Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
▬▬▬▬▬▬▬
Ludvik A. Haraldson
A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Rangpsy
Ludvik A. Haraldson

Messages : 256
Date d'inscription : 18/06/2011
Age : 29


It's a kind of magic.
Age du personnage : 17
Nationalité: Islandaise
Relationship:

A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Vide
MessageSujet: A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.   A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Icon_minitimeLun 25 Juin - 17:37

(TEMA LA MEUF QUI PART AUJOURDHUI ET QUI EST PRISE PAR LE VENT DE LINSPIRATION)

a job that slowly kills you

Il avait décidé que tout se passerait très vite.

Il fallait quitter le campus, quitter la bibliothèque et l'odeur des pages qui restait bêtement sur ses mains, il fallait basculer dehors et bousculer les gens, les élèves pressés comme des fourmis, il fallait le faire d'un pas dur et il fallait serrer les dents en jetant derrière un œil plein de rage, la rage fédératrice. La rage faisait souvent faire beaucoup de choses.

C'est la colère vive qui pourfend la paresse et qui dilate la force. On se sent tellement fort, tellement fort avec la rage au coin du cœur qui bat la mesure, on a l'impression que tout est plume et coton, et verre, qu'un geste unique sous la belle fureur briserait les objets et casserait les gens. C'est un souffle qui donne du renouveau à vos envies et qui coupe le vin de votre contenance à l'eau de la violence. Vous aviez envie de déplacer des continents, d'exploser des têtes sur le bitume, de renverser des corps par-dessus les ponts, d'éventrer des enfants, de vous faire francisque de vengeance, d'être le Vésuve et de vous réveiller. C'était le goût acide du vinaigre qui recouvrait le doux. Le plat banal se gonflait d'épices et à son odeur, vous vouliez renverser la table sur vos invités. Ludvik macérait dans l'aigre-doux de la rage.

— Je crois que ça suffira, il décide, et des accents terribles mugissent dans sa voix.

Ludvik se retourne. Il ne se demandait plus si Czeslaw Dawidowicz le suivait, si ce qu'ils s'apprêtaient à faire là était bien original, si au fond ça avait bien un sens, si ça rimait à quelque chose pour lui ou l'autre ou si ça signifiait... il ne savait pas, peu importait quoi. Qu'ils se haïssaient ? Qu'ils devaient s'entretuer ? Qu'ils se retrouveraient côte à côte, ensemble sur fond blanc cassé, les bras perdus dans les plâtrages, les mêmes balafres au coin de la fossette droite, sur un lit d'hôpital ? Lie sourit. Une fois de plus, Lie sourit. Il s'essuya la bouche avec sa main parce que le sang séché lui scellait les lèvres dans une pellicule au goût de fer.

— Il faut finir ce qu'on entame, assura t-il au borgne qui lui faisait face ; il faut toujours aller jusqu'au bout des choses.

Même si ce sont des conneries incontestables, il aurait ajouté, si son rictus infâme n'avait pas empêché sa langue de passer. Il était trop content de cette petite virée pour parler encore une fois de choses idiotes. Il fait beau Czeslaw ? Tu veux un café Czeslaw ? Tu n'as pas cours, maintenant, Czeslaw ? Tous les muscles et toutes les fibres se bandent sous la tension, tous les muscles et toutes les fibres sont des arcs, des fils, des cordages tendus, de petites membranes échauffées par la pression et le mistral tranquille de la cour de l'école. Les choses sont électriques. Tout est plein d'une énergie qui respire et claque, des ondes de choc jusque sous les ongles, jusque dans les racines, dans les arbres, les formes noueuses des saules qui pleurent doucement ces enfants cinglés. Ludvik retira son sweat et le jeta par terre.

