Les lumières, la musique, les gens, l'ambiance, la joie, les rires, la danse, tout était parfait ce soir-là. C'était la première fois qu'on pouvait voir Aisling ainsi. Elle ne ressemblait plus à cette école pour jeune « délinquant » si on peut dire. Ce soir, Aisling était un lieu où régné la joie, la paix, l'amitié, seul l'ordre n'avait pas réussi à se faire une place. Malgré les avertissements de la directrice et les interdictions, les élèves avaient, comme d'habitude, réussit à trouver un moyen de tout contourner. Cette soirée allait être inoubliable. Comme chaque jour est différent, aujourd'hui allait l'être encore plus. Pourtant, Aisling restait Aisling. Et que serait Aisling sans son lot de problèmes, de chamaillerie entre les Psy et les Phy, sans un con pour mettre en rogne la directrice, sans ses phy pour faire le bordel ou des Spe pour organiser un after sur le bateau, sans des couples bizarres. Mais ce soir, il n'y avait pas vraiment de différence, tout le monde faisait un effort pour parler. Kyle et Camélia étaient venus ensemble, ce qui était plutôt étrange. Des couples avaient été formés par hasard, donnant un résultat inattendu.
Et toi dans tout ça, tu étais aux anges. Voir tout le monde heureux, voir cette ambiance tout autour de toi, tu ne pouvais que te sentir heureuse, Rose. Ce soir, c'était ton soir, celui où tu pourras te permettre quelques erreurs, quelques envies et caprice. Etant donné que ce soir, c'était nouvel an, tu avais donc le droit d'être différente, si tu y arrivais. Dans cette salle tu te sentais tellement bien, que tu en oubliais presque que c'était ta dernière année. Pour peu, l'idée de rater l'examen pour redoubler te tenta. Parce qu'ici c'était ta place, tu avais eu du mal à la trouver, mais c'était enfin le cas. Rose, que feras-tu, quand tu ne seras plus là ? Que seras-tu sans tes amis ? Sans Jead ? Ca peut paraître bête, mais ce roi avait de l'importance pour toi. Tu l'avais compris le jour, où il t'avait invité au bal. Tu n'en revenais pas, tu n'en reviens toujours pas d'ailleurs. Pourquoi toi ? Mais tu avais décidé de ne pas trop t'en préoccuper, de peur d'être déçus ? Ou simplement parce que tu préférais garder le mystère sur les intentions de Jeadly ? Tu n'en savais rien, tu ne voulais rien savoir, pas ce soir, pas maintenant. C'était ce soir, le seul où tu pourrais faire semblant d'être une princesse, d'être celle que tu n'aies pas. Mais fallait-il encore que tu aies le courage de le faire et le pouvoir. Parce que Rose, tu restes Rose, cette petite poupée qui fait ce qu'on lui dit de faire sans se plaindre. Es-tu capable de devenir princesse ? Tu ne l'as jamais été. Mais comme le disais Vautrin « Si tu n'aies pas riche, il faut le paraître. Il faut corrompre, car c'est la force du médiocre ». Alors, toi, comme une femme médiocre, ce soir tu parais princesse dans ta magnifique robe. Oui tu es magnifique, avec sa barrette en argent qui fait office de couronne. Mais tu ne fais que paraître Rose, tu ne l'aies pas, tu ne le seras jamais.

