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 Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.

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Bethsabée M. Belinski
Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Rangpsy
Bethsabée M. Belinski

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Date d'inscription : 26/07/2011
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Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Vide
MessageSujet: Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.    Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Icon_minitimeMer 27 Juil - 1:26

I said please don't slow me down, if i'm going to fast.

.
Je n'avais encore jamais fait jaillir des flammes dorées.
Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  2czzo20
✂ Surnom : Betty, Beth, et Erobern ( qui est une petite moquerie sur son application excessive en cours d'allemand. )
✂ Age : quatorze ans.
✂ Année : troisième.
✂ Année d'arrivée : à la fin de sa deuxième année. elle alla d'abord à Iadviga.
✂ Classe : psychique.
How brave new world ...

.
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées.

« Je suis curieuse.
J’étais curieuse de l’oiseau qui s’est posé sur ma fenêtre hier. Il avait des grandes plumes ternes, et je m’étais demandé si, quand la couleur se serait définitivement évadée de son corps, il allait mourir. Depuis j’ai recherché sur internet, et il n’est fait aucun cas de mort par décoloration. Je suis soulagée. Vous ne savez pas combien la curiosité est une occupation dévorante, pesante, et addictive. Je fais parti de ces gens, je crois, de ces imbéciles qui ne veulent pas manger leur dose quotidienne de mystère avec le sourire du bienheureux. Si j’oublie de répondre à une question, je la sens. Je l’entends m’appeler à son secours. Planante comme un fantôme. Quoique je ne sais pas si c’est le mot juste, fantôme. Mes questions n’ont commis aucuns crimes qui les retiennent au monde des hommes. Le seul boulet à leur pied, c’est moi car je suis curieuse, jusqu’à l’insupportable, jusqu’à la cruauté. Au-delà du simple intérêt pour mon quotidien, pour les fleurs qui poussent en hiver et l’origine du système scolaire finlandais, j’ai un sujet de prédilection.
Les dons. Les dons. Les dons. J’ai envie de le répéter. Pour bien vous le mettre en tête, comme moi je l’ai dans ma tête. Tapis tel un vers rongeant mes pensées, passion parasitant mes conversations. Je finis toujours par remettre le sujet sur le tapis. Et plus j’en sais sur un don, plus je veux m’intéresser à un autre. Je mène une petite thérapie sur moi-même. J’ai commencé une série de vidéos, d’interviews. Quand je saurais tout, absolument tout à savoir le vers mourra. Je serais soulagée. Mais les gens ne sont pas très enclins à être interviewés. Parce que justement, je suis trop curieuse. »

