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 Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie

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Leif Karlstrøm
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Leif Karlstrøm

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MessageSujet: Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie   Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Icon_minitimeLun 20 Juin - 21:08

*
Londres, 2017
    bla

Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Scaled.php?server=26&filename=tumblrlaujjawxgk1qaox60
A kiss on the hand may be quite continental
But diamonds are a girl's best friend




Il y a un adage qui n'en est pas vraiment un, qui dit que les garçons aiment les blondes, mais les hommes préfèrent les brunes.
Ben voyons. Ce genre de proverbe-là semblait toujours avoir été inventé pour consoler la majorité de la population qui ne pouvait se pâmer d'avoir une couleur de cheveux un tant soit peu originale – comprendre que la plupart des femmes s'en tenaient à un châtain ou brun banal, et que le roux n'avait juste rien d'enviable. Mais quand bien même nous choisirions de nous en tenir à ces quasi-superstitions réconfortantes, on pouvait en déduire que Leif Karlstrøm, à ving-cinq ans à peu près, se situait dans cette tranche de personnes si gamines et si superficielles, mais qui au moins, avaient le mérite de ne pas être hypocrite comme tous ces hommes qui n'aimaient que leurs femmes. Ou qui ne jugeaient pas sur le physique, jamais. Ou sur la taille du bonnet et qui, une fois leur conquête en habit d'Eve, réalisait l'étendu du mensonge qu'était leur vie.

Alors, aussi ironique était-ce de le dire, pour une rare fois, Leif avait bien choisi de ne pas vivre dans le mensonge. Pas tout à fait. On avait toujours inventé des lois pour mettre sur un pied d'égalité les forts et les faibles devant la justice, mais il n'en avait jamais été de même pour la beauté, et dans notre pauvre monde médiatique, notre si beau monde accro à l'image, ce qui passait bien à l'écran passait avant toute chose. On était suffisamment réceptifs à ce qui était beau être volontairement aveugle à ce qui pouvait gâcher la vue – des corruptions, de la pollutions aux maigreurs effrayantes. Pour sa part, le jeune homme n'avait jamais eu la chance de compter la beauté, et la beauté seule, non pas le charme ou « équivalent féminin de l'hypocrise masculine », comme corde à son arc. Très tôt il lui avait parut logique, voire indispensable de l'avoir à son bras.

Scarlett H. Reems lui avait toujours parue être une des parfaites candidates à ce titre – plus ou moins convoité évidemment – bien que personne n'aurait pu en douter lorsqu'ils étaient tous les deux adolescents. Quelques fois vu ensembles pour leurs intérêts commun de tout ce qui brillait, mais plus pour celui du garçon pour les ELEM scintillantes, ils n'avaient pas pour autant les mêmes fréquentations ou quoi que ce soit qui puisse les relier l'un à l'autre aux yeux de leurs camarades. Personne n'aurait parié sur ce futur, et pourtant, on l'aurait annoncé à Leif quelques années plus tôt qu'il n'aurait pas eu la même réaction ;
Pourtant à l'époque déjà il ne savait rien d'elle de plus que ne le laissaient entendre ses jeans taille 36, ses chignons blonds et ses discours sans matière grasse – ou sans matière grise, selon les jours. En d'autres termes, c'était relativement tout ce que le brun désirait réellement savoir d'elle.

Quand à la sortie d'Aisling, conquérir Scarlett lui apparut comme une idée facile à la réalisation, ses plans nécessitèrent tout de même un certain acharnement professionnel. Ils se valaient, bien sûr, c'était bien la clé de la réussite ; il savait bien parler le langage de la petite fille pourrie tout aussi bien qu'elle maitrisait le dialecte du garçon superficiel, au fond, il étaient bien fait l'un pour l'autre. Mais ainsi, Leif savait bien qu'il ne pourrait pas décorer son appartement d'un tel agrément sans y mettre le prix fort. Offrir un restaurant à une adolescente avait toutes les chances de la rendre suffisamment heureuse pour éventuellement avoir un aperçu de ses dessous princesse Tam-Tam dans la soirée. Maintenant, le défi, bien que futile pourrait-on croire, lui avait paru assez pimenté pour qu'il se permettre de la garder en ligne de mire. Pour finalement y parvenir. Plus ou moins.

On pouvait au moins accorder à la demoiselle Reems qu'elle était une des plus belles choses que Leif ait réussi, au sens propre du terme. Maintenant que c'était fait, elle nécessitait un certain entretien – oui, c'était définitivement comme ça qu'il pouvait la voir, comme une plante verte hors de prix, tout à fait décorative et une plaie à conserver. À la différence que votre plante verte aurait le mérite de prendre racine là où vous daigneriez l'installer, et qu'elle n'irait pas voir ailleurs si quelqu'un avait la main plus verte.
On pouvait néanmoins la comprendre. L'ancien psychique n'était pas tout à fait le prototype du fiancé parfait : Plutôt handicapé du romantisme, assez occupé, humour plus ou moins étrange voire réduit, et pire, elle le dépassait quand elle chaussait ses Louboutins. De peu, heureusement, car on sait bien que peu de femmes aurait le courage de déchausser ces merveilles sous ce seul prétexte.