Il devait être plus de vingt heures, peut-être même vingt-et-une et pour le moment ton cavalier ne t'avait même pas accordé de danse. Il est sûrement venu avec toi, car il savait qu'il serait libre, que tu ne diras rien, que tu ne lui demanderas rien. Alors, comme une sorte de vengeance, tu es allé voir les autres. Tu es allée remercier Béatrice pour ta robe. Tu es allée écouter Lucan jouer du piano, comme tu aimes tant le faire. Tu as cherché Betty partout sans la trouver. Tu es allé discuter avec Kyle un petit moment avant de voir que Camélia voulait se l'accaparer, alors tu les as laissés, en rigolant. Tu étais peut-être jalouse de leur relation, parce que Camélia osait avouer, prendre les commandes, elle était tout ce que tu ne pouvais être. Puis tu es allé voir Leif pour t'assurer qu'il y avait bien une partie de poker à l'after. Peut-être que ça allait te remonter le moral, gagner de l'argent, aider un ami. Si tu étais douer pour quelque chose à part étudier, ou dessiner, c'était bien ta chance. Mais, quelle égoïste tu faisais. Parce que même si Leif pensait que tu étais sa poupée et que tu lui obéissais, la vraie raison de ton obéissance, c'était sans doute ton admiration pour lui et sa capacité à pouvoir te changer les idées. Aider quelqu'un te donnait l'impression d'être meilleur, alors tu le faisais avec joie. Ma belle Rose, tu ferais tout pour ne pas faner comme une fleur desséchée. Après t'être assuré d'avoir une place près de Leif pour la partie de poker, tu es allé voir Catharina, qui d'ailleurs formait un couple des plus étranges ce soir. Tu l'aimais bien elle était toujours de bons conseils et elle t'encourageait pour le dessin. Tu en avais bien besoin d'être encouragé ces temps-ci. Même ainsi, tu passais une bonne soirée, tu étais tellement contente d'être venus, voir tout le monde suffisait à ton bonheur. Même si un peu d'attention de sa part était tout ce qu'il te manquait. Pourquoi Jead était-il si cruel avec toi? Parce que tu n'étais pas assez forte pour lui dire en face. Parce que tu n'étais qu'une petite servante, faible, sans avenir, sans confiance en soit, égoïste, tu n'arrivais pas à lui parler comme tu le devrais. Ne trouvant pas le courage de le voir, tu es allée écouter la musique et te concentras sur le paysage. Tu n'avais qu'une envie dessiner ce moment pour que le temps s'arrête. Sans attendre tu sortis un petit appareil photo de ton sac et tu pris une photo en te promettant d'en faire un très beau dessin le lendemain. Puis tu te dirigeas doucement vers l'extérieur pour aller fumer. Dehors il faisait froid, mais ton châle te réchauffait assez pour pouvoir fumer ton joint tranquillement. Ta bonne résolution avait été d'arrêter de fumer, mais tu n'avais jamais réussi à te résigner, tu en avais besoin, pour voir. Après avoir fini, tu te sentais déjà mieux. Tu pris le temps de respirer un moment, puis tu te mis à planer, il faut dire que tu l'avais corsé. Mais tu t'en fichais t'étais bien, tes yeux étaient peut-être un tout petit peu rouge, mais ça allait vite passer et tu pouvais encore te comporter normalement. Simplement tu planais de bonheur.

Tranquillement tu te dirigeas vers la salle de bal. Quand tu es entrée, rien n'était comme avant. C'était plus en couleur, plus beau, plus vif, c'était exactement de cette manière que t'aimais te représenter le monde. Il était beau, il était parfait, il était le tient, ton monde, celui que tu peins. Quand tu te tournas vers la scène tu remarquas que c'était au tour du boys band et donc que ton cavalier devait être libre. Sans savoir pourquoi tu t'es mise à le chercher du regard. Pourquoi t'être autant imprégnée à lui ? Il ne te valait pas, mais pourtant il était le seul à qui tu voulais vraiment plaire. Quand tu le vis Rose ton coeur rata un battement. Il était là adossé contre le bar, sûrement parce qu'il venait d'alcooliser le punch. Mais le plus important il te regardait. Alors, attiré, comme le métal par l'aimant, tu avanças vers lui. Une fois arrivée à sa hauteur tu le regardas, sans savoir quoi dire. Tu aurais voulu parler, mais les idées se sont embrouillés dans ta tête. Il devait sans doute l'avoir remarqué à cette distance que tes yeux étaient rouges.

« Tu as bien joué c’était magnifique, bravo. »

Que dire ?

« Je m’ennuyais sans toi, tu es mon cavalier après tout. Même si je ne comprend pas pourquoi.. . »