Va, Bethsabée, je te laisse parler. Je te laisse mentir aussi, cultiver ton aveuglement, la très délicate rose de ta surdité, les charmantes tulipes de tes silences aussi. Je crois que ton âme est un terrible jardin, fermé par une grille sans clef qui te protège en te condamnant pourtant. Un champ poussant sur le cimetière de tes problèmes. Oui, j’insiste sur le pluriel. Tu aurais voulu un souci au singulier. Alors tu as créé cet immense panneau derrière lequel tu caches te reste. Une monstrueuse curiosité pour dissimuler le reste.
Ça t’évite de parler de ton diabète.
Ça t’évite de parler de ton renvoi.
Ça t’évite aussi, dans l’ensemble, d’évoquer cette personne que tu portes si bas dans ton estime. Toi. Avant, tu n’étais pas tombée dans ce travers. Avant, au contraire, tu te glorifiais. Il faut dire que tu manquais de point de comparaisons, d’être sur qui fixer ton admiration. L’isolation t’allait bien, c’était une robe noir à assortir à ton blond platine, un contraste qui sur n’importe qui d’autre aurait eu l’air d’une camisole, mais que tu portais avec entrain, car en vérité, tu n’en connaissais pas d’autre.
On n’aurait jamais du t’offrir une robe bleue, à toi qui s’efforçait d’ignorer jusqu’à la couleur du ciel. Tu as vu la compagnie des autres avec tes yeux admiratifs de curieuse. Tu voulais les manger. Tu t’es empressée de la nourrir, cette curiosité cannibale qu’ils avaient réveillée. Dans un sens c’est logique. Moi aussi, je donne à manger à mes animaux de compagnie, car ce n’est que ça après tout… ça t’occupe, de te demander quel est le mode de vie des lions dans la savane. C’est ton bouclier contre la trivialité, la brutalité, de ce qui t’entoure.
Ça t’évite de te soucier de ton diabète.
Ça t’évite de ruminer ton renvoi.
Ce fameux renvoi de toi, la bonne élève, la sérieuse ( ce serait mesquin de parler d'un manque d'humour. Tu es aussi curieuse de l'humour, n'est-ce pas? ) qui comble bon gré mal gré les premiers rangs, aussi bien par gout que pour rendre service . Tu es loin d’être imbécile. Tu es loin d’avoir tout appris sur wikipédia, de n’être qu’un recueil à anecdotes. Tu en étais capable avant, de frapper là ou cela faisait décidément trop mal pour qu’ils l’admettent de vive voix. Quel drame, en vérité. Quel triste amazone tu fais, ignorant jusqu’à son unique arme, Betty… Si je peux me permettre de t’appeler Betty. Oh bien sur tu prends parfois tes airs. Tu enfiles ton arrogance pour cacher tes bras maigres, ces bras qui auraient voulu la caresse douce de la flatterie. Pourtant derrière, tu n’attends que ça. Que l’on t’arrose, que l’on te félicite, que l'on te donne du tu, du toi, du Betty en somme. Que l’on te traite au moins aussi bien que les autres gagnants, les autres vainqueurs triomphaux de l’existence.
T’as peur. D’être une perdante.
Et l’ironie, c’est que tu es convaincue que ça ne le fait pas aux autres.
Bleed it out.

.
♠ ♥ ♣ ♦

✎ Don : Repère et connaissance de don.
✎ En détail : Si Bethsabée était un objet, elle sera un radar, un énorme radar à don.
Elle a donc la capacité magique, fabuleuse et fantasmagorique, de détecter toute personne possédant un don dans son champs de vision. Mais comme le radar, elle ne se contente pas de se dire « ah, monsieur est en excès de vitesse », non, elle sait à combien il roule, si vous voyez ce que je veux dire. Vous ne voyez pas ? Bon, j’abandonne. On aura beau essayer de rajouter une touche « puissante » et « complexe » au don de Betty, il en restera toujours qu’on peut le résumer en une phrase.
Bethsabée sait qui a quel don.
Alors oui, ça claque moins que le pouvoir d’électrocuter son prochain, que celui de lire dans les pensées, ou même que la capacité de sauter très haut. Sauf que c’est loin d’être inutile. En vérité, pour peu que la détentrice sache un peu comment marche le don repéré (avec un haut niveau de maitrise, Betty pourra non seulement connaître le don, mais aussi avoir quelques précisions sur ses limites et contraintes), elle peut s’arranger pour bien… exploiter ses camarades ? Après tout, si vous croisez sur votre chemin une gentille demoiselle possédant le don de guérison, ce serait bête de ne pas lui demander de soigner vos blessures ! C’est aussi l’occasion unique d’éviter les gens dangereux, une attaque mentale est si vite arrivée, pour une personne aussi pénible que Betty peut parfois l’être…
Enfin, c'est un pouvoir très modulable, réglable si l'on peut dire. Encore une fois, comme un radar, vous pouvez décider de voire les gens au-dessus de trente ou ceux roulant à cent. Compris? Non. Décidément, la métaphore du radar, j'aurais pu trouver plus parlant.
Enfin, avantage inattendu, la frustration que procure cette sensation d’avoir un don qui n’en est pas vraiment un aux yeux de beaucoup, à tendance à donner envie à Bethsabée de pousser ses petits camarades à bosser un peu plus leurs dons, à eux, parce que c’est quand même un comble que de si bons pouvoirs se retrouvent dans les mains de tels paresseux.

