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 Janet Thompson

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Janet Thompson
Janet Thompson Rangpsy
Janet Thompson

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Date d'inscription : 05/03/2012
Age : 27


Janet Thompson Vide
MessageSujet: Janet Thompson   Janet Thompson Icon_minitimeSam 28 Avr - 16:47

Si on me permet de retenter ma chance...

You know my name.

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Phrase/citation/autre.
Janet Thompson Txt9
✂ Surnom : Médor. Parce qu'elle suit son groupe d'amis comme un gentil toutou et qu'elle aboie plus qu'elle ne mord.
✂ Age : 15 ans.
✂ Année : Quatrième année.
✂ Année d'arrivée : Il y a un an, à 14 ans.
✂ Classe : PSY
Supernatural Superserious.

.
Juste un personnage secondaire perdu dans le second plan, sans visage et sans nom.


J’ai commencé à côtoyer Janet au collège, après avoir passé deux ans à vivre à côté d’elle sans la voir.
C’est une amie commune qui nous a présentées toutes les deux, une certaine Sophie qui avait le don inné de se faire des ennemis où qu’elle aille. Pour être honnête, je ne l’aimais pas trop mais comme elle fréquentait ma meilleure amie de l’époque, je ne pouvais pas l’ignorer – à l’instar de la majorité des élèves de l’école. Enfin, grâce à elle, ou plutôt à cause d’elle, je me suis aperçue que depuis deux ans déjà, il y avait une fille qui s’appelait Janet Thompson dans ma classe et que cette fille-là, aussi discrète soit-elle, était relativement célèbre chez la population adolescente de la ville pour être une bonne poire, sinon la bonne poire de service.
Oh, détrompez-vous, ce n’était pas là la conséquence malheureuse d’un excès d’innocence ou de naïveté enfantine, ou encore du désir profond de rendre service à autrui, de se sentir utile à une tierce personne. Non, c’était la conséquence d’une certaine lâcheté qui prenait son origine et son pouvoir dans la peur. Janet Thompson n’était pas spécialement craintive, ni même chétive, mais elle avait terriblement peur de l’opinion publique. C’était chez elle une phobie. Je crois que ça venait de la réputation sulfureuse que sa famille gardait de sa bourgade natale et qu’elle aurait voulu démentir en étant elle-même un exemple de bienséance. Et c’était à ça qu’elle s’employait chaque jour, en acceptant les requêtes de tout le monde et de personne : à être bien vue par les Autres, aussi stupides et malhonnêtes pouvaient-ils être parfois. Avoir une bonne réputation avait toujours été le premier des grands combats de sa vie.
Elle faisait énormément d’efforts dans ce but, notamment au niveau de ses études. Heureusement, d’ailleurs, parce que Janet était particulièrement lente à la détente. C’est-à-dire qu’elle avait plus de mal à comprendre que les autres, et qu’elle y mettait généralement plus de temps. Elle n’avait, comme on dit dans le jargon professoral, aucune facilité dans quoique ce soit. Chaque nouveau devoir ressemblait pour elle à une ascension de l’Everest. Et peu importait la matière ! Elle ramait en sciences, se noyait en maths, ressuscitait avec peine en anglais, replongeait en histoire géographie et agonisait en sport.
D’ailleurs, en parlant du sport… C’était une catastrophe humaine. Une sorte de mutant incapable de courir trois mètres sans tomber à moitié raide mort, et aussi souple qu’une branche de bois sèche. Quand on devait jouer en collectif, personne ne la prenait jamais dans son équipe : c’était le suicide assuré. Alors, la plupart du temps et malgré les efforts du professeur pour essayer de l’intégrer dans un groupe, elle restait sur le banc à se tourner les pouces pendant deux heures. De toute façon, elle n’aimait pas ça, le sport – c’était sa torture hebdomadaire et son sujet préféré les jours de pluie. C’est un peu bête, mais j’ai toujours pensé que c’était réciproque. Pour ainsi dire, Janet Thompson n’aimait pas le sport et le sport n’aimait pas Janet Thompson.