La colère, la colère, ah la vive colère, cette ondée et ce haut-le-coeur sous les trombes étranges qui se cognent aux parois des cerveaux. La colère toujours, sempiternelle, qui excite les hic endormis et les hocs fantasmés, les problèmes qui sont toujours les mêmes mais qui veulent rugir comme des lions et arracher des gorges. La colère véloce, la colère vivace, la colère en métastases dans le corps mortifié de Ludvik. Ses cheveux noirs ondulent. Ses neurones s'enflamment. Explosion nucléaire dans les synapses.

— Oui le borgne, toujours. Tu le sais bien. C'est pour ça qu'on est partis de la bibliothèque, pour que les grands auteurs ne voient pas la suite navrante de l'histoire, pour que Sartre ou Cicéron ne prennent pas du sang de juif sur la gueule.

Le ton est rauque, il y a quelque chose de blessant et d'infamant rien que dans le bruit éraillé que fait sa gorge. C'est une parole agressive : c'est la voix terne, la voix nasillarde de celui qui va frapper avant l'autre et par surprise, sans coup d'éclat.

De but en blanc Ludvik alla frapper Czes.

Il envoya son poing dans la jugulaire avec la précision d'un monstre, un formidable monstre, et il fit en sorte que tous les doigts contractés ensemble se plantent au plus profond du cou laiteux et virginal. Il voulait le voir s'étouffer un peu, cracher ses poumons et sa trachée, répandre sa salive lactée partout sur son veston noir et sur ses bottes délacées. Ludvik voulait répandre un peu de Czes sur le gazon coupé, qu'il s'agisse de ses entrailles, son dernier oeil ou son petit déjeuner. Toute la colonne vertébrale de Lie se cambre et suit la courbe de son dos. Tout en lui se voûte quelques secondes, et puis se redresse d'un coup, dans la détente, le calme revenu, et le poing décolle de la nuque défoncée. Est-ce qu'il y avait une raison, une simple et bonne raison ?

— Je vais pas te laisser le temps. Je vais pas te laisser d'avance. Je crois que tu vas retrouver l'odeur de l'hôpital.

Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort.

Revenir en haut Aller en bas
▬▬▬▬▬▬▬
Czeslaw Dawidowizc
A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Rangpsy
Czeslaw Dawidowizc

Messages : 148
Date d'inscription : 18/06/2011
Age : 31


It's a kind of magic.
Age du personnage : 19 ans
Nationalité: POUSSE-TOI CHUIS POLONAIS
Relationship:

A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Vide
MessageSujet: Re: A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.   A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Icon_minitimeDim 8 Juil - 11:36

[MOUHAHAHA réponse rapide que voilà, j'ai pas eu trop le temps de la poster plutôt. Entre tournée du département (ma famille devrait acheter une ville. Et y habiter. Ce serait plus rapide.) et procrastination et glandouille à la plage...]


What is the day, without a blessed night? And what is peace, without a blessed fight?



Aller trop loin était, mine de rien, tout un art. Et Czes se plaisait à penser que pour une fois, Yahweh avait été suffisamment miséricordieux pour lui accorder le pouvoir de l'emmerdement suprême - celui qui lui permettait de voir où étaient les limites pour chier dessus comme il le fallait. Et puis derrière son apathie, son grand plaisir dans la vie était de dépasser les bornes. Aussi, c'était un peu de la faute des autres, si on pouvait lire en eux aussi facilement. Juif passait par la moindre faille, comme une souris, un nuisible des champs, pour tout pourrir au maximum. Le plus triste dans tout ça, c'était qu'on s'en rendait compte quand le mal était fait, qu'il avait vicieusement frappé avec cette brutalité inattendue dont lui seul semblait détenir le secret.

Il aimait bien chercher la merde, comme ça, de la façon la plus indicible possible. A tel point que ça pouvait frôler l'extraordinaire, doucement, gentiment. Et quand il la trouvait, soit il s'enfonçait lui-même un peu plus par pure auto-dérision, soit il enfonçait sa victime le plus méchamment possible, à grand renfort de paroles onctueuses et de sourire cruel.

