Et tu connais les Lois de Murphy? | Weaaaaa ~

Messages : 148 Date d'inscription : 18/06/2011 Age : 31

[Czes est voué à tourner au rez-de-chaussée /PAN]

Le principe d'une salle d'étude est, comme son nom l'indique, d'y travailler. En général, on y réclame le silence et le calme, afin d'être dans de bonnes conditions pour accorder toute son attention au travail devant soi. Cahiers étalés, livres ouverts, trousses à l'air éventré, explosions de stylos en tout genre sur les tables. De temps en temps, le raclement d'une chaise sur le sol peut briser la paix de l'endroit. Une salle classique, que l'on peut également imaginer avec de grandes fenêtres, ou de nombreux rayonnages pleins de livres aidant au renseignement et à l'enrichissement des devoirs.
Mais à Aisling? Que neni. Il y a bien des élèves qui essaient d'y travailler, généralement des Psychiques, mais le brouhaha provoqué par les tables de Physiques domine, de même que des éclats de voix ponctuels ou rires des Spé'. Et la tension entre les deux premiers groupes cités était particulièrement palpable ce jour-là.

Il n'y avait rien de particulier, un jour type au cours duquel les élèves donnaient l'impression de suivre les cours en mâchouillant une plante verte, l'air plus ou moins éteint. Parfois, un cours était tout bonnement infernal. Czeslaw s'en foutait bien. Il était éteint, un peu moins en retard qu'à l'habitude - ce qui provoqua même un haussement de sourcil de la part du prof élu victime du jour. Mais notre principal concerné n'y avait pas vraiment prêté attention, et avait conservé son air de zombie habituel, effondré sur sa table. Prit dans une somnolence agréable, il se sentait flotter, dans son coin. Entre deux cours, il traînait des pieds. Pas une seule fois de la journée il avait ouvert la bouche, et ne s'en rendait même pas compte. Il ne savait même pas si il pensait, il était juste... Déconnecté.

Et puis au fil de ses pas, il avait fini par échouer dans la salle Dalach. Sans jeter un regard à la bande de Jaunes regroupés dans un coin et vraisemblablement prit dans une conversation très animée à laquelle se mêlaient quelques Bleus. Juif n'entendait même pas, il avait le mp3 en route, et puis il écoutait la musique, il l'écoutait peut-être un peu trop fort. Peu importait. Il était dans une bulle, et ce depuis le début de la journée. Cherchant une chaise du regard, de préférence dans un coin totalement opposé au groupe bruyant, mais aussi suffisamment éloigné des travailleurs, tout en ayant une vue sur l'ensemble de la salle.
Tel une version juive et borgne de Sheldon, il trouva la place idéale, par laquelle passait un courant d'air suffisant pour aérer sans avoir froid, avec un bruit réduit et un angle de vue large tout à fait à son goût. Parfait, aussi parfait que la jambe en dehors de la couette pour ne pas avoir trop froid, ni trop chaud.

Chaise en travers et dos appuyé contre le mur, bras croisés et écharpe remontée qui cachait une partie de son visage. Pour en rajouter une couche, la visière de sa casquette noire laissait son regard dans l'ombre, lui permettant d'observer en toute discrétion son environnement.
Son regard tomba sur une rousse aux belles anglaises, et il se mit à l'observer avec attention. Envie subite d'aller ennuyer quelqu'un, et sa victime était trouvée. Restait à voir ce qu'il pourrait bien en tirer pour pouvoir lui chercher des pouces de manière quelque peu sournoise. Pas vraiment méchant, mais très agaçant.

Messages : 908 Date d'inscription : 16/03/2011 Age : 32

Ca te travaille. Ca va sortir. Haut les cœurs. Fait gaffe, ça remonte, là. Tu vas tacher ta robe.
Et tes pompes. Et t'en mettras sur tes cheveux. C'est pas ce que tu veux, hein, Mist ?

On avait vomi un bon coup et vite tiré la chasse. On saura donc pas si c'était un excès de bouffe ou d'alcool. Ou des deux. Mist, tu te flingues en dedans. On s'était prestement rincé la bouche avant d'y enfourner un chewing gum à la menthe. Pas pour le goût, pour l'odeur. La chlorophylle VS le renvoi. Qui gagnera ? Tu verras bien si les gens s'éloignent... Tu arranges tes cheveux, vérifies ton maquillage. Dans l'absolue, il vaut mieux que personne ne sache. Tu te recomposes un masque. Deux secondes de pose devant le miroir crasseux des toilettes du rez-de-chaussée et tu sors, mimant la fraîche fleur avec aisance. Faut dire que c'est pas la première fois. Ca te prend, certains jours, Mist, à vouloir te faire du mal. Tu attends que ton corps dise stop mais au final, c'est toi qui l'emportera, Weather Ô Weather. Tu m'aimes trop. Tu nous aimes trop. Toi et moi. Parce que tu ne t'aimes qu'à travers moi. Tu tends à me rejoindre. Mist, princesse effarouchée, victime du dictat brumeux de ton passé. Tant et si bien que le présent lui-même te paraît loin derrière. Tu ne vois qu'un seul futur : celui qui attend le commun des mortels. Et tu cours dans ses bras. Tu cours dans mes bras. Et je recule d'un pas. Weather Ô Weather, quand comprendras tu que ton heure n'est pas venue ? Tu ne courras jamais assez vite. Car c'est moi et moi seul qui possède le loisir de dater l'étreinte fatal qui signera le repos éternel ; de ton corps, de ton âme, et de toutes les absurdités qui caractérisent ton existence. Alors maintenant, va. Redresse la tête. Un peu plus haut. Voilà. Soit fière. Avance droit devant sans jamais te retourner. Touche au but. Prend l'air de rien. Tu les auras tous. C'est bien. Soit fière, Weather. Soit fière d'être en vie...

Weather Time regagne rapidement sa place sous le regard vigilant du surveillant. « Tu en as mis, du temps ». La jeune fille lui répond d'un regard sans équivoque. Non mais. Elle a demandé la permission pour sortir et il a dit oui, il va quand même pas s'en plaindre maintenant ! D'un balancement de cheveux elle essuie l'incident sans importance et reprend sa plume. Elle l'appose sur le papier, trace une courbe et... rien de se passe. Évidemment, entre temps, la cartouche s'est vidée. Comme par magie. Irritée, elle renverse le contenu de sa trousse sur le bureau à la recherche d'une recharge salvatrice, ce qui, dans le brouhaha ambiant, ne choque personne. Rien de semblable n'apparaît sur la table. Grognement. Weather se décide alors à interpeler son voisin, lui-même en grande conversation avec un camarade situé derrière lui. « Hey, excuse moi. » Pas de réponse. « Excuse moi... » Le jeune homme ne semble même pas la remarquer « PARDON. Pourrais-tu m'accorder ton attention rien qu'UNE minute ?! … S'il te plait. » Grand silence entre les deux bavards. « Ca va, t'excites pas comme ça ! Tu me veux quoi d'abord ? » Regard noir et fixe. Non mais il se prend pour qui ce type ? Ca fait deux minutes qu'elle s'égosille sans succès ! Qu'il aille se faire voir ! « RIEN. Laisse tomber. » Avec un soupir agacé, il se tourne de nouveau vers son interlocuteur. Non, décidément, c'est mieux comme ça. Hors de question que l'encre d'un mec pareil coule dans son joli stylo plume, jamais, NEVER.

De plus en plus énervée mais déterminée à se débarrasser de ses devoirs pour la semaine Weather se résout à recourir au stylo bille couplé au blanco. Le blanco c'est moche, ça fait des traces ou des pâtés, OUAIS elle sait tout ça, mais elle a plus le choix, là. Dieu a décidé de lui pourrir sa journée et il lâchera pas l'affaire. J'accepte le défit, Dieu, et on verra bien à la fin de la journée si j'ai fini mes devoirs ou si tu m'auras fait lâcher prise ! Après cette dernière réflexion adressée au ciel, la jeune fille... ou plutôt harpie, dans ces circonstances, se plonge dans son travail. Au propre comme au figuré puisque, dans un inhumain effort de concentration, son nez touche presque le papier. Allez on y va ! Ce sujet est plutôt facile, elle connaît l'œuvre sur le bout des doigts. Elle échafaude rapidement son argumentation et embraye sur l'introduction... Mais. Quelque chose cloche. Elle scrute sa feuille. R.A.S. Elle ferme les yeux, se concentre. Elle aurait oublié quelque chose ? Non, ce malaise est différent. C'est autre chose... Elle y est. Quelqu'un quelque part dans cette salle est en train de la fixer. Elle rouvre les yeux et balaye du regard les élèves alentours. Pas par là... Pas lui non plus... Là ! C'est qui ce type ? Il a l'air louche. On dirait un rôdeur. Le genre des mecs qui font un tour pour repérer les lieux avant de commettre un méfait. Au programme : écharpe masquant le bas du visage, casquette masquant le haut du visage, et total look noir en prime. Il faisait quoi, là, au juste ? Il essayait de se fondre dans le paysage ? Bah c'était raté. Dans le méli-mélo arc-en-ciel de la peuplade d'élèves, il faisant tâche. Gravement. Une grosse tâche noire. Comme une tâche d'encre... BON DIEU ce qu'elle aurait pas donné pour une cartouche d'encre. Elle en serait presque à chasser le poulpe pour se fournir. Bref, elle avait pas vraiment le choix, il fallait faire avec et se concentrer, voilà tout. Puis ce type finirait bien par se lasser. Retournons à notre conclu... non, notre introduction.

