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 Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.

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Kyle MacNeil
Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Rangphy
Kyle MacNeil

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MessageSujet: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeSam 14 Juil - 1:31

TU SAIS
MOI AUSSI, J'AI AIMÉ
DES AMOURS DÉJÀ ESTROPIÉES
LES BLESSURES RESTENT, MAIS ON FINIT PAR OUBLIER


Hé, faut qu’on parle.

Kyle avait jeté un coup d’œil à sa montre. C’était con mais depuis cette stupide nuit dans la réserve de la salle de gym, il s’était enfin décidé à en porter une. Histoire de ne plus se retrouver piégé parce qu’il s’endormait n’importe où et n’importe quand. Donc, il avait regardé sa montre et il avait constaté qu’il lui restait une bonne heure avant de seulement songer à aller manger. Il avait fermé Nietzsch et sa philosophie du naturalisme, de toute façon c’était pas comme s’il comprenait vraiment ce qu’il lisait. Ou comme si obtenir une bonne note au prochain contrôle était la première de ses préoccupations. Il enleva sa montre et la posa sur le bouquin. Une heure, c’était sûrement suffisant. Il n’avait pas l’intention d’aller dormir dans un coin. Il se leva et, après un instant d’hésitation, laissa son insigne de représentant sur la commode, là où Hazel la rangeait habituellement quand lui oubliait de la dégrafer de ses chemises, qu’il jetait nonchalamment sur une chaise avant de se coucher. Qu’est-ce qu’il ferait sans lui, franchement ? Il griffonna un bref « j’ai fait la poussière » sur un post-it pour partir la conscience tranquille.
Enfin, façon de parler.
Après dix minutes à se traîner dans les couloirs de manière naturelle – oui, c’est sa démarche naturelle, vous avez cru qu’il déambulait la tête haute le dos droit la démarche assurée ? c’est Kyle – traversant donc le couloir tel le zombie fraîchement exhumé (c’est poétique), Kyle tomba enfin sur ce qu’il cherchait. Ou plutôt, sur ceux qui le cherchaient :

« IL EST LÀ ! »
« Choppez-le ! »

Kyle regarda s’approcher trois PHY de première ou deuxième année armés d’un balai et d’une corde, et l’air très menaçant (pour trois PHY de douze ans et demi). Ils avaient l’air vachement convaincus, il était presque désolé de les couper dans leur élan. Mais il n’avait pas le temps pour ce genre de numéro.

« Oui, oui je sais, haut les mains tout ça, abrège. » Ses assaillants le regardèrent d’un air interloqué. Il haussa les épaules et leva les mains pour montrer sa bonne volonté : « Je me rends, menez-moi à votre chef. »
« … tu quoi ? »
Kyle grommela, agacé. 'Fallait leur faire un dessin ou quoi ?
« Grouillez-vous, j’ai pas que ça à faire ! »

Il allait pas leur dire que c’était exactement ce qu’il voulait, quand même ? 'Fallait leur laisser un peu de mérite aussi. Même si Kyle trouvait que le SHK2424 n’était plus ce qu’il était depuis que Peter Rjevski était retourné en Russie. Il se demanda vaguement s’il survivait à Iadviga, avant de recevoir un coup de coude dans les côtes. *SALE GOSSE DE M…* Ouais non MacNeil, inspire, expire, c’est pas le moment de s’énerver où tu vas te retrouver saucissoné de la tête aux pieds. *J’AIMERAIS BIEN VOIR ÇA.* Ils ne savaient sûrement pas faire un nœud digne de ce nom, ces blancs-becs. Ils avaient l’air tellement incompétents… Pour un peu, il aurait regretté la belle époque où il ne pouvait pas se balader sans tomber dans une embuscade à chaque étage. Non sans blague. Ça lui avait presque manqué. Rocket la Terreur était carrément moins active depuis presque deux mois. Au point qu’il s’était demandé si elle était malade ou si elle déprimait encore à cause de son vice-président. Et depuis une semaine, ça avait empiré. C’était un peu pour ça qu’il était là.
Les trois noobs le guidèrent jusqu’au rez-de-chaussée, juste devant la salle de concert. Arrivés sur le seuil, ils semblèrent hésiter. Ils ne connaissaient vraiment pas leur boulot, ceux-là. Camélia avait dû chopper les premiers élèves qui lui passaient sous la main, pour… pour… bah. Pour mener un de ces plans diaboliques. What else ? Il était presque content, franchement. Une bonne vieille situation bien louche, chiante à souhait, commanditée par Rocket la Terreur. S’il n’y avait que ça…

« Bon vas-y, frappe. »
« … hein ? Pourquoi ce serait à moi de le faire ? Vas-y, toi ! »
« Non, toi ! »
« Bon, poussez-vous. »

Les trois zigotos hésitaient, mais Kyle n’avait pas de temps à perdre en parlote. C’était un PHY, bon sang ! Alors, avec toute la délicatesse du PHY, il enfonça la porte ouvrit grand la porte tel un cow-boy dans un saloon, ce qui aurait pu être très classe s’il ne trébuchait pas sur la première marche la seconde d’après, mais bref. Il jeta un coup d’œil derrière lui, constata que les trois glandus le suivaient comme s’ils maîtrisaient la situation, et comme l’un d’eux lui faisait signe de descendre en direction de la scène, il optempéra. Rocket avait sûrement préparé une arrivée digne d’elle. Un truc bruyant et complètement débile… Il se rassura en songeant que si c’était interdit aux mineurs, elle n’aurait pas engagé trois gosses pour le ramener. Il se râcla la gorge.

« Euh, présidente ? » appela un des gamins, peu sûr de lui.

Bam ! un spot sur la scène. Lumières…

« Hé, faut qu’on p... C’est quoi ce délire ? »

Eeeeet action ! SHK Industries présentent… Camélia « Rocket » Walter, dans… WonderWoman !
… oui, vous avez bien lu. Wonder Woman. Je ne vous décrit pas l’expression ultime sur le visage de Kyle, à force, on la connaît. Même à ce moment-là, ce jour-là, même comme ça… Elle arrivait encore à le faire facepalmer mentalement. La claque mentale était d’ailleurs tellement puissante qu’il était devenu tout rouge.

« TU TE FOUS DE MA GUEULE ? »

Toute la délicatesse du PHY, on vous dit. C’était toujours plus facile de crier. Et lui dire la vérité ? S’excuser, même ? Aha, non. Ça n’allait pas le faire. Pas comme ça. Pourquoi était-il venu, déjà ?
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Camélia Walter
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeSam 14 Juil - 2:16

Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. ZhYFq


    Les aiguilles avalent le temps…

    Ta montre n’a plus de pile, le temps c’est arrêté.
    Ton cœur aussi. Tu n’as pas vraiment comprit. Tu as demandé qu’on répète. Puis tu as trouvé leur blague de mauvais gout. De très mauvais gout. Ton cœur a battue un peu plus vite, tes mains ont tremblées. Ils ont dit désolé, ont baissé la tête. Tu as oublié de respiré. C’est pas vrai. C’est pas possible. Il a promit. Il a promit. Il peut pas partir comme ça. Hurles pour les chasser, pour qu’ils partent plus vite, pour que cette idée que t’arrives pas à accepter parte très loin de toi. Hurle encore Camélia. Fait les partir. Hurle, tu n’as pas besoin de leur dire que ça te fait souffrir. Que ça te tétanise jusque dans le bout de tes doigts. Ca se voit déjà. T’auras beau faire, t’y arrivera pas cette fois. Et on lit en toi ces sentiments qui se bousculent, la détresse qui s’accumule. Ils doivent se tromper. C’est pas vrai. Pas vrai. Tu cours pour ne pas que les regardes se posent, que la vérité ne t’attrape. Laissez-moi, laissez-moi. Je n’ai besoin d’aucun d’entre vous. Je veux juste Jace. Rendez le moi. Il a promis qu’il serait la. Toujours. Je veux juste Jace. Rendez le moi. Rendez le moi… Tu cours vers sa chambre, fait face à celle ci. Tu vas entrer, pousser la porte, fort, lui dire, je suis là Jace, tu m’attendais pas hein ? Allez viens, on s’en va, on va faire un tour. Toi et moi. Seulement t’as pas le courage de mentir. De te mentir. Pas aujourd’hui. Ton regard se brouille. Finalement tes mains lâchent la poignet. Tu t’écroules. Tu y avais vraiment cru Camélia ? C’était trop beau, tu ne crois pas ? Il y a avait forcement quelque chose de louche, quelque chose qu’allait mal tourner. Mais jamais t’aurais pensé ça. Rassure-toi, personne ne l’aurait vu arriver. Pourtant t’aurais voulu, prévoir le coup, tout changer. Ne pas avoir à pleurer. T’y était pour rien, t’était même pas la à ce moment la. Mais ça arrêter pas dans ta tète. Qu’est ce que j’ai fait, qu’est ce que j’ai fait. Tes mains cachent ton visage.
    T’as pas eu besoin d’être élément de l’accident, toi tu l’avais déjà tué il y a longtemps.