✎ Maitrise :
Bethsabée, ce qui est bien chez elle, c’est qu’elle bosse. Que ce soit en PAD ou en EPS, elle s’est donné à fond à chaque fois, pour obtenir un résultat… plutôt bon pour une troisième année.
La première année, elle a travaillé dur pour pouvoir éteindre son don.
La seconde, elle a essayé autre chose. Elle a voulu apprendre à régler la détection sur un type de don particulier. Au bout de neuf longtemps mois d’entrainement, très déçue, Betty avait simplement ajouté la capacité de rechercher un don particulier. Ce qui venait de lui ajouter une corvée supplémentaire ; apprendre la liste des dons qui pouvait lui être utile. En effet, c’est strictement impossible de trouver ce que l’on désire sans savoir ce que c’est, est-il utile de le préciser ?
La troisième année, du fait de son changement d’école, elle a décidé de partir explorer son don sous un nouvel angle et de tenter de d’améliorer la qualité de son repérage. Consciente qu’elle perçoit beaucoup mieux les dons « vieux », dont l’apparition remonte à un certain temps déjà, elle a décidé de fréquenter beaucoup de première et deuxième année pour corriger ce défaut.
Présenté comme ça, on pourrait croire que Betty est donc très avancée pour son âge. En vérité, c’est loin d’être le cas, car les choses qu’elle a apprises, elle les a apprises à moitié. Certes, elle a réussit en quelques occasions à arrêter son pouvoir, seulement elle n’a pas jugé utile de perfectionner cette possibilité. Idem pour le reste de ses progrès, ils sont tous partiels.
Petite Betty a encore des leçons à apprendre.


✎ Beth & les ELEM : Elle les évite. Ils lui rappellent Iadviga, organisés en un microcosme qui lui échappe encore.
✎ Beth & les SPE : Bon, les Spéciaux de ce qu’elle en a vu, ils sont les paresseux de l’écosystème d’Aisling. Elle les laisserait bien tranquilles, si elle ne s’intéressait pas tant à leurs dons.
✎ Beth et les PHY :Les physiques. Ou plutôt, la grande ménagerie des physiques. Finalement c’est la seule classe qui ne lui fait pas peur, à qui elle ne reproche rien. Ils ne font rien. Ils ne font pas semblant de faire quelque chose. Elle aime bien aller chez eux parce qu’ils la surprennent souvent, et lui donnent l’illusion d’être entourée. Même si ça ne le fait que moyennement pour une psychique.
✎ Beth et les PSY : Hum. Hum. Hum. Je rajouterais bien un hum, pour bien insister sur le sentiment profond de confusion qu’ils lui procurent. Je crois que c’est le fait qu’ils lui ressemblent légèrement trop sur certains points qui lui fait peur. Pauvre chose.
She was the tear in you rainstorm.

.
Elle ne m'aime pas, mais elle a besoin de trancher mes artères et de retirer mon coeur de ma poitrine pour se le prouver.


J’aurais souhaité bien commencer mon histoire, par une introduction mièvre aux doux relents de : « Elle naquit dans une tendre famille russe, entourée de l’affection de deux braves parents et d’une sœur charmante au demeurant, promise à de grandes choses ». Cela aurait été un début parfait, mais également mensonge car ce n’est pas à ce moment là que je me suis vraiment lancé dans la vie toutes tripes dehors. Ce n’est pas à cet instant, à la première respiration, que j’ai mis le pied dans ce qui fait de moi ce que je suis maintenant.
Que suis-je maintenant ? Peut-être qu’au final j’aurais pu prendre le récit à revers et dire, que, voilà, je suis Bethsabée Belinski, élève à Aisling depuis très exactement deux semaines, suite à un renvoi de la prestigieuse Iadviga, et ajouter, très légère encore, que j’avais beaucoup de chance que les élèves locaux, les roux, comme je me plais à les surnommer, ne soient au courant de rien sur moi. Néanmoins ça n’aurait pas fait l’affaire, simplement parce que, enserré comme je l’étais dans mon étau de roses britanniques, qui de leurs épines me vidaient des restes de ma volonté, je n’étais plus personne. Illogique. Il fallait commencer par quelqu’un. J’aborderais donc en vous parlant de Piotr.

