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 The way you walk • Aedan ♥

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Paris R. Locklear
The way you walk • Aedan ♥ Rangadulte
Paris R. Locklear

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Date d'inscription : 15/12/2011
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The way you walk • Aedan ♥ Vide
MessageSujet: The way you walk • Aedan ♥   The way you walk • Aedan ♥ Icon_minitimeSam 18 Fév - 21:34


The way you walk • Aedan ♥ Draft_lens2363523module13324357photo_1232813616Stiletto_Race

« Show me yours,


I’ll show you mine


Don’t you worry, you’re too fine
»



Ah, l'osmose.

Ici, tu te sens chez toi. En totale harmonie avec ton environnement, tel un roi entouré de ses sujets. Oui Paris, profite, hume donc cette affreuse odeur de transpiration, savoure leurs crampes, leurs cris de douleur après un énième tour -et sûrement pas le dernier-, imprègne toi de cette ambiance limite masochiste qui domine. Oh, que tu te sens bien. Oui, ils souffrent, ils pleurent, les grosses surtout, les indisposées parfois, malgré que tu t'en aies vraiment rien à foutre. Non, les femelles n'ont pas le droit à tes regards passionnés. Seuls eux, ces mâles pleins de muscles, ces Apollons, à la démarche d'orang-outang certes, mais des mâles quand même. Qu'ils sont beaux ! Qu'ils sont forts ! Si tu n'étais pas sans cesse la cible de petits regards en coin, tu aurais pu gémir tout seul rien qu'en pensant à leurs silhouettes. Enfin. Un peu de tenue, tout de même.

Là, perché sur ta jolie chaise -la seule avec rembourrage de tout le gymnase- … -ouais disons la seule chaise du gymnase tout court, en fait-, tu juges leurs performances d'un œil fier, l'air irrévocable, divin, la toute puissance de la sale note en sport dans tes doigts. Toi plus jeune, tu as toujours détesté les tours de terrain. C'est vrai, quoi. Quel intérêt de se taper trente fois le même parcours, à part peut-être pour vomir son petit déjeuner ensuite ? Mais maintenant, en tant que prof, tu comprends. L'explication t'es apparue aussi claire que le fait que tu sois le prof le plus sexy de cette école. Oui. Ces fesses qui se remuent, ces visages qui se déforment, dont les lèvres retiennent de petits gémissements étouffés, cette sueur puant l'effort et le corps, ils suintent, ils vibrent. Ce ne sont plus des élèves, ce ne sont plus des humains. Juste des poupées, des choses à ta merci, des esclaves de ta volonté farfelue, les élèves parfaits, quoi. Oui. Cette sensation de domination. De toute puissance, ces limites inexistantes. C'est ça. La bonne raison d'être prof de sport. Ça, et le fait de pouvoir mater tranquille. Aussi.

Parce que toi, tu n'est pas le genre de prof égoïste qui fait genre d'aller courir un petit tour avec des élèves, «histoire de». Non non. Toi, c'est à peine si tu mets des baskets. Bon, tu mets jamais de baskets. Ni même de Jogging. Attends. JOGGING. Rien que le mot, l'association dégoutante de chaque lettre les unes avec les autres sonne à ton oreille comme une immondice. Jamais, jamais personne ne verra Paris Locklear avec une telle horreur. Sauf peut-être si c'est un jogging à paillettes. Et encore. Il faut qu'il soit vraiment magnifique. Ou en solde.
Non, vraiment. Toi, tu te contentes d'observer. Que dis-je, d'admirer. Tu plonge tes yeux en eux, pénètre leurs corps -ouh, ça fait très cochon n'est-ce pas-, leurs démarches, leurs moindres pas, tu deviens eux. Sauf que toi, t'es pas en train de respirer comme un phoque, ni même de transpirer comme un gros sous un soleil de plomb. Et le pire, c'est que ça fait partie de ton travail. Le job parfait, vous avez dit ?

