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 3 nuits par semaine • Adriel

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Aelys E. O'Brien
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Aelys E. O'Brien

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3 nuits par semaine • Adriel Vide
MessageSujet: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeLun 9 Mai - 18:02

3 nuits par semaine • Adriel Adrielbonnie

Thank you, Satan.
« POUR LA FLAMME QUE TU ALLUMES AU CREUX D'UN LIT PAUVRE OU RUPIN.
POUR LE PLAISIR QUI S'Y CONSUME DANS LA TOILE OU DANS LE SATIN. »


.


▬ Je dois vraiment y aller maintenant.
▬ Sèche. C'est pas comme si ca importait beaucoup.
▬ Tu n'as jamais vu Lysander une fois qu'on a raté trois fois d'affilé son cours, je te jure.

Clyde grogna.
D'un geste lent et mesuré, qui montrait clairement sa vive désapprobation à cette fuite, il laissa la liberté à sa proie si durement attrapée. Celle-ci se hâta de se détacher du corps du brun, se leva enfin du lit et posa pied à terre avec soulagement. Elle remit ses chaussures en vitesse, de peur que son bourreau ne change subitement d'avis et l'oblige à rester se prélasser avec lui une heure de plus.

▬ Tu reviens après, hein ?
▬ Bien sur.

Bonnie se permit même un sourire rassurant et un baiser sur la joue en guise d'au revoir. Clyde ne protesta pas, et en profita même pour passer une dernière fois sa main dans sa crinière rousse.

Comme ils étaient mignon.
Le petit couple parfait.
La future famille heureuse et à jamais unie dans la joie, l'amour et la bonne humeur.
La mort naturelle cote à cote, simplement ravie par la présence éternelle de l'autre.
Tout était si clair et déjà si bien tracé, comme une fillette aurait pu le faire en rêvant du meilleur futur à ses yeux à l'aide d'un crayola et d'une imagination alimentée par tous les Disney regardés. Il y avait une princesse d'abord, aux cheveux de feu et aux robes dont rêvent toutes les petites filles. Cette princesse n'avait pas de grand royaume, pas de pouvoir surpuissant, juste de l'amour à revendre, et un ennui mortel dans l'attente de son prince charmant. Prince qui ne tardait pas à arriver sur son fier destrier éclatant, afin de vaincre les obstacles qui se dresseraient entre lui et sa princesse, que ce soit grand dragon noir crachant des flammes, sorcière ensorceleuse le piégeant par quelques maléfices perfides, ou encore ce redoutable concurrent blond prêt à tout pour gagner le cœur de la princesse avant lui. Mais le prince parvenait toujours à les vaincre. N'est-ce pas ? Avant de la prendre sur son beau cheval blanc et enjamber les ennemis vaincus pour s'en aller au loin dans la direction d'un couché de soleil digne d'une série américaine aux mauvaises audiences.
L'histoire était dessinée sur papier par des petites mains d'à peine 7 ans, des rêves et illusions plein la tête.
Le problème du conte de fée, c'est qu'on s'aperçoit toujours à un moment qu'il y a une faille dans le scénario. Et dans ce cas-ci, une faille béante qui foutait à l'eau tout le plan.

Si Aelys eut des remords en dépassant la porte de la salle de russe ? Évidemment.
Si cela l'empêcha de continuer son trajet jusqu'à la bonne porte, en imaginant déjà quel mensonge elle raconterait à Clyde pour ne pas retourner le voir ? Surement pas.
Il était clair que pour un esprit qui prenait un plaisir malsain à se torturer comme celui de Bonnie, les remords l'avaient depuis longtemps criblés de reproches de tous cotés, enfonçant des lames de rasoir dans son esprit à chaque sourire ravie qu'elle lui offrait, ou chaque caresse qu'il lui donnait. Bonnie aimait Clyde. Oui, ca elle le savait. Elle le connaissait depuis tellement de temps qu'interpréter ses sentiments à son égard était devenu un jeu d'enfantx ; Bonnie aimait Clyde, Bonnie adorait Clyde, Bonnie passerait sa vie avec Clyde, et Bonnie serait heureuse pour toujours et aurait beaucoup d'enfant -ou pas, vu que son prince n'appréciait pas particulièrement les mômes braillards, mais soit. N'importe qui à Aisling aurait pu vous le dire. Bonnie aimait Clyde, oui.

Mais est-ce que quelqu'un avait pensé à demander à Aelys ce qu'elle en pensait ?

Probablement pas.
Parce qu'Aelys était une adolescente que peu connaissait et que personne ne pensait à questionner, elle. Parce qu'Aelys ne voulait pas se montrer en tant que facette peu reluisante de Bonnie. Ironie mordante quand on réfléchissait une seconde, après tout, Bonnie n'était elle pas au départ une facette minime d'Aelys ? Facette qui avait grandi, grandi, pris de l'ampleur jusqu'à amener dans l'ombre Aelys.
Ne pensez pas qu'Aelys était schizophrène, il n'en était rien. Il fallait juste admettre que la rouquine était devenue fausse. Petite à petit, doux sourire après petit mensonge. Rire enfantin après tournoiement ingénu. Et c'est comme cela qu'on se retrouvait à mentir à celui auquel on pensait donner sa vie future, pleines de promesses et d'espoir, avec un amour véritable et des illusions devant les yeux. Mensonge.

Elle avait besoin de respirer.
Besoin de se raccrocher à Aelys, échapper à Bonnie l'espace d'un instant, raviver les couleurs ternes terrées trop loin en elle, vivre comme elle aurait pu le faire en choisissant un autre chemin. Vivre comme elle aurait du le faire. Et lui avait su trouvé le moyen de donner vie à tout ca.

Comme un fragment de présent déjà dépassé, un bout de « ce que cela aurait pu donner ». Une hypothèse en suspens qui connait déjà sa réponse.
Tellement mauvaise qu'on évite de la poser.

Alors c'est Aelys, la vraie, qui appuyait sur la poignée de la porte de la cabine du capitaine sur le bateau des SPE, en silence, dans le plus grand des secrets.
C'était leur endroit. Leur cachette secrète, comme ils auraient pu dire enfant, sauf qu'ils étaient loin d'avoir leur candeur. Au contraire. C'était leur brasier qui ravivait des souvenirs que seule cette pièce pouvait contenir, limbes entre deux présents, un réel, et un imaginé. Parce que l'imagination était toujours plus belle que la vérité brute.
Et la voilà, sa plus grande mais sa plus belle erreur. La voilà, grande, fière, attirante. Magnétique par son aura qui hurlait au fourvoiement et au vice. La voilà dans tout sa splendeur et parée de toute sa superbe, cette gigantesque bêtise renouvelée bien 3 fois par semaine. Car il n'y avait pas d'illusions à se faire, leur petit jeu ne pouvait amener qu'à la douleur et à la perte. Mais comment résister à son charme inavouable et son aura si supérieure, presque éthérée ?

Alors Aelys sourit.
Aelys l'enlace doucement, alors que lui ne l'a pas vu et pas entendu entrer, toujours de dos.
Aelys glisse ses doigts sur son torse.
Alys respire son odeur si masculine, grave les traits de son corps dans son esprits, s'imprègne de tout son être.

▬ Tu sens la cigarette, Adriel.


Et la princesse tomba amoureuse du redoutable concurrent blond.

Bye bye, jolie petite histoire.

.
« POUR LE PÉCHÉ QUE TU FAIS NAITRE AU SEIN DES PLUS RAIDES VERTUS
ET POUR L'ENNUI QUI VA PARAITRE AU COIN DU LIT OU TU N'ES PLUS.
THANK YOU, SATAN. »


...Il n'y a que moi qui ai envie de dire "la salooope ?"


Dernière édition par Aelys E. O'Brien le Jeu 6 Oct - 13:31, édité 1 fois
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Adriel Stratford
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3 nuits par semaine • Adriel Vide
MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeMar 10 Mai - 11:34

3 nuits par semaine • Adriel 566538tumblrltwfgvuzC81r52doco1500large



Et trois nuits par semaine,
c'est sa peau contre ma peau et je suis avec elle.


Des cris, des soupirs, un sommier qui craque, frémit, agonise ; le désir qui s'embrase, décolle, culmine puis se meurt.
Il se retire, le souffle court et le coeur détraqué. Elle se redresse, repousse les draps et le scrute, l'air moqueur. Ils échangent un regard. Pas un mot. Puis il se relève et cherche ses vêtements dans le bordel de la chambre. Elle passe la main dans sa longue tignasse brune, emmêlée, et le regarde faire, un peu amusée. Il enfile son caleçon, enchaîne avec son Levi's et glisse la tête dans son tee-shirt.

