| Veet, il faut faire quelque chose ! - Terrence

Messages : 736 Date d'inscription : 10/03/2010 Age : 30

« …Mon Bouddha mais c’est horrible ! »

Quel avait été le pourcentage de chance pour que le dénommé Terrence MacShelton se soit retrouvé attaché au lit d’un chinois horrifié devant quelques malheureux poils aux jambes ? Sans doutes trop peu pour que cela soit imaginable, et pourtant ! Yue était bien là, agenouillé devant le corps inerte de l’écossais impuissant face à la bande de cire aromatisée à l’amande douce qu’il brandissait fièrement sous son nez.

« Il faut enlever tout ça. Tout de suite. »

Ton catégorique. Il ne lui laissait pas le choix. Cette situation était absolument intolérable quand on portait le kilt et qu’on exhibait ses gambettes sans aucuns collants pour masquer les imperfections pubiennes, et Yue était bien déterminé à le lui faire comprendre. On ne plaisantait pas avec ça.

Comment en étaient-ils arrivés là ? Bonne question ; il semblerait que Terrence ait un peu trop forcé sur les boissons alcoolisées –ce qui était peu dire quand on connaissait son aptitude hors-pair à rester sobre en toutes circonstances- et se soit retrouvé à ramper dans un des couloirs de l’école en cherchant désespérément les toilettes. Ou du moins c’était l’interprétation de l’asiatique. Lui, bien qu’un peu get-get il fallait l’avouer, avait pris pitié à le voir ainsi et s’était donc gentiment dévoué pour le porter tel une jeune mariée et l’amener se reposer dans sa chambre. Cela partait d’un bon sentiment, au fond, quand il lui avait ôté son pantalon pour qu’il se sente plus à l’aise. Peut-être un peu moins quand il l’avait accroché à la tête de lit avec des morceaux de tissu retrouvé dans son armoire. Et… Encore moins quand il avait pris son pot de cire froide comme s’il s’agissait d’une nouvelle arme nucléaire et qu’il l’avait délicatement appliqué sur le mollet de sa pauvre victime.

Et maintenant Terrence, serre les dents.

Messages : 95 Date d'inscription : 26/06/2011 Age : 28

Mais comment avait-il pu en arriver là… Il savait, pourtant, que l’alcool était synonyme pour lui de soirée passée au-dessus d’une cuvette… Mais il avait tout de même fallu qu’il en consomme plus que de raison, et qu’il se retrouve à quatre patte dans un couloir à une heure relativement avancée de la nuit, cherchant désespérément l'entrée des toilettes, ne sachant trop où il était lui-même, et se demandant s'il n'allait pas, d’ailleurs, y rester jusqu’au matin. Et maintenant, attaché il ne savait trop où par il ne savait trop qui... Qui, en outre, semblait avoir entrepris de le déshabiller : C’était joyeux.

Tout en respirant suffisamment fort pour refouler ses haut-le-cœur, il chercha des yeux "l’âme charitable" qui l’avait placé dans cette situation embarrassante... Et qui appliquait à présent une substance gluante sur ses jambes ? Malgré le bourdonnement de ses oreilles, il distingua un léger accent dans la voix de son "Hôte"… Un accent asiatique. Non… Yue ? Et voilà que ce dernier se penchait à présent en avant pour… Pour ? Mais que… Mais qu’est-ce qu’il… Mais, mais…

- Une minute de silence pour un écossais qui souffre -

Oh bon sang, non ! Un rituel bouddho-satanique ! Il se débattit sans parvenir à échapper aux liens qui l’entravaient, craignant d’être recouvert à tout instant par des entrailles de poulet unijambiste, scarifié au couteau à beurre ou il ne savait trop quoi… Il se doutait bien que les manies de son camarade n'avaient jamais eu pour but que de dissimuler sa part d’ombre ! Et celui-ci continuait sa cérémonie, sans se troubler, avec sur les lèvres un grand sourire béat.

Que pouvait-il tenter… Gémir ? Non, cela, il le faisait déjà et ce n’avait aucun effet. Supplier ? En tout cas, une chose était certaine : Il ne boirait plus jamais. Jamais. Et il y aurait presque cru, si ce n'avait été la énième fois qu'il faisait ce serment...
Mais, Ciel, comment avait-il pu en arriver là !!

