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 and nothing else matters •• balthazar

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Balthazar Westwood
and nothing else matters •• balthazar Rangphy
Balthazar Westwood

Messages : 30
Date d'inscription : 10/03/2012


It's a kind of magic.
Age du personnage : 17 ans
Nationalité: Irlando-espagnole. Ou hispano-irlandaise. Tutafé.
Relationship:

and nothing else matters •• balthazar Vide
MessageSujet: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeSam 17 Mar - 18:47

Dieu demande cette fiche Cool
Balthazar Westwood


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never cared for what they say
and nothing else matters •• balthazar Th_hs110
✂️ Surnom : Picsou ZAZAR (pour les intimes)
✂️ Age : 17 ans
✂️ Année : Sixième
✂️ Année d'arrivée : Première année
✂️ Classe : ZAZAR RIME AVEC HASARD /o/ Hum. Comme vous le sentez !

Prince Charming


.
while looking for the answers, only questions come to mind
WELL I'M GONNA TELL YOU ONE THING,
I DON'T GOT THE PATIENCE OR THE TIME

Balthazar, c'était pas le prince charmant.
Déjà, il ne savait pas sourire. Il grimaçait tout le temps quand on lui racontait une blague, comme s'il n'était pas sûr de pouvoir en rire ou pas. Le fait d'en rajouter en affirmant avec un air parfaitement sérieux qu'il vous avait trouvé très drôle n'arrangeait pas les choses. Il avait de l'humour, ne vous en faites pas, mais il préférait le garder pour lui. D'ailleurs, ses blagues ne faisaient rire personne. Sûrement parce qu'il les racontait trop sérieusement. Mais il lui arrivait de rire, oui, on l'avait pris quelques fois sur le fait. Il faisait "aha ha ha... hum" et il se grattait l'arête du nez dans un réflexe nerveux.

Il n'était pas très courageux. Déjà, il était le cadet d'une famille de quatre enfants, et près de six ans le séparait de la plus jeune de ses aînés. J'ai nommé Riri, Fifi et Loulou. Ou Rita, Fiona et Lorenzo, ça revient au même. Il avait l'habitude d'écouter les autres parler. Certaines personnes aimaient avoir le dernier mot, Balthazar n'aimait pas. Ce gros silence qui finit une discussion, ça le mettait mal à l'aise. Plus encore si elle finissait mal. Il détestait les silences et il les détestait d'autant plus s'ils étaient gênés ou contrariés. Il se grattait pas mal le nez dans les gros silences. Le pire, c'est qu'il ne faisait rien pour engager une conversation. C'était le genre de personne à passer plus de temps à réfléchir qu’à agir. Et à parler, aussi.

Il ne parlait pas beaucoup. Par contre, il réfléchissait un max. Il n’était pas super intelligent, fallait pas croire. Il n’avait pas l’esprit rempli de chiffres compliqués ou de réflexions philosophiques sur le sens de la vie. En fait, ça l’angoissait un peu de ne penser à rien. Il avait l’impression de perdre son temps. « Et le temps, c’est de l’argent » disait son père. Alors quand il s'ennuyait, ses doigts pianotaient sur le clavier de son netbook ou sur les touches de son Blackberry, fonction calculatrice, statistiques, actions, cours de la bourse.

Il passait son temps à compter son argent. Le pire, c'est qu'il n'aimait pas spécialement ça. Il était à l'aise avec les chiffres, mais sans plus. C'était plus une corvée qu'autre chose. Parce que son père lui disait que les comptes, c’était la base. Et parce qu’il avait peur du vide dans sa tête. Un peu comme son don. Les maths étaient quand même la seule matière dans laquelle il s'en sortait sans trop de dommages.

Il n'était pas extrêmement intelligent, malgré son profil d'élève modèle. Quoique, les lunettes avaient tendance à rendre les professeurs méfiants. Ses lunettes de soleil, qu’il portait constamment parce que « j’ai les yeux sensibles » et « non madame je ne m’en sers pas pour tricher en classe […] de toute façon je n’ai pas la moyenne […] j’ai un mot de mon père ! ...oh, et de mon médecin aussi, bien sûr ». Disons attentif, alors. Il était bien obligé de faire un effort en cours, il ne fallait pas décevoir les parents. Et puis c’était sa principale qualité, d’être attentif. On aurait pu le croire hautain, méfiant ou tout simplement asocial, avec son air blasé, trop calme, limite impassible, alors que pas du tout. Il se montrait un peu distant, c'est vrai, et c'était mal, c'est vrai, si la timidité est un crime. Balthazar était loin d'être parfait, mais s'il y avait bien une chose qu'il savait faire en silence, entre deux calculs, c'était observer, écouter et comprendre. Ça lui prenait du temps, parfois, de comprendre. Et parfois il ne comprenait jamais. Mais il essayait quand même.

Il était du genre acharné. Il détestait le vide dans sa tête, il détestait avoir l'impression de perdre son temps, en fait, il détestait l'impression de perdre le contrôle. Alors il faisait tout pour le garder. Il avait toujours l'air cool et calme parce qu'il préférait afficher une expression neutre plutôt que de mal réagir. Comme lorsqu'il avait appris pour son don. Ça chamboulait ses plans, l'avenir prévu par ses parents, mais ils avaient haussé les épaules en disant qu'on n'y pouvait rien, et lui. Lui il avait haussé les épaules aussi, alors qu'il paniquait car il perdait le contrôle. Ne pas contrôler son avenir, c'était aller vers l'inconnu, et Balthazar détestait les équations à deux inconnues. Il avait déjà une équation à une inconnue dans sa vie, c'était amplement suffisant.

THESE DAYS ARE STRANGE IT'S TRUE
BUT THERE'S NOT A THING I WOULD CHANGE,
NO MISTAKES THAT I WOULD UNDO.