Enfin, cela ne l’empêchait pas de garder une moyenne à peu près constante de treize sur vingt. Si j’en parle, c’est parce que c’était le deuxième grand combat de sa vie, avoir de bonnes notes. C’était important à ses yeux et pour deux raisons : d’abord parce que ses parents étaient deux cancres à l’école et qu’elle ne voulait pas leur ressembler, ensuite parce que c’était une des seules choses concrètes sur laquelle on pouvait la féliciter. C’est que Janet n’avait aucun talent. Ce n’était pas une artiste incomprise, certainement pas une sportive cachée et encore moins un génie discret. Elle n’était douée en rien, tout simplement ; toutes ses tentatives pour trouver un passe-temps, dans laquelle elle aurait été légèrement plus capable que la normale et qui lui aurait permis de remonter dans l’estime générale – légèrement désespérée par tant d’efforts pour si peu de résultats, surtout chez le personnel pédagogique –, avaient été des échecs retentissants. C’en était navrant. Affligeant, même. Et très perturbant. Comment pouvait-on être aussi nulle quand on se donnait autant de mal ? C’était une question que nous, spectateurs de ses désillusions quotidiennes, nous posions souvent en ce temps-là et qui nous chagrinait beaucoup.

La pitié était le sentiment qu’elle nous inspirait le plus, mais ce n’était pas le seul : il y avait aussi une certaine forme de rejet, sûrement parce qu’on craignait que son incompétence légendaire soit contagieuse, et une certaine forme de sympathie hypocrite, parce que plus elle se ridiculisait, plus on avait l’air sérieux. Ça doit paraître cruel de notre part, et ça l’était sans aucun doute. Mais ça ne nous semblait pas déplacé, dans le sens où elle se laissait marcher dessus avec un naturel effarant. Pas qu’elle ne s’en rende pas compte, au contraire ! Disons plutôt que, et ce dans la continuité de son vœu de satisfaire la communauté, elle serrait les dents. Des commères disaient qu’elle n’avait pas de fierté. Je savais que c’était faux et quelque part, le reste de dignité de Janet Thompson devait hurler à la mort à chaque nouvelle humiliation. Mais c’est vrai qu’elle semblait si bien prendre toutes les remarques qu’on pouvait lui faire, avec ce petit sourire désolé aux lèvres, comme si elle regrettait de nous amener à dire de pareilles horreurs sur son compte et qu’elle se sentait profondément touchée par nos accusations. Alors qu’elle devait nous cracher dessus sous cape, dans son coin, quand il n’y avait personne pour entendre.
Au final, elle était sans doute aussi hypocrite avec nous que nous l’étions avec elle. Oui, au final, je pense qu’elle était aussi lâche avec nous que nous l’étions avec elle. Nous ne voulions pas voir qu’elle était peut-être autre chose qu’une adolescente complexée par son inaptitude – et de temps à autre, lorsqu’elle s’ennuyait, par son physique ingrat – et elle ne nous disait pas ce qu’elle pensait en face ; pire, quand on l’acculait pour savoir ce qui se tramait sous son crâne, elle fuyait.
Janet était une froussarde, une tête de turc nationale. Elle pliait l’échine devant les petits voyous du samedi soir, se faisait toute petite parmi les sommités intellectuelles de l’école. Elle n’aurait pas rampé à terre, mais presque. C’était un réflexe de survie, pour l’idiote qu’elle était. Elle ne se donnait pas le choix, en vérité. C’était ça, ou finir sa vie enfermée dans un placard par les bons soins d’une bande de garçons débiles, qui n’avaient rien à faire d’autre, à attendre que le concierge passe par là et entende ses cris. Ça lui était déjà arrivé, à vrai dire. Faut dire qu’on avait tellement de raisons de la martyriser, que c’était tellement simple de le faire, qu’on avait du mal à s’en empêcher. Elle ne s’en vexait pas. Elle devenait juste plus amère.