Piotr Levine était élève à Iadia depuis l’apparition de son don. Il était arrivé les mains dans les poches, mais les yeux dans l’âme des autres. Inconnu, jeune, il avait grandi comme une ronce autours des rouages de la vieille machine à sou qu’était l’amas d’enfants de bonnes familles qui s’étaient échoués aux environs. Piotr Levine, de son nom complet Piotr Alekseï Levine-Vorontsov avait joué à merveille sa partie de poker du début à la fin, et avait finit sur le petit piédestal qui était réservé aux meilleurs élèves, aux plus ambitieux, plus influents, bref, aux plus fourbes de tous. Bien sur, les nouveaux qui défilaient devant lui au fur et à mesure qu’il s’approchait de son examen final ignoraient qu’il n’était pas né comme ça. Les anciennes rumeurs qui l’entouraient, cette brume toxique sournoise opaque des rumeurs s’était dissipée. Il y avait toujours eu un chef parmi les garçons de Iadia, depuis la création du lieu, un peu avant surement même, aucun ne se manifesta donc contre les directives autoritaires qui s’émanait de lui. On le supporterait pour cette décennie, puis on trouverait pire. Le seul avantage de Piotr, c’était sa relative douceur, par relative douceur, j’entends que le jeune tyran ne résolvait que le tiers moindre de ses soucis par la force, grand progrès en comparaison des autres garçons plus brutaux qui l’avaient précédé. Oh, oui, Piotr, c’était inscrit dans la sagesse populaire, on le savait attaché à ses valeurs.
Par on, je devrais dire, « l’ensemble des élèves, sauf ces filles de première année, cette bande d’idiotes finies ». L’emménagement des demoiselles dans les dortoirs se faisait en deux temps ; première semaine, chacune posait une valise épaisse à côté d’un lit, dans une chambre odieusement impersonnelle, et trainait dans les couloirs en feignant d’avoir oublié son uniforme. Seconde semaine, celles qui avaient survécu à l’ambiance s’attribuaient les meilleures couches, désormais libérées par les déserteuses, et allaient retirer auprès de Madame Marthe, dite la sénile, leur uniformes roses ignobles, supportant sans broncher le discours sur la mode des années cinquante « qui avait donné naissances à ces uniformes que je ne cesse d’écouler depuis, bien qu’ils aient étés à la base commandé pour la vingtaine d’année à suivre », en se jurant intérieurement de trouver une méthode pour se débarrasser des ces atroces fanfreluches. Une fois leurs équipements de guerres revêtus, les folles qui n’avaient pas décampé au spectacle de l’effusion de sang quotidienne, pouvaient se jeter dans la fosse au lion.
C’était le poudrier contre l’artilleur.
On aurait pu croire que celles qui décidaient de s’installer étaient mieux armées, possédaient un vrai don. Elles simulaient comme seules le font les filles de notre siècle. Moi j’ai observé cette mascarade en silence, sans les mettre en garde qu’on pouvait prétendre un mois, un an, mais qu’hélas les masque finirait par se fissurer et qu’on les verrait telle qu’elles étaient ; faibles, démunies, et en aucun cas capables d’assumer les conséquences de leur bluff. J'aurais pu trouver d'agréable fréquentations ; il y avait celles de mon genre, qui avaient découvert leur don, leur minable don, en regardant intensément le boulanger du village avec le désir violent de lui arracher la tête pour cause de tarifs, et qui avait vu un magnifique « GULLIVER » se matérialiser au dessus de la tête de cet enfoiré fini, ces filles là, j'aurais pu les apprécier. Hélas non, je préférais m’occuper de mes cartes. Je n’étais pas de leur bande. Je n’ignorais pas les autres avec l’espoir que ça passerait pour les six ans à venir. Moi, Betty, j’ai rencontré Piotr au bout d’un mois. Sur la patinoire artificielle alors que je m’injectais de l’insuline.
La patinoire artificielle faisait parti de l’école, bien que celle-ci ne soit que d’une taille très modeste. J’avais longtemps réfléchi à l’origine de cette exiguïté, avant d’en conclure qu’il aurait été compliqué d’étendre la barrière de camouflage à un complexe … de la taille de Stallone, par exemple. Je ne supportais aucune des autres écoles de détenteurs dont j’avais entendu parler, car ça faisait parti des règles de la partie. Vous êtes parfaitement heureux à Iadviga ou vous faites vos valises. J’avais décidé d’être heureuse, ravie, et reconnaissante d’y être et d’échapper à ma sœur, mon héroïquement sœur patineuse radieuse enquiquineuse, pour les six prochaines années. Revenons-en à la patinoire artificielle, créée par un cryokinésiste du siècle précédent, indiquait une petite plaque adjacente à l’installation. Un autre panneau listait les consignes de sécurité, sous lequel un adulte bien utopiste avait placé un bocal de bracelets de protections « pour les porteurs de dons nuisibles à cette œuvre ». Un surveillant passait régulièrement vérifier s’il ne manquait pas une occasion de proférer quelques remontrances. Peine perdue ; dans le sérieux ambiant, pas un rire ne faisait trembler la glace. Pas un rire ne faisait trembler Iadia, croyais-je. Silence rassurant sur les plaines de la sérénité ; Foutaise muette articulée pour se rassurer quand on voit l’ombre arriver.

