te juges pas de ce genre, Sine. Pas du type de ces personnages d'histoires qui peuvent éprouver un bel amour pour quelqu'un d'autre, et lui apporter du bonheur. Tu es un garçon manqué, tu as une réputation de pute, qui « a couché avec la moitié d'Aisling, et cherche à se faire l'autre moitié », selon les rumeurs et les mots inscrits dans les toilettes. Comment est-ce que tu pourrais être digne de l'intérêt de Sheva, de cette jolie petite brune, blottie contre toi ?
C'est stupide.

Tu fermes les yeux une seconde, et tu repousses tout ça. Tu gamberge trop, tu t'en rends compte. Tu réfléchis trop, et ça te nuit plus qu'autre chose, alors tu préfères tout repousser en bloc et oublier. Tu préfères ne plus te poser de questions, ne plus craindre les réponses, ne plus déprimer de ce qui est ta réalité. Tu préfères la regarder dormir.
Elle est belle, magnifique, pure, calme, contente. Elle en a l'air, du moins. Et, après quelques secondes, tu ne peux déjà plus te concentrer sur autre chose. Tu ne penses plus qu'à cette jolie petite chose, qui profite de ta chaleur, comme elle l'a fait toute la nuit. Tu ne penses plus qu'au bien que te fait sa présence, sans chercher plus loin. Plus rien en dehors de ton désir que cela continue, au moins encore un peu plus longtemps, pour que tu puisses contempler son visage paisible encore un peu.
Parce qu'elle est tellement adorable...

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Juste quelques mouvements sous un drap. Mes mains qui te cherchent, mon corps qui se colle au tien et ça y est, je me suis déjà rendormie contre mon ours en peluche. J'ai juste oublié que je ne suis pas dans mon lit et que tu n'es pas vraiment cette peluche qui m'accompagne chaque soir dans les bras de Morphée. J'ai juste oublié que t'es Sine et que tu m'as portée jusqu'à ta chambre. J'ai pas la tête à penser de toute façon quand je suis avec toi.

Mes doigts se resserrent sur ta peau un peu pour me rassurer, un peu pour savoir que t'es encore là. Mais je n'ouvre pas les yeux immédiatement, je préfère rester encore contre toi. Au lieu de voir, je pense à hier soir. Je pense à cette robe, je pense à toi, je pense à ce qui m'a menée ici. Et je ne sais que sourire face à tout ceci. Je finis par me reculer un peu pour ouvrir un oeil et je te remarque, Sine, avec ce regard bienveillant. Et je sais pas quoi faire face à ça, je sais pas quoi faire face à tes grands yeux qui me fixent, Sine. Pourquoi me regardes-tu ainsi ? Explique moi un peu, je voudrais savoir. Je ne suis pas belle, je ne suis pas mignonne, je ne suis pas fantastique alors pourquoi ? Et pourquoi je suis démunie face à toi ? Pourquoi je me trouve à enfoncer mon visage dans ta poitrine pour éviter de voir ton visage ? Et mon coeur qui bat trop vite, je comprends pas Sine. Je comprends pas pourquoi tu me fais tant d'effet.

Je m'éloigne un peu, je me retourne, je ne te vois plus. Et je revois encore, encore, encore cette image de moi dans tes bras. Je ne suis pas une princesse. Et je soupire face à ces images, je soupire face à cette faiblesse dont j'ai fait preuve. Je me recroqueville un peu en écoutant mon coeur battre trop fort, la main sur la poitrine. Et je pense. Et je me demande. T'es un peu bizarre, Sine. Ta réputation ne me laissait pas paraître une jeune fille si attentive. Pourquoi une véritable pute d'Aisling est si douce et si gentille avec moi ? Et j'y pense, habtituellement, les gens se saluent la première fois qu'ils se voient dans une journée. Alors je me retourne vers toi, ouvre un peu la bouche comme pour parler mais ne trouve pas quoi dire. Tout est trop fade. Ma bouche se referme en suivant un soupir. Et je te regarde un peu de mes yeux bleus ni tristes ni bienveillants, juste un peu interrogateurs, juste cette question qui est écrite dans la paume de ma main.

