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 Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc]

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Clyde A. Buckley
ADMIN | Just a curse. Have a nice day.
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Clyde A. Buckley

Messages : 2186
Date d'inscription : 11/02/2010
Age : 31


It's a kind of magic.
Age du personnage : 17ans.
Nationalité: Irlandaise.
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Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc] Vide
MessageSujet: Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc]   Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc] Icon_minitimeLun 24 Mai - 1:10

Oui, je recommence la fiche de Clyde. Et je vous enquiquine.
B : Et je suis certaine que vous savez déjà qui se réserve le droit de la valider.

« Hi. My name is Clyde. Have a bad day ! »

« Something's wrong with me. »

Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc] Dna01_sashide-1
    • Surnom : Bonnie & Clyde. Quand il est avec elle.
    • Age : 17ans.
    • Année : 6ème.
    • Année d'arrivée : 1ère année.
    • Classe : Spé. Parce qu’il est pas comme les autres. Lui, il est particulier. Jusqu’à dans sa manière de parler.


« Il est là ce petit con ? »

« Who has to know ? »

    Je forme les cœurs pour les détruire. Je sociabilise pour jeter. Je souris pour mieux me moquer. Je suis un connard. Mais un connard d’une classe rare. Je suis un solitaire. Mais un solitaire qui attire les autres vers lui ; parce que je le vaux bien. Je suis la pub iPod. Produit de surconsommation que tout le monde s’arrache. Et personne n’a jamais dans le même coloris. Je suis comme ça, je m’adapte gars. Ce qui est plutôt pas mal. L’adaptation, c’est la source de la survie. La théorie de l’évolution, Darwin, le truc qui dit que les types comme moi finiront par bouffer les types comme toi.

    La classe.

    Je suis pas si imbuvable en vrai, mais là, c’est la partie où on cause de moi alors je me sens bien un élan narcissique. Parce que bon Dieu, ça fait du bien à l’égo parfois. Non pas que mon égo en ai besoin. J’ai par nature une assez haute estime de moi, assez pour ne pas me laisser atteindre par des piques aussi banales que le « t’es moche » mais pas suffisamment pour paraître comme le plus grand narcissique que la terre ait porté – je laisse volontiers ce rôle à d’autre. Où es-tu Adriel ?

    Surtout que, manque de bol pour toi, j’ai aussi pas mal de répartie – et le sourire de connard qui va avec, parce que sinon c’est vraiment pas drôle. Pas que je suis intouchable. Nan y’a vraiment des trucs qui me sortent par les trous de nez. Genre quand on s’en prend à ma relation avec Aelys. Là je montre les crocs et je t’explose ta face d’ange contre le sol. Parce que Aelys, c’est ma Bonnie et qu’on ne touche pas à ma Bonnie. Jamais. Tu comprends ? Jamais. Sauf si tu as des pulsions maso, mais là, mon gars, je peux rien pourtoi. Désolé.

    Y’a aussi mon éducation qui m’a forgé un peu bizarre. Je veux dire, je fais mon inchoquable, genre ouais, je suis pas impressionné, mais parfois c’est un peu le cas (le mot clé étant ici un peu). Comment dire… Mes parents étaient branché Saint-Marie-Mère-de-Dieu-délivrez-nous-du-mal, ce genre de connerie sibyllines qui ne servent à rien dans ta vie sauf à te faire croire qu’à la fin, tu seras sauvé de l’apocalypse, tout ça et que même si t’es un loser et que t’as pas d’amis, bah gars, il te reste toujours DIEU. Woah, c’te chance. Hum, je m’égare.

    Donc, mes parents étaient branchés catho. Enfin orthodoxe. Ou protestant. Ou merde, je sais plus. Mais ils étaient pas musulmans, ça je le sais. Donc, j’ai été élevé comme tout bon gosse de catho à la con : crois en Dieu, fils, et tu seras sauvé. Les femmes sont le pêché. McDo aussi, et tant qu’on y est, ces connards de capitalistes. Certes, j’ai réussi à ouvrir les yeux avant de virer complètement extrémiste – Dieu merci, je me voyais mal homophobe, xénophobe, mcdophobe, femellophobe et toutautretrucphobe. Mais l’éducation, c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. Alors y’a encore des trucs à la con qui me gêne même si je fais genre « ouais ouais vas-y y’a pas de problème Aelys, dézappe toi devant moi, je ne suis absolument pas prude et je ne détourne pas le regard. Je rougis ? Quoi, nan mais n’importe quoi, tu délire ma pauvre fille. »