Tu reviens quand ?
J'en sais rien. Pourquoi ? J'ai des dettes ? rétorque-t-il, un sourire sardonique aux lèvres.
Nan t'inquiète, t'es à jour comme d'hab.  
Alors ? C'est quoi ton problème ?

Elle éclate d'un rire léger. Et ajoute, les yeux brillants.

T'es ... bizarre depuis quelques temps.
Ah oui ? Et pourquoi ?
Bah avant ... Tu m'appellais Reeta quand on baisait.  
Et ?
Maintenant, c'est Lys ... si tu pouvais changer de registre ça s'rait bien, parce que c'est vexant, tu vois ?

Et elle sourit. Un sourire caustique, débordant de provocation.
Il déglutit.

Putain. J'ai pas l'temps pour tes conneries, Reeta.

Et se téléporter dans les douches, pour essayer de noyer, sous ces litres d'eau chaude, ce visage trop beau.


***


Tu sens la cigarette, Adriel.

Un sourire s'étire ses lèvres. Il sent des bras légers enlacer sa nuque, et deux mains friponnes s'immiscer sous sa chemise, pour lui taquiner sa peau.

Comme toujours, chuchote-t-il en tournant faiblement la tête vers elle. Ça te gène tant que ça ?

Il colle leurs deux joues, et savoure ce doux contact un instant. Puis il rattrape une des mains coquines, entremêle leurs doigts, les porte à sa bouche, et embrasse ceux de sa rouquine. Lui avouera-t-il qu'elle lui a manqué ? Jamais. Il se redresse et se retourne vers elle. Il accroche son regard, lui sourit. Il se penche vers elle, et lui vole un rapide baiser.

J'espère que Tristan ne t'en voudra pas de sécher encore ses cours. ajoute-il, dans un sourire.

Comme si ça pouvait bien lui faire quelque chose que la professeur de russe leur colle deux heure de retenue. Au contraire même, ça lui offrirait une heure de plus avec elle.

Il tend la main, lui caresse la joue. Il se rapproche encore, et la prend dans ses bras. Il l'embrasse sur le front, sur la tempe... les lèvres. La tendresse embrase la passion, les caresses attisent le désir. Il glisse sa main sous sa chemise, redessine du bout des doigts ces formes qu'il connaît si bien. Il l'embrasse plus fort, dans un baiser grisant, passionné, passe les mains sous ses cuisses, et la soulève ; la plaque contre un mur, et s'enivre d'elle, de son aura, de son odeur, de sa saveur, de son nom, de sa passion, de son vice, de son âme.

Entre deux baisers avides, il retire sa chemise, lui enlève la sienne. Il dégrafe son dessous, et l'envoie dépérir dans un coin.

Griffe-lui la nuque, Lys, arrache-lui son âme, tire-lui les cheveux, crache-lui ta passion, déchire-lui la peau, crie-lui son nom. Aime-le comme il t'aime, de toute cette rage qui te consume.

Vite, vite, puisque ce n'est qu'une petite heure, deux tout au plus, qui se noient dans les vingt-trois autres. Ne la lui prenez pas. S'il vous plaît. C'est son heure à lui, à aimer celle d'un autre. Un peu plus fort chaque fois.

Il sait qu'elle l'oubliera bientôt, qu'il n'est qu'un moyen, sa façon à elle de devenir femme. Qu'elle est à Clyde, envers et contre tout. Mais qu'importe, il l'oubliera lui aussi ; noiera son visage dans des milliers d'autres, se perdra dans de nouveau bras, de nouveaux reins. Il en aimera d'autres, se grisera de seins nus, de baisers fiévreux, d'amours sales et éphémères, en attendant qu'elle lui revienne. Encore et encore.

Bonnie était mignonne, toute jolie, craquante même. C'était une gamine, une adolescente pas mûre,  encore illuminée par le joyeux brasier de l'innocence. Ses traits et son âme gardaient encore les traces d'une enfance pas tout à fait fanée. Elle était symbole de pureté insolente. Mais Aelys, c'était tellement plus. Elle était la femme. Adriel l'avait vue éclore. Il l'avait brûlée du feu de son vice, et avait éveillé en elle la flamme ardente de la chair. Il ne se souvenait plus exactement de leur première fois. Il se remémorait seulement le remord enfantin qui parfumait leurs baisers d'autrefois ; la gène et le désir qui rougissaient sur ses joues pâles ; les caresses hésitantes qu'elle tentait de lui prodiguer ; et les petits cris étouffés qu'elle n'osait avouer.
Elle avait tellement changé. La môme s'était effacée. Avec lui, Aelys était une femme avec toute la violence, toute la passion, que cela signifiait. Elle était devenue entreprenante, sûre d'elle, presque dévergondée, et surtout. Elle était carrément envoûtante.
Putain, elle était devenue un fantasme vivant. Son amour à lui.

Et ils quittent le mur, il recule à l'aveuglette, sa maîtresse au creux des bras, avant de s'échouer sur le lit. Elle, à demi-nue, est à cheval sur lui. Et il est dessous, plus soumis que jamais.
Il est tout à toi, Aelys.

Il avait été son professeur, son maître, son amant. Un idéal de déchéance et de luxure qui faisait rougir d'envie les filles. Elle n'avait pas fait exception à la règle. Il avait été le fruit interdit,  l'incarnation du Pêcheur tentateur. Elle avait voulu goûter... Et n'avait pu s'en passer. Et trois fois par semaine, le désir s'entretenait. Mais il n'était qu'une échappatoire, une parenthèse dans son idylle avec Buckley.

Et, il les voit tous les deux, hilares, heureux comme deux gosses, enfermés dans leur bulle de bonheur. Et il regarde Clyde, cet enfoiré. Alors il a envie de vomir la vérité, cette abominable vérité qui lui brûle la langue, la lui hurler avec cette frénésie dans la voix, l'ardeur du désespoir : “Tu l'as déjà vue nue, ducon ? Parce que moi, t'vois, MOI je pourrais la dessiner les yeux fermés !”, “ Tu l'as déjà vue jouir ? ELLE EST A MOI. A MOI.” “Combien d'fois t'a-t-elle déchiré le dos et hurlé ton prénom ? HEIN ? COMBIEN ? ” et tant d'obscénités aussi noires que sa jalousie. Mais il ne dit rien. Et comme elle, savoure ces courts instants libertins, ces petites heures si loin du présent. Peut être qu'un jour elle ne viendra plus à leurs rendez-vous. Peut être qu'un jour, sa soif de lui, si insatiable, sera apaisée, peut être qu'elle aura franchi le cap avec Clyde, peut être...

Il plonge son regard dans le sien, ne le lâche pas. Il approche son visage du sien, écoute son cœur s'emballer, chaque seconde un peu plus. Il plonge la main dans la rousseur de ses cheveux, dépose ses lèvres contre son cou, en caresse sa courbe gracile d'un baiser. Sa main glisse sur ses hanches, effleure ses cuisses et son dos dévêtu, l'attire vers lui.  
Il dépose son visage sur sa poitrine nue, embrasse sa peau brûlante.

Il lève doucement les yeux vers elle, la fixe d'un regard fiévreux. Et ses iris qui semblent supplier, Fais-moi l'amour, Aelys.


C'est au creux de tes bras qu'elle est devenue femme.
Mais cette Aelys-là ne t'appartient pas Adriel ; pas plus qu'elle n'est à Clyde. Cette Aelys-là est indomptable, libre, imprévisible et fière. Aussi sauvage que la passion qui t'enflamme, Stratford.
Et trois nuits par semaine,
mais bon Dieu qu'elle est belle.




Dernière édition par Adriel Stratford le Mer 12 Mar - 19:17, édité 15 fois
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Aelys E. O'Brien
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3 nuits par semaine • Adriel Vide
MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeMer 11 Mai - 22:53

3 nuits par semaine • Adriel Tumblr_ljyry4D8Z81qzip33o1_500_large
« TAKE ME ON THE FLOOR. I CAN'T TAKE IT ANY MORE.
I WANT YOU I WANT YOU I WANT YOU TO SHOW ME LOVE.»

.

▬ Ça te gène tant que ça ?
▬ C'est ce que j'aime, en fait, chuchote-elle comme si cette révélation était le pire de ses secrets.