Oh, non. Tu as beaucoup de contraintes, faut pas croire. Être prof, ça demande énormément de classe, de prestance et de cran. Pour traverser la cantine sans faillir -tu fais tomber un verre, t'es fiché pour le reste de ta vie-, survoler les plaques de verglas sans te casser lamentablement la gueule sous le regard moqueur de tes élèves -l'angle et la force de ta chute restera dans les annales de l'établissement jusqu'à l'été-, ou même oser avoir une vie en dehors de l'école. Et là, toi te dis que tu kiffes être toi. Bah ouais. Toi, tu n'as aucun problème avec toi même. Tu es beau, tu es grand, tu as confiance en toi. Oui, Paris. Toi, tu n'as pas honte. Tu as les épaules pour faire ce métier. La répartie. Tu te sens au dessus. Privilégié. Comme tous les profs, croise un de tes élèves dans la rue et il hurlera «OH TAVU C'EST LE PROF DE SPORT TROLOLOLOL». Sauf que toi, pas de panique. Tu ne vas pas te sentir harcelé, traqué jusqu'à ce que tu fasses un truc qui te ridiculisera. Non. Toi, tu aimes ça. Tu n'attends que ça. Qu'on te reluque, qu'on te remarque, crie ton nom, mate tes mouvements. Surtout quand lesdits élèves sont mignons. En fait, à bien y réfléchir, tu aimerais beaucoup être à la place des élèves pour te faire mater par toi. Enfin, tu te contenteras de ça, quoi.

Tu ne te gènes pas, il est clair. Oui, tu mates tes élèves, des mineurs parfois, d'un regard envieux, dévorant, tel un lion en rut devant une petite lionette pucelle. Enfin, dans ton cas ça serait plutôt un lionceau. Mais tu trouves ça un peu dégueulasse, alors on va dire ça comme ça, hein. Ils ont l'habitude, les jeunes. Et puis, ils savent que tu ne vas rien leur faire. Tu crois. Non. En fait, tu ne t'intéresses même pas réellement à eux. D'accord, ils sont peut-être beaux, bien faits, incroyablement endurants, avec des peaux douces, des muscles saillants, d- … Enfin, avec de nombreuses petites qualités. Certes. C'est juste dans ta nature, ancré en toi. Tu ne peux pas t'empêcher de savourer ce qui est bon. De gouter chaque parcelles de leurs corps -ouais enfin imagé seulement, tu ne veux pas abîmer ta belle langue sur leurs peaux dégoulinantes de transpiration, faut pas déconner-, engloutir leur charisme. Ce n'est qu'un passe temps. Quelque chose de normal. Normal.

Ce que tu veux réellement, ce n'est pas un petit fanfaron puceau et juvénile. Ils sont peut-être délicieux à la vue, mais si pitoyables. Ils ne sont pas dignes de ta formidable personne. Après tout, ils sont scolarisés ici, à Aisling. Ils ne peuvent qu'être pathétiques. Toi, tu mérites mieux. Le mieux. Bien sur, que tu couches. Tu es une salope, Paris, une trainée, ondulant ton corps à chaque occasion. La sueur du sexe, le goût de cette peau, la douce mélodie des cris jouissifs, tout ce que tu ressens ici, en cours, s'en retrouve transformé. En un sens, désirer te permet de te défouler. De ressentir, de décupler toutes ces sensations que tu savoures chaque secondes, qui enflent ton égo tandis que gonfle ton plaisir. D'une pierre deux coups.
Néanmoins, tu sais que ce n'est qu'une farce. Ils ne veulent de toi que pour en profiter eux aussi, et non pour satisfaire ton appétit intarissable que l'on appelle l'égo. Non, mon beau. Tu aimes ça, et eux aussi. Tout le monde aime ça, Paris. Tu n'es pas exceptionnel. Tu es un homme comme les autres, un homme qui cède encore et encore au pêché de chair, qui ferme les yeux, à chaque instant, qui ne regarde que ce qu'il veut bien voir. Toi aussi, comme ces hommes, comme eux, tes élèves, tu n'es qu'une chose. Ta chose. Ta propre chose. Le maitre et l'esclave. Le dominant et le soumis. Et oui, mon grand. En un sens, tu n'es pas si fort que ça.