Là s'en tenait le parfait exemple, alors qu'il suivait Ludvik, parfaitement conscient de ce qui allait se produire, sans pour autant y attacher plus d'importance que ça. Il estimait sa stratégie personnelle à un niveau bien plus élevé que ça, ainsi n'y voyait-il pas de raison d'accorder de l'importance à ce qui n'en méritait pas. Au fond, c'était affreusement condescendant, mais terriblement vrai; personne n'y pouvait rien, et comme à l'accoutumée il visait dans le mille, avec un esprit acéré et un appétit monstrueux pour ce genre de situation.

En silence, il s'arrêta, face à Lie. Et écouta soigneusement ce qu'il avait à dire, tout en observant ce qu'il avait sous son nez. Du sang, des hématomes, des boursouflures. Et la rage, dans le ton, le regard. Une rage qui se voulait contrôlée, mais dont l'équilibre était si ténu qu'il suffisait à Juif de dépasser à nouveau les bornes, d'un seul petit mot, pour que tout éclate en morceau. La tentation le faisait baver, affamé qu'il était des rages de Ludvik, de ses mots crachés et de ses vices.



*PAK*



Juif sentit le coup tomber, comme au ralenti, avec l'effet d'une guillotine apparue subitement dans son cou. Les jointures frappèrent avec force, cette force destructrice que seul Ludvik semblait posséder, cette force autodestructrice quand Czeslaw la retournait contre lui non pas à coups de poing, mais à coups de verbiages acides.
Il se laissa choir, sans lutter - apparemment -, et se laissa deux secondes pour recouvrer ses esprits. Dans sa gorge, il y avait comme un arrière goût métallique peu agréable. Il toussa et se racla doucement la gorge, sa pensée prête avant son corps.

Le principe était simple, il n'avait aucun bouclier physique. Il se contentait de prendre les gens pour des cons, en leur faisant croire à toutes les ouvertures possibles. Première épreuve à passer, son apathie, qui suffisait à avoir raison du plus grand nombre. Là, on en était à la deuxième épreuve, celle que peu avaient l'occasion de voir, à croire que Ludvik était un heureux élu. La deuxième épreuve, c'était sa cruauté cachée.
Pull à terre, redressé et prêt à continuer, il le dévisagea en plissant légèrement son oeil droit. Pas effrayé pour un sou. Il savait encaissé, mais plus que ça, il avait la meilleure parade qui soit. La plus humiliante, surtout pour cet islandais arrogant. Chose rarissime, un sourire se dessina lentement sur ses lèvres. Et si il prenait soin de ne jamais sourire - outre parce qu'il n'en avait pas spécialement envie et qu'il riait déjà tout seul dans sa tête -, c'était à cause de l'air que ça lui donnait. Un air tout de suite plus méchant, du genre qui ferait aisément pleurer les enfants. Un air de diable, pire encore depuis qu'il était borgne. Et le voilà qui accordait ce sourire mauvais à Ludvik, sachant qu'une phrase serait suffisante. Ou pas. Peu lui importait, puisqu'il avait sa botte secrète, à laquelle personne, personne, ne pouvait résister.

- Alors, continue! T'en crève d'envie, je le sais. Mais tu sais ce qui va se passer, non? Tu te souviens de l'humiliation que je peux te faire subir, non? Il me suffirait d'un mot. Tu veux te barrer en courant, contre ta volonté?

Et il continua de le regarder droit dans les yeux, sans ciller une seule seconde.

Czeslaw n'avait jamais peur, de toute manière. Après tout, qu'était la paix sans un combat?


