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Date d'inscription : 20/09/2011
Age : 29
 |  Sujet: Cherry || Hello world I'm your wild girl !  Mer 21 Sep - 0:57 | |
| [Je la laisse à Clyde pour la validation èwé ♥] « Petite fille, de quoi rêves tu ? » « avec tes lèvres fruitées... »
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• Surnom : Sweet, Sweeney Todd, Chérie.
• Age : 16 ans.
• Année : Cinquième année.
• Année d'arrivée : Deuxième année
• Classe : PSY
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« This innocence is brilliant. » « L'innocent n'est pas celui qui n'est pas condamné, c'est celui qui ne porte pas condamnation. »  Assise sur un banc, le regard vert fixé sur un point invisible, elle ne dit rien, du moins rien pour l'instant. Un cahier est sur ses genoux, pour réviser ? Non, pas cette fois. Pour une fois, elle ne sera pas fidèle à sa réputation d'élève modèle qu'elle s'est construite au fil de sa scolarité ici. Elle ne sera pas la jeune fille qui révise sérieusement dans un petit coin de cours, silencieuse, tournant les pages dans sa lecture. Le visage vide d'émotions jusqu'à qu'un quelconque évènement lui fasse relever la tête, la fasse cligner des yeux, la surprenne, la fasse sourire ou rire peut être... Mais aujourd'hui non, elle ne sera pas cette fille là, elle n'a rien à faire, elle s'ennuie, alors elle observe les gens, le point invisible se déplace de tête en tête, ce ne sont plus les pages de leçon qui l'intéresse mais le visage des gens plus attrayant que les lettres rondes à encre bleu.
Elle a toujours été distante, réservée, s'éloignant à petits pas rapides, baissant la tête timidement, bafouillant des mots. Les mots, elle n'a pas l'habitude d'en user, elle ne s'y sent pas à l'aise, elle a du mal, elle parle seulement en cours pour prendre la parole et c'est tout. Alors, comme une enfant qui peine à dire ce qu'elle veut à ses débuts d'apprentissage de communication, elle fait de grands gestes, elle hésite, elle mâche des mots sous l'inquiétude et la panique. Gênée par ses propres difficultés à s'exprimer, elle s'éloigne, parfois elle ne s'en rend même pas compte à quelle vitesse elle s'éloigne du monde social, c'est presque devenu une habitude. Elle, petit fantôme qui passe comme un coup de vent en un clignement de yeux et qui prend poussière dans un coin de bibliothèque ou de couloir. Pourtant, elle n'est pas bête, elle a de bonnes notes, elle est sérieuse et attentionnée, pourquoi doit elle se cacher sous son drap plus gris que blanc ?
Peut être car le petit fantôme est juste une petite fille timide.
Adolescente, jeune fille qui s'étire vers la femme mature, maternelle et tendre, mais qui s'accroche désespérément à cette enfant qui pleurait en voyant un insecte écrasé par terre, à chaque mauvaise note, qui se cache dans les buissons de fleur pour regardait avec admiration et envie les enfants de son âge. Déchirée entre ces deux côtés, elle préfère se retirer, pourtant elle continue de regarder au loin les groupes d'amis, parfois l'un d'eux lui propose de venir. Alors elle sait pas quoi faire, elle se perd encore plus dans les mots en plus de son cœur qui bat de joie à chaque sourire qu'on lui offre, un bonheur qui explose dans sa poitrine et qui lui fait perdre pied. On lui a parlé, on lui a sourit, on lui a proposé de venir manger en compagnie de d'autres personnes, rien que ça lui suffit de la rendre heureuse pendant quelques jours. Pourtant, malgré ses connaissances solides en cours, elle ne sait pas comment se débrouiller avec les gens, elle se sentirait presque plus à l'aise avec les adultes qui apparaissent comme une figure solide de l'autorité, de la tendresse, de la confiance, bref que des choses qui peuvent rassurer l'enfant dans son cœur. Les gens de son âge, c'est différent, cela n'a pas forcément les mêmes intérêts qu'elle, elle ne sait jamais si elle doit suivre un groupe, s'incruster ou alors partir dès qu'elle a l'impression d'être en trop. Pourtant, elle est contente, vous savez. Elle est déjà bien contente de vous voir sourire au loin avec vos propres amis, elle est heureuse de voir que son entourage est heureux, même si cet entourage elle ne le connait que de noms. Même si elle est pas forcément responsable de ce bonheur.
Vous savez, elle est loin d'être égoïste, elle ferait tout pour vous faire plaisir, car pour elle les amis c'est ça, alors pourquoi ne pas se comporter comme une amie avant de l'être officiellement ? C'est comme ça que se crée ses faux espoirs. Comme là, une fille s'est assis à côté d'elle, pourquoi ? Juste le besoin de s'asseoir, pas de faire connaissance. La jeune fille a fait que murmurer un timide "oui" quand l'inconnue a demandé si la place était libre. Intérieurement, l'adolescente a envie de crier de joie, une personne à côté d'elle ! Vous pouvez pas imaginer à quel point cela la touche. Elle ne dira pas non si cette personne lui demande de l'aide en français. C'est si simple d'avoir sa confiance, c'est si simple de bien lui faire croire ce qu'on veut. Et le pire dans tout ça c'est qu'elle est témoin de sa niaiserie, tout comme elle est témoin qu'on se joue d'elle, qu'on la manipule, qu'on voit pas qu'elle pleure dans votre ombre. Mais elle ne peut pas vous haïr, on ne peut pas haïr les faibles, les méchants, que sais je les noms qu'on peut leur donner ! Elle les aime comme les gentils, les bons, les tendres. On est pas né cruel, on le devient, qui sait si ces gens ne se construisent pas une couverture, une carapace, quelque chose qui les rassure, qui les protège des autres. Tout le monde a une part bonne au fond de sois ! C'est juste une tentative de la cacher. Alors elle continue de sourire, elle continue d'être là pour les autres, même si ça la fait souffrir, qu'importe. Elle voudrait juste leur bonheur, juste... Qu'ils ne soient pas tristes ou en colère. Si vous saviez, elle aimerait tant vous enlacer pour vous rassurer, vous calmer, elle aimerait tant prendre toute votre douleur. Mais elle est trop maladroite, elle se débrouille mal, elle ne fait que bafouiller, parfois elle tente des gestes rassurants. Elle, petit fantôme qui se froisse à chaque remarque mais qui garde le silence, elle continue de culpabiliser mais elle ne partage pas son ressenti, de toute façon elle ne voulait pas embêter cette inconnue qui a bien voulu partager un bout de banc avec elle. Dommage qu'elle soit si mauvaise en comédie pour cacher ses sentiments, cela se voit vite, ses sourires douloureux et sa voix plus basse que d'habitude.
