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 Sully, pour vous sourire.

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AuteurMessage
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Sully E. O'Connor
Sully, pour vous sourire. Rangpsy
Sully E. O'Connor

Messages : 164
Date d'inscription : 26/06/2011
Age : 30


It's a kind of magic.
Age du personnage : 15 ans
Nationalité: Irlandais
Relationship:

Sully, pour vous sourire. Vide
MessageSujet: Sully, pour vous sourire.   Sully, pour vous sourire. Icon_minitimeDim 24 Juil - 18:15

You know my name.

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Smile, though your heart is aching.
Sully, pour vous sourire. Dnangel47
✂ Surnom : Sully O'Connor, c'est un concentré de bonne humeur, d'optimisme et de gentillesse. Un sourire sur pattes. C'est Smile.
✂ Age : 15 ans
✂ Année : Quatrième année.
✂ Année d'arrivée : Première année.
✂ Classe : PSY
Supernatural Superserious.

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Smile, what's the use of crying?

Sully, c'est un petit garçon au coeur tendre, et grand comme l'univers. Un petit bonhomme affectueux, aux grands yeux candides, couleur d'argile, au sourire attendrissant, au rire doux et chaud comme un rayon de soleil. L'optimisme incarné, toujours un sourire au coin des lèvres, toujours un mot gentil. Bourré d'espoirs et d'utopies, aussi. Un ami sincère, avec un coeur de colombe, blanc comme neige, prêt à défendre la paix et l'égalité, et à réconforter la terre entière. Sully, c'est un idéaliste à la voix douce, qui voudrait chanter des berceuses au monde pour qu'il dorme mieux chaque nuit.

Sully, c'est un petit garçon déçu, déçu par les mensonges et les secrets. C'est un petit coeur malade à force de voir du sale partout. C'est un enfant qui ne comprend pas pourquoi le monde et si sombre, et pourquoi personne ne semble s'en soucier. C'est un esprit tourmenté par tous les maux de l'humanité, assailli par ses vices, écoeuré de mensonges. C'est un cri de révolte gardé au fond du coeur, et une envie de ne pas y croire.