Alors pourquoi le lui demeurer ? Inutile de vous faire un dessin.
Dans ce couple, chacun semblait trouver son compte. Leif avait fini par assimiler le romantisme chez Scarlett comme la capacité à sortir sa carte bleue au bon moment, ce qu'il maitrisait plus que savoir quand ou non il fallait offrir des fleurs à une femme ou la prendre dans ses bras, elle devait s'accommoder des occupations de son homme en se livrant aux siennes, diverses et variées, et lui avait l'air de même apprécier qu'une femme de sa carrure le dépasse, pour accentuer le côté mannequin au bras d'un vieux riche.
Quand on vous disait qu'il n'avait pas grandi.
Jusque là, les deux cohabitaient avec facilité. Et puis, Leif aimait la blonde malgré tout à sa manière, ne rechignant pas à lui offrir quelques cadeaux si elle voulait bien les lui rendre (passons les détails). Il l'écoutait parler de tout et de rien sans broncher, aimer son bazar féminin qui envahissait son appartement, et le reste. À côté de ça, il était bien au courant de ce qu'on pouvait en toute logique penser : qu'elle était une entretenue – c'était vrai, en attendant qu'elle ne fasse vraiment mannequin ou quoi – qu'ils ne s'aimaient pas – ça, on ne savait pas vraiment – voire même que choisir une telle femme et un tel style de vie semblait dire que Leif cachait quelque chose – mais ça pas un mot dessus, disons.

Et les revoilà encore au bout de plus de trois ans de vie commune avec les mêmes petits conforts de vie qu'ils n'avaient pas encore l'intention de sacrifier ; Leif qui rentrait plutôt tard, Scarlett qui ne se levait toujours pas très tôt. Cette fois-ci, il la regardait dormir profondément, essayant de deviner ce qu'elle avait bien pu boire la veille ou ce qui se cachait sous la couette en tirant minutieusement dessus. Si ce n'était pas une preuve d'amour inconditionnel que de faire l'impasse sur une poitrine décente en choisissant Scarlie, alors il ne savait pas ce que c'était, bien que pour peu qu'il allonge encore la monnaie, elle risque de vouloir y remédier dans les mois ou années à venir ? S'il devait commencer à céder sur ce genre de choses, ceci dit, c'était carrément un devis qu'il devait signer.
Quand enfin il vit ses yeux bleus s'ouvrir, la première chose que le brun fit fut de rappeler son handicap émotionnel et/ou affectif, dans le cas où le lecteur serait déjà attendri par l'image de lui veillant sur sa dulcinée endormie.

▬ Tu ronfles un peu. C'est à cause de ton nez tu crois ?

C'était un peu comme un anti-climax oui.
Le brun replaça une mèche de cheveux clairs derrière l'oreille de la jeune femme, avant de la laisser se réveiller en toute beauté, comme il se devait après ce genre de nuit. Pendant qu'il cherchait une chemise, il lui précisa la présence d'un plateau déjeuner – le petit déjeuner en jour de congé chez les Karlstrøm-Reems atteignant approximativement les quatorze heures – sur lequel trônait une salade de fruits dont elle ne mangerait sans doutes pas tous les éléments, un cachet d'aspirine et un verre d'alcool un peu plus efficace en matière de cocktail contre la gueule de bois. Quel réveil. Et puis derrière, cachée derrière une tasse de café, une petite boite, encore un nouveau cadeau pour rendre la dure tache qu'était se lever un peu plus douce.
Pas encore tout à fait habillé, il se rassit près de l'amas de couverture.

▬ J'aime penser que j'assiste aux côtés les moins glamours du mannequinat.


C'était vrai. C'était souvent vrai. C'était au moins ça, l'avantage avec un couple comme le leur. Quand on ne se fait pas d'illusion sur l'autre, on a pas non plus à se cacher, à jouer de faux-fuyants et d'hypocrisie, on dit ce qu'on aime et ce qu'on aime pas, et finalement, on finissait par partager quelque chose pour de vrai dans un environnement qui paraissait si plastiquement faux. Ils avaient fini par s'assortir. C'était au moins ça. Peut-être assez pour que la boite sur le plateau ressemble étrangement à un écrin.

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Scarlett A. Reed
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MessageSujet: Re: Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie   Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Icon_minitimeMar 21 Juin - 3:00

Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Scarleif001 Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Scarleif002
_Clinging to not get sentimental, said she was going but she went still, likes her gentleman not to be gentle, was it a mecca dauber or a betting pencil?
Oh, the boy's a slag, the best you ever had.
▬ Tu ronfles un peu. C'est à cause de ton nez tu crois ?