Mais une sonnerie brise ce silence trop fragile, elle fait fuir la sérénité de la cours et cette personne aussi. Cette personne que Cherry remercie très fort pour avoir gaspiller ses quelques secondes à s'être assise près d'elle, ce n'est pas grand chose mais c'est déjà ça. Elle se satisfait de peu la petite Cherry, tout comme elle se satisfait de la compote aux fruits rouges dans son sac. C'est bien une de choses qui la rend si joyeuse, savourer la chaire juteuse du fruit, du bout des canines, de la pointe de la langue. Elle savoure, elle déguste, elle pourrait les ramasser sur le chemin si jamais elle avait la chance d'en trouver dans le couloir. Tout ça bien sûr sans se poser de question, c'est évident. Cela la rend tout aussi niaise que des enfants laissés dans un bac à sable, c'est si mignon les enfants, même s'ils sont un peu embêtant, collant ou autre. C'est pas bien grave, elle aime tout Cherry, c'est comme la musique et les films, elle écoutera et regardera de tout dans un sourire. Quel bonheur, quelle joie d'être une enfant curieuse et innocente, d'après vous pourquoi lit elle autant ? Même si elle ne crache pas sur d'autres activités comme... Le dessin, oui pourquoi pas ? C'est sympathique le dessin, ça met sur papier nos pensées, pas correctement mais c'est toujours ça, c'est pas très grave si ce n'est pas ressemblant on peut pas dire que les pensées soient forcément très nettes aussi. Pourtant, après quelques traits, un rond, un soleil qui brille en fond sur la page blanche tout semble clair. Elle aimerait tant que ces bonhommes bâtonnets puissent tendre leurs mains en papier vers elle. Je vous jure qu'elle ne les refusera jamais, elle serrera fort leurs doigts en papelard sans jamais les relâcher, jamais... Mais c'est peut être ça qui la tuera un jour, à moins que ça soit la pluie qui coule le long de ses joues qui détruira ses rêves en carton. « Tout se mélange... » « Je suis en tête à tête avec un ange. » 
• Don : Bénédiction.
• En détail : Quoi de mieux qu'un tel pouvoir pour une jeune fille qui rêve qu'à vous rendre heureux ? Votre copine vous a lâché ? Vous avez perdu votre porte feuille ? Vous avez eu une mauvaise note ? Des gens vous ont tabassés ? Ce don est aussi doux qu'une sucrerie, c'est un mouchoir en soie qui sent la rose, c'est une main sur votre épaule. Cherry n'aurait pas pu rêver meilleur don que celui ci, à croire qu'il était destiné pour elle. La jeune fille est capable de vous rendre heureux, vous imaginez ? Etre heureux. Ce n'est pas si simple, au contraire, pourtant elle, elle peut. Comment ? Tout dépend de la personne, après tout on a pas tous les mêmes joies. Si je reprends les exemples cités plus haut, la même copine qui vous a quitté peut revenir quelques minutes auprès de vous en pleurant en regrettant ses paroles. Tout comme vous pouvez retrouver votre porte feuille grâce à un inconnu. Pour la mauvaise note votre peine sera vite effacée par vos amis qui ont pensés à organiser une grande fête pour votre anniversaire. Pour vos blessures dû au coup, dites vous que vous aurez la joie d'avoir des pansements roses avec des animaux mignons partout sur votre visage, merci qui ? Merci Cherry. Mais ne rêvez pas, ce genre de bonne action la fatigue grandement et dans ce genre de situation son don ne marche pas, non vous ne vous prendrez pas un sceau sur la tête si cela arrive, il vous arrivera rien, c'est tout. C'est tout aussi bien, n'est ce pas ? Mais quoi de plus frustrant quand après avoir vidé toute son énergie à tenter de donner des petits bonheurs aux gens qu'elle croise, elle se rend compte qu'une personne a vraiment besoin de son don ? Elle s'en mord les doigts et regrette. Heureusement, elle se montre un peu plus réfléchie dans l'utilisation de son don. Fini les journées grandioses à n'en plus finir avec une Cherry a ramasser à la petite cuillère ! Bonjour les journées qui auront au minimum un petit bonheur par jour et seulement si besoin est, c'était bien le seul moyen qu'elle pouvait faire pour éviter à ramper sur le sol d'Aisling jusqu'à l'infirmerie. Sinon elle peut bénir des objets, c'est moins fatiguant et grâce à ça vous pourrez avoir un porte bonheur sur vous, même s'il le sera qu'un certains temps qui dépend souvent de l'état de Cherry et l'objet en question. Ah, ça peut aussi faire éloigner voir blesser des créatures de la nuit tel les loups-garou, les vampires... Mais bon, ça ne court pas les rues, n'est ce pas ?
• Maitrise : Environ 65%, parfois son don lui mène la vie dure et l'affaiblit à un tel point qu'il n'est pas rare qu'elle tombe malade à cause d'une grippe qui passait par là. Elle ne sait pas non plus comment lever une bénédiction (et à vrai dire ne souhaite pas apprendre cela), Cherry voudrait bien que ses bénédictions durent plus longtemps par contre. Constante en cours, ce qu'elle recherche surtout c'est de rallonger la période mais aussi pouvoir bénir tout et n'importe quoi, sauf elle bien sûr.
