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 Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.

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Edward A. Hopekins
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Edward A. Hopekins

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MessageSujet: Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.    Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.  Icon_minitimeSam 25 Fév - 2:56



Edward était curieux, et sa curiosité l’emporta haut la main. Arrivé devant la salle, il n’hésita pas une seule seconde, et abaissa la poignée de la porte, pour s’engouffrer à l’intérieur. Il laissait le soin au hasard pour le moment qu’il allait revivre. Il s’en moquait de toute façon, c’était juste pour voir.

________

…Il en avait déjà marre. Cet établissement était pourri. Les gens dedans étaient pourris. Tout était pourri de chez pourri. Bien sûr, en langage Edwardien, ça donne quelque chose de beaucoup plus long, et soutenu et il ne s’agit là que d’une traduction de ses pensées ruminantes tandis qu’il errait dans l’établissement sans savoir quoi faire. Oh mon dieu, il allait devoir faire cinq années entières ? Il n’y avait donc pas moyen de sauter des classes, de faire un saut dans le temps, ou de se faire transférer dans un lycée moins pourri ? Ou encore mieux, pas moyen qu’il retourne tout simplement chez lui et qu’il continue la vie qui lui convenait très bien jusqu’ici, armé de ses immenses bibliothèques, de son armée de professeurs particuliers qui le faisaient s’élever au sommet de la connaissance, des parents qu’il ne voyait jamais, et surtout de ce monde sans les autres. Parce qu’ils étaient bien chiants, les autres.

Edward n’avait jamais côtoyé dans sa vie qu’une seule personne de l’extérieur, et elle n’avait pas été le meilleur exemple pour faire comprendre à l’adolescent le principe des interactions et relations humaines. Oh, en théorie, pas de problèmes, il avait lu et relu tellement de romans, essais, ouvrages philosophiques dessus qu’il était imbattable sur ce plan. En ce qui concerne la pratique, en revanche, le vide total. Il avait pourtant essayé, hier encore, de plaquer sa théorie parfaitement apprise dans la vie réelle. Mais les gens étaient trop cons, ils ne réagissaient pas comme il fallait, ne disaient pas ce qu’il fallait, ne se comportaient pas en êtres humains civilisés, étaient incapables de d’établir une conversation intelligente, et, pire que tout, la plupart parlait mal. L’adolescent n’avait encore aucun contrôle de son don, mais il se promit intérieurement que, dès qu’il en aurait une maitrise à peu près convenable, il leur ferait comprendre à tous qu’on ne rabaisse pas la langue de Shakespeare impunément

Vous l’avez compris, nous étions quelques jours seulement après la rentrée d’Automne, quelques jours à peine qu’Edward avait posé les pieds sur le sol irlandais, et tout ce qu’il souhaitait à présent était qu’on l’achève, pour mettre fin à sa souffrance. Il s’ennuyait. Incroyable, n’est-ce pas ? La notion d’ennui lui était complètement étrangère. Dans son manoir, il y avait toujours quelque chose à faire, quelque chose qu’il avait envie de faire quand son temps libre le lui permettait. L’équitation, le croquet, les échecs, les rares thés qu’il prenait avec les connaissances civilisées que ses parents possédaient, quand ils étaient à la maison. C’était où tout ça ? Non, ici, il n’y avait pas de chevaux, par exemple, mais un simple bassin où les gens stagnaient dans la même eau. Le principe de la piscine qu’il détestait par-dessus tout. Le jour où il apprendrait à nager n’était pas venu, c’est moi qui vous le dis. Il n’en aurait jamais besoin, c’était l’un des apprentissages les plus inutiles du monde.