Et déjà ses mains se perdent sur sa peau trop claire. Sa joue, ses doigts, ses lèvres. Comme un maestro méthodique et consciencieux, il s'adonne à son art tel un maitre en la matière. Jamais brusque, jamais distrait et encore moins superficiel, cet artiste à part entière les entraine tous les deux consciencieusement à l'exact endroit où il veut la mener. Parce que c'est ca Adriel, un souverain usant de ses pouvoirs pour vous soumettre sous sa coupe avec délice. Sans que vous protestiez alors que vous en avez toutes les raisons. Sans élever un mot contre cet éclat trop puissant qui vous poussera même à en demander encore, toujours encore, encore. Encore, Adriel.

Et son empire prend place.
Sous ses doigts agiles et son regard enflammé, les lèvres scellées aux siennes pour ne plus émettre une protestation, comme si elle pouvait y songer maintenant.
Aelys ne sait plus bien ce qu'il se passe, comme toujours. Perdue dans le plaisir et le vice, noyée sous ses caresses et sa passion, leur passion. Évincée par le désir brulant de le sentir contre elle et se sentir submergée par la vague furieuse d'avidité irrépressible qui l'assaille lorsque ses mains parcourent son corps. Brulée par la frénésie de ses cuisses plaquées contre ses hanches, écorchée par son propre désir de lui tout entier. Abime moi, Adriel.
Son dos heurte le mur brutalement et pourtant tout son corps se cambre vers le démon qui la consume, se nourrissant de tout son insatiabilité à son égard. Je te veux, Adriel. Plus que toutes tes petites pétasses d'un soir, plus que tu ne peux le concevoir.
Elle mord ses lèvres, remonte ses mains de ses fesses à son cou, enfonce ses ongles dans son dos, serre ses jambes autour de ses hanches, se plaque contre son corps brulant qui n'attend qu'une chose. Fais moi l'amour comme tu ne l'as jamais fait. Fais moi oublier l'infamie que nous commettons à deux, si parfaitement unis, si superbement liés.

Adriel, bel Adriel, tu n'avais pas idée de ton pouvoir sur Aelys.
Clyde n'avait plus une chance. Tu l'avais rayé d'un rictus hargneux, balayé d'un regard de braise, piétiné avec une ardeur qui l'avait fait jouir honteusement, tu l'avais tout simplement surpassé en quelques coups de rein salvateurs. Comment Aelys pouvait-elle revenir à Clyde, maintenant. Elle, tout ce qu'elle voulait, c'était tes yeux la pénétrant mieux que quiconque, tes mains baladeuses sur sa peau brulante, ta bouche là ou jamais Clyde n'aurait pu songer, tes regards outrageusement tentateurs, ta gueule d'ange et ton diable au corps. Parce que tu vois, quand elle te croisait dans les couloirs, quand le contact chaste de vos deux peaux au travers du tissu de vos vêtements lui rappelait des caresses de la veille, Aelys se serrait jetée sur toi en te suppliant de la prendre, là, maintenant.
C'était cette aura magnétique, ce sentiment que quoi qu'il fasse, tout son corps appelait le sien dans une étreinte passionnelle qui finirait entre des draps, ou simplement contre un mur glacial, refroidissant le brasier qui leur servait de corps. Parce qu'Adriel avait le pouvoir de ramener brutalement Aelys au détriment de Bonnie. Et qu'Aelys était perdue, morte pour Clyde le jour de sa première fois.

Mais ca, c'était juste pour toi, Adriel.
Juste toi.
Il n'y avait que tes mains sur son corps, que tes lèvres sur ses seins, que ton corps entre ses reins.
Parce qu'Aelys ne prenait vie que lorsque c'était tes bras qui l'étreignaient un peu trop fort pour paraître insensible.
Parce qu'elle ne gémissait que lorsque que c'était ton corps qui claquait avec le sien en rythme.
Parce que jamais maintenant Clyde ne pourrait la toucher comme tu le fais.

3 fois par semaine. Juste, 3 petites fois. C'était déjà trop, disait la conscience Mais tellement peu, gémissait l'envie. Tellement peu pour profiter de son ange démoniaque, son amant à trop d'amantes. Cet Adonis bourreau de trop de cœur, frémissant dans trop de bras autre que les siens. Et ca, la jalousie s'en nourrissait jour après jour, vorace de tout détail concernant son amour de trop peu de soirs, et laissant un sentiment d'impuissance qui la rongeait dans tout son être. A elle, il était à elle. Pas à une autre, pas à cette brune, pas à cette petite conne, pas à cette naïve, même pas à Reeta. Elle seulement, et personne d'autre n'avait le droit à ses caresses dévorantes.
Et pourtant, combien de temps avant qu'il ne lui balance sa chemise à la figure un beau matin et la mette dehors sans un regard ?

C'était le pari à risquer, le détail qui pouvait tout faire basculer. Comment demander à Adriel, ce même type qui ne pouvait pas avoir la même fille dans son lit tous les soirs, d'arrêter de jouer les connards pour ne plus voir qu'elle, au détriment de toutes les autres ? Risible. Bête et impossible.
Alors elle ravalait son désir rageur de le soumettre à sa seule volonté en gémissant plus fort et en agrippant plus brutalement ses cheveux. En grondant entre ses lèvres, déchirant son cou de ses dents, plantant plus profondément ses ongles dans sa chaire si parfaite, si adulée de toutes ces admirables concurrentes, dans l'espoir futile que ses prétendantes lui laisseraient tout entier un beau jour. Avant qu'il ne se lasse d'elle avant.

Haletante, épuisée par trop de haine et de désir trop intimement mêlés, elle se retrouve à cheval sur lui, dominant, enfin, son amant adoré.

Tu leur laisses ce plaisir à toutes, Adriel ? Dis moi, tu les laisses t'assujettir l'espace de quelques instants, tu admires toujours leurs seins pointants comme tu le fais en ce moment, tu les vrilles toutes de ce regard déchirant d'enfant suppliant ? Dis le moi, Adriel. Dis le moi que tu me veux, dis le moi que je te manque, dis le moi que tu ne rêves que de me faire l'amour bestialement quand tu me vois rire avec Clyde, pour me le faire oublier plus efficacement que n'importe quoi. Dis le moi que je ne suis pas une distraction un peu plus intéressante parce que plus dur à avoir, dis le moi que ton seul plaisir n'est pas de me faire négliger ton meilleur ami par ta simple présence. Dis le moi. Dis le moi même si c'est faux, que je profite encore de cette illusion. Dis le moi.


Lentement, presque trop sereinement après tant de violence, elle va et vient. Appuie ses mains sur son torse, frôlant régulièrement ses lèvres des siennes à un rythme calqué sur métronome, appréciant sa frustration.

Dis le moi parce que ca me briserait de te voir m'abandonner.


Mais l'envie est trop forte pour jouer plus longtemps les entêtées. Alors elle accélère et recommence à gémir doucement, sous les yeux d'Adriel aux premières loges, profitant de toute la maitrise qu'elle exerce sur lui. A défaut de savoir jusqu'à quand.

Dis le moi parce que j'en meure d'envie.


Et bordel, elle se rend compte qu'elle l'aime tellement, et ca la tue. Parce que lui ne l'aimera surement jamais comme cela, fierté de mâle à plusieurs femelles barricadant ce sentiment, empêchant le moindre mot de trop obscurcir ses idées et saccager ses relations qui pourraient trop évoluer.


Dis le moi et je serai tout à toi.


Elle est à bout.
Un cri, un long gémissement, encore quelques bruissements de draps.
Puis elle retombe dans ses bras. Comme toujours.
Haletante, frémissante, tremblante.
Aimante. Plus que jamais.

Dis le moi.


Lovée dans le creux de son cou, pour respirer son odeur maintenant mêlée de transpiration. Puis le laissant poser sa tête contre sa poitrine nue. Redessiner de ses doigts fins ses muscles, courant sur sa peau frissonnante. Coller ses cuisses à ses hanches, encore. Baiser la moindre partie de son corps se retrouvant sous ses lèvres.
Tout ca pour se donner l'illusion qu'elle le gardera à jamais et que toutes les autres pouvaient aller se faire foutre.
Tout ca pour se donner l'illusion, plus lointaine, que le souvenir de Clyde ne reviendra pas très bientôt l'assaillir avec son lot de remords.

▬ Dis moi que tu m'aimes, Adriel.

Demande chuchotée, détestée par cette note suppliante, hait par tout ce qu'elle dévoile.

Dis le moi, parce que moi je t'aime à en crever.

.
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MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeJeu 19 Mai - 14:04

RP OPTIMISÉ SOUS I WANNA DE THE ALL AMERICAN REJECTS ♥

3 nuits par semaine • Adriel 240314tumblrlx08j0vmCs1qd3478o1500



I wanna, I wanna, I wanna touch you
You wanna touch me too.


