[EVENT] Waltz for the moon - PV Sheva

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

« Hey Sheva ! Tu viens avec moi au bal ! »

vraiment

« T'as réussit à convaincre Kyle de venir avec toi. La classe, bien joué, ma grande ! »

officiellement

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Et je revois encore ça. C'est désespérant. Je revois encore Sine qui débarque dans ma chambre avec un superbe costume, déclarant que nous allons ensemble au bal. Après multiples batailles, elle a réussi à me traîner ici, avec une robe et maquillée. En soupirant, je la vois en train de m'obliger à mettre cette foutue robe. En levant les yeux vers elle, je vois ce joli sourire qu'elle arborait alors qu'elle me torturait. Sa lumière m'éblouit trop et je détourne le regard, cherchant une petite occupation comme ignorer totalement ce que peut bien dire la directrice. Par contre, la voir chanceler et tomber est vraiment passionnant et cela ne peut qu'attirer mon attention. La musique aussi est intéressante. Elle est douce et mélodieuse, elle est réconfortante et adorable, elle donne envie de rester auprès d'elle pour toujours. Cette description peut même s'adapter à des personnes comme celle qui m'a kidnappée ce soir. Je ne comprends absolument pas pourquoi cela me vient à l'esprit, en plus je n'arrive même pas à la regarder en face ...

Vient le temps de faire ce pour quoi je voulais venir au bal, sauter sur le buffet, tout dévorer et partir en courant. Malheureusement, la dernière étape du plan est compromise par la présence de Sine. Je garderais bien un peu de ce superbe buffet pour Pete, histoire que cette mission d'infiltration soit bénéfique à nous deux mais je me sens égoïste ce soir, seul mon estomac profitera de tous les sacrifices que j'ai dû faire pour pouvoir accéder au buffet. Les sacrifices sont bien sûr le fait d'avoir été maquillée et de porter une robe qui laisse le vent glisser sur mes jambes ce qui est fort désagréable vu la température de l'extérieur.

Buffet pillé, mission accomplie, je peux repartir. Un petit regard furtif vers Sine pour voir si je peux filer discrètement. Il semble que non vu comme elle me regarde avec un grand sourire. Elle est effrayante des fois. Je préfère ne pas savoir ce qui se passerait si j'essayais de fuir la soirée tant que son attention est encore portée sur moi, je vais plutôt essayer d'en profiter même si cette idée me paraît aussi absurde que d'expliquer à des membres de ma classe les équations différentielles ... Je ne sais pas danser et je n'ai absolument pas envie de me ridiculiser au milieu de tous ces danseurs gracieux. Je ne sers vraiment à rien. Sine elle, aimerait danser avec moi, j'en suis sûre même si elle non plus ne sait pas vraiment danser comme toutes ces personnes dans la salle. Alors je vais essayer de lui faire plaisir, lui montrer qu'elle ne m'a pas traînée ici pour rien, la faire sourire.

Par hasard, je remarque que les danseurs font des mouvements que je connais et j'attrape rapidement la main de Sine pour l'emmener danser. Dans ce genre de moments, je me demande pourquoi je n'ai appris à danser que le slow. J'aime cette danse, elle est douce et romantique. Je suis sûre que Sine ne sait pas danser un slow mais ce n'est pas grave, elle mènera la danse, elle choisira les pas et je me calerai tranquillement sur ses mouvements.

Je ne comprends pas. La proximité ne me dérange pas, je suis juste bien, sur mon petit nuage. Mes bras l'enlaçant, mes pas suivant les siens, rien n'est dérangeant. Juste ma présence en ces lieux est dérangeante.

"Pourquoi m'as-tu invitée à ce bal ?

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

« J'avais envie. »

« Disons que... Je sais pas... Je me suis dit que ça serait agréable d'y aller avec toi, de pouvoir avoir un peu de temps plus calme et plus doux à passer avec toi. Pas que je me lasse de te harceler de mes petites attentions que la plupart des gens trouvent honteuses et perverses, mais à la longue ça risque surtout de devenir lassant pour toi. Comme quoi je suis capable de penser à toi aussi, et pas juste à ce que je veux. »

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Quelques mots échappés de mes rêves sont parvenus à mes oreilles de sa voix. Un sourire s'est affiché sur mes lèvres. Je voulais te l'entendre dire Sine. Je voulais savoir que tu avais juste envie d'être ici avec moi. Je voulais juste me rappeler que certaines personnes aiment être avec moi. Je ne demande rien de compliqué, je ne demande rien d'impossible, juste ça. Merci. Mais tu as des travers, Sine. Tu n'as pas tout compris. Tu n'as pas vu que je voulais juste être avec toi et non une vulgaire image pour mieux me séduire. Tu n'as pas vu que je déteste les illusions qui volent en éclats. Je voudrais poser un doigt sur tes lèves pour te faire taire. Raisonnements compliqués, déclarations tordues, je les ai laissés avec mes petits mots frais.

"Disons que... Je sais pas... Je me suis dit que ça serait agréable d'y aller avec toi, de pouvoir avoir un peu de temps plus calme et plus doux à passer avec toi. Pas que je me lasse de te harceler de mes petites attentions que la plupart des gens trouvent honteuses et perverses, mais à la longue ça risque surtout de devenir lassant pour toi. Comme quoi je suis capable de penser à toi aussi, et pas juste à ce que je veux."

Je ne veux pas entendre tout ça. Tout ceci est trop compliqué pour moi. Et je pose ma tête sur ton épaule. Tais-toi. Ne submerge pas mes pensées de trop d'informations, ne me raconte pas tant de trucs compliqués. Ne te force pas à être quelqu'un d'autre. Comme ça me fait enrager que tu veuilles être quelqu'un d'autre juste pour moi. Je voudrais crier, refuser ces attentions, t'interdire de changer si facilement, de mettre un masque juste pour ça. C'est bien beau de montrer ton affection pour moi, c'est bien beau de manifester ta gentillesse, c'est bien beau d'afficher de bonnes intentions mais je refuse. Alors j'affronte ton regard sans rien montrer et l'air semble s'être glacé. Sans rien dire, je laisse ma tête tomber à nouveau sur ton épaule, incapable de supporter ton regard un peu plus.