Il avait vite enregistré que les autres sports présents sur le campus étaient des sports d’équipe, essentiellement. Une notion encore qu’il ne connaissait pas. Le jour de son arrivée, il était passé par le terrain de sport, et avait vu des gens avec des maillots se passer un ballon par les pieds, avec des cages à chacune des extrémités du rectangle. Il s’était arrêté, avait regardé pendant quinze secondes, puis était reparti en se disant que les irlandais avaient des jeux vraiment débiles quand même. Courir après un ballon, l’intérêt ? Aucun. Il se souvenait vaguement avoir vu des gamins de son âge faire la même chose, de façon encore plus pauvre puisqu’ils n’avaient pas de cage, pendant qu’il passait en voiture pour se rendre à Londres. Edward ne connaissait pas les règles du jeu, n’avait aucune envie de les connaitre, car il ne participerait jamais à ce genre d’activités. Le terme « cours » de sport sonnait déjà pour lui comme un enseignement pitoyable. Si c’était ça qu’on apprenait à l’école publique, il avait bien faire de ne jamais y mettre les pieds.

Le brun devait donc se trouver une distraction et rapidement. Les choix étaient assez limités. Une sortie en ville, si on pouvait appeler cette bourgade paumée au beau milieu de la lande irlandaise, pays lui-même paumé, n’était pour l’instant pas envisageable, car il craignait le choc des civilisations. L’adaptation à la masse devait se faire petit à petit, même s’il pensait toujours que ça devrait être aux gens de s’adapter à lui, et non pas l’inverse. Vagabondant dans les couloirs, parce qu’il ne pouvait plus accéder à sa chambre pour des raisons…particulières, il cherchait désespérément quoi faire. Cela devait bien faire trente minutes qu’il parcourait l’établissement de long en large et en travers, écumant chaque couloir de chaque étage. Finalement, il était redescendu, et s’était mis en tête d’aller visiter les autres bâtiments. Cela lui permettait de toute manière de mémoriser les noms et places des différentes salles. Il avait déjà en tête son emploi du temps, où il avait rayé les cours qui ne lui apporteraient rien. Enfin, dans l’état actuel des choses, il se demandait finalement si y assister ne serait pas moins barbant que d’errer à la recherche d’une quelconque occupation. Il ne pensait pas que ce serait si dur à trouver.

Le PSY fraichement débarqué entra dans un bâtiment plus haut encore que l’établissement principal, sans se soucier de l’écriteau apposé à côté de la porte. Il avait plus tilté sur l’image, à travers les vitres transparentes, des multiples étagères contenant…des livres. God bless the Queen. Il avait trouvé l’endroit où il passerait sa vie, sa nouvelle maison, peut-être même qu’il allait demander à avoir une chambre annexe à ce bâtiment. L’idée de retourner dans celle qu’il partageait, avec son…colocataire, lui faisait froid dans le dos. Edward se mit sans tarder à parcourir les allées et s’enivrant par la même occasion de l’odeur agréable de ces vieux ouvrages. Ce bâtiment devait être la librairie de l’établissement. A sa grande surprise, elle était constituée d’énormément de bouquins pour une librairie, cela pouvait donc signifier que les élèves d’ici lisaient beaucoup, et qu’ils devaient se réapprovisionner régulièrement. L’adolescent recommençait presque à avoir foi en l’humanité, avec cette lueur naissante d’espoir que les gens de son âge résidant aussi soient finalement des personnes cultivées et intelligentes. Mais, pour l’instant, il devait chercher un livre, l’acheter, et allait s’assoir sur un des bancs de la cour pour le lire en paix.

Il parcourra le bâtiment rapidement, d’une démarche silencieuse et efficace. Ses yeux trainaient, scrutaient et analysaient les meubles, les noms des ouvrages défilant, les personnes aux alentours. Ce qu’il le surprit beaucoup fut la présence de tables, à chaque étage, où les gens s’asseyaient et lisaient, ou bien semblaient faire leurs devoirs. Cette librairie faisait donc aussi office de salle de lecture et de permanence ? Quelle étrange idée mais pas idiote à vrai dire. En temps de grand froid, cela devait être appréciable de posséder un endroit chauffé pour lire ce que l’on venait d’acquérir.