    Jace qu’a elle fait de ta vie. Tu pars sans en avoir découvert la moitié. Tu sais, elle s’en veut. De tout et même de ce qu’elle n’a pas provoqué. Elle s’en veut Jace. Mais elle t’en veut aussi. Ou sont tes promesses, ou est cette avenir que tu as su lui raconter. Plus jamais seule. C’est pourtant le cas.
    T’as mentis Jace. T’as mentis…

    Le réveil affiche 04h23, il a 10 min d’avance.
    La lumière verte est la seule qui éclair la pièce alors que tu fixes le mur. Tu peux affirmer qu’il n’a pas changé, en trois heures. Juste un peu plus flou que d’habitude. Un peu plus ternes aussi. Des détails. Justes des détails. Wini dort et c’est tant mieux. Tu aimerais en faire autant. Tu ne peux pas. Ca te hante, ça te bouffe. T’as rien, juste du vide. Un gros trou en plein milieu du cœur. Il ne reviendra pas. Fais-toi une raison, Camélia. Allez, arrête, ça suffit. T’as déjà trop pleuré. Déjà trop perdu de temps. C’était rien que des conneries. C’était pas pour toi. T’façon t’en a pas besoin Camélia. Alors arrête. Et recommence.

    La porte s’ouvrira à 17h15 précise, le jeu reprendra alors son cours.
    Tout sera à ce moment parfaitement logique, la vraie Camélia sera revenue. Elle aura chassé tout ça. Installé les mauvaises habitudes qu’elle avait commencé à perdre. Ne craint rien, Camélia. Tout va bien se passer. Ne craint rien, le mensonge ça ne s’oublie pas. Ne craint rien Camélia, tu vas tout effacer. Tu sais déjà comment faire, t’es experte en la matière. Il suffit de se noyer, de ne plus sortir la tête de l’eau, d’arrêter de respirer. Tu vas arrêter de vivre, elle est la ta solution. Toi, tu ferras juste semblant. Tu tiendras le rôle, ferras office de figurante. Le personnage secondaire, là, au deuxième plan. Celui qu’on voit cinq minutes dans les films et dont on connait même pas le nom. Tu serras celui la, placé sur le chemin des personnages principaux, et tu leur balanceras ces sourires que l’on froisse comme de simples morceaux de papier. Jalouse de cette place qu’ils ont sut trouver. C’est fini, tu ne te bats plus. C’est fini, on ne t’y reprendra plus. Camélia, tu ne vas plus croire. Ca ne sert à rien, c’est trop compliqué pour toi. Et ça te fais bien trop de mal. Tu leur laisse, leur vie parfaite. Toi tu préfères faire semblant d’en avoir une, un peu comme toutes les autres. Jamais à la hauteur. L’heure tourne et les pas se rapprochent. Il est là ton bonheur contrefaçon. Et tu vas l’accueillir à bras ouvert dans ton si beau costume moulant. Tu remets en place ta poitrine, ajuste le décolleté plongeant. Tu as tout préparé, tout est en place. Tu joues les héroïnes, les wonderwoman dans tes paillettes d’or et d’argent. Tu accompliras l’acte héroïque, il tombera dans tes bras. Et quand ils allumeront les projecteurs, tout sera rentré dans l’ordre.

    Un, deux, trois. Action.
    Mouvement de cape.

    " Tintintinnnnnnn. Me voila SuperRockeeet pour te défendre de ces trois super vilains!"

    Le tintintin c'était a cause du manque de budget t'avais pas trouvé de quoi faire la musique de fond. Alors t'avais improviser. C'est aussi pour ça que les supers vilains, ils avaient un peu l'air de super vilains prépubère Ouais, le shk2424 c'était plus se que c'était. Et toi non plus t'étais plus ce que t'étais.

    " Je ne me moque jamais de toi voyons Kyle de mon coeur. Je fais les choses comme il faut tu vois ? Je te sauve. "

    Pourquoi je me moquerais de toi Kyle ? Parce que je fait semblant ? J'ai toujours fais semblant. Tu ne me préféres pas comme ça dis ? Avoue le, t'es rassuré. Tu vois, je te sauve. Tu vois, je me moque pas de toi. Je ne me moque que de moi.

    Même dans ton super costume, on ne connait rien de toi. Et c’est pour ça que tu restes qu’une figurante Camélia.


    ...Et nous comptons inconsciemment les heures avant la fin.


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Kyle MacNeil
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeSam 14 Juil - 16:36

Pendant un instant, il avait cru que tout était rentré dans l’ordre. Que Camélia était de retour. Qu’il était bêtement tombé dans un piège. Qu’elle allait bien et que… mais non. Il allait râler sur le manque d’originalité de sa mise en scène mais se ravisa, à cause de ses derniers mots. Le sauver ? Lui ? Il n’était pas celui qui avait besoin d’être sauvé. Pas maintenant, pas aujourd’hui… pas en cet instant. *Camélia…* Il avait envie de dire quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Il aurait dû commencer par là, au lieu de s’énerver… il ne comprenait pas la réaction de Camélia, mais c’était pas nouveau, de ne pas la comprendre… alors à bien y réfléchir, ça ne servait à rien, d’y prêter attention. Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Il regarda ailleurs pendant un moment, il ne voulait pas qu’elle pense qu’il était mal, ce n’était pas à lui d’être mal. Pas maintenant, pas aujourd’hui… pas en cet instant. Il croisa les bras et fronça un peu les sourcils, pour cacher l’air embarrassé, peut-être un peu inquiet, et peut-être un peu triste aussi, derrière tout ça.

« C’est bon j’ai compris, SuperRocket contre les mioches, le retour ! Oublie ton délire, je vais pas jouer les demoiselles en détresse. »

Il avait l’air un peu plus blasé, un peu plus agacé que prévu, mais c’était l’air qu’il avait toujours quand elle montait un de ses numéros, alors ça allait. Pour un peu, il se serait persuadé que tout était normal. Mais tout n’était pas normal. Rien n’était normal. Rien ne pouvait être normal, pas maintenant, pas aujourd’hui, pas en cet instant… pas après ça. *Merde.* Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Pourquoi elle agissait comme si de rien n’était ? Il fallait qu’il lui parle, et vite.
Facile à dire, quand il ne savait même pas par où commencer. Sans compter les regards des trois autres braqués sur lui, dans son dos. C’était super gênant. Non pas qu’il ait quoi que ce soit à se reprocher… enfin… mais il aurait aimé parler à Camélia, et à Camélia seule. Pas à Rocket, pas à ses sbires, et encore moins à SuperRocket. Mais bon, commençons par les trois supers-vilains-mioches.

« C’est possible d’avoir un peu d’intimité ? »

C’est en se retournant face à eux qu’il se rendit compte que la formulation choisie n’était pas la meilleure. Comment vouliez-vous qu'il parle à Camélia, alors qu'il se sentait incapable de mettre un mot devant l'autre ?

« Euh. Je veux dire. De parler seul à seule… euh… en tête-à-tête… enfin, en privé quoi… »

Ah oui super, enfonce-toi. Et les autres qui ne bougeaient toujours pas. Il tapa du pied comme un môme, déjà agacé.

« Ça veut dire DEHORS ! »

Ah voilà. Quand même.

« Qu’est-ce que je disais moi », marmonna-t-il en se retournant vers SuperRocket.

Ah oui. Ça. Malgré lui, il la détailla du regard, de haut en bas. Il cherchait quelque chose. Un indice, un truc, n'importe quoi. Juste pour le rassurer, lui confirmer que ça allait. Mais elle était la même, comme d'habitude. Rien n'avait changé, excepté que ça faisait plusieurs semaines qu'il l'évitait, et peut-être qu'elle l'évitait aussi, en fait. Peu importe. Rien n'avait changé. Il scrutait son visage, ne trouvait rien. T'es trop douée, Camélia. Il se demanda à quoi il s'attendait, exactement. T'es trop douée. Tu sais bien que Kyle, il voit jamais rien. Il va falloir faire un effort. Sinon il va finir par se persuader que tout va bien. Ça l'arrangerait, au fond, de croire que tout va bien. Il est pas stupide, il a juste peur de la suite. Fais un effort, Camélia, ou vous serez deux à faire semblant.
Il avait beau chercher, il ne trouvait pas. Cherche mieux Kyle, ça fait plusieurs jours qu'elle dort pas. Regarde derrière le masque. Cherche son regard. Et dis-lui.

« Faut qu’on parle. »

Elle avait raison, Camélia. Elle faisait les choses comme il fallait. Elle tenait bien son rôle. Le rôle de la fille amoureuse et un peu trop rêveuse, le rôle de la fille qui croyait au prince charmant (avec des critères un peu discutables quand même…), le rôle de la fille persuadée qu’elle vivait un contes de fées et que tout allait bien, le rôle de la fille qui se prenait pour SuperRocket, justicière d’Aisling. C’était pas ce rôle-là qu’il voulait voir. Pour une fois, il voulait voir la vraie Camélia, celle qui se cachait sous le masque. C'était pas le moment de jouer la comédie. C’était pas le moment de déblatérer son script. Ils devaient avoir le même pourtant, parce que sur son script à lui, y’avait marqué accident – voiture – Jace, et c'était pas une comédie. Sur son script à lui, y'avait pas de projecteurs, pas de mise en scène, pas de figurants. Sur son script à lui, on sauvait pas des gens en tenue moulante. Sur son script à lui, la seule personne à sauver, c’était elle.