    - Oh, gamine, tu fous quoi ? Bordel, si c’est de l’héro…
    - Mais … T'es qui?
    - Répond. Et ne t’avises pas de me mentir.
    - Mais c’est juste de l’insuline. De l’hormone …
    - N’essaye pas de me prendre pour un imbécile.
    - Je dis que c’est de l’insuline ! Je ne suis pas une stupide menteuse, bordel !
    - Bon, gamine, tu m’agaces. Enlève tes patins. On va rendre une visite à Orest.


Docile. Docile, discrète, douce, bête, c’était du pareil au même au final on se retrouvait tirée par le poignet sur cent mètres, balancée au pied d’un arbre et paralysée par un détenteur simplement parce que « tu as voulu jouer à la maligne ? tu t’es cherchée le mauvais adversaire ». J’avais été envahie d’une émotion nouvelle, la panique de ne pas pouvoir renchérir, de perdre la mise la plus importante depuis le début de ma vie. En attendant son retour et le dénouement de ce que je considérais alors encore comme un futile incident, j’avais senti l’éclair de lucidité remonter mon échine, atteindre le cerveau, ébranler cette certitude sur laquelle j’avais bâtie mon être. J’avais laissé entrer le peut-être.
Peut-être que j’avais surestimé mes capacités en restant à Iadviga.

    - Bon. Maintenant, je te repose la question. Ce que l’on a laissé là-bas, étais-ce de l’héroïne, ou de la diacétylmorphine si tu préfères ..?


J’avais éprouvé soudainement une pression. Une obligation implicite qui mouvait mes lèvres à ma place.
    - C’était de l’insuline. Ou hormone hypoglycémiante, si tu préfères.
    - Ah. Et bien pardon pour la méprise.
    - Et maintenant j’aimerais pouvoir me bouger, la récupérer, et me l’injecter, s’il te plait. Avant que ça devienne inutilisable.
    - Pas la peine de te remuer. Klaus , je te l’emprunte un instant, tu permets ?


Et la brute noyée sous les cheveux bruns avait hoché la tête, j’avais senti mes muscles bouger à nouveau, pendant une poignée d’insignifiantes secondes, juste assez pour améliorer ma position, remonter mon cou pour enfin le fixer, et voir flotter l’information que j’attendais au dessus de sa tête.
Voleur de don.
Ainsi c’était ça qu’il « empruntait ».

    - Bon, tu l’injectes ou, ta seringue, gamine ?
    - Tu… n’as pas sérieusement l’intention de faire ça, hein ?
    - T’injecter ton insuline ? Bien sur que si.
    - T’as pas le droit, t’as pas le droit ! C’est ma seringue. Je veux pas tes doigts sur ma seringue. Tu sauras pas t’en servir, mince !
    - Voyons. Au hasard, dans la veine et ensuite j’appuie ?
    - T’es le mec le plus idiot que j’ai rencontré depuis mon arrivée ici.