Messages : 736 Date d'inscription : 10/03/2010 Age : 30

L’écossais avait beau gémir, se tortiller dans tous les sens, rien ne pouvait amadouer le jeune chinois en crise de débroussaillage. La vision qu’il avait sous les yeux était tout simplement insoutenable, si bien qu’il avait déjà attrapé le bout de la bande précédemment appliquée sur la jambe de sa victime pour s’apprêter à la tirer. Il prit tout de même quelques secondes, le temps que l’autre puisse se préparer psychologiquement à la douleur qui allait s’ensuivre –ou du moins s’il comprenait ce qu’il lui arrivait-, se demandant même s’il n’allait pas la retirer très lentement histoire d’être un peu sadique et de faire comprendre à sa victime que sa conduite était absolument à corriger. Oh oui, une bonne punition ne lui ferait pas de mal. …Pendant un instant Yue se demanda s’il n’avait pas quelques penchants sadomasochistes. Maso, c’était certain, sado, sans doute un peu moins. Hm. Non, il n’était pas sado. Juste passablement énervé.

…Un, deux, trois.

Il tira brusquement sur la bande de cire, sans aucune délicatesse. Il contempla les poils accroché avec un certain sourire victorieux qui ne devait pas être des plus rassurant vis à vis du Psychique, avant de la plier en deux et la mettre de côté. Puis ce fut sa jambe qu’il contempla.

« Eh bien voilà qui est mieux ! Tu as une belle peau en plus. »

Hypocrite vous avez dit ? Non, pas tellement… C’est juste qu’à cause de l’opération Terrence avait désormais une peau parsemée de points rouges disgracieux. Et aussi que l’alcool fait parfois des ravages, disons, discutables. Yue avait beau être l’antithèse de la virilité, il ne se souciait pas spécialement de la pilosité de ses camarades. Mais là… Il fallait croire que c’en était trop pour lui.

« Et je parie que tu n’as même pas mal. »

Il appliqua une nouvelle couche.
Pauvre garçon.

Messages : 95 Date d'inscription : 26/06/2011 Age : 28

« Eh bien voilà qui est mieux ! Tu as une belle peau en plus. »

Quand le Psy vit son camarade balancer la bandelette sous son nez, recouverte des poils qui avaient été les siens, il cru tout bonnement que celui-ci avait, par un moyen qui lui échappait, entrepris de l’écorcher vif. Chacun ses rituels. Ce n’est qu’après quelques secondes, durant lesquels il toisa l’Eurasien de ses yeux pénétrés d’une douloureuse consternation, que son esprit embrumé fit l’association entre les différents éléments qui le rapprochèrent de la vérité. « Peau… Poils… Collant… » Certes, ce n’était pas là la réflexion la plus pondérée qu’il lui avait été donnée de faire, mais au moins eut-elle le mérite de le mettre sur la bonne voie. « Epilation. »

« Et je parie que tu n’as même pas mal. »

L’Ecossais laissa sa tête retomber lourdement sur l’oreiller, peut-être sous le coup de l’affliction, peut-être sous celui de la lassitude – ou encore sous ceux de marteau qui cognaient dans son crâne. Quoi qu’il en soit, il la redressa bientôt au contact d’une nouvelle langette de cire : c’est qu’il ne renonçait pas, le bougre !

Son regard voilé se posa sur sa cuisse, puis remonta vers Yue, puis revint à sa cuisse. Il ferma les yeux pour mieux se concentrer.

« Tu… Sais… Je… Mes jambes me vont très bien… »

L’alcool qu’il avait dans le sang ne lui était pas d’une grande aide pour articuler quoi que ce fut de cohérent.

« …Comme elles sont. »

Pour mieux appuyer ses dires, il fixa ces dernières en plissant les yeux - peut-être ainsi les distinguerait-il raisonnablement. Il constata que l’une d’elle n’avait pas fière allure : mouchetée d’écarlate (sur une zone qui lui paru ridiculement petite compte tenu du supplice qu’il avait précédemment enduré), couverte d’autre part d’un ruban adhésif… Qu’importe. Cela lui allait très bien, pourvu que l’autre l’épargne. Et puis de toutes façons, sa fierté d’Highlander semblait lui avoir été arraché en même temps que sa pilosité, alors... Il posa sur le chinois ses mirettes accablées.