Voir. Depuis toujours tu cherches à « voir ». Voir mieux que les autres, voir ce que personne d’autre ne peut voir. Ce besoin de voir différemment nous révèle ta vraie nature, celle que tu caches tant bien que mal, de peur qu’on te rejette. C’est parce que tu as ce désir de voir, que tu finiras seule, que tu te caches dans un autre monde, plus beau. Tu ne comprends pas ? Mais a quoi bon chercher à comprendre ? C’est ainsi, Rose, tu es faible, acceptes le. Depuis toujours, tu n’es rien d’autre qu’une fillette, tu n’as pas changé. Tu te dis plus grande, tu te dis plus forte, pourtant tu te voiles la face. T’as juste appris à te cacher. Mais ne cherche pas à comprendre Rose. Ne cherches pas à te comprendre, tu n’y arriveras pas. Personne ne peut comprendre ce qui se passe dans ta tête, puisque toi-même tu n’en sais rien. Contentes-toi de voir. Contentes-toi de te détruire un peu plus chaque jour, pour une simple erreur. Tu es faible, ou trop sensible, t’es un bébé. Tu te voiles la face en pensant être forte, tu essayes de cacher ta faiblesse aux yeux de tout le monde. Est-ce vraiment de ta faute ? Ou celle des autres ? Ceux qui ne t’accepteront pas faible ? Ceux à qui il suffit de paraître fort, pour l’être ? Mais toi bébé, comment fais-tu pour paraître forte ? Simplement en jouant la poupée, en ne pensant plus à toi, en t’occupant des autres. Quelle jeune femme égoïste tu fais, toujours à se préoccuper des autres, sans faire attention à toi. T’es là, toujours à faire ce qu’on lui dit de faire, tout en t’oubliant, sans pour autant t’oublier. Ton égoïsme c’est de ne pas faire attention à toi, Rose. Mais ça, le comprend-tu ? Tu es faible Rose. Tu te détruis, sans cesse, devant tout le monde. T’es égoïste Rose, parce que tu penses trop aux autres et jamais à toi.

Aujourd’hui, ce soir, ne fait pas exception. Dans cette salle, où le son des instrument raisonne jusqu’à tes oreilles. Où les lumières te tapent dans les yeux, tu te fais mal. Ce soir encore, tu as été faible et tu es allé te cacher, une fois de plus, une fois de trop. Et maintenant devant Jeadly, tu ne sais pas quoi dire. C’est de sa faute, c’est lui qui n’a pas assez fait attention à toi ce soir. Pourquoi est-il comme ça ? Et toi Rose, pourquoi tu ne peux pas, simplement, lui dire ce que tu ressens ? Pourquoi est-ce si compliquer avec vous ? Toi dans le rôle de la servante, tu ne peux rien faire. Ce rôle c’est simplement l’excuse de ta faiblesse, Rose. Tu sais que t’es plus que ça pour lui. Pourtant, aucun de vous deux changera cette situation. Tu aurais trop peur de le perdre, si tu n’étais plus celle dont il a besoin. Au final Rose, tu serais quoi sans Jead ? Et puis ce soir, sous l’effet de la drogue, tu le trouves encore plus beau, encore plus majestueux qu’il ne l’ai d’habitude. Ca ne peut être que lui pour toi. Alors peu importe, s’il ne découvre jamais les sentiments que tu as pour lui. Peu importe que vous ne puissiez être ensemble à cause de ce rôle. Au final, ce que tu ne supporterais pas c’est de le perdre. Au final, tu es faible Rose. Au final, tu es égoïste Rose. C’est parce que tu as besoin de lui, comme de l’air pour respirer que tu fais tout ce qu’il veut. C’est pour cette raison que maintenant tu ne peux rien faire d’autre que le regarder sans savoir quoi dire. Parce que tu ne pourras jamais lui dire qu’il te fait du mal, à ne pas voir ce qui se passe dans ta tête. Tu ne pourras pas lui dire que c’est parce qu’il n’est pas assez là pour toi, que t’es allé te réfugier vers un monde plus beau. Tu ne comprends pas bébé, mais ne cherche pas à comprendre. Toi et lui c’est incompréhensible, mais tellement fort que tu ne pourrais pas t’en défaire.