Edward mit du temps à choisir son ouvrage. Il avait déjà lu tous les classiques que l’établissement semblait posséder ainsi que de nombreux autres, faisant parti de l’immense collection de ses parents. Son choix finit par se poser sur un livre contemporain, écrit dans les années 80 par un auteur écossais. Il parcourut le synopsis sur la quatrième de couverture et feuilleta le bouquin pour se donner une idée du temps de lecture. Finalement, il en prit deux autres du même auteur, et se dirigea vers la caisse de la librairie. L’adolescent adressa un rapidement hochement de tête à la demoiselle qui lui fit un grand sourire commercial. Il déposa les ouvrages sur le comptoir, elle les prit, et le regarda sortir son portefeuille. Edward attendit. La libraire attendit.

« …Vous n’avez pas de carte ? Vous êtes nouveau ici ? », Finit-elle par demander.

Le PSY acquiesça de nouveau. Il fallait donc une carte de fidélité ici pour pouvoir acheter ? Au fond ça ne le dérangeait pas, il comptait bien en profiter à fond.

« Je vais vous enregistrer dans les fichiers, et vous en commander une pour dans quelques jours. Nom, prénom, âge, classe, année, jeune homme. » Continua la jeune femme avec un grand sourire, en ouvrant un nouveau fichier sur son ordinateur.

Edward se sentit offensé par tant de familiarité. Elle se prenait pour qui ? Et c’était quoi ce magasin qui n’avait même pas de carte de fidélité prête pour leurs clients ? Et ils arrivaient quand même à faire du profit ? C’était vraiment les pauvres ici. Enfin, l’adolescent ne broncha pas.

« Hopekins Edward 15 ans PSY 4ème année. »

Et pas un mot de plus. La libraire tapa rapidement les informations, puis prit les livres et les passa sur une table lumineuse, pour leur enlever leur cache antivol. Elle ouvrit ensuite le premier de la pile à la dernière page, et se mit à écrire sur un carton collé dessus.

« Que faites-vous ? »… Elle était quand même en train d’écrire sur son livre, et dieu seul sait à quel point Edward traitait ses livres avec soin.

« J’écris votre nom et la date à laquelle vous l’avez emprunté, ainsi que celle à laquelle vous devez le rendre. » Répondit la libraire sans lever les yeux, comme s’il s’agissait d’une évidence.

« …Qu’entendez-vous par emprunter ? Ne suis-je donc pas dans une librairie ? »

Elle leva enfin les yeux, confuse par les propos du PSY. Mais, d’où il débarquait celui-là ? Et il était difficile de ne pas avoir entendu l’accent de dédain dans le mot « emprunter ».

« Vous êtes dans la bibliothèque de l’établissement…Edward. » Finit-elle après avoir cherché brièvement son prénom sur les informations présentes dans l’ordinateur.

Hein ?
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Czeslaw Dawidowizc
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MessageSujet: Re: Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.    Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.  Icon_minitimeDim 12 Aoû - 13:37

[HAHAHAHAHAHA TROIS ANS APREEEEEES. Je vais tenter de te pondre un truc convenable pour me faire pardonner. J'ai une bonne motivation de bon matin là, et le plongeon trop magnifique du cubain, aux JO, c'était juste trop beau.] [sinon j'ai la flemme de faire un joli codage comme j'ai décidé d'enfin en faire cet été. Fuck that c'est dimanche. Ou bien j'éditerai plus tard, si j'oublie paaaas.]