Mais non. Tu refuses d'admettre ces choses que tu entends, que tu sens, qui te bondissent au visage. Pour toi, ce n'est pas évident? La seule chose qui est évidente, c'est que tu es mieux. Le meilleur. Ces hommes ne sont que des idiots, qui ne te reconnaitront jamais à ta juste valeur. Mais tu n'en as que faire, oh oui, tu n'es pas à ça près. Après tout, tu as pu te les taper, et c'est tout ce qui compte. Parce que tu sais qu'il y en a un, quelque part, avec qui tu pourras enfin arrêter ce petit jeu.
Oui, tu es ridicule. Pitoyable, aussi pitoyable que ces gars en manque que tu dévores pour le plaisir. Un jeu. Ce n'est qu'un jeu. Qui te dévoile, te souille, te salis, mais un jeu quand même. Tu joues avec ton désir, avec ton corps, avec leur plaisir, leurs regards. Tout cela ne signifie rien. Ce n'est qu'un jeu. Un simple jeu.
Tu es peut-être un peu fleur bleue, finalement. Tu attends le bon ? Avec qui tu retireras ce masque fait de chair et d'envie ? Quel cliché. Non. Tu es mieux. Mieux que tout ça. Plus profond. Plus compliqué, plus étranger à toutes ces choses. Tu veux arrêter de penser à tout ça. Tout ce que tu souhaites, c'est être électrisant. Hypnotisant. Envouter de ton doux poison, pour n'être enfin que le seul. Aux yeux d'une personne, n'être que le meilleur.

Et ils courent. Peut-être que c'est réellement hypnotisant, finalement. Ils courent, tandis que toi tu rêvasses, ils se fatiguent, pendant que tu jubiles. Oh oui, mes petits. Courrez, courrez. Pliez à ma volonté. Rien n'est bien important, de toute façon. Parce qu'ici, c'est toi le chef. Ici, personne ne peut te contredire, te hurler que tu n'es qu'une merde entre deux soupirs. Tu es le Roi. Le Roi. En osmose. Juste là, entre ces murs craquelés, ces enfants, cet éclairage mauvais, ces vieux tapis, Aedan, ces altères, …

Tu tournes la tête, sortant peu à peu de ta torpeur narcissique. Aedan.
Il était là. Il était venu. Pourquoi, tu n'en sais rien. Il se tenait sur le côté, le regard plongé sur ces idiots qui couraient encore, l'air concentré. Évidemment. C'était sûr. Sûr. Il était venu te mater discrètement.
Flatté quoiqu'un peu surpris par une telle timidité, tu t'extirpes de ton trône pour filer droit vers lui, la démarche légère -parfaitement accordée à celle blindée de crampes de tes élèves, oui-.

Ooooh, Aedan mon amouuuur. Sourire de beau gosse, ton lascif et appuyé pour que tout le monde entende, c'est fait. Ne te gêne pas voyons, tu peux t'avancer un peu. ♥ Enfin, ne t'inquiètes pas, je comprends tout à fait que ton envie de me voir était plus forte que la raison, tu n'as pas pu attendre la fin de mon cours … Ouh, je suis flatté !

Ouais, tu es le Roi. Aedan n'est pas comme les autres, lui. Et puis, il ferait une Reine très sexy.


CRÉDIT - FICHE
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Aedan O'Kent
The way you walk • Aedan ♥ Rangadulte
Aedan O'Kent

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MessageSujet: Re: The way you walk • Aedan ♥   The way you walk • Aedan ♥ Icon_minitimeDim 19 Fév - 5:40


« We got one thing on our minds
And we got plenty of time »


Ce que je m’étais dit en me levant ce matin, c’est que cette journée allait être comme les autres. Je m’étais dans ce lit vide, qui abritait pourtant de façon régulière une certaine personne le soir et une partie de la nuit. J’avais mis du temps à déterminer vers quelle heure Mordred quittait la chambre, car je m’endormais toujours rapidement. Quelques fois, j’avais tout bonnement fait semblant, luttant contre la torpeur, pour le voir me quitter et retourner dans son lit, essayant ainsi d’effacer toutes ces traces d’attachement qu’il avait ici. Toujours est-il que je n’avais jamais réussi à établir l’heure précise à laquelle il se décidait à s’en aller. Cela dépendait de son humeur j’imagine. Je ne lui ai jamais posé la question. Au fond, ça ne m’intéressait pas vraiment. Le concernant, j’avais d’autres préoccupations que ça. Le « pourquoi » incessant, par exemple, que je ne pouvais m’empêcher de penser, encore et toujours, jusqu’à le murmurer pendant que nous faisions l’amour. Et aucune réponse, il n’y en avait aucune. Et un jour, il y en aurait une. C’était forcé non ? Toute équation n’a pas forcément de solution, mais même cette absence de solution met un terme au procédé mathématique. Ici, il y avait forcément une réponse, qu’elle soit cohérente ou non. Je l’attendais, patiemment.