Dernière édition par Czeslaw Dawidowizc le Jeu 13 Sep - 18:28, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
▬▬▬▬▬▬▬
Ludvik A. Haraldson
A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Rangpsy
Ludvik A. Haraldson

Messages : 256
Date d'inscription : 18/06/2011
Age : 29


It's a kind of magic.
Age du personnage : 17
Nationalité: Islandaise
Relationship:

A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Vide
MessageSujet: Re: A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.   A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Icon_minitimeJeu 19 Juil - 4:02

bruises that won't heal

La mauvaise herbe. La mauvaise herbe partout, dans le silence, qui pousse dans la moiteur des gens. La mauvaise herbe presque animale alors qu'elle glisse ses racines dans les petits interstices de vous, le chiendent vicieux dont les brins chatouillent vos narines et vos bronches couverts de vert, de vie pourrie, de visqueux. Les brins puants qui touffent dans la terre cendrée de votre mental. Qui étouffent la belle lande grise, peuplée de vers, sans lumière à partager, sans véritable verger où auraient poussé les fruits de la belle pensée, la simple pensée qui détourne des coups portés au corps, et des gros mots râblés.
Elle court, l'herbe folle, elle puise, l'herbe joyeuse, dans la cervelle en friche et dans les sentiers pas encore explorés, pour en faire des sentiers battus, elle répand encore et toujours sa petite poudre, son poison moulu, sa cigüe. Les brins chatouillent vos narines. Ils chatouillent vos narines pour vous faire éternuer. Les pesticides sont épuisés et la serpe est coincée là-haut, plantée dans le gui. La mauvaise herbe, elle est trop bas. Plus c'est bas et plus ça envahit bien. Il n'y a rien qui puisse tuer la mauvaise herbe, il n'y a rien pour tuer Czeslaw Dawidowicz.

— Comment je me débarrasse de toi ?

Il avait un peu remué sa tête, un peu vers la gauche, un peu hagard, sclérosé mais dodelinant doucement, foudroyé debout mais mouvant, et plein d'ondulations sinistres. Il avait un peu bougé, il tremblait un peu, mais c'était parce qu'il trouvait épatante cette charpente à moitié vivante qui se tenait là. Mauvaise herbe, mauvaise, des pieds jusqu'à la tête ; comme pour tuer toutes les bêtes, il lui fallait le feu, et le feu ne brillait pas dans ses yeux, ce qu'il y avait c'était du gel, obscur et très épais, du gel qui suspendait toute vie et tout éclat, toutes les petites bribes. Il arrêtait, mais il ne crevait pas, c'était une glaciation de quelque secondes, les organes en suspens, mais ça finissait par se réchauffer indubitablement devant un bon foyer. Le sourire de Czeslaw était un ardent foyer.

Il avait eu mal, mais il n'était pas malheureux. Il était content. Ludvik n'avait éraflé qu'une pauvre petite patine, ses ongles s'étaient arrêtés sur une vitre fluette qui lui avait brisé les doigts, et maintenant il pouvait seulement les regarder se contorsionner ; il pouvait juste observer Czeslaw, derrière cette grande et mince vitre. Il pouvait observer Czeslaw souffrir dans la joie naissante, et guérir comme un oiseau de malheur, un phénix passé au cou tordu et au plumage décanillé. Cette vitre. Cette fragile vitre. Ce fragile Czeslaw. Et on vous a bassiné avec la force surhumaine de la colère, qui, ils ont dit, déplacent des montagnes.
Lie soufflait lentement sur ses mains et sur la cendre. Les braises picotaient sa peau ; il savait bien que Juif le regardait dans une délectation molle. Les jointures craquent. Ce n'est pas des montagnes qu'il faut déplacer. C'est un tout petit sac d'os qu'il faut mettre en terre.

— Et toute la force du monde ne servira à rien pour ça, dit Ludvik en martelant chaque syllabe, parce que l'indolence de l'autre le faisait chier.

Il savait bien de quoi le borgne se repaissait. Il savait qu'il serait complaisant, souriant, toujours avec cet air de vieux chien noir malade, de vieille bestiole dressée sur ses pattes squelettiques dans la nuit, qu'il viendrait frotter sa nuque pouilleuse et son museau édenté à ses jambes, en frissonnant peut-être, en partageant ses puces, en répandant la puanteur canine de son poitrail et en le fixant, d'un unique oeil, un oeil jaune et morveux, avec toute la gentillesse souillée d'un chien noir des rues. Il allait casser l'os en deux et récupérer la moelle. Il allait lécher la main qui allait le battre, et couiner, et s'écraser sur le pavé, et ne pas mordre. Le chien bouffé de pustules qui se ratatine sur la chaussée.