Scarlett aurait sûrement pu, dans une situation comme celle-là, s'offusquer du manque de complaisance de l'homme, mépriser le plaisir vicieux qu'il prenait peut-être – ou sans doute – à appuyer là sur un des ses points sensibles, être profondément blessée par une remarque qui avait tout pour enfoncer son ego qui, je ne vous le cache pas, n'aimait pas tant être titillé. Elle aurait pu, en effet, se lever avec un air furieux, et aller s'enfermer dans la salle de bain, ou encore se redresser dans le lit afin d'être à même de le gifler, ou peut-être même répondre, affreusement vexée, par une remarque acerbe sur la taille de son compagnon.
Elle n'avait pas tant changé, depuis l'époque d'Aisling où elle aurait certainement réagi ainsi. Avec un autre, elle aurait même exécuté l'une des trois possibilités énoncées plus haut sans se poser de questions. Seulement, il était depuis lors arrivé quelque chose. Le temps, tout simplement.

Le temps en question n'était autre que trois petites années de sa vie, les dernières à s'être écoulées, et qui avaient été passé en la compagnie de Leif Karlstrøm. Il serait malaisé de les résumer ici en quelques mots, car comme la plupart des relations, celles ci avait eu des hauts et des bas – je ne vous apprends rien. Mais disons simplement qu'à force de vivre avec le jeune homme, Scarlett s'y était faite. Elle s'était faite à son comportement plutôt machiste, parfois curieux, mais qui néanmoins lui plaisait plutôt ; elle s'était faite à ses habitudes personnelles sans exiger qu'il en abandonne aucune ; elle s'était faite à ses remarques déplacées, qui lui avaient fait une ou deux fois se demander s'il était animé d'une certaine dose de stupidité en matière de relations humaines ou si tout cela n'était qu'une excuse pour balancer les pires énormités à certaines personnes, par exemple, elle. Mais à force, elle n'avait plus la force de s'en étonner, bien que ses commentaires ne lui causent bien évidemment pas à un immense plaisir. Comme quoi, on se fait à tout.
Elle s'était également faite à l'idée que cela n'allait pas durer. Tout du moins, c'était ce que sa conception de l'amour en général lui suggérait – et c'est bien connu, la date de péremption est de trois ans. Il lui semblait logique qu'un beau jour, il se lasse et que cela se termine un beau matin, certainement pas dans les larmes, mais avec quelques regrets. Il se pouvait même que ce soit elle qui y mette fin. Mais elle avait un tel besoin de stabilité financière et affective, lequel se faisait affreusement ressentir depuis son départ de l'école et son entrée dans la vie adulte qui lui avais vite parue insurmontable toute seule, qu'elle avait fini par se considérer comme quelqu'un de dépendant en tous points, et qu'il aurait été assez curieux qu'elle décide un beau jour de plaquer la sécurité que lui apportait sa relation avec Leif.
Elle n'était qu'après tout qu'une jeune fille de bonne famille, évidemment pourrie gatée, et de surcroit exempte de tout talents particulier dans une quelconque discipline sportive, culturelle, artistique ou scientifique. De ce fait, elle se révélait absolument inapte à la vie telle qu'elle était prônée par les féministes de sa génération et des précédentes : la femme active, travaillant pour monter des échelons, conciliant à ceci une vie privée surchargée, et le plus important, ne se reposant sur aucun homme pour tracer son chemin.
Scarlett, à vingt-quatre ans, était juste une jeune femme quelque peu pathétique.

Alors, bien sûr, plusieurs années plutôt, les choses ne prédestinaient pas une Scarlett Heather Reems plus âgée à un jour devenir la petit amie à long terme d'un Leif Vilhelm Karlstrøm adulte. Si vous aviez évoqué cette possibilité à plusieurs de leur connaissances communes, ou même à quelques élèves pris au hasard, voyant plus ou moins qui étaient les personnages, on aurait trouvé l'idée saugrenue. Ce n'était pas qu'ils étaient dans une profonde inimitié, non, mais ils n'avaient pas de relations développées, ni d'affinités nombreuses. S'il avait fallu choisir une personne issue de l'établissement pour finir avec l'un ou l'autre, le choix se serait définitivement porté sur des individus avec lesquelles ils partageaient respectivement des liens plus profonds. Réellement, on ne voyait pas ce que l'un pouvait aller faire avec l'autre.
Et bien.
Pourtant, cela était bel et bien arrivé.

Si vous vouliez savoir la vérité, Scar était assez flatté de pouvoir dire qu'elle était en couple avec Leif, en regard du fait qu'il avait été un garçon plutôt convoité du temps du lycée. Il n'était de plus ni laid ni idiot, et avait ce charme puissant et indéniable qu'on tout les sales types ; en grandissant, il avait gagné un aura d'homme puissant, ou tout du moins celui de quelqu'un qui ne tarderait pas à en devenir un, ce qui ne pouvait qu'avoir séduit la blondinette. Elle tirait par ailleurs une satisfaction grandissante en imaginant les Wolle, Weather, et autres jeunes filles à avoir autre fois été en pâmoison devant le brun, ainsi que toutes les autres femmes qu'il avait depuis croisé et peut-être eu des aventures avec, en savourant le fait qu'il était, selon les termes usuels, à elle. De là elle tirait un plaisir tout personnel qui ne vous étonnera pas venant, ne l'oublions pas, d'une garce d'un genre très répandu.
C'était également l'une des raisons pour lesquelles elle était persuadée qu'il n'était question que de mois avant que leur jolie petite histoire s'achève. Elles profitait donc du mieux qu'elle pouvait des avantages dus à son statut.