C'est une personnalité compliquée que celle de Sully. Pourtant, lui, il n'avait rien demandé à personne. Ç'aurait pu être un petit garçon tout ce qu'il y a de plus normal, un vrai petit ange : innocent, aimant, adorable. Naïf et crédule aussi, facilement influençable. Il se serait fait des amis dont il aurait bu chaque parole, sans jamais douter, loyal comme un chien. Il se serait fait avoir, mais qu'importe, tant qu'il gardait le sourire. Très vite, Sully a compris que son véritable don, c'était son sourire. Pas un don magique, extraordinaire. Non, un vrai cadeau. Son cadeau à lui, c'est son sourire, c'est la plus belle chose qu'il possède, et la plus belle chose qu'il puisse offrir : du bonheur, du réconfort, de l'amour et de la gentillesse. Du rire, aussi. Tout ça, compris dans un sourire. Alors, depuis qu'il est petit, Sully s'applique à ne jamais le perdre, ce sourire. Même quand tout va mal. Mais voilà, il y a l'autre. Son Don. Comprenez la nuance : celui-ci est tout sauf un cadeau. On le lui a imposé à sa naissance, et le voilà forcé de vivre avec, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Car, au fond de lui, Sully sait bien à quoi ressemble la nature humaine. Il le sait mieux que quiconque. Et ça lui donnerait envie de vomir. Quand il était petit, il ne comprenait pas. Il a essayé d'aider les gens, de dire la vérité toute nue, sans pudeur. On dit que la vérité sort de la bouche des enfants : on oublie de dire qu'elle fait mal. Par simple gentillesse, Sully a blessé des personnes, il a fait mal en brisant des espoirs, en ôtant la confiance. Grâce à quelques mots. Tout ça parce que le monde est fait de mensonges. Sully déteste le mensonge, lui que ni la méchanceté, ni la jalousie, ni aucun sentiment mauvais n'ont, semble-t-il, jamais atteint. Lui aussi, ça lui faisait mal, de voir tout ça sans rien pouvoir faire. De savoir. Ça le révoltait, ça lui mettait la mort dans l'âme et les larmes aux yeux. Trahisons, violence, tristesse. Derrière les éclats de rire qui sonnaient faux, n'y avait-il donc que cela ? Mais non, Sully believes. Quelles que soient les horreurs dont il est témoin, il ne perd pas espoir. Sinon, tout serait perdu, tout cela ne servirait à rien. Alors il se tait, fait l'enfant sage, craint le poison de ses paroles, tourne sa langue dans sa bouche avant de parler, ne trahit pas les secrets qui le tiennent prisonnier. Il essaye désespérément de vivre une vie normale, d'apporter un peu de joie et de chaleur à ce monde si froid et si triste. Il combat le mensonge par la confiance, combat la vérité par l'ignorance. Tout ce qu'il entend dans sa tête ne le concerne pas. Il cherche à se convaincre lui-même, sans relâche : c'est le seul moyen qu'il a trouvé de se protéger contre tout ça. C'est comme si quelqu'un d'autre entendait, celui qui sait, alors que lui agit comme d'habitude, sans savoir. Il n'est pas schizo ni rien, hein. Il prend simplement de la distance pour ne pas devenir fou. Il essaye de vivre comme un adolescent normal, comme si ce Don ne lui pourrissait pas la vie. En souriant. En faisant confiance aux gens malgré ce que son esprit essaie de lui dire sur eux. En croyant leurs mots menteurs et leurs langues fourchues. Régulièrement, il s'isole un peu, pour échapper au bruit dans sa tête. Il porte des bracelets de protection, pour filtrer tout ce qu'il entend dans sa tête, mais son Don est si puissant que les bracelets se fissurent petit à petit : ils laissent passer quelques pensées par-ci par-là, les plus fortes, celles qu'il entendrait presque à voix haute. Puis lui autres, jusqu'à ce que le bracelet se brise complètement. Alors, il va demander un nouveau bracelet à McAllistair. Parce que c'est fatiguant, et que ça donne la migraine. Comme les pensées les plus fortes s'introduisent malgré lui dans son esprit dès que son bracelet comprend la moindre fissure, Sully aime les endroits calmes pour s'en protéger. Il se réfugie dans un petit coin tranquille, seul, pour ne plus entendre un moment que ses propres pensées. Parfois, il en profite pour pleurer un peu, sur ses propres soucis, ou sur ceux des autres. Il ne sait pas clairement pourquoi il pleure, mais ça relâche un peu la pression. De toute façon, son sourire reviendra.
It's the end of the world as we know it.