Elle sur lui, elle sur lui, plus vite, plus vite, encore. C'est la course du désir. La course effrénée de deux coeurs détraqués. Elle l'aime. Elle l'aime. Plus vite. Plus loin. Toujours. Sa main sur son torse, la sienne sur sa cuisse. Elle l'aime. Elle l'aime. Il est en sûr, presque.

Parce que moi, j'aime quand tu m'aimes comme ça.
Parce que moi, tu vois, pour toi, je ferai n'importe quoi.


Et sous le frisson du bonheur, les secousses de la volupté, elle s'écroule dans ses bras. Ils se sourient, de cette tendresse câline, un peu hilare. Adriel l'enlace aussitôt, dans une détente chaste, énamourée, une pure étreinte après la course folle du plaisir. Il lui donne un énième baiser, un baiser doux, léger, qui n'est plus la morsure sauvage de la chair. Et elle le couvre de caresses, passe ses mains partout, fourrage dans l'or de ses cheveux, lui mordille la peau, se love contre lui. Et sous leurs poitrines scellées, il sent son cœur frémir, un peu trop pour être tout à fait innocent.

Il la découvrait avec son prince, et voyait sa bouche remuer sous des paroles ou des rires qu'il ne lui étaient pas destinés. Alors il était assailli par une jalousie brute, assassine. De loin, il voyait seulement ses lèvres danser, ces lèvres dont la pulpe rosée et charnue appelait le baiser. Il devinait ses formes sous ses vêtements, se remémorait sa nudité, et ne pouvait réprimer le flux de sang chaud qui enflammait ses reins. Et il la croisait au détour d'un couloir, sa main effleurait la sienne, feignait l'indifférence, sans jamais contenir un soubresaut d'envie. Et de la voir, cela éveillait en lui des idées, des images, des désirs qui le persécutaient le reste de la journée, et faute de pouvoir les satisfaire comme il aurait voulu, dans ses bras divins, il se livrait avec une frénésie sauvage à l’abêtissante, à la morne obsession de ses propres caresses, la main dans le caleçon et son prénom aux lèvres, quand il ne jetait pas une nouvelle conquête, les cuisses ouvertes, sur un lit. Et il répète Lys, Lys, Lys comme un talisman, un gri-gri, un cadeau, un secret. Comme si, à chaque appel, elle était un peu plus à lui. Il ne vit plus que pour elle, que par elle, au rythme de ces trois pauvres nuits par semaine.

Ses mains cavalent sur sa peau, lui dessinent des arabesques au creux du dos, fourragent dans ses cheveux, effleurent son ventre, descendent plus bas encore, s'arrêtent sur ses fesses, caressent ses cuisses, ses hanches, sa poitrine. Il se penche, le souffle un peu court, dépose sa bouche sur son épaule, lui taquine la peau. Et il sent son regard chaud posé sur lui. Un sourire fripon à la lèvre, il se rapproche encore, lâche un baiser mouillé sur son menton. Et blottit son beau visage au creux de son cou, mêlant le blond au roux.

T'es belle Lys... un peu trop. avoue-t-il dans un souffle.

Ça lui a échappé. Il se mord la lèvre alors qu'un rouge taquin empourpre doucement ses joues. Il n'aurait pas du. Et tandis qu'il lui palpe les seins du bout des doigts, des mots se taguent, indélébiles, dans ses pensées.

Tu devrais être à moi, Lys. Rien qu'à moi. Je voudrais chacun de tes sourires, chacune de tes caresses, chacun de tes regards, chacun de tes baisers. Tu ne devrais aimer que moi, ne voir que moi, ne vivre que pour moi. Je voudrais être le seul à t'entendre rire, l'unique à te faire jouir. Tu es à moi. A moi. A moi. Je voudrais graver mon prénom partout sur ta peau, ton cou, ta bouche, tes seins, tatouer mon nom sur ton cœur, enchaîner ton corps au mien. Et...

Dis-moi que tu m'aimes, Adriel.

t'aimer à en crever.

Un frisson douloureux dévale son échine.
Il ouvre la bouche, puis la referme.
Il lève les yeux vers elle, et ce qu'il lit dans ses prunelles lui écorche un peu plus encore le cœur qu'il n'a plus. Elle est plus belle que jamais après l'Amour. Quand la passion a brûlé ce qu'il restait en elle de remord, quand le désir anime encore sa poitrine frémissante. Son cœur manque un battement. Pourtant, il se détache d'elle, et secoue la tête doucement.

Lys... Commence pas. articule-t-il.

Lys, s'il te plaît, non. Je t'en prie. Tout. Mais pas ça. Pas ça.
Ça va tout gâcher.


Je t'aime, des petits mots délavés, lessivés par ses lèvres, malmenés par ses dents, torturés par sa langue. Il leur a volé leur âme ; ils ne signifient plus rien. Combien de filles n'ont donc pas entendu ces lèvres divines leur déclarer leur flamme ? Ne lui demande pas ça, O'Brien. Tu ne serais qu'une énième sur sa liste.

Mais il t'aime Aelys. Tellement. Ça le dévore. Le consume. Ça pénètre ses pores, imprègne ses poumons, pollue l'air qu'il respire, vicie l'oxygène qu'il inhale, ça s'écoule dans ses veines comme un alcool trop fort, lui bouffe le cœur, lui ronge les os, lui massacre le cerveau. Et ça le tue, chaque seconde un peu plus. Tu lui as tout pris, chérie. Sa peau avec tes ongles, ses pensées avec ton vice, son cœur avec ton sourire. Oh Aelys, il a peur, tu sais. Tellement. Voulais-tu vraiment tout gâcher ? Qu'est-ce que ça peut bien te faire, après tout, qu'il t'aime ? Tu voulais un amant, pas un époux. Adriel n'est pas un sentimental. Laisse plutôt ça à Clyde, c'est lui, le poète.
Et la jalousie l’envenime, encore. Une triste rage l'enflamme. Et de à nouveau, la supériorité de Clyde l'écrase. Parce qu'Adriel n'est bon qu'à s'envoyer en l'air. Il est celui qui baise, pas celui qui aime.

J'aurais voulu t'oublier, tu sais. Tout aurait été tellement plus simple.
J'aurais du te jeter, la première fois. Te balancer ton string à la face, et me tirer en riant. Tu aurais pu vivre ton amour sirupeux avec l'autre. J'aurais continué à me faire le monde. J'étais heureux avant. C'était bien. Puis, tu es arrivée. Rien n'aurait du changer. Au fond, qu'est-ce que t'as de plus que Reeta, ou Scarlett ? Mais. Tes yeux, ta bouche, ton odeur, tes cris, ton rire... Tu m'as bouffé, chérie. Comment les autres pourraient-elles avoir la moindre chance ? J'ai envie de gueuler. M'exploser la tête contre les murs, pour arrêter de croire que, peut être, toi aussi... Quel con. J'ai envie de le tuer, lui. De te tuer toi. Clyde me décapiterait s'il savait. Et pourtant, pourrait-il deviner un seul instant que je lui laisse la seule qui compte vraiment ? Il n'y croirait pas, jamais. Je suis qu'un enfoiré, pas vrai ? Le fils de pute qui s'envoie la copine de son meilleur ami. Personne n'accepterait que Stratford est simplement fou de la seule fille qu'il n'a pas le droit aimer.

C'est tellement pathétique. Je ne suis qu'un mélodrame raté. Un putain de cliché.


Oh Aelys. Tu as tué Arsenic, tu l'as assassiné comme il a massacré Bonnie. A coups de mots trop doux, de plaisir coupable, et d'amour fou. Parce que dans tes bras, il n'est plus qu'Adriel.

A quoi ça servirait ? Tu comptes pas le quitter pour moi, si ?

Sa voix déraille, son pouls s'emballe. Il passe une main rageuse dans ses cheveux. Et la jalousie empoisonne chacun de ces mots aigus, terribles. Des petits mots torturés par la douleur, et un ton belliqueux. Et si cet espoir, cette petite flamme qu'il couvait en secret, cette réciprocité des sentiments n'était qu'une illusion ? Un sublime cauchemar, un désir tapi, un putain de fantasme. Il lève la tête, et la contemple.

Il semblait alors que nous n'eussions rien mêlé de nous en nous, que nos sexes, nos bouches, nos âmes n'eussent pas été un instant confondus dans le même cri, le même oubli, la même mort merveilleuse. J'aurais réussi à tout gâcher.. J'aurais voulu crever sur le coup, Aelys. Me tirer une balle dans le crâne, avaler de l'arsenic, me taillader les veines au rasoir, ou sauter d'un pont, tout plutôt que de déceler cette déception dans tes yeux.

