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 I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)

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Molly Fitz
Molly Fitz

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MessageSujet: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitimeSam 9 Fév - 14:07

Depuis son arrivée à Aisling, Molly s'était habituée à ses petites routines. Le week-end, par exemple, elle commençait ses journées avec une bonne tasse de thé qu'elle préparait dans la bouilloire qu'elle avait dans sa chambre et qu'elle buvait près de la fenêtre – elle aimait cette solitude matinale, et c'était un gain de temps, elle n'avait pas besoin de traverser toute l'école pour aller au réfectoire avant d'aller à la bibliothèque. La bibliothèque, c'était là qu'elle passait ensuite toute sa journée à écumer les rayons, cherchant à lire toujours plus, pour agrandir sa culture générale, apprendre à mieux maîtriser son pouvoir ou simplement se divertir. Le reste de l'école lui restait dans l'ensemble très peu familier. Alors, oui, les journées de la jeune étudiante étaient réglés comme une horloge. C'est pourquoi elle fut très surprise lorsque ce matin-là, assise à sa fenêtre, admirant l'inhabituel beau temps dont elle ne verrait presque rien dans la journée, elle reçut un messager volant. Un papier blanc soigneusement plié qui se glissa sous sa porte et atterrit sur la petite table, devant elle.

Elle en avait déjà entendu parler, bien sûr, elle avait même vu d'autres élèves en recevoir, mais c'était bien la première fois depuis son arrivée à Aisling qu'elle en recevait un. Elle l'ouvrit donc, les mains un peu hésitantes, et se retrouva face à un message écrit élégamment, qui lui proposait de la retrouver dans les jardins de l'école dans la matinée. C'était signé du nom de sa professeur de français, Gabrielle Hawkins. C'était une jeune femme élégante, à la fois douce et cultivée, qui lui avait tout de suite paru à la fois intéressante pour ce qu'elle avait à offrir intellectuellement, et intrigante, par sa féminité affirmée et son indépendance. Elles avaient souvent discuté après les cours, se conseillant et se prêtant divers ouvrages, mais c'était la première fois que Miss Hawkins lui proposait de la voir en-dehors du cadre scolaire. C'était inattendu et... informel. Molly peinait à comprendre pour quelle raison elle voudrait la voir dans ces circonstances. Et ce que Molly peinait à comprendre lui laissait un goût amer... Devait-elle répondre à l'invitation ? Sa curiosité était piquée, et elle ressentait l'envie de voir, pour une fois, Miss Hawkins en tant que femme plutôt qu'avec la distance habituelle qui l'avait transformée en être d'intellect et pas de ressenti. Elle regarda avec un pincement au coeur la dernière lettre de son père qui trônait encore sur son bureau – il n'apprécierait sans doutes pas qu'elle sacrifie une matinée d'étude à sa curiosité. Tant pis, se dit-elle. Refuser semblait impoli, peut-être que si elle le faisait, sa relation avec Miss Hawkins en pâtirait, et c'était quelque chose qui lui faisait plus peur que la désapprobation de son père. C'était triste à dire, mais sa professeur de français était ce qui s'approchait le plus d'une amie à Aisling.

Molly termina sa tasse de thé, attrapa les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main – ce matin-là, un jean droit et un long pull violet qui lui tombait sur les mains -, réunit dans sa sacoche en cuir qu'elle utilisait pour les cours quelques livres qu'elle avait empruntés à Miss Hawkins ou qu'elle voulait lui montrer, enfila sa parka et se dirigea vers les jardins. Elle atteignit le point de rendez-vous. Elle était seule. Sa montre lui indiqua qu'elle avait cinq minutes d'avance. Molly décida donc de mettre ces cinq minutes à profit pour lire un peu, et sortit de sa sacoche un livre sur la révolution cubaine. Elle s'adossa à un arbre et, l'esprit pleinement occupé par sa lecture, en vint à oublier la légère appréhension qui l'habitait.
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Gabrielle L. Hawkins
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Gabrielle L. Hawkins

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MessageSujet: Re: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitimeDim 10 Fév - 20:04