Balthazar, c'était pas le prince charmant. Et il se sentait un peu con en y pensant. C'est vrai, quoi. Il ne savait pas sourire. Ce n'était pas un élève modèle. Il n'avait aucune fibre artistique et, malgré que son père travaille dans la musique, lui-même n'avait pas des goûts très variés en la matière. C'était un grand fan de Metallica et il avait eu une grosse période métalleux où il ne s'habillait qu'en noir, avec des t-shirts trop d4rk, des bracelets qui piquent, des chaînes qui tintent, des bottes qui claquent et une veste en cuir qui collaient étrangement bien à ses éternelles ray-bans. En témoignent les posters encore collés aux murs de sa chambre à Aisling. Chez lui, ses parents n'aimaient pas trop. Pas de graffitis sur les murs et pas de tatouages sur le corps. Il venait d'une famille aisée et, même il n'était pas particulièrement attaché aux bonnes manières, ça ne l'empêchait pas d'en avoir et d'être un garçon poli et extrêmement arrangeant. C'était même l'enfant modèle, sur ce point-là. Il ne se rebellait jamais, il acceptait tout d'un haussement d'épaules accompagné d'un marmonnement approbateur. Il se pliait à tout mais il n’en pensait pas moins, oh non, il passait son temps à ressasser, « et si j’avais fait ça… et si j’avais dit ça… et si, et si… ». Toujours, il avait envie de remonter le temps. Même s'il savait que cela ne servirait à rien, puisqu'il recommencerait les mêmes erreurs, encore et encore.

Zora, c'était l'inconnue dans son équation. Il partageait la chambre de son frère alors, forcément, quand elle était arrivée, il la lui avait présentée. Il savait déjà tout à son sujet et, même s'il ne comprenait pas, il avait promis de l'aider, de ne rien dire et de jouer le jeu. Ils avaient inventé de nouvelles règles, dessiné la carte de son monde fantastique, tracé les limites de son imaginaire et il lui avait même promis, à Lies et elle, qu'ils iraient sur la lune. Il avait promis d'aider et il le faisait. Il le faisait même très bien, à force, et même s'il ne comprenait pas tout encore, il faisait des efforts. Il se surprenait à repousser sa conception logique du monde, celle qui n'avait pas de place pour le hasard, pour entrer dans le sien. Dans le monde de Zora, tout était parfait et merveilleux. Le malheur n'avait pas sa place. Les gens étaient tous profondément bons. Un petit peuple vivait dans l'herbe. Les étoiles changeaient de nom tous les soirs. Les élèves de l'école avaient des dons pour sauver le monde. Son grand frère était un héros. Zazar était le prince qui la défendait des méchants dragons qui menaçaient sa petite bulle.

Soyons honnêtes, Balthazar n'avait rien d'un prince charmant. Et puis il n'avait rien demandé. Il se sentait un peu con en y pensant. Ça lui donnait envie de sourire bêtement. Il faisait "aha ha ha... hum" et il se grattait le haut du nez.

Carpe Diem


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♠️ ♥️ ♣️ ♦️
✎ Don : 9 vies
✎ En détail : Plus fort que les chats et plus puissant que les zombies, voici Super Zazar ! Notre spécimen peut mourir huit fois et revenir comme si de rien n'était. Ce qui est toujours utile dans la vie de tous les jours ; plus besoin de regarder à gauche et à droite avant de traverser la route, d'ailleurs même les autoroutes ne lui font pas peur, et alors les sauts à l'élastique, les descentes en rappel et l'escalade de la Tour Eiffel, no problem. Sauf que Balthazar n'est pas un casse-cou dans l'âme, donc en fait ça lui sert à rien. S'il attrape une maladie mortelle, s'il reçoit une balle dans la tête ou s'il se fait shooter par une voiture, il ressuscite peu de temps après. Le temps qu'il met à se réveiller dépend de la mort, si elle est violente il restera plus longtemps... endormi, dirons-nous. À son réveil, les symptômes de la maladie auront disparus, son cerveau se sera régénéré et son corps sera intact, comme avant l'incident. À ne pas confondre avec un don d'auto-guérison ; en effet s'il attrapait une maladie grave, il en garderait les symptômes jusqu'à sa mort – s'il y en a une à la clef. Il continue de vieillir comme tout le monde, et bien sûr à la huitième mort il ne se réveillera pas.
✎ Maitrise : Ce n'est pas vraiment un don que l'on peut maîtriser, ou alors ça implique de mourir plusieurs fois pour s'entraîner. Peut-être qu'à force, on se réveille plus rapidement, même si la mort est violente. Mais comme Balthazar n'est pas du genre suicidaire, il a très peu expérimenté son don. La première fois lui a suffit. Il est donc un peu inutile de juger de sa capacité à le maîtriser. S'il faut vraiment donner un chiffre, disons 8/9. Le nombre de vies qu'il lui reste. (C'est là qu'on se rend compte que c'est quand même de l'arnaque, ce don, puisqu'il faut gaspiller au moins une vie pour le découvrir, aha.)
and nothing else matters •• balthazar Cheshi11
✎ Lui & les ELEM : À voir au cas par cas. Il n'a pas souvent l'occasion de les côtoyer.
✎ Lui & les SPE : Idem. Ils sont plutôt sympathiques dans l'ensemble, même s'ils refusent de le laisser jouer au poker à cause de ses lunettes. Il traîne souvent du côté du bateau pirate puisque c'est la classe de Zora.
✎ Lui et les PHY : Sa classe, il ne sait pas trop quoi en dire, il y a vraiment des cas très différents... ils sont un peu fatigants parfois, mais en général il les aime bien.
✎ Lui et les PSY : Certains le mettent mal à l'aise, mais dans l'ensemble il s'entend bien avec eux, dans le genre calmes et studieux on ne fait pas mieux.

