« Hey, Richie ! T’as tout ce qui faut pour ce soir ? »
« J’t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler Richie. Je suis dans pas votre délire de groupe là. »
« Mais si Richie, mais si. »
« Attends, tu crois que Georgie, c’est mieux comme surnom ? Et regarde, il fait pas la gueule oui ! »
« Normal, il la fait constamment. »
« Ta gueule, Paulie. »
« ….. Hé les mecs, sérieux, Paulie quoi, je crois que je suis le plus à plaindre. »
« De toute façon, c’est toujours Lewis qui s’en tire le mieux. »
« Johnnie, pas Lewis, s’il vous plait. »

Ils sont quatre, les cheveux blonds dans le vent, et ils rient.
Lewis Shaun Dayster, communément abrégé en LSD, est un jeune homme de dix-huit ans. Les cheveux blonds cendrés plaqués sur son front, des petits lunettes dont il se sépare souvent, pour les concerts, ou quand il s’agit de faire la fête.
Lewis, c’est un petit fêtard. Le sérieux, il l’arbore sur son visage, dans sa tenue vestimentaire, dans a tenue du corps. Mais, dans sa tête, ce n’est qu’un gamin qui ne pense qu’à s’amuser et qui embarque ses coéquipiers dans des histoires abracadabrantesques en riant allègrement. Lewis ne veut que s’amuser, Lewis n’aime pas cette vie cloitrée derrière un bureau à écouter des professeurs ennuyeux et prendre des notes sur des choses qui ne serviront à rien dans la vie. Il veut la vivre, lui la vie, la croquer à pleine dents.

« Mais…ils ne sont pas censés se produire dans cinq minutes ?! »
« ….Je vais tuer Lewis. »

C’est le chef du groupe musical que lui et ses trois amis ont bâti, reprenant sans hésitation le nom d’un des plus populaires groupes de rock du monde, quoiqu’ils fassent des chansons totalement différentes. C’est aussi lui qui a eu cette idée des petits surnoms à la con, qui sont devenus leurs noms de scène ensuite, tout simplement parce que Lewis savait qu’il aurait droit au plus classe, au meilleur, à la crème de la crème.
Dans le fond, Lewis, il est un peu égoïste, et surtout très satyrique. Il ne pense souvent qu’à son bonheur, qu’à ce que lui veut faire et l’impose aux autres sans aucune autre façon. Les règles, c’est un peu comme si elles n’existaient pas, comme si lui, au-dessus des autres, avait le droit de les transgresser parce qu’il en avait décidé ainsi. Une sacrée tête à claques pour tous les adultes présents dans l’établissement qui tentent tant bien que mal de le remettre à sa place. Mais il est difficile de faire plus cynique et sarcastique que Lewis dans cette vie. Lewis vous fait rire, vous parait drôle, jusqu’à ce qu’il s’attaque à vous. Pourquoi ? Vous avez dit une phrase conne, ou poser une question sans intérêt.

« Et comment avez-vous trouvé l’Amérique ? »
« En dessous du Groenland. »

C’est Marc, ou bien « Paulie » pour les intimes qui arrive à canaliser ce tempérament insupportable qui a déjà posé quelques problèmes. Il se souvient encore de ce moment de long silence quand Lewis s’était ramené à la répétition le matin même armé d’un œil au beurre noir et d’une lèvre enflée, tandis qu’ils jouaient le soir même dans un bistrot dans la ville. Des histoires de cul, qu’il avait dit le Lewis. Le genre à draguer la nana déjà prise et à se mettre à insulter son mec avec toute la délicatesse et le sarcasme possible sur cette planète, en pensant surement que l’autre serait trop con pour ne pas comprendre son petit jeu.
Lewis est un pur hétéro, et il le montre à la perfection en soirée. Il ne refuse jamais un joint bien gentiment proposé ou alors une nouvelle canette de bière. Puis il accepte sans rechigner de passer à la vodka, parfois en passant par le gin. C’est dans ce genre de soirée alcoolisée qu’il essaie de prendre sa guitare pour jouer un air, mais sans y arriver parce qu’il est déjà complètement bourré. Les gens en rient, ne s’en formalisent pas, mais c’est bien un échec pour Lewis, qui se rend compte alors qu’il n’est qu’un simple humain, et qu’il ne peut pas tout changer avec ses principes soi-disant « révolutionnaires ». En attendant, ils les enculent tous bien profond, tous ces bourgeois, ces capitalistes, ces fils à papa et maman qu’il est forcé de fréquenter dans ce lycée. Peu sont ceux qu’il apprécie vraiment, et son ton franc fait comprendre qu’il ne faut pas l’approcher de trop près, sauf si vous êtes blonde et a une paire de nichons inversement proportionnelle à la taille de votre cerveau. Lewis, il est mal à l’aise dans cette société.
Et il semble bien que, quand Lewis compose ses chansons ou ses airs de musique pour le groupe, il soit toujours complètement shooté.

✎ Don : Contrôle des ondes.
✎ En détail : Contrôler toutes les ondes, qu'elles soient mécaniques, électromagnétiques ou que sais-je encore. En gros ce contrôle englobe autant les ondes radio que les ondes de la lumière, que les ondes des houles des vagues que les ondes émises par tout et n'importe quoi, parce que les ondes sont partout.
✎ Maitrise : 50%, Lewis a travaillé dur au début pour minimiser les dégâts et pas planter chaque concert. Il se focalise surtout sur les ondes sonores, vu que c'est quand même son futur métier en jeu, mais parfois il aime faire chier les gens en modifiant les ondes radio, ou les ondes infrarouges -lolz en gros vous pouvez plus allumer votre télé avec votre télécommande, faut bouger son cul-.
✎ Lui & les ELEM : Tous les mêmes.
✎ Lui & les SPE : Tous les mêmes.
✎ Lui et les PHY : Tous les mêmes.
✎ Lui et les PSY : Tous les mêmes.
✎ Lui et les Beatles : Lewis, Marc, Keenan et Murray, c'est pour la vie.