Juif avait l'habitude, depuis le temps. Il n'en était pas à sa première rentrée à Aisling, et avait même eu l'extrême obligeance d'être à l'heure et de ne pas louper l'avion au départ de Gdansk, destiné à l'emporter bien gentiment dans des contrées plus vertes et humides et froides et désespérément paumées que sa Pologne natale. Destiné même à l'embarquer vers de nouvelles aventures avec Ludvik, semées d'engueulades violentes, de bagarres et d'usages de dons plus qu'intempestifs, entre deux cours durant lesquels il savait qu'il dormirai et dérangerai le cours en riant dans son sommeil.
Il n'y avait ni échappatoire, ni solution au problème.
Même qu'à son arrivée, il avait l'impression de n'avoir quitté l'école que quelques jours, alors même qu'il avait eu le temps de s'incruster un peu chez les Haraldson et d'honorer sa famille de sa profondément inutile présence, ce dans le but principal de montrer qu'il était un bon juif, tout en s'impatientant un peu de retourner dans le pays des roux et des poneys afin de redevenir un peu lui-même. Souhait accordé pour le polonais, qui avait dès son arrivée balancé ses affaires en vrac sur son lit, dans sa chambre, avant de repartir en vadrouille pour récupérer Hugo et Lily, les deux chats hébergés en toute illégalité qu'il avait confié à une vieille un peu bizarre mais gentille du village d'à côté.

Quelques jours et frasques de bonne augure pour l'année à venir plus tard, son éternelle entreprise de donner des excuses bidons pour justifier ses retards, et ses siestes en plein cours, reprenait de plus belle, ceci irritant principalement les professeurs fraîchement débarqués, pour sa plus grande joie. Parce qu'il était comme ça, du genre passivement vicieux, à trouver son bonheur dans le malheur des autres par pure divertissement. Et quand bien même on pouvait lui reprocher cet espèce de cynisme douteux, il ne s'en amusait que de plus belle, prenant les insultes pour des compliments juste pour faire un gros doigt d'honneur mental à ses détracteurs et autres marioles de cet acabit.
Et sans perdre la main dans ce déroutant qui était désormais sa grinçante marque de fabrique, il avait décidé d'embêter un peu plus les enseignants en allant travailler à la bibliothèque plus souvent qu'avant pour rattraper son retard et voir leur visage passer du blasé à la vue de son nom sur la copie à la surprise du contenu, tel un "what kind of sorcery is this" écrit en gros sur leur sale face toute pleine des préjugés qu'il avait bâti tout seul, et qui s'ajoutaient aux généralités sur les gros branleurs - soyons francs - de son espèce.

Toujours désireux de créer des surprises pour tout et n'importe quoi, il s'était rapidement attelé à la nouvelle tâche qu'il s'était donné, celle de se payer gentiment la tête des professeurs, sans pour autant négliger ses habitudes. Quitte à se créer un mythe à trois francs six sous de rat de bibliothèque d'un genre particulièrement parasitaire, il n'avait pas l'intention d'abandonner ses bonnes habitudes de faux misanthrope, qui se trouvait être du genre à aimer blesser ce qu'il aimait vraiment. Et contrairement à ce qu'on pouvait croire, il aimait bien les gens, et considérait Aisling comme le zoo le plus intéressant du monde. Ainsi se présentaient à lui de nombreuses occasions, qu'il saisissait sans hésiter dans de surprenants élans opportunistes, juste pour aller un peu démolir verbalement les gens, juste pour vicieusement narguer l'ennui.

Arrivé une nouvelle fois à la bibliothèque, sac à l'épaule droite et pas traînant habituels, Czes venait de parcourir les rayons avec la rapidité de l'habitué, passant les étagères des Langues Vivantes pour tracer silencieusement vers les Sciences, afin de trouver et sélectionner les meilleures sources possibles pour ce foutu exposé qu'il avait à faire, comme le reste des élèves de sa classe. Il laissait son regard naviguer sur les titres, mâchouillait pensivement sa lèvre inférieure lorsqu'il en sortait un de son rayon pour le consulter plus attentivement, le reposait éventuellement en fronçant légèrement les sourcils d'insatisfaction, ou le gardait dans son bras gauche. Au bout de six livres portés, et de bien plus laissés en place, il était allé prendre le temps d'approfondir ses recherches et de prendre des notes, en s'installant dans un coin.
Sans trop surveiller l'heure, lorsqu'il estima avoir passé suffisamment de temps à noter et préparer son travail, il fit un détour par les rayons pour y reposer les livres, sauf un. Celui-ci, il avait l'intention de l'emprunter, parce qu'il lui convenait.

