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 adriel ✖ « sur le bout de la langue »

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Mohsen Ljubomir
adriel ✖ « sur le bout de la langue » Rangphy
Mohsen Ljubomir

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MessageSujet: adriel ✖ « sur le bout de la langue »   adriel ✖ « sur le bout de la langue » Icon_minitimeSam 11 Fév - 14:38

( coucou, c'est niais à en crever des pneus. ) ( kikoorebelzromanticowesh rpz )



adriel ✖ « sur le bout de la langue » Tumblrlqb3ww7lxk1qzzpmq

J'ai sur le bout de la langue, un mot qui me brûle, un mot qui m'embrouille la tête, m'arrache les os, me griffe le cerveau, m'abîme de bas en haut.

Il lui avait dit de venir, et elle était venue.
Les mains dans les poches de son short, un bonnet aux couleurs criardes vissé sur la tête et un air bougon collé au visage, égale à elle-même. Sans prétention ni artifice, elle était venue, simplement, sous sa demande, sous les frissons qui avaient parcouru sa peau ambrée lorsque ses doigts agiles et taquins avait frôlé ses clavicules et qu'il lui avait murmuré à l'oreille, du bout des lèvres, de le rejoindre le soir-même. Elle avait baissé les yeux et hoché mollement sa tête. Non, elle n'avait pas protesté, râlé ou même craché quelques sarcasmes, ni inventé un énième prétexte stupide et complètement loufoque pour se dérober. Elle avait simplement approuvé, sans oser croiser son regard brûlant, comme un chien qui quémande la gamelle à son maître. Quand bien même elle finissait par toujours venir à ses rendez-vous improvisés, elle s'octroyait le doux plaisir de lui balancer une phrase venimeuse en pleine gueule, ou de le frapper sans vergogne, ou encore d'arriver en retard ; de quelques minutes seulement, elle savait bien que si elle faisait trop attendre l'animal, il se casserait sans vergogne, ne lui laissant que le goût amer de sa royale absence dans la bouche et le vent hivernal comme compagnon de soirée. Pire encore mes enfants, ses joues s'étaient teintées d'un rose candide, ce rose si particulier que l'on accorde aux jeunes filles en fleur dont l'amour, souvent premier, s'épanouit doucement à l'ombre d'un arbre, un bel après-midi d'été. Sauf qu'on était pas en été. Et que ce n'était pas non plus l'après-midi. Mais c'est joli le lyrisme pour parler d'Amour. Elle se demandait s'il avait noté un changement, s'il avait vu que ses sourires se faisaient plus doux, plus fréquents, plus mutins, s'il avait entendu le son de sa voix devenir moins hargneux, moins acide, moins fielleux. Avait-il été déconcerté par sa réaction ? Avait-il au moins observé l'étrange métamorphose dont elle était victime ? Avait-il décelé la faille qui craquelait lentement son palpitant, et s'étendait au fil du temps, dévoilant sa triste faiblesse de demoiselle ? Elle espérait, vainement, qu'il la remarque. Elle espérait, un peu trop fort, qu'elle sache combler ce trou au coeur avant que le Mâle ne s'y faufile.

Il lui avait dit de venir, et elle était venue.
Accompagnée de ses espoirs, de ses emmerdes, de son obsession. Il devra faire avec. Et plantée à quelques mètres de l'héritier, nonchalamment assis sur la rambarde du ponton qui reliait le dortoir des filles à celui des garçons, elle se demandait bien ce qu'elle foutait là. Comme toujours. Comme à chaque fois. Un instant de flottement où elle hésitait entre prendre les jambes à son cou et le rejoindre docilement, où elle se questionnait sur cette mystérieuse force qui dès deux heures du matin invitait ses gambettes à danser un tango enflammé avec le diable en personne. Ah ! quelle disgrâce ! Quel comble pour celle que le destin avait affublé de modifier son corps à sa guise de voir le contrôle de son corps lui échapper. Et puis, à quoi bon rester là, immobile, les bras ballants et un air de bigorneau ballot collé au visage, à quoi bon se demander, se questionner, et ne pas comprendre, ne pas savoir ; il suffisait qu'elle lève les yeux vers l'héritier pour oublier toutes les questions et autres tortures mentales qui crassaient le sol de son esprit. Stratford était bien là, oui, dominant, assuré et impétueux. Même dans le noir, il étincelait d’insolence, de cette insolence lascive et adolescente qui lui était propre et qu‘elle aimait chatouiller de temps à autre. Elle fit quelques pas vers lui, hésitante. Elle ne pouvait que distinguer sa silhouette majestueuse découpée par les rayons lunaires. Même dans le noir, elle pouvait deviner son regard volcanique et son sourire coruscant propre aux conquérants. Et c'était dans ces moments là qu'une pensée furibonde, récurrente, venait s'immiscer dans sa tête, comme une éternelle rengaine, un sale refrain dont on arrive pas à se débarrasser malgré nos efforts et qui pourrit nos esprits, c'était dans ces moments là, oui, que Mohsen ne pouvait pas s'empêcher de trouver Adriel beau. A s'en crever les yeux, à en avoir le souffle coupé, à oublier tout ce qu'il y avait autour, à ne regarder plus que lui, seulement lui. Simplement beau, voilà. Beau. Putain de toi, Stratford.