Et tu le sais, qu’il t’a vus. Et tu le sais, que tu lui fais mal à être ainsi. Tu le vois dans ses yeux, parce que tu le connais ton Roi. Tu sais très bien que ça lui fait mal de voir que tu te détruis ainsi. C’est pour ça que tu ne voulais pas qu’il te voit, mais comment faire autrement ? Sa présence te manquait. Ses faux yeux te manquaient. Il t’est devenu indispensable, l’abandonner est impensable. On n’abandonne pas son Roi. Et toi Rose, tu serais prête à le suivre jusqu’en enfer s’il le fallait, tu lui appartiens. Tu le regardes dans les yeux. Est-ce qu’un jour tu auras le droit de les voir, ses vrais yeux ? Est-ce qu’un jour Jead accepteras te se montrer à toi ? Parce que toi, tu te donnes à lui, parce qu’il est ce qui te fait vivre. Tu sais qu’il n’y a que lui. Tu sais que peu importe ce qu’il peut te faire, il n’y aura que lui. Petite égoïste, tu voudrais garder cet homme rien que pour toi, mais il t’es impossible de le posséder. Tu aimerais lui faire comprendre que tu aimerais qu’il t’appartienne comme tu lui appartiens, mais c’est impossible. Parce qu’il est le Roi et toi la Servante, tu n’as aucun droit sur lui. Mais ce soir Rose, tu ressembles à une princesse, tu pourrais essayer, tu pourrais arrêter de cacher ton égoïsme et le montrer à Jead.

« " Veux-tu danser ? "»

Il te tend la main et, tu ne sais pas quoi dire. Il ne fait pas de réflexion sur te yeux. Est-ce ton imagination qui te joue un tour ? Comme pour t’en assurer, tu tends la main à ton tour pour toucher la sienne. Sous le contacte, tu frisonne de plaisir. Ce n’est pas une illusion c’est bien vrai, c’est bien lui. Tu ne comprends pas, tu ne cherches pas à comprendre. C’est mieux ainsi n’est-ce pas ? Quand tu te concentres sur tes sentiments et rien d’autre. Tu n’oses pas gâcher ce moment. Il t’es tellement précieux, alors tu ne parles pas et te contente de faire un "oui" de la tête. Danser. Danser avec Jead. Comme tu aimes danser Rose, tu es tellement gracieuse quand tu danses tu le sais bien. Au moment où vous vous dirigez vers la piste, les musiciens commencent à jouer un slow. Tu hésites un peu avant de t’appuyer contre Jead. Pour une fois tu as pris les devant. Et puis vous vous mettez à danser et tu danses tellement bien qu’à ce moment tu ressembles plus à une reine qu’à une servante. Et tu sens le rouge de monter au visage et tu sens ton crâne cogner. Là ce n’est pas ton imagination, ta cloppe d’avant ne passe pas.

« Jead, je... Je... Qu'est-ce que... »

Tu souffles pour reprendre l'équilibre. Mais rien de change.

« " Je sens que je ne vais pas tenir. »

D’une toute petite voix presque inaudible, tu tombes en avant. Tu sais qu’il t’as entendu, parce qu’il t’entend toujours. Toi qui comptais danser pour l’impressionner, c’est vraiment pas de chance.

« Il était une fois une belle princesse dans un beau château, attendant patiemment son prince charmant ». Tous les contes de fée commencent ainsi. La princesse prisonnière et au final le prince la retrouve et « ils vécurent heureux ». Quand tu étais petite Rose, on t’en lisait beaucoup des histoires de ce genre. Toutes les petites filles aiment se prendre pour des princesses, mais toi tu ne les as jamais aimé ces histoires. Pourquoi ne pouvais-tu pas les aimer ? Peut-être parce que tu savais, au fond de toi, tu savais que tu ne seras jamais une princesse. Déjà petite tu étais trop faible pour en rêver. Tu préférais être réaliste alors que d’autres essayaient. Pourquoi ne t’accordais tu pas ce droit toi aussi ? Rêver à ton beau château, mais surtout à ce prince charmant qui viendra te délivrer de la tour où tu aies enfermée. Petite tu n’osais pas croire à cette couronne qui n’attendait que toi. Tu n’étais pas la princesse de ton père, tu n’étais la princesse de personne. Oui personne ne t’as jamais appelle ainsi. Pourtant, tu aurais tellement voulu qu’on pense que tu étais capable dans être une, une belle princesse, dans sa robe, avec une couronne sur la tête et les yeux plein de paillettes. Et comme tu ne pouvais être la princesse, tu es devenus la servante. La vie est pourrie avec toi n’est-ce pas ?