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✎ Don : Télépathie.
✎ En détail : C'est un cauchemar. Ce Don est une malédiction, une croix à porter, toute sa vie. Et ça, Sully le sait mieux que quiconque. Aussi loin qu'il s'en souvienne, le garçon entendait des bruits, des mots, même quand les lèvres ne bougeaient pas. Les pensées des gens, toutes les pensées profondes de l'humanité lui sont offertes. Où qu'il aille, il entend ce que les gens qu'il croise ont au fond du coeur. Et c'est pas toujours beau à savoir. Les hommes cachent tant de secrets. Des secrets sombres, ou tristes. Ça vous serre le coeur à tout moment, sans que personne ne vous ait averti. Et vous êtes le seul à partager tout cela, en silence, en serrant les dents. Smile aimerait bien ne pas savoir. Ne pas se sentir complice, coupable. Ne pas être au courant. Il feint l'ignorance, cherche à se convaincre que cela ne le concerne pas, pour vivre normalement. Mais les plus vils mensonges de l'humanité lui sautent aux yeux sans qu'il ne puisse rien y faire. Alors, incapable de contrôler ce Don si puissant, il ferme les yeux et les oreilles, n'écoute pas, ne dit rien, garde douloureusement les secrets dans son coeur. Son coeur, il a l'impression que ce serait un peu la boîte de Pandore si un jour on l'ouvrait. Toute cette vérité crue ferait mal, très mal, à ceux qui l'ignorent encore. Souvent il se demande pourquoi il est comme ça. Pourquoi, entre tous les Dons qui existent sur terre, il a fallu que lui soit Télépathe. Qu'avait-il fait de si moche pour devoir porter ce poids sur ses frêles épaules, toute sa vie ? Puis il se dit qu'il fallait bien quelqu'un, probablement. Au moins une personne qui soit témoins de tout ça. Que ça lui est tombé dessus, voilà tout, et qu'il faut faire avec. Qu'au moins, ce ne sera pas utilisé à de mauvaises fins. Fichu Don.
✎ Maitrise : La maîtrise de son Don, c'est bien simple ; elle est quasiment nulle. La Télépathie est un Don particulièrement puissant. Violent, dans son implacabilité. Il est né avec : son Don était actif dès sa naissance. Bien sûr, à cette époque, il ne comprenait pas ces pensées qui s'offraient à lui. Mais son Don s'est imposé à lui sans merci. Il est incapable de le brider, de faire le silence dans sa tête, de choisir d'ignorer les pensées d'une personne en particulier : c'est à vous rendre fou, tous ces mots qui se mêlent aux vôtres, qui envahissent votre propre esprit sans que vous puissiez vous en protéger. Petit à petit, Smile s'y est habitué, en quelque sorte. Il a appris à se détourner, à ignorer les pensées les plus ténues, comme un bourdonnement que l'on n'écoute plus. Seules les plus vives, les plus fortes aussi, lui crient dans la tête. Il s'applique cependant en cours, sans perdre espoir de pouvoir un jour contrôler ce mystérieux pouvoir : faire le silence dans sa tête. Mais vous comprendrez que, malgré la bienfaisance des bracelets de protection, Sully soit régulièrement sujet à de violents maux de crâne.
✎ Lui & les ELEM : En se basant sur des a priori ancestraux (ouais, ça fait classe dit comme ça), les ELEM supportent assez bien les PSY ; et c'est bien la seule classe pour laquelle ces petits aristocrates aient un semblant de sympathie, semblerait-il. Smile, lui, ne s'entend pas particulièrement bien avec les ELEM. Leur mépris, qu'il reçoit en plein coeur, fait gronder en lui un sentiment d'injustice. Sans pour autant dire qu'il ne les aime pas (parce que Sully est un petit bisounours qui aime tout le monde), on pourra dire qu'il ne se sent pas à l'aise parmi eux, et qu'il s'y frotte peu.
✎ Lui & les SPE & PHY : Avec les SPE et les PHY, par contre, c'est une grande histoire d'amour. Ces deux classes regroupent les énergumènes les plus originaux, les plus fous, et les plus sincères. Et c'est cela que Sully aime chez eux. Parce qu'ils sont drôles, sympathiques et accueillants. Certains ont des pensées tordues, bien sûr, et ce n'est pas toujours évident d'éviter les problèmes quand on les côtoie de trop près, mais au fond ce sont des gens biens. D'ailleurs, les SPE en ont fait leur mascotte, et l'ont en quelque sorte adopté. Si bien, qu'au final, il se sent mieux avec eux qu'au sein de sa propre classe.
✎ Lui et les PSY : C'est assez étrange d'imaginer ce petit bonhomme chez ces êtres froids et comploteurs. La petite miniature avec ses cheveux roux en bataille et ses grands yeux remplis de candeur, avec cette bande d'individualistes. On s'y habitue. Les PSY, c'est censé être les siens, sa maison, son chez-soi. A vrai dire, il s'y sent moins bien que chez les SPE ou les PHY, mais ce n'est pas non plus comme on se l'imagine. L'avantage, chez les PSY, c'est qu'on vous laisse plutôt tranquille. Chaque élève affiche son indépendance, ce qui permet à Sully de s'isoler quand il ressent un besoin pressent de calme, de silence. Et puis, quand il y a un problème, on peut quand même compter sur les autres : ils sont tous si différents qu'il y en a toujours un capable de gérer la situation, avec le Don qui convient. A vrai dire, ce qui le met le plus mal à l'aise dans cette classe, c'est Lie. Un sixième année à l'esprit complètement tordu : ses pensées sont terrifiantes. Smile l'évite autant qu'il peut, comme la peste, mais le brun le poursuit. Ça l'amuse de le tourmenter.
Jolie petite histoire.

