— Cette chemise est trop grande, ça te met pas en valeur.

Yue soupira, appuyé contre un mur qui faisait face à la cabine d’essayage qu’occupait Teodor. Cela faisait maintenant un long moment qu’il tournait dans ce magasin avec lui, subissant moultes remarques déplaisantes et un peu trop cyniques qu’il s’efforçait d’ignorer. Quel instinct masochiste l’avait poussé à le rejoindre, ça, il ne le savait toujours pas, mais une légère intuition l’amenait à penser que ses hormones et son désir de voir le jeune homme dépouillé de vêtements n’étaient pas à écarter.

— Je t’avais dit de prendre la taille en dessous. Là on devine même pas la forme de ton corps. Il se tut quelques secondes, se permettant de le reluquer de bas en haut. — …Ce qui, entre nous, est complètement con vu comment t’es bâti.

Pas la peine de tourner autour du pot, Yue n’était pas du genre à cacher ce qu’il pensait et encore moins quand il s’agissait de faire du shopping. Si Teo ne semblait pas au meilleur de sa forme –le chinois se gardant bien de lui demander des comptes auquel cas il s’imaginait déjà se faire jeter-, ce n’était pas une raison pour laisser passer des fautes de goût ; surtout quand le mannequin en question était aussi attirant que ce qu’il avait sous les yeux. Et ça, il ne se retenait pas pour le constater à chaque fois qu’il posait son regard sur le PHY. Catharina avait de bons goûts, quand même.

— Attends.

Il posa le tas de fringues qu’il tenait sur un dressing près de lui et s’approcha du garçon, s’emparant de son col qu’il tenta d’ajuster en vain. Alors il y renonça, soupirant une nouvelle fois tandis que ses mains glissaient lentement le long de son torse et froissaient le tissu trop souple.
Il fit sauter le premier bouton.

— …Enlève-ça.