Il y a avait chez Stratford un petit quelque chose, un je ne sais quoi qui chatouillait nos sens et les captivait, les soumettait entièrement à sa suprématie despotique. Un petit rien, un petit tout qui réveillait en nos coeurs d'obscurs désirs insoupçonnés et déchainait les passions incandescentes et éphémères, comme une succession d'explosions nucléaires dans nos frêles corps tremblants. Il y avait chez Adriel un Soleil. Dans ses yeux, dans ses cheveux, dans ses sourires, dans ses mots, dans ses gestes, dans ses rires et parfois même dans ses coups de gueule. Adriel était un putain de Soleil. Rayonnant, incandescent, éblouissant tel l'astre lui-même, Adriel était Lumière vive, et dans ses yeux, il n'y avait que du feu. Les yeux, miroirs de l'âme mon cul, dans ceux d'Adriel, il y avait un feu-follet qui vacillait au gré des silhouettes qui défilaient sous ses iris. Adriel brillait, Adriel brûlait, la raison et les sentiments. Et une fois mordu par ses flammes, il était si difficile de soigner l'inflammation. Un Soleil, ouais. Un putain de Soleil destructeur.

Mohsen aimait le Soleil. Et plus que le Soleil, elle aimait les sourires d'Adriel.
C'était peut-être ça, au fond, qu'il lui avait plu.
Ses putains de sourire à la con.

Elle s'éclaircit la gorge et finit par se poser près de lui, accoudée à la rembarde. C'était fini ces conneries de pucelle, oui ? Il était temps qu'elle récupère ses couilles, sa pilosité et sa virilité. C'était pas fait pour elle, ce genre de trucs. La guimauve, les fleurs bleues et les oiseaux qui font cui-cui, ça n'allait pas avec elle, ça ne s'accordait pas, c'était comme un public de métalleux à un concert de Katy Perry, c'était comme si on essayait d'accoupler un chien avec un singe, c'était comme. Comme si on foutait Jasmine avec Jafar à la fin de l'histoire ! Non, non, elle, elle voulait pas de ça, sa gueule de malfrat réclamait les histoires sanglantes de vrais caïds, de guns qui pètent à chaque coin de rue, de braquages et de putes sodomites farcies au crack. Amen !

Boum bébé ! Bien ou bien ? La vie, la famille, les amis, imothep, c'est trop du kiwi ? T'as vu, j'ai un nouveau bonnet. Je l'aime bien, je pensais pas que le jaune et le violet ça irait aussi bien ensemble. Enfin, je sais pas si c'est fait exprès, tu vois, c'est ma mamie qui me l'a tricoté et elle fait partie des Dalton. Ou elle est dalmatienne. Bref, je sais plus si ça a un rapport avec Lucky Luke ou les chiens, mais elle voit pas très bien les couleurs. Tu vois de quoi je parle ? Hé, tu comprends hein ? Il est beau mon bonnet quand même, j'ai pas froid aux oreilles avec - OH PUTAIN GARS J'AI UN NOUVEAU PIERCING A L'OREILLE REGARDE ! Ouais lol, en fait non, la flemme d'enlever mon bonnet. Et puis, ça doit pas encore être très joli à voir, genre, pas cicatrisé tu vois, je l'ai fait toute seule avec une aiguille et putain j'ai douillé sa mère mon gars ! Vazy, c'était hardcore comme épreuve, mais comme chuis trop belle gosse, ben j'ai surmonté la douleur. Quoi. BELLE GOSSE JTE DIIIIIS ! TOPE LA ! Lol non je déconne t'as cru hein !

