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 We could have had it all ▬ Adriel

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Clyde A. Buckley
ADMIN | Just a curse. Have a nice day.
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Clyde A. Buckley

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It's a kind of magic.
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We could have had it all ▬ Adriel Vide
MessageSujet: We could have had it all ▬ Adriel   We could have had it all ▬ Adriel Icon_minitimeJeu 22 Sep - 23:35

Telling me to go,
But hands beg me to stay.
C’est quand même moche, la pluie. Ca l’a toujours été, tu sais pas pourquoi tu t’en préoccupe encore. T’as toujours connu que ça, la pluie glacée et perpétuelle de l’Irlande, quand c’est pas le vent qui s’engouffre dans tes cheveux en bataille, qui balance la poussière dans tes yeux et te fais avancer à tâtons. Bonnie, tu l’as rencontrée une belle journée froide. Le soleil était haut dans le ciel, y’avait pas un nuage, et pourtant, le gèle s’insinuait dans tes os frêles. Sa main était chaude, elle t’avait réchauffée, avant que tu sombres. Quand tu y repense, c’était aussi froid que les eaux glacées qui entourent le bateau SPE. Ca t’avait saisi jusqu’à la moelle, ça t’avait engourdit et puis tu t’étais évanouis, comme ça. Comme quand tu avais pris sa main si chaude.

Pour lui, c’était un jour putain de pluvieux. T’avais beaucoup ragé, parce que l’air était lourd, étouffant. Ca donnait la gerbe, tellement il faisait chaud. Cette chaleur électrisante, pas cette chaleur que tu apprécies, les rayons du soleil qui caressent ta peau, qui te font profiter des petites choses de la vie. Non, plutôt celle diffuse et langoureuse d’un four, quelque chose qui chauffe mais qui réchauffe pas, qui donne pas envie. T’a juste envie de mourir de froid plutôt que de subir ça, ce truc qui te prend à la gorge, qui t’empêche de respirer, y’a des relents dans l’air, des miasmes pourris et puis sa main tendue, avec un air arrogant et tu te souviens qu’elle était glacée. Comme ses yeux, comme sa voix, comme son sourire, et comme tout ce qui sera entre vous.

Putain c’est quand même vachement moche la pluie. Tu la regarde depuis ta fenêtre, à l’abri, au chaud. T’as envie d’un beau feu de cheminée, d’elle dans tes bras, chocolat chaud en main. Une peinture à l’eau de rose, mais tu t’en fous, t’a besoin de sa chaleur. Dans ta main une tasse de café, il est quoi, dix-neuf heures ? Il fait nuit noire et avec le voile d’eau, impossible de voir plus que son maigre reflet dans la vitre qui s’enfonce dans les ténèbres. On t’appelle au loin et tu t’en branles. Tu réponds pas, tu réponds pas à ton portable, tu ne réponds à personne. T’essaie vaguement de te souvenir de ce qui s’est passée. Comment t’a pu te retrouver là, seul, comme un con sur ce foutu bateau. Comment t’a pu croire ces foutus fantôme de cette peur qui te bouffe la vie, comment t’as pu croire qu’il viendrait te voir.

Pas qu’il en rien à foutre de vous, ça a jamais été le cas, ça se saurait, après tout. Juste que c’est pas comme ça que ça marche. Parfois vous vous engueulez, et le monde s’écroule, le monde croit que c’est pour de vrai, que la tension est réelle, que vous allez vous sauter à la gorge, vous l’arrachez mutuellement et savourer d’un sourire cette victoire sanglante. Mais vous vous savez. Parfois vous vous asseyez et vous observez le monde, vous entendez deux trois conversations, voyez deux trois choses, et un regard complice. Parfois vous vous retrouvez seuls, vous ne comprenez pas trop ce qui se passe, y’a ces gestes déplacés, ces gestes intimes, que vous ne comprenez pas.

Il t’a planté là-bas comme un con, il s’est barré en s’excusant, il t’a laissé dans cette foutue clairière, avec ta couronne de fleur, seul sacrement royal que tu auras jamais, avec des excuses que t’as jamais compris. Il t’a planté là-bas, fantôme de baiser et d’étreinte encore sur son corps, parfum trop cher sur ses vêtements. T’avais les yeux ouverts et la bouche fermée. Puis t’a fait l’inverse, fallait reprendre son souffle et reprendre sa vie comme si ça n’avait pas eu lieu. Tu repenses à ça, t’as envie de gerber, ça aurait dû durer pour toujours. Mais tout à foiré, comme d’hab. Vous êtes pas fait pour que tout soit normal, tout propre. Vous êtes faits pour vous perturber.