Lewis a eu une enfance, et, de manière générale, une vie tout à faire tranquille. Aucun traumatisme, aucun souci particulier dans son train-train quotidien à Liverpool. Lewis avait des parents qui travaillaient dans des domaines différents, l’un en tant que producteur de musicien et l’autre comme directeur d’une petite et modeste maison d’édition dans le nord de la ville. Il avait une sœur de trois ans son aînée, un chien, un bocal avec trois poissons rouges et allait à l’école avec son vélo. D’ailleurs, il éprouvait un mal fou à gravir la petite montée qui séparait sa maison de l’établissement, et son plus grand bonheur fut à huit ans, quand il put enfin la franchir sans éprouver de réelles difficultés.

Oui, vous l’aurez bien compris, la vie de Lewis à Liverpool n’était pas très intéressante et n’est donc pas digne d’intérêt d’y consacrer plus qu’un vague paragraphe d’introduction. Il n’est pas sans savoir que le jeune garçon avait commencé la guitare aussitôt qu’il savait marcher. Il se trouvait déjà être un élève à problèmes à l’école, ne satisfaisant jamais les professeurs par son flegme et son manque d’entrain. De plus, il était aussi réputé dans la cour d’école pour faire pleurer les plus petits sans jamais porter la main sur eux. Il se trouvait donc être assez solitaire, passant son temps à composer des morceaux pour la guitare, mais aussi la basse et l’harmonica. Sa chambre était couverte de posters de John Lennon, de The Beatles, The Rolling Stones et d’autres groupes de rock des années 70 et 80, et son rêve était déjà d’être un grand artiste et compositeur. Il se refusait de tomber un jour dans cette routine mortelle qu’avaient les adultes de la société.

Il connut son premier chagrin d’amour à dix ans. C’était à une boum, et la jeune fille avait refusé de danser avec lui parce qu’il avait la réputation d’écraser les pieds de ses partenaires. Ce fut un coup dur pour Lewis, une séquelle atroce dont il ne se remit jamais (il embrassa la meilleure amie de cette fille deux jours plus tard devant tout le monde pour se venger.)

Il découvrit son pouvoir à l’âge de treize ans, pendant qu’il se produisait dans un petit bistro fréquenté par une population à la moyenne d’âge particulièrement avancée qui lui demandait de chanter des vieilleries insupportables. A vrai dire, il faisait ça exclusivement parce que la petite fille d’une des grands-mères, particulièrement jolie assistait aussi à ses prestations. D’ailleurs, ce jour-là, il portait un pull affreux aux rayures vertes et jaunes tricoté par cette vieille, exclusivement pour lui faire plaisir. Toujours est-il que son pouvoir se déclencha malencontreusement pendant qu’il reprenait « Octopus Garden » et déchira les tympans de la plupart des personnes présentes ce soir-là. Heureusement, comme ils étaient déjà tous âgés, on mit ça sur le coup de la vieillesse. Et comme sa camarade était devenue à moitié sourde, elle ne revint plus jamais le voir pour ne pas aggraver ses problèmes d’oreille. En bref, il n’avait plus de public pour se produire, et cela l’embêtait bien.

Ses parents reçurent une lettre de l’école d’Aisling, en Irlande, l’invitant à venir rejoindre leurs quartiers. Lewis accepta, heureux de pouvoir enfin sortir de ce bled et débarqua donc à quatorze ans dans l’internat. Son accent fort d’anglais du nord fut la cause des principales premières bagarres. Trop de gens se foutaient de sa gueule, et il détestait ça. C’est aussi à cette époque qu’il rencontra son meilleur ami, Marc le gallois. Ils étaient devenus très vite aussi inséparables que les dix doigts de la main, avec des caractères plus ou moins semblables et une passion commune pour la musique. Bientôt ils furent rejoints par Murray l’écossais à la batterie, un garçon assez timide qui devient la tête de truc préféré de Lewis et, Keenan l’irlandais, le plus silencieux de la bande pour une seconde guitare et un synthé. Les noms de scène furent attribués.

La scolarité de Lewis à Aisling jusqu’à ses dix-huit ans ne fut pas sans frasque. Il apprit à devenir un tombeur grâce à son charisme et la maitrise de sa guitare –entre autres, if you know what I mean-, et se trouva être un élève relativement très moyen dans toutes les matières. Son désintérêt complet pour ce que les profs racontaient était bien connu et il séchait plus qu’allègrement pour se prendre un nombre d’heures de colle et de punitions important. L’apprentissage de son don ne fut pas sans difficulté, et aujourd’hui encore il a un peu de mal à le contrôler, en particulier lorsqu’il est bourré. Il n’est donc pas rare qu’il revienne bredouille et vomissant seul dans les couloirs d’Aisling les nuits où il se produit torché, vu qu’il aura cassé les couilles tympans de la salle entière. Heureusement ses trois meilleurs amis, toujours là pour subir et canaliser ses frasques, auront appris à le bâillonner à temps.

Et voici donc la petite vie tranquille de Lewis, l’homme à lunettes qui en porte d’ailleurs juste parce qu’il trouve ça classe.

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