Ce n'était pas de l'amour. Cela n'en avait jamais été ; cela en avait cependant la forme, ainsi que la couleur, bien qu'un peu défraichie. Ils ne faisaient pas illusion devant des tiers, ni entre eux. Cela n'était pas non plus leur but. Il se trouvait qu'il y avait un certain confort à savoir que leur existence n'était pas régie par la passion. Elle aimait beaucoup Leif, elle aimait beaucoup l'existence qu'elle menait. Elle ne l'aimait pas, mais ce n'était qu'un détail plutôt futile. Elle aimait bien sortir le soir à son bras, elle aimait bien les cadeaux dont il la couvrait, elle aimait bien le luxe et les plaisirs de la vie conjugale. C'était un charmant petit cocon où chacun trouvait son compte.
La vérité, c'est que ce n'était pas une histoire d'amour mais bien une histoire d'intérêt. Une fois cela précisé, on pouvait dire que oui, ils étaient loin d'être malheureux ensemble.

Tout cela contribuera peut-être à vous expliquer pourquoi, quand elle émergea d'un sommeil un peu trop lourd pour apercevoir Leif penché sur elle, un mot charmant à la bouche dès le réveil, elle n'en fit pas une crise, ni une drame, ni quoi que ce soit de trop tapageur.
Elle se contenta d'afficher une petite moue gamine et de lever les yeux au ciel tandis qu'elle tirait le drap sur elle. Elle ne releva même pas et eu un petit soupir forcé, un petit air boudeur de passage. Elle le laissa cependant jouer l'espace d'une seconde avec ses cheveux, avant de le regarder s'éloigner de l'autre côté de la chambre. L'horloge indiquait un début d'après-midi.

Après un étirement le plus gracieux possible, elle se frotta les yeux, sa couverture glissante sur sa nuisette en dentelle blanche, les cheveux encore ébouriffés qu'elle remis en arrière après y avoir mimé des doigts quelques coups de brosse rapide. Elle tourna la tête et s'attarda à la vue du miroir en pied accroché au mur, accordant un regard grave et pensif à son reflet.
Il était très bien, son nez.
Son agent lui disait même que c'était toute sa chance, ce côté particulier, tout comme il présentait sa petite taille comme n'étant bien sûr qu'un atout pour se démarquer – elle au moins n'était pas géante, perchée sur des stillettos. Certes, elle dépassait son compagnon, mais de peu. Elle se persuadait elle-même que de toute façon, rien n'était joué pour sa carrière, pour l'instant. Elle trainait un peu, mais elle avait d'autres priorités. Néanmoins, elle pensait de temps en temps, un peu nerveusement, à s'y mettre avec sérieux, afin de préparer l'éventuel jour où elle se ferait larguer.
Il était très bien, son nez.

Elle se leva à petits pas et se rassit sur le devant du lit, face au plateau, encore mal réveillée, sûrement cernée et la mine peu attrayante, – elle se le figurait bien. L'air amusé du brun quand il se retourna et s'assit à ses côtés le lui confirma, mais sans doute moins que la réplique qui suivit.

▬ J'aime penser que j'assiste aux côtés les moins glamours du mannequinat.

Elle haussa les sourcils, et eu un petit sourire lassé, tout en se montrant un poil vexée, ce qu'il attendait probablement en la taquinant ainsi – mais elle avait l'habitude. Et ce n'était pas non plus comme si ils vivaient dans une idylle rose et romancée.
Oui, ce qu'il y avait de rafraichissant entre eux, c'était de ne pas avoir besoin de mentir tant que ça. C'était curieux, venant d'eux deux. Disons qu'ils savaient depuis le début à quoi ils s'engageaient l'un avec l'autre, et n'avaient pas jugé bon de s'attarder sur les usages hypocrites des amants qui ne se connaissent pas encore, ou sur les badinages forcés entre deux êtres désireux de débuter un semblant de relation. Il était clair dans les esprits que les considérations qui les unissaient étaient bassement matérielles.

▬ Au moins, tu y assistes, c'est déjà ça.

Avec un air quelque peu désabusé, elle pris place sur la table éclairée par le froid et rare soleil de Londres, et picora une fraise avant d'avaler son verre d'un coup. Elle se saisit du cachet avec lequel elle joua un instant.

Elle aimait bien se réveiller avec quelqu'un. C'était agréable, tout comme la sensation d'avoir des droits sur une personne, de pouvoir se l'approprier en partie. Elle aimait bien ça.
Après tout, peut-être était-ce de l'amour, qu'en savait-elle ? Elle n'avait jamais expérimenté la chose avec profondeur. Sans doute. Elle n'aurait pas imaginé que l'amour aurait cet arrière-goût sarcastique, mais ce n'était pas du tout désagréable dans l'ensemble. De ce qu'elle vivait, il y avait du pour et du contre.
Mais oui, tout comptes faits, peut-être bien qu'à force, des sentiments avaient jailli d'un échange au tout début intéressé. Oh, ils n'étaient pas forts ni irrévocables, mais ils étaient néanmoins là, et pour quelqu'un ayant toujours eu du mal à s'attacher sincèrement, c'était déjà pas mal. Il y a un début à tout, comme on dit.