The day that never comes


.
what am i supposed to do ?
TELL ME SOMETHING I DON'T WANT TO KNOW
'CAUSE I CAN BELIEVE IT'S SO


Zora et Zazar, ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Il n'avait pas vraiment prévu de passer ses soirées à chasser les fantômes, de prévoir les après-midi pluvieux où elle allait se planter au-dessus d'une étendue d'herbe pour protéger des petits bonhommes invisibles à l’œil humain, parapluie en main, de porter une écharpe rouge qui faisait deux fois sa taille ou de redoubler d'imagination pour renommer les étoiles. Parce que Balthazar détestait le hasard et parce qu'il n'avait aucune imagination. Mais c'est comme tout, ça se développe, l'imagination. Et Zora en avait tellement qu'elle finissait par le contaminer. Il avait trouvé des tas d'excuses bidons, il avait développé des tas de théories foireuses et il avait même dessiné une fausse carte du ciel pour rapprocher la Grande Ours de la Petite Ourse, parce que Zora trouvait qu'elle devait être super triste toute seule, la pauvre. Si on lui avait dit qu'il enchaînerait les trucs impossibles et improbables dès sa deuxième année à Aisling, il ne l'aurait pas cru. Il aurait dit que c'était vraiment n'importe quoi. Et c'était vraiment n'importe quoi. Parce que ça n'aurait pas dû se passer comme ça.

* * *

DEUX ANS PLUS TÔT.
Bizarrement, ça avait commencé comme un repas de famille normal. On s'était tous assis autour de la table décorée avec des ananas sculptés que la abuela avait réalisé à son cours de sculpture culinaire – ou un truc du genre – sa dernière lubie, et papa avait commencé par demander à chacun comment se passait la vie, tout ça. Enfin sauf Balthazar parce que mentionner Aisling faisait froncer les sourcils de tout le monde, sa mère la première, qui se demandait si "fréquenter de jeunes gens capables de vous brûler au troisième degré à la moindre altercation n'était pas un peu dangereux pour son petit poussin" (... voilà) ce à quoi quelqu'un enchainait toujours sur un potentiel investissement dans un nouveau modèle d'extincteur, ou une connerie du genre, et on l'oubliait vite. Du coup, on en revenait rapidement aux aînés qui, eux, avaient une vie active et un salaire, ce qui était quand même la principale préoccupation de leur papa qui, bien que tenant à la vie du petit poussin et du reste de la basse-cour, considérait tout de même que le plus important était d'avoir un toit au-dessus de sa tête - et pas en tôle, de préférence. Cependant ce jour-là, le traditionnel "et les affaires, ça marche bien ?" avait déclenché la colère de Loulou, pardon, Lorenzo.

    ▬ Pff j'en ai marre, c'est toujours la même chose dans cette maison. Pognon, pognon, pognon, pognon...
    ▬ En même temps toi, t'as la poisse. C'est la deuxième fois que tu divorces, quand même.
    ▬ À ce prix-là, t'aurais dû être avocat, plutôt que psychologue conjugal haha !
    ▬ Je t'emmerde Fiona, moi j'ai pas claqué tout mon blé à Las Vegas à dix-huit ans !
    ▬ Ouais bah en attendant je suis championne de poker des moins de vingt-cinq ans tandis que toi, t'as plus qu'à prier le petit Jésus pour que ta femme te mettes pas sur la paille. Encore !
    ▬ Ah, vous m'énervez, tous ! Je sais même pas pourquoi je suis venu, qui fait encore des repas de famille le dimanche à midi, franchement ? Je me casse !


Balthazar profita de l'inattention générale pour piocher une troisième fois dans l'assiette de gambas. Mamá avait dit deux fois seulement, parce que Princesa pesait déjà deux fois le poids d'un chihuahua normal, et qu'un régime ne pouvait pas lui faire de mal. Mais il fallait bien que quelqu'un en profite, puisque tout le monde était occupé à se préparer pour la troisième guerre mondiale, enfin sauf papa qui checkait ses mails sur son i-pad. Balthazar éplucha consciencieusement une crevette et la jeta à la chienne.

    ACABA TU PLATO ! hurlait la madre.
    ▬ J'en veux pas, d'ta paella ! répliqua Lorenzo.
    ▬ Lui, il va avoir des problèmes, s'esclaffa Fiona.
    ▬ Vous êtes vraiment des bébés, commenta Rita.


Balthazar fronça les sourcils derrière sa mèche blonde et ses lunettes noires, autant dire que son expression n'avait pas changé d'un pouce. Non mais. Le mettre dans le même sac que les autres, alors qu'il faisait l'effort de se comporter en adulte – et parfois, on se demandait vraiment qui des quatre était le cadet ! – le mettre dans le même sac que les autres, c'était... c'était insultant. Surtout venant d'une fille qui avait investi tout son pognon dans un élevage de poneys au Groenland. Si, si. (Elle avait crut trouver des pâturages dans le "pays vert".) Mais pas question de lui donner raison. Il posa délicatement sa crevette et se tourna vers elle pour lui faire remarquer, très justement :

    ▬ Tu peux parler, toi.
    ▬ On t'as pas sonné, patito.


Alors ça. C'était sournois. Je m'explique : quand ils étaient petits, Fiona, Rita et Lorenzo avaient reçu un canard. Ils l'avaient appelé Balthazar, pour la référence à Picsou. Et parce que son plumage leur rappelait la couleur des cheveux de leur cadet. Balthazar le garçon était le seul blond, il tenait ça de son père. Avouez qu'ils faisaient un peu tache tous les deux sur les photos de famille, entre la mère et les aînés typés ibères. Mais bref. Balthazar le canard n'avait pas fait long feu, parce que Pedro le cuisinier n'avait pas compris que c'était un animal de compagnie... Les filles avaient pleuré pendant une semaine, mais depuis elles surnommaient leur frère 'Petit Canard' (patito, en espagnol) parce que voilà. C'était le gamin blond et pâle qui faisait tache sur les photos. Ouais, nan. C'était insultant. Mais il allait répondre en adulte et... Lui jeter sa crevette à la figure. D'accord.