Alors pour s'empêcher de penser trop fort au Soleil, elle débitait un flot interminable de conneries quotidiennes. Elle jetait, au hasard, des phrases, des bouts de vie en appât, pour faire diversion, pour cacher son malaise, pour combler ce putain de trou dans le coeur, ce putain de vide abyssal qui lui servait de cervelle quand elle le regardait. Elle balançait, comme ça, tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi, pour pas qu'il voit, pour pas qu'il sente les tremblements de son palpitant, pour que le bruit de ses mots brouillons cachent le claquement de ses dents. Mon Dieu, comme elle se sentait ridicule, la grande et forte Mohsen, à agir comme une amoureuse transie ! Comme une toute petite fille pouilleuse qui aurait bien du mal à cacher sa nudité pré-pubère sous ses haillons devant un grand monsieur en costard. Gamine. Et elle reprenait son monologue foutoir, parlant de tout et de rien, de lamas, de gangsters, elle comblait le silence, elle le martelait à coup d'insultes, de tics de langages et de syntaxes fausses. Tant pis si c'était moche, tant pis si ça offensait les saintes oreilles, elle crachait ses bouts de pensées comme on gerbe les sentiments ; la gorge serrée et une boule au ventre. Et puis le mal grandit et on ne trouve plus rien à dire, les mots asphyxiés dans la gorge par cette boule noire qui grossit comme un ballon. Ses mains se crispèrent sur la rambarde. Et qu'est-ce qu'on fait quand on a plus rien de laid à dire ?

On regarde le Mal.
Et on est foutu, ma chérie.

Regarder Stratford, c'était repenser au Soleil, au Feu, c'était entendre résonner dans sa tête les battements de son palpitant comme une locomotive qui roule, roule, roule trop vite, c'était être grisée par les effluves de sentiments et d'endorphines qui montent à la tête comme les vapeurs de mauvais alcool, c'était. C'était dérailler. Alors sa locomotive dérailla. Et la petite pouilleuse avec, jetée sur les rails en amuse-gueule aux charognards.

T'es beau, tu sais. lâcha-t-elle, mine de rien, les yeux fixant l'horizon lointain.

Et son visage se tordit en une espèce de grimace gouailleuse, moche et dégueulasse.

... Comme un camion. Pouët pouët ! termina-t-elle en tripotant fièrement le poitrail du blond.

Et puis elle eut cet espèce de rire gras propre aux gérants de baraques à frites qui tapent sur leurs cuisses la langue pendue et les yeux vicelards.
Elle avait pris le prochain train, elle avait tabassé ces charognards sans pitié, elle avait éclaté le ballon dans sa gorge. Elle avait baissé les yeux. Elle savait pas comment faire, Mohsen, elle se demandait si elle avait bien tué sa boule au ventre qui lui mettait plein de papillons dans les yeux, elle savait pas comment faire, Mohsen, dans ces situations là, alors elle préférait tuer ses relents de romance à coup de galéjades lourdes et pas drôles, qui au fond ne la faisaient même pas rire elle. Elle savait pas quoi faire, Mohsen. Et sa locomotive allait encore trop vite. Ça lui donnait la gerbe.

Peut-être qu'elle avait pas bien tué la boule dans son ventre. Peut-être qu'il y avait encore des papillons dans le coin de ses yeux bleus, comme des poussières de rêve le matin.
Mais sa main, sa toute petite main noire restait accrochée au t-shirt de l'héritier. Elle avait du mal à toucher, alors elle se contentait de serrer fébrilement entre ses doigts fins le bout de tissus. Et de suite, les palpitations infernales de son coeur cessèrent. La locomotive s'était arrêtée. Comme ça. Elle était bien, là.



Ne me montre pas du doigt
si je veux tes mains d'abord.