Pour autant, Janet avait sa propre personnalité, ses propres opinions et ses propres principes. C’était un caractère furieux et pessimiste, tantôt agaçant, tantôt hilarant, qui se plaignait à longueur de temps – pour la forme ! – mais ne supportait pas que les autres le fassent. Oui, Janet était pessimiste mais elle n’était pas triste, pas de ces gens qui dépriment parce qu’ils savent qu’ils vont bientôt toucher le fond. Non, Janet souriait même la majeur partie du temps – quand, en réalité, il n’y avait personne pour lui tomber dessus au détour d’un couloir et lui rendre la vie impossible. Elle avait des amies, qui ne l’appréciaient peut-être pas à sa juste valeur mais qu’ils l’appréciaient quand même et avec qui elle plaisantait. Elle était peut-être la dernière du groupe, toujours un peu à la traîne, mais elle faisait du groupe.
D’ailleurs, en parlant de ça, et ce malgré la liste effrayante des défauts qu’on lui trouvait, malgré sa rancune et ses cernes violets, c’était une bonne amie. Une amie fiable, excessivement loyale, voire un peu trop. Une de ces celles qui rient toujours de tes blagues, même si elles sont fumeuses, et qui apparaît généralement au bon moment au bon endroit quand tu as besoin d’aide. Quelqu’un de gentil, au fond, et d’autonome. Quelqu’un qui, si elle n’avait pas tant peur du Scandale, si elle ne se bâillonnait pas elle-même, aurait certainement pu être intéressante – semblait l’être pour ses amis.
En attendant, elle se fondait dans le décor, Janet, et elle menait son petit quotidien monotone en priant pour que le monde l’oublie. Elle y arrivait parfois, parce que ce n’était pas le seul bouc émissaire du quartier et qu’elle avait appris à disparaître sur la toile de fond ; à n’être qu’une figurante du film.
Puis, on se souvenait d’elle. Et c’était reparti pour un tour de piste.

It's the end of the world as we know it.

.
♠ ♥ ♣ ♦

✎ Don : VOLEUR D’ÂME.
✎ En détail : Quand une personne arrive à proximité du détenteur, elle "perd" son âme momentanément. C'est comme un lavage de cerveau spontané, une transformation en légume immédiate. Heureusement, ça ne dure jamais bien longtemps. Ça peut marcher avec plusieurs personnes, mais le délais se réduit.
✎ Maitrise : Elle le maîtrise suffisamment bien pour ne pas rendre tout le monde complètement amorphe à tout bout de champ, mais encore trop mal pour le déclencher sur commande - même si elle y parvient de temps en temps. Et puis, sinon, il arrive qu'il lui échappe parfois. C'est souvent dans ces moments qu'elle regrette le plus de ne pas être né sans don, comme certains élèves d'Aisling sont particulièrement rancuniers.
Généralement, la sensation ne dure pas plus d'une, deux minutes - juste le temps qu'elle s'esquive dans une vaine tentative de sauver sa peau.
✎ Lui & les ELEM : Janet est une proie trop facile pour qu'on puisse imaginer qu'un jour ils s'entendront.
✎ Lui & les SPE : Janet ne veut pas attirer l'attention et les SPE attirent l'attention. Donc non.
✎ Lui et les PHY : Chaque fois que l'un d'entre eux se met en tête de faire honneur à la rivalité qui oppose la classe PHY à classe PSY, elle craint sérieusement pour sa vie. Donc non plus.
✎ Lui et les PSY : Elle se sent profondément nulle - enfin plus que d'habitude - face aux gros cerveaux de sa classe, et en plus elle a tendance à les agacer avec son don. En gros, c'est compliqué avec eux aussi.
Jolie petite histoire.

.
Je me suis toujours dite que la vie là-bas ressemblait à une télé-réalité.

Monsieur Johnson, ce fut le gentil maire qui, voyant que sa secrétaire venait de perdre les eaux dans son bureau et commençait à paniquer, a appelé une ambulance pour elle. Rien de formidable, en somme. Pour autant, ce geste lui vaut la reconnaissance éternelle de mes parents – et même dans les affres les plus sombres de notre histoire, ils ne sont jamais parvenus à le détester vraiment, toujours rappelés par la générosité de ce geste, aussi simple, bref et peu coûteux lui fut-il.
Parce que ce geste, en fait, me donna la vie.