T’en a t’as claque de mater la pluie, et on café est dégueulasse en plus. Tu prends ton manteau dont tu relèves le col, t’enfiles tes gants noirs et tu décides d’aller l’affronter. Tu ne sais pas trop pourquoi, t’auras l’air bien con seul là-bas. C’est au bonheur de la chance, Aisling c’est trop grand. Tu t’es paumé comme un con, la chaleur moite t’étouffe à nouveau, comme ce grand décor de film désert. T’as tourné à droite et tu t’es retrouvé là, t’aurais pas dû. Un jour Queen t’as dit comment t’en sortir, un jour elle t’a donné les réponses, mais tu te souviens plus. Putain de merde. T’es paumé là, comme t’es paumé encore un peu plus dans ta poitrine.

Il est pas venu te voir, il parait. Tu l’esquive, parce que tu veux pas lui rendre de compte. Tu l’esquive car tu veux plus assumer ce que tu sais, ce qu’il s’est passé, ce qu’il se passe. Tu l’esquive car tu sais qu’il va te bouffer, et sans doute que toi aussi. Pourtant à ce moment-là, t’aimerais bien que ce soit sa main qui se tendent pour te guider.

Your lips say that love
You eyes says that you hate.
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http://socialsuicidebytruth.wordpress.com/
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Adriel Stratford
We could have had it all ▬ Adriel Rangspepa
Adriel Stratford

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MessageSujet: Re: We could have had it all ▬ Adriel   We could have had it all ▬ Adriel Icon_minitimeMer 28 Sep - 9:21


I hate to be denied
How you hurt my pride, I feel pushed aside.


Ça n'aurait pas du se passer comme ça.

Adriel glissa une main sur la poignée. Il frissonna au contact froid, désagréable du métal contre sa peau. Il étouffa un juron, maugréa entre ses dents. Tu n'es qu'un connard, Clyde.

Adriel n'y avait pas cru, au début. Il avait pensé que ça n'était qu'une rumeur glauque, des bêtises chuchotées au détour d'un couloir. Ça ne lui ressemblait pas. Clyde n'était pas idiot, pas plus que suicidaire. Il était trop intelligent, trop lâche aussi, sûrement, pour sacrifier sa vie. Il aimait trop son rôle de martyr pour passer à l'acte. Il aurait du savoir qu'une chute de la proue n'aurait rien résolu. Ça n'était pas même un signe de courage. Non, juste un geste puéril. Immature. Complètement irréfléchi, et stupide. Un mouvement de petit con.
On te reconnaît bien là, Buckley.

« Tu comptais prouver quoi en sautant hein, Clyde ? Que t'étais le roi des connards ? T'étais pas obligé, tu sais. On le savait déjà. »

Les doigts d'Adriel lâchèrent la poignée ; effleurèrent le bois de la porte.
D'un élan d'égoïsme, Adriel lui en avait voulu. Profondément. Terriblement. Désespérément. Ce saut avait comme brisé leur serment. Il lui avait dit, il lui avait juré qu'il ne le lâcherait pas. Mais, il s'était laissé tomber. Il avait été prêt à l'abandonner, le laisser derrière ; l'oublier. La clairière, au fond, ça n'avait été que des paroles en l'air, un souffle chaud sur sa joue, une ébauche de baiser, un reste de caresses. Disparus, envolés. Des conneries.

Le front d'Adriel heurta la porte.
Il n'avait jamais prétendu que ce serait simple, parfait. Il ne lui avait jamais promis une jolie amitié, tendre, facile, polie. C'était cette saloperie ou rien. Clyde le savait. Entre eux, ça ne serait jamais beau, aisé et doux. C'était violent, douloureux, ineffable. Ils ne pourraient jamais donner un nom à ce qui les liait. Ça n'en avait pas, n'en aurait jamais.
Ça n'était pas parfait, mais c'était tout ce qu'avait Adriel. Tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il pouvait donner. Buckley avait son fidèle Perceval pour s'offrir un semblant de belle amitié, pour remédier aux lacunes de sa sulfureuse relation avec Stratford ; il avait Aelys aussi, pour panser les plaies de son petit coeur meurtri.
Adriel lui, n'avait que Clyde. Il ne voulait que lui.