D'un pas nonchalant, il s'était doucement approché du comptoir pile poil pour y assister à la scène de la semaine.

Un lourd silence fit office de réponse à l'échange qui venait d'avoir lieu sous son nez, et Czes se retint de rigoler ouvertement. Mais la remarque, elle, ne trouva aucune barrière.

- Dis. Tu vis dans une grotte?

Une tête à claques, voilà ce qu'était le juif. Un abruti qui venait de chercher la merde, presque par réflexe. Et pire que tout, son visage comme dénué d'expression, qui provoquait facilement le questionnement classique des néophytes - était-ce bien lui qui venait de bâcher, ou bien même les fantômes retrouvaient la parole en ces lieux?
Il fixait le grand brun de son oeil valide, sourire absent et air particulièrement morne accentué par son allure générale, qui le faisait passer pour l'espèce de gothique glauque qu'il n'estimait pas être - et ce genre de classification l'agaçait franchement. Et tout en le fixant, il le détaillait un peu.
Pas chié niveau vestimentaire, pour sûr. Il avait face à lui un gars bien friqué, mais dans les règles de l'art. Alors que lui même avait son pantalon qui laissait le boxer apparent, le pull probablement à Ludvik à l'origine - le bordel de leur chambre n'ayant vraiment pas tardé à pointer le bout de son nez, et puisqu'ils avaient la même carrure, ils se retrouvaient souvent avec les vêtements de l'un ou de l'autre, et ne faisaient le tri qu'au moment des vacances -, le jean déchiré rentré négligemment dans de vieilles Doc Martens noires même pas lacées, vieille sacoche noire à moitié déchirée et ses cheveux de jais ébourrifés. Seule la grande mèche destinée à planquer un peu son cache-oeil avait l'air un peu disciplinée.

Non vraiment. Ils étaient de parfaits opposés.

Et avec l'air de voir le cataclysme imminent, la bibliothéquaire salua Czes d'un geste de la tête, les lèvres pincées juste après avoir prononcé son nom complet, ce qu'elle ne manquait jamais de faire puisqu'elle semblait être l'un des rares êtres du coin capable de le faire correctement sans prendre un air dubitatif à la vue de l'alignement de z et de w.


Dernière édition par Czeslaw Dawidowizc le Sam 1 Sep - 14:27, édité 1 fois
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Edward A. Hopekins
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MessageSujet: Re: Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.    Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.  Icon_minitimeDim 26 Aoû - 18:19

[Désolée omg c'est super court je me rattrape au prochain jpromets ;; ]