****

Monsieur Johnson, ce fut le gentil maire qui me remit une médaille en chocolat pour avoir remporté la troisième place d’un concours de poésie organisé dans mon école primaire – le seul trophée que je remporterai sans doute de toute mon existence tortueuse, et qui ne survécut pas plus de deux jours, malgré toutes les résolutions prises pour le garder intact le plus longtemps possible.
J’avais huit ans, je souriais de toutes mes dents de travers en lui serrant la main comme s’il était la reine d’Angleterre en personne, la robe bleue marine que j’avais achetée avec ma mère pour l’occasion me donnait un air adorable, et dans mon regard brillait encore mes innocents rêves de gamine qui me promettaient à une grande carrière de chanteuse-danseuse-actrice-auteure. J’avais, en somme, tout pour être heureuse ; et je le suis, semble-t-il, sur la photo que ma mère conserve de cette journée.

****

Monsieur Johnson, c’était toujours le gentil maire, mais ce fut surtout la première personne à parler du vol des économies de madame Harrison.
Madame Harrison ? C’était une vieille voisine très gentille qui me donnait parfois quelques sous de plus pour me payer des bonbons, quand j’allais lui acheter son programme télé au tabac du coin, tous les samedis matins. Elle connaissait bien mes parents, pour les avoir vus grandir, et mon père la considérait comme une seconde mère, surtout depuis que la sienne ne lui parlait plus qu’à travers l’intermédiaire de ses deux sœurs aînées. Pour ma mère, c’était plus la grande sœur qu’elle n’avait jamais eue, qu’elle avait toujours espérée et qui lui avait terriblement manquée à la mort de son père, deux ans avant ma naissance. Pour moi, c’était plus confus. Elle était tellement importante pour mes parents, que quand nous étions tous les quatre, je me sentais écrasée par sa présence. Ils la dorlotaient, la cajolaient, la faisaient rire aussi… et moi, j’avais peur qu’ils m’oublient. Et moi, j’avais peur qu’ils la choisissent, comme s’il y avait à choisir entre nous deux. Et moi, en fait, j’avais peur qu’ils finissent par l’aimer plus elle, qu’ils ne m’aimaient moi. Alors je lui en voulais. De toute mon âme agitée.
Mais je ne lui en voulais jamais que quand mes parents étaient là. Lorsque nous nous retrouvions seules toutes les deux, je l’adorais. Mieux : je l’idolâtrais. Elle était alors pour moi tout ce que mes parents auraient voulu qu’elle soit pour eux.

Mais je disais… ce fut le premier à en parler. C’était au cours de l’inauguration de la nouvelle charcuterie qui ouvrait en centre-ville, et il récitait son discours habituel debout, un ciseau à la main, devant la bandelette de soie rouge qui barrait la porte vitrée de la boutique fraîchement peinte, quand il surprit tout le monde ; à la place de l’enthousiasme du « Bonne continuation ! » qui ponctuait chacune de ses apparitions publiques, il eut une toute autre formule. Je me souviens, aujourd’hui encore, mot pour mot de ce qu’il dit ce jour-là, soit : « J’espère que l’avenir de notre charmant village ne s’assombrira pas comme le laisse présager le vol qui a eu lieu dans le quartier récemment. »
Et ce fut tout. Ce fut tout, et déjà bien assez.
Déjà bien assez pour attiser la curiosité de la gazette locale, et des habitants de manière générale ; déjà bien assez pour qu’ils se mettent à ne plus parler que de ça. Les plus sages se lassaient, les plus fous se passionnaient ; mais pour un sage qui se lasse, c’est dix fous qui se passionnent.

****

Monsieur Johnson, ce fut aussi la première personne à vouloir calmer le jeu, dont il sentait qu’il commençait à perdre le contrôle. Mais c’était déjà trop tard. Parce que déjà, les gens ne faisaient plus qu’en parler. Ils le transformaient en quelque chose d’autre, ce vol, ils le réinterprétaient – comme on réinterpréterait une histoire d’horreur entendue ailleurs et dont on ne se souvient que vaguement. Mais à force de manipulations, il ne ressemblait plus en rien à un vol, ce vol. On aurait plutôt dit un crime, maintenant. Et le voleur non plus ne ressemblait plus tellement à un voleur. On aurait plutôt dit un meurtrier, maintenant.
Un meurtrier ?