• Elle & les ELEM : Ils l'impressionnent, elle se sent très vite intimidée à leur adresse et c'est certainement ceux qu'elle observe le plus au loin. Elle n'ose jamais les contre dire et ne peut qu’acquiescer quand ils disent quelque chose, même si elle ne partage pas cet avis. Mais déjà il faut qu'ils s'approchent d'elle, déjà que Cherry est fragile du cœur, alors si en plus l'Elite se met à bavarder avec elle...
• Elle & les SPE : Ils l'intriguent, elle se sent vite mal à l'aise près d'eux, elle a l'impression qu'ils sont dans leur propre monde, un monde qu'ils n'ouvrent qu'à ceux qu'ils aiment bien. Alors elle les regarde au loin, comme des enfants dans leur cachette secrète, elle aimerait bien jouer avec eux mais elle n'oserait jamais... Puis leurs jeux lui font un peu peur.
• Elle et les PHY : Ils la font sursauter, elle a du mal à suivre leur conversation, ils sont bien trop vif et bavard pour elle. Pourtant, ils ont l'air tous très sympathiques, elle aimerait bien les suivre parfois mais elle n'a pas envie de les déranger, en plus ils semblent avoir déjà leur groupes d'amis formés.
• Elle et les PSY : Ils sont étranges, elle s'entend plus avec eux que les autres, ils sont tout aussi sérieux qu'elle mais tout aussi peu bavard. Leur discussion se résume plus à des "..." entre chaque réplique. Fort divertissant, n'est ce pas ? Elle s'étonne même de se trouver plus bavarde que certains, mais elle évite de trop les coller, certains ont besoin de calme.
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« Les histoires qui finissent... » « Les enfants sont sans passé et c'est tout le mystère de l'innocence magique de leur sourire. » Don't cry my little child
You're all that I've been waiting for  Il faisait sombre.
Désespérément, le petit corps tendit les bras vers le plafond, il faisait froid malgré le contact moelleux des coussins et de la petite couverture posé sur elle, ses yeux étaient clos mais laissaient échapper des larmes, ses lèvres s'entrouvrant pour articuler un petit gémissement. Un appel désespéré, la recherche de deux bras, d'un parfum, d'un baiser tendre... Mais personne réagit, alors le son augmente jusqu'à décrocher l'extrême note que ses cordes vocales encore fragiles peuvent atteindre.
Elle s'apaise en entendant des pas s'approchaient rapidement, sans pour autant s'arrêter, elle secoua même les jambes et les bras pour plus de conviction. Là, elle peut sentir un parfum familier dont elle se hâte de savourer, se blottissant tout contre le nouveau coussin contre sa tête, une berceuse la calme, la fait somnoler, fait disparaitre ses larmes naissantes sur ses joues blanches. Elle aurait aimé étirer un sourire, mais épuisée et apaisée, elle se contente juste de cacher son visage contre le cou de l'adulte. Son sanglot s'éteignant au contact d'une main se poser sur sa chevelure rousse naissante, son crâne pouvant tenir sans peine dans la main cinq fois plus grande que la sienne. Ses lèvres cherchent le col de du vêtement et elle referme sa bouche dessus, son corps cessant de remuer peu à peu, rassuré par ce simple contact, par cette simple voix, par ce simple parfum.
Elle entend quelques mots sans les comprendre vraiment puis d'autres pas, son cœur reprend un rythme normal et sa tête à un petit hochement au contact de d'autres lèvres sur le haut de son crâne. Les petites mains restent quand même accroché à la chemise de nuit du premier adulte, comme un doudou qu'on ne veut pas lâcher. Ses jambes remuent même dans le vide, pas plaisante à l'idée d'aller dans d'autres bras. Mais le deuxième adulte n'insiste pas, il laisse même échapper un sourire tendre et des paroles douces.
Le bébé de quelques semaines ne tarde pas à s'endormir, comme seul bruit sa respiration calme et le son soyeux de sa robe blanche courte contre sa peau laiteuse. Les deux adultes ne bougèrent pas, formant comme un cocon de protection autour de leur enfant qui dormait comme un bien heureux.
La mère ferma les yeux, serrant délicatement son trésor contre son cœur tandis que le père caressait du bout des doigts la petite tête du bébé.
Le silence baignait la chambre, les adultes mettent du temps avant de se décider de reposer doucement l'enfant son berceau, de remettre sa couverture blanche sur son corps délicat. Le nourrisson s'était laissé reposé sans un bruit de protestation, juste un petit mouvement de main mais il retrouva vite le réconfort contre le coussin.
Les parents l'admirent, silencieux, heureux, le père hésite avant de doucement prendre la main de sa femme dans la sienne. La femme ne s'écarte pas, restant comme en hypnose devant son bébé, son cœur battant de joie devant la présence de ce petit être si tendre.
Finalement, le sommeil les rappelle à la raison, à contre cœur, la mère partit la première dans le lit, se mettant sur le côté pour continuer d'observer le berceau, laissant échapper un bâillement.
Le père ne la rejoignit pas tout de suite, peinant lui aussi à quitter ce spectacle si touchant à ses yeux de jeune père. Il tend même la main pour frôler du bout des doigts la petite pommette de la fillette, sa petite fille dont la couleur des cheveux et la douceur de sa peau lui avait rappelé un fruit rouge. Elle en avait aussi la taille, sa petite cerise d'amour.
La femme eut un très léger grommellement.
-Tu vas la réveiller.
Le père cilla et se recula docilement, soudain anxieux à l'idée d'avoir réveiller son bébé, il la regarda même longuement rien que pour vérifier si elle n'avait pas bougé à cause de lui.
-On aura tout le temps de la chouchouter, demain.
L'homme acquiesça doucement puis rejoignit la femme dans le lit, attristé cependant de voir son épouse bouchait sa vision en quête d'observer le berceau.
-Bonne nuit...