▬ On fait quelque chose, ce soir ? On sort ? Il y a une exposition, un diner, une invitation ? Je déteste les dimanches soirs, c'est déprimant. Elle se saisit d'un carré d'agrume qu'elle mâchonna, plus ou moins pensive – elle ne pensait pas vraiment, surtout pas le matin. Elle bailla. Je peux te prendre de ton café ?

Elle agrippa la tasse et s'en servit une gorgée brûlante, chassant le mal de tête d'un comprimé. Puis elle se cala contre les coussins, le breuvage chaud toujours entre les mains. Elle arrêta soudain son regard, perplexe, en remarquant la boite à côté du saladier. Elle le fixa d'un air interrogateur.
Peut-être bien que c'était de l'amour. Les probabilités étaient faibles, la statistique était contre eux. Peut-être que ce n'en était en définitive pas vraiment.
Ils s'en contenteraient.
__You used to get it in your fishnets, now you only get it in your night dress, discarded all the naughty nights for niceness, landed in a very common crisis.
The boy's a slag, the best you ever had is just a memory and those dreams, not as daft as they seem, my love, when you dream them up.
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Leif Karlstrøm
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MessageSujet: Re: Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie   Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Icon_minitimeSam 13 Aoû - 20:06

Je m'excuse vraiment pour la qualité, et te promets que le prochain post sera mieux.
Also, les paroles toussetousseparcoeurtousse risquent d'être fortement approximatives.

    bla


Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Scaled.php?server=808&filename=tumblrlnr7i2dv8f1qdmwn4

Oh I swear there's something when she's pumpin, asking for a praise
or does she want me to carry her home now ? So does whe want me to buy her things ? On my house, on my job, on my loot, shoes, my shirt, my crew, my mind, my father's last name ?




▬ Je ne pensais pas que tu avais encore la notion des jours de la semaine. Si tu es toujours en forme, toi, je trouverai bien quelque chose.

À l'entendre, lui n'avait pas l'air si en forme. Car la nuit dernière, Scarlett avait bu, et Leif aussi. Assez pour faire croire qu'il était saoul.
On vous l'avez précédemment dit, aucun des deux n'avait décidé d'abandonner son confort pour l'autre, et leur couple-même en était une prolongation. Un arrangement, comme les mariages à l'ancienne, en pire ; faites du neuf avec du vieux.
Ces soirées, tous les deux les aimaient bien. Elles commençaient avec un gin tonic, avec deux rondelles de citron, caprice acide de principe, et un whisky on the rock, le but étant de ne pas pouvoir énumérer le reste des verres qui suivraient. Un peu de danse, des carrés privés, quelques rires qui s'égaraient, et puis on finissait par rentrer en soutenant ou se faisant soutenir par son partenaire pour rentrer gentiment se coucher.
Ce soir-là, ce serait 224 Westminster Bridge Road, leur adresse, pour Scarlett, et 18 Old Brompton Park pour Leif, qui ne ressemblait pas vraiment à la leur. Non, la soirée ne s'était finie que tardivement dans les bras de la blonde, pour n'y avoir pas commencé, dans un premier lieu.

Vous n'avez qu'à demander aux gens heureux quel est leur secret pour être des gens heureux, dans leur petit couple heureux. Ceux qui le sont et auxquels on ne croit pas, mais qu'on a envie de suivre quand même ; ceux qui ont un chien, une petite allée, deux enfants, une tête de blond sur les photographies et un sourire à en faire pâlir celles des bals de promo. C'était quoi, c'est quoi votre secret, vous ? Noces de diamant, de platine, c'est quoi votre secret pour en être arrivé là sans être passé à autre chose ?
Est-ce que vous aimeriez voir que votre amant peut encore vous réserver des surprises ? Ou préfèreriez vous constater que comme Leif, il avait déjà commencé à être le même que celui qu'il était, et qu'il risquait d'être pendant encore quelques temps ? Noces de tocs, de strass, c'était plus eux. C'était joli, à première vue, mais c'était sans surprise aussi, pas d'étonnement sur la qualité de la marchandise. Ça valait ce que ça valait, et ça se cassait au premier accroc, mais ça pouvait tromper les gens assez longtemps pour peu qu'on joue un peu le jeu.
L'écrin sur le plateau-déjeuner de la princesse valait bien votre salaire annuel, mais avait un écho de camelote. La nuit dernière, Leif avait déconné, c'était un fait, mais s'il sortait la grande artillerie c'était que plus que jamais, il avait besoin de cette poudre aux yeux, car il comptait bien continuer.