« …Pitié ? »

Messages : 736 Date d'inscription : 10/03/2010 Age : 30

…
Que venait-il d’entendre ? Que ses jambes, aussi poilues soient-elles, lui allaient comme elles étaient ? Non, il avait dû rêver. Personne n’avait aussi peu de dignité pour laisser sa pilosité grandir à tel point ! Et pourtant… L’écossais désirait-il faire des tresses sur ses jambes ? Faire un parc de jeu naturel pour sa blatte ? …erk. A cette pensée l’Asiatique eut un haut-le-cœur. Il imaginait déjà la bestiole grimper dans ce terrain qui lui apparaîtrait comme une véritable forêt, et éventuellement y pondre ses œufs. ….Nouvelle nausée. Arrête de penser à ça Yue, ou tu vas vraiment finir par lui vomir dessus.

« C’est intolérable. Sérieusement, tu crois vraiment que tu peux te permettre de garder de si belles gambettes… gâchées par ça ? » Il reprit la bande usagée pour appuyer ses dire et la lui mit sous les yeux. « Tu portes le kilt Terrence, le KILT ! Tu sais ce que ça veut dire ? Que par soucis d’esthétique, tu te dois de t’épiler. Ou te raser, mais il vaut mieux l’épilation. Sinon tu auras de la barbe au mollet, c’est moyen…. Quoi que pas pire que ce que tu traînes habituellement. BREF ! Tu m’as compris. En tant qu’écossais digne de ce nom, il te faut une peau dégagée et luisante. »

Dixit un chinois qui ne connaît rien aux traditions de l’écosse et qui était frappé par le même syndrome que Vivienne, à savoir celui de monologuer sur des sujets féminins qui ne servent absolument à rien et dont tout le monde se fiche. Vivienne, si tu passes par-là, je t’aime aussi, sans rancune.

« Un tel manque d’hygiène de soi ne mérite pas de pitié. »

Il tira une nouvelle fois.

« Si c’est trop dur pour toi te perdre ta virilité –qui à ton stade était plutôt animale-, tu peux garder les bandes. Ça te fera un souvenir. »

Et eut un grand sourire.

Messages : 95 Date d'inscription : 26/06/2011 Age : 28

Mais pourquoi le chinois agitait-il ses lèvres de la sorte… Il ne saisissait pas un traître mot de ce qu’il débitait et cessa bientôt de s’y essayer, engloutit sous le flot de parole que ce dernier déversait et ses propres nausées, qui le reprenaient impitoyablement. Ses supplications ne semblaient pas avoir porté leurs fruits, loin de là. Son tortionnaire semblait au contraire s’être échauffé ; et il avait bien conscience, malgré son état, que c’était mauvais signe pour lui.

« …pas de pitié. »

Il aurait juré que l’Asiatique avait bien pris soin de détacher chacune de ces dernières syllabes, comme s’il s’était agit des ultimes mots que lui, pauvre scottish vulnérable, devait retenir de son éphémère existence terrestre. Et, avant même qu’il n’ait pu se préparer à la douleur qui allait en découler, il arracha brutalement la seconde bande...

Le cri que le Psy laissa alors échapper dut ressembler d’avantage à un couinement qu’autre chose ; certainement se serait-il mordu le poing s’il n’avait été fermement attaché au lit de son camarade. Cela eut visiblement pour effet d’amuser son bourreau, qui laissa même échapper une plaisanterie, probablement tout ce qu’il y avait de plus sadique, avant de lui sourire mesquinement.

A partir de ce moment-là, et de la même façon qu’un enfant essoufflé atteint désespérément un banc de bois et s’exclame « Camps ! », l’Ecossais préféra enfouir son visage dans l’oreiller, refuge pourtant bien dérisoire s’il en est un. Il ne se soucia même pas des acariens qui devait grouiller sous la surface, et qu’il dérangeait probablement… Oh, grands Dieux, cette fois-ci, c’était vraiment la fin.

Entre son taux d’alcoolémie élevé et son anxiété, le misérable brun devait paraitre plus pâle qu’un linge. Et dans cette position, son estomac ne tiendrait vraisemblablement pas le coup toute la soirée…

Ah, misère ! Au moins se devait-il de mourir dignement.