Je me suis habillé, j’ai pris mon café, et j’ai préparé mon sac pour les différents cours que je donnais aujourd’hui. Il s’agissait d’une journée allégée, celle où j’avais le moins d’horaires, et comme par magie celle où je n’avais pas de classe PHY. J’espérais intérieurement que je n’allais pas trop m’énerver. Je n’aimais pas ça, m’énerver. Les élèves –et même les professeurs- pensaient que je prenais un malin plaisir à tout ça. Comment leur expliquer de manière politiquement correcte que je n’en avais fondamentalement rien à foutre des élèves ? J’avais fini par abandonner, rapidement. Et puis, cette réputation me permettait d’avoir le calme en classe dès mon premier pas dans la salle, d’arriver au bout d’environ deux mois de cours à avoir la plupart des élèves qui faisaient tous mes exercices, car ils avaient compris ce que ça valait de ne pas les faire, et je n’avais pas à me plaindre comme d’autres qui se faisaient victimiser, et piquer des pseudo-colères ressemblant à celles d’un primaire à qui l’on a piqué son amoureuse. Bref, j’avais un peu la classe quand même.

Une journée allégée représentait pour moi une journée 8h-15h30. Nous n’étions pas des masses de professeurs de mathématiques dans ce lycée, en fait nous n’étions que trois, pour 4x8=40 classes de niveaux différents, tout en sachant que je n’avançais pas à la même vitesse avec des PSY que des SPE. Les cours que je préparais n’étaient pas forcément distincts, après tout, un théorème restait un théorème, je ne pouvais pas le changer, ni l’enlever du programme. Je passais juste plus de temps sur certains points, et réexpliquer et répondre aux questions –j’en avais parfois, faut pas croire que mes élèves avaient peur de mes crises. Mais j’avoue que certaines ont valu une chaise volante, par-ci, par-là-. Je leur donnais plus d’exercices aussi, je cherchais des exemples concrets. Et comme je m’énervais aussi plus avec ceux qui avançaient lentement, ça ne nous faisait pas progresser plus rapidement. Enfin, ce n’était pas de ma faute, non plus.

Est-ce que j’avais envie de rester dans mon lit ? Oui. Est-ce que j’avais envie de voir défiler dans le petit amphi des centaines d’élèves aux tics les plus horribles les uns que les autres ? Non. Et pourtant, j’ai quitté ma chambre comme chaque jour depuis six ans –sauf week-ends, je vous en prie, je sais qu’on veut faire travailler le dimanche, mais tout de même- pour me diriger les salles de cours principaux où je passais la plupart de mes journées. La matinée a été normale, exclusivement des SPE et des PSY, qui se sont montrés sages et plus ou moins travailleurs. Je n’ai pas distribué énormément de punitions, je ne me suis pas énervé –quelques craies sur des SPE somnolant-, et j’ai donné tous les exercices du livre, avec du surplus en photocopie pour ceux qui avaient des difficultés. Ma dernière classe était celle d’Hélène. Je crois que chaque professeur avait ses chouchous, et le mien était Hélène –et non pas un certain élève que je ne citerai pas-. Elle était intelligente, avait d’excellentes notes et s’intéressait à la matière. Quelque part, je me sentais aussi comme si je devais la protéger, contre elle-même. Elle ne mangeait pas. La base de l’entretien du corps, c’est la nourriture, saine et équilibrée. Et face à son corps maigrichon et fragile qui la faisait tanguer, j’aurais limite préféré qu’elle se nourrisse de McDonald’s tous les jours.