"Ne te force pas à être quelqu'un d'autre pour moi. C'est idiot. Ne sois pas idiote."

Ce soir, tout change. Ce soir, tout est permis. Ce soir, je peux bien être capricieuse comme souvent. Et je te serre contre moi, et je voudrais rester contre toi pour toujours. Je suis en sécurité comme ça, contre toi. Je ne risque rien comme ça, contre toi. Mon coeur bat trop fort et m'angoisse. Pourquoi ? Il m'arrive d'en faire des câlins, j'en fais à Verdi, j'en fais à Mist alors, pourquoi mon coeur s'agite-t-il tant ? Je ne comprends pas. C'est agaçant. Mais en même temps, je me sens bien alors je ne dirai rien.

Comme tu es étrange, Sine. Toutes ces attentions me perturbent et m'intriguent, tu m'attires dans un piège horrible. Et je ne sais pas comment réagir, et je ne sais pas quoi faire. J'aimerais bien te rendre toutes ces attentions, j'aimerais bien te montrer que je peux penser un peu à toi, peut être pas autant que toi tu penses à moi mais juste un peu. Tout le monde connait ta réputation, tout le monde sait comme tu sembles être mais es-tu vraiment ainsi ? Tu ne peux pas être que ce que l'on dit de toi ou bien es-tu plus maligne que l'on pourrait le croire. Tu es si gentille, c'en serait presque effrayant. Je ne me laisserai pas intimider par toi, je ne dois pas me laisser intimider par toi sinon, tout sera fichu. Alors, il faudrait que je t'ignore mais je ne peux pas. Trop tard.

Et la valse se termine, et je m'éloigne de toi, et je m'éloigne un peu de la piste. Mais c'est gênant, je suis gênée, je ressens comme un malaise. J'entends mon coeur qui s'affole encore plus, qui m'angoisse. J'aurais bien voulu continuer de danser avec toi. J'étais bien, contre toi. Et puis je regarde l'heure, et puis je vois qu'il est tard et puis je m'aperçois comme cette superbe valse a été courte. La déception et la fatigue s'installent doucement. Dommage que je n'aie pas l'habitude de me coucher extrêmement tard. Dommage que je gaspille mes nuits à errer à la recherche de sommeil et de nourriture. Et je m'aperçois que tout n'est pas fini, la nuit n'est pas encore terminée, tu es encore là.

"Sine, je suis venue pour être avec toi et pas avec une pâle copie censée mieux me séduire."

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

D'abord seulement étonnée, Sine fut ensuite prise de doutes, à la réponse de Sheva. Est-ce qu'elle avait dit quelque chose qui ne fallait pas ? Est-ce qu'elle l'avait vexée, contrariée, déçue ? Elle était persuadé d'avoir fait une erreur, mais elle n'arrivait pas à voir laquelle. Elle ne comprenait déjà pas pourquoi elle avait réagit différemment cette fois, avec elle, par rapport à la façon dont elle agissait avec les autres. Pourquoi avait-elle l'impression de devoir faire plus attention ? Pourquoi n'agissait-elle pas comme d'habitude, à prendre ce qu'elle voulait sans se préoccuper du reste ? Quel était cette sensation étrange et désagréable dans sa poitrine quand sa cavalière lui fit constater qu'elle faisait fausse route ? Et pourquoi faisait-elle fausse route, du reste ?

Elles durent se séparer, et Sine ressentit immédiatement un manque. Quelque chose n'allait plus, quelque chose était absent, quelque chose qu'elle n'aurait pas voulu perdre. Puis, sa remarque suivante lui envoya un frisson glacé le long de la colonne vertébrale. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais ses mots moururent sur ses lèvres et elle resta là un instant, bloquée, sans savoir comment elle devait réagir. Impossible de savoir, de choisir la bonne technique à adopter. Pourquoi ? Qu'est-ce qui était différent avec Sheva d'avec les autres ?

Sine referma la bouche, soupira lentement, et alla rejoindre sa cavalière.
Pendant un instant, elle ne pu que la regarder, sans un mot, un air sincèrement perdu dans les yeux. Il lui fallu quelques instants pour se ressaisir, et cela ne lui apporta aucune réponse. Elle avait beau se creuser la tête, se questionner et chercher, elle ne trouvait aucune réponse. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, ne voyait pas pourquoi elle hésitait, doutait, faisait des erreurs qui l'affectaient autant. Était-ce elle ? Était-ce la jolie petite Sheva qui avait un tel impact ? Pourquoi elle ?

Finissant par se reprendre, Sine posa une main sur les bras de sa cavalière et, avant même qu'elle n'y pense, où ne laisse le temps à la concernée de comprendre, elle l'attira dans ses bras, et murmura à son oreille.

« Excuses-moi. »

Elle se foutait royalement que certains puissent se demander ce qui lui arrivait. Les grandes démonstrations d'affections où les instants de faiblesses n'étaient pas franchement parmi ce que les gens imaginaient d'elle. Non, après tout, ils l'imaginaient comme une dépravée finie passant son temps à mettre des mains aux fesses des personnes qui lui plaisaient, quand elle ne faisait pas pire encore.
Ce qui la préoccupait davantage pour l'instant, c'était les mots qu'elle avait prononcés. Pourquoi l'excusait-elle aussi simplement mais aussi sincèrement ? Était-ce à cause de l'erreur qu'elle avait faite ? Elle ne savait même pas ce qu'elle avait fait de travers ! Si au moins elle comprenait cela, elle aurait pu savoir pourquoi cela l'affectait à ce point...
Cette sensation était désagréable, cette impression d'avoir déçue Sheva. Elle ne connaissait pas ce genre de choses. Elle n'avait jamais ressentit une telle impression. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi avec elle ?
Trop de questions sans réponse.