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Adriel Stratford
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Adriel Stratford

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MessageSujet: Re: adriel ✖ « sur le bout de la langue »   adriel ✖ « sur le bout de la langue » Icon_minitimeMar 14 Aoû - 0:26



You're dirty and sweet, oh yeah
Well you're slim and you're weak

Il était affalé sur sa table de cours, l'air ailleurs, l'index qui tapait en rythme avec le parfait tempo de sa trotteuse. Il affectionnait tout particulièrement sa montre, une Omega sombre, cousine germaine de la tocante clinquante qui cintrait le poignet du dernier James Bond, que sa mère lui avait récemment envoyé sans raison apparente, dans ce qui semblait être un soudain - inattendu - élan de tendresse maternelle. Inconsciemment, Adriel caressa le cadran du bout des doigts ; il aimait sa montre, même s'il ne s'en servait jamais vraiment. C'était plus dans un caprice de s'afficher avec un énième accessoire onéreux que par véritable nécessité de voir filer le temps. Parce que chaque seconde qui passe est identique à la précédente. C'est bien connu : le temps n'est pas pressé, il transporte l'éternité. Adriel faisait partie de ces gens qui pouvaient être à l'heure et qui, pourtant, avaient en eux cette sorte de mépris pour la ponctualité. Il s'arrangeait toujours pour être en retard alors qu'il partageait avec Sandy les dons mêmes d'une arrivée à l'heure exacte. Si Arsenic arrive toujours en retard, c'est parce que pour lui l'attente est la naissance du désir.

Menton planté sur ses bras croisés, il poussa un profond soupir ; son souffle chaud fit virevolter la mèche blonde qui reposait sur son nez.

Une boule de papier toute chiffonnée, arrivée de nulle part, le heurta brusquement à la tempe et l'arracha à ses pensées. Il grogna un coup pour la forme et s'en empara. Il ne lui fallut qu'une demi-seconde pour déchiffrer les petits pâtés baveux qui s'étalaient sur le papier et leur expéditeur avec eux. - « GAY » - Il froissa la note au creux de sa paume et roula des yeux. Puis, - ce fut plus fort que lui -, il baissa la tête vers sa copie, et se mordit la lèvre pour retenir l'hilarité qui s'agitait sous son sourire. Oh Mohsen.

Aussitôt, il put presque distinguer deux grands yeux bleus et un visage au teint hâlé sous ses paupières. Dans le silence de la classe, il pouvait presque entendre une jolie bouche proférer des liasses d'insanités. Ça le fit sourire.

C'est vrai, ce soir, ils se retrouvaient. Il avait presque oublié.
Bizarrement, maintenant qu'il y repensait, il avait hâte. Pour un peu il aurait presque admis qu'elle lui avait manqué.


*

Il arriva le premier. Dans la pénombre, ses grands yeux ambrés balayèrent le ponton, comme si, dans un bête coup d'espoir, il espérait la voir s'élancer d'un coin sombre. Il avait doucement froncé les sourcils, dépité malgré lui. Alors il avança les lèvres en une petite moue boudeuse, comme un petit garçon laissé de côté. Il se sentit puéril ; c'était un peu idiot, un peu égocentrique cette douce passion qu'il avait de se faire attendre. Il savait bien pourtant que Mohsen n'était pas ponctuelle ; comme lui elle n'avait jamais été à l'heure à leurs rendez-vous, quelques minutes de retard, - rarement plus, rarement moins - dans un même rituel un peu étrange. C'était à croire qu'elle le faisait exprès elle aussi. Adriel fit la moue et maugréa tout bas. Aujourd'hui, il avait espéré arriver le dernier. Il ravala sa mauvaise humeur et enfouit ses mains dans ses poches, vexé. Puis il baissa les yeux et se mordit la lèvre, en meurtrissant la chair rosée du bout des dents. Tiraillé de deux côtés, il hésita un moment. Il crevait d'envie de s'en aller, se tirer comme ça, disparaître sans un regard. Il trouverait bien des bras, un corps chaud et gémissant sous un bout de drap. Il dénicherait bien un lit, une douce amie pour l'accueillir cette nuit. C'était comme si son égo lui criait de foutre le camp et laisser à la belle inconsciente la morsure acide de son absence. Ce serait comme un cri dans l'obscurité, un rictus narquois dans la lueur du soir. Comme pour rappeler à la blonde qui attendrait dans la nuit que Stratford n'est jamais vraiment conquis.
Il pouvait le faire. L'idée même lui plaisait. C'était un délice.
Il resta là, pourtant, comme en suspend. Une idée lui vint alors.
Il lui accorderait la vie d'une cigarette. Quand sa clope s'étendrait, il disparaîtrait. Ça semblait honnête. Un sourire flamba sur sa bouche. Il grimpa sur la rambarde du ponton, glissa une américaine entre ses lèvres, dégaina son briquet, et la flamme embrassa le tabac.