L’après-midi a été un peu plus sportive, j’ai eu des ELEM exclusivement, de la première, deuxième et quatrième année. Ah ces petits jeunes qui se croient tout permis. Les ELEM étaient la seule classe où je possédais les premières années, et il avait été assez…amusant de les mater. Ce n’était pas comme les autres, déjà au courant par les nombreuses rumeurs déformées circulant entre les élèves, qui avaient voulu se tenir à carreaux au premier cours, ou au contraire me défier. Non, les premières années, c’était l’innocence de se croire tout permis, juste parce qu’ils ELEM et qu’ils voulaient coller à l’image de leur classe. Bon, ils ont vite compris au bout d’une semaine environ qu’ils n’étaient pas les futurs rois et reines du monde, mais ils continuent encore d’afficher une tête apeurée quand j’entre en classe. Je les effraie je pense. Ils ont raison de me craindre, ce sera plus simple pour faire cours.

Les élèves du dernier cours sont sortis de la salle. D’habitude, c’était l’heure où je devais aller entrainer les petits jeunes du club de foot, mais il avait été décalé au lendemain, car il y avait une sortie scolaire à laquelle la plupart des membres participaient. Je me trouvais donc sans activité particulière, avec une flemme intense de corriger des copies, et surtout pas l’envie de retourner dans ma chambre. C’était un lieu que je n’appréciais pas vraiment, au fond. Mon regard a divagué vers la fenêtre et j’ai pu voir d’ici le gymnase se dresser fièrement. Il fut une époque où c’était un lieu que je fréquentais beaucoup. On va dire que depuis que j’étais devenu prof, je tendais à l’éviter pour des raisons que tout le monde connait, mais interprète de manière différente. Je savais qui avait cours à cette heure-là. J’ai soupiré en me disant que je n’aurais qu’à attendre demain pour voir les élèves trimer sous mes yeux inquisiteurs, j’ai rangé mes affaires et j’ai à mon tour quitté la salle.

Alors, comment puis-je expliquer que je me sois retrouvé devant les portes du gymnase ? Excellente question, elle pourrait très bien convenir à un problème de mathématiques, si j’ajoutais quelques distances et durées en plus. En attendant, ça ne me faisait toujours pas comprendre ce que je faisais ici. La routine devait avoir eu raison de moi, je devais voir des adolescents courir et mettre leur corps à rude épreuve. Cela me rattachait surement aux seuls moments agréables que j’avais passé pendant mes huit années ici. Quitte à devoir supporter quelqu’un que je n’avais pas franchement envie de voir. Mais bon, cela ne m’a pas empêché d’ouvrir ces portes, finalement, et d’entrer en ayant l’étrange impression que je me jetais dans la gueule du loup.

J’ai fait comme s’il n’existait pas, mais c’était dur, parce que franchement, on ne voyait que lui. Ah, commencez pas à mal interpréter ce que je dis. Rien qu’en pensant à comment les gens auraient réagi en entendant ce que je venais de penser, j’ai levé les yeux au ciel. Non, je ne disais pas ça parce que j’aimais Paris à la folie et qu’il obnubilait tellement mes spéculations que j’en oubliais le reste du monde. C’est juste qu’un professeur de sport assis sur sa chaise, qui n’est pas en jogging, et qui mate sans se gêner ses élèves courir, ça se remarque. Bref, j’ai fait comme s’il n’existait pas, et, tout en marchant vers sa chaise, je regardai les jeunes s’atteler à faire les tours, sans comprendre réellement ce qu’ils faisaient. Si c’était juste pour faire ça, il aurait pu les mettre dehors. Par le froid qu’il fait, cela les aurait peut-être plus motivés.

Paris s’est levé et s’est avancé vers moi, en hurlant littéralement sa joie de me voir. J’étais bien obligé de porter mon attention sur lui. Egal à lui-même. J’avais la soudaine envie de me tirer une balle. D’aller corriger des copies. De me mettre à courir avec les élèves.

« Gn. Moi aussi, je suis content de te voir Paris... »

Avec le moins d’enthousiasme possible dans ma voix, ce qui n’était pas très difficile à faire. Limite, je me retenais de soupirer. J’ai reporté mon attention sur les élèves, qui nous détaillaient tous et commençaient à parler à voix basse entre eux. Dommage que je ne sois pas le professeur, sinon je les aurais fait accélérer. Ou je leur aurais fait faire des pompes jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus parler.

« Et…Tu comptes les faire courir longtemps comme ça ? »

Evitons aussi les silences gênants de préférence. De toute façon, tout sera mal interprété, alors bon. Je me sentais déjà très fatigué.

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