    Bref. C’est dur de définir sa propre psychologie en soi. Je suis un être humain, j’ai mes qualités – et je ne me sens pas de les lister –, les défauts qui vont de paires – et nan, ça aussi j’ai la flemme de les lister. Mais on m’apprécie souvent, malgré le fait que moi, j’aime rarement les gens. Je fais des efforts, parce que c’est la société qui veut ça et que je veux pas passer pour un sociopathe, ce que je suis sûrement un peu au fond, mais réellement, je m’en fous de toi, et de toi, et de toi, là, au fond. Moi, y’a que mon Aelys qui compte. Le reste est de nulle importance.

« I'm the dream you believe in. »

« With loaded guns. »


    • Don : Copie de pouvoir.
    • En détail : Clyde peut, par simple contact tactile, copier ton don et le reproduire. C'est tout aussi passif, mais très classe et pratique.
    • Maitrise : Clyde maitrise son don correctement pour quelqu'un de son année. Il n'est pas un expert, mais sait se défendre. D'ailleurs, il a n'a même plus besoin de contact pour copier un pouvoir, il suffit de le voir pour qu'il le reproduise. Cependant, la grande faiblesse du pouvoir de Clyde se ressent à ce moment là, s'il maîtrise la phase "copie" il ne maîtrise pas du tout le pouvoir copié ! Du coup, c'est bien fun, d'avoir la possibilité de contrôler l'eau mais lui il ne sait pas. Ce qui fait que bien sûr, ses attaques foirebt toujours.
    Cela dit, au niveau de maîtrise ultime de son pouvoir, Clyde serait bien capable de contrôler de manière plutôt normale le don copié et surtout, surtout, tous les pouvoirs copié et appris, il pourrait les réutiliser à volonté sans avoir à retoucher la personne. Mais toute cette partie de son pouvoir, Clyde n'en est définitivement pas conscient et ça ne lui ait même jamais venu à l'esprit que ce serait possible un jour. Lui, pour l'instant, il sait juste copier en regardant quelqu'un faire et le réutiliser de manière maladroite. Bien loin de toute la puissance que ce pouvoir contient. Et sans doute que le jour où lui-même sera au courant de toute son entendue ainsi que le corps éducatif, on lui donnera un bracelet de protection.
    • Lui & les ELEM : Ah. Non. Pas eux. Enfin, le terme exact serait plutôt "PAS ELLE." Queen. Cette horrible petite chose qui l'aime. Pourquoi ? Plus il est loin d'eux, mieux il se porte. Il n'y a que Sixtine qui peut valoir quelque chose.
    • Lui & les SPE : Son petit clan. Ses seuls véritables amis, même si ces temps-ci, ils se sont un peu éloignés, et qu'il ne sait pas trop pourquoi. Il semblerait qu'un secret en unisse certain, un secret lourd et intenable. L'ambiance s'est bien dégradée depuis. Ça le stresse, de ne pas savoir...
    • Lui et les PHY : Ils sont plutôt sympathiques, même si en réalité, il ne s'entend bien qu'avec Twister, un de ses potes de toujours. Le reste est de nulle importance.
    • Lui et les PSY : Sûrement ceux pour lesquels il a le plus de froideur à leur égard. Il reste définitivement hermétique à ce groupe, même s'il apprécie très certainement Sully.


« It started with a low light. »

« They left a strange impression in my head. »

    On offrit pour sa première année à Clyde un baptême.
    A deux ans, on lui offrit un chapelet.
    A ses trois ans, son premier argent à donner à la quête.
    A quatre ans, de l’eau bénite.
    A cinq, une petite statuette de la vierge marie.
    A six, on lui apprit finalement la lecture avec une bible.
    A sept, on lui offrit sa première communion.
    A huit, Aelys lui tendit la main.
    Le fanatisme est un monstre qui se dit fils de la religion.