Alors son cœur éclate. Ses prunelles au bord des larmes, cherchent les siennes, et leur implorent le Pardon. Il franchit la distance qui les sépare, se jette dans ses bras, s'effondre avec elle ; il la serre contre lui à en fusionner leurs deux âmes, uni leurs deux corps nus, amoureux, s'entortille dans les draps, lui griffe le dos, d'une étreinte enflammée. Et il prend son visage dans ses mains, dépose son front contre le sien.
Et la vérité s'échappe de ses lèvres mi-closes, dans un murmure, comme un secret.

Lys, pardon.

Il ferme les paupières.

Je, je t'aime. Je t'aime. Je t'aime ! Bordel, j'deviens dingue. Et tout ça... Tout ça c'est ta faute...

Un triste sourire brille sur ses lèvres. Il lui caresse la joue du bout du pouce, souffle sa confession à toute allure, entre deux baisers, avec cette ardeur apeurée de petit garçon. Parce qu'il ne sait pas, il ne sait plus. C'est trop tard. Il lui soupire son amour, toute sa passion, mais Arsenic est déjà mort. Mort d'un trop plein d'amour, d'un trop plein de vie, d'un trop plein d'elle.

Parce qu'en me laissant t'aimer, tu m'as tué.

Everyday, but all I have is time
Our love's the perfect crime.





Dernière édition par Adriel Stratford le Dim 16 Sep - 20:58, édité 16 fois
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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeLun 23 Mai - 21:12

Oui Adriel n'a pas de taches de rousseur mais OSEF faites comme si vous n'aviez rien vu.
3 nuits par semaine • Adriel Adrielaelys
« I'M SO TIRED OF PLAYING. PLAYING WITH THIS BOW AND ARROW.
GONNA GIVE MY HEART AWAY, LEAVE IT TO THE OTHER GIRLS TO PLAY.»

.

Il y avait ce sentiment d'exaltation pure, ces précieuses minutes suivant l'amour, où les rythmes saccadés des respirations s'entrechoquent, se mêlent, s'enlacent et éclatent. Ces quelques instants surement futiles pour n'importe qui, où les deux corps collés l'un à l'autre par la sueur et dans l'effort se laissent simplement aller. Ils prennent le contrôle des cerveaux vidés de toute pensée cohérente et laisse un goût d'amour parfait et limpide l'espace d'une illusion trop hâtive. Un bonheur simple, épuré. Comblé quelques instants.
Et c'était cela que ressentait Aelys lorsque les bras d'Adriel se refermaient sur elle avec tendresse. Le simple plaisir de sentir sa peau sous la sienne, ses muscles sous ses doigts, sa bouche sur la sienne, son amour grandissant sous ses caresses incessantes. Ses mains se baladent sur son corps totalement nu, plaqué contre lui, s'égarant sur ses courbes que lui seul à le droit d'admirer tandis que des frissons parcours son échine. Adriel avait tous les droits sur son corps. Il ne lui appartenait plus, elle lui donnait dans son intégralité, lui laissait l'entière soumission en échange de quelques étreintes de plus. Juste, quelques étreintes de plus. Comment résister à ses doigts agiles courant sur ses cuisses, remontant vers ses fesses, bordant ses seins. Alors elle ne peut s'empêcher de soupirer de contentement contre son cou, embrassant encore et encore ses lèvres trop habituées, dévorant son cou parfait, se plongeant dans ses cheveux ébouriffés avec frénésie. Sa bouche suit les courbures de son corps, s'attardant à mordiller, espiègle, son oreille avant de serpenter entre les affres qui l'auront si bien su mener à sa perte. A leur perte.

Et dans cette douce folie complaisante, ses pensées s'égarent et s'échappent de sa bouche presque par inadvertance, mues par la volonté trop forte qui refait brutalement surface. Aime moi, Adriel. Aime moi comme je t'aime, qu'importe les conséquences. Je veux juste t'avoir. Tu veux juste m'avoir. Et c'est tout ce qui compte.

Mais que veut dire aimer pour Adriel Stratford ? Aimer n'est plus qu'un verbe-clé, le joker à utiliser pour convaincre n'importe quelles jambes à écarter de s'allonger sans faire trop d'histoire. Le chuchotement qui les fait toutes frémir, et qui étire ses lèvres en un sourire vainqueur. Aimer, c'est leur donner l'impression d'être spéciale, à part, puissante. Assez pour que le grand Adriel ne leur fredonne cette douce mélopée qu'à elle seule lorsqu'il dégrafe leur soutien-gorge d'une main experte. Comme à toutes les autres.
Aimer, ca ne veut plus rien dire.

Et pourtant la demande est sincère. Presque candide. Parce qu'elle espère encore qu'il décèle la nuance entre s'envoyer en l'air pour s'occuper, et faire l'amour par besoin irrépressible. Elle a besoin de ca, besoin que cela franchisse la barrière de ses lèvres, et non pas de se contenter de la trahison de son regard, de la fièvre de ses baisers et de l'ardeur qu'il mettait à la plaquer contre un mur. Et peut-être, oui peut-être que cette fois, il comprendrait ce que veut dire aimer.

Lys... Commence pas.

Et son cœur tombe, chute au plus profond, s'écrase au bout d'un gouffre interminable. Ses sentiments s'agitent, ses pensées se fracturent lorsque son corps se détache du sien. Non, ne me laisse pas Adriel. pardon, excuse moi mon amour, pardon, faisons comme si je n'avais rien dit, reviens, reste, embrasse moi. Pardon.
Mais aucun mot ne sort. Elle veut attraper son regard, lui montrer ses vœux décimés, l'implorer d'oublier. Tant pis, elle se contenterait de ce fragment de passion dévorante, tout en baisers volés et amour polarisé en demi-teintes si c'est ce qu'il souhaitait. Elle accepterait bien tout ce qu'il voudrait tant qu'elle pourrait le voir et l'enlacer. Tout, si elle devait renoncer à lui. A son regard embrasé croisant le sien et ses dents mordant ses lèvres, prémisse de la fougue qu'il mettra à gémir son prénom dans la pénombre de leur chambre.
Mais Adriel ne la voit plus.

A quoi ça servirait ? Tu comptes pas le quitter pour moi, si ?

Aelys ne sait pas bien quoi répondre. Parce que Clyde lui revient brutalement en mémoire. Et elle en veut à Adriel de ramener ca maintenant, dans leur bulle de bonheur éphémère qui vient d'éclater.

Bien sur que non. Non, jamais elle ne quitterait Clyde. Voilà ce que n'importe qui pouvait dire à Aisling. Bonnie et Clyde, c'était pour la vie, c'était le couple qui finirait ensemble quoi qu'il arrivait, c'était eux, c'était le bonheur parfait, l'amour de grands romans de temps passés, le mince espoir de l'existence d'une romance dépassée à notre siècle. Il n'y avait pas d'alternatives possibles. Et même Adriel qui sautait sa copine, qui brulait en même temps qu'elle en gémissant dans l'extase, qui languissait de tous leurs rendez-vous secrets autant qu'elle, même lui ne voyait pas d'échappatoire.
Alors Bonnie finirait avec Clyde. Pas parce que c'était écrit, mais parce que les gens l'avaient déjà décidé ainsi.
Alors voilà. Alors personne ne se posait de question, et qu'importe ce petit écart à l'histoire de conte de fée, tout finira par rentrer dans l'ordre de toute façon.
Mais putain, personne ne se demandait, Adriel plus que les autres, ce qui avait autant dérapé pour qu'elle en arrive à jouer le rôle de la garce qui embrasse chastement le premier sous des regards enamourés avant d'aller baiser sauvagement avec le second ?
Non, parce que ca tout le monde s'en foutait bien.
Mais elle, ca l'importait.