Clyde avait été prêt à lui retirer ça ; cette amitié un peu ratée que Adriel ne pouvait s'empêcher de chérir. Le brun avait Aelys ; leur bonheur fragile, mais vivace. Et pourtant, Clyde n'avait pas hésité à tenter d'arracher au monde la seule chose qui comptait pour la rousse et le blond. Sa vie.
Quel petit salaud d'égoïste.

Adriel se redressa. Il contempla un moment la porte close de l'infirmerie, il hésita, se mordit la lèvre, et disparut.
Tout le long de la convalescence de Clyde, il n'eut jamais la force d'appuyer sur la poignée.


Assis dans un coin du bateau Pirate, malgré son expression de profonde indifférence, il écoutait pourtant avec avidité les bribes de conversation que Lys échangeait avec d'autres élèves. « ...ouioui, il va mieux », « l'infirmière est confiante, il pourra sortir bientôt ». La certitude que Clyde se portait bien ; c'était tout ce dont Adriel avait besoin. Le poids qui écrasait sa poitrine s'allégea. Stratford ne se rendit jamais à l'infirmerie. Il n'était pas sûr de supporter la vision du brun alité. Il n'était pas sûr de savoir quoi dire, quoi faire, quoi penser. De plus, de nombreuses personnes s'étaient déjà rendues au chevet du souffrant, Adriel ne désirait pas ajouter son nom à la liste. De toute façon, le convalescent n'avait sans doute pas remarqué son absence. C'était sans doute mieux ainsi.

Mais inconsciemment, c'était sa petite vengeance ; sa façon à lui de punir Clyde. Comme pour lui montrer ce qu'il pensait de son attitude. C'était comme lui cracher au visage un « tu vois ce que ça fait de se faire lâcher, connard ».

Qu'il était risible le petit Stratford.
L'attitude de Adriel était sans doute aussi pathétique que celle de Clyde avant lui.

Adriel leva les yeux, et s'approcha de la fenêtre. Il regarda par le carreau, ne distingua que son vague reflet dans la nuit noire. La pluie s'abattait avec rage contre le toit. Il enfila son par-dessus en trench, eut une pensée pour Clyde et se téléporta.

Il ne comprit pas de suite où il se trouvait. Il demeura quelques instants sans bouger, déboussolé. Il n'apprécia pas le contact gelé de la pluie sur son visage, et l'obscurité quasi-totale qui l'entourait. Qu'est-ce que Clyde irait foutre dans le parc en pleine nuit par un temps pareil ?
Il finit pas distinguer sa silhouette tout près. Le pouls de Adriel frappa brutalement contre ses tempes. C'était la première fois qu'ils se croisaient depuis l'accident.

Hého, le suicidaire. On va peut être éviter de remettre ça, non ?

Malgré l'ironie mordante du ton, Adriel sourit. Il n'est pas sûr que Clyde puisse le voir dans l'obscurité, mais son sourire était amusé, presque doux. Au-delà du reproche grossier mais sincère de sa remarque, le sarcasme n'était là que pour camoufler une imperceptible inquiétude. Une façon de dire Putain tu m'as déjà foutu les boules une fois mec, me refais pas ça.

Adriel passa la main dans ses cheveux humides, tandis qu'il continuait à pleuvoir fort. Sans attendre une quelconque réponse, il attrapa Clyde par le poignet, et l'attira vers une petite alcôve aménagée dans le feuillage de la haie, un peu plus loin sur leur gauche. Dès qu'ils furent à l'abri, le gallois mit quelques secondes avant de relâcher son étreinte de la main de l'irlandais ; attouchement qui lui rappela soudainement un certain après-midi, dans une certaine clairière. Il ne savait pas trop ce qu'il c'était passé ce jour-là. Il ne savait pas trop quoi en penser, quoi en faire.

Mais qu'est-ce qui t'as pris de venir ici hein ? Je suis trempé, putain ! T'sais le prix de mon manteau au moins ?!

Le ton ironique, et le sourire hilare qui fendit les lèvres parfaites d'Adriel tranchèrent avec l'agressivité de sa voix. Malgré lui, le gallois finit par éclater d'un rire léger, dans un désir enfantin de détendre l'atmosphère. Il avait besoin de rire, un peu.

Puis, il soupira, doucement, et passa une main gênée sur sa nuque mouillée.

Le monde pensait qu'ils se déchiraient, que le blond se moquait bien de ce qui était arrivé au brun. Mais le monde ne savait rien. Le monde ne comprenait rien. Le monde ne comprendrait jamais. Même eux deux, ne savaient pas trop où ils allaient. Mais c'était sans doute mieux comme ça.

But laugh, laugh, laugh
I nearly died.



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