-Bonne nuit.
Le mari se pencha, embrassant la joue de sa moitié qui referma les yeux et s'endormit sans rajouter un mot, l'homme mit par contre du temps à s'endormir, toujours inquiet de l'idée de l'avoir réveillé.
-Jade...?
-Hm ?
-Tu crois que c'est grave si j'ai perturbé son sommeil ?
Aucune réponse, juste un soupir, il sent sa femme tirer un peu plus sur la couverture, mais devant les mouvements anxieux de l'homme, elle finit par répondre:
-Mais non, ne t'inquiète pas.
Il laisse échapper un soupir soulagé, pouvant finalement dormir sereinement tout comme sa femme et sa fille. The more I want to let you know
That everything you do is
Super duper cute.  -Allez viens voir papa !
Le bébé resta immobile, une simple robe rose bonbon pour recouvrir son corps frêle et maladroit, son derrière semblant bien apprécier la texture du tapis en mousse, ses yeux vert clignant à la vue de ces deux bras tendus.
-Tu recommences ? Elle est encore trop jeune...
La femme tourna une page de son livre (Agatha Christie, Je ne suis pas coupable. Pour les intéressés.), dégustant le petit déjeuner du matin, chocolat chaud avec tartines à la confiture framboise. L'homme baissant la tête avec tristesse devant le manque d'encouragement de son épouse qui se contentait de regarder le spectacle d'un œil à moitié attentif.
-Tu pourrais au moins m'applaudir !
-Mais de quoi ?
Le mari remit correctement ses lunettes, fronçant son nez fièrement.
-En tant que père responsable, je fais en sorte que ma fille évolue !
La femme se leva d'un air ennuyé, s'éclipsant à la cuisine.
-Dis tout de suite que c'est pas mon cas.
Le père en fit tomber ses bras, se redressant pour la suivre aussitôt, paniqué de la voir vexée. Bien entendu, la femme plaisantait mais le mari partait vite au quart de tour.
-M-Mais non ! Voyons ! Reviens...! Ce n'est pas ce que je voulais dire !
Le bébé cligna des yeux, troublée de voir le salon maintenant vide. Elle reporta son attention sur le fauteuil où se tenait sa mère, s'avançant vers lui. La petite devant poser une main à la table basse, peinant à se redresser et manquant de tomber si elle ne s'était pas accroché au fauteuil.
Cherry pouvait sentir le parfum de sa mère, indescriptible mais reconnaissable parmi tous. L'enfant s'y blottit, frottant son nez contre... Elle entrouvrit ses paupières, son regard se portant sur le plateau qui contenait la dernière tartine que sa mère n'avait pas mangé. Intriguée, elle tendit la main pour tenter d'attraper ce trésor à valeur inestimable, vu qu'il avait été touché par sa mère bien sûr. Ses doigts frôlèrent le plateau, le pain et...
-M'AMOUR ! VIENS VOIR ! LA PETITE MARCHE !!!
-Qu'est ce que tu racontes...?
Sursautant au cri, ses jambes la lâchèrent. Une fois au sol, elle laissa échapper un hurlement suivi de près par un sanglot qui manqua de transpercer les tympans de ses parents. Mais de quoi pleurait elle ? De la chute ? De ne pas avoir pu attraper la tartine ? Ou bien du cri choqué du père ?
La mère laissa échapper un rire taquin alors qu'elle embrassait le front sa fille, qui s'accrochait à sa robe d'été désespérément.
-A tous les coups, c'est de ta faute.
-...!! MAIS ! This moment is P E R F E C T
Please don’t go A W A Y  La porte s'entrouvre, une paire de yeux vert apparait à l'ouverture, scrutant avec curiosité les deux corps enlacés de ses parents, le visage fin sourit. Ses cheveux roux lui arrivant au niveau de la nuque, un sourire s'élargissant sur ses lèvres rosées, elle referme la porte tout aussi doucement puis s'éloigne dans une course retenue, un petit cri de joie effréné. Ses parents dormaient toujours, la maison était à elle ! Et plus particulièrement : La cuisine.
Elle attrapa une chaise, la porta tant bien que mal devant le placard. Dedans, il y avait son trésor, son petit déjeuner, son goûter, son péché mignon, son casse dalle, bref vous m'avez comprise. L'enfant prit appuie sur le dossier de la chaise pour poser ses pieds un à un dessus, un petit moment de vertige, la crainte qui étrangle son petit cœur à l'idée de tomber mais l'espoir d'attraper son cher trésor, dans le plus haut placard, la rassure. La rousse tend les bras, se met sur la pointe des pieds, frôlant le meuble.
Jusqu'à qu'elle sursaute au contact de deux bras se renfermant sur sa taille, la soulevant pour la reposer doucement sur le sol.
-Cherry, qu'est ce que je t'ai dis à ce sujet ?
L'enfant baisse la tête sans oser regarder sa mère, honteuse.
-...De ne pas abuser de la confiture.
-Et demander la permission aussi.
La mère soupire, caresse doucement les cheveux de l'enfant avant d'esquisser un sourire doux.
-Je vais te donner ça.
La tête rousse se redresse avec espoir, ses yeux brillent à la vue du bocal au contenu rouge qui arriva à la hauteur de son nez, de ses mains maintenant.
-Deux tartines, pas plus. Compris ?
L'adulte veut se donner un air sévère en retroussant le nez mais ca fait rire sa fille, elle attrape le pot, heureuse.
-Oui, merci !
Et sagement, elle commence la préparation de son déjeuner. La confiture aux fruits rouges était devenu sa gourmandise préféré, ce n'était pas les bonbons, pas spécialement le chocolat, c'était les fruits rouges. Souvenir de sa mère en train de lui en préparer chaque matin, souvenir de sa mère en manger elle-même, souvenir de ce goût doucereux qui réveillait peu à peu son esprit endormi, précieux souvenir qu'elle conservera toute sa vie.
-Cherry, je crois qu'on a bien choisi ton prénom, mine de rien.