Dans le petit monde tout rose de Bonnie, il y avait Clyde. Clyde, c'était le prince charmant, le garçon comme toutes les petites filles en rêvent. Qui dédaigne le reste du monde et ne regarde que vous. Qui vous estime plus que n'importe qui, et vous considère comme l'égal d'une créature parfaite, polie par l'innocence et la superbe.
Mais dans la vraie vie, ce genre de type n'existait pas, et ceci pour une très bonne raison ; aucune fille ne pouvait prétendre mériter tant d'égards et d'émerveillements. Le rêve est magnifique. L'application est un cauchemar. Vous savez ce que ca fait, vous, de devoir faire attention à tout ? De parler de la manière qu'il convient, de mettre un point d'honneur à ne jamais le décevoir, de tout mettre en œuvre pour que jamais cette lumière d'émerveillement dans ses yeux ne se voile, quitte à en devenir une obsession de chaque instant ? Savez-vous la tache impossible qu'est la volonté de rester parfaite aux yeux de quelqu'un ? Et bien Bonnie vous souhaitait bien que non. Car Bonnie s'est tuée à la tache. Éreintée, noyée sous ce besoin impérieux de ne jamais faiblir, elle avait craqué. Capitulé aux mains de l'adversaire qui avait su si bien manier les armes pour la faire tomber. Et pas dans la demi-mesure, s'il vous plait. Parce qu'après tout, elle n'était qu'une de ses filles banales, petites connes qui finissent par céder lorsqu'un beau blond leur fait les yeux doux. Prétendez pouvoir résister. Mentez vous à vous-même. Bercez vous de tendres illusions. Et la déception ne sera que plus grande. Comme elle l'avait été pour Aelys.

La première fois qu'elle avait couché avec Adriel, elle avait pleuré.
La deuxième fois qu'elle avait couché avec Adriel, elle lui avait juré de ne plus le revoir.
La troisième fois qu'elle avait couché avec Adriel, elle avait compris que jamais elle ne s'en détacherait.
Et elle l'avait maudit. Maudit, lui et ses regards langoureux, maudit son odeur persistante sur sa chemise, maudit ses sourires conquérants, maudit ses mains baladeuses, maudit son corps d'Appolon, maudit sa beauté angélique, maudit ses étreintes fugaces au détour d'un couloir sombre, maudit, maudit, maudit ce connard de Stratford.
Alors pourquoi bordel, pourquoi est-ce qu'elle imaginait même son rire et son odeur lorsqu'elle enlaçait Clyde ?

▬ Non, évidemment que non, siffla-t-elle ironiquement sans lever les yeux vers lui. Comment imaginer que je quitte Clyde ? Inconcevable. Tu le sais bien qu'il finira par m'avouer qu'il m'aime. Tu le sais qu'on emménagera ensemble après Aisling, dans une jolie petite maison bien proprette, qu'il m'embrassera en rentrant le soir, qu'on aura trois gosses qu'on adorera même s'ils sont insupportables, aussi bruns que leur père. Et peut-être même que l'on t'invitera à notre mariage. Juste pour t'étaler notre bonheur en pleine gueule.

Non. Non non non, jamais. Tout était affreusement prévisible, préconçu et réchauffé pour servir tout de suite. Comme si sa vie future tenait d'un scénario de rediffusion d'une mauvaise série télé d'une autre époque. Ca lui donnait envie de pleurer. Et pourtant c'était ca la notion du bonheur qu'elle avait toujours conçu, non ?

▬ C'est ca que tu veux entendre ? Dis moi, c'est ca Stratford ?


Sa voix déraille, comme la sienne, empreinte de haine et de rage contre lui et contre elle-même. Si elle n'avait pas déraillé à ce point, si elle n'avait pas gouté à l'odeur au creux de son cou, si elle avait eu un tout petit peu plus de volonté pour le repousser à temps, jamais l'image du couple Bonnie & Clyde parfait ne l'aurait dérangé. Enfoiré de Stratford.

Elle veut lui cracher sa fureur à la tête, le battre, le frapper, pour mieux gémir les jambes écartées après surement, mais lui hurler sa rage avant. Elle ouvre la bouche sans savoir ce qu'il va en sortir, paroles assassines qui le poignarderont à mort. Mais tant pis. Mais trop tard.
Mais Adriel ne lui en laisse pas le temps. Il l'agrippe si soudainement qu'un cri s'échappe de ses lèvres, et leur deux corps enlacés retombent brutalement sur le lit dans une étreinte passionnelle. Il l'accroche trop fort, la serre autant qu'il peut contre lui, l'étouffe de son amour qui explose à ses yeux, l'aveugle par tout ce que cela signifie, se presse contre son sein à en perdre haleine. Les pensées d'Aelys s'entrechoquent et cognent contre la vague de désir qui la submerge, balayant le moindre sentiment haineux à son égard. Parce qu'Arsenic, ou Stratford même, n'est plus qu'Adriel, le petit garçon perdu entre ses bras. Et qu'elle ne pouvait définitivement pas ne pas adorer cet enfant. Ce n'est plus ce presque adulte si diablement beau et indécemment sexy qui lui faisait perdre la tête en se noyant contre son cou et sa chevelure rousse, c'était cette âme de gosse perdu qui ne sait pas comment réagir face à quelque chose qui le dépasse, et qui abandonne son arrogance et ses grands airs pour elle, juste pour venir lui implorer son aide et la promesse de ne pas le rejeter.
Et elle le voit bien dans ses yeux, lorsqu'il prend sa tête entre ses mains, fronts collés, que tout ca, c'est pour de vrai. C'est pas du chiqué, c'est même pas un coup monté. C'est Adriel. Juste, Adriel. Pas Arsenic, même pas Stratford. Et putain, qu'il est beau Adriel. Tellement plus qu'Arsenic lorsqu'il abandonne son mépris habituel, sa suffisance perpétuelle et qu'il laisse éclater ses sentiments. Adriel, tu es tellement mieux le regard tendre, les lèvres tremblantes et les yeux fous. Et ca lui donne envie de le serrer dans ses bras à jamais. Le serrer contre sa poitrine pour l'y loger à vie, lui chuchotant inlassablement que jamais elle ne le laisserait, qu'elle serait là, qu'il pouvait l'aimer, vraiment, comme il le voulait, sans rien retenir, sans réfléchir, parce qu'elle, jamais elle ne pourrait lui résister. Alors elle le presse encore et encore contre elle, embrasse son front, ses cheveux, glisse ses mains dans sa nuque, croise ses jambes dans son dos, brule un peu plus, toujours un peu plus, quitte à se consumer dans son étreinte. Mais qu'importe.

▬ Pardon, souffle-t-elle difficilement, suffocant d'avance aux paroles décisives qu'elle s'apprête à prononcer. Pardon, pardon Adriel. Pardon de t'aimer plus que lui.

Quelque part, enfouie au fond d'elle, Bonnie pleure. Elle pleure si fort que toutes les larmes de son corps la noient, et qu'elle ne fait rien pour résister. Quelque part, Bonnie meurt lentement.

▬ Pardon d'aimer ta voix contre mon oreille, pardon d'aimer ton odeur, pardon d'aimer ta mauvaise humeur permanente, pardon d'aimer ton cynisme, pardon d'aimer t'entendre râler, pardon de haïr ces filles que tu baises les autres soirs, pardon de. Adri-...

Sa voix s'étrangle et s'éteint dans un sanglot. Aelys cache ses larmes dans le blond de ses cheveux, plonge avec avidité dans ses mèches trop claires.

Qu'est-ce qu'on est en train de faire exactement ? A quoi ca peut mener, tout ca ? Pas grand chose, surement. On va se faire mal, tomber de plus haut, briser tant et tant qu'on finira complètement retournés. On va le tuer, lui, lui faire tellement de mal qu'on en pleurera.
On est pas fait pour être ensemble, on est pas fait pour s'aimer, on est même pas fait pour s'entendre.
C'est pour ca qu'on ne pourra jamais se quitter.
.
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GIVE ME A REASON TO LOVE YOU.
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MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeDim 29 Mai - 12:32

3 nuits par semaine • Adriel 567098tumblrlpl0fzoZy21qdpiiro1500large



I wanna break every clock
The hands of time could never move again.

WE COULD STAY IN THIS MOMENT
FOR THE REST OF OUR LIVES


Il savait qu'en mentionnant Clyde, quelque chose allait se briser. Leur petite heure de bonheur, leurs instants d'extase allaient éclater. Il venait d'immiscer cette réalité haïe dans leur éden. Mais ça avait été plus fort de lui. Il ne pouvait plus jouer la comédie ; faire celui qui se satisfaisait de cette passion camouflée, d'étouffer cet amour qui déborde, de l'aimer chaque fois un peu plus, pour mieux la rendre à Clyde ensuite. Et comme pour en rajouter, elle venait supplier qu'il lui avoue ce qu'il s'efforçait à cacher.

Non, évidemment que non. Comment imaginer que je quitte Clyde ? Inconcevable. Tu le sais bien qu'il finira par m'avouer qu'il m'aime. Tu le sais qu'on emménagera ensemble après Aisling, dans une jolie petite maison bien proprette, qu'il m'embrassera en rentrant le soir, qu'on aura trois gosses qu'on adorera même s'ils sont insupportables, aussi bruns que leur père.

