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 but nothing ever happens and i wonder • sieben

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Sieben H. Connil
but nothing ever happens and i wonder • sieben Rangadulte
Sieben H. Connil

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but nothing ever happens and i wonder • sieben Vide
MessageSujet: but nothing ever happens and i wonder • sieben   but nothing ever happens and i wonder • sieben Icon_minitimeVen 31 Aoû - 7:37

Je crois que Craze voulait prendre cette fiche :3




SIEBEN H. CONNIL

SURNOM L'AVENTURIER (RATÉ), HERCULES
ÂGE 25 ANS
PROFESSION SURVEILLANT
ANCIENNETÉ 2 ANS
SITUATION AMOUREUSE CÉLIBATAIRE
ANCIENNE CLASSE PHY


AND I THINK I AM SOMETHING FRAGILE

LONDRES. L’ANTARCTIQUE. LES PAYS-BAS, LE JAPON, GUIMARÃES, CAIRNS, REYKJAVIK. Autant de cartes postales accrochées sur le mur, et bien d’autres encore. Des photos, découpées dans des magazines, des bibelots souvenirs de pays qu’il n’a jamais visité, tant de voyages qui ne sont pas les siens, qui ne l’ont jamais été — qui ne le seront jamais. C’est cette envie d’évasion, ce désir de grand vent sur le visage, de routes inconnues et d’espaces différents. C’est cette envie qui chatouille au fond du coeur, qui fait naître un sourire, mais qui ne dérange pas plus que ça. Il y a toujours eu cette gêne, au fond, ce besoin de changer d’air, mais ça s’est jamais transformé en obsession. Il y avait toujours des « pourquoi pas », des « un jour » et des « mais ». Mais c’est pas le bon moment. Mais j’ai des trucs à faire. Mais j’ai peur. Au fond, tout au fond, plus encore que des rêves, il y avait des peurs. Il voulait pas changer. Il voulait pas y aller. Il voulait pas quitter ce qu’il connaissait. Il avait beau trouve mille défauts à son petit monde, quelque part, il s’y sentait en sécurité. C’était comme plonger dans l’eau quand tu sais pas nager ; il était pas cap. Alors le sourire devenait soupirs, et il n’y avait plus qu’à ranger la valise qu’on venait de faire, là, au fond du placard. Déchirés, les budgets, les programmes de visite, et puis tous les grands rêves, quels qu’ils soient. Les rêves, ça restait dans la tête, et dans le regard qui s’attarde sur les affiches dans le métro. Les rêves, ça se réalisait que pour les autres. Lui, c’était rien d’autre que des regrets. Et ç’avait toujours été comme ça pour tout, avec Sieben. Il avait jamais le cran de tenter l’aventure, il avait trop peur de prendre son envol, quand bien même rien ne le retenait. Alors il s’inventait des excuses pour se protéger, il faisait semblant d’avoir tout essayé. Mais c’était pas vrai, hein ? C’était jamais vrai. Faut croire qu’il avait pas vraiment envie, qu’il rêvait pas assez fort. Pourtant le soir quand il se couche en serrant son oreiller contre lui, il ferme les paupières, fort fort fort pour se donner du courage, et il murmure sa formule magique : Et si... ? Et s’il n’avait pas défait sa valise ? Et s’il était vraiment parti ? Et s’il avait osé dire la vérité ? Et s’il avait continué les cours de théâtre ? Et s’il avait décidé par lui-même ? Et s’il avait finalement mis ce t-shirt flashy ? Et si, et si... Et c’était comme ça depuis tout petit. Ça venait d’un peu de tout. Le manque d’assurance, la timidité, le regard des autres, le besoin d’acceptation, les parents trop exigeants. Au fond, Sieben, il est fragile. Petit, tout ce qu’il voulait, c’était trouver sa place. Et ça a pas trop changé. Mais il avait trop peur de s’imposer, il savait pas se battre, il manquait de volonté. Alors il suivait les autres, il disait oui à tout, faisait de son mieux pour qu’on soit content de lui, pour qu’on l’envoie pas bouler, pour que maman ne se fâche pas. Pas encore. Il avait peur des cris, des mots trop durs, des larmes amères qui roulaient sur ses joues rougies. Il a un peu changé depuis, mais ça encore c’est rien que des histoires, parce qu’au fond, il est toujours le même petit garçon apeuré. Mais il se donne des airs, il essaie de se faire plus dur qu’il ne l’est, comme si ça allait le rendre plus fort. Il est un peu rebelle, un peu râleur, un peu impulsif. Très impulsif. Sa frustration ne fait plus de pleurs, elle fait des colères. Les larmes et les yeux rougis, il les garde pour quand il est seul avec son oreiller, il qu’il se dit qu’il a jamais rien fichu de sa vie. Alors il regarde les autres, ceux qui se battent pour leurs idées, et qui vont au bout de leurs rêves. Et il les envie. Il envie leurs rêves, voudrait se les approprier. C’est comme ça qu’il a connu Léo : il voulait faire partie de son rêve, lui aussi. C’est probablement la seule véritable aventure qu’il ait jamais vécue. Ça s’est plutôt mal terminé. Et Sieben est rentré à la maison avec des yeux rouges, une fois de plus. Que c’est con, un rêve qui se brise.