Et puis un jour on t’a fait lire ce conte. Celui où l’espace d’une nuit, la servante devient princesse. Ce livre c’est celui qui t’a fait rêver. Au fond de toi tu rêvais de devenir cette « cendrillon ». Celle qui a réussit, à conquérir son futur. Mais toi Rose. Toi qui étais tellement habituée à faire la servante, serais-tu te comporter en princesse rien que l’espace d’une nuit ? T’en crois tu capable ? Et ce soir c’était ton soir. C’était toi cendrillon. Tu pouvais enfin de comporter en princesse, juste l’espace d’une nuit. Et même si à la fin tu redeviendras Rose, rien que ce soir tu aurais pu profiter. Profiter de ton château de ton prince charmant, de ta couronne. Mais t’es conne Rose et tu ne sais pas. T’es conne et tu n’est pas faite pour être princesse. Ton château est factice il n’existe même pas. C’est vrai qui prendrait Aisling pour un château. Et ton prince alors ? Tu n’en a pas de prince, tu n’a qu’un Roi borné, cruel. Mais Rose tu sais bien c’est toi qui l’as voulu ainsi ce Roi. Et toi t’es conne parce que ce soir, t’as tout gâché à cause de ton Roi, parce que t’es faible. Il n’est même pas minuit cendrillon, pourtant tu t’écroules alors que pour une fois tu ressemblais tellement à ces princesse que tu as toujours admirer. Dit Rose, c’est moi, où tu fais toujours tout pour tout gâcher ? Heureusement que t’as ton don pour toujours tout rattraper. Parce que t’es bizarre Rose. À chaque fois que t’es sur le point d’atteindre le bonheur, tu ne peux pas t’empêcher de ton gâcher. Mais pas ce soir, parce que le Roi que tu aimes tant et bien décidé à faire de toi sa princesse juste pour un soir. Tu ne comprend pas ce qu’il t’arrive, t’es en transe. Mais tu sais Jeadly est en train de te prendre dans ses bras pour te ramener vers un endroit plus calme. Heureusement qu’il t’explique tout sinon t’aurais rien compris petite fille.

« " Ne t'en fais pas Rose, tout ira bien "»

Dans ta transe ton cerveau marche à deux cents à l’heure. Pourquoi ? Pourquoi est-il gentil avec toi ? Ton Roi à toi il est cruel, il te donne des ordres sans faire attention à ce que tu ressens. Tu l’admires et tu le crains en même temps. Mais Rose souviens-toi, ce Roi là, celui que tu crains. Ce n’est pas lui que tu aimes. Ce Roi c’est celui que tu as décidé de suivre quand tu t’es dit que jamais tu ne serais la princesse qui aurait le droit au gentil et attentionné prince charmant. Et sans t’en rendre compte, par ton égoïsme sans mesure, tu avais forcé Jead à devenir ce Roi. Non, il ne l’était pas toujours, il ne l’était pas avec toi. C’était toi qui le voulais, parce que tu ne pouvais pas être celle avec qui, il pouvait montrer son côté humain. Enfin ça c’est ce que tu croyais. Mais ce soir, dans ses bras, tu ressentais vraiment cette sensation. Celle qui a fait chaviré ton cœur pour la première fois, avant que tu ne casses tes rêves. Cette sensation qui te dit que toi aussi tu pouvais être une princesse si tu le voulais.

Tu sens quelque chose dans ton dos, quelque chose d’agréable. Avec toutes ces questions, ton esprit c’est éclaircit et tu peux enfin voir le choses comme elles sont. En tout cas un petit peu. Mais ce qui t’a réveillé c’est sentir sa main sur ta joue. Sa main si dur, si chaude et tellement agréable. Dit Rose, le sens-tu ? Les battements de ton cœur se sont fait plus rapide. « Ce n’est pas lui, c’est la drogue ». Mais bien sûr, essayes temps que tu veux de t’en convaincre. Mais tu le sais, il n’y a que lui qui te fasse cet effet. Comme il n’y a que lui qui est capable de te tuer, de t’insister à te détruire encore plus que tu ne le fais déjà. T’es une Artiste Rose. Et en temps qu’artiste, tu est complètement incompréhensible. Même toi tu ne te comprends pas. Mais c’est normal, c’est pour ça que c’est beau ce que tu fais. C’est pour ça que tu es capable de ressentir le monde qui t’entoure. Lentement tu tournes la tête pour braquer tes yeux dans les siens. Au point où tu en es, pas la peine de les cacher. À ce moment là tu pourrais prendre une belle photo. Parce que ton Roi il est penché sur toi et il aborde un air inquiet. Malgré ses lentilles, tu as l’impression de vraiment le voir, pour la première fois il se montre à toi. Il est là. Pas le Roi que tu admires, celui qu’il se force à être pour toi, celui que tu clames aimer. Non devant toi c’est ton prince qui est là. Celui qui fait chavirer ton cœur, celui que tu aimes. Parce qu’au fond Rose, Jead depuis le début tu sais qu’il est comme ça. Parce que tu perçois le monde si bien. Mais t’es égoïste et plutôt que te convaincre que tu n’es pas faite pour lui, tu préfères le force à être le Roi que tu admires. Dis Rose, ce soir libère Jead de ce poids qu’est le tien. Tu lui dois bien ça, puisque tu lui a gâché sa soirée, comme tu sais si bien le faire.