    Cállate, blondasse !


Ça aussi c'était vil. Rita était une fausse blonde, ça se voyait de loin, et Zazar trouvait que sa coloration blond platine à la Paris Hilton jurait horriblement avec sa peau naturellement hâlée. Mais bon. Elle était blonde, bronzée, elle s'habillait en rose et elle élevait des poneys au Groenland, fallait pas trop lui en demander.

    ▬ Mon brushing ! Alors ça tu vas le regretter, espèce de sataniste de mes deux !
    ▬ IL N'Y A PAS DE SATANISTES EN ESTA CASA !
    hurla la madre qui devenait plus rouge que les gambas.
    ▬ C'est vrai, il faut arrêter de croire que parce qu'on écoute du métal, on est des satanistes, reprit Balthazar qui avait soudain retrouvé son sérieux - et un ton professionnel pour expliquer : Ça n'a rien à voir, les gothiques ou les métalleux ne renient pas Jésus, ils...


Et il avait plutôt intérêt à ne pas renier Jésus s'il ne voulait pas que sa mère le déshérite, le petit canard.

    ▬ Ça suffit, taisez-vous, tous ! Je ne veux pas entendre un mot de plus sur cette histoire, coupa mamá avec son accent à hacher menu au couteau (en vrai, ça faisait plutôt : "yé né veux pas entendre oune mot dé plouss sour cette histoire" mais c'est plus long à écrire).
    ▬ Ouais, fais gaffe Rita, ou Balta va te détruire avec ses pouvoirs du diable ! ricana Fiona.


C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le... pardon, le grain de riz qui faisait déborder la paella, mamá en avait assez entendu et elle quitta la table dans des "hay dios mio qué voy hacer de estos niños ?" immédiatement suivie de Lorenzo qui avait enfin une bonne excuse pour se barrer, de Rita qui devait se recoiffer et de Fiona qui s'esclaffait en disant qu'elle devait absolument raconter ça sur twitter. Ne restaient que papa, qui checkait toujours ses mails, la yaya, qui sculptait un kiwi, et Balthazar, qui se demandait si avoir un don n'était pas la pire chose qui avait pu lui arriver. D'accord, sans ça il serait devenu comme son frère et ses sœurs, mais peut-être qu'il ne sentirait pas aussi décalé dans sa famille, à l'heure qu'il était.

*

AUJOURD'HUI.
Pour autant qu'on le sache, Balthazar était le premier possesseur de sa famille. Bizarrement, cette « anomalie » ne choquait plus personne. C’était une chose qui était là, qu’on ne pouvait pas changer. Un truc dont il fallait s’occuper même si on s’en fichait un peu.
Comme la bourse et les actions. Tous ces trucs chiants, ces trucs de grands, mais Balthazar était bien forcé de s’en occuper. Parce que c’était le benjamin, parce qu’il devait être à la hauteur des autres, ou du moins, faire de son mieux. Son père lui aurait tout passé mais sa mère était plus difficile. Les enfants recevaient une bonne éducation, menaient une vie aisée, mais ils devaient aussi faire leurs propres expériences. Pas question d’engendrer des fils à papa pourris gâtés. Ils devaient apprendre à gérer leur argent, ne pas se planter. Sinon, ils s’en sortaient seuls. Que l’un d’eux plonge, ok, mais pas question de tirer le reste de la famille vers le fond. La seule chose qu’on ne partageait pas dans la famille, c’était l’argent. Balthazar avait grandi là-dedans.

    ▬ Hé, mais c’est pas ton père qui travaille dans la musique ?
    ▬ Ouais, pour cette boite de production super connue, euh… c’est quoi le nom déjà ?


Il se gratte nerveusement l’arête du nez et il remonte ses lunettes. Il a perdu le fil de la conversation.

    ▬ Mmh. Ouais.


Ça marche huit fois sur dix, le « mmh, ouais ». Et puis, prendre l’air songeur, c’est cool. Balthazar croise les bras et hoche la tête, plus pour lui-même que pour les autres, ces deux élèves qu’il ne croise que rarement. Ouais. C’est cool. *Tout va bien, je gère. Je maîtrise.* Il n’y avait rien de pire que de perdre le contrôle d’une situation. Il détestait ça, c’était comme… développer un don bizarre alors qu’il avait l’intention d’entrer dans cette école privée très sélecte dans le sud de la France. Ça le perturbait et ça chamboulait des plans prévus depuis… depuis que ses frères et sœurs étaient passés par là. Tradition familiale, since ever. Enfin, since la création de l’école quoi. Et pourtant, ça lui arrivait tout le temps. De perdre le contrôle. Surtout depuis qu’il avait mis les pieds ici plutôt qu’à l’Aurore. Il se demandait encore pourquoi. *Mais parce que tu es faible.* Il avait cédé à la facilité. La barrière de la langue, tout ça, et son père avait accepté malgré la réputation des lieux, parce qu’il était (presque) aussi faible que lui. Peut-être qu’au fond il n’avait jamais voulu apprendre le français et que ce n’était qu’une excuse, ou alors c’était un faible signe de rébellion envers sa mère, lui qui ne se rebellait jamais, jamais...

    ▬ Woh, mais t’es riche en fait.