D'ailleurs, c'était plus que facile de le deviner. Ils s'étaient bien trouvés pour leur légèreté, tous les deux ; la sienne était un peu différente. Avant, on avait l'habitude d'appeler ça des jeux, de valser avec quiconque, comme ça, quand ils étaient encore au lycée. C'était toujours des jeux, quand on avait encore l'âge de jouer comme à l'époque. Mais maintenant, comment ça pouvait s'appeler, ce genre de choses ? C'était un niveau au dessus. Cet anneau qui se cachait dans son petit étau de velours était plus dangereux qu'il n'y paraît, il sous-entendait bien plus qu'une fête de plus, des présents une pièce montée, et plein d'invités. C'était une promesse d'une décision à prendre, et celle qui ne serait plus celle d'une enfant ; elle risquait d'avoir à grandir abruptement quand lui, oh lui, semblait avançait si lentement qu'on aurait pu dire qu'il reculait.
Mais après tout Scarlett, il était vrai que maintenant elle était adulte, même si elle faisait cette même moue matinale lorsqu'on l'appelait madame dans la queue des magasins, alors il était temps pour un petit bilan, peut-être. Au fond, elle avait tout ce qu'elle avait toujours voulu ; des sorties, une vie d'éternelle adolescente et la possibilité d'être assez couverte pour pouvoir se jeter dans le mannequinat sans filet de secours. Quitte à réagir en responsable, aussi rébarbatif et écœurant que ce mot puisse être, s'engager devant la loi, c'était une promesse de ne pas être laissée au hasard, abandonnée n'importe où et n'importe quand sans parachute doré. Qu'importe que son futur mari flâne de droite à gauche, elle pourrait toujours obtenir quelque chose pour retomber sur ses pas quand ils en viendraient à prendre des chemins différents, ce qui paraissait apparemment si inévitable pour la jeune fille.
On pouvait parler d'attachement, alors, ou penser que Leif avait vraiment besoin d'elle pour prendre ce risque pour la garder.

Alors que demander de plus ? Tu avais tout ce que tu avais pu espérer, Scarlett, et plus encore. Tu avais ces petits plaisirs superficiels, ton petit paradis de midinette, rien que tu n'aurais pu vouloir changer. Et le brun le savait plus que tout, il prévoyait bien les besoins de sa chère et tendre, quand lui se réservait le droit d'être relativement surprenant en un point ; c'était quand tout coulait depuis trois ans, quand on pensait qu'il avait pu se calmer peut-être, qu'il ressortait avec le coup le plus tordu au réveil, qu'il vous attaquait quand vous vous y attendiez le moins. Mais parce que le calme, ça faisait peur. Scarlett pouvait comprendre ça, peut-être, et le comprendre par la même occasion – si ce n'était pas la chose la plus difficile à demander au monde, comble pour un couple.

Face au miroir à inspecter sa mine matinale, Leif avait fini de prononcer sa réponse depuis quelques secondes déjà sans entendre la blonde rétorquer, et en vint à la conclusion qu'elle devait avoir découvert son petit présent. Un coup d'œil dans le reflet de la pièce pour vérifier ses présomptions, puis il se retourna, sans pour autant s'approcher d'elle, s'appuyant au contraire contre la paroi. Pas de genou au sol, rien, pas de demande du prince à la princesse. Quelque chose de bien dans les règles, on aurait dit, comme s'il avait caché les papiers à signer sous le jus de fruits multivitaminé.
Il croisa les bras, et attendit qu'elle se décide à ouvrir l'écrin.

▬ Ça devrait être ça pour la taille, si le modèle ne te plaît pas. Un sourire. Si le modèle ne te plaît pas, je sais que tu me le diras assez vite.

Et toi, ton modèle, on peut le changer, Leif ? À quelle taille pourrais-tu réellement t'ajuster ?

▬ Enfin. Tu sais que je ne suis pas très doué pour ça.

C'était un euphémisme. On peinait à y voir le moindre effort, à vrai dire ; cela pouvait être aussi bien être un manque de volonté comme un effet de sa froideur si répressible, mais le résultat en restait le même. Pas de musique de fond, même les vernissages ennuyeux que sa fiancée avait en horreur mais qui lui demeuraient de temps à autre une obligation avaient quelque chose de plus excitant.
Il n'avait aucune intention de lui cacher ses tribulations de la veille et ses véritables intentions. Il les lui dirait, un jour ; cette demande n'était pas anodine, c'était une véritable attentat d'enjeux. C'était le moment de lui faire choisir entre ce confort et tout perdre, tout en sachant ce qui était en jeu, et que ce serait plus que quelques pétasses dont il n'avait cure, mais parfois des personnes qu'il avait intérêt à cacher, ce qu'il ferait grâce à elle. Et si ce n'était pas elle, si c'était non, alors cela pouvait en être une autre, peu importe l'affection qu'il pouvait lui porter.
Voilà tout ce que cela pouvait sous-entendre.

Mais tu as le droit de vouloir plus, Scar. Tu as le droit, tu as tous les droits, tu peux vouloir plus, avoir envie de plus, aujourd'hui. Tu peux être Scarlett Heather Reems, la petite pourrie, la petite gâtée, la grande qui décide que rien ne suffit jamais, tu peux pousser un de ces caprices qu'on te connaissait si bien.


So I pray something she ain't be bluffing rubbin' up on me
Well, does she want me to make a vow ? Does she want me to make it now ?


