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Oh, Angie, don't you weep, all your kisses still taste sweet
« Angel, ça sera Angel.
-T'as un truc avec les A toi...
-Oui mais j'ai décidé que mon premier serait Aedan, le second serait Angel. C'est tout. Regarde le, regarde le comme il est beau... »
Si Aedan était l'homme, alors Angel serait la femme. Aussi roux que sa mère, il avait hérité de tous les traits de cette dernière, jusqu'à son côté faiblard et mal nourri. Quel malheur se dit son père, moi qui avait besoin d'épaules en plus pour tenir la ferme, c'est pas avec cette poupée que je vais arriver à quelque chose. Mais la mère aimait son fils, mais la mère couvait son fils, violente elle montrait les dents quand le père osait le critiquer ouvertement, alors il s'en retournait grommeler des insultes en gaélique envers cette démone de femme qu'il aimait plus que tout.
Vous l'avez compris Angel viens de la campagne profonde de l'Irlande, celle où l'anglais est une option, celle où les roux poussent à foison, celle où si tu reprends pas la ferme de papa et maman boudiou ce que t'as pas d'avenir. Mais Angel ne voulait pas de cette vie la... Non...Non. Angel n'était pas comme Aedan, il ne savait pas tirer les bœufs, il n'atteignait pas les pédales du tracteur et le peu de fois où il a essayé de s'occuper de la vache avec sa mère, il a finit un œil au beurre noir et les tente-six chandelles. Angel n'éprouvait pas cette passion dévorante pour la nature, pour l'air frais et les soirées en famille, Angel n'aimait pas quand sa mère le serrait un peu trop fort contre sa poitrine, Angel ne savait pas comment réagir quand Aedan lui expliquait la vie ou quand son père lui rappelait combien il le décevait. Angel ne savait rien, Angel ne voulait rien, Angel rêvait et puis c'est tout.
« Aedan, Aedan réveille toi.
-Quoi....Il est tard Angie, tu fais quoi debout !
-Vieeeeeeeeeeeeens je te dis ! Je veux te montrer ! »
Il tire son frère par le bras, le cœur battant, petit Angel se sent grand du haut de ses 5 ans, il à osé et pour la première fois il se sent vivant.
« Angel. Pourquoi le chat il bouge plus.
-Je sais pas, j'ai serré un peu trop et puis j'ai enfin réussi à le calmer !
-C'est...C'est ça que tu voulais me montrer ? »
Hochement de tête, oh comme il se sent intéressant maintenant ! Et oui, et oui, lui sait faire des choses que son frère n'ose pas, lui il ressent certains frissons quand les miaulements se tassent, s'étouffent. Angel est content de partager un truc avec son frère, Angel est heureux de voir briller ses yeux, Angel admire son frère Angel aime son frère, Angel aimerait le serrer mais les hommes ne doivent pas, les hommes sont virils, fiers et droits, alors Angel ne le montrera pas.
Vous l'avez compris Angel a un problème, mais ça personne ne le remarque, Aedan se tait et les parents ferment les yeux, c'est impensable de toute façon qu'il y ai un truc qui débloque chez leur gamin, il est bien trop parfait ! (mais trop maigre !) On se contente d'espérer, qu'avec l'âge sa ira mieux.
«Aedan...C'est pas juste, c'est pas juste que tu parte, c'est pas juste ! Pourquoi t'as de la chance comme ça ? Pourquoi t'es un super héros et pas moi ? Moi aussi je veux, moi aussi je veux....Me laisse pas, emmène moi avec toi..... »
Il pleure, il hurle, il a peur, Angel est jaloux de son frère, de son pouvoir à faire lever les morts, de son droit à partir de la maison. Angel ne veut pas, Angel refuse, Angel frissonne, il sera seul, il n'aura plus de personne derrière qui se cacher, il sera seul. Et il le sent, il sent le regard du père sur son dos.
Angel n'aimait pas le père, il n'aimait quand il hurlait après sa mère pour qu'elle le lache, pour le forcer à dormir seul dans son, pour le forcer à se lever avant le soleil et tout nettoyer, pour l'entendre radoter à quel point Aedan lui manquait. Angel ne se sentait pas à sa place dans cette famille haineuse/aimante.
« Eh O'Kent, une caméra, pas chère ça t'intéresse ?
-Pourquoi Jack, t'en veux plus ?
-Heu, bah ouai je l'ai eu pour noël mais j'ai trop besoin de sous, je veux le nouveau sonic moi ! »
Un nouvel ami. Il la quitte plus, il filme, il filme, il filme tout et n'importe quoi, il filme tant que son père rale encore plus, oh mon dieu il pourrait faire une trilogie avec toutes les insultes et les regrets les plus fragrants du paternel ! Ca serait son chef d’œuvre. Angel filme ce qu'il a devant les yeux, ce qui fait son quotidien, il filme jusqu'à ce que ça en devienne malsain mais ça l'apaise Ange, cette idée de capturer.
« C'est Angel qui a tué la souris de la classe !
-....Et alors ?
-Putain de monstre ! »
On le frappe, on le bouscule, les gens n'aiment pas ce qui dérange, ce qui sort un peu de l'ordinaire, ce côté un peu morbide que le gamin de 10 ans affiche. Il est vêtu de noir, toujours de noir, il dessine des cercles et des pentacles, des trucs de merdes qu'il a vu à la télé, alors il devient rejeté, et ça l'atterre. C'est même pas lui qui a tué cette souris et pourtant c'est tout de suite de sa faute, c'est comme à la maison, c'est comme partout. Les gens sont cons, Angel n'aimait pas les gens.
Et puis tout a changé, et puis tout a basculé, y a un jour pas comme les autres, un jour où Angel en avait marre, un jour Angel avait mal. Lucie venait de le rejeter, pourtant il avait rien fait de mal ! Il lui avait même offert des fleurs, il s'était mis à genoux et lui avait dit qu'il l'aimait. Mais elle avait rigolé, elle avait piétiné ses fleurs.
« Qui voudrait d'un fou comme toi de toute façon, t'es taré O'Kent, dégage. »
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