*

À peine eut-il relâché sa première bouffée qu'il entendit quelques pas.
Il releva la tête, son regard s'illumina.

À quelques mètres à peine, Mohsen se tenait, un peu hésitante, comme si, jusqu'à la dernière seconde elle avait douté de la sagesse de cette entreprise. Sans aucun doute, il était sa plus belle bêtise. Arsenic lui décocha son plus irrésistible sourire. Alors elle esquissa un pas, puis deux, - peut être trois ou quatre - finit par arriver à ses côtés, croisa les bras sur la rambarde où il était assis, et toussota, comme pour repousser la gêne latente qui rampait le long sa gorge. Il lui jeta un regard amusé et ne put réprimer le sourire satisfait qui pendait à ses lèvres.

Boum bébé ! Bien ou bien ? La vie, la famille, les amis, imothep, c'est trop du kiwi ?  T'as vu, j'ai un nouveau bonnet. Je l'aime bien, je pensais pas que le jaune et le violet ça irait aussi bien ensemble. Enfin, je sais pas si c'est fait exprès, tu vois, c'est ma mamie qui me l'a tricoté et elle fait partie des Dalton. Ou elle-

Adriel ne prit pas la peine d'enregistrer la suite. Il la regardait sans mot dire, tirant sur sa cigarette et haussait par moment un sourcil entendu. Il tournait la tête vers elle à l'occasion et se demandait si elle était comme ça avec tout le monde, si elle se perdait ainsi dans des flots de paroles avec le premier bellâtre qui croisait sa route. Il espérait que non. Cet embarras un peu gauche devait lui être exclusif. Cette Mohsen-là, toute embourbée dans sa gêne était à lui. C'était si divertissant de la voir perdre ses moyens ; il aurait juré que le contrôle de l'adolescente s'enlisait un peu plus à chaque regard trop appuyé qu'il lui offrait. Il y avait alors un instant de battement, un coup dans le vide, une seconde qui se fige, puis tout recommençait. Elle recouvrait son self-control et son entrain, comme si elle refusait de lui laisser gagner du terrain. C'est ça qu'il aimait bien chez Mohsen aussi. Ce petit côté décadent, ce joli culot, et l'audace qui se dessinait en relief sous l'ourlet de ses mots. Les déliés de leurs corps n'avaient plus de secret l'un pour l'autre, et pourtant c'était une éternelle reconquête. Tout était à refaire. Comme si leur complicité au lit n'était plus de mise dans la vie. Elle ne s'avouait jamais vaincue. Elle n'était jamais complètement sienne. Il l'admirait pour ça. Chaque jour, retrouver Mohsen, s'était repartir en chasse. La conquérir avant de recommencer.

Adriel écoutait d'une oreille distraite la tirade décousue. Mohsen avait souvent une sorte d'anarchie dans les mots, il semblait que les phrases sortaient de sa bouche comme des ordures d'un égout, selon leur envie. Il la contemplait tandis qu'elle vomissait son incontinence verbale sur le doux silence des dortoirs. Puis enfin, la jolie cacophonie s'estompa.
Il la regarda furtivement, hilare, et un petit rire lui échappa. Elle n'était pas la plus belle fille qu'il ait connu, mais elle avait un petit truc que les autres n'avaient pas, il n'arrivait jamais à trouver quoi. Elle avait quelque chose Mohsen, un petit rien qu'il aimait bien.

Ouais belle gosse. Tu m'as manquée aussi, bébé.

Il avait susurré ces quelques mots, en appuyant tout particulièrement sur le dernier, l’œil brillant, avant de d'aspirer une dernière bouffée de la blonde blottie entre ses doigts. Il s'esclaffa doucement, et leva le bras sur son visage, parant d'avance l'affreux courroux qui allait s'abattre sur lui. Mohsen détestait les petits noms énamourés dont il l'affublait, et il adorait les faire rouler sur sa langue pour le simple plaisir d’assister à la métamorphose de cet adorable minois en moue guerrière.
Puis un moment passa. Il termina sa cigarette. Le mégot fumant tomba à ses pieds, il suivit sa course des yeux.