Ces paroles acides se plantent dans son cœur comme un poignard. Parce que tout est vrai. Bien sûr que Clyde l'aime, bien sûr qu'il le lui dira. Et ces mots terribles appellent des images, des idées, un demi-songe qui se mêle au cauchemar.
Quinze ans plus tard, des années après l'échange d'alliances en toc, et de promesse d'amour éternel, il reviendrait voir les Buckley. Tremblant, il franchirait le portail et le jardin fleuri d'une de ces jolies petites villas irlandaises. Il frapperait à la porte, et un adorable gamin, dix ans à peine, viendrait l'accueillir. Il aurait les boucles brunes de son père, ce même exaspérant petit sourire, mais son visage poupin serait criblé de tâches de rousseur. Et il aurait les mêmes yeux que sa mère. Ces yeux facétieux, pétillant d'espoir et d'amour infini. Le petit le conduirait jusqu'à la cuisine, où il retrouverait Aelys, enfin, après quinze ans d'absence. Elle aurait pris quelques rondeurs, cadeau d'une maternité répétée, quelques rides éparses strieraient son beau visage. Elle porterait un tablier à fleurs, un énième marmot dans les bras, un peu de farine sur les joues, des restes de pâte à gâteau dans les cheveux. Le cœur d'Adriel aurait des ratés. Bordel, Lys, que t-est-il arrivé ? Rien, pourrait-elle répondre, avec une tendresse un peu triste. Juste la vie.

Pourtant, ses traits tirés auraient gardé leur douceur d’antan. Elle aurait les mêmes fossettes, ce même tic amusant, ce geste innocent de remettre une mèche illusoire derrière son oreille. Et dans l'ombre de cette mère éreintée, Adriel retrouverait l'adolescente pimpante qui l'avait tué des années plus tôt ; et ce bout de cœur qu'il avait perdu quand elle était partie, quand un matin d'été, elle avait scellé son destin et dit oui à Clyde Buckley.

Son regard ambré s'attarderait sur sa bouche, où autrefois avait brûlé le feu de son baiser. Il la saluerait galamment. Son regard attraperait le sien, cherchant la passion qui les enflammait jadis. Mais, gênée ou confuse, elle détournerait la tête, ne répondrait pas à son appel. Elle afficherait un sourire désolé, elle préciserait que Clyde travaillait, ou rentrerait tard. Il ne répondrait pas ; pourtant des petits mots brûlants crépiteraient sur sa langue. Et le bébé se mettrait à pleurer, et un instant, elle oublierait son hôte. Ce n'est pas Clyde que je suis venu voir, Lys. Il n'y a que toi, mon amour. Que toi, que toi. Pars avec moi. Je peux t'offrir tellement plus que ça. Tu vaux plus que ça. Je peux t'offrir le monde. Je t'aime, bordel. Ça me tue. Tu me manques. Reviens-moi, je t'en prie. Reviens-moi. Je ferai n'importe quoi.
Et, enfin, Adriel comprendrait que sa Lys n'est plus. Son adorée, la jolie rousse qu'il n'avait jamais cessé d'aimer s'en était allée. Devant lui, Bonnie gisait, sous des airs de femme au foyer comblée. Le cœur décimé, sans même un adieu, Adriel disparaîtrait. L'amour de Bonnie pour Clyde aurait meurtri la femme de sa vie. Il rirait de leur bonheur fictif, de cet idéal misérable, cette existence exécrable de banalité. Stratford serait devenu le célibataire le plus convoité du vieux continent. Les premières pages des tabloïds étaleraient chaque semaine sa nouvelle conquête ; il laisserait faire, espérant qu'un jour une de ces photographies exhibées sous le papier glacé des magazines blesseraient celle qui l'avait délaissé. Il continuerait à aimer à les plus belles aux creux d'un lit, imaginerait son visage à la place des leurs.

Il vivrait dans le passé ; verrait passer les années sans jamais l'oublier. Elle serait toujours là. Elle serait en lui comme une douleur qui ronge, comme une plaie qui ne veut pas guérir, comme une lame de flamme. Il ne serait qu'un vieillard agonisant dans ses beaux souvenirs.

Il plonge son visage dans ses mains, la lèvre tremblante ; il ne sait pas quoi répondre. Sa gorge se noue. Aucune phrase ne peut décrire la souffrance qu'elle lui inflige. Il voudrait hurler pour qu'elle se taise, se boucher les oreilles pour ne plus entendre. De sa bouche adorée, elle met des mots sur un cauchemar tapi. Une existence loin d'elle. Une vie de solitude et d'abandon. Il est comme un petit animal traqué, mais n'a pas le courage d'admettre sa faiblesse. Sa fierté meurtrie mais vaillante, se bat encore. Alors dans l'énergie du désespoir, il contre-attaque.

C'est ça, invitez-moi. Clyde me demandera d'être son témoin. Et pendant la cérémonie, je me taperai toutes tes demoiselles d'honneur dans la sacristie. Et quand tu diras “Je le veux”, je ferai jouir Sixtine à côté. Putain, j'ai hâte. Ça me paraît génial, dis-moi.

Sa propre réplique lui arrache un frisson désagréable. Un silence pénible s'en suit. Il déglutit avec difficulté, inondé par une vague de rage et de chagrin. C'est tellement pathétique que ça lui en donne des nausées.

C'est ça que tu veux entendre ? Dis moi c'est ça, Stratford ? crache-t-elle.

Le timbre de sa voix lui griffe le cœur. Arrête, Aelys. Tu lui fais mal. Non, bien sûr que non, mon amour. Il lève la tête vers elle. Elle fronce les sourcils avec une si adorable moue qu'il doit se retenir de ne pas se jeter sur elle, et la couvrir de baisers. Son regard furibond le vrille avec hargne, la rage déforme ses traits parfaits, des injures atroces tremblent sur sa bouche en coeur. Toute la haine qu'elle porte en elle se condense, bouillonne contre lui. Les yeux d'Adriel glissent de ses yeux bleus à ses lèvres. Elle le déteste, elle le hait, elle crépite sous le brasier de la rancune, cependant il ne voit que son corps nu qui appelle le sien ; elle est tellement belle sous l'emprise de la colère. Quand Aelys, la vraie, la seule, l'unique, écrase l'obséquieuse petite Bonnie, jaillit dans un tonnerre assourdissant et devient femme. Il l'enveloppe d'un regard chaud, et contient à peine son désir.

Pour cette femme-là, il ferait n'importe quoi. Même laisser sa place à Clyde. Pour ces yeux-là, il ferait n'importe quoi. C'était la sublime abnégation de l'amour.

Pardon Lys, pardon. Je suis tellement désolé. Je ne voulais pas tout gâcher, pardon, pardon. Il ne peut plus lutter, il s'abandonne, cherche dans un élan désespéré l'étreinte de ses bras, le contact chaud de sa peau, la douce morsure de son front contre le sien. Le voile se déchire, et elle voit enfin le vrai Adriel, esseulé et adorable. Elle chuchote à son oreille, elle l'embrasse partout, fourrage dans ses cheveux, lui prodigue les caresses dont il a rêvé cent fois, et ses mains laissent un picotement délicieux dans leur sillage. Je t'aime Lys. Je t'aime. murmure-t-il, d'une voix tout à coup tendre et pleine de charme. Il sent des frissons courir sous sa peau, et le désir le brûler, encore. Il s'embrase comme un petit briquet. Il la sent frémir tout contre lui, un sanglot secoue sa poitrine, elle blottit son visage contre son cou.

Pardon, pardon Adriel. Pardon de t'aimer plus que lui.

Son cœur s'ébranle. Il n'a pas du bien entendre. L'étreinte se resserre autour de sa nuque, des petits ongles manucurés lui griffent doucement la peau  ; il sent une larme tiède rouler le long de son échine, et mourir dans un coin de drap. Son cœur s'emballe. Boum boum boum. Il la contemple, et du bout des doigts sèche les quelques étoiles qui perlent sur ses joues. Lys, non, mon amour, ne pleure pas. Elle poursuit sa tirade à voix basse. Il la couve d'un regard humide, plus éloquent que ses paroles. Lys, chut, Lys. C'est rien. C'est pas grave. Il ne peut réprimer les frissons qui l'envahissent ; ils s'aiment. Ils s'aiment. Oh seigneur, ça les tuera tout ça. Il n'y a aucune issue ; ça finira mal. Ça ne les mènera nulle part, qu'aux portes de la Douleur. Et dans leur chute aux enfers, ils emporteront un innocent ; une pauvre âme qui paiera pour tous leurs crimes insalubres, leurs pêchers éhontés. Clyde envahit les pensées d'Adriel. Il le voit déjà, meurtri, trompé par sa moitié, trahi par son semblant de meilleur ami, délaissé par un Dieu impotent qui n'a pas su le protéger. Et comme dans une prophétie de massacre, il voit déjà sa pauvre chair moribonde offerte en sacrifice.
Une larme redessine la courbe de sa joue.
Mon Dieu, que c'est con, la vie.