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It's not a Gift from God, it's an evil & twisted Magic.

L'homme, soigneusement plié dans un costume, avec une cravate en guise de noeud, ressemblait à un paquet cadeau au papier sobre. Si l'habit n'avait pas été froissé au cours du trajet qu'il avait précipitamment effectué depuis sa salle de réunion jusqu'à l'hôpital, on aurait pu croire qu'il s'était endimanché pour l'occasion. Assis sur une chaise, dans le couloir blanc, sa jambe tressautait tandis qu'il tapait nerveusement du pied, ses chaussures cirées émettant un petit claquement net en heurtant le revêtement lisse du sol. Les infirmières qui passaient devant lui souriaient, en se faisant des chuchotis. « C'est le futur papa. »

* * *

Un cri. Comme des pleurs, mais en plus bref. Le tout dans une petite voix aigüe et éraillée, si petite alors même que l'enfant semblait s'égosiller. L'émotion qui submergeait l'homme le rendait maladroit, gauche, hésitant. Peu importe le nombre de fois qu'il le prenait, il ne savait comment tenir cet être minuscule, qu'il sentait d'une fragilité déconcertante tandis qu'il refermait ses bras autour de lui. Une jambe frémit, toute plissée, et le petit pied rond qui la terminait s'agita. L'homme enveloppa la petite chose de son amour et de sa chaleur, et l'enfant se calma. Dans son lit d'hôpital, la jeune maman regardait avec tendresse les deux hommes de sa vie.

* * *

La clef dans la serrure réveilla la maison endormie. La porte grinça pour accueillir le nouveau venu. Doucement, le landau s'ébranla et passa le perron. La maison respirait calmement, silencieuse, émerveillée par tant de vulnérabilité, dans le doux tissu du landau aux grandes roues qui tournaient comme des moulins à vent. C'est là qu'ils virent la lettre. Au milieu des cartes, des félicitations, une lettre au caractère officiel, cérémonieux, se détachait du lot. Tandis que la femme posait son sac sur la table en demi-lune, accoudée au mur, sous le miroir, et se penchait sur l'enfant qui dormait, l'homme saisit le coupe-papier posé près du courrier et déchira délicatement l'enveloppe blanche. Il déplia soigneusement le papier, et se mit à lire, sans doute intrigué par la seule lettre qui ne les félicitât pas de la naissance. Son expression trahit alors une grande surprise, démunie, confuse, qui semblait se renforcer au fur et à mesure que ses yeux déchiffraient l'écriture fine. La femme vit son visage et se raidit, pressentant une sorte de drame. N'ayant pas reçu la lettre à l'hôpital, elle avait espéré que celle-ci ne viendrait pas. Mais il était visiblement temps d'abattre les cartes… L'Irlandaise prit le papier des mains de son époux, et le regarda avec un air grave, sérieux, et une vague lueur inquiète tout au fond des yeux, là où l'étincelle de vie qui animait son regard avait toujours brillé. L'homme le remarqua et durcit les traits de son visage pour affermir sa résolution et se préparer à accepter ce qu'il ne comprenait pas. Il ne put cependant se défendre face à la faiblesse qui l'assaillit, aux paroles de sa femme. Un Don ? Une sorte de pouvoir, qu'elle lui aurait caché toutes ces années ? « Pour ne pas t'effrayer. » « Pour que tu ne me trouves pas bizarre. » « Pour ne pas te perdre. » Vacillant, l'homme ne savait comment réagir. Il faisait appel à tout son amour, pour cette femme, pour cette vie et ce foyer. Mais quelque part au fond de lui, une peur inexplicable engourdissait la chaleur de cet amour. L'enfant se mit à pleurer, comme s'il avait été conscient de ce que sa naissance représentait désormais pour l'homme qui l'avait conçu.

Sully, 7 ans.