En fait. Balthazar tique, se gratte le nez et hausse les épaules. En fait. Non en fait, mes parents ne me versent pas un sou, ce vieux pull de marque et les Ray-Ban que vous voyez là sont les seules choses décentes que je porte, et c'est de ma faute.
C’était quand même lui qui avait exigé de ne toucher aucun centime jusqu’à sa majorité. Courage, Baltha’. Plus qu’un an et enfin tu sauras. Tu sauras quoi faire de tout cet argent. Cette seule pensée lui donnait des frissons. Il ne voulait pas finir comme les trois autres.

    ▬ ZAZAAAAR !
    ▬ Je m'excuse, je reviens.


Zora lui donnait une bonne excuse pour fuir une conversation à laquelle on aboutissait forcément quand on tentait de « se sociabiliser ». Les gens n’étaient intéressés que par deux choses : votre look, et votre argent. Oh, et votre don, puisqu’on est à Aisling, mais Balthazar détestait parler de son don. Le seul qui ne l'avait jamais embêté avec tout ça, c'était Mirek, mais c’est une exception son meilleur ami, le frère de la demoiselle que Balthazar rejoint à l’instant. Elle est couchée dans l'herbe et elle pointe frénétiquement quelque chose sur le sol, à deux pas de là.

    ▬ T'as vu, le brin d'herbe là, il a bougé !
    ▬ Où ça ?
    ▬ Là !!
    ▬ Euh, non je...
    ▬ Maiiis tu vois pas ? Là, juste devant... OH REGARDE, ÇA RECOMMENCE !
    ▬ Ah ! Euh, ouais, ouais ! Bien vu, Zora.


Béni soit le vent. Un large sourire illumine le visage de Zora. 'Zazar' ne cherche plus à la raisonner depuis longtemps. Il n'a jamais vraiment essayé, du reste. Mirek lui avait tout expliqué, avant même qu'il fasse la connaissance de sa sœur. Au début, il avait du mal à jouer le jeu. Mais ça en valait la peine, se répétait-il. Ça en valait la peine.

    ▬ Je vais leur laisser des parapluies ! se réjouit Zora en plantant une ombrelle de cocktail dans l'herbe.
    ▬ Mmh. Ouais.


Balthazar jette un regard aux deux autres élèves qui s'éloignent. Ouais, ça en valait la peine, même si on le prenait pour un taré parce qu'il traînait avec Zora Nováková, la fille qui croyait au Père Noël, à la Petite Souris et aux mini-gens qui vivaient dans l'herbe. Entre autres excentricités.

    ▬ Il va pleuvoir hein, ils annoncent de la pluie. Tu crois que ça suffira si j'en mets cinq, c'est du papier, c'est sûrement pas assez résistant.
    ▬ C'est pas important, Zora. Ils ont l'habitude de la pluie tu sais. Ils construisent des barques et ils montent dedans en attendant que ça passe. Un peu comme l'arche de Noé. Si ça se trouve, ils ont même construit leurs maisons sur des rondins, pour qu'elles flottent, mais on les voit pas.


Il était prêt à raconter n'importe quoi, pourvu qu'elle y croie. Et il était prêt à faire n'importe quoi, même attendre à ses côtés quand elle restait sous la pluie à protéger le peuple de l'herbe, son parapluie en main. Mais s'il pouvait éviter qu'elle prenne froid, c'était bien aussi. Elle a l'air soulagée. Il la regarde toujours, mais sans sourire parce qu’il n’est pas doué pour sourire, le Zazar. Zora avait dit qu’elle lui apprendrait, et elle lui donnait des cours. Elle lui avait même offert « sourire et autres expressions faciales pour les nuls » à Noël. Tout un programme. Il avait l’air très con quand il s’entraînait devant le miroir. Mais il avait l’habitude, alors bof. Ensemble, ils avaient une drôle d’allure. Zora et Zazar. Elle avec son grand sourire et lui avec son air imperturbable, sauf quand il faisait la danse de la victoire avec la air-guitar parce qu'il avait réussi quelque chose qu'il pensait impossible – ça faisait du bien à son ego de benjamin – mais vous n’êtes pas censé le savoir. Quelque chose d’exceptionnel, bien sûr, ce n’était pas son genre de s’épancher sur une bête victoire quotidienne, du genre ouvrir une pauvre boîte de cornichons. Il laissait ça à son majordome, les cornichons. Non, Balthazar voyait plus loin et plus grand. Son père disait toujours qu’il approuvait les visionnaires, dans son travail surtout. Balthazar se demandait parfois si apprendre à construire une fusée artisanale, par exemple, entrait dans ses critères. Mais c'était une autre histoire. N'en parlez surtout pas à Astrée... elle avait déjà inspecté le futur vaisseau spatial de Zora, déclaré qu'il n'était pas aux normes de sécurité, et Balthazar avait du aller la voir avec Mirek. Soyons honnêtes, Astrée lui faisait peur. Elle se prenait pour une future avocate ou policière, enfin une représentante de la loi, impartiale qui plus était. Le code pénal était son livre de chevet, autant dire qu'elle avait repéré de loin les agissements étranges de Zora et ses amis. Sans compter les pulsions kleptomanes de l'innocente gamine. Heureusement que Mirek était à ses côtés.

    ▬ Toi, tu traînes toujours avec elle. Tu es son représentant légal ?
    ▬ Euh. Non, enfin je... suppose que c'est Mirek, son frère.
    ▬ Très bien, tu dois alors répondre des actes de ta sœur et t'assurer qu'elle ne recommence plus. Une thérapie serait peut-être souhaitable...


Mirek et Balthazar avaient échangé un regard. Au hochement de tête du premier, Balthazar avait sortit son porte-monnaie de sa poche.

    ▬ Bon, disons... vingt euros de dédommagement, ça te va ?