ALLEZ, ON VA DANSER
AU BAR DES SUICIDÉS
COMME AUTREFOIS,
ON GARDERA LES YEUX FERMÉS.
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Camélia Walter
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeDim 15 Juil - 17:49


    Non, vraiment, t'y avais cru ?...

    T'as pas envie Kyle ? T'as pas envie de faire semblant ? Tu trouves pas ça plus facile Tu trouves pas ça moins blessant ? Regarde. Moi je te souris. Moi je souris au monde. Moi je te mens. De nouveau. Je vais être forte, alors fait semblant, toi aussi. Fait semblant de rien voir. Ne me laisse pas penser que mes efforts, c'est du vent. Que ma vie, se sera pas comme avant. Parce que plus rien n'est comme avant. On le sait tout les deux, pas vrais. C'est pour ça qu'on ferme les yeux.

    Kyle, t'as l'air un peu perdu. Kyle, toi non plus, t'es pas comme d'habitude. On a pas l'air malin comme ça. Tu sais Kyle, tu sais, je me suis appliqué. J'ai tout effacer. J'ai fait fort Kyle, promis je fais attention. C'est vrai, j'aurais put faire un effort de présentation. C'est vrai que mes plans sont foireux. C'est vrai, mais t'as l'habitude. C'est comme d'habitude. Il y a tes regards désespérés, il y a mon sourire qui s'accroche a ton cœur. Il y a toi, et moi. Et cet énorme fossé. Je le laisserais pas nous engloutir. Tu vois, faut pas que t'ai peur. Tu vois, t'as pas a avoir ces doutes, la, ceux que tu caches, ceux que je vois. T'es pas doué pour me cacher des choses, ne prend pas mon rôle. On va pas s'en sortir si tu fais ça. T'as révisé ton scénario ? Nan pas lui, l'autre. Celui que je te sers depuis six ans. Celui que t'as fini par connaitre sur le bout des doigts. Malgré toi.

    T'as cette air trop sérieux que je fais semblant de ne pas voir. Ca te plait pas, cette histoire. Cette version trop éloigné de ce que t'appelles vérité. C'est quoi la vérité Kyle ? Tu sais toi ? Fait semblant, encore un peu. Je ne vais pas tenir. Fait semblant. Même si t'as pas besoin que je te sauve, fait semblant, même si t'as pas besoin d'être délivré. Fait semblant même si toi tu sais pas ce que ça fait, d'être enchainé. T'es fort, t'es grand Kyle. J'peux pas continuer de l'être a tes yeux ? J'suis invincible. Tu l'as longtemps pensé pourtant non ? C'est vrai, une Camélia ça ne faiblit pas. Ca te pourri la vie, ça te hurle dans les oreilles. Tu peux pas me supporter. Alors qu'est ce que tu fais la, avec tes putains de doutes.
    Tu crois que j'ai besoin de ça Kyle ? Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi ?

    T'es sur que tu veux qu'on parle ? T'es bien sur de vouloir aborder ce sujet. T'es vraiment sur ? Alors que ça fait presque deux mois qu'on se fuit. Te force pas. Regarde, je vais changer de sujet. Prend exemple, moi je sais tenir mon rôle. Même si tu l'aimes pas vraiment celui la. Tu sais, j'ai peut être l'air un peu bête comme ça. Mais rassure toi, j'y ai jamais cru a toi et moi.

    " Et de quoi veut tu parler Kyle d'amour. A moins que tu n'es pas très envie de parler ..."

    Combien de temps depuis la dernière fois que je me suis serrée contre toi, comme ça ? Délicatement, en caressant ta joue, en te dévorant des yeux. Depuis combien de temps, t'as pas entendu cette voix, cette sensualité dégueulasse. J'pensais pas, mais ça me fait bizarre, a moi aussi.

    "
    C'est vrai, tu préfères peut être finir ce qui a était commencé la dernière fois.~"

    Si tu veux on peut finir ce qu'on a commencé. Si tu veux. Comme tu veux. J'ai plus vraiment les mêmes raisons de m'arrêter. J'ai plus de raison. Moi j'ai l'impression d'avoir tout perdu. Tu vois Kyle, j'avais des limites, avant. Tu vois ça aurait put être pire. J'ai plus rien pour me retenir, j'ai plus rien pour m'empêcher de me détruire. Complètement. Je fais un peu n'importe quoi. T'as qu'a demandé a Nikolai. Elle est de retour, la jolie salope. Et elle a engloutis avec elle tout le reste. Je vais bien Kyle. Non vraiment, tu crois que j'ai besoin de ça Kyle ? Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi...

    J'vois pas pourquoi j'irais mal. Tu vois une raison toi ? Vraiment. T'es con d'être venu me chercher.
    ... Nan vraiment, vous y aviez cru ?



Dernière édition par Camélia Walter le Jeu 19 Juil - 19:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeDim 15 Juil - 22:08

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça.

Mais à quoi tu t’attendais, Kyle ? Tu pensais qu’elle allait pleurer ? Tu pensais qu’elle craquerait et qu’elle se jetterait dans tes bras ? Elle aurait aussi bien pu te frapper et te dire d’aller voir ailleurs, c’est vrai. Qu’est-ce qu’elle était pour toi, au fond ? Vous n’étiez pas amis, pas vrai ? En quoi ça te concernait ? Elle ne savait même pas que tu le connaissais, Jace. C’est vrai, elle avait le droit de te rembarrer. Même ça, tu l’aurais accepté. Mais qu’elle continue de faire semblant alors que… Merde, t’en savais rien. Tu savais pas vraiment ce qu’il y avait entre eux. Est-ce qu’il l’aimait ? Tout ce que tu avais compris, toi, c’est que t’étais un peu la cause de tout. T’avais jamais voulu ça, mais t’avais jamais voulu régler le problème non plus. Quand Jace te l’avais dit, tu avais dit d’accord. Et tu n’avais rien fait.
Alors, pourquoi t’étais là ? Pour te rattraper ? Parce que c’était trop tard pour respecter ta promesse… Parce que sans Jace, t’avais plus besoin de la tenir.
Au fond, t’aurais aimé qu’elle s’énerve. Qu’elle te crie dessus, puisque après tout, t’étais responsable. Pas de sa mort, mais de tout le reste. Tu lui avais pourri la vie, il paraît. Mais Jace parti, y’avait plus personne pour te crier dessus.

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça.

À quoi je m’attendais ? Comme si Camélia était du genre à chialer ouvertement, à parler de ses problèmes. Devant lui en plus. Qu’est-ce qu’il était, au fond ? De quel droit il venait se mêler de ça ? Il voulait quoi, jouer les héros ? Il s’était pourtant appliqué à l’éviter. À mettre de la distance entre eux. À bien faire comprendre à tout le monde qu’il ne la supportait pas. À la fuir, tout le temps. Ils n’étaient même pas amis.
Pourtant, ils se connaissaient depuis des années. Ils se connaissaient sans se connaître. Kyle aurait été incapable d’énoncer trois choses que Camélia aimait. Crier, peut-être. Brûler les cheveux des filles ? C’était pas une vraie passion… Il n’y avait qu’une chose qu’il savait qu’elle aimait, mais il aurait préféré l’ignorer. Comme ça, il aurait pu continuer à la repousser sans arrières pensées.
Qu’est-ce qu’il faisait là ?
Et qu’est-ce qu’elle faisait, elle ? À pousser le jeu plus loin, à se coller contre lui, alors que lui…
Il avait envie de lui dire. Que ça servait plus à rien. Je sais. Alors ça servait plus à rien. Il avait envie de hurler. Qu’elle arrête son cinéma. Qu’elle soit sincère, pour une fois. Je sais. Et toi, tu continues à faire semblant. Il avait envie de la secouer. Fort. Pour qu’elle réagisse, enfin.

Peut-être qu’il aurait dû jouer le jeu. Peut-être qu’il aurait dû la repousser, comme d’habitude. Il s’était bien appliqué à l’éviter après l’épisode du Défouloir, pourtant. Et il aurait pu continuer longtemps, surtout après le face-à-face avec Jace. Il ne pouvait plus se mentir, alors pouvait-il encore continuer à lui mentir à elle ? À faire semblant, semblant de ne pas savoir, semblant de ne rien voir, comme d’habitude. Il était très doué pour ça, ne rien voir. Et ça l’énervait, de ne pas voir les signes qu’elle aurait dû lui envoyer. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Elle n’aurait pas dû réagir comme ça. Et lui non plus.

« Arrête. »

Il attrapa sa main, celle qui avait frôlé sa joue. Il voulait lui dire… il devait lui dire… Merde. Comment on dit ces choses-là ? Il ne savait pas comment s’y prendre, et ça ne faisait que l’agacer davantage. Il la lâcha.

« Arrête ton délire ! À quoi tu joues ? À quoi ça sert ? »

Il n’était pas censé s’énerver, il n’était pas parti dans cette idée. Ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Il ne savait pas comment ça aurait dû se passer, il était incapable de prévoir la moindre de ses réactions, mais il savait que ça n’aurait pas dû se passer comme ça. C’est pas toi, Camélia. La masque, tout ça. C’est pas toi. Il était sur le point de lui dire. Mais qu’est-ce qu’il en savait, au fond ? De quel droit pouvait-il se permettre de poser ne serait-ce qu’une affirmation à son sujet ?
Il ne la connaissait pas.