MAIS TOUT ÇA, ON NE SAIT PAS QUE ÇA TOURNE EN BOUCLE DANS SON COEUR. Sieben, il est maladroit, alors il passe pour ce qu’il n’est pas. C’est le gars qui traîne dans le coin et qui râle toujours après tout. Mais même ça, on dirait que ça l’agace. Ce qu’on sait pas, c’est que c’est pas vraiment les trucs et les gens contre qui il râle, mais c’est contre lui-même. Et puis parfois il s’énerve, pique des colères et tape du poing. C’est pour ça qu’on en a un peu peur parfois. Il réagit trop fort et trop vite, parce qu’il ne sait juste pas comment réagir. Alors Sieben il passe pour un gros dur, quand il vous lance un regard noir, mais il est juste un peu paumé. Et quand on cherche un peu, on se rend compte que c’est pas bien difficile de le faire changer d’avis, qu’il n’est pas si effrayant que ça. Sieben, il ne fait que tourner en rond parce qu’il ne sait pas où aller, parce qu’il n’arrive pas à se décider.

WHAT DO YOU HAVE THAT I DON'T HAVE

DON : Voler
EN DÉTAILS : Il s'agit d'un don relativement simple à comprendre ; il permet à son détenteur de voler. Dans le sens, s'envoler. Comme un oiseau, mais sans ailes.
MAÎTRISE : Relativement médiocre. Sieben déteste son don. Ou plutôt, il déteste se servir de son don. Ça lui fait peur, il n'ose pas. La première fois qu'il s'est activé, Sieben a fait une mauvaise chute qui l'a conduit à l'hôpital avec un bras cassé. Mais c'est également grâce à son don qu'il a rencontré Léo. Pendant longtemps, Sieben refusait de se servir de son don, et celui-ci se déclenchait aléatoirement sous le coup d'une forte émotion. Son séjour à Aisling lui a cependant permis d'apprendre à le maîtriser un minimum. Sieben est désormais capable de l'activer et de le contrôler correctement lorsqu'il le désire, mais il évite toujours de l'utiliser d'une façon générale. Il arrive encore que son don se déclenche de lui-même lorsque des émotions intenses s'emparent de lui : Sieben a alors tendance à paniquer et à ne plus rien contrôler.
LUI ET LES AUTRES : Sieben n'a pas d'a priori sur les gens, et il ne tient absolument pas compte de la guerre des classes. Néanmoins, lorsqu'il s'agit de décrire ses relations avec les autres, quelque chose vient immédiatement à l'esprit : Sieben possède zéro social skills. En bon tsundere, il est particulièrement mauvais pour ce qui est d'exprimer ses émotions, et surtout son affection. De nature irritable, il a également tendance à faire peur sans le vouloir. Et il a tendance à envier les gens, parfois trop. Mais sinon, Sieben est un jeune homme plutôt sensible et affectueux, qui recherche la compagnie. Il est même particulièrement sensible au regard des autres, même s'il a tendance à ne pas le montrer.

AND I WILL HATE YOU JUST A LITTLE BIT


but nothing ever happens and i wonder • sieben SHKcv



I'M SITTING HERE IN THE BORING ROOM

C’est une vie banale. Une vie qu’on laisse aller sans y prendre garde, comme on se laisse dériver au gré du courant, en regardant défiler le paysage. Sieben, ç’avait tout d’abord été des cris de premier-né dans la maternité Mount Carmel de Rathgar, à trois kilomètres du centre de Dublin. Premier voyage, derrière les vitres de la voiture, bien calé dans le siège auto. On va de la maternité à la maison, c’est pas long. Bébé dort. Cette maison, petit Sieben, tu ne savais pas que ce serait ta cage à toi.

Dans le quartier, on connaissait bien les Connil. C’étaient des voisins agréables, et on ne peut plus normaux. Ils habitaient dans l’une de ces petites rues où s’alignaient des maisons en brique rouge, de la fin de l’époque victorienne. On les voyait une fois par semaine à Christ Church Rathgar pour la messe, à la sortie de l’école ou au Dobber Park le week-end, au Superquinn, le petit supermarché du coin, ou encore aux quelques dîners que l’on organisait entre voisins au cours de l’année. Pour le reste, ils gardaient leur vie pour eux, sans envahir celle des autres, et s’intégraient parfaitement à cette atmosphère de petit village idéal qui était celle de Rathgar depuis de nombreuses années. Non, vraiment, tout le monde vous dira que les Connil étaient des gens très bien et très normaux. Mais toutes les familles ont leurs petites histoires, que l’on conserve bien à l’abri des quatre murs de sa maison. Il y a toujours les disputes, les souvenirs, les tensions qui s’installent sans que l’on y prenne garde, les marques des générations passées qui se voient toujours, celles que les nouvelles générations cherchent à graver. Eh bien, chez les Connil, il y avait comme une sorte de vide. Il y avait bien ces quelques vieilles photographies, et deux-trois bibelots qui avaient appartenu aux grand-parents. Affichés comme on épingle un papillon rare, bien trop précautionneusement. Comme le sourire un peu trop poli qu’affichait toujours Mrs. Connil, irréprochable. Quelques souvenirs froissés retrouvés au fond d’un tiroir, d’un carton, qu’on avait mis là pour faire vrai. Il y avait quelque chose qui dérangeait, dans cette maison trop bien rangée, tenue par des hôtes trop bien élevés. Il y avait quelque chose de faux, comme un décor créé de toute pièces. Ça manquait de chaleur, celle des foyers heureux où l’on se consolait autour d’un chocolat chaud après une dispute. Ça manquait de vie.

Les Connil avaient oublié la famille. Les Connil tenaient à leur petit train de vie dans leur village, à trois kilomètres de la capitale. Les Connil faisaient la poussière tous les jours. Les Connil étaient toujours à l’heure pour le dîner. Les Connil étaient toujours polis. Les Connils ne partaient jamais en vacances. Mrs. Connil étaient exigeante, mais ne critiquait jamais ouvertement. Mr. Connil rentrait tous les soirs à la même heure. Mrs Connil cuisinait de bon plats pour le dîner. Et dans cette petite vie trop bien réglée, Sieben Connil étouffait.

Longtemps, l’enfant avait laissé grandir en lui cette impression d’être enfermé, sans s’en rendre compte. Petit, une fois par semaine, sa mère l’emmenait au parc. Enfant unique, il jouait généralement seul, et tout cela lui paraissait normal. Il n’avait jamais connu que cela. Il se serait probablement contenté de cette vie s’il n’avait pas vu les autres enfants, avec leurs mains sales, leurs larmes sincères et leurs sourires radieux. Il n’aurait probablement pas compris, s’il n’avait pas vu les autres parents, avec leurs éclats de voix et leurs gestes tendres. Quand il voyait une mère gronder son enfant, lorsqu’une claque s’échappait de la dispute, Sieben trouvait cela effrayant. Lui, ne connaissait pas cela. Il ne connaissait pas la violence ni la fureur, mais il ne connaissait pas non plus la douceur ni la chaleur des bras qui se resserrent autour de l’enfant qui pleure, honteux. Ça faisait un peu peur, ces émotions qui se jettent à corps perdu vers le coeur de l’autre, qui se heurtent et se mélangent. Mais ça faisait terriblement envie, aussi. Et l’envie s’installait petit à petit dans son coeur d’enfant, comme une petite flamme qui grandit doucement dans le noir.

Sieben n’était pas un enfant malheureux. Il ne manquait de rien, mangeait de bons goûters, ses parents s’occupaient de lui et ne le maltraitaient pas, il ne se faisait pas disputer et grandissait dans un environnement qui semblait des plus sains. Et pourtant, plus les années passaient, plus il ressentait une impression de vide qu’il ne savait expliquer. Sieben ne connaissait que les compliments et les reproches raisonnés de ses parents. Lorsqu’il faisait une bêtise, Sieben ne se faisait pas gronder : on lui expliquait ce qu’il devait ou ne devait pas faire, en lui répétant d’être « un bon garçon » et de « ne pas décevoir ses parents ». Lorsqu’il n’écoutait pas ou qu’il se mettait à pleurer, sa mère soupirait et l’ignorait jusqu’à ce qu’il se soit calmé. Dans ces moments, il semblait à l’enfant que ses parents ne l’aimeraient pas s’il ne ressemblait pas au Sieben qu’ils voulaient qu’il soit. Sieben apprit ainsi qu’il lui fallait se montrer docile et raisonnable, et qu’il devait cacher ses larmes. C’était ainsi, chez les Connil. On sauvait les apparences. Pas de drames, pas de passion. Rien qu’une liberté étouffée par les convenances, une impression de manquer d’air, l’envie de s’envoler loin d’ici et la peur de ne plus savoir y revenir. Et ces cris muets, et ces yeux rougis, cette main tendue que personne ne voyait. La frustration qui s’engouffrait dans le vide de son être.

Tu ne seras jamais bon à rien, Sieben.


IT'S JUST ANOTHER RAINY SUNDAY AFTERNOON

Et puis il y avait eu le zéro. Un gros zéro tout rouge qui souillait sa copie vierge. C’était la première fois. Sieben était encore jeune, trop jeune pour ne pas en rougir. Mais c’était quelque chose qu’il avait voulu, et il s’en sentait une certaine fierté. Jamais il ne courrait après son innocence perdue. Après tout, il avait déjà dix ans.

Pour la première fois, il l’avait vue s’énerver. Elle et ses mots froids qui lui gelaient le coeur, elle et ses soupirs qui le déchiraient. Elle et cette façon qu’elle avait de l’ignorer, de l’effacer de son monde d’un battement de cils, comme une erreur que l’on corrige. Elle et cette façon qu’elle avait de lui graver dans le coeur : « ce serait mieux si tu n’étais pas là ». Elle ne l’avait jamais dit, pas même suggéré. Mais quand, déçue, elle décidait de ne plus le voir, c’était comme s’il n’avait jamais existé à ses yeux. C’était ça, l’angoisse qui le tétanisait, qui figeait ses larmes. C’était ça, ce besoin pressant de serrer sa main dans ses menottes d’enfant, très fort, et de dire « je suis désolé, Maman ». Je ferai mieux la prochaine fois. Je ne te décevrai plus. Regarde, je ne pleure plus. Tu verras, tu seras fière de moi. Regarde. Regarde, regarde-moi...

J’existe.

C’était ça, ce cri au fond du coeur, ce besoin d’exister. Il avait juste besoin d’exister. De se sentir vivant. De savoir qu’elle le voyait. De savoir qu’il pouvait prendre des décisions. De savoir qu’il pouvait faire de grandes choses. Qu’il n’était pas qu’une erreur dans son monde. Alors, au moment de l’interrogation, il avait longuement inspiré, et il avait fermé les yeux. Il connaissait toutes les réponses, elle les lui avait encore faites réciter la veille. Mais le petit garçon avait fermé les yeux. Jusqu’à la sonnerie. Il n’avait rien écrit. Il aurait pu, mais il avait décidé de ne rien écrire. Et c’était la première fois qu’il osait affirmer sa volonté de la sorte.

Encore. Il avait voulu la provoquer. Délibérément. Encore des larmes. Il avait voulu la faire réagir, lui montrer qu’il existait, et qu’il n’était pas qu’une poupée entre ses mains. Alors pourquoi c’était lui qui pleurait ?

Il referma violemment la porte de la chambre, et regretta aussitôt son geste. Il s’appuya contre la porte, prêt à la retenir du haut de ses dix ans si jamais elle venait tenter de l’ouvrir. Étrangement, il avait peur. Il avait mal, aussi. Et les larmes roulaient toujours sur ses joues, sans s’arrêter, amères. Il ne comprenait pas. Il ne savait pas à quoi il s’attendait, il ne savait plus ce qu’il avait voulu faire exactement. Mais sûrement pas ça. Il l’entendait continuer à crier, en bas, alors qu’il était déjà parti. Finalement, elle ne le voyait toujours pas. Il n’y avait plus qu’elle et sa fureur qui l’aveuglait, la douleur cuisante de l’affront que son gosse de dix ans venait de lui faire. Alors Sieben ferma ses yeux, encore une fois. C’était comme faire un voeu. Rêver que tout s’arrête, que tout disparaisse. Mais il ne savait pas comment elle faisait. Lui, quand il fermait les yeux, il n’arrivait pas à l’effacer. Il l’entendait toujours crier, il sentait toujours les larmes, il avait toujours mal. Loin. Loin. Il voulait partir loin. Très loin de tout cela. Il sentait le sol se dérober sous ses pieds, il sentait la porte disparaître sous ses doigts. Il se cognait contre les barreaux de sa cage, contre les murs de sa chambre, qu’importe. La poignée, sous ses doigts, sous ses doigts d’enfant. Il pouvait l’ouvrir. Il pouvait ouvrir la cage, et s’envoler, loin de cette vie morose, trop banale pour que quiconque pût comprendre sa détresse.

Sieben ouvrit les yeux. Il vit le ciel. Le ciel gris et ses nuages. Et puis la rue, quelques mètres en-dessous de lui. Alors tout sembla se figer, son coeur, son corps, son rêve. Son rêve vola en éclats tandis qu’un cri strident s’échappait de sa gorge.

Et l’enfant tomba.


I'D LIKE TO CHANGE MY POINT OF VIEW

Dis, Léo, comment tu fais pour voyager ?

Le garçon était assis au pied d’un arbre, dans un parc de Dublin. À-côté de lui se trouvait Léopold, avec ses boucles sombres et son sourire tranquille. Un peu rêveur, comme toujours. Léo, il fabriquait du rêve. Comme une usine. Il y avait toujours un bout de rêve accroché à ses lèvres, c’était ce qui lui donnait ce sourire doux et un peu triste, parfois. Ils se connaissaient depuis deux semaines à peine, mais Sieben était déjà terriblement attaché au garçon. Il y avait quelque chose chez lui qui l’attirait irrésistiblement. C’était sa liberté. Sa fichue liberté. Il aimait ça, chez Léo, sa façon de vivre et de penser le monde. Il l’enviait.

Sieben, c’était un prisonnier. Tout l’empêchait, tout le retenait. C’était ce qu’il voulait se faire croire. Au fond, il était juste prisonnier de lui-même. Ses aventures, il s’était résolu à ne les vivre que dans sa tête. De toute façon, il y avait ses parents, face auxquels il n’osait pas s’affirmer. Et puis il y avait Millie, sa petite soeur. Il était trop attaché à elle pour l’abandonner. Millie et son sourire chaleureux. Il ne comprenait pas comment elle faisait pour être aussi heureuse. Peut-être qu’il y avait des gens qui apprenaient le bonheur, et d’autres qui ne savaient tout simplement pas sourire. Sieben, lui, ne savait pas sourire à la vie. Peut-être parce qu’il traînait trop de regrets derrière lui.

L’été touchait à sa fin. Bientôt, Léopold rentrerait chez lui avec son père, et Sieben retournerait au pensionnat, à Aisling, où il entamerait sa troisième année. Il ne s’était toujours pas fait à l’idée. Il ne voulait pas y retourner, repartir, quitter Millie. Il devait rester pour veiller sur elle. Ou peut-être que c’était lui qui avait besoin d’elle. Il ne voulait pas retourner dans cette école de fous, où il n’avait pas d’amis, ça lui faisait peur. Il ne voulait pas de ce don. Il se souvenait encore de son activation, de la chute, du bras cassé, du séjour à l’hôpital, de sa mère qui criait. Quelle ironie, d’avoir un don pareil. Il pouvait s’envoler. S’en aller. C’était tout ce dont il avait toujours rêvé. Mais il ne pouvait pas. Il était pas cap. Il continuait à s’inventer des excuses, à marmonner quelque chose au sujet d’un traumatisme, il avait peur de tomber, disait-il. Mais ce n’étaient que des histoires pour ne pas admettre qu’il n’avait tout simplement pas le cran de faire le grand saut. C’était déjà comme ça qu’il avait rencontré Léo : perché en haut d’un arbre, dont il n’osait plus descendre.

Dis, Léo, comment tu fais pour t’envoler ?
Tu fermes les yeux et tu sautes.

Toi, tu y arriveras peut-être.


AND EVERYTHING WILL HAPPEN AND YOU WONDER

J’PEUX PAS !

Le cri lui avait percé le coeur, s’élevant plus haut que leurs arguments précédents. La sentence était tombée comme un coup de tonnerre, jetée dans la querelle comme un aveu qui s’échappait, sans que l’on puisse le retenir. Un silence suivit, et Sieben se mordit nerveusement la lèvre, les yeux rivés vers le sol, poing serré. Merde. Léo, qu’est-ce que tu fichais ? Il fallait être fou pour proposer des choses pareilles. C’était de la folie, Léo. Tu comprenais pas. Pourquoi ça paraissait aussi simple que ça, avec toi ? Pourquoi lui, il n’y arrivait pas ?

Hercul—
J’t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler comme ça.

Il avait la voix qui tremblait un peu. Et des larmes dans les yeux. Ces larmes qu’il ne voulait pas montrer aux autres. Il aurait voulu disparaître.

Ça faisait cinq ans qu’il connaissait Léo. Cinq ans qu’il le voyait changer son monde petit à petit, l’élargir, le rendre plus chaleureux. Il l’avait vu rassembler ces jeunes qui n’avaient rien en commun, si ce n’était leur envie de rêver sans y parvenir. Léo, c’était celui qui leur avait tendu la main et qui avait remis des couleurs dans leur vie, comme un souffle d’espoir : il leur avait offert une famille. C’était presque ça. La bande, pour Sieben, c’était la famille qu’il avait jamais eue. C’était la chaleur et la vie qu’il n’avait jamais trouvées dans la sienne. Et aujourd’hui, Léo les entraînait dans une nouvelle aventure, encore un peu plus loin, toujours plus loin. Il avait eu cette idée un peu folle, un peu trop belle peut-être, de tout quitter. De partir, comme ça, tous ensemble. Léo, il avait toujours eu la bougeotte. Il avait ce coeur avide de liberté. Léo, il pensait à tout le monde, et il voulait tous les sauver. Il voulait aider Abel à prendre confiance en lui. Il voulait aider Hannah et Oscar à fuir les ennuis. Il voulait aider Cassiopée à reconstruire sa vie. Il voulait l’aider, lui, à réaliser ses rêves. C’était aussi beau, aussi simple que ça. « Et si on s’en allait ? »

Sieben, il avait entendu son coeur cogner dans sa poitrine. Il avait eu les yeux brillants. Il avait étiré les lèvres en un sourire de petit enfant. Mais. Mais ses parents. Mais sa maison. Mais l’argent. Mais Millie. Mais, mais... Mais il avait peur. Putain, Léo. Tu pouvais pas comprendre, toi qui avais toujours volé librement. Tu pouvais pas comprendre que lui, il n’y arriverait jamais. On lui avait même donné des ailes, tu sais bien. Mais Sieben, il ne savait pas voler. Alors il pleurait, parce qu’il avait mal, et qu’il avait peur. Et parce qu’il avait honte, aussi. Et puis Léo afficha son doux sourire, avec ce petit quelque chose de mélancolique qui traînait dedans, et il passa sa main dans les mèches folles de son ami.

T’es dans un drôle d’état, Hercules.

* * *

Le garçon soupira, et réajusta la bandoulière de son sac sur son épaule. Il croisa le regard de Léo, qui l’attendait devant le portail, et lui sourit maladroitement. Depuis que la porte s’était refermée sur lui, il n’entendait plus rien dans la maison. Ses parents désapprouvaient sa décision, il y avait même eu un début de dispute. Ils qualifiaient Léo de « mauvaise fréquentation », et ses rêves n’étaient que de l’inconscience à leurs yeux. Quelque part au fond de lui, Sieben pensait comme eux. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire. Ils avaient le temps de faire des bêtises et de les réparer ensuite. Ils étaient jeunes. Ils avaient des rêves. Et, cette fois, il emportait sa valise avec lui. Il était enfin libre.


BUT THERE'S A HEAVY CLOUD INSIDE MY HEAD

Bruit de verre brisé. Ça recommençait. Depuis qu’il avait quitté la maison de ses parents pour suivre Léo et vivre avec le reste de la bande, sa vie avait complètement changé. Finie la torpeur des jours figés par l’ennui et les faux-semblants. Fini le silence de la petite maison victorienne, les sourires polis et les dîners sérieux autour du rôti de Mrs. Connil. Finies les tensions muettes qui liaient les membres de la famille. Désormais, sa vie était remplie d’éclats de rires et de vie, sous toutes ses formes. Ils bougeaient sans arrêt, et n’emportaient jamais que le minimum avec eux. Ils se heurtaient autant qu’ils s’aimaient, dans ce petit groupe de coeurs blessés. Et les cris et les bris étaient de plus en plus fréquents. Il y avait Oscar avec ses histoires. Puis Oscar, la drogue et l’argent. Ça l’avait poursuivi jusque là, où qu’il aille. Il y avait Abel et sa naïveté, Abel et ses sourires gênés, et sa fierté ébranlée. Il y avait Hannah et Cassiopée, Cassiopée et Hannah, les cris et les coups. La jalousie, la méfiance, et puis bientôt le mensonge. Il y avait Oscar qui ne regardait plus, Hannah qui regardait Sieben, Sieben qui regardait Cassio, et Léo qui regardait ailleurs. Impuissant. De toute façon, ils sentaient tous que leur monde s’effritait. Ils ne pourraient pas continuer comme ça, c’était plus qu’une question de temps.

