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Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2011 Age : 31
| Sujet: Come with me sit by the aquarium • Luca Mer 14 Mar - 19:08 | |
| I'M SO BORING YOU BIT YOUR LIP come with me sit by the aquariumÔ rage, ô désespoir, ô curiosité ennemie ! Rustre, mufle qu’il était, se faisant violence à lui-même. Enfant capricieux, enfant curieux, si déraisonnable ! L’enfant en lui se terrait, penaud, effrayé par cette brusque explosion de colère. Il faisait pénitence, se repentait, rongé par le remords. Il jurait qu’on ne l’y prendrait plus, vexé, frustré, atteint dans sa fierté et dans son amour propre. Mais les remords lui venaient toujours trop tard. Alors que quelques heures plus tôt il trépignait d’impatience, excité à l’idée de l’expérience qu’il s’apprêtait à mener, les conséquences qu’il ne connaissait pourtant que trop bien n’existaient plus à ses yeux. Ce n’était qu’une fois cette première satisfaction passée, celle d’avoir initié l’expérience, qu’elles le rattrapaient. Et il ne pouvait plus, dès lors, qu’enrager dans sa solitude. Il était impuissant, et ne pouvait qu’attendre – et cela le révoltait. Cette révolte grondait en lui, tandis qu’il faisait les cent pas dans l’école. Il trépignait, bouillonnait, s’énervait seul. Incapable de se tenir tranquille, il s’agitait sous les yeux surpris de ses camarades, arpentait les couloirs à la recherche de ses cobayes, qu’il avait malencontreusement perdus de vue. Quelle négligence ! C’étaient dans ces moments de colère furieuse et irraisonnée, capricieuse, que l’on retrouvait chez Nikolaï l’adolescent de 14 ans qu’il était. Lui-même avait tendance à l’oublier. Il prenait son rôle de scientifique très au sérieux. Ce n’était pourtant qu’un passe-temps, un moyen de s’occuper, de se divertir, de s’intéresser à quelque chose. Mais, comme tout ce qu’il faisait, Nicoteen aimait le faire bien. Il se répéta mentalement son programme de la journée, dans le but de se calmer. Lever à 7h00. À 7h10, il était prêt. Petit déjeuner avec Leif, penser à lui demander ce qu’il pense des pandas rouges. Confier le paquet (contenant le stylo de Kalvin) à Verdun avant les cours, en lui disant de le livrer à la pause de midi. Prétexter un anniversaire ; celui d’Aelys, tiens. 8h00, cours de maths. Une heure de libre ensuite : petit suspens, petite folie, il n’avait rien fixé pour cette heure. Ce la dépendrait probablement des gens qu’il croiserait. S’il voyait Ann-Lys, il irait lui demander des nouvelles de ses voix. S’il voyait Cielo, il la provoquerait un peu. S’il croisait Lucan avant que celui-ci ne s’éclipse, ils se mettraient d’accord sur la cible de la semaine. En bref, improvisation. Grossière erreur. En voyant ces deux là se croiser, par hasard, il n’avait pu se retenir. L’idée lui avait paru brillante, follement amusante. Des plus intéressantes. Et comme un gosse qui venait de s’acheter un nouveau jeu, il n’avait pas pris le temps de réfléchir qu’il avait enclenché son don. Les effets n’avaient pas tardé à se faire voir. C’était même tout particulièrement divertissant. Sur le moment. Mais voilà plus de cinq heures que cela durait. Il était seize heures. Aux dernières nouvelles, l’échange était toujours actif, et Nikolaï n’avait pas la moindre idée de l’endroit où se cachaient ses deux cibles. Et ça l’énervait. Rien à faire, il y revenait toujours, impossible de se changer les idées. Il se mordait la lèvre et marchait à grandes enjambées nerveuses. Il était allé voir dans la chambre de Nikola, mais le SPE n’y était pas. Il devrait se passer les nerfs sur quelqu’un d’autre –ce qui, en soit, était plutôt une mauvaise idée. En-dehors de Niko, les gens n’étaient pas habitués à ses humeurs. On avait trop l’habitude de le voir avec son sourire un peu niais, jouant au garçon sympathique. Mais, pour l’heure, il l’avait perdu, son fichu sourire. Et il écumait. C’est alors qu’il l’aperçut, au hasard de ses errances. Une petite tête rousse, aux cheveux longs, assis sur l’un des gros poufs rouges de la salle d’EPS. Le grand aquarium des PSY. Comme beaucoup d’autres, Nicoteen aimait bien cet endroit. Il aimait lever les yeux et voir la mer au-dessus de lui, se sentir englouti, enfermé dans une bulle, prisonnier d’un autre monde. Loin de tout. C’était là, qu’il aurait dû venir, dès le début. Cet endroit le calmait. L’adolescent fit quelques pas dans la pièce et s’assit sur le voisin de celui de son aîné. Il jeta un regard en biais au petit élève sérieux, plongé dans son livre, et un sourire amusé étira ses lèvres finement dessinées. Il l’aimait bien, son petit Luca. Il semblait si petit, si fragile, que Nikolaï en oubliait souvent qu’il était en fait plus âgé que lui. Sans un mot d’avertissement, Nico posa sa main sur la tête de Luca, et frotta gentiment ses cheveux, en guise de salut. ▬ Tout va comme tu veux, bout d’chou ? |
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