« Je... Je voulais être avec toi. Tout simplement. » Un soupire. « Mais je crois que je fais tout de travers. Excuses-moi. »

Jamais encore, jusque là, Sine ne s'était sentie, ou n'avait parue, si fragile, si incertaine. Quelque chose dénotait totalement avec son caractère habituel. Elle n'agissait pas comme le voulait sa réputation et s'en rendait elle-même compte. Mais, dans le même temps, elle était totalement incapable de dire pourquoi, de comprendre ce qu'elle ressentait elle-même.
Elle savait être bien, là, avec Sheva. Mieux qu'avec toute autre personne avec qui, pourtant, elle avait pu aller jusqu'à coucher. Et ça, elle ne le comprenait pas. Pourquoi était-ce si différent ? Pourquoi est-ce que faire des erreurs l'affectait à ce point ? Cette adorable petite demoiselle avait un effet des plus étranges sur elle...

Presque, voir totalement, à contrecœur, elle finit par lâche sa cavalière, pour ne pas l'emprisonner. Inutile d'ajouter une erreur de plus à la liste. Elle en avait déjà trop faites, et en avait trop sur lesquelles réfléchir.
Pendant un instant, elle se contenta, de nouveau, de la regarder. Elle ressentit diverses émotions, sensations, étranges, diverses et parfois passablement inconnues la traverser, sans en saisir ou comprendre aucune. Si ce n'était, en constatant que Sheva commençait légèrement à fatiguer, que Sine ne se sentit déçue, triste.

Malgré ses doutes, malgré ses incompréhension, malgré le caractère désagréable de ses erreurs et de ses doutes, elle aurait voulu que cette soirée dure toujours.

Pourquoi... ?

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Trop vite après mes mots, tu m'as prise par le bras et attirée vers toi et j'ai senti mon cœur sursauter. Et le temps s'est suspendu. Seul mon cœur bat encore un rythme saccadé. Je n'entends plus la musique, je n'entends plus que toi, juste ta respiration, le rythme de ton cœur et la son de ta voix.

"Excuse-moi."

Et tout s'effondre. Articuler quoique ce soit est impossible. Laisser couler quelques larmes est impossible. Ignorer ta peine est impossible. Je voudrais te dire que je suis aussi désolée, que je ne voulais pas te blesser, que je ne savais pas comment m'y prendre. Je voudrais te dire que ce n'est pas grave, que je t'excuse, que même avant que tu me l'aies demandé je t'avais excusée. Je voudrais te dire que je m'en veux tellement de t'avoir blessée, que je ferais n'importe quoi pour me racheter, que je ne voulais pas te peiner. Aucun mot ne sort de ma bouche malgré tout. Malgré les larmes qui me montent aux yeux, malgré l'horrible mal de crâne qui vient me frapper, malgré mes jambes qui ne me tiennent pas, malgré ces bras qui me rassurent, malgré mon cœur qui s'affole, rien ne sort de ma bouche.

"Je... Je voulais être avec toi. Tout simplement. Mais je crois que je fais tout de travers. Excuse-moi. "

Non Sine. Tu ne fais pas tout de travers, tu n'es pas plus maladroite que je puisse l'être. Je le sais bien que tu voulais être avec moi et j'en suis bien heureuse. Je n'arrive pas à parler, ainsi, contre toi. Cela m'énerve que tu aies une telle emprise sur moi. Je ne veux pas te blesser et on se connait à peine. Je veux rester avec toi et on se connait à peine. Dans ma tête, ça ne va pas ensemble. Ça ne colle pas. C'est impossible. J'aimerais me l'expliquer mais je n'ai pas les idées claires si près de toi. Tu m'embrouilles, tu me perturbes, tu me déstabilises. Trop rapidement, tu me libères. J'aurais préféré rester contre toi. Tu te contentes de m'observer, comme si nous étions seules dans la salle. Comme si j'étais l'unique personne restant à tes côtés. Et cela me fait sourire de voir que je te suis si chère. Ça me fait sourire de voir que je te saute au cou parce que j'étais si bien auprès de toi. Ça me fait plaisir de voir que je résiste au sommeil qui m'appelle juste pour rester avec toi.

"Tu es toute pardonnée, Sine."

Cela m'a plu d'imaginer cette scène et encore plus de la vivre. Malheureusement, la musique me berce. J'essaie de garder en moi de trop bruyants bâillements. Je voudrais juste m'endormir contre toi ce soir et me réveiller demain matin dans tes bras si rassurants. Mais cela pourrait déranger mes colocataires de t'inviter dans mon lit pour une nuit alors je me résigne même si j'espère encore un peu au fond de moi. Et comme je suis fatiguée, j'aimerais bien que tu le remarques et me dises que je devrais aller au lit. J'aimerais aussi que tu ne le remarques pas et que la soirée dure un peu plus longtemps même s'il me faut lutter contre la fatigue. Je m'interroge sur la possibilité qui m'attire le plus mais je ne sais pas. Mon cœur suit la valse des sentiments. Je soupire, la tête posée sur ton épaule. Comme cela a dû te surprendre que je te saute ainsi au cou. Cela me fait bien rire. Nous sommes toutes deux si maladroites avec les mots et les sentiments. Je n'ai appris qu'à rendre les mots tranchants, pas à les rendre doux. Et je soupire pour laisser mes mots s'envoler honteusement.

"J'aimerais bien dormir avec toi cette nuit, Sine."

Ton prénom se glisse dans toutes mes phrases, dans tous mes mots, dans tous mes sens. Tu m'empoisonnes, tu m'emprisonnes et je ne demande pas mieux. Comme je me répugne.

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

[HRP : Excuses le changement de style. À force de lire le tiens je me suis dis qu'un petit retour aux sources, dans le même style que la description de Sine, cadrerait probablement mieux. =p]

« Moi aussi, Sheva. Rien qu'avec toi. »

« Je sais pas comment tu fais pour me rendre comme ça... Pour que je ne pense et ne veuille que toi, Sheva... Je sais pas comment tu fais pour m'obséder à ce point... »

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Un frisson me parcourt alors que ta bouche se rapproche de mon oreille, certainement pour me murmurer quelque chose. Je ne sens plus ma respiration. J'ai certainement encore oublié de respirer. Mon coeur, lui, n'a pas oublié de battre malheureusement.