T'es beau, tu sais.

Wow. That was new.

Il redressa la tête d'un coup, et se tourna vers elle, le regard plein de curiosité. Il ne se passait pas une journée sans que Adriel Stratford ne reçoive un compliment mièvre sur sa beauté, mais venant de Ljubomir. Well. C'était bien la première fois. Tout à coup, tout l'agacement accumulé contre elle se désamorçait. C'était un coup de flatterie en plein dans le cœur. Il la gratifia d'un drôle de sourire.
Elle n'était peut être pas si sauvage que ça, la Mohsen.

... Comme un camion. Pouët pouët !

Il leva les yeux au plafond, exaspéré, tandis qu'elle s'esclaffait comme une malpropre. Et d'un coup, il y avait cette main, cette petite main cramponnée à lui. Des doigts désespérés qui torturaient le tissu de son t-shirt. Il baissa les yeux vers elle, un peu surpris. Alors il attrapa son menton, et le leva vers lui. Il se regardèrent longtemps, il ne sût pas combien exactement. Il sembla que chacun s'était perdu dans l'immensité du regard de l'autre. Il y avait tant de chose dans les yeux bleus de Mohsen. C'était l'excitation, la peur, l'adrénaline, l'impatience, un peu de désir aussi, tout en même temps. Il n'y avait plus que le bruit régulier de respirations, et le battement de cœurs déréglés.
Finalement, il se pencha et lui chipa un baiser.

Il est génial ton bonnet, mais...

Il leva une main et avant qu'elle n'ait pu réagir, il lui retira le couvre-chef d'un geste habile, et le lança au loin. La laine jaune et violette s'écrasa au sol dans un bruit mat.

Je te préfère sans.

Et d'un coup, il descendit de son estrade. Il s'était rapproché de la Physique. Il était près. Beaucoup trop près. Il pouvait sentir le souffle chaud, un peu saccadé, sur son menton. Son nez effleura une joue. Alors ses doigts trouvèrent la peau de Mohsen. Il laissa sa main serpenter sur la courbe d'une pommette. Il rencontra l'océan de ses grands yeux ; il remarqua que le soir avait fait muter l'azur de ses iris au bleu marine. Il aimait bien cette couleur aussi. Son regard tomba sur ses lèvres, alors sans vraiment y penser il glissa le bout de son pouce sur la pulpe rose de la bouche. Ses yeux brillèrent un peu, comme dans un éclair de désir mal contenu. Il attrapa la petite main accrochée à lui, entremêla leurs doigts et décrocha une à une les longues phalanges hâlées. Il s'empara des poignets menus de la blonde, et sans une explication, les enroula autour de sa nuque. À regret, son pouce quitta ses lèvres humides, et il glissa ses mains sous ses cuisses, et la souleva. Soudain, il les retournèrent, et la plaqua contre la rambarde. Il se rapprocha encore, frémissant et posa sa bouche sur sa clavicule. Doucement, il lâcha une pluie de baisers sur la peau chaude jusqu'à trouver la pointe de son menton.

T'es belle, tu sais.

Sans rien ajouter, il lui renvoya la balle. Sa voix n'était plus qu'un souffle rauque sur sa bouche. Ils échangèrent encore un regard brûlant. Une main d'Adriel grimpa sur une hanche, s'infiltra sous ses vêtements. Mohsen devait sentir son sourire sur sa peau. Alors il franchit la distance et attrapa ses lèvres.
You're an untamed youth that's the truth
You're dirty sweet and you're my girl.



Dernière édition par Adriel Stratford le Ven 19 Juil - 5:32, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: adriel ✖ « sur le bout de la langue »   adriel ✖ « sur le bout de la langue » Icon_minitimeMar 14 Aoû - 5:54



I'm a highschool lover,and you're my favorite flavor. Yet my hands are shaking, I feel my body remains. Times no matter, I'm on fire on the playground love.

