Emmerder c'est amusant. [Gary]

Messages : 45 Date d'inscription : 24/08/2012 Age : 29

Juste lucide parfois un peu flou.

Avez vous connu des jours comme ça ? Des jours où tout va mal, où tout a décidé de foutre le camps dans votre vie ? Parce que c'était pas drole pas drole du tout. Ca a commencé par un réveil de merde en pleine nuit, pleine de remord et de regret, je me suis barrée doucement pour pas le réveiller, il avait l'air d'un ange Oscar, quand il dormait, il avait presque l'air en paix, je m'en serait voulu de gacher ce moment de bonheur rien qu'à lui. Chanceux.
J'avais beau essayer de l'oublier, j'avais beau essayer de penser à un truc différent mais dans les bras des autres c'était son nom que j'appelais. Des souvenirs. Je haïssais les souvenirs, je haïssais repenser à lui, à eux. Enfoiré. Gabriel je te tuerais. Promis juré.
Et puis y a eu Lisandra, quelques regards, pas des mots, mais c'était même pire. D'un geste je lui balance des vieux cadavres d'araignées à la tronche pour la faire déguerpir, je sais qu'elle déteste ça. J'ai pas envie de me battre aujourd'hui, j'avais pas envie de la sentir s’immiscer dans mon esprit pour essayer de le faire débloquer. Ca me rendait folle, ça finissait même par me faire pleurer toutes ces images dans ma tête. Oh Lisandra petite poupée, tu verras un jour j'en finirais définitivement avec ta petite personne. Je monterais un caveau pour toi et ton frère de merde et les soir d'ennuis je ferais danser vos cadavres au clair de lune, je suis sur qu'encore la tu rigolerai. Je te hais. Et c'est réciproque non ? J'espère fortement.
Pour continuer dans la série c'est perte de clé et incapacité à retourner me coucher, j'ai l'air débile en caleçon trop grand et débardeur troué, manquerait plus qu'un pion, là, maintenant, tout de suite pour faire tout péter. J'avais mon quota de retenu pour le mois alors bon je tenais si possible à éviter quelques rajout inutiles.

« Lay c'est ouvert, entre »

Jme sens pas bien, j'ai le ventre qui menace de se déchirer, l'estomac qui gronde et la tête comme une pastèque. Ok j'avoue j'ai peur, je suis anxieuse. J'ai peur de demain, de ce qu'il pourrait arriver. C'est con non ? Deux semaines que je suis arrivée et je m'attend chaque jour à recevoir un appel de là bas, qu'il me demande pardon ? C'est fou ce que l'amour peut être emmerdant non ? Je suis vraiment l’archétype de la fille qui ne peut pas oublier. Lucas rigolerait bien, il me demanderait des trucs du genre « mais pourquoi tu pense encore à lui ? Il t'a quitté non ? Il t'a trompé ? Il en a plus rien à faire de ta tronche ? Alors pourquoi ? » Et Lay aurait pour une fois bien été incapable de répondre.

« Jackson, debout, tu vas louper les cours de maths si ça continue
-Bof j'irais pas je suis pas d'humeur à aller draguer le prof
-..........Okkkk......viens pas te plaindre si tu finis encore collée »

Moi me plaindre. Jamais. Jamais jamais. Elle me gonfle à me faire la moral dès le matin, je déteste ça. J'ai pas dormi, j'ai aucune envie de subir les hurlements incessant de ce prof de mathématique frustré. C'est tout.
Alors je me lève j'enfile un semblant d'uniforme et j'attrape mes gants. Tout a peut être mal commencé mais pas question de me laisser démoraliser. J'ai dit quoi déjà ? Jamais baisser les bras. Alors je rejoins la salle en soupirant, après tout c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me défouler dans cette école de merde, dans cette ville de merde, dans ce pays de merde.
Échauffement, étirement, je frappe, rapide. Un style particulier, rapide, forgé, lourd un peu. C'est vrai que j'étais pas l'exemple même de légèreté dans ce bas monde. Je suis restée là longtemps, combien je sais, jusqu'à ce que mon ventre se mette à gargouiller, jusqu'à ce que ma tête se mette à tourner. Alors je m'écroule vente à terre, les bras devant moi et la tête embrumée.