C'est au dernier moment, quand vous croyez que vous vous êtes éloigné, que le chien grossit pour devenir la bête noire. Il se gonfle des ombres que vous avez laissé traîné derrière et il vous tue. Ah la belle sinistrose dans la nuit déchirée. Ah, la mauvaise herbe qui a pourri les cultures. Le chien, la peur, et la mauvaise herbe sont sensiblement la même chose.

— Alors, continue! T'en crève d'envie, je le sais. Mais tu sais ce qui va se passer, non? Tu te souviens de l'humiliation que je peux te faire subir, non? Il me suffirait d'un mot. Tu veux te barrer en courant, contre ta volonté?

Maintenant, ils étaient en sang tous les deux.
Czeslaw menaçait de se transformer en bête noire. Il avait assez couiné et bavé sur le quai et il était dans ses derniers recours, retranché, acculé, dans un final qui s'annonçait très beau, et une apothéose qui s'annonçait tout à fait fabuleuse. D'une seule petite suite, avec des voyelles et des consonnes, d'une petite sentence, il pouvait dénouer les cordes du ring et faire décamper le plus terrifiant des connards de ces lieux. Quelle scène truculente ça serait, quel renflouement de l'ego ça ferait, quel beau final, quelle fabuleuse apothéose. Juif était au sommet.
Mais Haraldson éclata de rire. Et quand Haraldson éclate de rire, ce rire infâme qui dissone à chaque note, qui vibre extatique comme un putain de piano désaccordé, ce vieux rire macabre que n'importe qui priait le ciel de ne jamais entendre, il voulait dire "Perdu".

— Arrête d'être bête, Czeslaw.

Ludvik fit un pas. Un pas qui n'était pas conquérant, solennel, ni même courageux, juste un pas.

— Arrête d'être bête, ça te va pas, ça me fait rire ; soit à la hauteur de ta condition. Ferme un peu ta gueule. Réfléchis.

Un autre pas. Et encore un autre. Un troisième. Il n'attendait que ça. La vitre était en morceaux. C'était insoutenable.
C'était terrible ce vent qui soufflait dans les cheveux noirs, cette anthracite sur leurs têtes qui ondulaient, cette mauvaise herbe à son paroxysme qui leur nouaient l'âme à tous les deux et qui les posaient là en frères, ce bourdon mou dans leurs crânes en intermittence, ce battement des coeurs détraqués ; la dernière scène, le dernier pas ; leurs fronts se touchent maintenant.

— Fais-moi peur, essaye ; et tu passes les trois prochaines semaines à te tordre de douleur dans les cachots.

Il lève les yeux vers le ciel sans couleur, comme perplexe, comme pensif, comme s'il réfléchissait, comme avec délectation. Il se balance dans un rictus sur ses doc martens et il ne regarde que les cumulus en rangée dans la voûte grise. Un temps de latence.

— Insomnies. Et un sourire. Malédiction.
C'était comme si l'air venait de se distordre. Quelque chose en putréfaction qui aurait macéré par ici, des relents de cadavre ramené par le mistral de la cour, du pus et du sang rance en bouillie, de l'énergie sale et pure sans distillation, sans décantation, une incantation. Un craquement humide dans la nuque de Ludvik et ses yeux qui s'arrêtent de luire brusquement dans son dernier diabolisme.

C'est pas comme si vous aviez pas le choix.

Revenir en haut Aller en bas
▬▬▬▬▬▬▬
Czeslaw Dawidowizc
A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Rangpsy
Czeslaw Dawidowizc

Messages : 148
Date d'inscription : 18/06/2011
Age : 31


It's a kind of magic.
Age du personnage : 19 ans
Nationalité: POUSSE-TOI CHUIS POLONAIS
Relationship:

A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Vide
MessageSujet: Re: A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.   A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Icon_minitimeMar 18 Sep - 17:44

[FUUUUUUU- Beaucoup de mésaventures dans ma face. Et des trucs plus cools. J'étais busybody, navrée.] [Promis je m'entraîne à être fast, je culpabilise de te faire attendre comme ça et ça craint trop.]