"Moi aussi, Sheva. Rien qu'avec toi. "

Et je ne peux pas m'empêcher de répéter tes derniers mots. Rien qu'avec moi ? Quelle cruauté Sine, ne m'ensorcèle donc pas avec de si jolis mots. Continue de me dire que tu ne veux être qu'avec moi. Continue de me dire que tu ne veux que moi. Cela me rappelle que j'existe, je me sens vivre. Je veux encore vivre. Fais moi encore vivre, Sine. Je veux encore écouter tes mots. Je veux encore les boire, les dévorer, les graver, les hurler, les aimer. Je reste suspendue à tes lèvres, attendant qu'elles se rouvrent pour laisser s'échapper encore un peu de rêves. Et j'ai l'impression de voir cette scène de loin, d'être spectatrice de ce moment. Je nous vois bien, enlacées comme cela en train de nous murmurer nos petits secrets, comme un couple. Cette idée arrête tout, cette idée m'étonne, cette idée me dérange. Un couple ? Comme une première fois, une première danse ou une dernière. Rien qu'à l'idée, mon coeur s'emballe déjà. Finalement, cette idée est peut être bonne, il reste juste à savoir où cette soirée nous mènera.

"Je sais pas comment tu fais pour me rendre comme ça... Pour que je ne pense et ne veuille que toi, Sheva... Je sais pas comment tu fais pour m'obséder à ce point..."

Et mon souffle se coupe. Que faire ? J'essaie vainement de respirer lentement, son odeur est trop forte et ma respiration s'accélère toujours plus juste pour profiter toujours plus de ce parfum étrange. Je me raccroche un peu trop à elle, elle est la bouée d'une jeune fille que se noie dans trop de sentiments étouffants. Je voudrais te dire aussi que ça me fait un peu pareil mais je ne sais pas. Tout est trop flou pour moi, je vais tomber si je ne m'accroche pas à toi. Tout ceci est trop pour moi, j'ai toujours été faible et cela me rattrape maintenant. Excuse-moi de devoir rompre cette étreinte pour m'adosser contre un mur. Je ne sais pas si tout ceci est normal ou si tu es assez vicieuse pour avoir mis quelque drogue dans une boisson que j'aurais malheureusement avalée. Je ne peux plus réfléchir, je peine à rester debout. Je chancelle jusqu'à toi, ne me souvenant plus pourquoi j'ai quitté tes bras et je tombe. Je tombe sur toi. Tu m'as certainement rattrapée parce que je sens encore ton parfum si doux et rassurant. Ton visage est flou, mes mots sont tremblants, mes mains se rattrapent à toi.

"Sine je ... Je voudrais rentrer au dortoir ..."

Mais pas seule, je ne veux pas dormir seule, tout ceci est trop effrayant. Que m'arrive-t-il ? Dis-le moi, tu le sais, j'en suis sûre. Je parie que tu es responsable de tout ceci et qu'au fond tu ris de moi, de ma faiblesse et tu l'exploiteras toujours. Je ne peux plus continuer de garder les yeux ouverts, je les ferme. Je tremble, j'ai peur, aide-moi. Je veux ajouter quelque chose mais tout sonne faux, même ta voix semble sonner faux. Je ne comprends plus, me parles-tu réellement ? Ce doit être encore un rêve et je me réveillerai demain dans un lit, à tes côtés. La seule certitude qui me reste me désespère assez. Me réveiller, dans ton lit, après ce bal ...

"Avec toi."

Pour une fois, ma parole a surpassé ma pensée. Je ne peux être plus confuse ou honteuse alors je laisse seulement le noir qui s'est installé mettre un terme à cette vue trop flou. Ne restent que les sons qui se mêlent en un brouhaha insupportable. Emmène-moi, loin de tous ces tracas.

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

Tu ne peux pas cacher que tu t'es inquiétée, Sine. Que tu t'inquiètes encore. Son état t'intrigue, mais tu crains surtout qu'elle n'aille pas bien, tu espère qu'elle soit juste fatiguée. On te considère peut-être comme une pute, Sine, qui couche à droit et à gauche, mais tu es humaine. Et plutôt gentille. Tu ne veux pas que cette jolie petite brune aille mal. Tu as peur d'avoir fait une erreur en l'amenant ici. Et si elle était malade et que tu l'avais traînée ici, en robe à travers l'air frais du soir ? Ça serait de ta faute. Rien qu'à l'idée, tu t'en veux.
Tu la rattrapes, et tu la serres contre toi. Tu te contrefout de tout ces abrutis qui vous regardent, soit surpris soit à raconter tout et n'importe quoi, à formuler des hypothèses bancales, depuis un chantage de ta part jusqu'à de la drogue dans le verre de Sheva. C'est pas ton style. Tu n'es pas une violeuse. Juste trop portée sur la chose, tout au plus.

Tu la regardes un instant, tu essaies de voir si elle va bien, pour calmer tes inquiétudes. Tu t'inquiètes beaucoup plus qu'avec d'autres, et tu ne sais pas pourquoi. Mais sur le coup, tu t'en fous. Tu veux surtout être sûre que ce n'est pas grave, qu'elle est juste fatiguée, et les chuchotements de tout ces crétins, ces emmerdeurs, commencent à t'énerver.
Tu relèves la tête, jette quelques coups d’œil avant de les engueuler, ta voix raisonnant un peu trop, mais tu t'en fous.

« Mais vous allez fermer vos gueules, avec vos conneries, ouais !? »

Tu marmonnes quelque chose à propos d'une bande de cons, et tu reportes ton attention sur Sheva. Tu ne peux pas la laisser ici, mais tu ne veux pas l'épuiser en la forçant à faire tout le trajet jusqu'au dortoir. Surtout en soirée au milieu de l'air froid. Alors, tu as une idée, que tu pourrais presque considérer comme génial compte tenu du niveau moyen de tes idées. Tu fais signe à un camarade PHY. Vous vous serrez toujours les coudes, ou presque, entre PHY. Tu lui emprunte sa veste et tu la mets sur les épaules de Sheva. N'importe qui y aurait vu une attention plutôt normale, jusqu'à ce que tu continue sur ta lancée.
Sans lui laisser le temps de réagir, tu la soulèves, la portes. Elle se retrouve dans tes bras, comme une princesse dans ceux de son prince charmant. Vu ton attitude de garçon manqué, l'image à de quoi t'amuser.
Tu te penches un peu vers elle et tu lui glisse quelques mots, rien que pour elle, avec un petit sourire.