L'avantage avec Astrée, c'est qu'elle avait encore trop de scrupules pour faire une bonne avocate. Elle le savait mais ça ne l'empêchait pas de marchander méchamment. Souvent, Balthazar devait lui payer le resto. Et pas le MacDo du coin. Comme ses parents ne lui versaient pas un sou, ses économies en prenaient un coup. (Il travaillait l’été, si vous voulez tout savoir.) Mais c'était lui le richard, c'était lui qui payait. Il invitait Zora pour ne pas y aller en tête à tête avec Astrée et Zora invitait Mirek parce que les deux autres n'étaient vraiment pas drôles ensemble. Ils faisaient une bonne petite bande bien hétéroclite, entre la future avocate véreuse, le grand frère blasé et le fils-à-papa en converses, tout ça à cause de Zora. Ou grâce à elle, on ne savait pas très bien. Ils lévitaient autour d'elle, comme des petites planètes. Ils avaient beau abriter un monde différent, ils cohabitaient plutôt bien. Ils étaient les satellites de Zora et Zora était leur étoile. Une petite étoile qui devait continuer de briller, coûte que coûte.

    ▬ Pourquoi tu souris, Zazar ?
    ▬ ... hein ?


Elle sourit, penchée vers lui. Il se redresse :

    ▬ Ne... n’importe quoi, je ne souris pas.
    ▬ Siii je t’ai vu, tu souriais. Enfin tu essayais. Mais c’est bien Zazar, tu fais des progrès. Pourquoi tu souriais ?
    ▬ Je.


« Mmh, ouais » n’est pas une option envisageable. Lui dire ce qu’il pense réellement non plus.

    ▬ Je. Hum. Ton prénom, on dirait…


Elle le fixe en souriant et il lève les yeux au ciel. Surtout, ne pas rougir. C’est tout sauf cool. Heureusement qu’il porte ces lunettes, elle ne voit pas qu’il regarde ailleurs. Il se gratte le nez.

    ▬ On dirait un peu le nom d’une étoile, t’as vu ? Euh mais tu, hum, c’est même pas drôle en fait, aha. Pas cool.


Elle ne répond pas, c’est affreusement stressant. Elle a même l’air sérieux. Oh mon dieu. Zazar, t’as fait une connerie. Il se gratte le nez. Deux fois. Elle sourit.

    ▬ Balthazar... c’est pas un des rois mages qui suit l’étoile du Berger ?


Trois fois.

*

DEUX ANS PLUS TÔT.
    ▬ Lorenzo a raison. À quoi ça sert d'avoir de l'argent ? Si on peut même pas en faire ce qu'on veut...
    ▬ Quand tu seras majeur tu auras ton argent, et là tu en feras ce que tu veux
    , répondit distraitement Dominic.


Balthazar remuait distraitement sa fourchette dans son assiette encore pleine de paella. Princesa mordillait un bout de poulet tombé sous la table et la yaya finissait de sculpter son sixième kiwi.

    ▬ Ouais mais. Nan. Même avec de l'argent, on ne peut pas tout faire, marmonna Balthazar.
    ▬ Ah, c'est sûr que l'argent ne fait pas le bonheur, commenta son père en tournant une page de son magazine économique préféré – La Bourse ou la Vie. Regarde ton frère et tes sœurs ! Lorenzo est malheureux en amour, Fiona sera heureuse tant qu'elle trouvera des investisseurs, et elle en trouvera tant qu'elle gagnera, mais elle n'est pas à l'abri d'une défaite, et Rita... Rita élève des poneys au Groenland, je crois que ça se passe de commentaire. M'enfin, y'a toujours un excentrique dans la famille c'est ce qu'on dit.
    ▬ Ça je croyais que c'était moi, le mec bizarre avec un don bizarre, qui écoute de la musique d'hérétiques et s'habille comme Satan
    , marmonna Balthazar avec l'air le plus sérieux du monde. Son père éclata de rire.
    ▬ Baltha, ta sœur élève des poneys au Groenland, répéta-t-il hilare, en insistant bien sur chaque mot. Et puis non, toi tu es normal, tu as hérité de mon flegme typiquement irlandais.
    ▬ Je croyais que le flegme était typiquement anglais.
    ▬ Ne change pas de sujet, les Anglais n'ont rien à voir dans notre discussion. Non, tu as hérité de moi, ce n'est pas ta faute si tu es trop calme comparé à ces latinos sur-excités – sans vouloir vous manquer de respect, abuela !
    Elle haussa les épaules avant de couper un nouveau kiwi. Enfin, on sait tous que les ibères ont le sang chaud, ni toi ni moi n'y pouvons rien mon grand. Quant à ta musique bizarre, ce n'est pas moi qui vais critiquer. J'étais fan de Kiss quand j'avais ton âge ! Je m'étais même maquillé comme eux à une fête costumée... bref. Si tu te sens décalé avec tes fringues et ta musique, il ne tient qu'à toi de changer. Sinon moi, les cheveux longs et tout, ça me va bien, tant que tu ne ramènes pas des poux. Et alors ton pouvoir...
    ▬ Oui alors, officiellement, on appelle ça un don
    , ne put s'empêcher de corriger Balthazar.
    ▬ Don, pouvoir, truc du diable, on s'en fiche. Ils font semblant d'avoir peur parce qu'ils n'y connaissent rien mais en vrai, ils t'envient un peu, tous. Même Rita avec ses poneys groenlandais n'a pas réussi à faire aussi original que toi, hé.


Balthazar fixa son père, incrédule. Ouais, même la mèche et les lunettes n'y pouvaient rien, cette fois. Ça se voyait, qu'il était sur le cul. Son frère et ses sœurs, l'envier ? Vous voulez rire ? Il hocha la tête en signe de dénégation, pas sûr d'y croire vraiment.

    ▬ Mais papa, je m'en fiche de tout ça. Je m'en fiche de mon don, de mon argent et tout, si je ne peux rien en faire.
    ▬ De quoi tu parles ?