« "Nous pouvons aller à l'infirmerie si tu te sens vraiment mal. Ne t'inquiète pas pour le bal, nous danserons à nouveau. Tu peux même dormir ici ce soir si tu veux, je me contenterai de mon fauteuil." »

Vite dis quelque chose n’importe quoi.

« " Je suis désolé. Désolé d’avoir gâché t’as soirée. Désolé de te forcer à être ce Roi cruel que tu n’es pas. Mais tu sais ce soir, comme je n’ai pas était à la hauteur pour être ta princesse, je peux au moins te libérer d’un poids. Ce soir ne soit pas ce Roi, soit toi. S’il te plaît montres moi qui tu es vraiment mon R… Jeadly. " »

L’aimes tu ? Ne t’arrête pas Rose. La nuit n’est pas fini, déballes tout. Je le sens, tu ne tiens plus. Est-ce l’effet de ta drogue qui te fais ton ressentir. Ca doit être le contre coup d’être une Artiste. C’est vrai Rose tu ressent tout trop fort toi. Et ce soir t’es tellement submergé par tes sentiments que tu ne tiens plus. Alors tu te redresses d’un coup et tu plaques tes yeux sur ceux de Jead. Ca ne pouvait plus durer hein ? Essayes encore d’être la princesse Rose. Parce qu’au fond, t’es aussi égoïste qu’une princesse. Alors balance lui tout à la figure, peut importe ce qu’il en pense. T’es égoïste et faible, poupée. Alors tu te mets à divaguer et parler, parler sans t’arrêter.

" Tu sais j’en ai marre de cette situation. Je ne comprends plus rien, je deviens folle. Et je te fais porter mon fardeau. Tu sais Jead, la vérité c’est que… C’est que je ne pensais pas pouvoir être ta princesse. Je ne m’en pensais pas capable. Je me disais que je ne tiendrais pas, qu’il y en aura une mieux que moi, et j’avais sûrement raison. Mais maintenant je me demande. Et puis je ne pensais pas être capable d’aimer, je pensais que je ne pouvais qu’admirer. Mais toi, à chaque fois que je suis avec toi, je me pense capable de tout. Je pourrais mourir pour toi, je pourrais aimer, être ta princesse". Tu ne sais plus vraiment ce que tu es entrain de dire Rose. Mais c’est pas grave tu parles, tu ne peux plus t’arrêter. Et j’ai mal Jead. J’ai tellement mal quand je te vois avec quelqu’un d’autre, quand tu ne fais pas attention à moi. T’es le seul à pouvoir me détruire ainsi, à pouvoir me détruire comme ce soir. Je me pensais invulnérable, insensible. Mon problème c’est que je ressens tout trop fort. Mais quand ça va pas c’est toujours dans tes bras que j’ai envie de me réfugier. Pourquoi ? J’y comprends strictement rien, j’en deviens folle. Pourquoi ce n’est que maintenant que je me dis en être capable ? Pourquoi c’est qu’avec toi que je m’en sens capable ?" Si tu ne comprends pas Rose, c’est parce que tu es incompréhensible. Personne ne peut te comprendre, ni les autres, ni toi. T’es un mystère, si doux à résoudre. Dis, Jead, tu peux me dire, je suis quoi pour toi ? Une simple servante ou plus que ça ? Parce que moi je ne comprends strictement rien. Parce que pour moi tu compte bien plus à mes yeux que quiconque. Mais je ne comprends rien.