L'enfant redresse ses yeux vert, les clignent un instant.
-Je suis une cerise ?
Sa mère passe une main dans ses cheveux dans un geste tendre.
-Que ferais tu dans ce cas ? Tu te mangerais ?
La fillette fait mine de réfléchir.
-Si je me mangeais j'aurai mal...
-Qui te dis que tu ne fais pas mal aux fruits que tu manges ?
Oups...
Les larmes au bord des yeux de sa fille expliquent tout. Bien qu'à peine âgée de sept ans, elle avait développé une grande sensibilité au sujet de la souffrance, pas forcément pour son cas mais pour les autres si. Sa mère gardera toujours en mémoire cette scène où elle l'avait vu pleurer devant un insecte écrasé, insecte écrasé volontairement par un garçon qui passé par là. La fillette avait bien dû pleurer tout l'après midi avant de s'apaiser dans les bras de sa mère.
-Je plaisantai, ne pleures pas...
De nouveau, elle renferme ses bras autour de sa petite fée, la femme embrasse sa chevelure.
-Tu ne leur fait aucun mal... Aucun...
Ses larmes disparurent peu à peu, s'évaporant à ces mots brûlant d'amour. Nettoyer les étoiles
A l'alcool de mon â m e  Ce jour ci, c'était soirée pyjama, enfin si on peut appeler ça comme ça. Après tout, Cherry et son amie étaient bien trop jeunes pour veiller tard et ses parents étaient très pointilleux au sujet du sommeil.
Après qu'on lui ouvrit la porte, l'enfant rentra, baissant les yeux devant la mère de son amie qui lui souriait, tapotant sa tête, demandant de ses nouvelles à elle et à ses parents. Elle était gentille mais l'avait toujours intimidé, même si rien ne dépassait le grand père là, assis sur le canapé, l'œil sévère et considérant toutes personnes qu'il connaissait pas comme des intrus, pire que des microbes. La mère l'avait sans doute remarqué, certainement pour ça qu'elle avait vite pousser Cherry à rejoindre Ellen dans sa chambre, il devait être pas loin de 18 heures.
Elles passèrent une heure à jouer, jeux de société, poupées, billes, tous y passait. Les rires éclataient dans la chambre, une euphorie pleine à craquer dans leur corps d'enfant de dix ans. Les deux étaient devenu camarades de classe, Ellen plus ouverte que Cherry mais tout autant sérieuse en ce qui est du travail, elle avait d'ailleurs su lui donner un peu d'assurance quand elle prenait la parole au tableau. Un sourire, un geste, un regard, il suffit de peu parfois pour ouvrir les lèvres timidement cousues de fils de pailles.
Un peu plus tard, la mère alla les chercher. C'était l'heure de manger, mais aussi de prier. La famille d'Ellen était très catholique, c'était courant dans le quartier de Cherry, même sa mère avait eut des grands parents catholiques pratiquants bien que Jade ne reprit pas le flambeau à ce sujet. Quand à son père... Lui avait gardait des pendentifs de croix en souvenir, mais rien de plus.
« Daigne Seigneur étendre Ta main droite et bénir le repas préparé pour nos corps et déposé sur cette table. Fais qu'il soit source de santé et de force pour notre vie sur terre. Accorde le salut, la grâce, la bénédiction et la pureté à tous ceux qui vont s'en nourrir. Amen. »
Cherry réussit à murmurer la première phrase, à force de passer ici pour manger elle commençait à la connaître mais peinait à ne pas échanger certains mots, alors sous peine d’être foudroyé du regard par le grand père très catholique, elle restait silencieuse. Certains catholiques disaient qu’il fallait donner de son cœur dans les prières. Cherry tentait, tout au moins, de donner du cœur dans son silence en bougeant légèrement des lèvres.
Le repas commença finalement, les deux enfants s’échangeant un regard tout en mangeant. Le silence inondait la table, c’était tellement différent par rapport à chez elle. Ellen s’en était bien rendu compte, bien que la famille de son amie ait accepté de se mettre au protocole de la prière pour la fillette, elle était cependant plus... Bavarde, plus active. Entre la mère qui faisait des allers-retours sans jamais se satisfaire de ce qu’elle mettait sur la table, se déplaçant de la cuisine au salon sans poser une seule fois ses fesses sur la chaise et mange. Enfin, jusqu’à que le père aille la rattraper par le bras et lui disait de rester tranquille, cette dernière répondait par un soupir boudeur mais reprenait vite du poil de la bête. Et là, les questions surgissaient, la conversation, les rires parfois, c’était... Plus chaleureux.
Cherry rougit à cette pensée, baissant très bas la tête en voulant pratiquement la plonger dans son assiette de poisson, Ellen lui souriait elle, devant se douter ce à quoi elle pensait dans ce silence de cathédrale.
C’est la mère qui brisa le silence dès qu’elle vit toutes les assiettes vides, elle se redressa et les prit avant de les ranger. Le grand père se redressa en jurant contre son dos, sa petite fille devant l’aider à s’installer dans son lit qui se trouvait au salon, d’après ce qu’avait compris Cherry il peinait à aller à l’étage maintenant, c’était peut être pour ça aussi qu’il n’était pas très souriant.
Finalement, les deux filles montent à l’étage, leur jeu durant jusqu’à 21 heures, là la mère vint les rejoindre, leur demandant de sa voix calme qu’elles aillent dormir. Posant un baiser sur le front de sa fille et les observant quand elles allèrent s’installer dans un même lit, habillées de leur chemise de nuit pour enfants. Un sourire doux s’étirant sur ses lèvres en les bordant avant de s’éloigner pour aller dormir. Là, les deux enfants se fixèrent, se prenant doucement la main en fermant à demi les yeux, elles n’avaient pas forcément besoin de se parler pour se comprendre, les gestes et les regards étaient bien suffisant pour rassurer Cherry qui était bien loin des câlins envahissant de son père et des baisers de sa mère.