Il avait relâché l’emprise de la paralysie. Le brun au loin avait eu un mince sursaut. Je sentais la peur monter, redescendre, prenant son élan pour aller vers un sommet plus haut, plus dangereux. Maladroitement j’attrapais la seringue. Mince. Elle était sale. Je fouillais les poches de mon manteau épais à la recherche des autres, refilant la mauvaise dans un coin, à charge de la recycler plus tard. J’essayais d’évaporer ce stress, cette angoisse. Je n’aurais pas du lui dire ça. J’étais une fille, en bas de la hiérarchie, en train de provoquer en duel un joueur d’un autre niveau. Pendant un instant, j’occultais sa présence et me concentrais sur l’injection, relevant ma manche, révélant ma peau fine, marquée sur le haut des traces des anciennes piqures. J’appuyais, laissant la substance pénétrer, sous le regard inquisiteur de Piotr.
    - C’est bon, t’as finis ?
    - Maintenant je mange. Et je retourne patiner.
    - Ca, c’est ce que tu crois. En fait, tu t’appelles ?
    - Bethsabée.
    - Bethsabée ? Je suis Piotr. Suis-moi.


Si j’avais su. C’est bien ça, la formule du regret ? Si j’avais su. Le regret ce n’était que ça ; toutes ces choses que l’on n’avait pas su, tout ses mouvements que l’on n’a pas fait, oui, ces mains qui n’ont pas été tendues, ces mots qui n’ont pas franchis nos lèvres, ces personnes que l’on n’a pas sauvé. Et si l’on avait su, on n’aurait pas hésité une seconde à le faire mais voilà, on est très ignorants. Ignorant au point de se jeter dans le piège.
Je ne dirais plus jamais que qui que ce soit est idiot, car qui que ce soit finit toujours par s’avérer rusé lorsque son orgueil est blessé. J’ai effectivement suivi Piotr, aveugle. Pourquoi ? Parce que je le trouvais intéressant. Intéressant ! Paye ton argument au prix fort, Betty. Oui, j’étais loin d’avoir tort. Piotr, objectivement, il est très intéressant. Il m’a eu dans sa poche en peu de temps, en flattant mon orgueil. En répondant à mes questions. En parodiant le rôle du frère. Moi qui me flattais d’une certaine finesse, j’ai déchanté. Il m’a donné l’occasion de ressentir des sensations nouvelles, des sensations de pouvoir. Les filles ne m’approchaient plus. Les garçons me ne regardaient plus. J’étais loin de m’imaginer ce qui se passait vraiment ; la réelle cause de cet artificiel respect.

    - Dis, Bethsabée ? Il fonctionne comment ton don ?
    - Bien…C’est simple. C’est une sorte d’affichage, façon ordinateur. Tu regardes quelqu’un et au-dessus de sa tête se trouve en lettre grasses et colorée.
    - Colorées ? Tiens. Toujours de la même couleur ?
    - Bien… oui. Je peux peut-être améliorer cela, mais enfin ça ne m’intéresse pas beaucoup.
    - Je peux te l’emprunter quelques secondes ?


A ce stade de l’histoire je suis censée dire non, partir de Iadia avant qu’il ne soit trop tard et oublier Piotr. Que disais-je plus haut au sujet du regret ? Enfin, je vais vous épargner de résumer par le menu les autres petites concessions que j’ai faite pour Piotr. Ca ne sert à rien de m’enfoncer. A la place je crois qu’il est temps, avant que vous ne vous mettiez à définitivement avoir une mauvaise impression au sujet de Piotr, je tiens à vous le dire, que malgré ce qu’on vous dira, je pense, encore aujourd’hui, qu’il a eu une bonne influence sur moi. Il m’a appris la méthode pour accéder aux meilleures parties que la vie peut offrir. Il m’a enseigné l’envie de surpasser les autres. Il m’a poussé à mieux parler, mieux penser, et même s’il m’a volé un des rares lieux ou je me plaisais, ce serait hypocrite de l’accuser de l’ensemble de mes maux.
Son unique tort a été de ne pas prévoir son départ avec un peu plus de classe.

    - Bethsabée ?
    - Hum… salut Klaus. Tu as fait quelque chose à tes cheveux ?
    - Te prends pas pour la plus maligne. Maintenant que ton frère est parti, je te préviens, tu ferais mieux d’en faire autant.