Et sans qu’il sache très bien pourquoi, cette pensée l’énerva plus que tout le reste.

« Pourquoi tu t’acharnes à faire semblant ? Tu le fais exprès, ou est-ce que tu es juste incapable d’être sincère, une fois dans ta vie ? »

Arrête de faire comme si rien ne s’était passé. Arrête de faire comme si ça ne te faisait rien. C’est ce qu’il voulait dire, mais il ne pouvait pas. Déjà, il sentait qu’il était allé trop loin. Il n’aurait pas dû crier, mais c’était plus fort que lui. Ça ne concernait plus seulement Jace, ça le concernait aussi personnellement. Si elle l'aidait un peu, aussi... au lieu se planquer derrière son masque. Était-ce de sa faute, si elle n’agissait pas comme il l’attendait ? Si elle lui envoyait des signes qu’il ne voyait pas ? Était-ce de sa faute, s’il ne voyait jamais rien ? Comment était-il censé deviner ce qu'il y avait derrière le masque, hein ? Si elle avait été plus claire dès le début... On n’en serait pas là. Tout ce temps, il avait réussi à l’ignorer, ou à faire semblant de l’ignorer, parce que c’était facile de douter de ses sentiments quand elle vous les déballait sans avoir l’air de vraiment y croire. Et puis Jace avait débarqué, réduit en miettes ses convictions, en lui balançant une raquette de ping-pong, son poing et un gros doute dans la gueule. Il n’avait rien compris, mais il avait fini par y croire, un peu. Beaucoup. Alors la voir agir comme d’habitude, aujourd’hui, ça lui était juste insupportable. Comme si elle continuait de se moquer de lui. Comme si Jace n’était pas passé par là. C’était ça, qu’elle voulait faire croire ? Vraiment ?

« Juste... une fois dans ta vie. »

Tu aurais dû me dire, Camélia.
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Camélia Walter
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeJeu 19 Juil - 17:19


    Tu voulais vraiment voir ça ?...

    Arrête ton délire.

    J'peux pas Kyle. Tu comprends pas que je peux pas. Tu comprends pas à quel point c'est dur, de faire comme si rien n'était. Tu comprends pas a quel point c'est dur de faire face a cette vérité. J'ai toujours fait comme ça. J'sais plus comment arrête la machine, comment on fait pour pas sombrer. C'est une dépendance, une manière de lutter. J'peux pas Kyle. Sinon je vais pas tenir. Ne me dis pas d'arrêter. J'pourrais pas. J'pourrais pas... J'veux juste passer au dessus tu comprends ? J'veux juste revenir un peu avant. C'était pas ce qu'il me fallait, mais c'était toujours mieux. J'veux revenir en arrière, faire comme si j'avais juste fermé les yeux, un peu trop fort. J'veux retrouver ma vie, celle ou j'avais pas si mal, celle ou j'avais que mes sentiments pour toi a dissimuler.

    J'peux pas Kyle. Tu comprends pas que je peux pas. Tu vois pas que je vais tomber si j'arrête de sourire. Tu vois pas que j'ai besoin de mes mensonges, tu vois pas que c'est une drogues aussi néfaste que toutes ces conneries qu'ils échangent dans les chiottes d'Aislng. Kyle t'as vraiment cru que je pouvais faire autrement ? Tu crois que j'aurais pas essayer, avant. Tu penses pas que j'aurais trouver une meilleurs solutions si j'avais put ? Que j'ai pas calculer dans ma tête un tas de scénario alternatif. J'voulais limité les dégâts. Encore une fois, j'ai pensé qu'a moi. Tu vois Kyle tu peux te penser égoïste. On est un peu pareil, sur ce coup la. On sait bien fuir. On est bien lâche. Alors ne me demande pas d'arrêter. Ne soit pas plus courageux que moi. S'il te plait.

    J'peux pas Kyle Tu comprends pas que je peux pas. Tu réalises pas que mon délire il sert pas qu'a amortir ma chute, mais qu'il existe aussi pour empêches que ce soit toi qui en soit la cause. Tu sais aussi bien que moi Kyle, que mon délire il t'a déjà sauvé la mise. Parce que tu sais pas quoi faire hein ? Quand je te la balance la vérité. Tu t'en souviens pas. Tu t'en souviens jamais. mais je te l'ai déjà dit. Doucement. Comme un secret. Plusieurs fois j'ai pas tenues, alors je t'ai lancé des brides de moi, des instants d'évidence que t'as pas su rattraper.

    J'peux pas Kyle. Tu comprends pas que je peux pas. Tu me demandes cette parties de moi que t'as déjà annihilé.

    À quoi tu joues ?

    J'sais pas. J'ai jamais su. Pourtant ça fait un moment que je le pratique, pourtant ça fait un moment qu'on y joue. Toi comme moi. On avance nos pions et on cherche a faire tomber le roi. C'est un jeu idiot ou les règles changent un peu trop. C'est un jeu ou on blesse pour atténuer nos peines. C'est un jeu ou on perds, tout le temps, ou il y aura jamais de gagnant. Tu sais on est pas que deux a jouer. Je commences a le comprendre. Dis, tu veux pas qu'on leur demandes. Ils sauront peut être plus que moi, à quoi je joues.

    J'sais pas. J'ai jamais su. J'ai seulement constaté que c'était un jeu trop dangereux. On y parle pas d'argent mais bien de sentiment. On mise avec son cœur, on s'extermine de l'intérieur. Il a même pas l'air drôle, ce jeu. Il fait juste mal, comme tes mots. Il brule. Il secoue. Il fait echo. Il fait mal, comme toi. Il fait mal, comme moi. Seulement t'as pas choisi. Pas vrai Kyle ? T'en a jamais voulu de cette vie, t'as jamais voulu que je débarques, t'as jamais voulu que je t'aime. T'aurais préféré une vie sans moi. Une vie simple, ou je suis pas dans le contrats. Mais moi non plus j'ai pas choisi Kyle... Moi non plus je voulais pas. Tu crois que je voulais tomber amoureuse? Peut être que je signerais, comme toi, si on me proposait de changer tout ça.

    J'sais pas. J'ai jamais su. J'ai déjà essayer des fois. J'ai déjà essayer de m'en débarrasser. De parler sans tromperies. De parler un peu plus de moi. C'est comme si c'etait enfermé dans un coin de mon être. Ca a prit la poussière, ça c'est résolu a disparaitre. Parfois, Sully il essai de lui tendre les bras. Il essai de secourir ce moi la. Il croit encore qu'on peut faire quelque chose. Que tout n'es pas si perdu. Mais moi ça me fait peur. Mais moi ça me terrifie de me voir aussi faible, de réaliser le gouffre qui se tiens si prés de mes pieds. Ca me terrifie Kyle. Moi je veux pas chuter. Ca me terrifie Kyle. Et je sais bien que toi aussi.
    J'sais pas. J'ai jamais su. Mais a ce qui parait, ce jeu, c'est seulement pour pas te perdre. Alors que je t'ai déjà perdu.

    À quoi ça sert ?

    Ca sert à quoi ? Ca sert a oublier tout ces souvenirs dans ma tete, ça sert a oublier que c'est moi la coupable, ça sert a oublier que j'ai pourri sa vie et que je pourri la tiennes. Ca sers a oublier que j'suis rien qu'un poison, ca sert a oublier qu'il ne pourra pas tenir ses promesses, ça sers a oublier que tout ce qu'il a dit c'était totalement faux. Ca sert a oublier a quel point j'ai besoin de lui, a quel point j'ai besoin de toi. Ca sert a oublier que je pense sans cesse que c'est moi qui aurait du mourir ce jour la. Ca sert a oublier que je l'ai vu au cimetière sans être capable de lui dire un adieu. Ca sert a oublier que je suis seule putain. Tellement seule.

    Ca sert a quoi ? Ca sert a empêcher que tu t'inquiètes, ça sert a empêcher que tu te forces a venir vers moi. Ca sers a empêcher que tu prennes consciences de ma faiblesse, et que moi aussi. Ca sert à empêcher ce silence, ce malaise. Ca sert a empêcher mon cœur de se briser encore. Ca sers a empêcher que tu ais peur pour moi . Ca sert a empêcher que nous nous retrouvions, avec six ans de doutes. Ca sert à empêcher que tu me balances tes pardons aux visages, ta délicatesse de merde, ça sert à empêcher que tout prennes officiellement fin. Parce que j'ai besoin de toi Kyle. Ca empêche que tu partes trop loin, toi aussi.
    Ca sert à quoi ? A retenir la douleur.

    Tu as encore le contact de sa main sur la tiennes, ce sentiment de rejets incrusté dans ta chair. Tu te sens un peu vides. Tu voudrais lire dire. Tout lui dire. Juste une fois. Alors tu fais tomber le masque.

    " Mais si j'arrête de mentir Kyle... C'est mes larmes qu'arrêtent pas de couler..."

    Ca fait mal. D'être sincère.