Je reviens un peu vers toi. Je sens ton souffle sur mon visage. Je te découvre un peu à chaque instant, Sine.

"Bien dormi ?"

Et je baille un peu en essayant de le cacher d'une main avant de frotter mon oeil droit et de penser à voix haute.

"Tu me regardais dormir non ? Pourquoi ?"

Et je regrette déjà mes paroles, je me recule, je reviens, je sais plus où me mettre alors je cache juste mon visage dans un oreiller.

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

Tu l'a regardée, du début à la fin. Pendant qu'elle dormait, quand elle a raffermit sa prise sur toi, quand elle s'est réveillée pour tenter de se cacher dans tes seins, puis se retourner, encore et encore. Tu te pose plein de question quand elle te tourne le dos, d'ailleurs. Est-ce que tu as fait quelque chose de mal ? Est-ce qu'elle regrette d'être là ? Peut-être qu'elle a peur que tu lui aies fait quelque chose. Ou elle n'a pas aimé que tu la regardes. Ou... quoi ?
La voir te faire face de nouveau te détend, te calme, t'apaise. Heureusement. Non, c'était autre chose. De la gêne ? De l'hésitation ? Et tu trouves ça mignon, et pas qu'un peu. Tu trouves dommage qu'elle se reprenne, qu'elle ne trahisse rien d'autre que de la curiosité, mais tu ne peux pas lâcher ses grands yeux bleus du regard. Déjà, tu te noies dedans.

Tu hoches la tête à sa première question, en souriant. Ça, pour avoir bien dormit, tu as bien dormit, avec cette petite brune dans tes bras. Bien mieux que seul, plus détendue qu'après une nuit de folie avec un ou une partenaire quelconque, en fait, alors qu'il ne s'est pourtant rien passé. Pourquoi, d'ailleurs ? Pourquoi, alors que tout ce que vous avez fait était rester l'une contre l'autre, tu as si bien dormit ? Ça n'a aucune logique, pour toi, aucune. Tu écartes de nouveau la petite voix sournoise qui te murmure un mot que tu te penses incapable de connaître. Tu n'as jamais ressentit d'amour, pas de véritable amour. Tu ne penses pas en être capable, tu penses que ce n'est pas pour toi, que tu n'es pas une personne assez belle, à l'intérieur, pour ça.

Perdu dans tes pensées, tu hoches machinalement la tête à sa seconde question, avouant que tu la regardais dormir. Le « pourquoi », en revanche, te prends un peu de cours. L'espace d'un ou deux battements de cœur, tu restes sous le coup de la question, puis ton visage, d'habitude si assuré, prends la teinte rouge de la gêne et la forme de la confusion. Tu détournes le regard en rougissant un peu plus, tu te grattes la joue, tu montres un visage qui n'est que rarement le tiens.

« Je... j'en sais rien... C'est juste que... Enfin... »

Tu bafouilles. Elle t'a bien eue, cette fois. Les rôles sont inversés, c'est elle qui te tient et tu ne sais pas comment réagir, mais elle t'a si bien piégée que tu ne peux pas ne rien dire non plus. Tu es obligée de répondre, sans trop savoir quoi dire, sans arriver à jouer avec les demi vérités ou à mentir. Alors tu réponds, en baissant le ton, en marmonnant presque, gênée. Ou penaude ?

« T'étais là... endormie... devant moi... mignonne... belle même... Alors j'ai pas pu... résister... Je sais pas, c'était... comme ça... Je pouvais pas m'en empêcher... j'aimais te regarder dormir... »

La confession te faire rougir, Sine. Toi qui a le plus souvent eut le dessus, tu te trouves maintenant à la merci de Sheva, sous la domination psychologique de cette petite brune. Et pourtant, tu ne lui en veux pas, ça ne te déplaît pas, même. Pour une des rares fois depuis que tu es ici, tu es gênée, et tu as du mal à te forcer à la regarder, ne sachant pas ce que tu vas bien pouvoir lire sur son visage si tu le faisais.
Mais tu prie, fort, pour que ce ne soit rien de négatif...