Mon frère ? Ma première réaction avait été de froncer les sourcils. Je n’avais pas de frère, juste une sœur, Inessa, qui m’avait volé la vedette dans ma sphère familiale. Ma seconde réaction a été de réfléchir. Parti. Qui était parti ? Piotr était parti, laissant sur place un apparent mensonge qui pourtant avait fonctionné à merveille. Si vous voulez connaître mon sentiment … Avez-vous déjà vu un poing foncer sur vos côtes ? Après deux ans à vivre dans le calme j’ai connu les tourments. Et dans ma tête j’ai retourné toutes les questions, les points d’interrogations, j’ai fais danser les mensonges les raisons les déraisons, j’ai assassiné les soupçons, j’ai laissé place à des fantômes. Bordel, c’était douloureux. J’étais tenté de partir.
J’étais tenté d’être quelqu’un mais il avait remplacé mon cœur par un vide de question.
J’ai commencé à élever le remord. Le remord d’avoir cru que je valais la peine d’être connue.
Piotr ne m’avait pas déclaré comme sa sœur pour me protéger, il l’avait fait pour me punir. Il l’avait fait pour que la masse puisse se venger de son règne à lui sur une minuscule adversaire. Enfin, minuscule, peut-être, lâche, non.
Ils ont changé de stratégie.

    - Mademoiselle Belinski, je pense que vous savez pourquoi vous êtes là.
    - C’est… parce que j’ai détruis la patinoire artificielle ?
    - Effectivement. Je peux vous reconnaître des circonstances atténuantes. En vérité, on pourrait presque dire que vous n’y êtes pour rien, mademoiselle, seulement, vous représentez un problème pour l’établissement. Je vous laisse néanmoins, au vu de vos excellents résultats, le choix de l’école de détenteur qui vous accueillera le mois prochain. Alors, mademoiselle Belinski, ou préfériez-vous finir vos études ?
    - Monsieur, je désirerais ardemment rejoindre Aisling.

Game over, fin de partie, Betty.
C’était un moindre déchirement en apparence, la récompense d’un certain dévouement. J’avais choisi par élimination. Stallone pouvait crever ; j’irais pourrir à Aisling.

Et bien on dirait que j’en suis déjà à la fin.
La par contre pas question de m’interroger. J’ai déjà vu la terminaison.
Je n’ai plus qu’à tout recommencer à Aisling. En mieux ou en pire. En pourpre ou en saphir, je n'en ai que faire. Je n'ai plus d'envie. Je n'ai que des questions-fantômes pour me tenir compagnie et un filtre de traduction pour m'adapter à ces nouveaux adversaires.





Alice-Lirane

.
Und wieso weiBt du das? Ein Gefuhl. Ach ja, ein Gefuhl...
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✔ Age : 15 ! ( non mais c'est ma grande fierté. depuis même pas un mois que je les ai je sens déjà la DIFFERENCE. )
✔ Sexe : Féminin.
✔ Avatar : Alice, de Tales of Symphonia.
✔ Comment avez-vous connu le forum ? Hum... miracle?
✔ Pensez-vous demander un parrain/une marraine ? Oui. En tant que grande nerveuse timide peureuse sur les forums.
✔ Autre chose ? tourte !


Dernière édition par Bethsabée M. Belinski le Jeu 4 Aoû - 23:35, édité 16 fois
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Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Vide
MessageSujet: Re: Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.    Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Icon_minitimeSam 30 Juil - 13:57

    Bonjour et Bienvenue sur Aisling !

    Je te propose le don ARTISTE (tout ce que tu fais (d'un point de vue artistique) sera reconnu, et tout le monde en sera gaga.) ou encore le CONNAISSANCE & REPÈRES DES DONS (Oh tiens, untel a tel don, etc etc), en PSY !
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Bethsabée M. Belinski
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MessageSujet: Re: Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.    Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Icon_minitimeSam 30 Juil - 14:19

Je prends sans hésiter la CONNAISSANCE & REPÈRES DES DONS, merci Smile
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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.    Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Icon_minitimeDim 7 Aoû - 15:54

(TALES OF SYMPHONIA.)
J'hésite à dire que l'image de Iada n'est pas tout à fait exact, qu'on ne sent peut être pas assez le coté misogyne, mais vu que tu en fait quand même part, je ne vois pas ce que je te ferrais changer. Donc tu es validée
N'oublie pas de m'envoyer ton secret par MP ~
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MessageSujet: Re: Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.    Betty ♦ standing in the lightfield, waiting for some action.  Icon_minitime

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