« Je vous ramène à mon château, princesse. »

Tu te sens un peu gênée, et tu te dis que tu dois probablement rougir un peu, de faire une telle chose en plein milieu d'une salle de bal bondée. Mais tu préfère éviter d'y penser. Tu sais que, si tu y penses, tu vas aussi penser à ce que tu ressens. Et tu n'arrives décidément pas à interpréter tes émotions, ce soir. À comprendre comment cette petite brune peut te faire un tel effet. Si on exclu l'envie de t'envoyer en l'air, personne n'a jamais exercé une telle attraction sur toi. Quelque part, ça te fait peur. L'inconnu t'effraie un peu. Mais tu es trop attirée pour pouvoir te contenter de fuir ou de te montrer froide et la repousser, comme tu le faisais avec toute personne qui prétendait t'aimer.
Attends, Sheva n'a même pas dit ça, d'ailleurs, non ? Alors pourquoi cette pensée, l'idée qu'il puisse y avoir des sentiments d'un quelconque côté, t'a effleurée ? Ces pensées te gênent encore un peu plus.

Entre temps, tu as atteints la porte, en traversant les autres danseurs, fêtards, couples ou simples paires, en te moquant royalement et ostensiblement de leur regard, de leurs remarques sur le tableau de la pute des PHY et de sa nouvelle cible, comme tu en a entendu dire. Qu'ils aillent se faire voir. Tu préfères ne pas les écouter. Autant tu te fous de ce qu'ils disent sur toi, tu es habituée, mais tu as vite remarqué que les commentaires sur Sheva te donnait envie de les faire taire, de les frapper.
Tu ouvres la porte d'une poussée du pied, ton don aidant à les ouvrir en grand, le courant d'air faisant voler quelques robes, quelques chapeaux, emmerdant ces mêmes personnes qui t'ont fait chier à raconter n'importe quoi sur ta petite brune.

Attends, tu viens de penser « ta » petite brune ? Tu t'enfonces dehors en direction du dortoir des PHY, profitant de l'obscurité de la soirée pour cacher le rouge qui t'es monté au joues en remarquant tes propres pensées. C'est stupide, pourquoi tu t'es dis ça ? Tu n'es pas faite pour les vraies sentiments, Sine. Tu n'es pas foutue d'arriver à ressentir des sentiments aussi forts, aussi beaux que les autres quand ils se mettent en couple. Tu ne sais pas comment faire, tu ne sais que t'envoyer en l'air avec quelqu'un qui t'attire physiquement. C'est ce que tu penses de toi.
Et ça te rends triste, parce que tu te demande si tu n'imagines pas tout les troubles que tu as ressentit jusque là, que tu ne t'es pas fait des idées. Et surtout tu t'attristes du risque de t'être moquée de Sheva, de t'être jouée d'elle. Tu ne sais pas ce qu'elle pense, ce qu'elle attend de toi, pourtant. Mais tu caches vaillamment tout ça, parce que tu ne veux pas gâcher la soirée.

Parce que malgré tout, cette soirée à été magnifique, magique. Un peu courte, peut-être, mais le temps passé avec cette petite chose que tu portes dans tes bras, sur laquelle tu baisses les yeux, tu ne l'oublieras jamais.
Tu la regardes, sans un mots, d'abord. De peur de briser quelque chose, peut-être. Mais les mots ne semblent pas décidés à se taire longtemps, et forcent la barrière de tes lèvres.

« Ça va, princesse ? »

Le surnom est sortit tout seul, tu n'y as pas vraiment fait attention en fait. Il t'es venu comme ça, probablement lié à la façon dont tu la portes. Mais il n'est pas si mal, dans le fond. Comparé à toi, garçon dans un corps de fille à gros seins, Sheva est beaucoup plus douce, plus féminine, à tes yeux. Pourtant, malgré tout, tu aimes ce temps passé avec elle. Malgré tout tes doutes, toutes tes inquiétudes, toutes tes incompréhensions.

En y réfléchissant un peu, jamais tu n'as passé une aussi bonne soirée que ce soir, malgré la simplicité de ce qui est arrivé.

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Je ne la sens que vaguement cette veste que tu as posée sur mes épaules. J'ai juste senti le courant d'air qu'elle a déplacé quand tu l'as mise là. J'ai entendu ta voix, juste ta voix. Dans le brouillard de mes sentiments et de mes pensées, j'ai entendu ta voix. J'ai senti tes bras m'emporter au loin et j'entends encore ta voix. Tantôt agacée, tantôt douce, je m'y accroche. Je m'accroche à ton cou, je me réfugie auprès de toi. J'attrape quelques mots. Princesse, château, de quoi parles-tu Sine ? Je ne suis pas une princesse, je n'en ai pas l'étoffe. Elles sont ennuyeuses les princesses et je refuse de l'être. Elles sont faibles les princesses. Moi, j'ai horreur de l'être. J'ai l'impression d'aller mieux dans tes bras. J'ai l'impression que j'y vois plus clair, que les sons se précisent jusqu'à devenir compréhensibles.

Où sommes-nous ? Pourquoi le ciel est si noir ? Avons-nous quitté le bal ? Dis Sine, pourquoi tu ne réponds pas à mes questions ? Tu ne les entends pas ? Je n'ose les dire. J'ai peur de briser ce silence et de te mettre encore mal à l'aise avec d'idiots mots alors je me tais. Être muette me convient, pouvoir rester contre toi me convient. Je ne sais pas ce que je ressens, aise, gêne et autres émotions se sont perdues. Mes pensées ne retrouvent pas non plus leur chemin. Seuls mes bras sont à leur place : autour de ton cou. Seul mon corps est à sa place : dans tes bras. Cela ne correspond pas à cette image que je voudrais de moi. L'image d'un fort chevalier qui n'a besoin d'être sauvé par personne, qui pourra toujours continuer malgré tout. Tu es le chevalier dans l'histoire et je suis la pauvre princesse qui a besoin d'aide. Et je me hais pour ça mais au fond je me remercie. La haine ne peut subsister auprès d'un tel sentiment, trop de contradictions dorment encore.