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Avec Molly Fitz

Je soupirai, détendue et complètement à l'aise. Là était le petit bonheur des week-end, des matinées ensoleillées, moi, tranquillement posée devant la fenêtre avec ma petite tasse de café en main. Une bonne dose d'énergie et de gaieté pour bien commencer ce samedi. Je ne pouvais qu'être de bonne humeur ; mes copies étaient corrigées, j'ai passé un bon vendredi soir à papoter avec le professeur Jaegler tranquillement devant un verre, et j'ai eu une bonne nuit de sommeil, complète, sans avoir été réveillée par mes colocataires, souvent bourrés à 3 heure du matin. Ils n'étaient même pas là. Je me suis réveillée ce matin, seule dans ma chambre. Je n'allais pas m'en plaindre.
J'avais prit du bon temps, traînant un peu, sous une bonne douche chaude, à ne pas me presser, à faire un peu les choses du quotidien en mode relax.
Je posai ma tasse de café sur une commode une fois celle-ci vide et me plaçai devant le miroir. J'avais l'intention de sortir aujourd'hui, histoire de profiter de ce soleil, et je ne comptais pas me ramener dehors en mode négligée, telle était mon habitude. Je me montrais comme une femme classe qui prend soin d'elle, sans en faire trop, bien évidemment, je ne comptais pas ressembler d'une, à une fashion victime, de deux à une pétasse, de trois à une … Je ne sais pas, on pouvait ressembler à tellement de choses qui ne sont pas nous.
J'avais opté aujourd'hui pour un slim noir et un large pull gris. Il faisait sans doute beau, mais l'hiver soufflait toujours son vent froid sur nos corps fragiles.
J'avais laissé mes cheveux détachés qui tombaient en cascade ondulante sur mes épaules et avait maquillé mon visage comme tout les jours; un maquillage discret.
Je haussai les épaules et fixai mon regard sur mon téléphone portable posé dangereusement à l’extrémité de la table. J’attendais, oui, j’attendais et à ce moment où je me demandais si j'étais pas médium, il tomba sous l'impulsion de plusieurs vibrations signalant l'arrivée d'un nouveau message. Je souriais, rigolant presque tellement la situation était drôle. J'avais espéré tellement fort qu'il m'avait entendu.
Je me penchai pour le ramasser et me mit à lire ledit message :

« Il a reprit contact av moi. Il a demandé de tes nouvelles. Attends toi à le revoir rapidement... Dsl si tu vas m'en vouloir, mais, je lui ai dit où tu étais. Sorry, mais je n'allais pas lui mentir. Appel-moi pour en discuter quand tu veux. Bsx miss ! - Mina - »

Mon sourire s’effaça. Je haussai un sourcil et souffla bruyamment. À vrai dire, je ne savais pas comment réagir, si je devais me mettre en colère, si je devais être désespérée, si je devais pleurer ou bien si je devais être contente. Ou bien avoir toutes ces réactions à la fois.
Vous ne savez pas de quoi il est question, mais moi, oui. Mais ce sujet, ne se développera pas. Vous saurez tout ça, quand il sera temps. Et il n'est pas le temps, moi-même, je ne me sens pas prête à le revoir.
À vous de vous douter, de quoi ou qui il peut s'agir.

Il fallait que je sorte histoire d'oublier et me changer les idées. Comme quoi rien qu'un petit message de rien du tout pouvait vous changer votre humeur en moins de deux.
Je regardais soudainement la pile de livre posée sur ma table de chevet. Une idée frappa ma cervelle rapidement et me je dirigeai aussi vite vers le tiroir où je pris stylo et feuille de papier.
J'écrivis de mon écriture calligraphique un petit mot qui s'adressait à une de mes élèves que j’appréciais énormément : Molly Fitz. J'avais pensé à elle. Je lui demandais donc de me rejoindre dans les jardins ce matin, histoire de papoter un peu. J'avais des choses à lui dire et à partager avec cette jeune fille.
Une fois tout écrit, je pliai le papier en forme d'oiseau, soufflai dessus et le fit s'en voler.
J'avais donc encore du temps avant ce rendez-vous, il était tôt, et je savais qu'elle serait déjà levée et prête. Pourquoi donc pas préparer un petit déjeuné autour duquel discuter de tout et de rien. Je pensais à des cookies... j'avais envie de cookie. Il me restait plus qu'à en faire.

J'avais passé tout de même un petit moment à suivre plusieurs recettes pour varier le goût de certains cookies. Certains étaient au chocolat au lait, noir ou blanc, d'autre au caramel ou à la cannelle. J'avais surtout hâte de croquer dedans. Mais ce qui me préoccupait le plus était l'heure, j'allais tout de même pas arriver en retard à un rendez-vous que j'avais moi même donné.
Je mis les petits gâteaux dans plusieurs boites et me précipitai vers mes bottines que j'enfilai à grande vitesse, mis ma veste noire et prit mon grand sac à main où je mis un dossier et plusieurs livres. Une fois tout prêt, je bougeai mon petit cul dehors, au point de rendez-vous.

En arrivant, j'étais presque essoufflée. J'avais failli tomber même dans les escaliers telle une grosse imbécile maladroite, mais avec chance, rien n'était cassé ou en miette.
J’essayais de me calmer lorsque je vis Molly, déjà arrivée, installée vers un banc.

« Bonjour ! » dis-je en souriant. « J'espère que je ne t'ai pas fait attendre... Excuses-moi donc... » continuais-je en installant mon lourd sac sur le banc. « Installes-toi ici. Alors, comment vas-tu ? Oh, puis j'espère que ça ne te dérange pas d'être ici ou que je ne t'ai pas réveillé... Mais j'avais des choses à te dire et à te montrer » fis-je en ouvrant mon sac et en sortant les boites de cookie et les livres « Tiens, vas-y sers-toi, je les ai fait juste pour nous deux, puis voilà, je voulais te montrer des livres intéressants que je voulais te conseiller »

Je me sentais déjà bien en sa présence et grâce à l'odeur des cookies encore chaud.
Qu'est-ce que j'aimais les week-end quand ils étaient comme ça...


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MessageSujet: Re: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitimeDim 3 Mar - 22:14

Molly était tellement absorbée par son livre que tout d'abord, quand elle fut interrompue dans sa lecture, elle ne put s'empêcher de maudire celle qui l'en tirait. Il lui fallut bien dix secondes pour se rendre compte qu'il s'agissait de Miss Hawkins, et changer sa moue agacée par un vague sourire. Elle avait toujours cet air de s'excuser de sourire, comme si c'était un luxe qu'elle avait du mal à s'accorder. Pourtant ce jour-là, elle avait bien des raisons d'avoir l'air heureuse : sa professeure préférée avait apporté des livres et des gâteaux, et avait pensé à elle pour les partager. C'était très flatteur. Molly avait plus l'habitude de passer sous le radar des professeurs, et des gens en général, sans se faire vraiment remarquer. Elle ne faisait pas grand-chose pour, elle n'allait pas vers les autres et confinait ses conversations avec les autres étudiants au stricte minimum, officiellement parce que les adolescents étaient des êtres inintéressants et méprisables, officieusement parce qu'elle n'avait aucune idée de comment agir en leur présence. Elle avait eu une compagnie presque exclusivement adulte depuis son plus jeune âge, et même auprès des invités de son père, elle était utilisée comme un faire-valoir de l'intelligence paternelle plutôt que pour faire preuve de la sienne. Si l'on exceptait son père, Miss Hawkins était la première personne à sembler s'intéresser à elle, à l'en croire digne, intellectuellement ou humainement. Alors, oui, Molly était flattée. Et elle souriait.

« Ne vous en faîtes pas, » répondit-elle aux excuses de la jeune femme en s'asseyant sur le banc. « Je ne suis pas là depuis longtemps. Merci de m'avoir proposé de vous retrouver ici, j'ai aussi apporté des livres que je voulais partager avec vous. Tenez, celui-ci par exemple... »

Elle fouilla dans son sac pendant quelques secondes à la recherche de l'ouvrage en question. C'était un cadeau de son père, une vieille édition reliée avec une couverture enluminée des Fleurs du Mal, de Baudelaire. Molly commençait tout juste à s'intéresser à la poésie française et elle y trouvait de véritables perles qu'elle savourait comme d'autres mangent des bonbons. Elle trouvait souvent, comme ça, des petits rayons de lumières dans un style de vie où le désir d'apprendre peinait parfois à palier à l'austérité constante. Et là, ce matin, assise sur ce banc avec Miss Hawkins, elle retrouvait le plaisir qu'elle avait lorsqu'elle vivait avec son père, celui de partager les connaissances acquises, mais aussi les beautés de certains auteurs. Elle réussit à trouver le livre et le sortit, prête à le montrer à sa professeure. Elle ne remarqua qu'une fois qu'elle l'avait sorti de son sac qu'il y avait encore la lettre de son père, bien visible, coincée entre les pages de l'ouvrage. Sans vraiment savoir pourquoi, elle rougit violemment. Peut-être parce que cette lettre était particulièrement sèche et pleine de jugements sur la compagnie des adolescents qui « la distrayait de ses études ». Et c'était peut-être vrai, elle lisait moins ces derniers temps, elle se prenait à regarder autour d'elle dans la bibliothèque les élèves qui l'entouraient, elle s'était même prise à écouter des conversations murmurées derrière elle en cours. Même maintenant, là, être tranquilement à manger des gâteaux avec Miss Hawkins au lieu d'être à la bibliothèque... était-ce le meilleur usage qu'elle pouvait faire de son temps ? Elle tenta tant que possible de contrôler la gêne qu'elle ressentait, et se retint d'arracher la lettre du livre pour la remettre dans son sac. Après tout, sa professeure était bien élevée, elle ne la lirait pas volontairement. Et il était peu probable qu'elle lise malgré elle quelque chose de compromettant.

« C'est un livre que mon père m'a envoyé. Il l'a trouvé chez un bouquiniste à Paris. Vous devez connaître très bien déjà, mais je découvre à peine et ça me plaît beaucoup. » Dit-elle d'une voix hésitante.

Pour camoufler son embarras, elle pris un cookie qu'elle mangea en silence. Quand elle l'eut terminé, elle remercia Miss Hawkins aussi chaleureusement que sa nature et son état présent le lui permettait – c'est-à-dire, pas beaucoup.
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Gabrielle L. Hawkins
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MessageSujet: Re: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitimeLun 4 Mar - 1:35


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Avec Molly Fitz

J'aimais tant me mettre dans cette délicieuse condition de partage littéraire en compagnie de cette charmante odeur et ce goût exquis de gâteaux sucrés. Dans un charmant espace vert doux au regard, pur havre de paix et de tranquillité en ce matin ensoleillé. En charmante compagnie qui plus est. J'aimais l'odeur de l'herbe fraîche, l'humidité de la rosé et le silence qui nous enveloppait. On pouvait juste entendre quelques chants d'oiseaux et le bruit de la fontaine qui déversait son eau sur ses rebords de pierre. C'était une mâtiné tranquille comme je les aimais, comme je les profitais du mieux que je pouvais,essayant tant bien que de mal à effacer de mes pensées ce qui brouillait toutes ces ondes positives et sereines. Pour le moment, l'heure était donc à une charmante discutions. Tout était charmant et propice à ma bonne humeur enfin retrouvée.
Après avoir prit place à côté de moi elle me rassura de son petit retard et tout en me gratifiant d'un sourire, sortit plusieurs livres dont elle voulait me parler.
Je fus agréablement surprise qu'on est eu la même idée. Je ne pouvais absolument pas me plaindre, bien au contraire, j'étais plus que ravie, et cette joie se traduisait par un beau sourire.
Elle m'en montra un en particulier. Mes yeux se posèrent immédiatement sur l'ouvrage où je reconnus le titre ; Les fleurs du mal, de Baudelaire. Un livre que j'avais étudié lors de mes années d'étudiante, un livre dont certains poèmes étaient devenus mes références, un livre que je faisais souvent étudier à mes élèves. Un livre que j'adorais tout simplement. J'avais énormément de choses à dire sur le bouquin en lui-même et sur ses poèmes écrit avec autant de passion que de haine. Comme le dit Yves Bonnefoy, autre poète contemporain, les fleurs du mal est bien « Le maître-livre de notre poésie ».
On est obligé d'étudier ce recueil d’œuvres lyriques lors d'études littéraires. Je me rappelais avoir analysé plusieurs poèmes pour mon oral au bac de français... et par mon plus grand plaisir et bonheur et grâce à mon « cul borné de nouille » J'étais tombée sur albatros, m'ayant offert une sacrée belle note. Je vouais carrément un culte à ce poète et ses poèmes. Ceci était bien évidemment faux. Mes élèves m'en croiraient capable pourtant.
Elle ouvrit l'ouvrage à une page quelconque où se trouvait une feuille, une lettre. Pour la mettre comme un sort de marque page, cette lettre devait être important à ses yeux, ou bien au contraire, l'avait-elle laissé dans le livre sans grande attention... Je ne pus que regarder la fin de la lettre où se trouvait une initiale et le même nom de famille que Molly. Une lettre d'un membre de sa famille donc. Je redressai la tête pour ne pas être tentée de la lire, par simple respect envers mon élève et par politesse. Je la regardais elle, puis, intriguée, je la contemplais. Elle regardait fixement la lettre, les joues rouges pivoines. Étranges. Ma curiosité me piquait. La lettre disparu rapidement dans le sac de la jeune fille. Compréhensible...
Elle me disait ensuite que le livre était un cadeau de son père, qu'il avait acheté à Paris. Quand j'entendis le nom de cette belle ville française, mon sourire revint de nouveau.. un sourire plus mélancolique. C'était ma ville natale... et cela me manquait. La France à présent loin, me manquait.
Je me concentrai de nouveau sur la demoiselle, qui paraissait gênée, peut-être mal à l'aise. Elle avait prit un des cookies qu'elle avait rapidement mangé avec gourmandise et me remercia chaleureusement. Elle était tellement bien élevée et agréable... Toute contente, je lui répondit d'un grand sourire et reprit donc la conversation sur le livre ouvert sur ses genoux.