    C'est fini Camélia, on ne joue plus a faire semblant. C'est fini Camélia. Tout est fini. Jace est parti. C'est fini, et tu as mal, enfin aux yeux du monde. Aux yeux de ton monde. Tu as mal et tu pleures ta douleurs, tu pleures la vérité, ce qu'on peut pas avouer. Tu pleurs, et t’arrive pas a t'arrêter. C'est ce qu'il voulait Kyle ? Qu'est ce que vous allez faire maintenant. Le masque tombe au sol, t'es pas une héroïne, t'as pas put le sauver. T'as même pas réussi a le regarder s'en aller.

    Alors Kyle, qu'est ce qu'on va faire maintenant. T'as voulu voir le gouffres. Tu vas la regarder tomber ? Toi aussi, arrête de faire semblant.

    ...Tu voulais vraiment me voir moi ?




Dernière édition par Camélia Walter le Lun 6 Aoû - 4:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeLun 30 Juil - 18:42

C’est lui qui l’avait voulu.
Et donc, il la regarda s’effondrer. Là. Devant lui. Il écarquilla les yeux. Il ne savait pas à quoi il s’attendait. Mais pas à ça. Non. Pas à ça. *Oh non. Non non non non non non non.* Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas. Pas elle. Il leva les mains devant lui, sans savoir qu’en faire, complètement paniqué.

« Ah ! Non ! Pleure pas ! »

Il regarda à gauche et à droite, comme s’il avait commis un crime. Est-ce que... il était supposé faire quelque chose ? Fallait pas qu’elle pleure. *Fallait pas qu’elle pleure.* Il se sentait comme un gamin qui voit pleurer ses parents. Ça fait un choc. Un gamin, il était. Aussi inutile. Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? L’entrevue avec Jace lui revenait en mémoire. Décidément Kyle, t’es doué pour pourrir la vie des gens. Et puis tu finis toujours par les faire pleurer. Jace avait raison. Les autres s’en prenaient plein la tronche par sa faute, et lui, rien. Il se plaignait constamment mais au final, il s’en sortait toujours. Il n’avait pas pleuré, lui. Il ne faisait que râler. Pleurer, il savait pas.
Il savait pas comment gérer, non plus.
Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Rien. Il en avait déjà trop dit. « Pleure pas ? » Sérieusement ? Après ce qu’elle devait affronter ? Il n’y avait pas plus stupide, comme réplique. En plus, c’était de sa faute. Il avait voulu une réaction ? Il l’avait. Pleure pas. C’était de sa faute, il avait paniqué. Il paniquait toujours, d’ailleurs. Il lui avait dit, à Jace. Il ne voulait pas la faire pleurer. Il ne faisait pas exprès. Il ne voulait pas. Qu’est-ce qu’il devait dire ? « Je suis désolé Camélia, je ne voulais pas te faire pleurer. J’ai jamais voulu te faire pleurer. J’ai jamais voulu te faire de mal. » *Non. Tais-toi.* Ce n’était pas le moment de tout ramener à lui. Pour une fois, il allait éviter de jouer les hypocrites, arrêter de faire semblant de se préoccuper des autres alors qu’au final, la seule chose qui le préoccupait, c’était d’éviter les emmerdes. *Sale égoïste.* Jace avait raison. Jace avait raison sur toute la ligne. Il l’avait écouté. Il aurait peut-être dû le faire plus attentivement, et agir, comme il l’avait promis. Bien sûr, il n’avait pas eu le cran de lui dire. Et là, c’était un peu tard. « Je suis désolé Camélia, je ne voulais pas te faire pleurer. J’ai jamais voulu te faire pleurer. J’ai jamais voulu te faire de mal. Et sinon, je ne t’aime pas. » *Tais-toi, juste... tais-toi.* Kyle baissa les bras.
Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Bêtement, il lui tapota le dos. Parce qu’il était super doué pour réconforter les gens, évidemment.

« C’est bon, euh... ça va aller, faut pas... ça va... Camélia ? »

Pourquoi est-ce qu’il paniquait autant ? Ce n’était pas la première fois qu’on pleurait devant lui. Bon... ça ne lui était pas arrivé souvent, mais quand même. C’était toujours un peu gênant, mais jamais il n’avait eu... jamais il n’avait eu peur. Il n’aurait pas dû la faire pleurer. Elle n’aurait pas dû pleurer. C’était Camélia Walter. Rocket, bon sang ! Rocket ne pleurait pas. Camélia non plus, bien sûr. Elle ne pouvait pas pleurer. Elle était forte, plus forte que lui. Il l’avait toujours su, hein. Depuis le début. Même le King le savait. Le King cherchait pas des noises à Rocket. Même qu’il avait été bien content de s’allier à elle, à l’époque. Valait mieux l’avoir comme amie que comme ennemie. Enfin, « amie »... ça voulait dire alliée, bien sûr. T’as cru que le King avait des amis ? Et pourtant... Rocket avait toujours été sa meilleure alliée. Sa plus vieille alliée, aussi. La seule qui ne l’avait jamais lâchée, même après qu’il ait tourné le dos aux autres. À elle aussi, il avait tourné le dos, mais elle s’était accrochée. Elle était chiante, mais elle était restée.
Rocket avait été sa meilleure alliée.
Camélia était son amie.

Ça sonnait un peu faux, mais là tout de suite, il n’avait pas d’autres mots pour désigner le truc. Après tout, il se connaissait depuis longtemps. Six ans, que ça faisait. Bon, en bonne stalkeuse, Camélia le connaissait mieux que lui la connaissait, alors on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils étaient BFF, qu’ils se racontaient leur vie et qu’ils faisaient des soirées pyjamas en mangeant de la glace devant des films comme des kikoos. Il ne savait même pas ce qu’ils auraient pu se dire si on les avait collés tous les deux devant une télé. Peut-être que Camélia aurait monopolisé la télécommande pendant que Kyle râlait, ou peut-être peut-être qu’elle se serait jeté sur lui avec ses tentacules, ou peut-être qu’ils se seraient disputés pour savoir qui de la glace à la vanille ou de celle au chocolat était la meilleure, mais Kyle aurait râlé quand même. Ils n’auraient pas eu grand-chose à se dire, en tout cas. Lui... il n’avait jamais eu grand-chose à lui dire. C’était un peu triste, hein.
Ils n’étaient pas vraiment amis. Mais quand Kyle était tombé de haut, elle était là. Et ça, c’était le genre de choses que faisaient les amis. Être là quand vous aviez besoin d’eux... Et même quand vous n’aviez pas besoin d’eux. Même quand vous ne vouliez pas d’eux. Ils étaient toujours là. Lui, il ne voulait pas d’elle, et pourtant elle était toujours là.

Et bien sûr, le moment était parfaitement choisi pour s’en rendre compte. Faire chialer Camélia pour réaliser que s’il avait été à sa place, si c’était un de ses amis qui avait eu cet accident, elle aurait été là. Quand on vous disait qu’il était doué. Kyle regarda ailleurs. Il savait ce qu’elle aurait fait si les rôles étaient inversés. Elle l’avait déjà fait, deux fois.
Il fouilla les poches arrières de son jean.

« Tu veux un mouchoir ? »

Il se rendait bien compte que son approche était particulièrement maladroite, mais comment vouliez-vous qu’il aborde le sujet ? « Au fait, je sais tout à fait ce que ça fait de perdre quelqu’un dans un accident de voiture, alors si tu veux, on peut s’asseoir et en parler. Tu veux un mouchoir ? » Pourquoi pas un MacDo, pendant qu’il y était ?

« Je suis désolé. J’étais pas venu te parler de ça. »

Faire semblant, ça lui convenait aussi. Garde ton masque, Camélia. Pourvu qu’elle ne pleure pas. Garde-le encore un peu, je peux encore faire semblant, si tu veux. Sur ce sujet, au moins. Si elle pleurait à cause de ça aussi, il s’en voudrait à mort.

« J’étais venu... enfin, je voulais juste savoir si tu... »

Merde, pourquoi c’était si difficile à dire ? Il se sentait parfaitement crétin, et pourtant en baissant les yeux sur elle, il oublia pourquoi.

« Je m’inquiétais pour toi. »

Voilà, il l’avait dit. Un peu rapidement, un peu à voix basse, et en détournant un peu les yeux sur la fin, mais il l’avait dit. Il n’était pas le mieux placé pour ça, il le savait parfaitement, et il avait pas mal hésité, depuis qu’il avait appris ce qu’il s’était passé. De quel droit s’en mêlait-il ? Il n’était pas « ami » avec Camélia, encore moins avec Jace, il n’avait aucune raison de s’inquiéter. Et bien si, justement. Maintenant, il avait une raison. Même deux. Il la regarda dans les yeux. Il lui devait bien ça.
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeLun 6 Aoû - 8:26


    La vie avait été plus forte que toi, petit Roi....

    Pourquoi tu pleures Camélia ?