Stop. Trop penser me sera nuisible ce soir. Mieux vaut m'arrêter aux apparences, cette chose dont j'ai toujours horreur et que j'ai l'habitude de surmonter. Une princesse peut être capricieuse après tout. Une princesse peut demander beaucoup de choses à son prince, il voudra toujours la rendre heureuse. Au fond, ça m'ouvre un peu les yeux. J'oublie des fois que je suis faible derrière mes grands airs. J'atteins des fois mon but avant de retomber brutalement sur terre. Je veux parler mais ma voix refuse de mettre en forme mes mots. Je suis trop fatiguée j'imagine. Bien fait pour moi, je n'ai qu'à m'occuper de moi des fois au lieu de m'abandonner. Et je souris de ma bêtise, tout cela me fait bien rire. Après m'être un peu retrouvée, je me sens mieux. Peut être est-ce aussi parce que tu prends soin de moi, c'est une bonne question. Et je me contente de garder ma tête près de toi et de me noyer encore et encore, toujours plus dans ton odeur. Soupirant d'aise, je songe vaguement aux petits problèmes comme le fait qu'il me faille un pyjama pour ce soir et que prendre mon nounours serait embêtant et humiliant. Et ces problèmes flottent et se noient comme mes pensées dans ton parfum.

Et ta voix me sort doucement de mes petites songeries. Et je la comprends, je l'entends distinctement. Ce n'est plus cet effrayant brouhaha qui me terrifiait. C'est une voix douce et gentille, une voix qui pourrait berner n'importe qui, moi comprise.

"Ça va, princesse ?

Je retiens un rire. "Princesse" hein ? Il ne me semble pas être la bonne représentation de la princesse. Je ne suis pas comme ces filles minables qui passent leur temps à attendre que leur prince charmant viennent les sauver, j'aurais pu me sauver toute seule hein. Je refuse d'avoir un peu trop besoin de toi, cette idée me perturbe trop. Je vais faire comme si c'était un petit jeu. Jouons au prince et à la princesse, chère Sine !

" "Princesse" hein ? Je suppose alors que tu dois être le valeureux prince charmant."

Je ris de bon cœur. Tu as vraiment trouvé un jeu amusant, Sine. Amusons-nous bien ce soir, que ce bal soit digne du jeu du prince et de la princesse. Tu es peut être un prince bizarre et moi une princesse ridicule mais cela rend le jeu encore plus attractif et grotesque ! Et je prends une mine pensive, histoire de bien jouer mon rôle.

"La "princesse" a un petit problème. Il lui faut un pyjama pour cette nuit alors soit tu m'en prêtes un qui sera certainement trop grand soit je vais en chercher un dans ma chambre. A toi de voir de que tu préfères."

Mon image revient, ça me rassure. J'ai encore peur de m'attaquer au vrai. A cet inconnu qui m'attend bien derrière la porte. Lui ouvrir et rencontrer toujours plus de gens et découvrir toujours plus de nouvelles choses, je ne suis pas prête. J'ai l'impression de maîtriser, j'ai l'impression que ça va. Je m'y accroche de peur que ça n'aille pas, que tout m'échappe, que tu t'envoles. Ça commence. Je sens toutes ces craintes, toutes ces attaches perdues revenir, tous ces souvenirs blessants remonter. J'ai toujours trop pleuré pour des choses qui n'en valaient pas la peine, je refuse de laisser une seule larme tomber ce soir. Mon esprit égaré se réfugie contre toi, mes mains s'accrochent à ta peau et ma voix se suspend à ta bouche. Je me suis un peu trop rapprochée peut être, mon visage est peut être trop près du tien. Ce n'est pas grave, plus rien n'est grave tant que je suis là, avec toi.

"Moi, tant que tu dors avec moi ce soir, tout me convient."

Et ma tête retombe, encore trop faible. Ou bien est-ce moi qui suis trop faible, ne pouvant pas soutenir trop longtemps ton regard. Je ne sais si c'est contre ma volonté ou de gré mais j'intègre très bien le rôle de princesse, étrange.

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

La comparaison entre toi et le prince te fait glousser, Sine. De ton point de vue, tu es aussi éloigné de l'archétype du prince charmant qu'elle ne l'es de la princesse selon son point de vue – que tu ignore, naturellement. Sans compter que ta paire de seins impossible à ignorer – qui te gêne passablement pour tenir Sheva dans tes bras, et qui doit passablement la gêner pour se pendre à ton cou – n'est pas franchement l'attribut d'un prince charmant.
D'ailleurs, tu évites de trop penser à ça, au fait qu'elle soit accrochée à toi de cette façon. Tu ne sais pas pourtant. Ça t'intimide, quelque part. Et être intimidée – toi pour qui le mot pudeur à une signification toute relative – te fait pas mal chier. Principalement parce que tu ne sais pas pourquoi tu l'es, avec elle. Avec cette petite brune.
Ah, ça y est, tu te remets à te poser des questions. Si ça ne risquait pas de paraître suspect ou étrange, tu secouerais sans doute la tête pour chasser ces questions. Elles n'apportent rien de bon, et encore moins de réponses. Juste le doute, et de nouvelles questions, même si elles ne veulent pas quitter ton esprit pour autant.

A force de marche, et en portant toujours courageusement ta cavalière, vous arrivez au dortoir des PHY. Tu tu rappelles de ce qu'elle t'a dit, tu songes qu'il va falloir soit faire un crochet par sa chambre, soit aller directement à la tienne. Tu as envie d'être gentille, accommodante, de la laisser prendre ce qu'il lui faut. Mais une voix sournoise se fait plus forte. Elle te souffles des craintes qui deviennent vite les tiennes. Et tu as peur qu'elle reste finalement dans sa chambre, de n'avoir fait que la raccompagner et que cette magnifique soirée s'arrête là.
Non pas que tu prévois de lui forcer la main pour coucher avec elle. Enfin, que vous couchiez ensemble ne te déplairait pas – après tout, Sheva est une fille des plus attirantes selon toi – mais tu n'es pas une violeuse. On te dit être une pute, qui couche à droite à gauche. Peut-être. Mais tu ne force pas les gens, tu ne manipule pas, tu ne drogues pas, tu ne viole pas. T'as peut-être des mœurs légères, mais t'as quand même ton sens moral, tes règles, ton code d'honneur en quelque sorte. Ce qui inclus de ne coucher avec une personne que si tu l'as amenée à le vouloir. Cela inclus d'autant plus Sheva, tu t'en rends compte. Cette règle s'applique encore plus à elle qu'aux autres. L'idée même de lui faire du mal te donne la nausée. Étrange, encore une fois.

Mais tes réflexions s'égarent et tu t'en rends compte, alors que vous passez la porte du bâtiment. Alors tu agis à l'instinct, comme toujours. Parce que tu n'es pas faite pour la réflexion, tu ne sais pas vraiment analyser une situation pour faire ce qu'il faut faire de mieux. Toi, tu marches au feeling. Alors tu suis les couloirs, direction ta chambre. Tu t'arrangeras. Pour elle.
Tu ignores royalement les gens que vous croisez. Tu ne veux pas te préoccuper de leur regard, des sous-entendus qui y sont. Tu ne leur adresse pas la parole, ni même un regard. Enfin, à part un « Ta gueule. » pour l'un de tes voisins de chambre qui commence à peine à sortir une remarque aussi grivoise qu'insultante. Pas pour toi. Pour Sheva. Et tu te sens soulagée qu'il n'ait rien rajouté, de peur de t'énerver. Ça foutrait en l'air la soirée.
Tu pousses la porte.

Ta chambre, Sine, n'est pas l'exemple type de chambre de jeune fille qu'on penserait. En fait, on croirait plutôt être dans la chambre d'un mec, si on se fie aux clichés. Sans être omniprésent et empêcher qu'on s'y déplace, il y a un peu de bordel. Apparemment organisé, mais quand même. Tu refermes la porte du pied, te tortille vite fait pour allumer la lumière avant d'aller déposer ta princesse sur ton lit. L'espace d'un instant, le temps se fige – pour toi surtout – où tu la regarde, tout simplement, sans un mot. Et, quand tu t'en rends compte, tu te détournes en sentant le rouge te monter aux joues. Toi, rougir comme une jeune fille normale ? Merde, t'es plus bizarre que tu l'imaginais, ce soir, Sine.

Alors tu files vers ton placard, et tu fouille un instant, pour en profiter pour te cacher. Le répit est de courte durée et tu te retrouves bien obligé de te retourner de nouveau. Tandis que tu reviens vers elle, tu espères, tu pries, pour n'être plus en train de rougir. Même si c'est encore un peu le cas. Tu lui tends un de tes t-shirt, déjà grand pour toi, qui le sera sans doute encore plus pour elle.
Puis, l'évidence te frappe et tu fais quelque chose que tu n'avais pas fait jusque là. Tu te retournes et te recules un peu pour la laisser se changer, lui offrir un semblant d'intimité alors que tu fais rapidement de même. Bordel, voilà que tu te préoccupe d'intimité alors que vous allez dormir collées l'une à l'autre, lit une place oblige !
Tu te dépêches de retirer cette robe et le reste, de te changer, de mettre un de ces grands t-shirt et...
Ah...

Tu te rends compte soudain d'un truc. Un de ces détails importants qui ne sautent aux yeux qu'une fois qu'il est trop tard alors qu'il aurait du s'imposer bien plus tôt. Celui que tu as donné à Sheva n'est autre que celui, propre au demeurant, que tu portais la nuit dernière. Heureusement pour toi, tu ne pense pas au fait, simple et bête, que ton odeur l'imprègne tout de même, et ne sais pas non plus qu'elle s'en est enivrée pendant tout le trajet. Sans quoi ton état aurait sans doute empiré, tu n'aurais plus été capable de cacher ta gêne, de t'empêcher de rougir, toi que personne ne croit capable de rougir si ce n'est parce qu'il fait trop chaud. Tu espères juste qu'elle ne remarquera rien, sans savoir qu'elle pourrait tout à faire le remarquer.

Malgré tout, ce changement de tenue t'aide à te calmer un peu, à te détendre. Surtout le fait d'enlever tes chaussures, en fait. Ton truc, c'est plutôt les baskets, ou pieds nus. Pour le reste, tu as du mal. Bref. Quand tu te retournes, elle est changée. Et tu ne peux pas t'empêcher de la regarder, sans rien dire. T'as l'air d'une conne, probablement, Sine. Tu restes là, plantée, à la fixe, et tu mets une éternité à faire ne serait-ce que quelques pas vers elle. Et même là, tu n'arrives pas à mieux faire qu'à la fixer bêtement dans les yeux, incapable de décrocher ton regard du sien, qui t'hypnotise.

Et tu ne sais pas si tu dois dire ou faire quelque chose. Tu as peur de briser cet instant.

Messages : 66 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 27

Et je rouvre les yeux quand tu me poses sur ton lit. Je découvre ta chambre, fidèle à ce que je pensais de toi. Je ne m'attarde pas sur ces détails et t'observe, Sine. J'écoute mon coeur qui bat dans le silence de la chambre et je te vois qui te détourne pour cacher ce rouge qui t'est monté aux joues. Je ne comprends pas cette couleur, serais-tu intimidée par moi ? Pourtant, je n'ai rien de spécial, je ne pense pas être intimidante alors pourquoi ce rouge ? Et je me surprends à sourire devant ce rouge, à penser que tu es mignonne à rougir ainsi et à te cacher dans ton placard. Je retiens un petit rire. Comment quelqu'un avec une telle réputation peut être si adorable ? Encore un de tes petits mystères qui j'ai hâte de pouvoir élucider.

Tu me tends un tee-shirt qui semble évidemment bien trop grand. D'une main faible, je l'attrape. Instinctivement, j'inspecte l'odeur de ce morceau de tissu et découvre qu'il est justement imprégné de ton odeur. Te regardant avec de grands yeux, je m'aperçois que tu te retournes, certainement pour me laisser me changer. Alors, machinalement, je me retourne également pour commencer à retirer mes vêtements. Doucement, ils glissent sur le sol et mon coeur continue à m'inquiéter. Mes mouvements sont maladroits, je manque de tomber mais ne dis rien. Je retiens mon souffle, de peur qu'il ne trahisse ma nervosité. Je confine mon coeur, de peur qu'il n'accélère un peu trop. Je prends même le temps d'observer cette robe sur le sol qui me semble si étrange. Une fois changée, je me mets à regarder Sine qui se met également en tenue pour la nuit. Intimidée, je baisse les yeux. Mais que m'arrive-t-il ? Je suis si faible ce soir, moi qui aurais préféré ne jamais être faible.

Finalement, nous sommes étranges, Sine. Que nous arrive-t-il ? C'est comme si nous étions toutes deux intimidées par l'autre sans savoir pourquoi. Et te voir te retourner avant de me fixer me trouble. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire, je remarque juste que je suis au bord du lit et que je flotte dans tes grands vêtements. Et tu avances lentement, comme un fantôme. Mais tu n'es pas un fantôme, tu traînes ta présence partout dans la pièce, tu la laisses sur le sol et dans les murs, tu la laisses m'envelopper doucement. Tu t'es tant approchée que j'ai l'impression que tu pourrais m'embrasser rien qu'en faisant un pas. Et je l'imagine bien cette scène même si je préfère la chasser de mon esprit rapidement. Je trouve l'atmosphère trop tendue. Tant de bêtises me viennent à l'esprit et cela me rassure un peu. Laquelle faire ? Quel cruel dilemne. Le choix est vite fait, je m'accroche à ton cou avant de basculer sur le lit et de t'entraîner dans ma chute.

Et je ris Sine. Je ris, les bras étendus sur le lit. Je ris dans ton grand tee-shirt. Je ris tout en étant à ta merci. Je m'en fiche. Je suis bien avec toi, je n'ai pas peur, je ne suis plus intimidée. Malheureusement, mon corps me rappelle que je suis fatiguée et je dois lutter pour garder les yeux ouverts et je me retrouve à bailler quelque peu. Mon sourire persiste et, même les yeux à moitié fermés, je voudrais juste soupirer.

"Merci Sine."

Messages : 160 Date d'inscription : 05/07/2011 Age : 35

Et tu la fixe encore, bêtement, sans rien dire. Sine la conne, Sine l'intimidée, Sine l'incertaine. La surprise de la chute passée, tu te retrouves à vite voir ce répit étrange t'échapper et à recommencer à te demander ce que tu devrais faire. Incapable de faire un choix ou un plan cohérent, et ayant pourtant la désagréable impression qu'il manque quelque chose. Quelque chose que tu n'arrives pas à trouver, tant ton esprit s'embrume lentement. Le contact avec ton matelas te le rappelle : la soirée à été longue, bien remplie, et toi aussi, tu commences à fatiguer. Toi aussi, tu te sentirais bien de dormir, ici.
Avec elle. Et rien qu'elle.

Elle te regarde alors même qu'elle commence à sombrer, et tu fais de même. Ses yeux t'hypnotisent de nouveau et, l'espace de quelques secondes, tu aurais presque des idées sur ce qui manque à cette soirée pour être parfaite. Presque. Car aussitôt que la réponse se profile, elle s'enfuit de nouveau dans les brumes du sommeil sans te laisser l'occasion ne serait-ce que de l'entrapercevoir. Frustrant.
Elle sourit, apparemment déjà à moitié endormie, et te remercie. Ton cœur fait un bond, Sine, devant ce tableau. Et instinctivement, tu sais que, plus qu'aucun autre, celui-ci restera gravé dans ta mémoire. Alors tu finis par sourire aussi, avec simplicité, douceur, chose qui ne t'arrive pas si souvent. Tu finis par te déplacer lentement, et par la déplacer elle aussi un peu, comme si elle était extrêmement fragile, jusqu'à pouvoir la couvrir, et toi avec.
Et donc vous êtes là, toutes les deux, dans ton lit, à vous fixer en sombrant lentement dans les bras de Morphée jusqu'à ce que tu prenne Sheva dans les tiens. Tu l'attires doucement à toi, comme si elle était un petit animal que tu pourrais réveiller et effrayer.

Et, enfin, tu lui réponds dans un soupire, à mi-voix.
« Non, merci à toi, Sheva. »

Ton regard se fixe dans le yeux, brillant d'une effarante sincérité. La fatigue fait tomber tes masques un à un, t'empêchent de pouvoir rougir. Tu es un peu gênée, mais tu le ressens à peine, comparé au sommeil qui tente de s'emparer de toi. Mais tu luttes, tu luttes toujours plus, pour pouvoir continuer de la regarder ne serait-ce qu'un instant de plus, un petit instant, une seconde.
Tu ne sais pas si elle s'est déjà endormie, tu as trop de mal à réfléchir, à constater pour le savoir. Ton cerveau ne fonctionne plus qu'à moitié, voir moins. Tu approches encore un peu et, sous une impulsion subite qui ne te surprend que vaguement, trop fatiguée que tu es pour l'être réellement, tu déposes un baiser sur ses lèvres. Simple, sincère, doux. Puis tu colles ton front contre le siens et tu fermes les yeux, un sourire plaqué sur ton visage, en la gardant toujours près de toi.
Un instant, tu songes que tes seins te gênes, puis l'instant d'après, tu t'en fous.

Parce qu'elle est là, qu'elle est contre toi, avec toi, pour toi et toi seule.