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Incompréhension.
Incompréhension, tout d’abord parce qu’Edward ne savait même pas ce qu’il foutait dans ce lycée qui ne possédait même pas une librairie. Il encaissait silencieusement les mots de la jeune dame avec un silence pesant. Il méditait sa décision. Son regard hautain, froid et glacial s’occupait de la pousser dans un mal-être assez peu commun. A travers ses yeux de Gorgone, l’adolescent méprisait ouvertement l’ensemble du campus. Emprunter des livres. Sérieusement. Emprunter des livres. Cela lui donnait presque envie de vomir. Comment ces prolétaires faisaient pour entacher l’essence même d’un objet aussi précieux que celle d’un livre, en l’accouplant de manière particulièrement grossière avec un verbe caractérisant la pauvreté dans son entière splendeur ? Un voile de dégout passa dans l’océan austère de ses yeux. Son père avait raison. Les prolétaires détruisaient tout ce qu’ils touchaient. Ils dénaturaient le langage, ils trainaient dans la boue l’éducation, ils humiliaient les mots. C’est à cet instant qu’il se rendit compte que la salle entière était composée de prolétaires. De gens ô combien inférieurs à sa personnes qui n’avaient aucun respect pour ce qu’on lui avait enseigné. Il en avait la nausée.
Incompréhension, ensuite parce que quelqu’un extérieur à la conversation avait jugé bon de s’y incruster, ce qui en soi est déjà fort mal poli, et donc fort mal perçu par Edward. De plus, on n’adresse pas la parole à Edward Hopekins de manière aussi familière. Chaque mot prononcé par l’étranger était un outrage. « - Dis. Tu vis dans une grotte? » Aucune politesse pour introduire la conversation. Aucune présentation de la personne avant de s’adresser à Edward. Une apostrophe digne du plus dégueulasse des clochards de Londres. Le tutoiement qui était en train de faire saigner les oreilles du jeune homme, sans compter la non-inversion entre le sujet et le verbe qui devrait grammaticalement être propre à une interrogation.

Pour vous situer dans le contexte, l’inconnu malpoli qui venait de l’agresser oralement ait l’une des toutes premières personnes à s’adresser à Edward à Aisling. Ce qui signifie qu’il s’agissait aussi d’une des toutes premières personnes qui ne soit pas de la noblesse à s’adresser à Edward. Le choc des cultures faisait donc excessivement mal, surtout lorsqu’on n’y avait pas du tout été préparé. Autant le dire franchement : Edward prenait cher, mais il était intimement convaincu que c’étaient les autres qui avaient un problème, et non pas lui.

Lentement, assez lentement pour sentir venir la catastrophe à 200km, Edward se tourna vers l’inconnu. Sa posture droite, rigide comme si on lui avait planté un balai dans le cul pendant quinze années accompagné de ce regard qu’il devait baisser pour fixer son interlocuteur, de dix centimètres plus petit que lui environ, donnait une certaine gravité à la situation. Il entendit vaguement la « bibliothécaire » prononcer le nom du parfait inconnu, et l’adolescent reconnut de suite une quelconque origine de l’est, surement polonaise. Des cheveux noirs de jais en désordre, un visage caché par une longue mèche et un bandeau, fringué comme un clochard, tout en noir, petit et l’air peu avenant. Ce gamin était l’image même qu’Edward avait des prolétaires en somme. Il remplissait la liste entière des critères, du langage grossier à la tenue du corps exécrable, passant par les vêtements de pauvre. Le bandeau sur l’œil et le pantalon qui laissait voir le froc s’ajoutait en bonus, tout en bas, pour confirmer que l’adolescent avait affaire à un être inférieur, ceux qu’il n’avait jamais côtoyé.
Ce n’est pas pour autant qu’il allait se montrer clément et compatissant.

« Je ne crois pas que nous nous soyons déjà croisés. Par conséquent, j’aimerais que tu ne m’adresses pas la parole de manière aussi familière. » Il parlait avec une froideur totale, caractéristique d’Edward. Il le toisait, glacial. « Tu peux disposer. »

Il n’avait pas de temps à perdre.
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Czeslaw Dawidowizc
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MessageSujet: Re: Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.    Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.  Icon_minitimeSam 1 Sep - 21:48

[... Pas besoin de faire 7 pages word, hein. Longueur n'est pas nécessairement synonyme de qualité, je préfère avoir un post court mais amusant qu'un pavé ennuyeux, hein. 8D]




La bibliothécaire s'efforçait de garder le sourire. C'était l'habitude des ambiances bizarres de l'école. Pourtant, elle avait eu du mal à s'y faire, cet état d'esprit étrange, violence des gestes et des mots, contre la douceur d'autres réactions. De l'agressivité franche, avec une passivité plus ou moins agréable pour l'affronter. De superbes sourires autant que d'airs mornes. Une énergie permanente, partout, jusque dans les murs, comme une incrustation ancienne.