    Les mots ont glissés sur tes lèvres comme tes larmes ont dévalé tes joues. C'était plus fort que toi Camélia, à croire que ça avait trop tenue, que t'attendais que le signal de départ pour laisser tomber ce qui menacer de s'effondrer. Il ne restait plus rien de Rocket, il n'y avait plus cette fierté dans le regard, il n'y avait plus ces poings qui se serrent, il n'y avait plus ces sourires qui arrachent la peur. Il ne restait plus rien de Rocket, comme ce jour la. Il l'avait déjà tué Kyle. Plusieurs fois. Il avait tout détruits, en quelques mots, en quelque pas. Juste parce que son cœur n'avait jamais battue pour toi. Il t'avais mit au pieds du mur, souffrance en première ligne, exigence imperceptible. Tu avais faiblit. Jours après jours. Tu avais aimé, et c'est ça, qui avait causé ta perde. Rocket était morte, pour le King. Camélia était morte, pour Kyle. Tu tombes. N'essai pas Camélia, c'est la fin. Tu n'as plus d'attaches, plus de quoi te rattraper. Effondres toi, sur tes pavés d'espoirs.
    Non, ne pleures pas. Ne pleures pas, Camélia. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas de ça. Il ne voulait de rien. Il ne voulait pas de toi. Tu l'exposes a tes années de mensonges, tu lui délivres les sentiments invisibles. Tu te montres sous ce jour qu'il avait tant ignoré. Il te voyait Camélia à travers ces yeux, qui n'avait su voir que Rocket. Toujours. Oui, c'était peut être ça. Kyle il avait continué de te voir comme l'invincible, comme l'intouchable, comme cette fille trop facile qui détruit lorsqu'elle touche. Camélia il l'avait jamais vraiment vu, ou plutôt, il l'avait oublier. Toi tu te rappelles pas vrai ? Tu te rappelles de tout. C'est figé dans ces souvenirs et a chaque fois qu'il prononces ton nom, comme ça, tout bas, c'est ton cœur qui tremble sous les fissures qu'il a causé.

    Pourquoi tu pleures Camélia ?

    Tu caches ton visage. Comme si ça allait changer quelque chose, comme si ça allait dissimuler ton être tout entier. Ta plus de rempart, il a tout brisé. C'est ta détresse qui désigne, ta faiblesse en première ligne. Tu sais très bien qu'il te regarde, tu sais trés bien qu'il n'y a rien d'autre a faire. Toi t'as honte. Honte de toi même. Honte de ce que t'as fait. Honte de ce que t'as pas fait. Honte de ce que tu es devenue, en secret. Et tes doigts se crispent sur ton visages, masquant ta vu trouble, masquant tes joues rougies par l'angoisse. Ou peut être que t'essai de retenir les maudites perles incolore. T'y arriveras pas, ça s'évade. Tu t'étouffes, tu respires les grands drame, les départs sans retour. Jace, t'es partie trop tôt, elle a encore besoin de toi. Jace t'aurais pas du partie comme ça, regarde les, c'est rien que des paumés. Des malades de la vie, des êtres désignés. Tu crois qu'il pourrait arranger les choses toi ? Ils sont même pas amis. Tu le savais, toi aussi. Avoue Jace, tu pensais pas un mot de toutes tes promesses. C'est projets d'avenir c'était pour de faux. Regarde les, tout le deux, tu crois vraiment qu'il y a quelque chose a en tirer?

    Pourquoi tu pleures Camélia ?

    T'aurais pas du partir. T'étais qu'un idiot Jace. Tu peux pas savoir comme elle t'en veux, tu peux pas savoir comme elle a mal. T'avais pas le droit, t'avais aucun droit. Parce que t'avais promis. Tu la laisses seule, et elle s'effondre, devant ce gars que t'as tant détesté. Elle tombe a genoux c'est ça que tu voulais ? Elle a envie de hurler pour que t'entende de la haut, elle veut te crier son dégout pour la vie, son rejet de l'amour, elle veut te rattraper au vol pour que tu ne partes pas si loin. Elle veut tout recommencer Jace. Elle veut tout refaire. Mais c'est trop tard a ce qu'il parait et elle peut plus rien faire, elle a juste a pleurer toute les larmes de son corps. Pleurer comme jamais, pleurer comme toujours. . Elle est la avec son dégouts d'elle même, et ses questions excessives. Pourquoi tu lui as fait ça, pourquoi tu la laisse seule, et pourquoi tu la dévoiles aussi nu que dans vos nuit, pourquoi Jace, dis lui hein ? Pourquoi.... T'as pas le droit Jace. T'as pas droit d'être absent alors qu'enfin il essai de retenir sa chute. T'as pas le droit Jace, de les rapprocher comme ça, alors que t'es pas là pour le voir.

    Pourquoi tu pleures Camélia ?

    Tu sais pas vraiment pourquoi tu pleures. Il y a trop de chose. C'est comme si Jace n'avais fait que déverrouillé le système. Elle pleure Camélia, elle pleure pour dire je t'aime, elle pleure pour dire qu'elle n'en peux plus. Elle pleure pour dire adieu.

    " Il avait promit Jace..."

    On va déballer le script. Retiens la. Retiens la, fort. Trés fort. Kyle, elle a besoin de toi. C'est ton tour pas vrai ? Tu lui dois bien ça. Tu sais trés bien que t'es le seul a pouvoir la sauver Camélia. La sauver ou la condamné, il y avait toujours eu que ces deux choix la, c'est pour ça que tu avais tourné la tete, que tu avais regardais ailleurs. Ca retardait les choses.

    " Il avait promis que ça irait mieux, il avait promis qu'il serait pas. IL EST PLUS LA. Jace. Pourquoi t'es partie comme ça"

    La condamne pas Kyle, pas toute suite, si tu la sauve pas. Fait au moins semblant. Encore un peu. Retarde le jugement.
    Les genoux a terres, le cœur lacéré par les pleures, tu voudrais disparaitre. Toi aussi.

    " Mais demain c'est des conneries. T'as menti Jace. "

    Elle pleure Camélia. Et c'est un appel à l'aide. Tu le sais bien. T'as enfin réussi à l'entendre.


    ... et tu pouvais pas réparé les degats.


hrp: alors pardon. Pardon pour le retard. Pardon pour la qualité. Pardon pour les fautes. MAIS IL EST TARD ET JE TAIME. alors pardonne moi TT
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeMar 7 Aoû - 18:02

MALGRÉ LES APPARENCES ET NOS RÊVES DE JOIE
PARFOIS LA VIE QUAND MÊME, C'EST N'IMPORTE QUOI


Sa mère avait pleuré le jour de l’accident. Et puis à l’enterrement, aussi, dans les bras de mémé MacNeil. Et ensuite, plus rien. Elle avait l’air un peu triste, un peu ailleurs, mais elle souriait. Kyle pensait que tout allait bien.
À dix ans, il s’en souvenait encore, il était rentré plus tôt, parce qu’il aimait bien s’entraîner avec son don, et que disparaître à toute vitesse après l’école, c’était vraiment chouette. Il avait voulu faire une surprise à sa mère. Il avait même fait un détour par la boulangerie pour ramener le goûter, et à l’heure où il avait poussé discrètement la porte d’entrée, il savait que ses camarades étaient encore dans le préau. Il l’avait trouvée dans sa chambre en train de pleurer. Il avait décidé qu’il détestait les surprises.
Au début, il ne savait pas comment réagir. Il essayait de comprendre, de poser des questions, mais ça la faisait pleurer encore plus, alors il avait arrêté d’en parler. Quand il la trouvait comme ça, il allait s’asseoir à côté d’elle, sans rien dire, et elle le prenait dans ses bras, et au bout d’un moment, elle arrêtait. Elle ne prenait plus la peine de se cacher, après ça. Kyle allait toujours s’asseoir à ses côtés. Elle le prenait dans ses bras, et plus tard c’était le contraire, parce qu’il était plus grand qu’elle. Et toujours, il attendait que ça passe.
Ça n’était jamais vraiment passé. Elle ne pleurait plus tellement, mais elle avait toujours l’air triste, toujours ailleurs, c’était un peu à cause des médicaments, ça aussi, il l’avait compris plus tard. Mais elle souriait, toujours. De ce grand sourire qui se voulait rassurant, celui qui faisait rire sa bouche mais pas ses yeux, celui qu’elle voulait joyeux, qui l’était parfois, à croire qu’elle arrivait à se convaincre elle-même. Kyle ne s’y laissait pas prendre mais il préférait faire comme si. Ils étaient doués, dans la famille, pour faire comme si. Il lui souriait en retour, mais il n’arrivait pas à faire comme elle. Pourtant, il les connaissait très bien, ses sourires.
Parfois, il voyait les mêmes sur Camélia.

Il s’assit à côté d’elle. Ici, il n’y avait rien à quoi se raccrocher, pas de photos, pas de souvenir heureux à aborder, rien qui les eût attachés dans la douleur, rien qui leur eût permis de surmonter ça ensemble. L’environnement en lui-même n’était pas très accueillant. Ce n’était pas chez lui, dans sa chambre ou dans son salon, il n’y avait pas son chien pour baver sur ses chaussettes, ni la radio en bruit de fond, ou le voisin qui tondait le gazon. C’était une salle trop grande, trop froide et trop vide. Kyle n’avait pas de mot, pas de phrase réconfortante toute prête, pas de geste rassurant. Tout ce qu’il savait faire, lui, c’était s’asseoir et attendre.