Adriel avait lâché du velours dans le creux de ses reins.
Elle était devenue une bombe à retardement, une fois la tension à son comble, elle se déchainait en passion et caresses violentes, brutales, la respiration saccadée, le regard brûlant, le soupir plaintif et le gémissement érotique. Parfois elle ne reconnaissait même plus sa voix. Etait-ce vraiment elle dans ces moments-là ? Elle avait du mal à y croire, elle, la môme des bas quartiers qui refusait ce corps fait femme il y a de ça quelques années, niant les évidences même de sa féminité. Son refus de grandir se traduisait sur son physique ; ses seins gardaient l’allure des petits garçons, ses hanches étriquées n’avaient de rond que les contours saillant de ses os, sa voix abordait quelques tons graves lorsqu’elle parlait tout bas et sous sa peau ambrée glissaient comme des reptiles ses muscles un peu trop développés pour une femelle de son âge. Et pourtant Adriel avait révélé ce corps indésirable qui se camouflait sous des t-shirts trop larges. Elle ne savait pas trop comment, ni pourquoi d’ailleurs, le sujet restant aussi nébuleux que sa nouvelle obsession pour le blond. Mais il n’y avait que lui pour activer le compte à rebours de sa dynamite.

Elle ne broncha pas lorsqu’Adriel retira son bonnet et lui vola un baiser, déjà obnubilée par les gestes aériens mais pertinemment masculins. Il l’avait déjà perdue, quelques secondes avant, dans l’immensité de son regard ambré. Le compte à rebours avait commencé, la voilà qui rentrait dans une sorte de transe où seule la voix délicate d’Adriel lui parvenait aux tympans et où rien ne subsistait à leurs côtés. Elle suivait avec application ses gestes, se délectant du contact de son pouce contre ses lèvres qu’elle se retint de mordre. Elle se laissait faire, elle se laisser mener à sa perdition, charmante idiote dépossédée de son âme, livrée aux griffes du blond. Lorsqu’il la souleva et l’assit contre la rambarde, plaquant son corps dur contre le sien, elle se perdit dans un rire cristallin, léger, tandis qu’elle s’accrochait un peu plus au cou d’Adriel, retrouvant un peu de son attitude d’enfant bêcheuse. Elle mordit ses propres lèvres alors qu’il embrassait son cou. Ca tonnait fort dans son corps.

T’es belle, tu sais.

Elle écarquilla les yeux, surprise de ce soudain retournement de situation. Elle s’attendait à recevoir une petite boutade en prime, comme elle avait jeté au blond quelques minutes auparavant pour masquer son soudain relent de romantisme incontrôlé. Elle croisa son regard, puis sentit un sourire taquin se frotter contre sa peau. Elle frissonna, ravala un rire, attendit une phrase acerbe. Et les lèvres d’Adriel à la douceur enflammée si addictive capturèrent les siennes. Elle ouvrit encore un peu plus ses yeux que la nuit avait teintés d’outre-mer, avant de les fermer lentement dans un souffle plaintif. C’était plus fort qu’elle, ce besoin primitif de sentir son corps serré contre le sien et ses lèvres contre les siennes. Perdue dans un maelström violent mêlé de désir et d’envie, elle se voulait bien esclave de cette fureur amoureuse et brûlante qui lui prit alors le cœur et l’ensevelit sous les tumultes de la passion.

Bien sûr elle répondit au baiser, de manière un peu gauche et pressée, choquant involontairement ses dents contre celles d’Adriel ; elle maîtrisait encore maladroitement les manœuvres des gens aimants. Peu à peu son embrassade se muta, rompant l’alliance charnelle de leurs lèvres, et devint petits baisers, successifs et éphémères, des bisous d’oisillon timide tombé du nid ; elle picorait avidement le bout de chair qui lui était offert, aussi fondant que la plus tendre des sucreries.

Elle s’arrêta soudainement, le souffle haché, et le regard fiévreux. Elle sentait sa température croître en même temps qu’elle jetait ses prunelles noires dans les yeux brasier d’Adriel, et plus le contact visuel se faisait long, plus elle se sentait défaillir sous la chaleur poignante. Il aurait fallu qu’on lui explique comment tenir tête à Adriel Stratford, ce garçon dont les audaces auraient pu faire fondre un glaçon. Un sourire fendit sa gueule rouge, hilare. Elle balança sa tête en arrière et son rire de pétasse s’éleva doucement dans les airs avant de coller son front contre celui du blond, les mèches éparses et blondes de leurs chevelures se mélangeant.

Menteur, susurra-t-elle.