Balthazar pensa à Mirek, le premier élève d'Aisling avec qui il avait sympathisé. Ils s'étaient retrouvés dans la même chambre, dès le premier jour, ils avaient fait connaissance et puis, comme ils s'entendaient bien, ils avaient remis ça l'année d'après. Et celle d'après. Et celle d'après aussi. Ils étaient devenus amis, meilleurs amis. Mirek était un gars tranquille, leur chambre était donc un coin calme et reposant. Et puis au fil du temps d'autres gens s'étaient joints à eux, notamment grâce à Zora, et leur chambre, même si elle n'était plus si tranquille que ça au final, et malgré tout ce que sa mère pouvait dire sur l'insécurité ou la mauvaise réputation d'Aisling, plaisait bien à Zazar. Pour rien au monde il n'aurait eu envie de quitter ce petit univers, même si chaque jour passé là-bas mettait plus à mal ses convictions et son petit monde régit par la logique et le calcul. Il leva les yeux, regarda l'abuela qui mâchait tranquillement un kiwi et son père qui lisait toujours son journal.

    ▬ Y'a cette fille, c'est une bonne amie à moi, elle est malade et on ne peut rien y faire.


Balthazar se mordit la joue. Un jour, elle va... et on ne pourra rien y faire.

    ▬ Il existe un traitement, mais pas de... enfin, c'est une maladie incurable et elle...


Surtout, ne le dis pas. Le dire, c'était perdre tout espoir, même s'il savait pertinemment qu'il n'y en avait pas. Il voulait continuer d'y croire, quand même. Parce qu'il était du genre acharné, et parce qu'admettre qu'elle ne serait plus là, un jour, était la chose la plus difficile au monde. Ça, et lui dire qu'il tenait à elle, parce que ce serait encore pire que de la laisser partir sans rien dire. Qu'elle ignore qu'il était au courant facilitait un peu les choses.
Son père avait enfin posé son journal :

    ▬ Qu'est-ce qu'elle a, ton amie ?
    ▬ La mucoviscidose. Qu'est-ce que je suis censé faire, papa ?


Il soupira.

    ▬ La vie, c'est comme un don. Comme avec ton don, je veux dire. Tu l'as, c'est pas ta faute si tu en as et pas les autres, mais faut bien en faire quelque chose. Alors tu t'adaptes, et tu fais de ton mieux. C'est comme avec l'argent, tu vois ? Tu fais de ton mieux, avec ce que t'as.


Balthazar se renfrogna. Parlons-en, de son don ! Parmi toutes les choses qu'il n'avait pas prévues, il y avait sa rencontre avec Zora, son arrivée à Aisling, et surtout la découverte de son don. En même temps, il n'avait pas prévu de mourir à neuf ans.

*

HUIT ANS PLUS TÔT.

Si on exceptait une vue assez fragile, Balthazar avait une santé solide. Il n'était jamais tombé gravement malade. Il n'aimait pas les sensations fortes et il était prudent. Il aurait pu se faire renverser par une voiture alors qu'il rentrait à vélo à l'école, mais le majordome venait toujours le chercher à la sortie des cours. Et puis il avait appris à bien regarder à gauche puis à droite avant de traverser la route, jamais au rouge. À côté de ça, il n'était pas spécialement surprotégé, juste un peu aisé, alors il aurait pu lui arriver n'importe quoi. Mais comme il mangeait de la paella depuis sa naissance, il n'avait pas prévu de s'étouffer avec une crevette.
Là aussi, ça avait commencé comme un repas de famille normal. On s'était tous assis autour de la table décorée avec de jolis dessous de verres que la abuela avait réalisé à son cours de broderie, et papa avait commencé par demander à chacun comment se passait la vie. Au moment où Lorenzo annonçait les résultats de ses examens, le petit Balthazar s'était effondré sur la table, tout rouge. Le médecin annonça plus tard qu'il avait fait une réaction allergique aux crevettes, Pedro le cuisiner avait été renvoyé pour avoir acheté des crevettes qui n'étaient pas espagnoles, mais de toute façon il avait déjà tué Balthazar le canard alors ce n'était que justice. (Et très ironique.) Oh, et puis entre-temps, Balthazar était mort. Il avait ressuscité sur la table d'opérations, alors que les médecins venaient d'annoncer son décès. Ils étaient sortis pour annoncer la triste nouvelle à la famille, et avaient perdu toute crédibilité lorsque les parents étaient entrés pour voir l'enfant. Balthazar était là, complètement hébété, un peu perdu, mais en parfaite santé. Monsieur et madame Westwood étaient entré dans une colère terrible, croyant à une très mauvaise blague. Heureusement, on était le premier avril.

Bref, depuis ce jour et par mesure de précaution, Balthazar ne mangeait plus de crevettes quelle que soit leur provenance et sa mère était devenu légèrement parano jusqu'à ce qu'il entre à Aisling. Depuis qu'il avait reçu la lettre, elle avait recensé tout ce qui pouvait être potentiellement mortel dans son entourage et lui avait interdit d'y accéder, c'est pourquoi Balthazar n'avait plus le droit de jouer dans les arbres, de traverser la route, de faire le ménage ou d'entrer dans la cuisine entre neuf et onze ans. Puis il était entré à Aisling, et là sa mère était devenu carrément parano, puisque à bien y réfléchir, il pouvait crever au détour de n'importe quel couloir pourvu qu'un dragon soit lâché ou qu'un portail spatio-temporel le jette du haut d'une falaise. Il avait cessé de parler de son école quand sa mère lui avait demandé de toujours avoir un extincteur sur lui. C'était complètement ridicule puisque, même s'il avait voulu se jeter volontairement dans les flammes d'un ELEM déchaîné pour savoir ce que ça faisait de brûler vif, il aurait eu sept autres vies pour recommencer. Mais comme il ne tenait pas à savoir ce que ça faisait de brûler vif, ou de tomber d'une falaise, ou de se faire manger par un dragon, ou de se tirer une balle dans la tête, ou de se faire shooter par une voiture, ou de mourir de faim, ou de reproduire n'importe quel épisode des Happy Tree Friends, son don ne lui servait strictement à rien. (À part se faire traiter de sataniste par ses frère et sœurs.) D'ailleurs, il ne savait même pas ce qu'il pouvait bien faire de ses sept autres vies, c'est pas comme s'il comptait entrer dans l'armée ou devenir une sorte d'Indiana Jones des temps modernes. Dans la vraie vie, on ne se noyait pas dans une chute de la rivière Titicaca, dans la vraie vie il y avait des gens qui avaient plus besoin de son don que lui, mais dans la vraie vie on ne donne pas une vie comme on offre des fleurs à un malade.