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Mon coeur se serre, ton visage rougit. Et je comprends pas cette gêne que tu peux avoir à répondre à mes questions, je comprends pas que tu bafouilles comme ça, je comprends pas tous ces trous si parlants entre tes mots. T'as du mal à me parler, Sine ? T'es même pas foutue de parler à une fille que t'as réussi à faire dormir avec toi et que tu as contrainte à mettre une robe la veille ? Tu pourrais mentir si c'est si difficile à dire, tu pourrais te contenter de me dire du rien, de ma raconter du vent et me laisser comme ça en plan. Après tout, si la vérité est si gênante, la cacher paraît être une bonne idée mais non. C'est pas ce que tu fais Sine, tu m'expliques juste que je suis mignonne.

Mes yeux te fixent avec une sorte d'incompréhension perdue dans le brouillard du matin. Tout ce qui peut se voir dans cette brume est une lumière légère, juste ton visage qui doit sans doute apparaître dans mes yeux. On dirait une de ces scènes dans les romances pitoyables. Ca existe pas ce genre de scènes en vrai, le coup de foudre ça existe pas hein Sine ? N'est-ce pas que ça existe pas ? J'aimerais bien ne pas en douter des fois. Juste me dire que de toute façon, ça existe pas, que c'est rien ces films romantiques, que ça sert juste à faire rêver les jeunes filles qui ont encore besoin d'illusions.

Mon visage reste impassible face à ta réponse Sine. Je soupire un peu, je grommelle que je suis pas mignonne, que c'est n'importe quoi ce que tu me dis là. Et je te fixe finalement, ayant fini de grogner des mots incompréhensibles, perdus dans le silence de la chambre. Alors que tu me regardes difficilement, moi je pose juste mes yeux sur toi et je me demande ce que ça te fait, ce que tu penses. Tu rougis, tu bafouilles, tu détournes le regard. Bien sûr, il ne fait aucun doute que ça te gêne que je te regarde ainsi. Je ne suis pas impressionnante, quelle raison pourrait te gêner ainsi en ma présence ? Mes grands yeux demeurent posés sur toi.

"Mais t'en as vu des filles mignonnes. T'as couché avec tant de gens, devait bien y avoir des filles mignonnes dans le lot alors comment ça se fait que tu aies l'air si gênée ?"

Mes yeux clignent un peu et je les frotte, encore un peu fatiguée. Renonçant à comprendre, je les ferme et pose ma tête sur un oreiller. Il est encore trop tôt pour penser et se questionner.

"T'es un peu bizarre Sine."

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

Et merde. Voilà les seuls mots qui résonnent dans ta tête. Pour plein de raisons, et avec plein de significations, d'ailleurs. Parce qu'elle a l'air de s'arrêter à ta réputation, parce que ce compliment si difficilement avoué ne lui fait rien, parce qu'elle a l'air de douter, parce que... Parce que tant de choses !
Ton cerveau gamberge à cent à l'heure, tu cherches ce que tu pourrais, ce que tu devrais faire, mais tu trouves rien. T'es pas quelqu'un de réfléchit, Sine. T'es quelqu'un d'impulsif, tu agis sur l'instant, et tu te prends les conséquences dans la tronche derrière. Mais planifier, réfléchir, choisir la meilleure option, c'est pas pour toi.
Tu marmonnes trois mots.

« Et puis merde... »

D'une impulsion, tu te redresses pour aller te planter au dessus d'elle, en la forçant au passage à se mettre sur le dos. Tu la fixe dans les yeux et, bordel, t'as probablement l'une des expressions les plus sérieuses que t'as jamais eut de ta courte vie ! Finit de tourner autour du pot, finit de te poser des questions, finit d'hésiter. Tout ces trucs, cette torture cérébrale, c'est pas pour toi, ça l'a jamais été. Tu comprends rien à ce qui t'arrive, mais c'est pas la première fois, alors tant pis, t'assumeras, comme tu l'as toujours fait.