« Oh... Baudelaire... Comme j'aime ses poèmes, et particulièrement cet ouvrage. Je l'avais étudié plus jeune et j'y avais prit un certain plaisir à en apprendre quelques un. » fis-je en souriant et en me remémorant les doux vers. Je citais donc « Dans ce livre atroce, j'ai mis tout mon cœur, toutes ma tendresse, toute ma religion (travestie), toute ma haine » disais Baudelaire. Je ne sais pas si tu ressens les émotions quand tu le lis, en tout cas, quand on me parle de Baudelaire, je deviens hystérique et très bavarde ! » continuais-je en rigolant.

Je pris un cookie et croquai un bout, laissant tomber quelques miettes sur le pavé d'herbe. Je passai ma main en dessous, prenant l'air d'une enfant qui ne savait pas manger. Parfois oui, je n'avais pas l'air d'une prof...
Je regardais de nouveau la lettre d'un rapide coup d’œil, puis voulu survoler un autre sujet, par simple curiosité. Mais je comptais bien sûr continuer cette discutions passionnante sur Baudelaire.
La curiosité est un vilain défaut Gabi... et pourtant, jamais tu ne sauras t'en défaire.

« C'est une lettre de ton père ? » demandais-je avec hésitation. « Oh, pardonnes-moi donc mon indiscrétion... Tu m'as dit qu'il t'avais acheté ce livre à Paris, donc voilà... Paris est ma ville natale... » J'avais tout de même du mal à trouver mes mots pour justifier ma grande curiosité. « Pour t'avoir offert un tel livre, il doit aimer la poésie française, ça doit être un homme cultivé » disais-je en gardant mon sérieux.

Je ne savais rien de Molly. Ne rien savoir me perturbais et je voulais savoir.
J'aimais en apprendre plus sur mon entourage. Je trouvais la vie des autres passionnante, non pas pour me divertir ou me moquer, mais pour savoir comment vivait les autres.





Dernière édition par Gabrielle L. Hawkins le Lun 6 Mai - 18:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitimeLun 6 Mai - 13:02

Même après que la lettre ait été rangée dans son sac, Molly continuait à en sentir le poids. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle était si gênée que Miss Hawkins ait pu la voir – ce n'était pas son genre d'avoir honte de son père... Elle finit par se rendre compte que ce qui lui faisait honte, c'était ce que contenait la lettre. Une dépréciation en règle de l'enseignement qu'elle recevait à Aisling et de l'atmosphère qui y règnait. Et d'elle, Molly, aussi : elle avait dit à son père dans une lettre précédente qu'elle était restée dans une salle de classe après les cours un après-midi, pendant que d'autres étudiants s'y étaient réunis pour discuter. Elle les avait écoutés sans en avoir l'air, le nez dans un bouquin, et cela l'avait retardée dans une lecture que son père lui avait conseillé. Cette double accusation de l'équipe enseignante à laquelle appartenait Miss Hawkins et d'elle-même avait de quoi la mettre dans tous ses états. Elle essaya de le cacher tant bien que mal, mais, peu habituée à ce genre d'émotions, le visage de Molly laissait paraître beaucoup. Elle reprit contenance en mangeant un gâteau et se sentit bien redevable à sa professeure lorsque celle-ci amena la conversation sur le livre qu'elle avait amené. Les Fleurs du Mal. Un livre qui lui plaisait tant, les poèmes lui faisaient l'effet d'un bon morceau de musique, poignant, inattendu, et qui pourtant s'écoule en un flot continu, presque magique. Elle en oublia presque sa gène en voyant que Miss Hawkins semblait aimer le recueil au moins autant qu'elle. Elle avait bien choisi.

« Oui, je vous comprend. C'est une vraie merveille, Baudelaire sait manier les mots avec l'adresse, des vrais poètes. Et il est unique en son genre, je n'ai jamais rien lu qui lui ressemblait. Il sait rendre beau ce qui est hideux et incroyable ce qui est réel. »

Elle ferma les yeux et, avec un léger sourire, récita :

« Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron. »

Il lui fallu un moment pour se concentrer et retrouver la langue anglaise, puis elle ouvrit les yeux et son sourire se fit plus affirmé. « Il y a tant de couleur et de voyages dans ses poèmes ! Ils me donnent envie d'aller dans les ports regarder partir les navires. D'ailleurs, je l'ai fait. C'est petit mais il y a un port de pèche vers la plage ici, je ne sais pas si vous l'avez vu, j'y suis allée un après-midi pour lire, c'était très agréable. C'est très... romantique, un navire. Je ne suis jamais montée sur un bateau. »

Molly se rendit soudain compte qu'elle avait laissé ses mots lui échapper, elle s'était laissée emporter. Elle se sentait tellement en confiance ici, avec sa professeure, elle n'avait pas l'habitude de se révéler autant. Elle se mordit la lèvre, s'en voulant un peu.

« Désolée, je m'emporte. Je pense que vous avez vu que j'aime beaucoup Baudelaire. »

Elle en avait oublié la lettre, mais Miss Hawkins la lui rappela en lui demandant si c'était bien son père qui la lui avait envoyée. Molly se sentait mal que son père ait une si mauvaise opinion d'une femme si agréable et cultivée. Non, il ne la connaissait pas, s'il la rencontrait il serait sans doutes content que sa fille soit en de si bonnes mains... Ou peut-être pas. Après tout, Mr Fitz était incapable d'estimer quiquonque perdrait son temps à enseigner à des êtres sous-évolués comme des adolescents. Molly était même certaine que si son père lui accordait le moindre intérêt à elle, sa fille, c'était en tant que future doctorante, et pas en raison d'un quelquonque lien filial. Ça, elle s'y était faite. Mais elle avait pris l'habitude de partager les opinions de son père en ce qui concernait presque tous les sujets, et sa désapprobation de Miss Hawkins la peinait. Elle ne voyait pas comment elle pourrait partager ça. Une autre idée lui vint tout à coup, alors qu'elle pensait à son père et à ce qu'il approuverait ou non : que penserait-il de cette petite réunion ? Il était presque neuf heures, elle aurait déjà du être à la bibliothèque à étudier. Il penserait que la jeune professeure n'aurait rien à lui apprendre, que ce n'était qu'une perte de temps. Elle aurait une nouvelle lettre pleine de reproches avant la fin de la semaine. Elle soupira.

« Oui, c'est mon père qui me l'a envoyée. Je lui écris souvent, il veut avoir des nouvelles de mes études... Et de moi, bien sûr. » Elle se rendit compte qu'elle mentait un peu, mais elle se doutait que Miss Hawkins ne comprendrait sans doutes pas la relation qu'elle avait avec son père. « D'ailleurs, je devrais sans doutes aller travailler, » ajouta-t-elle en jetant un œil à sa montre. Elle ne voulait pas partir, elle aurait de bien loin préféré rester et parler littérature avec Miss Hawkins, mais le temps passait... Pourtant, elle ne fit pas mine de se lever.
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MessageSujet: Re: I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle)   I read, much of the night, and go south in winter (PV Gabrielle) Icon_minitime

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