GIVE ME LONG DAYS IN THE SUN, PRELUDES TO THE NIGHTS TO COME
PREVIEWS OF THE MORNINGS LAYING IN ALL LAZY, GIVE ME SOMETHING FUN TO DO
LIKE A LIFE OF LOVING YOU

Zora et Zazar, ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Il n'avait pas vraiment prévu qu'elle entre dans sa vie, sa petite vie bien réglée qui ne laissait pas de place au hasard. C'était comme un petit caillou lancé sur l'eau. Elle faisait des ricochets dans sa vie, elle le troublait un moment, il retrouvait son calme, et puis elle revenait à la charge et les ondes allaient se répercuter sur d'autres gens qui n'avaient rien demandé. Ça aurait dû l'énerver, qu'on vienne foutre le bordel dans sa vie, comme ça. Même après Aisling, il aurait dû étudier dans une grande école, entrer à l'université, faire de longues études, avoir un job qui payait bien et faire la fierté de ses parents. Au lieu de ça, il comptait les jours jusqu'à la majorité, l'argent qu'il devait toucher, et ce qu'il lui resterait une fois qu'il aurait annoncé à ses parents qu'il ne comptait pas finir ses études.
C'était sûrement le plus gros imprévu de sa vie. Ça aurait dû l'énerver, le faire flipper. Il détestait ça. Mais pour une fois, Balthazar n'avait pas peur. Il était presque surpris de savoir ce que la vie lui réservait. Ça ne pouvait pas être pire que ce à quoi il s'attendait. Qu'il vienne donc, le hasard, démentir ses plans. Qu'il le contredise, comme il savait si bien le faire. C'était la seule chose qu'il espérait.

Put the bunny back in the box !


.
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✔️ Pensez-vous demander un parrain/une marraine ? Non merci ❤️.
✔️ Autre chose ? Au pire, balancez un don inutile et random. x3 Genre gps. Se transformer en canards. Cracher des paillettes. Briller au soleil kom Edouard.


Dernière édition par Balthazar Westwood le Mar 17 Avr - 19:54, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeSam 24 Mar - 1:47

    jferhferiohfoe ♥♥♥ ici aussi.
    RAH. Mais pourquoi vous nous pondez toujours des trucs de fous comme ça (en plus je sais tout, je me sens en mode exclu, hoho).

    Je te propose 9 VIES parce que je suis sadique. Parce que je suis dégueulasse. Et parce que Zazar aurait neuf vies alors que Zora n'en a qu'une bien trop courte, la vie est vraiment mal faite parfois (et puis il pourrait épuiser ses neuf vies à essayer de nous débarrasser d'Athos, ce serait cool aussi) ; ou alors CONTRÔLE MONÉTAIRE, "Plus besoin de convertisseur, transformer un dollar au prix correspondant en euro, en yen, et dans toutes les monnaies du monde est désormais une question de claquement de doigt." et la bourse lui tend les bras ! (il pourra mettre Athos sur la paille, s'te plaît ?).

    Enjoy ♥ !
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeSam 24 Mar - 17:52

Bah voui tu es VIP ♥ (c'est normal, Dieu est omniscient).
Contrôle monétaire aurait été parfait, mais je choisis 9 vies. Parce que je suis horrible. Et parce que je ne peux pas avoir 2 PSY et 1 PHY, impossible. *sbaf*
Merci beaucoup ♥

Une seule question me turlupine... le possesseur est au courant qu'il a neuf vies ? (Perso si je ressuscitai une fois voire plus, je me croirais immortelle °°) Comme c'est pas non plus un don qu'on peut entraîner... x)
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeSam 31 Mar - 11:23

( ZAZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR ) ( ♥ )

toussetousse soyons sérieux. Je pense que lorsque que les possesseurs en général arrivent à Aisling, on les met au moins au courant du nom de leur don ( ou du principe, 'fin, voilà quoi ) donc oui, il doit être au courant. A moins que quelqu'un décide de lui cacher, quoi. >D
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeSam 31 Mar - 16:24

Lucaaan ♥

Ok c'est parfait, merci de m'avoir éclairé :3 Je me remets donc à l'histoire o/ *hop hop*
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeMer 11 Avr - 9:35

Bonjour, puis-je savoir où en est la fiche ?
Vous avez sept jours pour vous manifester.
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeMar 17 Avr - 19:58

Fiche terminée, désolée pour le petit délai. :3
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Arthur N. Padraig
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitimeDim 29 Avr - 19:04

    Vous offrez du rêve. Merci à toi aussi.
    Zora et Zazar sont magnifiques.

    Je te valide avec des étoiles plein les yeux. Secret, tout ça.
    Bon jeu ♥.
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MessageSujet: Re: and nothing else matters •• balthazar   and nothing else matters •• balthazar Icon_minitime

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