Et puis, un soir, Léo était venu le voir avec son sourire un peu triste :

C’était sympa, hein.


YESTERDAY YOU TOLD ME 'BOUT THE BLUE BLUE SKY

Sieben connaissait bien le ciel gris d’Irlande. Quand il était petit, il ne l’aimait pas. Il lui rappelait le vide qu’il avait au fond du coeur. Aujourd’hui, il s’en fichait ; il n’en avait plus peur. Ce ciel, c’était le même pour tout le monde. Pour Oscar, pour Hannah, pour Asbel, pour Cassio, pour Léo. Où qu’ils furent, il leur suffisait de lever les yeux vers le ciel pour regarder dans la même direction. Cette nuit-là, quand Léo était venu le voir, Sieben avait compris que ce serait leur dernière nuit tous ensemble. Enfin, Oscar était même déjà parti, cette nuit-là. Le lendemain matin, Léo avait annoncé à tous les autres qu’il était probablement temps de mettre un terme à l’aventure. Il n’était plus aussi écouté qu’avant, à ce moment, mais ils oublièrent leurs querelles pour quelques instants, le temps de tourner une page de leur vie. Ils étaient repartis chacun de leur côté. Sieben était retourné chez ses parents. Ils l’accueillirent sans rien lui demander, comme s’ils avaient attendu son retour. C’était comme si tout ce qu’ils avaient vécu n’avait jamais existé. Mais Sieben n’oublierait pas.

Le jeune homme frappa à la porte. Il tapota la poche de son pantalon dans laquelle se trouvaient les papiers qui attestaient qu’ils étaient engagés. Après toutes ces années, il retournait là où tout avait commencé, là où « Léo et lui » était devenu « la bande ». Il entendit des pas, puis la porte s’ouvrit. Alors, le sac sur l’épaule, il présenta un billet de train à son interlocuteur.

Viens, on s’en va.


PSEUDO ALCYONE
ÂGE 18 ANS
SEXE FEMALE
AVATAR KARKAT VANTAS, HOMESTUCK
QC SULLY, NIKOLAÏ, LISANDRA
BHOU CRÉE DES PERSOS MERVEILLEUX




Dernière édition par Sieben H. Connil le Ven 14 Sep - 18:46, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: but nothing ever happens and i wonder • sieben   but nothing ever happens and i wonder • sieben Icon_minitimeVen 31 Aoû - 8:53

gfhdfghdgh il est géniaaaaal ♥. donc, je peux te proposer le don de voler ? ou. euh en fait je reste un peu bloquée sur cette idée pardon (donc l'autre est sûrement moins adaptée pour lui), mais éventuellement l'échange de sens ?
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MessageSujet: Re: but nothing ever happens and i wonder • sieben   but nothing ever happens and i wonder • sieben Icon_minitimeVen 31 Aoû - 9:07

gniiih, c'est Bhou est ses petites merveilles ça ♥
Je vais prendre le don de voler. Histoire de le frustrer encore plus avec un don qu'il trouve merveilleux mais dont il ose pas se servir krrkrr. Merciii.

Je mets au clair quelques éléments de l'histoire avec Bhou et je m'y mets très vite !
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MessageSujet: Re: but nothing ever happens and i wonder • sieben   but nothing ever happens and i wonder • sieben Icon_minitimeJeu 13 Sep - 23:26

Double post (désolée, c'est maaal), pour prévenir que cette présentation est TERMINÉE
( l'histoire est un peu longue pardon, et encore, j'ai condensé certaines parties ;; il m'inspirait ce bonhomme )
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MessageSujet: Re: but nothing ever happens and i wonder • sieben   but nothing ever happens and i wonder • sieben Icon_minitimeVen 14 Sep - 6:37

fgdhgfhd j'hyperventile et je valide évidemment ♥.
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but nothing ever happens and i wonder • sieben

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