La force de ces lieux, c'était l'étonnante diversité qu'ils abritaient depuis bien longtemps. Aux yeux de cette femme, c'était de là qu'en venait cette énergie. Elle trouvait ça fatiguant et merveilleux en même temps, les liens entre des personnes qui ne se seraient jamais connues sans cela, des liens qui se contrefichaient des frontières. Il y avait un air de liberté qu'on trouvait difficilement ailleurs, un petit quelque chose d'ambivalent, à la fois brutal et doux, qui emportait quand on se laissait prendre. C'était un peu des rêves et des envies, voilà tout.


Czes, lui, n'avait pas tellement ce genre de considération.

Ou plutôt, si. Mais sous un angle peut-être plus pragmatique. Lui voyait surtout des gens qui, pour beaucoup, se fichaient pas mal de savoir d'où tu venais, ce que tu projetais de faire dans un futur un peu lointain et pas clair pour tout le monde. Il voyait des paumés, des décidés, des désespérés de tout poil. Les motivations et l'histoire personnelle de chacun ne l'avait jamais tellement passionné, et de lui-même, il ne posait que très rarement des questions. Pas envie d'éveiller un monstre, et un intérêt moindre pour la chose. Il prenait les gens comme ils étaient, imperturbable. Les détails et les nuances l'amusaient. La violence l'intéressait, quelle qu’en fut sa forme.

Il voyait les gens comme des courants d'air qui partaient dans tous les sens, avec leur propre manière d'agir. Avec les subtilités qui déterminaient toute la beauté de l'ensemble, même quand il s'agissait de l'être le plus dégueulasse.

Czes était peut-être très con à ses heures, mais jamais, jamais intolérant envers qui que ce soit.

Au contraire, il avait cette façon perturbante de s'adresser à tout le monde de la même manière, même lorsque c'était mal venu. Cette sorte de franchise dérangeait autant qu'elle pouvait plaire et convaincre, mais lui n'accordait pas d'importance à ce dernier point.

- Et alors, c'est quoi ce mépris? C'est le bas-peuple qui te fait flipper?

L'injonction d'Edward avait été royalement ignorée. Czes trouvait la situation distrayante, et son air morne avait cédé à un léger amusement, vague sourire un peu bizarre qui apparaissait sur son visage. T'aurais pu être beau, si t'avais pas été borgne. T'aurais pu être vraiment beau, sans cet air glauque, même avec le sourire. T'aurais pu être mille fois plus beau, si t'avais pas conservé, gravé dans ta peau, l'air des malades d'hôpitaux.

Czes était bien trop aléatoire avec les gens. Il faisait ce qu'il voulait, sale petit effronté qu'il était. Mais s'il savait se montrer franchement agaçant, de façon plus ou moins calculée. Mais s'il savait s'adresser aux gens sans pincettes, entrer dans la danse brusquement. Les "mais" d'un type qui se fichait de la peur et des clichés, balayait d'un geste imaginaire de la main les conventions et les ambiances lourdes.
Puis il emmerdait les gens qui crachaient sur la Pologne, forcément un pays de pauvres. Actuellement, c'était le pays qui avait l'une des meilleures croissances européennes. Puis il emmerdait les gens qui crachaient sur sa personne, il les craignait bien moins que les autres, n'avait même pas envie d'avoir peur d'eux. Il n'était pas assez stupide pour ça.
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Edward A. Hopekins
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Edward A. Hopekins

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MessageSujet: Re: Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.    Emprunter -> Argent -> Dettes -> Pauvreté.  Icon_minitimeMer 19 Sep - 20:25