« Oh. Henry. C'est mal de sécher les cours tu sais ! »

Messages : 29 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 27

“ Le cerveau est la tripe de la tête. Penser est un couteau ! ”

Rien n'a de sens. La vie n'est qu'un amas de soucis et de peines qui nous tirent vers le bas et contre lesquelles nous luttons. La vie n'est qu'une vengeance mesquine et cruelle menée par un cube de poulet divin contre tous les êtres possédant un vrai corps et un vrai cerveau. Gale le sait, parce que Rumikub le sait. Rumikub, c'est le cube de poulet divin en question.

Garry est d'humeur SO D4RK parce qu'il est conscient que les gens s'illusionnent en pensant que la vie elle belle. Non, la vie n'est pas belle. Elle est moche, sale, et aussi perverse qu'une cougar en chaleur à l'approche de petits jouvenceaux appétissants. Mais ça, c'est pas les oignons de Gary. Parce que Gary sait. Il sait, contrairement aux autres, à quel point la vie est injuste et méprisable. Et pourtant il l'aime au moins un peu. On appelle ça le courage : regarder les choses en face, et les accepter. Ou la résignation, le masochisme, la soumission.. Tellement de synonymes possibles pour décrire ça. Reste que Gary est lucide, et que les autres ne le sont généralement pas.

Sa journée n'était pourtant pas si mal, jusqu'à ce qu'il entame un bras de fer mental avec le prof de géo. Un combat épique, glorieux et de longue haleine pour le convaincre mentalement de lui donner enfin une bonne note à ce foutu contrôle de mfghrtdhz ! Mais une fois de plus.. L'échec est au rendez-vous. Une défaite cuisson saignante au menu que Gary a bien du mal à digérer. Alors zut, crotte, flûte : il l'a décidé, le monde est moche ! Aussi moche que son 6. Un des trois chiffres du nombre de La Bête Biblique Des Écrits Sacrés Et Païens. Si ça, c'est pas une raillerie mesquine de ce foutu prof !

Maussade, Gary a méticuleusement planifié sa vengeance. D'abord, trouver un coin tranquille. Puis, couper sa copie en carrés de taille égale. Puis, les manger un à un. Haha, dans ta tronche, enfoiré ! C'est en mâchonnant sans trop y penser le dernier lambeau de cette copie infamante que Gary se dirige ensuite vers le Défouloir. Besoin de faire quelque chose de moins gluant et de plus direct.

Mais hélas ! Rumikub s'acharne sur lui. Quand l'albinos entre dans la fameuse salle, il y a déjà quelqu'un. Elle. L a y l a. Son nom, il le prononce mentalement en trainant fielleusement les voyelles. Laylalala. Ça sonne comme une ritournelle qu'on peut pas virer de sa tête, une chanson qui passe en boucle, et en boucle, et en boucle, comme une tache de fond qui ne cesse jamais et finit par vous rendre fou. Parce que Layla le rend fou. Elle le cherche, le persécute, et en plus cette fille a réussi à lavageasser le cerveau de MJ qui la croit gentille. Sale, sale Layla. Quand il la voit, Gary soupire un peu.

- Oh Seigneur, pourquoi m'as-tu abandonné ? Un sourire, pour donner le change. C'est Harry, pas Henry. T'as vraiment aucune mémoire, Layette.

C'est mesquin, petit. Mais bordel, ce que ça fait du bien. Finalement, c'est pas plus mal qu'elle soit là, telle une biche sans défense, couchée déjà sur le sol en une position d'acceptation de sa mort sacrificielle. Rumikub veut du sang, des tripes et des boyaux. Il faut cela pour apaiser son courroux divin, Gale le comprend bien. Il le sait, le sent, parce que le monde lui apparaît tel qu'il est : sombre, et enténébré par l'obscure désillusion suprême de l'inutilité de la vie. C'est une phrase qui ne veut rien dire pour vous, pour les autres, parce qu'ils ne sont pas assez lucides. Mais Gale comprend, parce qu'il sait.