Dix minutes et une conclusion -rédigée au propre, s'il vous plait- plus tard. Weather, jeune harpie de son état, relève le nez dans une légère bouffée d'auto-satisfaction. Ah, l'auto-satisfaction... Son oxygène. Un léger sourire sur ses lèvres... sitôt formé, sitôt déformé. Elle grimace. C'est ce type. Il la fixe encore...

Messages : 148 Date d'inscription : 18/06/2011 Age : 31

Czes avait été toujours celui qu'on négligeait, en cours. C'était juste un fantôme, un gars pas grand ni bien épais, à la nonchalance flirtant doucement avec l'insolence. Et Czes, à son arrivée à Aisling, avait continué dans les ennuis avec les autres. Regards de travers et murmures à son égard, ô joie, se lever chaque matin pour avoir droit à ça. Toujours assis dans son coin, vers le fond, il ne sortait que très peu de sons. Parfois un rire dans son sommeil, qui troublait le cours. L'air de rien et déconnecté, on se foutait pas mal de savoir qui il était, d'où il venait. Il avait juste l'air bizarre et instable.

Ce n'était qu'un air, pour une personne se révélant plutôt excentrique, mais ça suffisait. Alors en guise de réponse, Juif avait adopté la même attitude, à observer les gens quand il ne dormait pas. La différence avec les autres? Il avait raison, terriblement raison. L'art et la manière de tomber juste. Le principe était pourtant simple, pour en arriver là. Il s'agissait de ne pas se précipiter, prendre le temps d'observer et apprécier le spectacle. Et quoi de mieux que de passer pour un type bizarre, à qui on n'osait pas trop s'adresser, pour faire ce petit exercice quotidiennement, ne serait-ce qu'histoire de tuer le temps?
Mais le plus excitant, c'était de découvrir ce qui se cachit sous chaque couche, de descendre toujours plus loin, jusqu'à considérer la personne comme une bonne connaissance, voire un ami. Ça ressemblait à du harcèlement, en quelque sorte, mais d'une façon plus passive. C'était la façon de se distraire qu'avait Czeslaw, et si elle ne dérangeait pas, elle était franchement agaçante. C'était la raison qui donnait une forte envie de meurtre à son sujet. Mais le plus amusant restait sans doute l'incapacité des gens à passer à l'acte. De toute manière, si c'était le cas, il n'hésiterait pas à utiliser son don. C'est mesquin et vicieux. C'était à l'image de cette partie louche et provocante de sa personnalité, petite jouissance personnelle qu'il ne s'accordait pas vraiment par narcissisme.... Mais juste pour le divertissement.

La salle d'étude avait tout l'air de la Grande Salle, dans Harry Potter, quand elle servait de salle d'étude. Dans une version plus bruyante cependant, quoique le surveillant du jour finit par se faire Rogue pour aller fermement réclamer du calme auprès des Phy et Spé rassemblés dans un coin de la salle, et vraisemblablement engagés dans une partie de kems géante, animée par des conversations toujours aussi animées. Le chahut diminua un moment, et le bruit des feuilles, le grattement des stylos plumes et le bruit bien plus effacé des billes.
Czes s'imagina un instant l'encre couler et s'étaler sur le papier, comme un moment des plus infimes saisi par l'esprit. Paut-être était-ce sa victime qui provoquait en lui ce type de pensée. Elle venait de pester contre son stylo plume, qui n'avait plus d'encre. Et avait rembarré proprement un jeune de son âge, aussi, avant de passer au bic. Ses déductions avaient commencées dès que Juif l'avait vu revenir vraisemblablement des toilettes, elle semblait bien plus pâle qu'avant de partir. Vu sa corpulence, il avait envie de se diriger vers l'anorexie, quoique la drogue ou une maladie puissent aussi être en cause. Une grossesse précoce avait été mise de côté aux vues du comportement de la rousse, bien que Juif n'aurait pas été surpris d'avoir une telle idée.

Sans bouger, il ne la lâchait pas du regard. La distance couplée à la tenue de Czeslaw ne permettait pas une bonne identification du borgne, mais le regard qu'il adoptait toujours en de telles circonstances, celui du type qui observait une expérience et analysait en même temps, sans même que son amusement ne soit perceptible. Mais elle, elle ne savait pas se cacher. Il se savait repéré, mais un petit sourire en coin se dessina un instant sur son visage, disparaissant aussi vite qu'il était apparu. L'air particulièrement satisfait qu'elle avait arboré en regardant sa copie...Orgueil, narcissisme?
Ce qu'il attendait désormais, c'était qu'elle vienne le chercher. Il l'attendait, faire le premier pas n'étant pas intéressant dans sa propre position.

Messages : 908 Date d'inscription : 16/03/2011 Age : 32

Ne te moque pas. Ce n'est pas drôle. Cette jupe est trop longue. C'est elle qui me donne l'air gauche. Je ne suis pas comme ça, d'habitude. Tout est de ta faute. Ce sont tes yeux. Ils sont cruels quand ils me jugent. Ne me fixe plus ! Je ne sais pas combien de temps je pourrais encore le supporter...

Tu es mauvais. Tu es mauvais avec moi. Est-ce que tu es toujours mauvais ? Mais je suis mauvaise, moi aussi, tu sais. Tu demandes à voir ? Et bien, je te montrerai, un jour. Quand on se connaîtra mieux. Je serai si mauvaise, tu pleureras. Tu regretteras. Tu demanderas pardon. Mais je ne pardonne pas, moi, tu dois au moins savoir ça. Tu dois bien l'avoir vu, au fond de mes yeux. Tu vois mon âme. Elle est vulgaire, n'est-ce pas ? C'est moi. C'est tout à fait moi. Je suis vulgaire, moi aussi. Et ça aussi je te le montrerai. Tu me fixes encore ? Tu as l'air tellement sûr de toi. Tu ne devrais pas. Tu ne sais pas ce que tu fais. Tu ne sais rien. Tu ne me connais même pas. Tout ce que tu vois, c'est le défit. Dans mes yeux. Mes prunelles écarlates brûlent du feu de la révolte. Tes yeux n'emprisonneront pas les miens bien longtemps. Je me sauverai avant que tu ne me fasses vraiment mal. Je partirai et je te laisserai seul. Et tu n'auras plus rien à regarder. Et là alors, peut-être que tu comprendras. Que tu as fait une erreur. Que tu n'aurais pas dû. Que je n'étais pas ce genre de personne. Tu comprendras mais il sera trop tard. Il est toujours trop tard. On y pense toujours après...

Je suis venue à toi, pourtant. Je crois que j'ai voulu te faire comprendre. J'ai délaissé mes cahiers, là, comme ça, sans crier gare. J'ai tout laissé en plan et je me suis avancée vers toi. Et je me suis assise face à toi. Et je t'ai regardé toi. Comme tu me regardais moi. Je t'ai regardé pour que tu ne sois plus le seul. Le seul à me regarder. Maintenant, je te regarde aussi. Tu me vois, n'est-ce pas ? En train de te regarder. Ca te fais quoi ? Ca t'amuses ? Ah, ça t'amuses. Et bien moi, ça ne m'amuses pas.

Alors arrêtes, tu veux, arrêtes ce petit numéro. Arrêtes pendant qu'il est encore temps. Arrêtes ou tu nous feras du mal. Tu ne sais pas ce que tu fais. Tu es trop inconscient. Les yeux disent tant de choses. Ne t'en sert pas comme un enfant. Ne les pointent pas partout. Tu les braques comme la lumière d'un phare et tu penses m'aveugler. Mais j'y vois très bien. Je te vois très bien toi. Je te vois bien sur ta chaise, avec ta casquette et ton écharpe. Et puis d'ailleurs elle m'énerve cette casquette. Je ne te vois pas en entier. Retire là. Retire là tout de suite...

Et sans crier gare Weather Time tend la main et arrache ce couvre chef qui lui tient tête. Le pose sur ses genoux.

- Alors, dis, ça fait quoi de me voir vraiment ?