What is the day, without a blessed night? And what is peace, without a blessed fight?



Czeslaw était le genre de personne tellement molle, éteinte, insignifiante, qu'on ne la remarquait pas tellement. Le genre qu'on voyait sans voir, parce que son apathie restait foutument frappante, tant elle semblait trop forte pour un corps pareil. Czeslaw, on croyait surtout ne pas le voir. Mais il était toujours là, dans son silence, dans ses sommeils. Il y avait toujours cet oeil bleu, sombre, cet oeil unique qui semblait suivre le moindre geste. Il y avait ce bandeau au goût d'interdit. Pas le droit de voir, pas même de toucher. Par ce lourd mystère, la chose devenait laide, dégoûtante. Un peu comme une réaction capricieuse. Parce qu'on ne peut pas voir, on finit par être révulsé. Et avec Czeslaw, il y avait trop peu de choses visibles pour que la sympathie à son égard soi immédiate.
La seule condition pour ça, c'était d'être dans le même panier.

Sans esquisser un geste, Freaky Jew resta là, à terre. Peut-être que ça lui donnait l'air un peu bête de la loque abandonnée, mais il s'en foutait bien. Il était habitué à ce qu'on le considère ainsi, trop habitué pour y accorder la moindre attention - même la plus dédaigneuse. Le dédain ne l'intéressait pas, il préférait les choses. Celles qui s'agitent de manière invisible, repoussent et mordent en signe d'une affection déformée et malade.
Se redressant un peu sur son bras droit, il leva le nez, toujours ce vague sourire bizarre plaqué sur le visage.

Il écoutait les saintes paroles du Très Bas Ludvik avec attention. Il le regardait, se délectait de son expression, trahissant de manière indicible la froideur, la rage, le mépris, le besoin qu'ils avaient de constamment innover pour se foutre sur la gueule comme deux clébards affamés de colère. A ce jeu-là, Ludvik était clairement le meilleur, le champion incontesté et incontestable. Il savait y faire, se comporter en feu grégeois tout en se targuant de rester de glace. Le feu grégeois, même l'eau ne parviendrait jamais à l'étouffer. Le feu grégeois, seul son opposé parfait pouvait le tuer s'il le fallait.

Alors Czeslaw se faisait allumette, triste illusion d'un feu inexistant sous la carapace. Ô ironie du sort, quand on savait qu'au fond, il n'avait tellement rien à cacher qu'il en devenait difficilement compréhensible. Mais c'était toujours plaisant de tendre de petits pièges, pour jouer avec les nerfs des gens.

Parce qu'il y avait une chose que les gens ne remarquaient jamais, si ce n'était au dernier moment, lorsqu'il était trop tard pour hurler sa perte.

Lorsque la sentence tomba, Czes se redressa, avec l'air digne de l'éxecuté qui connait la parade.

- Je ne serai pas le seul à en souffrir, alors. Qu'il en soit ainsi.

Les couperets tombèrent de toute part, alors qu'il se redressait lentement, qu'il époussetait doucement ses vêtements, qu'il replaçait son sac sur l'épaule.

Personne ne remarquait jamais combien son ombre pouvait être grande.


[... J'aime bien rp avec toi, parce que je peux caser tout un tas de métaphores et de jeux sur les mots. Je te l'ai jamais dit. C'est fait. J'aime tellement jouer sur les sens.] [C'est court, tu me dis si tu veux que je te rallonge le bordel pour t'aider.]
Revenir en haut Aller en bas
▬▬▬▬▬▬▬
Contenu sponsorisé



A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Vide
MessageSujet: Re: A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.   A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

A heart that's full up like a landfill ; Czeslaw.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: « COLLEGE/LYCEE | RPG. :: « Cour de l'école.-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit