Le soleil se couche ¤ Nasr

Messages : 370 Date d'inscription : 09/03/2012 Age : 29

Le soleil se couche et nous sommes ici entre chien et loup. Charlie adore ce moment-là, où le temps lui aurait paru presque arrêté, si le tictac de sa trop bruyante montre ne lui rappelai pas que l’heure tournait. Après avoir passé une journée à ne rien faire, comme celles que l’on passe habituellement en vacance, la rouquine se sentait pourtant épuisée. Elle était sortie quelques minutes plus tôt, pour se trouver au milieu du jardin, au moment propice et ainsi mieux profité du paysage, qui s’était alors paré d’une robe orangée.

Tu t’arrêtes, recules tes épaules puis écarte les bras pour ouvrir tes poumons, tout en prenant la plus grande inspiration possible. Puis expire. Tu te sens vide, saine, mais tellement heureuse.

Charlie s’allonge alors, les yeux fermés, dans l’herbe encore un peu humide de la pluie tombée dans l’après-midi. Elle adorait faire ça. Sentir l’humidité rentrer dans les tissus de ses vêtements pour atteindre, peu à peu, sa peau. Lui donnant ainsi un frisson glacé courant le long de sa colonne vertébrale. Tant pis pour la robe. Tant pis si il allait y avoir une tâche d’herbe aussi grasse que verte, et tant pis si, comme sur toutes les autres, ça ne partirai jamais.

Tu ouvres les yeux. Tu trouves le ciel si grand, si vaste, si attirant. Pourtant tu sais que tu ne pourras jamais supporter d’y voler. Alors tu t’imagines partir loin, et nager dans ce bleu, qui disparait trop vite, pressé de laisser place à la nuit, dans son grand manteau noir.

Charlie, les paumes face contre terre, s’agrippant à l’humide gazon dans ses soubresauts ; rêve.

Tu te vois nager dans un ciel bleu humide… à moins que ce ne soit un océan aérien mais c’est ici que, seule et libre, tu te sens bien. Puis tu commences à avoir froid. C’est alors que d’agressifs nuages apparaissent t’entourent et t’agressent. Ils te saisissent et te secouent. Te secouent. Te secouent.

Secouée dans son inattendu sommeil, Charlie se réveille.

« Que ? … Qui. ? »

Messages : 39 Date d'inscription : 02/03/2012 Age : 27

Une journée, comme toutes les autres. Morphée avait frappé plus que de raison. À croire qu'il s'acharnait toujours sur Nasr. Peu lui importait dans le fond, mais les professeurs riaient beaucoup moins à vrai dire. Eux aussi s'acharnaient de temps à autre sur le petit Grant. Petit Grant qui pour la plupart du temps prenait la mouche et séchait les cours pour se reposer dans un coin, tranquillement. Il aimait dormir, mais il aimait aussi passer du temps avec certaines personnes. Mais certaines personnes sont occupées, et Nasr avait que trop souvent le sentiment d'être mis de côté. Ce doux sentiment qui l'assaillait quand ses pensées se tournaient vers une personne qui lui manquait.

Allez, reste calme mon gars. Suffit de prendre la vie comme elle vient.

C'était ce qu'il se répétait tout le temps. Il voulait suivre cette petite et unique phrase. Se dire que tout est bien tout va bien, tout est gai, tout me plait. Mais parfois, l'émotion reprend le dessus et la seule chose à faire est de se vider. Se vider d'un trop plein de larmes accumulé en quelques jours à peine. Et c'est dans un coin de jardin que le petit Grant jeta son dévolu en fin d'après-midi. Il était au sol, sur l'herbe verte et grasse qui eut tôt fait de tâcher son pull chocolat au lait. Quelques fleurs lui racontaient leur vie, et ça l'apaisait. Le discours floral le faisait planer, et ses larmes se séchèrent au fur et à mesure de sa longue et pertinente discussion avec une jolie rose. Pourtant elles laissèrent au brun des yeux légèrement rougis, et des traces rosés sur les joues.

« Et donc elle m'a dit que... » continuait la plante, sans jamais s'arrêter de jacasser. Et Nasr l'écoutait, absorbé par son discours. Pourtant il dû bien malgré lui se redresser. Le soleil se couchait, et bientôt la nuit recouvrirait le ciel. Non pas qu'il n'était pas habitué à faire des petites siestes nocturnes au dehors, juste qu'il ne voulait pas rester seul. Seul, un bien trop petit mot pour ce qu'il cachait derrière.

Le jeune PSY se leva, ne prenant pas soin de frotter ses vêtements désormais verts sur le côté. Ah, la machine allait se faire plaisir. Il bailla un grand coup, avant de s'étirer lentement et de prendre une marche plutôt légère. Ce n'est que dans cette marche qu'il surprit au loin une masse allongée. Fine, plutôt de taille moyenne, rouquine. Il s'en approcha en posant sur elle un regard bienveillant. Elle. Elle lui manquait, et ce ne fut qu'à sa vision que le cœur du jeune homme s'allégea un peu, oubliant ses peines passées.

Accroupi à côté d'elle, il la réveilla aussi doucement qu'il pu.. en la secouant. Un sourire aux lèvres, il la regarda se réveiller et rit un peu à sa question.

« Qui ? Moi, voyons ! » répondit-il comme si c'était la plus grande des évidences. Il passa une main douce dans la chevelure rousse de Charlie. « Je t'ai fait peur ma puce ? » demanda-t-il ensuite, alors que sa main libre prenait appui sur le sol.

Messages : 370 Date d'inscription : 09/03/2012 Age : 29

" Qui ? Moi, voyons !
-EInh.?!''
Tu ouvres les yeux et te secoues un peu mais.... qui?..... que? tu te redresses et te retrouve assise, tu as froid et tu te demande qui est là. Perdue, tu t'arrêtes une seconde. Puis dans un souffle soulagé:
'' ah. toi.
- Je t'ai fait peur ma puce ?
-Non mais ça va pas oui ? Evidemment que tu m'as fait peur! Mais pourquoi tu viens me réveillée je dormais super bien là et puis je…"

La rousse réalisa alors qu’elle était toujours en pleins milieux des jardins et non dans son lit comme elle le croyait. Elle se laissa caresser tout en reprenant ses esprits et recouvrant ses sensations. Elle était déjà trempée de rosée, Morte de froid, sous la nuit tombée. Il avait donc bien fait de la réveiller. Il ? Nasr. Le bon vieux copain d’enfance à la main toujours aussi verte.

"Oui bon d’accord enfait t’as plutôt eu raison de me réveiller... merci"

Reconnaître qu'elle avait eu tord lui faisait arracher ce 'merci' de la bouche. Elle n'y arrivais pas spontanément, elle était fière la Charlie. Et si ça n'avait pas été un ami, elle aurait presque pus lui cracher a la gueule en partant, sans même se retourner. Mais c'était Nasr et Charlie aimait Nasr. Aussi tendrement qu’elle le pouvait. Il avait été, et était encore comme un point d’ancrage. Lui rappelant les temps d’avant Aisling. Lui rappelant la douceur de la vie. Lui balayant tout nuage noir pouvant apparaître dans l'horizon de son esprit. Il était une bouffée d’air frais. Nasr était un vivifiant. Un de ceux devant qui, quelque soit votre état, vous ne pourrez que sourire, que vous sentir vivant. Et ce n'était que maintenant qu'elle le voyait que la rouquine se rendait compte ô combien il lui avait manquée.

Tu te sens bien, reposée, ce p’tit gars t’as toujours apportée la sérénité. Tu le trouves calme, doux, tranquille, et tu aimes énormément cela chez lui.

"Mais euh attend, tu m’as appelé comment là ?"
Elle rit.
"Nan S'teu plait, tout, mais pas ça …."
Lui répondit la PHY d’un ton calme, le sourire aux lèvres.

Charlie aimait les surnoms et elle en voulait toujours plus. Mais les ‘ ma puce’, ‘mon bébé’ et autres surnoms de gangsta-besto-sistah n’étaient définitivement pas à son gout.

"Je suis contente de te voir, ici comme ça, c’est assez marrant et j'm'y attendais vraiment pas! Comment t’vas p’tit chat ?"

Tu le regardes hésiter à te répondre et c’est à ce moment-là que tu comprends. Tu comprends que ce n'est plus aussi naturel qu'avant. Tu comprends que ça fais trop longtemps que tu n'as pas pris le temps de discuter avec lui. Que vous n'avez pas pris le temps de parler. Que ça fait trop longtemps que vous n’avez pas pris de temps pour vous deux.

Charlie se leva et pris soin de marquer une pause tout en regardant le jeune homme dans les yeux.
"Bon allez, vide ton sac là… qu'es' t’as ?"
La phy réfléchie un cour instant.
"Et puis si t’as rien ou que tu ne veux pas en parler, raconte-moi quelque chose d'autre alors !"
Dit-elle, souriante, d’un ton enjouée.

Messages : 39 Date d'inscription : 02/03/2012 Age : 27

Bien évidemment, Charlie avait dû avoir peur. Se faire réveiller alors qu'on somnole, ce n'est jamais très rassurant de toute manière, n'est-ce pas ? Aussi le brun ne fit que sourire aux remarques de sa rousse d'amie, totalement compréhensif. Si quelqu'un le réveillait de cette façon, il aurait été aussi perdu qu'elle un instant. Charlie avait cette façon de parler si particulière, avec un poil d'orgueil dans les tripes. Entendre un « merci » de sa part était tout simplement surprenant, et le PSY ne s'en plaignait pas. C'était Charlie, et bien que séparé d'elle un long moment, il continuait à l'aimer. Il n'avait jamais cesser d'aimer cette fille. Une fille chouette, une fille adorable, une fille de caractère... dans le fond. Une fille de confiance pour le Grant, tout simplement. Son amie d'enfance qui lui rappelait la vie avant Aisling. Nasr trouvait en Charlie la paix qu'il cherchait dans une relation. Une fille qu'il adorait et qu'il n'avait pas fini d'adorer, parole de Nanou.

« Comment je t'ai appelé ? » interrogea-t-il, Ah oui ! Le « ma puce » n'est-ce pas ? Il rit avec elle, et continua sa caresse dans les cheveux de son amie. Nasr avait tendance à donner beaucoup de surnoms niais à tout le monde, mais ce n'était pas au goût de tout le monde. Il lui sourit d'un air tendre. Pourtant un pincement au cœur survint. Charlie ne lui avait que trop manqué.

« Tout mais pas ça ? Hm... Eh biiien... J'y réfléchirais ! »

Et il allait véritablement se pencher sur la question. Il fallait une suite d'idées pour donner un surnom à quelqu'un, vous savez. Une association d'idées, et dans la tête de Nasr, l'association était très... étrange. So strange, le cerveau du brun. Il fallait qu'il prenne du temps pour réfléchir à la question, et il le ferait. D'ailleurs en parlant de question, celle de Charlie fit hésiter le PSY. Il se mordilla les lèvres doucement ; il n'allait pas bien, mais il ne voulait pas l'inquiéter. Bien sûr qu'il était content de savoir que la rousse l'était aussi. Mais quelque chose avait changé, et il pensait trop souvent que son amie ne voulait plus le voir. Bien que Nasr sache pertinemment que le temps passé tous les deux était trop court, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à toutes ces fois où il voulait être avec elle. Discuter, se chamailler, rire, blaguer, dormir contre l'épaule de l'un ou de l'autre, manger ensemble, pleurer ensemble. Ça faisait longtemps que tout ça n'était pas arrivé. Et l'hésitation de Nasr n'en était que plus grande.

Il sentit la rousse se relever, et il en fit de même, ses mains retrouvant la douce sensation de ses poches. La PHY lui posa une autre question, beaucoup plus précise que la première. Elle voyait qu'il y avait un truc qui clochait... oh de toute façon, ça se voyait comme un nez au milieu de la figure. Le jeune ne savait pas quoi raconter, comment raconter, pourquoi. Nerveux, ses doigts se serrèrent, et il observa Charlie dans les yeux avant de lâcher ce qu'il avait sur le cœur.

« Qu'est-ce que j'ai ?... Tu me manques Charlie. Tu me manquais déjà quand tu es venue ici sans moi, et je pensais que ça allait s'arranger quand je t'ai retrouvé. Mais non, ça allait au départ, mais... J'en viens à penser que tu veux plus m'voir. On s'voit pas assez... Je crois... Enfin... J'ai ce manque de toi, Charlie. Ça fait trop longtemps que j'ai pas passé de temps avec toi et... j'ai l'impression que tu veux plus de moi. Et ça m'rend triste, voilà. »

Son regard fuyait le sien. Il se sentait atrocement idiot. Pourquoi ses yeux étaient prêts à trembler de larmes ? Pourquoi fallait-il qu'il soit si fébrile, si émotif ? Ah oui, parce que c'était Charlie. Et il tenait à elle.

Messages : 370 Date d'inscription : 09/03/2012 Age : 29

La rousse regardait le PSY. Définitivement quelque chose clochait. Il n’était pas dans son assiette et bien souvent déjà elle l’avait consolé. Mais là il y avait quelque chose de plus. Ou quelque chose de moins. Mais quelque chose de diffèrent. Qu’est-ce que Nasr ne lui disait pas. Charlie avait peur. Peur de ne pas arriver à le consoler, peur de ne faire qu’empirer les choses par maladresse. Peur de ce qu’il ressentait.

« Qu'est-ce que j'ai ?... Tu me manques Charlie. Tu me manquais déjà quand tu es venue ici sans moi, et je pensais que ça allait s'arranger quand je t'ai retrouvé. Mais non, ça allait au départ, mais... J'en viens à penser que tu veux plus m'voir. On s'voit pas assez... Je crois... Enfin... J'ai ce manque de toi, Charlie. Ça fait trop longtemps que j'ai pas passé de temps avec toi et... j'ai l'impression que tu veux plus de moi. Et ça m'rend triste, voilà. »

La rousse marqua un temps pour mieux le regarder. Le p’tit brin d’homme qu’il était la fuyait du regard tout en lui disant qu’il voulait plus d’elle. Il était là, le cœur presque à nue et elle était soulagée.

« Nasr…je..ffff . Espèce d’idiot. »

Tu avais eu peur, et tu étais presque prête à partir en courant, parce que les sentiments déballés là, comme ça, tu trouves ça horrible. Horrible d’attendre le moment ou la personne va parler. entre le moment où Nasr a pris son inspiration et celui où il t’as déballé son cœur tu as imaginé tous les scénarios du monde. Mais ce n’était que ça. Ce n’était que ça. Vraiment ?

« Relève la tête un peu là, que je puisse te voir, petit chat. Sourit pour voir ?...
… c’est déjà mieux. T’es pas si moche quand tu souris,…. crétin. »
Lui lança la rouquine en souriant.

Pourquoi tu t’caches Charlie. Explique-lui. Montre-lui. Dis-lui que tu tiens à lui. Tu fais quoi là bon sang. C’est pas comme si c’était un enfoiré d’inconnu. C’est Nasr. C’est Normal de parler de ses sentiments, tu peux le soulager. Tu dois le soulager. Tu peux lui dire. Tu dois lui dire.

« Tu m’as fait vraiment peur tu sais. J’ai cru qu’il y avait VRAIMENT quelque chose. Mais tout ça c’est rien. Bien sûr que je veux de toi. Je… enfin … mais faut pas t’en faire... »

Tu hésites encore. Allez Charlie. Quand tu veux. On n’attend plus que toi. Ton cœur se serre parce que tu lui fais de la peine. Parce que tu lui as fait de la peine. Avoues t’avais même pas fait attention au fait que vous ne vous voyez plus, ou beaucoup moins. Avoues que t’étais trop occupé à ne rien faire ailleurs. Et tes amis, t’y penses un peu, idiote. Oui rencontrer des gens c’est bien. Oui faire la fête c’est bien. Ouai insulter Mérédith, c’est sympa. Oui se faire de nouveaux amis, tu adores. Mais autant garder les anciens non ? Dis-lui Charlie. Allez. Dis-lui.

La rousse était là. Planté comme un légume. Les pensées défilant à toute vitesse, le cœur palpitant plus vite que jamais. Elle déglutit tout en ravalant sa fierté.

« Pardon. »

Et tes larmes montent tu ne sais plus quoi faire pour les arrêter mais tu sais que tu dois le lui redire audiblement. Mais si un mot de plus sort de ta bouche alors tu risques de perdre tout l’eau de ton corps. Et puis alors. Et après ?

« PARDON.
Je ne me rendais pas compte je. Je sais c’est de ma faute je. J’ai fait des tas de trucs inutiles sans, sans faire attention que le temps passait et puis je pensais pas que je te manquais à ce point et je pensais pas que tu avais mal. Que je pouvais provoquer ça. Tu sais moi je pensais que tu étais heureux et que si jamais tu avais besoin de moi tu saurais me trouver tu saurais savoir ou je suis, où j’étais. Je pensais pas à tout ça je. Vraiment .je …, pardon. »

Elle avait débité ça d’une vitesse foudroyante pour, à la fin, se laisser sangloter.

T’es une dure pourtant. Ou plutôt tu espérais l’être tout en sachant cela faux. Qu’est-ce qui t’arrives cocotte ? Depuis quand t’es une femelette ? Depuis quand tu t’laisses allez comme ça ? C’est pas toi ça. Pourtant ça t’fais du bien. Tu sais que tu devrais un peu plus souvent t’occuper de ce que tu ressens. De ce que les autres ressentent. Non pas ‘les autres’ mais de ‘tes amis’. Occupes toi de toi. De toi et tes amis. C’est pas parce que t’es tête en l’air que tu peux t’autoriser de ne pas être là pour ceux qui sont là pour toi tu sais.

Toujours plantée comme une cruche. Comme une potache. Comme une idiote. La rousse essuyait ses larmes.

Spoiler:

Messages : 39 Date d'inscription : 02/03/2012 Age : 27

Nasr avait l'impression que ses sentiments étaient mis à nu. Non, ce n'était pas qu'une impression. Il avait déballé ses véritables sentiments, là, devant la rouquine à qui il tenait tant. Il se sentait idiot, idiot de ressentir de telles choses, pourtant ces choses-là le déchiraient à chaque fois que le visage de Charlie se formait sous ses paupières. Pourquoi n'avait-il pas eu le temps de rattraper le temps qui les avait séparés ? Pourquoi n'était-il pas contre elle plus souvent ? Pourquoi ? Ces petites questions le torturaient, et le mieux à faire dans ces conditions, c'était de parler. Parle de ce qu'il avait sur le cœur, et il en avait gros sur la patate, le petit PSY. Il s'était mis à nu, ses sentiments les plus sincères étaient sortis de sa bouche, et son regard fuyait toujours celui de la rousse. Il avait peur de ne pas trouver ce qu'il cherchait dans son regard. Il avait peur que Charlie le méprise ou le prenne en pitié. Il n'était pas assez fort pour affronter son amie d'enfance en face. Le soupir qu'il entendit ne le rassura en rien. Pourquoi diable soupirait-elle... ? Nasr n'en était que plus nerveux, ses doigts se tordaient les uns les autres. Son stress ne cessait d'augmenter. Et il monta en flèche lorsque la douce voix normalement apaisante lui demanda de redresser le visage. Mais malgré son stress, il s'exécuta, plongeant dans les iris ambrés de Charlie, en esquissant un pauvre sourire. Il ne pouvait pas faire plus que ça, les larmes lui piquaient encore en menaçant de couler aux prochains battements de cils.

Il ne disait rien, il écoutait, comme un enfant que l'on dispute. Il la regardait, son amie d'enfance, celle qui avait partagé tant de choses puériles avec lui. Celle qui avait même partagé ses siestes. Celle sur qui il s'était tant de fois reposé. Celle qu'il adorait. Celle qu'il voulait retrouver. Pas à l'identique, bien entendu, mais simplement retrouver sa Charlie. Pourtant, le « … qu'il y avait VRAIMENT quelque chose. Tout ça c'est rien. » fit louper un battement de cœur au Grant qui avait de plus en plus de peine à soutenir son regard. Ce n'était rien ? Rien ? Alors tout était fini ? Elle voulait de lui, elle l'avait dit, alors comment pouvait-elle penser que ce n'était rien ? Sa poitrine se serrait, et l'envie de se terrer au fin fond d'un trou à rat se faisait grande. D'un revers de main tremblant, il essuya maladroitement ses yeux qui commençaient malgré lui à couler.

« … Ce n'est rien... » souffla-t-il, pour lui-même, avant de se mordre les lèvres. Pitoyable. Il était pitoyable. Tellement pitoyable qu'il n'entendit pas la première excuse de la rouquine. Il se frotta un peu le visage, comme pour se redonner un peu de contenance, pour ensuite observer Charlie. Elle semblait hésitante, presque tremblante, voire au bord... des larmes. Le discours qu'elle entama ensuite à la vitesse éclair prit de court le brun. Là, il ne savait pas vraiment quoi dire. Ça lui avait cloué le bec. Tantôt il avait envie de pleurer, tantôt il était soulagé. Un mélange bien suspect qui avait apparemment pour but de lui faire perdre la tête. Et là, il était complètement perdu.

La rouquine qu'il connaissait forte, bien que sensible, sanglotait comme une enfant. Dans ses pleurs, une odeur de nostalgie. Et Nasr s'en voulait. Il s'en voulait d'avoir douté d'elle. Après tout, c'était Charlie. Sans elle, il perdait de son être. Oui, il est vrai qu'il avait d'autres personnes dans son entourage, oui, mais Charlie restait quelqu'un d'indispensable. C'était ainsi, et il voulait rattraper le temps perdu. Ce temps où il n'osait pas aller la voir, ce temps où il pensait qu'elle ne voulait plus de lui, ce temps sans elle, ce temps qu'ils avaient perdu tous les deux.

« … C'est moi qui m'excuse, Charlie. Mais j'ai eu tellement.. tellement peur que toi tu ne veuilles plus de moi. Je m'en veux de ne pas être venu te voir plus souvent, mais en te voyant occupée, je n'osais pas. Alors je me contentais de te regarder de loin. J'avais peur que tu ne penses plus à moi. J'avais peur... peur de te perdre. » gloussa-t-il alors que ses bras vinrent d'eux-mêmes, bien que tremblotants, entourer la rousse qui essuyait ses larmes. Elle faisait parti des personnes importantes pour le brun, ils avaient partagé des choses ensemble, et le brin d'homme ne voulait pas que ça s'arrête. L’étreinte se prolongea, et Nasr chuchota un « Pardonne-moi Charlie, pardonne-moi. » suivi de « … tu sais que je t'adore. » sincère.

Spoiler:

Messages : 370 Date d'inscription : 09/03/2012 Age : 29

Si tu crois un jour que tu m'aimes
Et si ce jour-là tu as de la peine...

.

Il s’excusait. Il s’excusait mais de quoi. Bon sang Charlie te laisse pas aller comme ça ressaisie toi Charlie et tu…

La rousse pleurait encore. Evacuant du même coup tout ce qui pouvait polluer son esprit, en profitant de ce torrent pour se vider la tête de toutes les mauvaises choses qui lui restaient.

« Ne t’excuse pas comme ça… fallait venir. Fallait oser. Nasr.. »

En se réfugiant un peu plus dans le cou du jeune Psy la rousse essuyait son chagrin après avoir laissé fuir les larmes de son corps.

On aurait pu voir en observant au loin la scène un chagrin d’amour, des pleurs d’adolescent se pensant incompris. Mais c’était plus que ça.

C’était bien plus que ça. Tu l’aimais comme une idiote, comme une folle. Tu l’aimais de tout ton corps sans savoir comment lui dire, sans savoir comment faire, sans savoir quoi faire de tout cet amour, de toute cette affection, de tout ton être. Charlie. Tu le sais pourtant que tu dois t’exprimer. Dire aux gens ce que tu penses ; ça tu sais faire. Mais dire aux gens ce que tu éprouves pour eux, leur dire Merci, Pardon, ça déjà tu as toujours eu du mal… Mais Charlie. Dire je t’aime. Tu l’avais déjà fait ça ?..... Non jamais. A personne. Et pourquoi Bordel ? Pourquoi tu te bloques. Pourquoi tu t’obstines sale idiote. Parce que tu ne sais pas ? Comment fait-on pour dire ‘ je t’aime’ ? Et encore faut-il que tu arrives à le dire aux bonnes personnes. Nasr était de celles-là. Il était une bonne personne, une personne aussi sincère qu’aimante et attentionné.

« -Viens... »

Charlie savait qu’elle l’aimait profondément. Non pas qu’elle soit amoureuse de lui se disait-elle. Mais savait t-elle seulement ce qu’était l’amour? Elle n’en avait encore aucune idée. Elle avait seulement la certitude de l’aimer profondément. La manière importait peu. Elle l’aimait. Et c’était tout. C’était aussi irrémédiable qu’insupportable puisqu’elle était le genre de fille à parler toujours beaucoup trop pour ne rien dire, ne faire que gratter la surface de ses sentiments, sans jamais dire ce qu’elle ressentait vraiment. Sans Jamais oser dire tout le mal que l’on pouvait lui faire. Sans jamais donner a quiconque l’autorisation de savoir ce qu’elle éprouvait vraiment. Parce qu’avouer Aimer quelqu’un c’est lui ouvrir son être, lui donner le pouvoir de vous faire du mal. Charlie ne pouvait donner cela a personne puisqu’elle était toujours à répondre dans les dents, à jouer les dures, à simuler l’inébranlable, en imaginant l’inimaginable. Tout ça pourquoi Charlie ? Pour ne pas dire qui tu es ? Pour te montrer ‘Forte’? Mais qu’est-ce que c’est être forte Charlie ? C’est vraiment ça tu crois ? Charlie gardait tout ça en elle, depuis toujours. Ses sentiments étaient sur du papier, cachés, en sécurités et Jamais, JAMAIS, elle n’en parlait. Mais le trop pleins de sentiments nous fait perdre la tête, nous efface, nous ratatine, nous rend dingue. Nous fais Exploser.
Charlie explosait.

Nasr avait provoqué tout ça mais il n’en était absolument coupable. Il avait été la personne capable d’ouvrir la soupape sans doute… tu le savais que tu l’avait délaissé, mis de côté. Sans même t’en rendre compte tu avais failli perdre la personne à laquelle tu tenais le plus ou presque. Tu vois ou ta tête te mène là, Charlie ? Nulle part. Alors tu te reprends un peu. Tu te reprends…

La rousse déserra leur étreinte pour le regarder dans les yeux tout en essuyant les siens, encore trempés, avec le revers de sa manche droite. Elle retira ses chaussure et, soigneusement, mis ses chaussettes en boules à l’intérieur.

«… On va pleurer plus loin »

Lacha-t-elle dans en sourire en entrainant Nasr, par la main, toujours dans le noir des jardins.
Elle partit en courant dans l’herbe humide de rosée, laissant son coeur battre la chamade, ses poumons s’ouvrir à grand coups de marteau, ses cheveux caresser le vent, ses vêtements voler dans les airs.
Elle Courut en (en )trainant le jeune homme puis s’arrêta. Le souffle cour. Face à face.

.

...A trouver où tous ces chemins te mènent
Viens me retrouver