    D’après cette très juste citation de Voltaire, mes parents sont des monstres. Et par déduction, deux monstres qui copulent vont créer un bébé monstre. Je suis donc un monstre. Un monstre de l’espèce la plus pure, la plus innocente. Je suis un monstre qui s’ignore. Je n’ai pas pour maxime de briser les vies, ou de tomber en déchéance, c’est une doctrine de vie que je laisse à d’autre. Et puis de toute manière, je suis bien trop supérieur pour supporter l’idée de ressembler à quelconque adolescent déchu, blasé, soi disant... Ce sont des justes des chérubins avec un maquillage de clown qui a coulé. Ca finit par ne ressembler à rien, sinon à un panda déprimé un jour de pluie. Je m’égare. Je parlais de monstre, de mon hérédité, tout ça. Ah oui, je me souviens maintenant ! Mes parents sont des monstres. Ou plutôt des fanatiques de la religion. Des fanatiques très violents. Dans le salon, c’était une toile décharnée du Christ qui régnait. Cette toile m’a toujours mis mal à l’aise. C’était le regard si triste, si dépressif, mais tellement accusateur du Christ qui me toisait quand je prenais ma grenadine. C’était lui qui accueillait les invités de mes parents. Ses yeux de chien battu, la toile comme fanée… C’était vraiment… effrayant. Pas moyen de descendre la nuit sans se sentir suivit. C’était comme une alerte, comme si mes parents, à travers les yeux de cette putain de peinture, pouvaient voir tout ce que je faisais. Un moyen comme un autre de me garder sous leur coupe sordide.

    Je suis ce fils naïf qui n’a jamais eu le courage de se rebeller contre l’autorité parentale. Ma vie n’est que pure croyance stupides, prières inefficace durant huit ans. J’ai vécu huit ans dans des illusions sans jamais poser une seule question. J’ai été conditionné pour être la réussite de mes parents. Leur fierté absolue. Quelle horrible déception ai-je du être. Je suis un enfant de bonne famille, ma mère n’avait pour talent que sa beauté et sa capacité a resté trois heures derrière un fourneau pour nous préparer des plats somptueux tandis que nous n’étions que trois. Mon père, était le dentiste de notre banlieue résidentielle. Ma mère était charmante, digne, droite, fière. Mon père, et bien se contentai de ramener l’argent à la maison. Il était inutile de procréer de nouveau, j’étais un fils parfait. On m’envoya en école privée. On m’enseigna des choses que j’ai oubliées. L’éducation catholique. Les confessions tous les samedis et la messe le dimanche. Je connaissais la bible par cœur – et je peux encore parfaitement réciter quelque verset… Je n’étais pas quelqu’un de méchant. J’étais un petit garçon fier et gentil, toujours prêt à aider mon prochain, comme le disait le très célèbre précepte de la bible. Je ne comprenais pas pourquoi il fallait à tout prix être gentil, mais je l’étais. Pour voir maman sourire et pour rendre papa fier de ce fiston bien propre sur lui. J’étais un gosse, pardonnez mes erreurs passées et ma naïveté, que diable ! Quand on a six ans et que Papa nous dit que Dieu existe, on y croit dur comme fer. Et puis on grandit. On va à la messe tout les matins, et on va en école privée.

    Alors non, il n’y avait absolument rien en ce monde qui pouvait me permettre de remettre en doute l’existence d’une entité tellement supérieure. J’y croyais, à ce gars qui faisait parfois le mal pour faire le bien. Et puis aussi, bizarrement, je ne se posais pas de questions, quand c’était les méchants qui gagnaient dans la bible. Je ne comprenais pas pourquoi le roi Hérode avait commis le massacre des Innocents et s’en était tiré sans rien. Mais je l’acceptais car c’était comme ça. Le pigeon croyant parfait sans jamais remettre en doute la sainte parole.

    De quoi rendre Rose-Mary et Marius vraiment fiers de leur tendre progéniture. L’enfant prodigue, fils adulé, qui faisait tranquillement sa prière matin et soir et qui, du haut de son mètre vingt au sortir de l’école distribuait des tracts pour glorifier notre Père à tous. Oh oui. Rose-Mary était si fière de parler de son fils à ses tea parties entre amies. Elle me maintenait fermement par les épaules, le dos droit et m’ordonnait de sa voix de mère bienveillante de garder mon plus beau et poli sourire. Et je grandis ainsi. Dans l’insouciance des problèmes d’adulte. Dans la foi ultime. Dans les préceptes appris au cours du diner. Tout était parfait chez les Buckley, famille irlandaise dont le voisinage enviait le gazon bien tondu et les jardins aux magnifiques roses blanches. C’était ma vie.