Il aurait voulu qu’elle sache qu’il la comprenait, qu’il savait ce qu’elle ressentait et qu’elle n’était pas seule, parce que s’ils ne partageaient pas des photos, des souvenirs communs, la douleur était la même au fond. On vous dit que le trou va se refermer, mais c’est faux. Il est toujours là, le vide. Ça cicatrise à la surface, mais c’est comme un pansement, un sparadrap qu’on colle là pour oublier un peu ce qu’il y a en dessous, et pour le protéger, pour ne pas qu’on le voit et pour ne pas pleurer à longueur de journées. Il le savait, il avait vu sa mère. Il essayait de se souvenir ce que ça faisait, de se coller un truc sur le cœur pour oublier. Lui aussi il en avait, mais il préférait ne pas y penser. Les pansements, ça aide à cicatriser, mais si on s’y prend mal, si on fait pas gaffe, la blessure finit par s’infecter.
Il essayait de se souvenir ce qu’on lui avait dit, petit. On lui avait appris à déculpabiliser. On lui avait expliqué, le médecin avait dit, tu sais bonhomme… On l’appelait toujours bonhomme, quand il était gamin, ça l’énervait, il avait un prénom quand même, c’était comme mémé MacNeil qui le confondait avec son père, mais bon. Il avait dit, tu sais bonhomme, ce n’est pas de ta faute si ton papa est mort, il ne faut pas t’en vouloir, tu n’y es pour rien, tu n’avais que trois ans, tu n’aurais rien pu faire, personne n’aurait rien pu faire, c’était un accident, c’était la voiture, c’était la route, c’était le chauffard en face, c’était la vie. Kyle en aurait bien voulu au chauffard, mais le chauffard était mort aussi. Ne te reproche rien, bonhomme, disait le médecin, et ne reproche rien à ton père. Ne reproche rien à ta mère. Ce n’était pas leur faute, ce n’était la faute de personne.
C’était facile à dire.
Pardonner, c’était difficile.
Il fallait trouver un coupable, il fallait. Quelque chose ou quelqu’un sur qui jeter sa colère, pour noyer la douleur, parce qu’il était plus facile d’être furieux qu’en pleurs. Et puis pleurer, Kyle savait, c’était pour les lavettes. Lui, il voulait pas pleurer. Fallait que quelqu’un soit là pour consoler sa mère aussi, qu’est-ce qu’ils auraient fait s’il s’était mis à pleurer avec elle, on se le demandait bien. Et on savait bien, aussi, comme ça avait fini.
Peut-être qu’il aurait dû lui dire, insister, continuer de poser des questions. Même si ça la faisait pleurer, même si elle l’agaçait, à lui parler de lui comme s’il était encore là, même si elle avait parfois une photo dans les mains et ce regard perdu au loin. Même si ses souvenirs à lui, ceux qu’il partageait avec sa mère, avaient fini par s’estomper, petit à petit. Ne restaient que les photos et les sparadraps. Peut-être qu’il aurait dû, au lieu de s’asseoir en silence, la pousser un peu, l’obliger à le dire, à répéter ce qu'il s’était passé, à poser des questions, enfin à parler, quoi. Peut-être que les choses auraient été différentes. Peut-être pas. Mais ça, il n’en savait rien, et de toute manière, Camélia n’était pas sa mère. Alors il devait lui dire. Lui dire ce qu’il n’avait jamais dit à sa mère.

« Je suis désolé. »

Et ce qu’on ne lui avait jamais dit à lui.

« T’as le droit d’être triste, t’as le droit de pleurer. T’as le droit de lui en vouloir, aussi. T’as le droit d’être en colère. »

Il savait très bien ce que ça cachait, ces reproches. Lui aussi, il en avait voulu à son père, de les avoir abandonnés, sa mère et lui. Surtout sa mère, et un peu lui aussi, parce que franchement, merde, papa, ça ne se fait pas. On n’a pas le droit d’avoir une famille et de mourir dans un accident de voiture. On n’a pas le droit d’avoir dix-sept ans et de mourir dans un accident de voiture. Il savait très bien qu’au fond, ce n’était ni la faute de son père, ni celle de Jace, mais qu’il fallait bien s’en prendre à quelqu’un. Sinon, ça se retournait contre soi.

« Crie sur quelqu’un, frappe quelque chose, si ça te fait du bien… tu peux t’énerver contre moi, si tu veux. » Ce n’était pas Kyle qui le lui aurait reproché. « Mais toi, t’y es pour rien. »

Il regarda autour d’eux. La salle était toujours grande, froide, mais un peu moins vide. Ça le rassurait, de parler. Même si ce n’était pas toujours très encourageant à entendre.

« Tout le monde dit que ça finira par passer. C'est des conneries. »

Jamais ça passe. Jamais on oublie. C’était ça, le mensonge.

« Mais on finit par s’habituer. »

Ça au moins, c’était une chose qu’il pouvait promettre.

« C’est toujours là, mais avec le temps, tu sais... ça fait moins mal. Je te jure. »

Tu colles un sparadrap, et tu attends que ça passe. De temps en temps, tu vérifies, tu constates que, oui, c'est toujours là, ça met du temps à cicatriser. Même que des fois, ça a l'air guéri, mais juste l'air. En-dessous, il y a toujours ce trou, mais qui prend un peu moins de place. Il se range dans un coin, avec le reste, et il attend que tu changes le pansement.

ET COMME LES ÉVIDENCES NE S'IMPOSENT PAS
ON SOIGNE LES ABSENCES AVEC DU SPARADRAP
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Camélia Walter
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeVen 7 Sep - 22:42

C'est une rencontre. Elle est enchanté, Kyle Teagan MacNeil...

    Elle pensait tout connaitre. Elle croyait t'avoir apprit par cœur. Elle avait ce sentiment un peu con de pouvoir raconter ta vie, pendant des heures. Camélia, elle jouait les filles amoureuses, et elle savait bien faire. Elle parlait de toi avec cette voix un peu légère, comme si c'était la chose la plus simple du monde. C'était même devenu plus simple que de parler d'elle. T'étais son tout. Elle c'était rien, t'avais pas vraiment vu son regard changer, t'avais pas vraiment capté que c'était plus la même. Enfin si, t'as bien vu qu'elle parlait plus avec ses poings, mais t'avais pas vu au delà. Camélia, t'as toujours fait que l'effleurer. Alors tu t'es pas aperçu, qu'elle avait loupé quelques battements de cœur a force de trainer à tes cotés. Elle a jamais vraiment su pourquoi, t'étais la, t'étais grand, t'étais fort. T'étais tout ce qu'elle avait pas, tu resterais tout ce qu'elle aurait jamais. Elle sait pas si c'est ce King en toi qu'elle aime, ou si c'est le Kyle bien caché qu'elle appréciait a ce moment la. Elle a chaviré, Freyja a rien put faire. Elle a rien comprit, elle a rien vu venir. Ca a battue trop fort dans sa poitrine.
    Vous étiez foutue, l'un comme l'autre.

    Ca a commencé un peu connement, tu crois pas ? Elle l'a pas oublié, ton passé. T'es la à essayer de l'enfermer à double tours, dans un coin de ta tête, t'es la et tu maudits twister a chaque fois qu'il prononce ce surnom que t'as fini par détester. T'es la et ils se moquent un peu, ces gens qui n'y croient pas, ces gens qui n'y croient plus. T'es là, mais à moitié. Parce que tu te renies toi même. T'aimes pas ce que t'es. Celui que tu étais avant ? Ou celui que t'es devenue ? Elle est dur, cette question. Tu crois pas ? Elle a longtemps voulu la résoudre pour toi. C'est pour ça qu'elle t'aime tout entier.

    Il y avait Kyle, toujours Kyle, dans ses grands discours. Elle semblait jamais s'arrêter, Camélia. Elle aimait raconter tout ces détails sur toi que tous ils ignoraient. Une façon d'immiscer dans leurs cerveau, c'est ma propriété. Vous voyez, Kyle, moi, je le connais. Pas vous, pas vous.... Une belle façon de se persuader, elle aussi. Elle racontait le passé parfois, elle s'aventurait sur le futur souvent. Mais le présent, c'était aussi flou que ce elle et toi. Il n'y avait que ce néant invisible à la surface. Alors elle enchainait les infos, elle récitait sa leçon, elle pouvait tout dire, même la couleur de tes caleçons. Rose. Elle le sait bien, c'est elle qui les a changé. Elle était même capable de décrire précisément la tête que tu avais fait ce jour la, cette façon que tu avais eu de la disputé, puis de laisser tomber. C'était Camélia, tu t'y étais habitué. C'était la. On avait plus besoin de s'en occuper. C'était même devenu trop fatiguant de la chasser. C'était rien, c'était Camélia. Pas vrai ? Alors qu'est ce que tu fais la.