****

Monsieur Johnson, ce fut finalement la personne qui réussit à tirer profit de la situation. De la manière la plus simple qui soit : en encourageant leur hystérie. Il se fit figure de leur action, devint le représentant des fous majoritaires pour oppresser les sages minoritaires. Je crois même que c’était lui qui inspira la gazette locale dans son idée de doubler la police, en trouvant le coupable avant elle. En effet, dans un numéro, elle livra une liste de dix suspects, basés sur des critères aléatoires, et donna une mission aux habitants : débusquer le voleur, qui n’en était plus, un parmi eux.
Tout en haut de la liste, il y avait écrit le nom du père de ma meilleure amie ; tout en bas, il y avait écrit celui du mien.

****

Notre enfer commença donc au lendemain de la publication de ce numéro. Un enfer dont je ne me souviens pas bien ; je crois que j’ai voulu oublier de moi-même. Je me rappelle à vrai dire que deux trois choses concrètes. Les silhouettes aux fenêtres quand nous sortions dans la rue, mes parents et moi ; les larmes de madame Harrison qui avait beau prendre notre défense, ne parvenait pas à nous protéger de nos détracteurs, à peine à les convaincre de dire à leurs enfants d’arrêter de me harceler dans la cour de récréation.
Et puis, le licenciement de ma mère parce qu’au supermarché, les gens refusaient de passer à sa caisse. Oui, ils ne voulaient plus aller à sa caisse, et tant pis s’ils devaient faire la queue plus longtemps devant une autre. Nous ne fraterniserons pas avec l’ennemi. C’était leur seule réponse, quand il y avait un, sans doute plus intelligent que les autres, pour leur demander pourquoi. De toute façon, c’était bien inutile : ils ne le savaient pas eux-mêmes. Ils se contentaient d’y croire, avec plus ou moins de fougue, parce que c’était ce que monsieur Johnson leur avait dit de faire et qu’ils croyaient en monsieur Johnson. Alors c’était bien inutile de leur poser la question.
Car pour eux, depuis le tout début, il n’y en avait jamais eue.
C’était ça, les clients mécontents que redoutait l’employeur de ma mère et à cause desquels il avait dû la renvoyer. C’était juste ça. Des moutons idiots qui suivaient un berger autoproclamé.
Et je les haïssais pour ça.
Pour toutes ces réponses faciles qu’ils donnaient aux autres, pour tous ces raccourcis commodes qu’ils prenaient impunément, pour tout ce mensonge conciliant qu’ils bavaient en permanence ; pour la facilité de leurs opinions, pour la banalité de leurs idées, pour la bien maigre valeur de leur confiance !
Je me disais parfois… Si j’étais plus grande, si j’étais plus forte, si j’étais plus méchante, je leur crèverai les yeux pour qu’ils ne puissent plus nous regarder de travers dans la rue, je leur arracherai la langue pour qu’ils ne puissent plus répandre leurs rumeurs vicieuses, je leur couperai les doigts pour qu’ils ne puissent plus nous pointer dans la foule. Et puis, après, je les ferai écarteler en place publique – ma torture préférée – et ils ne souffriront pas tant du supplice qu’ils seront en train de subir que de voir les spectateurs en être hilares. Comme les dix suspects de la liste ne souffrirent pas tant du cauchemar qu’ils leur firent vivre que de voir les passants y être indifférents.
Mais je n’étais pas plus grande, je n’étais pas plus forte, peut-être un peu plus méchante, sinon irascible, le lendemain. Mais je n’avais pas changé du tout, le lendemain. Mais rien n’avait changé du tout, en fait, le lendemain.
C’était pathétique.
Et c’était à cause de lui. Tout était à cause de lui. A cause de monsieur Johnson.
Je ne hais pas monsieur Johnson, parce que ce ne serait pas suffisant, alors je le vomis. Le terme est vulgaire, mais de circonstance : cet homme a un don presque miraculeux pour me donner la nausée. C’est viscéral, presque physique. En fait, il me débecte. Et si je devais tuer un homme un jour, c’est lui que je choisirais. Je veux bien faire cet honneur à celui qui a été sans aucun doute le personnage le plus grandiose et le plus terrible de mon enfance.