    C’était ma vie avant Aelys.

    Aelys est arrivée dans ma petite vie paisible quand j’avais huit ans. Je n’étais pas aimé, parce que ne jouais pas avec les autres. Je n’aimais pas les autres, mes parents disaient qu’ils étaient méchants et qu’ils ne nous comprenaient pas, alors je priais sagement pour le salut de leur âme damnée chaque soir en espérant secrètement que le lendemain, ils se mettent subitement à m’apprécier et à venir jouer avec moi. Naïf, que j’étais naïf. Ca n’arrivait jamais. Alors je restai seul, n’ayant pour seul ami que ma chienne, une Colley pure race, nommée Caprice. Elle était belle ma Caprice, elle avait le poil tout doux. C’était un parfait oreiller les grands jours de solitude.

    Elle est arrivée précisément ce jour là, la petite nouvelle. Elle avait de long cheveux roux et une peluche en forme de singe. Elle venait d’emménager, et avant même que je n’ai pu m’approcher, pour espérer bêtement que j’aurais le privilège de devenir son amis, les enfants du quartier l’entrainèrent avec eux. J’avais perdu toute chance de pouvoir un jour la marquer. Mais mon petit cœur d’enfant battait un peu trop vite, quand je voyais sa longue chevelure rousse passer devant mes yeux, quand son regard bleu croisait le mien, rapidement, alors qu’elle faisait la course avec les autres en bicyclette.

    Mes parents y virent bien vite mes premiers amours. Alors, ils m’interdirent de l’approcher, cette gamine turbulente ! Elle n’était pas bien, c’était une succube ! Mais qu’est-ce que je m’en foutais, qu’elle soit le diable réincarné. Parce que putain, ce qu’elle était belle. Avec son sourire candide, ses petites robes blanches, je n’avais qu’une envie, c’était d’aller la rejoindre et d’être, comme je l’espérais ardemment !, éclaboussé par cette vitalité ingénue. Oh, comme j’en rêvais. Mais non, j’étais gentil et obéissant, comme toujours, alors ô grand jamais je n’osais lui adresser la parole.

    Mais tout de même, qu’est-ce qu’elle était belle.

    Huit ans est un âge bien trop bas pour connaître la déchéance de l’âme. C’est pourtant durant ma huitième année que je commençai à descendre lentement dans les tréfonds de l’enfer. C’est à mes huit ans que les sordides flammes lucifériennes vinrent lécher mon âme innocente. Il n’avait pas fallu longtemps à Satan pour s’introduire dans ma vie. Il lui avait fallu une seconde. La seule seconde où je connus le bonheur le plus extatique qui puisse exister. A croire qu’effectivement, la bible avait raison. Béni seront les purs et les abstinents. La passion et le plaisir n’appartiennent qu’aux pêcheurs. Pourtant, du haut de mon petit mètre vingt, je n’avais pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. La succube, je n’avais pas le droit de l’approcher. Alors je ne l’approchai pas, docile enfant que j’étais. Ma mère était tout pour moi. Ma mère était belle et pure. Elle était gentille et ne voulait que mon bien. Je devais l’écouter et la rendre fière. Ce que j’étais con, putain. Ceci dit, dans ma candeur d’enfant, je voulais aussi que la succube devienne proche de moi. Je voulais la voir, la toucher. Je voulais qu’elle m’accorde son attention, qu’importe qu’elle soit diabolique. J’imagine que c’est ça, le propre des succubes. On veut vivre toute notre vie à ses côtés alors qu’elles nous détruisent. Et on est heureux de notre déchéance. Est-ce que tu te souviens de ce jour, Aelys ? De ce jour de mai, on avait huit ans. On ne connaissait de l’autre que le regard innocent et timide. Celui qui disait « je veux te connaître, mais tu m’impressionnes, ne m’approche pas. » Tu t’en souviens, hein ?