« Écoute, j'sais pas, ok ? Tu m'attires, ouais, mais ça j'pense que tu t'en étais rendue compte. Ça fait combien de temps que j'te tournes autour, maintenant ? Et là, j'arrive à t'avoir pour moi pour une soirée. J'y aurais pas cru, mais j'ai réussit. Mieux encore, j'ai pu dormir avec toi. Alors ouais, on a pas couché ensemble, et c'est bizarre chez moi. Ouais, on dit que je suis une fille facile, une pute, que je sautes n'importe qui qui m'attire un peu. Mais j'en ai rien à foutre. J'avais envie d'être avec toi, je l'ai été. Et tu sais quoi, j'ai aimé ça ! Bordel, on a rien fait, mais en fait, j'en ai rien à foutre ! J'sais pas, j'piges rien, parce que c'est pas comme ça que je suis normalement, mais je m'en fous. J'me rends compte que j'aime davantage être avec toi qu'arriver à m'envoyer deux personnes dans la même journée. J'sais pas pourquoi, et je m'en fous. Alors quoi, j'ai du mal à avouer des trucs, comme tout à l'heure, parce que c'est des trucs que j'ai jamais dit, que j'ai jamais ressentit, avant. Alors ouais, je suis bizarre. Parce que tu me rends bizarre. Mais je m'en fous. Si je dois être bizarre pour être bien, avec toi, alors ouais, j'suis bizarre, et tant mieux. »

Tu te rends ridicule, et tu t'en rends même pas compte. Tu viens de balancer toute une tirade avec l'air le plus sérieux du monde – du moins selon tes standards – sans même y penser, tout ça parce que t'as décidé d'arrêter de suivre ton cerveau, parce que lui n'arrive pas à suivre. Et le meilleur dans l'histoire, c'est que ça te soulage. T'as l'impression de pouvoir respirer, Sine, d'avoir un poids en moins sur la poitrine – déjà bien assez chargée. Et pourtant, tu continues de la fixer, droit dans les yeux, sans lâcher prise. Tes joues sont encore un peu rouges, mais tu refuses de te laisser aller à penser à tout ce que tu viens de dire. Pour pas réfléchir, pour pas hésiter, pour pas être gênée, pour pas la lâcher du regard. Parce que tu la veux, elle, et personne d'autre.

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Et face à mes remarques Sine, je vois bien que t'es perturbée. T'as l'air un peu déçue peut être et plantant tes yeux dans les miens, ton air sérieux m'effraie. Je m'en veux, je me mords la lèvre. Pourquoi t'es sérieuse comme ça ? Tu devrais pas l'être. T'étais pas horriblement sérieuse comme ça avec des yeux ne reflétant rien, aucune douceur. T'étais plus jolie hier soir au bal même si mes yeux étaient certainement troublés par l'ambiance. Et tu me balances plein de mots que j'écoute qu'à moitié. Je pense trop à tes cheveux un peu longs qui tombent sur mon visage et au doux parfum qu'ils dégagent. Seuls des mots parviennent à se faire comprendre. Des mots qui sonnent un peu comme une déclaration. Et tu les répètes encore, encore. T'essaies de te convaincre Sine ? Ou tu me gueules juste dessus, je sais pas trop. La sincérité de ton regard ne trompe pas mais les mots qui je comprends pas trop tournent avant de tomber dans le silence. Et même après ça, tu me fixes encore. Tes joues sont encore un peu rose mais c'est mignon.