Sully regarda son père, qui détourna les yeux. Comme à chaque fois, l'homme ressentait un malaise face à ce regard sincère, qui semblait malgré tout le transpercer. Il savait que cet enfant entendait ses pensées, et cet fait engendrait chez l'homme un déraisonnable sentiment d'insécurité. Inquiet de nature, peu sûr de lui, il aimait que son quotidien ait un coup de banalité, d'habitude, de routine. L'inconnu sous toutes les formes lui faisait peur. Et cet enfant était tout sauf quelque chose de connu, malgré les sept années qu'ils avaient partagées. Son père ne pouvait tout simplement se résoudre à apprendre à le connaître : son Don l'effrayait, et il en venait à l'éviter. Heureusement, il y avait ces bracelets… Sa femme lui avait expliqué que les bracelets de protection bridaient complètement le Don de l'enfant. Mais, régulièrement, les bracelets cassaient, et il fallait les remplacer par des neufs, que l'école envoyait tous les deux mois.
Par ailleurs, sans doute parce qu'il était conscient des pensées de son père, l'enfant ne le poursuivait pas. Ils avaient passé sept ans sous le même toit, se croisant dans la maison comme des étrangers cohabitent, sans chercher à approfondir leur relation.
L'enfant ouvrit la bouche, comme pour parler. Après être demeuré muet quelques secondes, hésitant, il appela de sa voix claire :

Papa.

L'homme se tourna vers lui, avec un air farouche d'animal traqué. L'enfant songea un instant qu'il était donc le prédateur. Il reprit, avec sérieux.

Tu sais Papa, Maman elle t'aime beaucoup. Et moi aussi.

Sa voix, un peu tremblante dans le fond, avait des accents de sincérité. Et le garçon ponctua sa déclaration par un sourire chaleureux, que son père lui rendit. Un instant, la distance entre eux sembla diminuer, la douceur de ce sourire chassant la crainte des yeux de l'homme. Celle-ci revint après quelques instants. L'adulte se détourna ; l'enfant, lui, le regardait toujours avec une sorte d'admiration dans le regard, mais demeurait silencieux. Ils étaient redevenus des étrangers. Mais l'enfant était heureux : il avait appris à rassurer son père. Désormais, il chérissait ce sourire qu'il pouvait offrir à ce coeur de grande personne qui lui restait fermé.

* * *

Il y avait des voix. Des rires. Des flûtes de champagne que l'on entrechoquait délicatement. Des robes, des bijoux, des costumes et des cravates. Des lumières dans la maison, et dehors aussi, des bougies. Le fumet d'un bon dîner, que Maman avait passé la moitié de la journée à préparer, avant de dresser la table. Tant de signes auxquels l'enfant ne faisait plus attention, mais qu'il aurait été amusant de repérer, pour jouer à la devinette avec ce qui ne laissait aucun doute : c'était un soir à invités. Depuis le couloir, Sully reconnut la voix forte d'Abban, un collègue et bon ami de son père. Il l'avait déjà rencontré plusieurs fois. Le rire d'une jeune femme lui répondait : Aileen. La jeune femme avec laquelle il partageait sa vie depuis presque un an. Sully ne comprenait pas très bien, mais sa mère lui avait expliqué qu'ils s'aimaient bien, et qu'ils voulaient rester ensemble, comme Papa et Maman. Hésitant à les interrompre, le petit garçon vérifia l'heure à sa montre : il était temps de se coucher. Il s'avait que son père ne serait pas content s'il le retrouvait debout. Ses pieds nus courant sur le paquet lisse, l'enfant se dirigea au petit trot jusqu'au salon, où les adultes prenaient l'apéritif. Papa et Maman étaient assis sur deux fauteuils rouges, faisant face au canapé, sur lequel Abban et Aileen étaient assis côte à côte. Flûtes à la main, sourire aux lèvres. Le père de Sully se retourna vers lui à son arrivée.

Ah, voilà Sully.
Tu viens dire bonsoir mon chéri ?