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Quelques jours passés dans ce lycée, et Edward avait déjà envie de se pendre. Non, sérieusement, c’étaient quoi tous ses pecnots ? Une condensation des pires crétins? On l’avait prévenu que les rassemblements entre gens du bas-peuple menaient souvent à des genres de dérives comportementales, mais ce que l’adolescent voyait du haut de sa montagne, en daignant se pencher légèrement vers la lie de la société –comprenez : tout ce qui ne s’apparentait pas à sa famille, et encore, c’était une définition bien erronée- que c’était bien pire que tout ce qu’il avait pu imaginer. Pire que les atrocités auxquelles se livraient les empereurs romains de la dynastie Julio-Claudienne peut-être même. Ici, les gens se côtoyaient avec une telle familiarité, ils en oubliaient toutes les règles de politesse et de bienséance. Inacceptable. Edward n’allait définitivement pas survivre dans de telles conditions. Surtout quand on osait appliquer ce genre de dérives à sa personne. Exactement ce que le borgne en face de lui faisait en ce moment même.

Edward n’était pas intolérant. Non, ce n’était définitivement pas le bon mot pour définir ce que l’adolescent pensait des autres, les personnes différentes, celles qui lui paraissaient limite handicapées, ou bien handicapées comme le garçon aux cheveux corbeaux qui faisait lui arrivait à l’épaule. Il comprenait. Vous étiez con, malpoli, abruti, dégueulasse, mal habillé, l’air hagard, et atrocement vulgaire. Il comprenait tout à fait, car c’est ainsi que sont les classes populaires. Mais en toisant l’adolescent avec son regard glacial pour lui faire passer le message du « ne m’approche pas », Edward montrait qu’il n’arrivait pas encore à accepter d’être plongé dans ce milieu, noyé la tête la première sans qu’aucune expérience ultérieure pour l’adapter peu à peu ait été faite. Surement n’y arriverait-il jamais. Pour l’instant, il en était au tout début, le stade premier où il pensait que c’étaient aux autres de s’adapter. De devenir plus intelligents à son contact, en quelque sorte.

Il n’était pas au bout de ses peines, ce brave petit, avec son trop-plein de culture et son inadéquation à l’être humain.

Il releva à peine un sourcil en entendant la réponse du gamin, chargeant de lui faire passer tout le mépris possible par ce simple geste, et ce silence de mort. Un profond abruti. Un suicidaire peut-être. Voilà à quoi il avait affaire.

« Une personne telle que toi n’a pas à m’apostropher d’une telle manière. Sois quelque peu plus respectueux quand tu t’adresses à moi. »
Une pause. Edward avait remarqué que quelques personnes avaient cessé leurs mouvements et s’étaient arrêté pour les écouter, l’air attentif, presque interdit. Et la bibliothécaire se demandait surement ce qu’elle devait faire. « Je ne t’ai pas sollicité et tes interjections sont formulées de manière bien trop éculée pour que je puisse y répondre. Nous n’avons par conséquent plus rien à nous dire. »

Et le fait qu’il soit borgne le dérangeait d’autant plus. Le souvenir de son père clamant à quel point les handicapés étaient un poids pour la société retentissaient à ses oreilles. Il n’y avait jamais apporté une réelle importance, car ce n’était pas le principe avec lequel on l’avait le plus bassiné. Cependant, dans sa famille, les opinions de ce genre allaient bon train, prenant leurs sources dans les préceptes fascistes, voire même nazis. Les juifs, c’était limite déjà, alors vous imaginez un borgne. Et puis, il avait peut-être aussi un handicap mental. C’étaient toujours les plus difficiles à trouver selon Richard Hopekins, car ils étaient fourbes et savaient se cacher au milieu des honnêtes travailleurs pour manger leur pain et prendre leur argent.

Edward n’aimait pas réellement cette perception. C’était peut-être l’une des seules doctrines sur lesquelles il n’accordait pas d’importance. Malgré tout, il ne pouvait pas s’empêcher d’entendre la voix de son père, revenant dans son esprit, encore et encore, tandis qu’il regardait l’adolescent qui l’avait interpellé.
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