Les deux se sourirent doucement avant de finalement s’endormir, Cherry mettant un peu plus de temps que son amie, devant se rappeler du regard du grand père qui l’avait toujours impressionné, de ces croix encadrés sur les murs, de ces prières qu’elle peinait à murmurer, l’estime et l’admiration que semblait donner cette famille à cette figure inconnue qu’elle nommait Dieu.
Prise par une crainte enfantine à l’idée d’être observé, elle se blottit contre son amie, imitant un timide signe de croix sur la poitrine de son amie. Elle ne savait pas trop à quoi servait ce geste mais s’il protégeait ses êtres chers alors pourquoi pas... Hier, une nuit paisible m'a fait réaliser
Que c'était inutile de ramasser des pétales tombées  Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Jade. Quelques mois d'intervalles, sa fille avait déjà sauté à pieds joints dans l'adolescence, dans ses 15 ans. Sa mère, par contre, comme à chacun de ses anniversaires elle plongeait dans une étrange période, pas une période de joie, de rire, une période de silence, de nostalgie, d'immobilité... Elle s'asseyait dans un fauteuil et regardait par la fenêtre, la même fenêtre, celle du salon avec son rideau orangé, légèrement entrouvert pour laisser passer une brise fraiche d'été. Pas d'expression sur le visage d'habitude lumineux de la femme, rien, peut être parfois un léger clignement d'œil et l'esquisse d'un sourire pendant une seconde mais après c'était le néant, ce néant qui serrait le cœur du reste de la famille. Un anniversaire devait être remplit de bonheur pourtant elle... Elle restait toujours dans son coin à ce moment là, elle souriait bien sûr à la vue du gâteau et des cadeaux, bien sûr elle embrassait chaleureusement sa fille et son mari... Mais après elle partait, disant qu'elle était fatiguée, et elle dormait jusqu'au lendemain où elle retrouvait sa bonne humeur habituelle.
Pourquoi tu es triste maman ? Lui demandait parfois la petite fille, elle qui pensait qu'anniversaire était synonyme de bonheur. La mère ne répondait pas, lui donnait une tapote sur le front et lui demandait d'aller manger sa part de gâteau. Son père ne répondait pas lui, il restait silencieux, semblant triste, il tentait de sourire mais ça semblait presque lui arracher une larme, Cherry l'avait déjà surpris en train de pleurer dans un coin.
15 ans qu'elle voyait sa mère triste sans en connaitre la raison, le même jour, le même regard, la même position, le même fauteuil, la même fenêtre. Cette vision la rendait malade.
Cherry s'assit fâcheusement sur sa chaise, pour une fois révoltée contre quelque chose. La tristesse de sa mère, l'incapacité de l'aider alors qu'elle était toujours là quand elle était triste.
La mère rentre, elle est intriguée devant sa moue fâcheuse, elle se rapproche d'elle, pour une fois elle se force à sourire un peu en la coiffant doucement.
-Qu'il y a t'il Cherry ?
La jeune fille croise les bras, tentant de garder sa tête boudeuse. Comme toujours sa mère voyait pas de quoi elle pouvait bien lui reprocher, c'est pas comme ci elle cachait quelque chose à sa fille depuis trop longtemps, non du tout.
-Grmf.
Devant le regard inquiet de sa mère, elle ouvre finalement la bouche:
-Je...
Cherry la fixe, attristée.
-Je n'aime pas te voir triste maman, tu sais bien qu'un anniversaire c'est fait pour être heureux...
La mère cille légèrement mais lui sourit doucement, glissant une main dans sa chevelure.
-... Si tu veux, pour aujourd'hui je veux bien faire un petit effort.
Cherry connaissait la chanson, elle allait sourire cinq minute puis retomber dans cette phase peu joyeuse qu'elle avait fini par nommer "mommy blues."
-Pff...
Jade se redressa, s'éloignant avant de revenir avec du maquillage, elle se mit à sa hauteur et glissa doucement du crayon noir au niveau de ses yeux. L'adolescente cligna des yeux, elle aimait pas le maquillage.
-Tu deviens grande maintenant, je t'ai acheté une nouvelle robe, tu devrais l'essayer et sortir un peu !
Jade prit son propre visage dans ses mains, un sourire malicieux aux lèvres.
-Tu vas pouvoir m'acheter ce fameux cadeau que tu n'as pas eu le temps d'acheter plus tôt...
Cherry rougit comme une pivoine, elle avait entendu sa conversation avec Ellen...? Mon dieu.
-Je...
L'adulte se redresse, elle pose ses mains sur ses hanches.
-Allez, tu veux quand même pas que je sois plus dépressive que je ne suis ?
La rousse secoue la tête, choquée à cette idée.
-N-non !
-Eh bien, fais moi plaisir, laisses moi te chouchouter avant que t’aille chercher mon cadeau !
Oui, par moment elle semblait confondre sa fille avec une poupée, mais contrairement à ce qu'elle espérait Cherry était loin de s'habiller d'une manière élégante, elle portait ce qu'il y avait sur son lit et c'était pas rare qu'on la taquine sur le fait que sa mère choisissait souvent ses vêtements à sa place et la forçait à les porter. La rousse pouvait bien faire une exception, plus encore si ça peut apporter un peu de joie à sa mère.
-Hm... D'accord.
Elle fermera les yeux ce jour ci sur ce qu'elle va porter.
Enfin, jusqu'à qu'elle vit la taille de cette robe jolie mais beaucoup trop courte pour la fille prude et qui se trouvait bien vite indécente. Pendant une période, elle refusait même de se montrer en petite tenue devant ses parents, c'est pour dire. Bref, même si elle avait passé cette période depuis un moment, cela ne l'empêchait pas d'être mal à l'aise dans cette tenue, sans compter son visage légèrement métamorphosé par la présence du rouge à lèvre et du léger mascara, passons sur le bracelet en perle qu'elle avait envie de retirer tellement il l'énervait.
-Tu es très jolie comme ça !!!
-...Je... Je ne veux pas sortir dans cette tenue.