Le petit roux s'approcha, les cheveux en bataille, et posa ses grands yeux d'argile sur les invités. Comme à son habitude, un joyeux sourire étirait ses lèvres, tandis qu'il serrait la main pour dire bonsoir. Où sont passées les olives ? Drôle de petit bonhomme. Il ressemble à sa mère. Bonsoir petit. Tu as vu ça, Aileen ? J'aimerais avoir un fils comme ça. Toujours le sourire. Vivement que je sois seul avec toi. Et mille autres pensées qui résonnaient, furtives, dans sa tête. Le bracelet était fissuré, cela faisait maintenant deux jours qu'il entendait des pensées qui ne lui appartenaient pas. Et elles étaient de plus en plus fortes. Le petit garçon songea qu'il lui faudrait changer de bracelet, comme lui avait expliqué Maman.
Sully ne pouvait tout écouter, ne pouvait répondre à toutes ces pensées. Alors il ignorait, se contentant de saluer poliment comme on lui avait appris. De toute façon, Papa se fâcherait s'il parlait de son Don. L'enfant serra la main d'Abban – ou plutôt, se fit serrer fermement la main par celle d'Abban. Bonsoir, un sourire. Puis il prit la main d'Aileen, plus délicate, dans la sienne. Bonsoir, un sourire. Froncement de sourcils. Hésitation. L'enfant regardait la jeune femme, avec insistance. Pourquoi me fixe-t-il ? Tout va bien ? Mais, derrière toutes ces pensées qui virevoltaient au premier plan, des murmures revenaient sans cesse. Plus enfouis. Plus profonds. Et le sourire de façade volait en éclat. Les compliments sonnaient faux, les banalités étaient forcées. L'attention était ailleurs, sur ce qui suivrait ce dîner. L'homme pensait à la femme, et à leur étreinte. La femme pensait aux mots qu'elle choisirait. Se rappelant ce que sa mère lui avait dit, l'enfant s'adressa à elle :

C'est faux.

Maman, surprise, le regarda sans comprendre. L'enfant répéta, fermement :

Tu t'es trompée, ce n'est pas comme Papa et Maman.

Et comme elle ne semblait pas saisir, il regarda l'ami de son père, avec sérieux.

Elle ne t'aime pas.

Vague de pensées qui l'assaillissent. Surprise, refus, confiance. Hein, quoi ? Qu'est-ce qu'il dit ? De quoi parle-t-il ? Aileen ? Pas possible. Il se trompe. Drôle de mioche. Qu'est-ce qu'il en sait. L'homme regardait les yeux de l'enfant, cet air sévère et sérieux. Mais il esquissa un sourire et repoussa l'attaque, ébouriffant les cheveux de Sully.

Allons, tu racontes des bêtises mon garçon. On s'aime beaucoup avec Aileen.

Sully, lui, ne comprenait pas pourquoi on refusait de le croire. Il voulait simplement lui dire la vérité. Mais il sentit le regard insistant de son père et, plus encore, ses pensées qui s'affolaient. Alors, il se tut, et s'excusa. Avant de quitter le salon pour aller se coucher, l'enfant secoua la tête d'un air désolé en entendant les pensées coupables d'Aileen, qui cherchait comment annoncer la séparation à Abban. Sully soupira. Ç'aurait été plus simple si l'autre l'avait écouté. Elle n'aurait pas eu à chercher ses mots, s'il avait su, et lui n'aurait pas cru en ce mensonge plus longtemps. Mais en s'éloignant, Sully comprit qu'il avait semé le doute dans l'esprit d'Abban. Le doute est une graine qui pousse seule, et vite. Un rien l'arrose, une fois plantée. Et, derrière les pensées qui niaient, comme jetées au hasard à la surface de son esprit, Sully entendait d'autres pensées plus douloureuses qui grandissaient. Il prit alors conscience du mal qu'il avait causé, et apprit cette nuit-là que la vérité nue n'était pas si innocente que ça, et qu'il valait mieux se taire. Fichu Don.

Smile, 15 ans.