Elle n’était pas jolie, elle le savait, et si autrefois elle riait de son reflet ingrat dans le miroir, sa rencontre avec Adriel l’avait rendue un peu plus soucieuse de son apparence, pestant de temps en temps contre sa poitrine de petit garçon imberbe, son nez pointu et ses yeux globuleux qui ne voyaient que lui. Elle ne s’était jamais trouvée belle, mais dans les bras d’Adriel, échouée au petit matin contre son corps, elle se sentait un peu plus désirable que d’ordinaire, comme si le passage de ses mains sur son corps pré-pubère et les frottements de leurs corps suant avaient langé son être d’une peau nouvelle. Elle se sentait sublimée sous ses lèvres qui caressaient chaque parcelle de son épiderme, mordaient sa chair hâlée et allumaient un feu dans le creux de ses reins. C’était pure machination de son esprit enamouré, elle s’en doutait, mais l’idée lui plaisait. Voir Adriel comme le salvateur de sa laideur puante nourrissait l’idée qu’elle se faisait un peu plus chaque jour des sentiments que ses mots désordonnés ne pouvaient exprimer. Aimer n’était pas un verbe assez fort, ou peut-être l’était-il trop justement pour qu’elle l’admette sans que la maudite cadence infernale des battements de son cœur reprennent, au-delà du culte, c’était une fascination obscène et pourtant si naïve qu’elle vouait à Adriel, terrible garnement qui de ses baisers-bonbons aiguisait la faim licencieuse qui naissait au plus profond de son ventre à la vertu déchue.

Ce fut à son tour de fendre sur les lèvres roses d’Adriel, affamée comme une chienne, ses baisers se faisant plus vigoureux, plus longs, plus violents. Elle avait cette habitude de planter ses ongles dans la chair de son dos brûlant lorsque le désir lui devenait insoutenable. Elle laissa glisser ses mains le long de son échine, dessinant des méandres sur le tissu, puis les remonta-en suivant la ligne de sa colonne vertébrale dont les os pointaient sous le-t-shirt. Ses mains brunes finirent leur course dans la chevelure blonde d’Adriel, enfonçant ses doigts dans la masse folle et dorée. Elle se stoppa de nouveau, haletante, le goût de nicotine des lèvres du blond encore imprégné sur sa bouche entrouverte, le cœur battant au bord des lèvres et le souffle court. Elle sentait la respiration d’Adriel sur sa peau, et cela suffit à provoquer un frisson diabolique qui remonta le long de son échine. Elle ferma les yeux, bercée par la moiteur de leurs visages collés l’un contre l’autre.

Tu vas me rendre folle, Adriel…

Elle l’avait avoué comme si elle avait perdu à un jeu, couchant toutes ses cartes en main sur le tapis vert d’une table de poker, la voix tremblotante et les yeux baissés. Le sourire hilare qui éclairait plus tôt son visage avait revêtit un air désolé, plein de regrets. Elle hésitait à admettre qu’elle ne serait jamais de sa trempe, au fond, mais l’avouer à haute voix semblait sonner comme une rupture, et si leurs mains n’avaient été liées que dans l’intimité fugace et sibylline d’un lit, elle se refusait à cette déchirure. Il allait la rendre folle, si elle ne le devenait pas d’elle-même avant, plombée par les coups de fusil de cet amour dérisoire et décadent qui tambourinait dans son cœur.

De ses jambes, elle encercla celles du spécial, écourtant la distance déjà bien minime qui les séparait, collant ses hanches raides à celles d’Adriel. Agrippée à lui, elle laissa tomber sa tête sur son épaule et huma l’odeur enivrante de sa nuque, soudainement grisée par les effluves de parfum de luxe. Elle mordilla son cou, taquine, et laissa une de ses mains dévaler la ligne de sou, cavaler sur ton torse et se glisser doucement sous son vêtement. Sa jumelle ne tarda pas à la rejoindre et elles finirent par s’unir dans le dos puissant du blond, puis d’un commun accord, explorèrent la surface musclée et cadencée dans un geste lent et lascif, perdues dans une caresse voluptueuse.

T'es pire qu'un poison, Adriel, t'es pire qu'une de ces maladies dont je pourrai même pas cracher le nom, t'es pire que la faim dans le monde, t'es pire que tout. elle s'arrêta quelques secondes, puis reprit t'es qu'une sale con.

Et sous le coup fielleux de ses paroles, elle déposa quelques baisers sur le cou délicieux d’Adriel.


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