-Mais pourquoi ? Tu es magnifique, tu n'as pas à avoir honte de ton corps !
Cherry savait bien qu'intérieurement, sa mère voulait que sa fille surmonte sa timidité maladive en se jetant à corps perdu dans la rue. Comme ci ça allait la changer...
-Allez ~!
-Mais...! CETTE ROBE EST TROP...
Et voila comment elle se retrouva dehors, un sac à main au bras avec un porte monnaie dedans, une robe jaune clair avec des motifs dessus, des chaussures à talons et enfin deux couettes dans ses cheveux.
Bref, tout ce qu'elle n'aimait pas, car déjà de un: ce bracelet l'énervait à bouger dans tout les sens, deux: la robe était trop courte, trois: elle préférait ses cheveux relâchés, quatre: ce sac à main l'énervait aussi, cinq: elle avait l'horrible sensation que cette robe remontait.
Rouge de honte, elle mit longtemps avant de se décider à s'avancer, elle voyait déjà les regards qu'on allait lui jeter, les doigts tendus, les moqueries. Nerveusement, elle porta une main au bord de sa robe, tirant légèrement dessus au cas d'un vent malencontreux.
Vite, trouver un cadeau, vite.
Elle s'éloigne, laissant échapper un bafouillement de honte à l'idée même qu'on puisse l'accoster dans cette tenue. Cherry se faisant très discrète autant dans les magasins que dans la rue, parfois elle croisait un voisin ou quelqu'un qu'elle connaissait et elle fuyait lâchement en espérant qu'il se doute de rien.
Finalement, elle alla dans un magasin de bijoux, regardant songeusement ceux exposé... Ici, on risquait pas de l'accoster, sauf un vendeur au pire des cas, et elle avait assez d'argent pour acheter une bague... Ou peut être des boucles d'oreilles ?
Elle fronce les sourcils, louchant sur la paire de boucles d'oreilles avec des petits rubis, ça allait peut être lui plaire ? Elle était bien plus coquette, puis ce genre de vêtement lui allait mieux, les bijoux aussi... Dommage qu'elle ne montrait pas tant de joie que ça quand on lui offrait quelque chose le jour de son anniversaire.
Cherry baissa la tête, serrant les poings... Elle aimerait de tout son cœur que sa mère soit heureuse à cet anniversaire là, au moins celui là... Pitié. Devait elle se faire moine pour qu'on puisse écouter ses prières ? Pff.
Après avoir payé, elle s'éloigna, rangeant le petit coffret à bijou dans son sac, prenant soin de le garder près d'elle en gardant une main sur sa jupe. Elle avait l'air maline tiens, valait mieux qu'elle accélère le pas pour rentrer.
-Jade ?
Elle redresse la tête, surprise, sa mère était là ? En plus la voix était pas loin... L'avait elle suivit pour voir ce qu'elle avait acheté ? Ça l'étonnerait pas d'elle, tiens.
La jeune fille se retourne, clignant des yeux à la vue d'un homme bien plus grand que son père à quelques mètres d'elle, il la fixait, elle ne le connaissait pas.
Cherry tourna la tête par reflex, cherchant certainement sa mère qui devait être pas loin d'elle pour qu'il puisse ainsi la fixer... Mais personne.
Une main frôle son bras, doucement, dans un geste presque timide, elle ouvre de grands yeux et recule devant la stature imposante de l'adulte.
-Jade...
Il a un sourire étrangement doux, le regard un peu étourdi cependant.
-Je... Je ne suis pas...
Une voix plus connue raisonne dans son dos cette fois, on peut dire que quand on parle du loup, on y voit le bout de la queue.
-Will ?
Cherry courut vers sa mère, ayant le reflex enfantin d'attraper son bras et se cacher timidement derrière elle. Elle n'avait pas l'habitude de voir quelqu'un l'accoster comme ça, déjà qu'elle était pas à l'aise avec ceux qu'elle connaissait pas...
L'homme les fixa, semblant surprise, les dévisageant une à une... Il eut un pas en avant, tendant une main, ses doigts tremblant.
-Je...Je suis rentré.
Il eut un sourire heureux.
-Je suis rentré.
Il l'avait prononcé doucement, un peu surpris, comme peinant à croire sa propre phrase en vérité. Jade resta abasourdit un court instant, mais son visage s'illumina un court instant, s'écartant doucement de l'étreinte de sa fille pour se rapprocher de l'homme, frôlant ses doigts tendus. C'était rare qu'elle ait un sourire aussi... Heureux. Dire que Cherry pensait avoir vu le plus lumineux de ses sourires, elle se trompait lourdement.
-Oui... Tu es rentré.
La jeune fille recula, le cœur serré d'angoisse et d'incompréhension à la vue de l'influence de ce visage inconnu, de ces deux mains nouées.
Elle les suivit de loin quand les deux prirent le chemin de la maison dans la plus paisible des marches.
~*~*~*~
Trois jours étaient passés, cet inconnu avait dormi chez eux et bien que le sourire de Jade avait bouleversé le père et la fille, la présence de cet inconnu aussi. Un médecin est d'ailleurs passé pour l'examiner, en écoutant derrière la porte elle apprit qu'il semblait être témoin d'un choc qui avait dû toucher sa mémoire. Sans compter qu'il ne devait pas être ici, qu'il était partit d'un endroit que Cherry n'eut pas le temps d'entendre à cause de la présence de son père derrière elle.
Et même si Jade souriait, son mari lui non. Il était d'humeur maussade, semblant bien gris à côté de sa femme qui brillait et riait. Sans compter l'influence de la venue de cet étranger dans son quartier, elle avait même entendu le grand père d'Ellen murmurait un "sorcière" en la fixant, sans honte, devant certainement profiter de l'absence du reste de sa famille... Ça donne toujours froid dans le dos quand on voit une rangée de personnes âgées à chuchoter des rumeurs dans les rues. Bon sang, que se passait il ici...?