Tu ne devrais pas pleurer comme ça Rose. Mais tu ne peux pas t’arrêter, les larmes coulent sens cesse. Les mots que tu voulais tant dire ne sont pas sortit. Mais il l’a sûrement comprit Jead, que tu l’aimais. Au final, il doit le savoir depuis un bon bout de temps. Le tout est de savoir si demain tu te souviendras de cette déclaration et de ces larmes que tu verses pour lui.

Pourquoi agis-tu toujours différemment Rose ? Depuis que tu es toute petite, t’es un vrai casse tête. Déjà pur tes pauvres grands-parents et maintenant pour toi-même et tous ceux qui t’entoure. Déjà petite on ne pouvait jamais prévoir ce que tu allais dire, ce que tu allais faire. Déjà petite, tu te contentais d’agir celons ton envi du moment. Malgré ce rôle de servante, tu as toujours été libre Rosalie. Oui, tu as toujours été libre de tes mouvements, parce que tu ne te poses pas de questions, parce que tu as ta façon de penser. Est-ce parce que tu es une artiste ? Parce qu’en y réfléchissant bien t’as façon d’agir est la même entre une de tes œuvres et un humain. Tu les aimes tu ne fais penser qu’à eux, tu te sens libre de leur confier ce que tu veux. Chaque humain est une œuvre pour toi. Et Jeadly, lui, il représente ton œuvre la plus précieuse à tes yeux. Tu sais celle qui te redonne le sourire rien qu’en la regardant, en repensant aux moments que tu as passé à la peindre. Le genre d’œuvre, qui représente tout tes sentiments, même les plus cachés, même ceux qui te sont impossible à dire. Au début ça t’a fait peur quand tu t’es rendu compte de ce qu’il était pour toi. C’est comme si tu avais peur que cette magnifique œuvre ce casse au simple contacte avec tes doigts. Mais tu as beau avoir peur, tu ne peux t’empêcher de la toucher et avec Jead c’est pareil. Parce que tu as beau avoir peur qu’il te laisse seule, tu n’as pas pu t’empêcher d’être là pour lui. Même si tu ne représentais rien à ses yeux. Certain pourrait croire qu’ainsi tu te prives de la liberté. Mais c’est faux, parce que c’est ta façon d’être libre. Parce qu’être avec lui c’est t’as façon d’aimer la liberté. Et c’est surement à cause de ton incapacité à te comprendre que tu peux être aussi insouciante et innocente.

Zt ce soir tu ne sais pas ce qui t’a pris de tout lui avouer. Mais c’est tellement toi Rose. Encore une fois tu as agis sans réfléchir, juste par instinct. Encore une fois tu as dit ce que tu avais à dire, parce que tu ne pouvais plus te retenir. Encore une fois tu n’as pas pensé aux conséquences. Encore une fois tu ne te comprends pas. Mais Rose, c’est ta façon d’être libre d’agir ainsi. Elle est tellement belle cette liberté. Tu sais celle qui te permet de rester innocente toute ta vie. Celle qui te permet de rester une artiste peut importe les tourments qui essayent de te barrer la route. Ca n’a aucune importance, tu peux tout surmonter, juste en écoutant ta liberté. Juste en restant celle que tu as toujours été. Aujourd’hui tu pleures à chaudes larmes. Tu n’as pas honte de pleurer devant Jeadly, tu n’as jamais eut honte. Parce quoi qu’il arrive, tu sais bien que tu ne peux pas lui résister, que tu ne peux pas te cacher avec lui. Alors ça fait bien longtemps que tu as arrêté de cacher ce que tu ressens avec lui. Ca fit bien longtemps que tu as commencé à lui montrer ton vrai visage. En y repensant, il est le seul à qui tu te dévoiles entièrement. Il serait toujours le seul. Ca sera toujours lui celui que tu aimes, celui pour qui tu es prête à descendre en enfer, celui que tu suivra à jamais. Il le sais ce que tu ressens, il l’a toujours su, mais cette fois tu l’as dit de vive vois. Et maintenant tu pleures. Pourquoi pleures tu Rose ? Tu ne sais pas, mais tu pleures et ses caresses ne font que tu faire pleurer de plus en plus. Parce que t’es tellement heureuse de tout avoir dit. Même maintenant, tu ne penses pas aux conséquences. Tu sais ces questions que toutes les filles se posent. Comment va t-il réagir ? Va t-il me dire de partir ou rester avec moi ? Vais je le perdre à jamais ? M’aime t-il ? Tu ne te poses pas ces questions, elles n’apparaissent même pas dans ta tête. Pour toi il est impossible de le perdre. Pour toi il est impossible de ne plus être à ses cotés. Pour toi il est impossible qu’il t’aime. Mais il ne détourne pas le regard et te parles sincèrement.

Pour moi, tu es celle qui peut sans hésiter se réfugier auprès de moi quand elle en a besoin. Pour moi, tu n'es ni servante ni princesse. Toutes ces robes te vont si bien, autant celle de la superbe princesse du haut de son château que celle de la pauvre servante qui se dépense toujours pour moi. Je suis désolé Rose. Je suis désolé de te faire tant de mal. Je refusais juste d'accepter quelqu'un qui m'aime. Je refusais juste de t'accepter, toi. Avec les autres, ce ne sont que des jeux. Des petits jeux malsains qu'il me plait parfois d'entretenir. Mais comme cela te fait du mal, je peux tout arrêter. Je peux supprimer toute cette noirceur qui fait couler ces larmes le long de tes joues. Tu m'es si chère Rose, je ne veux plus te voir pleurer."

Ces mots… ces mots t’ont arrêté. Tu ne pleures plus, tu ne respires plus, tu ne peux que le regarder, encore et encore. Et puis ton cerveau se repasse ces mots encore et encore. Et tu comprends, tu lui aies cher. Peut-être pas autant que qu’il l’ait pour toi, mais tu lui aies très chère. Oui, il te fait mal avec ses jeux malsains. Oui ca te fait mal quand tu le vois avec quelqu’un d’autre. Ca te fait mal quand il ne te voit pas. Mais jamais tu ne pourras oser lui dire d’arrêter. Tu ne peux pas, tu n’y arrives pas. Pourtant il est tellement important pour toi. Jeadly est ton monde, celui qui te permet de rester sur terre. Pouvoir lui être utile est devenue ta raison de vivre. Et si tu penses ainsi c’est parce que c’est lui et lui seul qui a réussit à te sauver. C’est sa façon d’être, ce Roi factice qui t’a permis de tenir debout. Parce que Jead est assez fort pour t’aider quand ça ne va pas, pour te tenir debout en te disant ce qu’il faut faire. Mais il est aussi assez faible, pour que tu lui sois utile. Il est assez faible pour avoir besoin de ta présence, de ta chance, de ta faculté à savoir aider les autres en comprenant leur malaise. Tu es celle qui le connaît le mieux, il est celui qui sait faire tomber toutes tes barrières. Comme tu n’arrives pas à croire en ces mots, tu te laisses allez contre lui. Si c’est un rêve, qu’il dur pour toujours. Si c’est un rêve, alors autant en profiter jusqu’au bout.

"Dormons ensemble, cette nuit."

Un simple oui de la tête suffit. Parce que tu n’oses pas briser ce rêve. Mais il se dégage de toi, et tu sens déjà la fin arriver. C’est comme si on te privait de ton air. Il est partit, il ne reviendra pas, tu as tellement peur tout d’un coup. Ton angoisse revient au grand galop. Puis quand tu le ressens auprès de toi, tu te laisses aller.

"Malheureusement, je n'ai pas de vêtements qui t'iront pour cette nuit. Enfin, je peux bien te prêter l'un de mes pyjamas mais il sera trop grand pour toi. A toi de voir ..."

« Je ne veux pas que tu me laisses. Sinon mes angoisses vont revenir. Jeadly, j’ai peur que tu me laisses seule. L’ai peur que tout ça soit mon imagination. »

Il vient d’embrasser et tout ça paraît tellement vrai. Et demain comment sera la situation. Tu n’a toujours était que sa servante, alors maintenant tu es quoi. Tu ne comprends toujours rien finalement, mais ce n’est pas plus mal. C’est toujours comme ça, mais ce n’est pas plus mal. Comme ça tu es toujours libre. Ce soir tu ne penses à rien et tes yeux se faire tout doucement. Avant de t’endormir tu enlèves ta robe, pour te retrouver en sous-vêtement et tu te loves contre Jead pour ne pas attraper froid.

« Je ne tiens plus. Je suis trop fatiguer pour bouger et je veux que tu restes à mes côtés. Désolé mais laisse moi être un peu plus égoïste, mon Roi. »