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Scarlett A. Reed
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It's a kind of magic.
Age du personnage : 17 ans.
Nationalité: Américano-britannique. (MARYSUE)
Relationship:

Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Vide
MessageSujet: Re: Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie   Cause that girl's got expensive taste ♕ Scarlie Icon_minitimeJeu 26 Juil - 22:17

__« Au départ de l’action, on était pas comme ça. » Là je dis : « Serait-ce la religion qui nous a cloués là ? » Là je dis : « Faudrait p’t’être essayer de revoir nos copies ; ne plus se mélanger ailleurs que dans un lit. »
__« Mais toi tu crois que la vie, c’est comme ça d’attente ? » Elle me dit : « Mais toi tu crois qu’une fille, c’est fait pour faire la plante ? » Elle me dit : « Est-ce que tu penses vraiment qu’on vient de la même planète ? Est-ce que tu penses vraiment c’que tu dis dans ta tête ? »
Je ne sais pas si j’ai rêvé de me marier.
J’ai déjà rêvé d’être une princesse de conte de fées, donc d’épouser le prince, mais ça va avec, et je crois que j’étais plus intéressée par le château et les robes. Personne ne peut rêver d’un prince qui a à peine un nom et une coiffure de playmobil. J’ai rêvé de vivre dans un ranch avec plein de poneys et un chien que j’aurais appelé Brave. J’ai rêvé qu’on nous offrait une croisière à vie avec mon frère et mon père et que j’apprenais à parler avec les dauphins. Je rêvais aussi de devenir miss Amérique, ou de recevoir un Oscar, et je m’entrainais à faire mon discours de remerciement devant le miroir de la salle de bain. Je ne crois pas que j’ai rêvé de me marier, parce que vous pouvez être sûre d’une chose, je n’ai jamais rêvé de ressembler à ma mère. Par contre, j’ai déjà rêvé d’avoir un enfant, mais quand je rêvais à ça, je l’imaginais toujours arriver tout fait dans un lit blanc avec à peine du duvet et des plumes autour de lui. Maintenant, ça ne me plait plus du tout.

Hier midi, j’ai pris les raviolis de courgette en entrée, puis le saumon fumé aux épices et en dessert le carpaccio de pamplemousse et de mangue. Les assiettes étaient grandes, rondes et les portions minuscules. Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder tout le vide autour de mon plat, comme on contemple l’eau de la piscine du haut du grand plongeoir, avant de sauter — avant de manger. Je suis descendue du plongeoir par l’échelle.
Hier après-midi, je suis allée acheter des chaussures Miu Miu, roses avec des lisérées dorés et trois fois la taille de mon pied. Importables. Irrésistibles.
Hier soir, je suis sortie avec des gens et j’ai bu quelques verres, dansé un peu.
Hier minuit, ou après minuit — ou beaucoup après minuit — je suis retournée à la maison et j’ai trouvé le chemin de mon lit.
Maintenant je suis là, je suis toujours sur mon lit, nous sommes un beau matin ou un beau début d’après-midi, et je suis toute seule devant une boîte qui est vraiment une toute, toute petite boîte. Je la tiens entre mes mains ; mes mains d’ailleurs, sont de toutes, toutes petites mains, mais la boîte, la boîte est encore plus petite. Je ne l’ai pas ouverte. Je sais ce qu’il y a dedans, ou plutôt je pense savoir, ou plutôt je pense que je pense savoir parce que je ne veux pas penser qu’il ne peut y avoir qu’une seule chose dedans. Je suis toute seule devant cette toute petite boîte. Avec pénibilité, mes doigts ouvrent l’écrin, et j’en sors une toute petite bague, mais alors là vraiment très très toute petite, à peine plus grande que mon ongle de pouce. Très très jolie, alors ça, très jolie. Et je m’y connais, en pierres précieuses. (Je suis une pierre précieuse. Je ne dis même pas ça pour me vanter.)
Bien sûr, je ne suis pas vraiment toute seule, il y a Leif à l’autre bout du lit. Mais là, ce n’est pas lui qui va pouvoir m’aider, dans le cas présent. Je suis donc toute seule avec mes ongles de pouce et cette bague à peine plus grande. Pour tout vous dire, je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas vraiment si j’exulte de joie, ou si je suis pétrifiée. D’un côté, une bague, pour une femme, c’est quand elle a gagné. Je dois avoir gagné, donc, face à toute les autres qui auraient pu être sur ce lit et recevoir cette bague. Quelque part, c’est comme si on me donnait le gros lot d’un jeu télévisé et je ne peux pas m’empêcher de ressentir une très très grande excitation entre mes poumons et l’estomac — mon diaphragme. D’un autre côté, c’est vraiment dégueulasse de me faire ça à moi. C’est vrai, je suis à peine capable de prendre une décision toute seule, alors un truc comme ça, c’est lâche, et c’est vicieux. J’ai l’impression d’être une souris de laboratoire qui doit choisir entre deux chemins d’un labyrinthe, le fromage et la mort au rat. On a pas idée de me mettre devant un choix pareil en aussi peu de temps. Mon cerveau n’a jamais eu à réfléchir aussi vite.
Parce que oui, et si je disais non ?
Déjà, j’aurais l’air conne. Je suis peut-être pas très lucide mais je sais quand j’ai l’air vraiment conne, et ce serait le cas. Mais si je dis non, ça me donne encore longtemps avant de devoir répondre à des questions aussi compliquées. Ça me force à quitter cette maison et aller mendier chez mon père, oui, mais bon. Ce sera moins pratique.
Mais si je dis oui. Si je dis oui, ce sera plus compliqué. Il faudra le dire aux gens, il y aura plein de gens qui viendront ; les gens, quand ils sont trop, me donnent mal à la tête. Il faudra peut-être changer deux ou trois choses, essayer d’être plus profonde, un peu moins frivole, plus attentive.
Il faut que je me dise bien, aussi, que si je dis oui, ça débouchera sur quelque chose de réel. Il faut que je m’imagine dans quelques mois — deux, trois ? six ? — à une cérémonie, avec une robe blanche, il ne faudra pas que je sois trop bronzée parce qu’avec le blanc ça fait vulgaire, Leif en costume, ça j’aime bien, je l’ai toujours trouvé très séduisant en costume, toute ma famille, même ma mère et ses cheveux dégueulasses, mes amis, des gens que je connais et qui ne sont pas mes amis, des gens que je ne connais pas, un ou deux photographe, peut-être de la musique ringarde, et une pièce montée — ça me donne le vertige d’imaginer une miniature de moi sur une pièce montée, j’ai toujours eu le vertige — pleine de sucre et de glaçage et de sucre glace, un prêtre sans doute, des phrases d’usages, et il faudra dire oui. Si je dis oui maintenant, il faut que je sois prête à dire oui à tout un tas de chose.
Si je dis non, je dis non aussi à tout un tas de choses ; non aux gens qui pensent qu’on m’achète avec des cailloux, non à lui qui pense que je suis une petite fille gentille et stupide, non au fait que tout doive toujours s’écrire sur des états civils pour que la terre tourne.
Mais ça reste moi qui dis oui ou non, c’est toujours moi, au final.
J’essaye la bague sur mon annulaire, pour voir quand même, pour voir ce que ça fait. Elle est un peu grande. Elle est toute petite, mais elle est un peu trop grande pour mon doigt. C’est une histoire très simple, mais tout de même, je me sens encore un peu trop petite pour ça.