    Moi je me souviens parfaitement. Je jouai avec mon ballon blanc, j’envoyai la balle à Caprice, notre chienne. Elle était contente, toute joueuse. Et puis tu es apparue dans mon champ de vision. Ma petite succube que je n’avais pas le droit d’approcher. Les mains nouées dans le dos, ta petite robe bleue, ingénue, légèrement penchée en avant. Un air si candide ornait le visage. C’était impossible ce que disait maman. Tu ne pouvais être qu’un ange. Une séraphine venue me tendre la main pour jouer avec elle. Une figure si pure, un chérubin réincarné dans un corps de gamine. Oh. Je restai un instant sans voix devant cette apparition céleste. Aelys était venue à moi. Aelys souhaitait s’amuser avec moi, qui n’étais pourtant qu’un petit garçon banal. Et d’un seul coup, cette cascade rousse balaya tous les préceptes maternels. Je lui rendis un sourire timide et quand la douce enfant me tendit la main, l’innocent garnement que j’étais n’hésita pas une seconde à la saisir, persuadé de découvrir le paradis tant conté.

    Mais il n’y eut point de Paradis. De cette innocente poignée de main naquit le mal. Le démon s’introduisit dans ma vie sans histoire alors que je sombrai lentement dans l’inconscience.

    Le contact doux et sublime avec mon petit ange m’avait conduit à ma propre déchéance.

    Je ne me souviens pas de pourquoi, lorsque j’ai pris cette main tendue, j’ai sombré dans l’inconscience. Je ne me souviens pas de tout ce que je vous raconte. Je vous le raconte parce que c’est comme ça, c’est arrivé, et qu’il vous faut vous conter mon histoire. Mais si ça se trouve, tout ce que je vous dis est un mensonge. Si ça se trouve, je me mens à moi-même depuis presque dix ans. Je vous ai dit tout ça, mais au fond, je ne m’en souviens pas. Je me souviens bien du sourire de mon Aelys, quand elle est arrivée dans ma vie. Et de ce moment où elle m’a tendu la main.

    Mais de Marcus et Rose-Mary, il n’y a plus rien dans ma tête. De ce Dieu que j’ai cru aimé, il n’y a plus rien non plus. Quand je me réveillai le lendemain, je n’étais pas chez moi. Je ne savais même pas ce que c’était, chez moi. J’étais là, dans cette pièce blanche. Sur un lit blanc. Il y avait cette femme aux boucles brunes. Il y avait cet homme un peu grassouillet, un peu tremblant. Ils souriaient. Un soulagement éphémère. Quand on a huit ans et qu’on se retrouve seul face à des inconnus, le sentiment qui s’empare de nous est une peur indéfectible. J’étais tétanisé. Cette femme tenait ma main sans que je ne lui ai rien demandé.

    « Mon chéri, quelque chose ne va pas ? »

    Et quand on a huit ans, on ne cherche pas à comprendre. Quand on a huit ans, on retire vivement sa main, on se recule et se recroqueville. On toise les adultes, avec un regard un peu perdu, et on murmure les mots fatidique :

    « Qui êtes-vous ? »


    Et c’est le Diable qui se met à rire, quand Dieu en a rien à foutre. C’est ma mère qui s’effondre sur l’épaule de mon père, en larme. Et moi ça ne me fais rien. Parce que moi, ces gens-là, je ne les connais pas.

    Alors mes parents ont tenté bien des choses pour me faire comprendre qui j’étais. Mais mon cerveau refusait de les écouter. Dans ma tête, il n’y avait que la petite gamine au sourire innocent. Je me demandais comment elle allait. Il n’y avait de la place que pour elle, que pour ce qu’elle voulait bien m’apprendre. Alors j’ai renié mes parents. Je ne les écoutais plus. Je n’en avais rien à faire de Dieu, je n’en avais rien à faire des je vous salue Marie. Je voulais enfin jouer avec les autres enfants du quartier. Mes bagarrer, comme tout petit garçon. Alors c’est avec plaisir que je sombrai dans les bras enfantins d’Aelys en m’amusant de la tristesse de mes parents. Parce que finalement, mes parents, et bien ils n’étaient plus trop des parents à mes yeux.

    Mais les temps de l’enfance ont une fin. La lettre d’Aisling est arrivée bien trop rapidement. J’ai onze ans, seulement onze ans, putain, quand mes parents se transforment en de véritable monstre, aveuglés par leur foi stupide.

