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 "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie

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AuteurMessage
▬▬▬▬▬▬▬
Richard F. Townsend
"Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Rangphy
Richard F. Townsend

Messages : 95
Date d'inscription : 23/11/2011
Age : 32


It's a kind of magic.
Age du personnage : 16
Nationalité: Autrichien
Relationship:

"Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Vide
MessageSujet: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeMar 6 Déc - 1:42

Simple and clean, boy

I'm giving you too many things lately

"Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie 1061606

    • Surnom : Dick, Dickie, Blue, Ariel..
    • Age : 15
    • Année : Quatrième année
    • Année d'arrivée : Troisième année
    • Classe : PHY MES AGNEAUX ou Psy. J'avoue, y'a des dons je kifferais parce que j'ai l'histoire qui colle avec.


The closer you get to the light

The greater your shadow become

"Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Fichedick2
    Le silence de l’eau était infini.

    Increvable, impalpable, incommensurable. Une forteresse totale et puissante, impavide et seulement troublée de quelques cercles, au contraire de son auguste aînée parfois remplie de flots tumultueux. Un territoire de silence, de bruit infimes et étouffés comme au au creux d’une pile de plumes, ou chacun devient égal en laissant le monde des bruits sur le rebord carrelé de mosaïque. A ceux qui ne connaissent pas cette sensation glissante, soyeuse, caressante que l’on reçoit avec un frisson glacé, avant de plonger avec d’infimes précautions et une délicatesse mesurée dans le creux des remous du bassin, le corps prêt à embrasser sans remords les remous des flots transparents et chlorés, le regard déjà embrasé de la couleur bleutée trop caractéristique. A tous ceux-là, Dickie envoyait une bénédiction de connaître un jour cette plongée unique.

    Dans un mouvement souple et calculé, maintes et maintes fois répétés le long de ces lignes artificielles, il s’éleve un instant dans les airs pour plonger sans trop d’éclaboussures dans le bassin de sa piscine habituelle, où il dispense joyeusement plus de trois heures chaque jour au minimum. L’adolescent a besoin de ce temps précieux, pour souffler, pour se reposer, pour ne plus penser à rien et en même temps laisser son esprit enfin vagabonder plus haut qu’il ne le pouvait d’habitude. Pour vivre. En remontant les longueurs, sans relâche, il ne fait qu’un avec son élément.
    Dans l’eau, chaque individu est égal, trop occupé pour parler ou pour converser, chacun pour soi pour braver la pesanteur, tous ensemble pour gérer les remous. Et tous aussi muets en dessous que des carpes, plus silencieux qu’un banc argenté de poissons, privé de la parole universelle comme les habitants des mers. Seulement dotés de quelques bulles lumineuses, s’échappant par chapelets à chaque bouffée dans le turquoise de ce bassin artificiel.
    Dick leur est enfin égal, cette seule fois, ce seul moment.

    Une fois sortis des eaux, l’évolution humaine reprend ses droits, et la Nature s’en donne à cœur joie ; des rires, des interpellations d’un bout à l’autre des bords, des cris, des frayeurs, de la vie. Mais Dick émerge juste lentement, sortait à regret des eaux glacées, et ne reprenait pas ses droits comme les autres. Que ce soit au dessus, en dessous, et en son sein, Richard, cet adolescent dégingandé et taciturne, de loin, reste comme une carpe rejetée sur terre. Sur la Terre, seule l’oxygène remplace ses bulles, et toute parole lui était refusée depuis bien longtemps déjà.
    Avant de totalement commencer à frissonner, il prend le chemin habituel des gradins en quête d’une serviette éponge pour enrayer le pénible goutte à goutte de ses mèches. Fouillant dans son sac en quête de son bien, il lève les yeux pour chercher son point d’ancrage habituel, comme une bouée de survie. Ses prunelles rencontrent deux visages connus, qui lui sourient, et n’ont surtout pas arrêté de le fixer pendant qu’il évoluait.

    Que ferait-il sans elle ? Sans eux?

    Un souvenir trop récent lui revient en tête : sa mère le tient par les épaules, son geste favori, avant de le serrer contre son cœur, son autre geste adoré. Protecteur. Maternel. Nécessaire. Elle lui chuchote avec un petit sanglot dans la voix la même litanie, le même couplet, la même tirade qu'au moment où elle est revenue, celui où elle est bouleversée. Celle qu’il prend avec ce sourire qui ne départ pas son visage, quoi qu’il arrive, pour lui faire plaisir, en l'enlaçant maladroitement. Sa soeur, sa précieuse soeur complète cette étreinte.

    « Tu n’es pas un monstre. Tu es gentil. Fort. Tu n’es PAS un monstre... je suis si désolée.. »


    Il secoue la tête et leur sourit, de son sourire doux comme un bonbon au miel qui roule sous la langue, plus lumineux comme un ciel d’été sur la mer d’une carte postale. Ce sourire marque de fabrique, et le seul vrai et sincère, rempli de sentiments.

    Elle s'en veut tellement, et ne pourra jamais effacer ce remord de l'avoir laissé subir ça. Elle voit son petit garçon, déjà grand, déjà loin, toujours aussi gentil et serviable, toujours si charitable, et toujours aussi fort dans son adversité. Celui qui ne se laisse pas faire, qui ne dit rien mais n’en pense pas moins, qui n’est pas taciturne, juste calme, mesuré, posé, délicat. Serviable. Celui qui se dresse pour défendre, se défendre, se faire une place, ou défendre les autres, celui qu’elle aime et ne veut surtout pas laisser partir. Quoi qu’il arrive. Quoi qu’une lettre ou un représentant puisse dire. Rien ne la séparera de son Dickie.

    L’adolescent la regarde, et ses lèvres forment l’habituel « maman » en la voyant. Elle a un petit pincement au cœur, en sachant qu’elle s’invente depuis des années le son qui va avec, ou devrait, pour pallier. A ses côtés, Ruby se lève et se précite pour venir le voir, moins inquiète et plus sereine que sa mère.

    La voix de Richard n’existe pas depuis des années.
    Ce qui ne l’empêche pas de vivre normalement.

    Il s'enroule dans l'éponge, le temps que disparaisse les dernières traces de la métamorphose, et il ne reste plus que le bruit des petits remous dans le bassin vide derrière lui. Dick récupère ses affaires et se prépare à aller les rejoindre. Qui soupçonnerait un garçon comme ça d'être une créature fantastique?

« Cadeau du Ciel empoisonné »

Under the sea it's brighter.


    "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Fichedick• Don : Sirène

    • En détail : La métamorphose de Dickie est des plus fantastiques: c'est une sirène. Du moins, quand il est émergé, aspergé, sous un jet ou bien en train de buller au dessous du niveau de l'eau-mer-piscine. En partant de ses hanches, une surprenante queue de poisson remplace le bas de son corps, depuis le creux de ses reins par une espèce d'aileron fibreux.
    En avantages, il peut passer des heures sous l'eau sans ressentir la moindre gêne, cette transformation lui octroyant la capacité de respirer sans problèmes sous l'eau, des branchies prenant le relais de ses poumons sur son cou. Pratique pour battre son record d'apnée, rester 107 ans sous la douche ou enchaîner les longueurs de bassin sans ressentir trop de fatigue humaine. Enfin, il nage plus vite et est beaucoup plus agile sous l'eau que n'importe quel autre individu, forcément. S'il ne mets pas la tête sous l'eau, il continue de respirer avec ses poumons humains.

    En revers, les inconvénients sont moins drôles: à chacune de ses immersions/aspergions, l'adolescent peut se retrouver métamorphosé sans le vouloir, ou rester bloqué sous cette forme s'il y reste trop longtemps. Vous avez déjà vu un poisson sans eau? C'est la même chose, il lui arrive parfois d'agoniser pour respirer sous une pluie battante. Vous avez déjà essayé de tracter votre propre poids mort/mouillé à la force des bras? C'est ce qui lui arrive quand il n'arrive pas à se concentrer, qu'il est vidé de toute énergie ou juste énervé, et qu'il ne peut pas SE SECHER.


    • Maitrise : Disons un 30% seulement. Avec une quantité d'eau inférieure à cinq litres, au pire quelques picotements dans sa gorge désagréables et quelques démangeaisons dans son dos, rien de bien fantastique. Une simple douche lui fait repousser au hasard le début de son aileron dorsal, des plaques d'écailles... Plus de 10min sous le pommeau et le voilà coincé en sirène. Si l'eau abonde, c'est plus difficile de faire sans; son Don étant impossible à réprouver avec une grande quantité d'eau, s'il est immergé de moitié c'est foutu, il peut seulement "retarder" le phénomène de quelques minutes, et encore, mais pas vraiment plus, sa maîtrise n'est pas encore assez stable.
    Il lui est très dur de reprendre totalement forme humaine dans l'eau, c'est même juste impossible (ou aléatoirement possible, mais il lui faut un grooooos coup de chance on va dire.) vu qu'il ne sèche pas. Il est déjà arrivé dans sa vie de monstre marin de rester plusieurs heures hors de l'eau, mais mouillé, et donc toujours sirène, à devoir attendre de l'aide ou juste que l'eau s'évapore. C'est tellement pratique de devoir se traîner à la force de bras pour trouver de l'aide... Malgré ça, Dick adule tellement son autre forme qu'il passe le plus clair de son temps possible à la piscine ou dans sa baignoire. A buller. Pas à essayer de maîtriser. La partie branchies qui lui permet de survivre sous l'eau est la plus aléatoire et lui a déjà fait manquer de s'asphyxier hors de l'eau trois fois.
    Par contre, il n'aime pas se montrer dans son autre forme, et ironiquement et au contraire des animaux de légendes Dickie est farouche: il a lu dans les livres ou vu dans les films la "mauvaise" réputation de ces tentatrices des mers, leurs goûts pour la chair de marins ou juste pour leur noyade, donc il évite de se montrer car il est sûr d'être traité en monstre (ce qui lui est déjà douloureusement arrivé dans le passé.)

    • Lui & les ELEM : L'une des classe où il a beaucoup de mal; son état ne lui permet pas de rétorquer vertement à ces prétentieux, et il les trouve bien imbus d'eux-mêmes. Mais leurs dons sont classes, propres, et semblent si facile à maîtriser...
    • Lui & les SPE : Il se sent proche d'eux, et aurait préféré intégrer leur section. Il a de bons rapports avec eux, au vu de sa classe d'origine, et ce n'est pas plus mal.
    • Lui et les PHY : Sa classe, et clairement la plus apte à accepter sa monstruosité sans poser trop de questions, du moins c'est ce qu'il se dit. Son manque de voix est un peu handicapant dans une communauté aussi vivante et grouillante, aussi bavarde que les Jaunes, mais il s'en accommode et a plutôt bien été intégré. Ils ont réussi à lui faire gagner une sorte de deuxième famille. Même si leurs blagues à coup de seaux d'eau, c'est moyennement drôle. Il n'aime pas trop montrer sa transformation aux gens, il a peur de se faire juger et préfère grandement être seul quand ça lui arrive.
    • Lui et les PSY : Pas de problèmes. C'est plus facile de se faire comprendre avec eux, ce qui est un avantage non négligeable, et il leur préfère leur calme à celui de sa classe. Certains pouvant lire dans les pensées, il peut enfin s'exprimer réellement...



Can you sing me some divine words?

Like an usual mermaid trap.



Mais l'homme indifférent au rêve des aïeux
Ecoute sans frémir au fond des nuits sereines
La mer qui se lamente en pleurant les sirènes.

You took my hand, you showed me how I

Autriche1995
Wendy Townsend se tenait prostrée sur le rebord du lit blanc aux senteurs aseptisées de l’hôpital. Comme tant d’autres fois avant celle-ci, elle avait intégré une chambre, reçut un médecin, toujours le même, reçut un diagnostic –était-ce vraiment toujours le même, finalement ?-, et était restée debout. Toujours. Forte, impassible, espérante. Jusqu’à cette nouvelle fois ou, les jambes tremblantes, le visage défait, la mine chiffonnée et l’espoir totalement en miettes après une annonce plus grave, elle avait eu besoin de s’effondrer quelque part. Une main bienveillante et attristée s’était posée sur son épaule, essayant, essayant quoi ? De minimiser la nouvelle ? Comment cela peut-il être humainement possible dans un endroit comme celui-ci ?

De la fenêtre sur la porte de la chambre, deux paires d’yeux verts surmontés de tignasses respectives rousses observaient la jeune femme. Père et fille attendaient la même chose. Aleksandre tenait la jeune Ruby, qui du haut de ses 3 ans et demi ne comprenait pas pourquoi ses parents avait d’un coup autant d’eau dans les yeux. Les grandes personnes ne pleurent pas, non ?


Papa.. Papa, qu’esse qu’il se passe ? Papa… pourquoi tu pleures ?
Ne t’inquiète pas, ma chérie… ça va aller. Ca va aller.

L’intérieur de la chambre était plus que silencieux. D’un berceau posé en retrait montait une plainte faible, assez inarticulée, qui ressemblait à un pleur d’enfant en sourdine. Wendy se leva précipitamment, reconnaissant le son entre mille, pour aller prendre délicatement le poupon dans ses bras. Dick, 10 mois à peine, se blottit contre sa mère qui le serra en retour. Leurs cheveux trouvaient écho dans leur jais, comme dans l’océan de leurs yeux. Le visage attristé, elle ravala ses larmes, et le berça doucement en fredonnant. Il continuait de tousser, gêner, pleurant à demi.
Derrière elle, le praticien se passa une main sur le visage, au fond vraiment désolé d’annoncer une nouvelle à la famille Townsend. Il fallait le faire, il fallait qu’ils soient forts. Le petit Richard était né avec une malformation aux cordes vocales, et au vu de ses laryngites successives et de plus en plus dangereuses pour un si petit nourrisson, le Dr Temple avait décidé de leur proposer l’ablation. Une décision difficile, un coup dur..


Mrs Townsend ? Je suis vraiment désolé. Ca va bien se passer, je vous assure. Ca va aller.
… tu entends, Dickie ? Ca va aller mieux… ça va aller, mon tout petit..

Elle ne l’entendrait jamais rire. Jamais l’appeler « Maman ». Mais il serait toujours là, près d’elle.


You promised me, you’d be arround II

Ruby, répètes-moi ce que je t’ai dit tout à l’heure.
Je surveille Dick, je ne le quitte pas des yeux et j’appelle à l’aide s’il y a un problème.
Chérie, je suis sérieux.. tu fais attention, hein ?
Mais oui !

La demande était, comme d’habitude, simple et claire. Alek confiait pour la première fois son fils, pas plus haut que 5 ans, à sa fille, un peu plus haute vers 9 ans. Son petit timide brun à son exubérante rousse. Le centre aquatique était plutôt paisible ce mardi, peu fréquenté pour des vacances d’hiver, et il pouvait sans peine jeter un coup d’œil de temps à autre à la paire pour s’assurer qu’ils allaient bien. Ruby était jeune mais déjà assez mature pour son âge, endurant et supportant la plupart du temps la charge de son frère adoré, très timide et toujours fourré dans ses pattes. Les parents craignaient toujours de le quitter des yeux ne serait-ce qu’une minute, allant presque jusqu’à le surprotéger –que se passerait-il s’il lui arrivait malheur ? Il ne pourrait pas crier, appeler à l’aide, si… ? – et heureusement pour ce dernier, sa grande sœur sévissait pour qu’ils arrêtent de jouer autant les mères poules pour ne pas « en faire un gamin emo traumatisé dans quelques années »
Et puis, ayant toujours foulé depuis sa plus tendre enfance les mosaïques colorées du centre, la jeune rousse était une habituée des lieux, ayant appris à nager aussi rapidement qu’à marcher, connaissant les règles de sécurités propres au centre de ses parents sur le bout des doigts. Les piscines étaient comme sa deuxième maison. Dickie allait bientôt apprendre à nager, elle l’emmenait déjà barboter sous la surveillance attentive de sa mère dans le petit bassin pour l’initier à la tradition familiale de nageurs.

Aucun risque n’était donc prit ce jour là, et Mr Townsend ferma la porte de son bureau derrière lui pour discuter avec sa femme, gérante de son état de la piscine des Pingouins, de la gérance de leur famille, justement, et de la dérive progressive de leur couple. Le bruit extérieur de chahut et de remous couvrait leur discussion houleuse.
Au dehors, Ruby vagabondait comme à son habitude, conquérante et parfaitement à l’aise sur les carreaux, son petit frère scotché à son bras droit.


Tu va voir, tu va adorer ! Ne me regarde pas comme ça. Dickie! je reste avec toi, ça va aller !


Arrivé au petit bassin, elle entra doucement et lui fit signe d’essayer de descendre à sa suite, ayant auparavant manifesté leur présence au maître nageur, Jason, qui connaissait bien l’aînée Townsend. Il les surveilla du coin de l’œil, il ne fallait tout de même pas que les enfants de la patronne finissent par le fond sous ses yeux. Même si ils savaient nager.
Le petit garçon hésita, puis voyant sa sœur s’éloigner un peu du bord et de lui où elle avait pied, descendit précautionneusement, marche par marche, pour rattraper sa main tendue le plus vite possible. Une fois à demi-immergé, un sourire timide puis un peu plus lumineux illumina son visage d’habitude taciturne.
Première plongée dans son élément, premières étoiles dans les yeux.
Ruby riait, Jason leur souriait de connivence, pensant à l’avenir au nouvel adorable petit monstre à surveiller. Leurs parents ne souriaient plus.


I guess I just didn’t know howIII

Dickiiiiiiie regarde !

Richard, 8 ans et demi au compteur, tourna la tête assez vivement pour voir sa sœur exécuter un plongeon parfait avec son équipe, sans faire quasiment aucune éclaboussure dans le grand bassin vidé pour le club à l’occasion. Dans un synchronisme parfait, les 5 nageuses ressortirent dans un même mouvement gracieux, pour rameuter ensuite le bord, et le professeur gronda gentiment la rousse.

Ruby, qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? Im-pa-ssible. Contente toi de sourire, et arrête de faire des grands gestes, c’est bientôt le grand jour ! Dick, mon poussin, tu devrais retourner voir Jason, tu distrais ta sœur dans ses exercises.

Le brun lui adressa un gentil sourire, et se levant de son perchoir il rejoignit son propre cours, animé par le jeune maître nageur qu'il connaissait bien. Sa passion pour la natation avait commencé dès qu’il avait pu battre des pieds tout seul dans le moyen bain, et depuis il passait le plus clair de son temps à pratiquer la natation sportive, quand son aînée faisait de même avec l’équipe synchronisée à côté. Douze ans et déjà parée pour la compétition en groupe, elle rayonnait avec ses coéquipières. Au moins, ses parents pouvaient garder un œil sur lui, et s’ils avaient par avant rechigné à le laisser s’entraîner, il avait réussi à leur prouver seul qu’il pouvait se débrouiller suffisamment et que son handicap n’en devenait plus un une fois la ligne d’eau franchie.
Sa timidité était toujours là, mais son visage plus rayonnant prouvait une évolution constante. De prime abord les gens se sentaient attendris par ce petit garçon timide, puis un peu gênés par son handicap. Mais son sourire et sa bonne volonté faisaient fondre les plus embêtés.

Il plongea avec délice dans l’eau, laissant les bulles glisser et remonter vers la surface quelques instants dans des chapelets argentés. Richard adulait le calme des eaux, et cette capacité à « parler » seulement avec des bulles. Au loin résonnait à la surface la musique de ballet qu’il connaissait presque aussi bien que son inséparable Ruby, qui évoluait gracieusement dans son maillot de bain rebrodé de perles. A la surface, Jay restait sûr et attendait le gamin, habitué à sa manœuvre sous l'eau avant qu’il ne ressorte pour écouter son programme de nage de la journée. Le jeune homme qui travaillait là depuis plus de 6 ans lorgnait comme à son habitude sur sa ravissante employeuse au passage, la mère des petits, pour lesquels il se mettait en quatre chaque jour. Pour mieux plaire à elle.

Surtout depuis que ‘madame ‘ Townsend s’était séparée à l’amiable de son mari, adjoint jusque là, qui assurait maintenant une simple permanence entre le centre familial –mais propriété de madame-, et un autre bassin environnant. Histoire de ne pas faire pâtir les enfants, qui avaient prit la nouvelle moins mal que prévu, continuant à voir les deux parents aussi souvent.. et le maître nageur un peu plus souvent à la maison. Mais Jason était gentil, avait toujours été gentil, de toute façon ?
Dick nagea vers la surface, crevant le fil d’eau comme une simple bulle de savon. Une chevelure ébouriffée, noire, suivie d’une paire d’yeux presque aussi bleue que l’eau chlorée environnante émergea du bassin. Heureux.


I know better, ‘cause you said forever IV


L’adolescente laissa courir ses doigts le long des touches blanches et noires, sur toute la longueur, en produisant un son délicieusement décroissant. Au passage, elle en profita pour ébouriffer les cheveux de son petit frère, déjà prêt et installé sur le siège. Il se retourna, amusé, avec un faux air outré sur le visage et une expression que seule son aînée parvenait à traduire et à comprendre. Comme s’il pouvait lui parler, il n’avait pas besoin de mots, elle pouvait très bien comprendre. Elle était bien la seule à traduire parfaitement ce qu'il "disait" à son entourage, par des expressions éloquentes tant elle le connaissait par coeur.
Elle lui sourit, continuant son monologue, qu’elle savait être un dialogue même si elle n’entendait pas de réponse. Le salon familial était de toute façon déjà silencieux, le seul bruit provenait de la cuisine et du repas qui allait suivre cuisant doucement. La jeune femme ouvrit une boîte rectangulaire plutôt grande et en tira un violoncelle qu’elle accorda sommairement, et en repoussant une mèche aux reflets caramels croisa le regard du brun avec le message habituel. Comptage rapide, 1, 2, et les notes déferlèrent en harmonie.

Dans une entente parfaites, ils se mirent à jouer lentement, lui au piano, elle au violoncelle, répétant leurs gammes à quatre mains. Elle lui racontait pendant ce temps la vie à l’école, étant la moitié de la semaine en école de sports-études pour parfaire son niveau synchronisé, et comment allait son père, la vie chez lui, car s’ils alternaient leurs visites avec leur père ayant changé de maison, ils ne passaient plus qu’une semaine sur deux ensemble dans la maison derrière le centre. C’était donc leur sorte de rituel, jouer pour se détendre, pour se retrouver, toujours aussi liés malgré leur âge et leurs différences -12 ans et 16 ans. Un fossé comblé par un lien fort, plus uni par leur famille un peu déchirée. Non pas qu’ils s’en plaignaient, bien sûr voyant autant l’un que l’autre parent, qui eux-mêmes s’entendaient fort bien pour un couple séparé. Le plus naturellement du monde, elle lui posa des questions sur ses cours, sa vie, n’attendant pas de réponse claire, juste.. une réponse ; c’était étrange de la voir tenir une conversation presque seule. Aujourd’hui, Dick avait à « parler » avec Ruby, d’un problème qui le préoccupait de plus en plus, des éruptions peu normales et un peu étranges..

Le concert improvisé fut interrompu par un claquement de porte brutal, des pas un peu trop précipités et le débarquement dans le salon d’une nouvelle figure habituelle dans la maisonnée –Jay. Le regard hagard, les cheveux en bataille, sa tenue de surveillant encore sur le dos. Sûrement encore à la recherche de leur mère, avec qui il sortait depuis presque deux ans maintenant. Son amabilité hors du champ de vision/d’action de Wendy envers les enfants décroissait avec le temps, ayant enfin réussi à parvenir à ses fins de la séduire et de finir dans son lit. L’aînée étant déjà presque partie de la maison, il ne restait que le muet à se débarrasser dans quelques temps pour être enfin tranquille avec sa nouvelle chère et tendre. Son regard alla de l’un à l’autre, visiblement déçu, hautain, et il cracha ses mots sans plus de cérémonie à leur encontre. Son regard glissait un peu trop sur le corps de la rousse, une fois n’est pas coutume, il n'était pas connu pour ses yeux dans sa poche, mais s'arrangeait toujours pour les y remettre quand Mrs Townsend rôdait.


Elle est où Wendy ?
…partie régler une affaire derrière.
Encore ? Et puis qu’est-ce que vous foutez là d’ailleurs ?

C’est notre semaine.
Evidemment. Quand est-ce qu’on graille ?

La porte claqua et Wendy pénétra dans le salon, embrassant tout le monde, Jason redevant tout sucre tout miel avec ses « futurs » beaux enfants. La mère ne se doutait de rien, les enfants ne voulant pas détruire son bonheur, l’impasse hypocrite se faisait là… Pour combien de temps ? Le repas ressemblait au temps d’avant, de la famille unie, mais l’intrus distordait ce rythme si bien établi. Après, et comme à leur habitude de chaque semaine, la fratrie joua de concert, la mère vit son regard s’illuminer devant ses précieux enfants, l’amant vit son ennui et son impatience pour ces fichus gamins augmenter.
***
Cher Dickie,
Les examens et la compétition approchent, et tu sais que cette année est décisive pour moi. Je me suis arrangée avec Papa et maman, et je ne te verrais plus qu’une semaine sur quatre. Je suis désolée, les vacances nous réuniront de toute façon, et puis ça ne durera pas! Tu viendras me voir en solo? Il paraît que j'ai fait des progrès.. Parles en à Maman, mais évite J, il va l’en empêcher sinon. Evite-le tout court aussi, j’ai de moins en moins confiance, je m’inquiète pour toi.
Tu me manques, et à Papa aussi, il attend ta lettre et les dernières photos de la compétition !
Des bisous,
R.


Encore trois semaines. Qui se transformèrent en mois… puis en trimestres. La vie se résumait à la piscine, le piano, les cours, éviter son nouveau beau-père. Récupérer sa mère. Se murer dans le silence habituel. Sans signes extérieur que son mutisme coutumier, Dick commença à se renfermer sur lui-même, insidieusement. Son sourire avait l'éclat du faux.
***
C’est à cette époque que les écailles commencèrent à arriver. Une, deux, trois, quelques-unes, des plaques. Certaines aussi claires que son grain de peau, d’autre oscillant entre le bleu pâle et le début de vert.. d’autres commençant à briller s’il ne s’en apercevait pas à temps. En frottant fort, grattant même elles partaient rapidement, mais à chaque sortie de bassin il s’enroulait promptement dans sa serviette, se dépêchant d’aller se débarrasser de cette étrange éruption sous le jet brûlant de la douche, paniquant un petit peu plus chaque jour d'être découvert. Les crises se faisaient plus ou moins fortes selon les jours. Un picotement étrange lui remontait la colonne à chaque douche… Il s’en ouvrit à Ruby, lui montrant même, celle-ci déclara que c’était seulement une petite intolérance au chlore, rien de grave, un peu d’inquiétude seulement mais rien de plus. Pour une fois, elle ne le prenait pas au sérieux. Elle se faisait de moins en moins présente, accaparée par son avenir, la fatigue, les cours. Il ne voyait que son ombre, et elle lui manquait de plus en plus. Dick ne put même pas lui dire que son temps d’apnée se rallongeait considérablement, même… de façon troublante. Tout comme l’éclaircissement de ses cheveux. Pendant ce temps, dans la montagne de courrier administratif qui jonchait quotidiennement le bureau de Wendy, une lettre d'une certaine école Aisling était tombée. Sa mère n'avait même pas pris le temps de la lire, juste l'adresse derrière, pensant que c'était une énième publicité ou recommandation d'école qui souhaitait "accueillir son fils handicapé". Ce genre de courrier l'agaçait, et finissait immanquablement à la poubelle non ouvert. Peu importe le nombre de lettres qui pouvaient arriver.


Remember when we were such foolsV

Six mois passèrent, six moins de plus où l’adolescent continua de subir une poussée de croissance galopante. Les entraînements répétés le laissait tout en muscle, élancé depuis qu’il avait atteint la même taille que Ruby –ce qui l’avait fait râler, bien entendu. Elle avait dix-sept ans quand même, merde. Si en plus il gardait des traits aussi fins en grandissant… des traits un peu trop féminins, d’ailleurs, ça n'allait pas aller. Le noir de jais de ses cheveux semblait se diluer à mesure qu’il nageait plus vite, plus loin, plus profondément, et surtout, plus longtemps. Les chronos explosaient, l’auto-proclamé coach personnel –et accessoirement nouvel habitant officiel de la maisonnée, amant officiel de Wendy- jubilait de ce prodige. Enfin une utilité. Et dévorait du regard son protégé attitré, quand sa charmante mère n’était pas là pour le couver ou que la tornade rousse qui lui servait d’adorable et aussi appétissante sœur ne lui jetait le regard émeraude sommant tous les démons de l’enfer de ne pas s’approcher de son Dickie.
Tout était prétexte à se rapprocher de l’adolescent, pas devant sa mère bien sûr, mais ses accolades pour le féliciter d’un bon temps se prolongeaient chaque fois un peu plus, il était toujours disponible pour le hisser hors de l’eau, lui ébouriffer les cheveux, le frôler, maintenir un contact.. palpable. Intrusif, et dérangeant pour Richard qui ne pouvait pas se plaindre, n’est-ce pas ? Juste garder son sourire habituel et amical, qui sonnait de plus en plus faux. Et comprendre le sentiment des bêtes traquées.
***
La crise avait été plus virulente que la dernière poussée, et était arrivée encore plus rapidement que les fois précédentes. Sous le jet d’eau peu puissant des douches de la piscine, Dick constata avec effroi la plaque d’écailles luisantes et bleutées qui prenait racine sous son genou, dévorant une partie de sa jambe, bien plus que d’habitude. Haletant, cherchant même son souffle sous le crachin d’eau chaude, il renonça à gratter l’amas douloureux et se précipita pour s’enrouler dans une éponge, pour se rhabiller au plus vite et rentrer régler ce petit problème. Sa poitrine se soulevait à un rythme plus erratique que d’habitude, ses cheveux dégoulinant encore sur son visage quand il sortit des vestiaires désertés à cette heure plutôt tardive –pratique d’être le fils de la patronne, les bassins vous appartenaient sitôt 23h passés. Patronne qu’il s’empressa d’aller saluer comme chaque soir de coutume, avant de rentrer précipitamment à la maison. Il déchanta rapidement quand, ayant à peine franchi le seuil, il tomba nez-à-nez sur elle, apparemment plus préoccupées par les mains baladeuses de Jason sur elle que par la pile monstre de dossiers s’étalant sur le bureau -dont deux enveloppes éponymes, déjà déchirées en deux.
Il tourna les talons aussi vite qu’il put, légèrement dégouté par le tableau. Un peu trop répétitif, d’ailleurs… un bruit de pas le fit sursauter dans le couloir quand le maître nageur apparut vivement à ses côtés, bravant comme à son habitude la distance de sécurité autour de Dick.


Ta mère m’a dit de te ramener.. il faudrait pas qu’il t’arrive un truc sur le chemin !

Allez, fais pas ton timide, on pourra discuter tranquillement. Elle a dit qu’elle rentrerait plus tard.. ou demain.


Il allongea le pas, passant en coup de vent les portes de l’établissement qui se refermèrent dans un claquement lourd, la bruine commençant à tomber dru au dehors. L’homme le suivait toujours de près, pas pressé de le lâcher, et bien que le brun marchait vite pour réduire les distances entre les lampadaires et s'éloigner de l'autre, il se maintenant à sa hauteur. Plus que 300m à parcourir et il pourrait aller se barricader dans la salle de bain, et dans sa chambre. 200m.


C’était pas mal ce que tu m’as fait ce soir, il faudrait un peu plus pousser dans les bras et ce sera parfait aux régios.

La main de Jason restait sur son dos. Pressante. Dick accéléra le pas, soulagé de voir la demeure se profiler à l’horizon, et c’est presque en courant qu’il arriva pour déverrouiller la porte.


Pourquoi tu es aussi pressé ce soir ? On a tout notre temps !

Sa voix semblait trop pressée de passer à autre chose. Nerveuse. Avide. La nervosité l’emportait presque sur l’inquiétude chez Dick face au rire qui suivit la dernière parole, et une fois le battant de son foyer ouvert il se précipita le plus loin possible de l’homme, directement dans la salle d’eau dont il verrouilla le loquet, avant d’allumer précipitamment le robinet de la baignoire à fond. Haletant, le brun pouvait entendre les pas de son beau-père résonnant dans les escaliers, essayant sans succès d’ouvrir la porte de la salle de bain. La poignée dansa quelques minutes, puis dans un « tsh » un peu déçu les pas s’éloignèrent enfin. Dick soupira fort, son cœur cognant toujours à tout rompre dans ses côtes, sa gorge totalement desséchée. Il aurait voulu que Ruby soit là, et pas si loin de lui, si interne qu’il ne la voyait qu’aux vacances, depuis qu’elle ne rentrait plus que chez leur père –on la comprenait pourquoi.
Une fois l’eau montée à ras-bord, l’adolescent se plongea dedans, une brosse à ongles à la main, et frotta plus que vigoureusement pour faire partir ce qu’il prenait pour une infection cutanée. Quelques unes tombaient au fond du tub, larmes de soleil luisantes sur la céramique, et quand son dos commença à le démanger et qu’il voulut le soulager, sa main rencontra une sorte de matière fibreuse, assurément pas son dos. Il était fatigué, c’était sûrement l’explication. Il ne percevait pas tout correctement. Jason le stressait, il était tendu. S’il pouvait parler, il se serait monologué que la vie était fatigante, tout en se morigénant qu’il devrait dormir un peu plus et s’inquiéter moins. L’eau était à bonne température en plus, il se mit à somnoler dans son bain, peu au fait de la peau reptilienne qui refaisait son apparition. La pluie était à présent plus que battante sur le velux au dessus, et il s'assoupit en glissant dans l'ondée.

Une éternité plus tard, voire deux, peut-être seulement des heures, une sensation étrange le prit et réveilla chacun de ses sens en alerte maximum, le sortant complètement de sa torpeur. Dans un mouvement de réflexe, tout son corps s’arqua dans le récipient de céramique, noyant la pièce d’eau. Dick constata avec horreur, plutôt panique que ce qui étaient ses jambes quelques temps plus tôt se soudaient à vitesse accélérée, comme une monstrueuse éclosion, dévoilant sous ses yeux tandis qu’il agrippait le rebord de la baignoire une queue de poisson tirant légèrement du bleu soutenu au turquoise. S’il avait eu encore des cordes vocales, il aurait hurlé à se les déchirer, tant il céda à la panique sur l’instant. Une queue de poisson, bon dieu, il n’avait plus de jambes, juste une queue de poisson, monstrueuse, qui de plus prenait plus que la taille de la baignoire et avait contribué à disperser la moitié de l’eau par terre. Ses ongles crissèrent sur cette nouvelle peau, cette matière répugnante qui constituait le bas de son corps, essayant d'arracher cette peau monstrueuse. En vain. Ce qu’il avait prit pour une démangeaison dorsale était devenu une espèce d’aileron fibreux le long de ses reins. Se débattant sous le coup de la panique, il n’entendit pas les coups tambourinés à la porte de l’adulte apparemment passablement alcoolisé, sous laquelle l’eau avait fait son chemin en flaque.


Qu’est-ce qu’il se passe là-dedans ?! Ouvre cette porte, bon dieu, ouvre CETTE PUTAIN DE PORTE TOUT DE SUITE !

Plus de jambes, qu’est-ce qu’il se passait, DIEU où étaient passées ses jambes, en quoi était-il en train de se changer ?! Le mot vint sur ses lèvres, mais y mourut, comme d’habitude. « Sirène ». Suivi de « Monstre », qu’il aurait voulu se hurler, criant seulement comme tous les muets. Silencieusement. Jason criant toujours derrière la porte et finit par taper dedans, l’enfonçant ensuite d’un coup d’épaule quand le loquet sauta d’un coup sec. L’eau continua son chemin gaiement, la brèche ouverte se faisant un nouveau chemin vers la moquette du couloir. L’adulte resta bouche bée au spectacle qui s’offrit à lui une fois la porte défoncée. Il hésita à se frotter les yeux, ou se pincer pour se convaincre de la réalité de la situation. Au fond de la pièce, débordant d’eau et surtout du tub, une créature au visage de Dick dévoilait un corps écailleux. Si le haut restait celui de son beau-fils, à partir de ses hanches ce n’était plus un humain. Une créature. Un monstre. Une nausée de fascination mêlée de dégoût monta dans sa gorge. Jason avait, ironiquement, une chère horreur de la faune marine. Plus qu’horreur, un dégoût, une ignominie sans nom, et comme la plupart des humains malheureusement, une sainte peur de la différence. De la difformité.

De l’autre côté, le garçon n’était que peur. Incompréhension. Il ne pouvait pas bouger, son regard trahissait sa panique et sa seule pensée cohérente fut d’implorer de l’aide. De l’homme qui s’avança prudemment vers la bête, et qui dans un geste impulsif le saisit par les épaules, le faisant se recroqueviller un peu plus contre la céramique, tandis que ses mains agrippait son tshirt pour se sortir de là dans un geste désespéré. Comme une décharge électrique, Jay lâcha Richard qui malgré la glissage resta amarré à son vêtement, implorant toujours de l’aide, ses lèvres articulant toutes sortes de prières, les larmes perlant à ses yeux; dans un geste de panique pour le repousser et s'en débarasser, son poing partit vers la pommette du garçon violemment, qui lâcha sa prise douloureusement. Il retomba dans l'eau.


SALE... SALE MONSTRE !

Le cri fusa, et dans le même élan Jason entreprit de saisir ladite créature sous les aisselles sans ménagement pour le tirer de son nid. Traînant l’adolescent métarmorphosé sur le carrelage, puis dans les escaliers jusqu’à la porte sans douceur, il déverrouilla le battant, l’ouvrit d’un coup de pied sous la pluie, s’avança dans l’allée et jeta Dick une dizaine de mètres loin du perron. Groggy par le coup, sa joue commençait déjà à bleuir et il n’avait pas pu faire grand-chose pour se débattre; l'adolescent roula sous l’eau du ciel dans une plainte douloureuse et silencieuse. Quand il essaya de se redresser vers l’homme, de se hisser, ramper –que pouvait-il faire d’autre ?- faiblement, celui-ci le repoussa d’un coup de pied dans les côtes, le faisant rouler et se serrer en boule malgré l'étendue de son nouvel appendice écailleux. Plusieurs fois. La rage et la frustration aveuglait plus que son jugement sur le moment. Eradiquer cette menace, supprimer la bestiole qui avait prit la place du fils de Wendy, un seul leitmotiv brûlant tournait en boucle dans son cerceau embrumé. Il continua de marmonner, la rage déformant sa voix.


… créature maléfique.. engeance dégoutante.. crève!

La pluie était glacée, Dickie avait mal et ne comprenait rien du tout. Juste la douleur. Sa tête résonnait comme un gong, il voyait plus que flou, ses poumons réclamaient de l’air.. de l’eau ? Sa cage thoracique avait fait un bruit écœurant d’os brisés sous les coups et il respirait plus que difficilement. Bientôt, il fut seul devant la maison. Jason était rentré, verrouillant la porte, le laissant là. Comme un poisson hors de l’eau, il agonisait, sirène malgré lui recroquevillé sur lui-même. Une chape noire tomba sur ses yeux.
Pourquoi ?

***
Laisse-moi rentrer, laisse-moi le voir !
Tu rêves ! TU TE RENDS SEULEMENT COMPTE DE CE QUE QU’IL LUI A FAIT ?
LAISSE-MOI VOIR MON FILS !
WENDY, ECOUTE-MOI BIEN… !
Deux mois que tu le retiens, laisses moi le VOIR TOUT DE SUITE !
Hors de question. Il est plus en sécurité avec nous qu’ave-

Elle ne le regardait plus, fixant un point derrière lui. Du haut des escaliers était apparu Dick, à demi-caché par sa sœur. Il s’agrippait à elle, comme toujours, comme à une bouée de sauvetage. Sans un mot. Il croisa les yeux de sa mère, son regard, son désespoir. Son remord. Ses larmes. Interrogeant Ruby du regard, celle-ci finit par s’écarter prudemment, pressant son bras au passage, laissant mère et fils se précipiter l’un vers l’autre dans une cavalcade.

Dick… Dick, mon Dickie, je suis tellement désolée… Pardon, pardon.. Je suis là…

Tu n’est pas un monstre, Dick, tu m’entends ? Tu es mon fils. Fort. Pas un monstre. Juste toi.

Ils pleuraient maintenant tous les deux. Son sourire était faible, mais de retour. Il lui avait fallu du temps pour sortir de sa prostration, pour guérir, pour accepter que Ruby s’éloigne de plus d’une pièce de lui, elle qui s’en voulait déjà de l’avoir laissé seul. Pour qu’il accepte de se rapprocher de l’eau. Un homme s’était déjà présenté au domicile maternel suite aux non-réponses de la famille Townsend concernant le "Don" de leur fils, et avait été renvoyé presque à coup de pied juste après l’incident. Depuis, il était revenu trois fois. Dick serrait sa mère. Ruby et son père les serraient. Une famille. Enfin réunie pour tous se soutenir.

L’homme d’Aisling revint le chercher deux mois plus tard, à force de discussions avec ses parents qui maintenant avait réintégré le même foyer. Il venait à peine d’avoir quatorze ans.
Et il souriait sincèrement, sous ses yeux d’océan, en faisant un grand signe à sa famille.

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Dernière édition par Richard F. Townsend le Ven 23 Déc - 0:30, édité 13 fois
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeMar 6 Déc - 20:51

Bienvenue ! :3

Juste, par curiosité, dc de qui ?

Et, donc, beaucoup, beaucoup trop tentant, je te propose la sirène et, allez, la télépathie de communication pour ton petit nageur muet. /o/

Enjoy,
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeMar 6 Déc - 21:40

BAM -Charles, pour te servir~

Gniiiih, donc même si le deuxième don était très, très tentant (mais un peu facile, quand même. mais cool. mais aaaah), je ne peux pas résister à la petite sirène!

Je m'attaque à la fiche dans les plus brefs délais~
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeSam 10 Déc - 21:58

Double post du mal

J'ai fini >D
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeSam 10 Déc - 22:34

... je t'aime. J'ai adoré ! ♥♥

Par contre, normalement, dès les premières apparitions d'écailles, ses parents auraient dû avoir avoir une lettre. Tu peux juste le mentionner ? :3

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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeDim 11 Déc - 1:02

Quelqu'un m'a dit la même chose hier xD Dans la mesure où la transformation était incomplète, j'ai mentionné la venue du monsieur (vu qu'ils ne savaient pas ce qu'était un Don) le lendemain de ladite métamorphose. Ca ne passe pas?
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeDim 11 Déc - 9:29

Non, normalement c'est dès le début. /o/
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeDim 11 Déc - 13:31

Je vais essayer de changer (mais je suis pas convaincu xD)

Edit: voilà!
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitimeDim 11 Déc - 13:39

Validé ! ♥

(n'oublie pas ton secret, bref, tu connais la chanson ?)
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MessageSujet: Re: "Quelle musique, le silence!" ▬ Dickie   "Quelle musique, le silence!"  ▬ Dickie Icon_minitime

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