C’est faux de dire que je n’aime pas Leif ; quand je pense à lui, j’ai quand même un pincement au niveau du diaphragme que tous les garçons ne me font pas. Simplement, je ne pense pas être amoureuse. Mais je ne crois pas, non, que ce soit grave, et je ne crois pas que je serai la première, si je dis oui, et que je ne suis pas amoureuse de lui. Le monde s’en remettra. Les tours jumelles ne retomberont pas.
Mais ce n’est pas parce que je ne l’aime pas comme cela veut dire que je n’en serais pas capable un jour, à force de grandir, d’être plus mûre, d’être plus femme, et moins gamine. Ça ne veut pas non plus dire que je serai un jour capable d’aimer quelqu’un d’autre avec ce véritable amour dont on parle tout le temps. Si je me marie, si je ne me marie pas, ça ne voudra pas non plus dire tellement de choses.

▬ Elle est trop grande, ta bague.

Moi je ne crois pas avoir jamais rêvé de me marier. Mais, je ne suis pas devenue une princesse de conte de fée ou miss Amérique, je n’ai pas remporté un Oscar ou une croisière à vie, et je ne vis pas non plus dans un ranch avec pleins de poneys et un chien appelé Brave. À partir de là, on peut conclure que la vie est pleine de surprise. Je n’ai pas très envie qu’on m’appelle Madame ou d’envoyer des faireparts, mais j’ai véritablement envie de pouvoir dire que quelqu’un m’attends quelque part, qu’un être humain est entièrement attaché à ma vie à moi. Je n’ai pas envie de finir vieille et seule, et si ça, ça veut dire être la femme de Leif Karlstrøm, ça ne me dérange pas du tout. Après tout, peut-être que c’est ma façon à moi d’être amoureuse.

▬ Je voudrais que tu me promettes qu’il n’y aura pas de miniature de nous sur une pièce montée, dis-je d’une toute petite voix en regardant la toute petite bague trop grande briller sur mon doigt, avant d’ajouter : Et je voudrais des fleurs blanches et rouges. Pas d’autres couleurs. Plein de blanches, et quelques rouges. Sinon, tout me va.



__« J’voudrais qu’on réfléchisse, avant de m’démonter. » Là je dis : « J’crois pas que les hommes soient faits pour l’exclusivité. » Là je dis : « Cette histoire de mariage vous a bien arrangées. On vous en a fait voir, le ciel vous a vengées. »
__« Faudrait faire attention, fais bien gaffe où tu vas », elle me dit, « changer de position, juste avant les dégâts. » Elle me dit : « T’es peut-être un connard mais moi j’te trouve gentil. J’aimerais bien te voir ailleurs que dans un lit. »

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