    « C’est le Diable, Clyde. C’est le diable qui a pris possession de ton corps et tu n’y peux rien. »

    Ca fend l’air et ça transperce le cœur. C’est un coup de poignard de la part de ma génitrice. C’est un infanticide commit sous l’ordre sordide de la religion. Et dans son fanatisme monstrueux, elle ne se rendra pas compte de sa faute. Elle ne confessera pas son crime, parce qu’elle n’a rien fait.
    Détruire ainsi son fils, c’est pardonnable par la foi, quand ce dernier est possédé. Au pire que lui dira le prêtre ? Sortir son chapelet, se signer, et réciter dix Je vous salue Marie.

    « Tu ne comprends rien ! Tu ne veux rien comprendre ! C’est un don du Ciel que j’ai !
    - Du Diable ! Clyde ! Mon chéri ! Si tu existe encore, reprend possession de ton corps ! »


    Bon Dieu. Putain de Bon de Dieu de merde. Encore aurait-il fallu qu’il existe, celui-ci. Il me regarde dépérir, en s’en foutant. Je l’ai prié tous les soirs durant huit années. Huit putains d’années pour me retrouver face à ça. Face à ma mère, à cette femme que j’ai dû aimer, quelque part, au fond de moi, qui sort son chapelet, le tendant vers moi.

    « Me prends-tu pour un vampire ?!
    - La foi nous sauvera !
    - Tu es pitoyable ! Ne vois-tu pas qu’il n’y a rien pour nous sauver ? Je suis ce que je suis, maman !
    - Ne m’appelle pas ainsi, démon !
    - … Rose-Mary. Je ne changerai pas. Je ne suis pas le visage du Diable, je ne suis pas possédé par Lucifer, je suis malade ! Arrête de croire en des sornettes, crois-moi, moi je t’en supplie ! »


    Lui arracher sa foi, la jeter sur le sol, la piétiner. Oh, comme j’aimerais en être capable ! mais que suis-je, sinon un enfant meurtri par celle qui aurait dû le soutenir ? Que suis-je sinon un fils de Dieu blessé par la foi obscène de sa pauvre putain de génitrice. Oui, je blasphème sur ma mère, sur cette meurtrière qui achève un homme à terre car elle peur. Peur de tout ce qu’elle ne connait pas. Peur d’ouvrir les yeux sur la misère du monde. Lui faudrait-il subir le même sort qu’à moi, pour qu’elle réalise son erreur ?

    Dans un élan désespéré, je me jette sur elle. Je la supplie de me pardonner. Elle hurle, elle tremble. Elle a peur, cette pauvre femme perdue. Elle me gifle, en lâche son précieux bien. Et dans une dernière impulsion de rage, de désespoir, de dépit, je la secoue, cherchant dans ses yeux bleus voilés par la croyance stupide, cet éclat maternel. Qui n’apparait pas.

    « Va-t-en ! Sors de ma maison ! Va-t-en ! »

    Le vacarme appelle mon père. Cet homme que je me souviens avoir admiré. Mais qui n’est maintenant qu’à mes yeux qu’un crédule apeuré par la lucidité de son propre fils. Il est là, devant la porte, le fusil entre ses mains. Après l’infanticide commit par la mère qui, aveugle, détruit le cœur de son fils, voilà le père pour achever le travail. Et bien papa, tue donc cet ange qui a perdu ses ailes. Tue donc de tes propres mains ce fils qui ne veut plus être forgé. Je ramasse le chapelet, le range dans ma poche et toise celui que j’avais cru pouvoir appeler Père avec défi. Avant de tout simplement partir, silencieusement.

    Je suis sorti de leur maudit temple, et ce définitivement. J’ai onze ans. Pour seuls bagages la lettre d’admission, le chapelet de ma mère qui tremble dans ma poche au grès de mes pas, mes larmes d’enfant décadent, et la rage contre Dieu, cet impotent.

« Miru-Pu. »

« Well, you must be a girl with shoes like that. »


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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc]   Clyde — Well your faith was strong but you needed proof [uc] Icon_minitimeMar 25 Oct - 12:40

BON C'EST PAS QUE CA TRAINE EN LONGUEUR MAIS SI.
Une fin un jour, ou... ?
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