****

Ça a duré trois mois comme ça. Trois mois de haine des autres et de haine de soi.
Puis, un matin, sans prévenir, mes parents ont fait nos valises. Je les ai regardés faire en silence, assise sur notre vieux rocking-chair. Je savais ce qu’il se passait : on allait partir, enfin, et tant pis si ça ressemblait à une fuite – parce qu’il n’y a pas lieu d’avoir honte de fuir un monde de fous. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’ils préparaient ce déménagement depuis plusieurs jours déjà – le temps de remplir toutes les procédures administratives pour mon changement d’école, de trouver un nouveau logement abordable dans cette autre ville lointaine, notamment ; ce que je ne savais pas, c'est qu’on ne partait pas seuls – la famille de ma meilleure amie et madame Harrison devaient nous accompagner ; ce que je ne savais pas, c'est ce que l’avenir me réservait. Mais je savais ce qu’il se passait et je savais que je ne regretterais rien.
« Et surtout pas toi », me souvins-je avoir pensé quand dans ce matin brumeux, à travers la vitre du vieux tacot que mon père avait hérité de son oncle, le dernier visage hagard que je vis de mon village, fut celui de monsieur Johnson.

****

Après ? Après, rien de bien intéressant. Ma meilleure amie me délaissa pour une autre, ma mère retrouva un travail. Madame Harrison mourut l’année de mon quatorzième anniversaire. Puis il y eut la découverte de mon don, un peu par hasard, durant le dîner de réconciliation entre mon père et sa mère – que je semble tenir de cette branche de la famille, par ailleurs. Enfin, il vint le jour qui marqua mon arrivée – aussi discrète que possible – à Aisling ; et celui qui fut marqué par l’arrivée d’un étrange origami signé un certain Discord.
Votre pseudo.

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Dernière édition par Janet Thompson le Lun 30 Avr - 13:00, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Janet Thompson   Janet Thompson Icon_minitimeDim 29 Avr - 21:34

    (Re) - Bienvenue sur Aisling ! ♥
    En espérant que tu arrives au bout de Janet cette fois.

    Je te propose AMNÉSIE, "Faire oublier à la victime désignée une partie de ses souvenirs temporairement." pour son côté effacé : ce sera d'autant plus facile de l'oublier pendant un temps (et si elle pouvait faire en sorte qu'Athos zappe ses potes pour ne se consacrer qu'à Alexie, ce serait cool) ; ou alors, parce que j'ai toujours envie de lui compliquer la tâche, VOLEUR D’ÂME, "Aspirer temporairement l'âme d'une ou plusieurs personnes pour n'en faire que des coques vides, comme s'ils avaient été méchamment lobotomisés." By Luce. Parce qu'être avec Janet, c'est devenir aussi vide et creuse qu'elle (à utiliser avec abondance sur Athos... Ah. Non. Pas la peine. Il est déjà comme ça).

    Enjoy ♥.
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Janet Thompson Vide
MessageSujet: Re: Janet Thompson   Janet Thompson Icon_minitimeDim 29 Avr - 22:52

Merci ♥.
Donc j'ai choisi VOLEUR D'AME parce que je trouve ça drôle de lui compliquer la vie, j'ai vaincu Janet et j'ai fini ma fiche.
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Janet Thompson Vide
MessageSujet: Re: Janet Thompson   Janet Thompson Icon_minitimeSam 5 Mai - 10:05

Et je passe derrière toi, j'approuve très fort, j'aime bien et je valide. Janet est intéressante, je trouve.
N'oublie pas d'envoyer ton secret par MP à Bonnie ou à Discord. :3
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MessageSujet: Re: Janet Thompson   Janet Thompson Icon_minitime

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