J'ai du mal à l'avaler. Je baisse les yeux pour y penser un peu. J'avais dû oublier qu'il était possible que quelqu'un aime un jour rester avec moi. Mon coeur se précipite, me fait un peu mal. Ma gorge se serre, mes bras s'accrochent autour de ton cou pour t'attirer à moi. Mes mains se serrent sur le haut de ton vêtement. Je te prends dans mes bras en tremblant. Quelques larmes coulent sur mon visage. Je me sens apaisée. Une fois les larmes passées, je te lache un peu pour les essuyer et te sourire. Et des mes mains tremblantes, je touche tes joues, les découvrant un peu.

"C'est bien ce que je pensais. Tes joues sont toutes douces ! Tu sais moi aussi j'aime être avec toi Sine. Je me sens bien quand t'es là."

J'aimerais bien déposer un baiser sur ton nez, un sur tes joues, un sur ton front et un sur tes lèvres mais je ne sais pas comment faire. Je me contente juste de planter mon regard azur brillant dans le tien en te souriant. Mes mains ont arrêté de trembler et ma main gauche est tombée à côté de ma tête. D'un pouce, je caresse ta joue tellement douce, passant des fois mon doigt près de tes lèvres. Je contemple simplement ton visage sans rien dire. Même mon sourire enfantin est normal à cet instant-ci.

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

T'arrive pas à lire en elle. Tu sais pas le faire, tu l'as jamais su. Tu sais pas ce qu'elle pense, ce que ton petit discours à eut comme effet. En fait, tu commences même à avoir peur. D'avoir dit une connerie, d'être allée trop vite pour elle, d'être tombée sur la mauvaise personne. Tu te dis pas que t'as avoué ton amour à quelqu'un qui s'en fout, parce que tu sais pas ce que c'est, toi, l'amour. T'es l'handicapée sentimentale de service, celle qui a brisé des cœurs parce qu'elle est incapable d'aimer. Mais t'as envie d'être avec elle, pas juste de coucher avec et de passer à quelqu'un d'autre. T'as envie de partager du temps avec elle, de faire des conneries, d'emmerder des PSY, n'importe quoi, tant que ça la concerne, quelque part. Du coup, l'absence de réaction que tu puisses lire te fait flipper.

Et finalement, elle t'attrape, t'attire, te serre. Un autre poids s'envole, et il ne faut pas longtemps pour que tu l'attrapes aussi, que tu lui rendes son étreinte. Tu flippes encore un peu quand elle commence à raconter quelque chose sans rapport. Qu'est-ce que tes joues viennent faire là-dedans ? Et tu recommences. Tu te dis qu'elle change peut-être de sujet parce qu'elle veut pas te froisser avec une réponse négative, où qu'elle veut te faire comprendre qu'elle s'en fout. Rien que l'idée te met à deux doigts de te barrer en courant t'enfermer dans ta chambre. Sauf que t'es déjà dedans, avec elle, dans ton lit...
Et finalement, non. Elle te soulage avec quelques mots. Elle aime aussi être avec toi, elle se sent bien, elle aussi. Ça te détend, ça te fait sourire, et ton cœur se met à faire un sacré bordel dans ta poitrine.

Aucun mot de plus ne semble nécessaire. T'es visiblement détendue, tu la regardes, elle te sourit et tu lui souris en retour. À cet instant, parler gâcherait probablement le tableau. Tu ressens bien plus de choses en te noyant dans son yeux qu'en écoutant quoi que se soit. Tu expires lentement, et toute tension, toute nervosité disparaît, pour ne laisser que du bien-être. Tu baisses la tête, colle ton front contre le sien et, distraitement, tu passes une main dans ses cheveux.
Doucement, tu te remets à côté d'elle, tournée vers elle, histoire de ne pas finir sur elle, à l'écraser sous le poids de tes deux arguments. Mais pas un seul instant tu ne t'éloignes d'elle d'un centimètre. Tu aimes trop ce contact, tu y es déjà accroc. Tu ne veux pas qu'il cesse, pas maintenant, pas déjà.

Quelque part, tu te dis que tu pourrais passer des heures comme ça, avec elle, simplement à te complaire dans ta petite bulle, ton petit mot, où Sheva est juste à toi. Parce que là, à cet instant, pour toi, tout est parfait.