Le bras tendu vers le soleil, il regardait l'éblouissante lumière filtrer entre ses doigts, en plissant les yeux. Son grand sourire éclairait son visage, et ses cheveux roux ébouriffés comme un porc-épic s'embrasaient. C'était une belle journée, et ça lui faisait chaud au coeur. D'un autre côté, il aimait bien aussi la fraîcheur de la pluie. Et le froid. Et le chaud. Et le vent. Et tout ce qu'on pouvait imaginer. Smile souriait en toutes circonstances. Ou presque. La vie était assez dure comme ça, assez pourrie aussi, il le savait. Alors il se faisait un point d'honneur à ne pas laisser filer sa bonne humeur, et à voir le verre à moitié plein. Question de bonheur. De santé, aussi ; pour pas devenir fou. Ça fait toujours du bien de sourire, pour soi, et même pour les autres. Il savait que son sourire était souvent contagieux, alors il en abusait pour répandre la bonne humeur. C'est chouette, hein ?
Avec un petit rire, l'adolescent se laissa tomber au milieu des fleurs, les bras en croix. Tout était calme. Smile aimait se réfugier dans les grands jardins d'Aisling, quel que soit le temps : il finissait toujours par y trouver un petit coin tranquille, sans personne pour s'incruster dans sa tête. Aujourd'hui, cependant, la tâche avait été plus ardue. Avec ce grand soleil, nombreux étaient les étudiants à avoir eu la même idée de promenade, et il avait dû se promener un bon moment à-travers les bosquets fleuris pour trouver un endroit calme. Il savait qu'il n'en profiterait sans doute pas longtemps, mais il avait appris à apprécier les instants passés au calme. C'était plus par habitude qu'autre chose : il avait récemment changé son bracelet de protection et celui-ci était encore en parfait état. Un vent léger lui chatouilla le visage, et Sully ferma les yeux, profitant du calme de cet instant.
Sursaut. Le garçon rouvrit ses grands yeux marron, et se redressa en sursaut. Zut de zut, revoilà l'autre perturbé. Comment faisait-il pour le retrouver à chaque fois ? Cherchant à fuir les remarques narquoises qu'il entendait déjà non loin de lui, Sully se releva et déguerpit, juste à temps pour ne pas voir le sourire amusé de Lie. Depuis qu'il était arrivé à Aisling, quatre ans plus tôt, Ludvik ne cessait de le harceler, à sa façon. Sans que Sully ne puisse se plaindre, bien sûr : qui donc penserait à du harcèlement, alors que c'était la simple présence de Lie qui le dérangeait, et rien d'autre ? Mais Lie savait pertinemment l'effet que ses pensées tordues avaient sur le pauvre petit garçon, et ça l'amusait de les lui imposer. Sully le savait : il voyait aussi dans ses pensées à quel point l'autre s'amusait de le voir s'enfuir. Courant dans les jardins, il croisa un groupe de Physiques à qui il lança un grand sourire, accompagné d'un salut de la main, sans arrêter sa course. Il prit tout de même la peine de les avertir :

Lie est dans le coin !

Personne n'aimait se retrouver face à lui. Les autres se mirent à rire en lui rendant son salut et en le remerciant, amusés de voir le petit Smile traverser les par-terres de fleur à toute allure. Qui sait où il allait encore répandre sa bonne humeur ?
Alcyone

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✔ Autre chose ? Mes excuses pour le retard, concernant le premier jet de cette fiche de présentation. L'agitation des vacances m'a prise au dépourvu. *sort du chocolat pour s'attirer les faveurs de Bonnie-la-Terrible*
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Aelys E. O'Brien
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Aelys E. O'Brien

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Sully, pour vous sourire. Vide
MessageSujet: Re: Sully, pour vous sourire.   Sully, pour vous sourire. Icon_minitimeLun 25 Juil - 21:13

CHOCOLAT ? OU CA ?
Je crois t'avoir déjà souhaité la bienvenue, mais je te le redis alors ♥
Parce que Sully est. Parfait ? Oui, ca doit être ca, oui. J'adore littéralement ta façon d'écrire, et je te pardonne évidemment ton retard parce que ca vaut largement l'attente. Sully est tellement adorable.
Alors validé et je te MP très vite !
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Sully, pour vous sourire.

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