Sans un mot, le père lui tendit une lettre:
-Tiens, c'était dans la boite aux lettres et à ton nom.
C'était Ellen ? Mais elle était rentré depuis longtemps en vacance et elle avait déjà toutes ses lettres. Cherry la prit, déstabilisée, elle était ouverte, sûrement que son père l'avait lu avant de la lui passer...
En lisant, elle ouvrit de grands yeux, cela parlait d'école, de don, d'un nom, d'Aisling, de rentrée, de cours, de scolarité, d'adresse, de "salutations bien distinguées". Son choc augmenta, cela devenait trop pour elle. Déjà sa mère qui retrouve le sourire grâce à un mystérieux inconnu, ce même qui "squatte" chez eux sans avoir une idée de qui il s'agit, l'humeur de son père et maintenant une histoire de don ? Elle était où la caméra cachée ? C'était une blague ? Le mot "sorcière" remonta dans sa tête, tel un caillou qui raisonne contre les parois d'une caverne.
Mais elle n'eut pas le temps de poser une question que son père l'enlaça, ses mèches cachant ses yeux, le visage contre sa chevelure rousse, ses mèches couleur pailles s'y mêlant.
-...Je comprends que tu sois perdue. Écoute, je... Il vaut mieux que tu ailles là bas le temps qu'on s'organise ici. C'est les vacances d'été, vaut mieux en profiter tant que tu peux te déplacer sans que cela touche ta scolarité ici. Un... Un jour, je te dirai tout.
Elle lâcha la lettre, il reniflait, pleurait il ? Cherry l'enlaça doucement, son inquiétude pour son père reprenant le dessus.
-Papa, tu... Tu vas aller mieux, hein ?
Il s'écarte doucement de son étreinte et embrasse son front, retirant ses lunettes pour essuyer ses yeux du dos de la main.
-J'irai mieux quand tu seras loin de ce bazar.
Il rit, l'enlaçant un peu plus fort contre lui.
-Je te téléphonerai, je t'enverrai des lettres aussi, gardes toujours ton portable avec toi et fais attention à toi...
-Promis...
-Cherry... Saches que quoiqu'il arrive, je serai toujours là pour toi. Tu n'as pas à t'inquiéter, tout va revenir dans l'ordre, ma petite fille adorée.
-Je... J'espère. The cherry blossoms fell, fluttering down
Embracing every bit of my fluttering love  Quand elle était entrée à Aisling, école qui possédait une réputation assez anormale aux yeux de ceux y vivant à proximité, elle s'était faites à l'idée qu'elle n'y resterait pas longtemps. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, bien qu'elle prenait soin de se faire aussi petite qu'une sourie, il faut croire qu'elle s'était habitué à un certain confort dans son trou de sourie, à observer les chats au loin. Bien que certains l'impressionnaient il faut croire qu'elle s'était habitué à cette idée, qu'elle allait maintenant travailler ici, vivre seule sans la présence de ses parents (tout du moins quelques lettres par mois au mieux.), se faire à l'idée qu'elle n'était pas... Humaine.
Lors de ses premiers jours, elle s'était regardé à travers la glace, le mot "sorcière" remontant dans son esprit. Bien qu'elle n'était pas seule à être... Bizarre, elle ne voulait pas vivre cette différence une fois qu'elle allait rentrer chez elle. Alors, elle faisait le signe de la croix, elle ne croyait pas en Dieu mais croyait que de par ce signe elle n'aurait plus de raison à être là, que tout allait revenir en ordre, comme avant.
La seule chose qui la consolait c'est d'avoir vu au moins sa mère sourire grâce à son don: Bénédiction, ce n'était pas un don dangereux au contraire, il servait à rendre heureux son entourage de par des petites choses, est ce qu'elle l'avait rendu heureuse en ramenant vers elle cet homme ? Il faut croire, elle ne voyait pas d'autres raisons. Alors, elle voulait s'accrocher à étudier ce don, elle ne voulait pas que départ de la maison n'ait servit à rien, elle voulait... Elle voulait être capable de faire sourire son entourage, le rendre heureux.
Comme ça, ses proches souriront toujours, toujours.
En se disant cela, elle serrait fort ses mains contre son cœur, peut être que ce titre de sorcière n'était pas si mal que ça, même si ce n'est pas un bon terme dans une école comme celle ci. Elle doit plus se voir comme... Comme une élève, d'une grande école, avec des gens très différents tout comme leur dons. Parfois elle les épie derrière un mur, les yeux brillant, parfois, elle bénit très fort cette école de lui permettre de réaliser son plus beau rêve: rendre heureux ceux qu'elle aime.
Mais qui la bénira elle ?
C'était au début de l'année de ses 16 ans, elle tenait entre ses mains l'origami fraichement déplié, ses yeux clignés, se fronçaient, se remplirent de nervosité. Elle hésita à le déchirer mais sa mère lui disait toujours de garder des preuves quoiqu'il arrive, alors elle le rangea dans une enveloppe, le rangeant parmi les autres lettres reçus de son père. Cherry fit les cent pas, crue au début à une mauvaise blague mais elle était trop bien faites pour être un simple canular, puis... Pourquoi elle ? Pourquoi ? Avait elle gêné cette personne ? Etait elle malheureuse ? Cherchait elle un divertissement quelconque ?
Le jour où elle ne pourrait plus jamais regarder quelqu'un dans les yeux la hanta, même si elle n'y arrive pas non plus en temps normal.
Que devait elle faire ? Peut être que demain, son ombre sera moquée, pointée du doigt et elle pourra juste faire une chose: se recroqueviller encore et encore jusqu'à devenir poussière, attendre la fin de ses battements de son cœur avec un seul vœu.
Que son don bénisse celui qui aura relevé son secret, après tout, il doit avoir ses raisons non...? « Crystal ~ » « Cherry, cherry, boom, boom ♥ » | • Age : 17 années ~
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Dernière édition par Cherry Sweeney le Mar 29 Nov - 2:34, édité 30 fois |
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