    Elle te reconnait plus. Tu fous en l'air six ans de vie, en deux minutes. Quelques phrases. Elle ne peut plus rien prévoir. Elle avait toujours eu un peu de mal a anticipé ta tristesse. Faut dire, elle l'avait pas vu souvent. Et ça lui avait suffit, ces fois là. Elle sait pas si ça viens d'elle, ou si ça viens de toi. Mais il y a plus rien qui marche. Elle a froid, là, par terre a coté de ce toi. C'est le théâtre qui ferme ses portes, c'est l'illusion qui s'évapore. Tu lui parles d'un avant, tu lui parles de toi. Tu te lies a son cœur en lui parlant du tiens. De ce trou similaire qui guérit toujours pas. Elle est là, fatigué. Epuisé par ces jours qui l'ont consumé. T'as pas les promesses qu'elle a entendu trop de fois, t'as pas la prétentions de prévoir son avenir sans lui. T'as pas commit l'erreur de lui dire qu'elle était forte, alors qu'elle ne l'est pas. Tu vois, tu t'en sors pas si mal, Kyle. Toi qui la connais pas, toi qui ne sais rien d'elle, toi qui n'a rien retenu de ces années passés. De ces six ans. Non, de ces sept ans. Toi qui ne l'a jamais comprit, toi qui n'a rien vu . Tu t'en sors bien.

    Elle va pas s'emporter sur toi Kyle, c'est pas le moment. Elle a d'autre raison de le faire, mais il n'est pas encore temps. Ca arrivera bien trop vite et dans un tout autre contexte de celui la. Elle ne parlera plus de toi à Jace ni de Jace a toi. Elle te racontera cette histoire, qui n'a pas de fin heureuse. Parce que t'es pas un vrai roi. Et qu'elle n'a jamais été la reine accroché à ton bras. Elle te dira tout. Même ses sentiments qu'elle oublie toujours de formulé de la bonne façon. Tu sais Kyle, elle risque de pleurer encore. Dis toi que c'est un entrainement. Elle n'a pas fini les adieux.

    Elle arrive pas a faire taire toutes les voix dans sa tête, toutes les questions qui l'oppressent. Mais ça crie moins fort quand tu lui parles. Ca fait moins peur. Tu l'as entendu, pour une fois pas vrai ? Tu l'as vu Camélia dans ton décor. T'as fait un pas vers elle, t'as retardé sa chute. T'es pas comme Freyja, tu sais que t'es pas capable de lui faire reprendre gout au monde, mais tu peux l'empêcher d'en être totalement dégouté. Tu te sous estimes Kyle. C'est a toi qu'elle veut s'accrocher, c'est toujours à toi. Et ça depuis que ses yeux se sont posés sur toi. Elle va arrêter de pleurer, mais pas encore. Elle peux pas. Mais part pas, laisse là juste cette fois, te montrer qu'elle a besoin de ta présence. Pour de vrai. Elle a ses doigts qui effleures les tiens, c'est presque timide, c'est un contact que l'on ose établir. Juste le bout de tes doigts comme remèdes a ses mots qu'elle n'arrive pas a dire. Juste ce geste maladroit, comme un je t'aime. Comme un merci.


...Elle c'est Camélia Walter, et elle est ravie de faire enfin ta connaissance.
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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitimeMar 25 Déc - 3:39

Pardon pour le retard, et Joyeux Noël :3 C'est plus court que d'habitude, mais j'espère que ça te plaira.

Camélia avait un espèce de pouvoir magique. Il ne savait pas trop comment elle faisait, mais y'avait un truc magique chez elle. Elle pouvait le harceler autant qu'elle le voulait, le coller, le poker, le provoquer, l'emmerder, l'appeler, lui parler, le saouler, l'écouter, l'amuser (OUI ça arrivait), l'embarrasser, lui foutre la honte nationale, l'ignorer, le rappeler, le supplier, lui courir après, le fuir, l'embarquer dans un délire, débarquer à l'improviste, le regarder, le faire trébucher, le relever, le frapper, l'embrasser, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, après toutes ces années, elle arrivait encore à le surprendre. Ça le dépassait complètement, mais il s'attendait à tout ; qu'elle le frappe qu'elle le colle qu'elle se taise qu'elle l'ignore qu'elle l'écoute, mais pas ce geste là. Elle l'avait à peine touché, en plus. Mais ça lui faisait bizarre.
C'était un truc dans son estomac, comme si on l'avait frappé pour lui couper la respiration, sauf que ça faisait moins mal. C'était pas de l'amour, pas encore. Il l'aurait su, sinon. Il savait ce que c'était. Ça, il savait pas. Il arrivait pas à y coller des mots. Juste. Ça lui faisait quelque chose, c'est tout.

Ce qu'il avait dit, il n'en avait jamais parlé. Pas parce qu'il en avait honte ou parce que ça le rendait encore triste, mais parce que les gens comprenaient mal, même s'ils faisaient semblant, même s'ils disaient que oui, même s'ils essayaient, il fallait quand même l'avoir vécu pour savoir. Et puis, il ne savait pas comment le dire. Il n'était pas sûr d'avoir trouvé les mots. Mais il avait su qu'elle avait compris, quand elle l'avait touché. Et lui, il était doublement touché. Parce que c'était ça, au fond. Il était juste touché qu'elle réagisse de cette manière-là, pas d'une autre. Il était aussi content que ça soit tombé sur elle. Il s'en foutait qu'elle le colle, qu'elle le poke, qu'elle le provoque, qu'elle l'emmerde, qu'elle l'appelle, lui parle, le saoule, l'écoute, l'amuse, l'embarrasse, lui foute la honte nationale, l'ignore, le rappelle, le supplie, lui court après, le fuie, l'embarque dans un délire, débarque à l'improviste, le regarde, le fasse trébucher, le relève, le frappe, l'embrasse, ça il s'en foutait, elle pouvait le faire autant qu'elle le voulait, c'était pas pareil. Il avait toujours qu'une envie, fuir.

Et là ? Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à ça ? Il n'avait plus rien à dire. Tout ce qu'il avait dit, ce qu'elle avait dit, tout ce qu'il aurait pu dire, ce qu'elle aurait pu dire, elle l'avait réduit à néant en lui prenant la main, comme ça. Ou plutôt, elle avait effacé les mots, les mots pas utiles, et elle les avait remplacé par ce geste. C'était tout con, comme geste. N'empêche.

Il referma sa main sur ses doigts.

Pour une fois, il n'avait pas envie de fuir. Il avait envie de rester là.

Il referma sa main sur ses doigts et il espéra qu'elle ne reculerait pas. Alors il serra, doucement. Pour pas qu'elle s'enfuie, pas encore. Attends deux secondes, Camélia. Il sait enfin ce qu'il voulait te dire.

« Je suis le premier à fuir. C'est pas un reproche, mais... »

Il ne savait pas comment lui expliquer. Est-ce qu'elle fuyait comme lui, Camélia ? Est-ce qu'elle avait l'impression de faire un pas en avant et deux en arrière ? Est-ce qu'elle avait l'impression de courir à l'envers ? Est-ce qu'elle essayait de remonter le temps pour revenir à avant, est-ce qu'elle se retrouvait coincée dans le passé comme devant un miroir où elle voyait se dérouler la vie d'une autre personne qu'elle connaissait trop bien ? Est-ce qu'elle frappait, fort, jusqu'à casser le miroir, les poings en sang, les bras écorchés, le verre brisé... est-ce qu'elle osait regarder de l'autre côté ?

« Je fais des efforts, mais c'est pas facile. Alors si tu veux, toi aussi... enfin. Je sais pas, si t'en as marre, tu me dis. On arrêtera de fuir ensemble. »

Peut-être que ce sera plus facile de péter le miroir à deux. Peut-être qu'on prendra un maillet chacun, et peut-être qu'on enverra tout bouler. Et peut-être qu'à deux, on aura pas peur de l'autre côté.
La comparaison le fit sourire. Rocket avait toujours été plus douée que lui avec une batte de baseball. Lui, il y allait à mains nues, comme un bourrin. Rocket elle prenait le temps de calculer, de viser, avant de tirer. Elle faisait mouche du premier ou du deuxième coup, pan ! en plein milieu de la cible. King donnait trois ou quatre gros coups de poing, faisait exploser la cible dans toutes les directions, et ça faisait pas mal de trucs à ramasser après ça, genre gros bordel. Mais tous les deux, chacun à leur manière, ils étaient doués pour casser des choses. Camélia et Kyle aussi.

« Ce que j'essaye de dire, c'est que si t'as envie de parler ou... je sais pas. T'es pas obligée. Juste. Je suis là, aussi. »

Je sers aussi à ça, un peu. Tu sais. Les représentants ne faisaient pas que nettoyer les chiottes, à la base, leur rôle, c'était d'être à l'écoute des élèves. Il aurait pu lui dire ça, mais s'il n'avait pas pris son insigne en venant, ce n'était pas pour rien. Je sers aussi à ça, tu sais, si la Camélia qui me court après et m'emmerde à longueur de journées en a marre, elle a qu'à laisser sa place à celle-ci. Elle pleurait encore, il allait pas lui dire... mais il préférait cette Camélia-ci. Celle qui avait l'air plus vraie, derrière son miroir. Moi aussi je suis là, Camélia. Derrière le miroir.
Mais ça, tu le savais déjà.

Tu l'as vu bien avant moi.

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TELL ME THAT EVERYTHING IS GOING TO BE ALL RIGHT.



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MessageSujet: Re: Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.   Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer. Icon_minitime

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Le cœur se serre, mais on finit par s’habituer.

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