Il l'enlace, la serre sur son cœur, lui caresse les cheveux. Et ils sont bêtement là, comme deux enfants, à injurier la vie, Dieu, le monde, les sentiments.

Pardon. Souffle-t-il. Je n'ai pas exprès, je te jure. Je voulais pas. Je voulais pas...

Les derniers paroles de Aelys se gravent dans sa chair. Elle l'aime. Elle m'aime. Alors, il ne sait plus s'il pleure de chagrin ou d'allégresse. Les deux, sûrement. Il laisse sa main effleurer sa nudité, puis caresse une dernière fois ces courbes presque parfaites, dépose un bécot dans son cou. Ses doigts glissent entre ses cuisses, sur sa poitrine, son épaule, son bras, et s'arrêtent sur son poignet. D'un geste décidé, il lui retire son bracelet. Ses iris ambrées accrochent les prunelles azurées et, leur sourient.

Viens princesse, j'ai quelque chose à te montrer. Chuchote-t-il à son oreille, avant de lâcher un rapide baiser sur sa mâchoire, à la naissance de quelques mèches flamboyantes.

Il n'a pas de solution toute faite. Pas de remède miracle. Vous êtes perdus dans une tragédie, Lys. Tous les trois prisonniers d'une stupide pièce de théâtre en cinq actes. C'est con, la vie. Mais à défaut d'affronter une réalité pernicieuse, Adriel veut prolonger le rêve, encore un peu. Se raccrocher à ce bout de paradis qui répond au doux prénom d'Aelys. Il veut vivre, encore. Espérer quelque chose d'impossible, vivre une passion proscrite. Rêver une dernière fois, avec elle. Pour elle. Se moquer du destin, une dernière fois.

Il passe un bras sous ses cuisses, l'autre dans son dos, et la soulève. Il l'amène dans un coin sombre de la cabine où, une heure auparavant, la passion avait assassiné leur vêtements.


IF I LAY HERE, IF I JUST LAY HERE
WOULD YOU LIE WITH ME AND, JUST FORGET THE WORLD ?



Ils atterrissent un peu brutalement sur un parquet ciré. Le voyage est toujours aussi désagréable, ils se redressent péniblement, un peu nauséeux. Ils sont dans un couloir. Les lieux leur sont familiers ; ils passent par là tous les jours. Ils sont à Aisling, mais... Adriel pose son index sur les lèvres surprises d'Aelys, lui intimant le silence. Un drôle de sourire erre sur sa bouche. Ses beaux yeux pétillent. Ils sont à Aisling, quelques années auparavant. Un beau jour de juin 2007. Des pas se font entendre tout à coup, puis deux voix s'élèvent, et brisent le silence. Cachés dans l'encadrure d'une porte de salle de cours, Aelys et Adriel écoutent, aux aguets.

Non.
Mais regarde : Tu nous emmènes quelques siècles en arrière, Henry VIII, c’est quand déjà ? XVI° siècle ? et moi je m’occupe de nous conduire en Angleterre. Aucun problème en vue. Alors ?
Non.
Lys, je te jure, Il n’y a pas de…
Non.
Si c’est à cause de Buckley, on peut…
Non.
Même si on se loupe, ce n’est pas…
Non.
Tu aimes Buckley ?
Non.

Un sourire hilare se dessine sur les lèvres du jeune Adriel. La petite Aelys affiche une moue boudeuse. Et voilà que l'Adriel de quinze ans fait le même geste que celui que son homonyme s'est autorisé quelques minutes auparavant : il retire le bracelet de protection de l'irlandaise. Puis il lui prend la main, et disparaissent comme par magie.

Un sourire amusé persiste sur les traits du blond. Revoir cette scène réchauffe un peu son coeur gelé. Le temps de l'insouciance ; il n'était qu'un gamin immature, et effronté. Cet Adriel-là lui manquait. Puis il lève les yeux vers Aelys, croise son regard une seconde. Puis il détourne la tête, et contemple le coin où quelques minutes plus tôt les deux mômes argumentaient. Il lâche un léger soupir, et prend une grande inspiration. Un peu troublé par ce qu'il s'apprête à révéler.

Tu vois, c'est jour-là que tout à commencé. murmure-t-il.

Il éclate d'un petit rire, tendre, un peu triste. Et la couve d'un regard chaud.

Tu peux blâmer ses baisers, son étreinte, ses caresses, sa passion. Mais tu le tortures depuis bien plus longtemps, O'Brien. Tu as changé sa vie depuis vos premières expéditions par delà le temps et les continents. Reproche-lui tout. Mais pas de n'avoir que tenté de conquérir la seule qui dans un sourire, lui ai retourné le coeur et les pensées.

A nouveau, il lui prend la main.

Ils atterrissent au pied d'un palmier, à même le sable satiné d'une plage. Le soleil agonisant strient le ciel d'orange et de violet. Une frange d'écume roule sur la plage avec un bruit léger. Il lui jette un regard concupiscent. Comme ça, sous le soleil couchant, il la trouve délicieusement attirante. Il se penche vers elle, lui vole un baiser, la prend dans ses bras, puis il lui sourit. Simplement.

Parce que toi et moi, n'aurons ni passé, ni futur.
Nous n'avons que le présent.

Mais si c'était à recommencer, toutes ces heures volées à la décence, ces rendez-vous malsains pris au destin, à la vie, à Clyde, il les revivrait. Il referait tout. Il revivrait le moindre baiser, la moindre caresse, la moindre douleur. Tout. Parce que ces moments-là, passionnés ou ratés, délicieux ou immondes, c'étaient eux.

Parce qu'il n'y a que nous ; il n'y aura toujours que nous.
Nous sommes Aelys et Adriel.

I wanna be your last first kiss
That you'll ever have.





Dernière édition par Adriel Stratford le Dim 16 Sep - 20:59, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeLun 19 Sep - 22:52

3 nuits par semaine • Adriel Tumblr_lr5q8iRJzR1qd94w9o1_500_large
« ET ENTENDRE TON RIRE COMME ON ENTEND LA MER.
S’ARRÊTER, ET REPARTIE EN ARRIÈRE.»

.

Aelys se mort les lèvres dans un sourire trop grandissant.

Adriel et son double, de trois ans plus jeunes, se disputaient innocemment, avec malice, déjà complices. Oui, c'était là que tout avait commencé. Peut-être la première erreur d'une longue lignée, mais sûrement pas regrettée. Parce qu'à les observer dans l'ombre, tels deux intrus, à se pousser gentiment pour regarder tour à tour leurs eux passés, ça avait quelque chose d'attendrissant et de léger, bouffée d'oxygène dans l’atmosphère saturée qui les happait à leur propre époque qu'on ne retrouvait pas encore à cet instant.
« pousse toi » -coup de hanche- « non, toi je vois pas e-HEY dégage ta crinière la rousse » -bouscule- « t'as qu'à pas être aussi grand raaa- » « chuuut »
Aussi gamins qu'ils l'avaient été à cette époque. D'ailleurs, l'ancienne Bonnie foudroyait Adriel du regard alors que celui-ci lui offrait son plus beau sourire vainqueur.

▬ Quelle sale petite vipère,
siffla Aelys dans un sourire malicieux à l'attention de son compère qui avait posé sa tête sur la sienne pour mieux voir.

Et le gamin blond plaqua soudainement son double contre un mur, la prenant assez par surprise pour qu'il ait le temps d'enlever son bracelet sans qu'elle n'y prenne garde. Et les voilà partis. Partis pour plusieurs années d'explorations autour du globe et à travers toutes les époques, courant dans les rues de Venise en évitant les gardes royaux, se prélassant perchés sur la tête du sphinx en Égypte, s'inclinant devant l'empereur japonais habillés de yukatas, hurler sur le blond en venant le chercher au milieu d'un bordel parisien de la belle époque, rire à en perdre haleine devant une Aelys emprisonnée car condamnée au bûcher dans l'Angleterre trop prude.
Oui, une véritable aventure étalée en plusieurs épisodes, qui mériterait d'être contée un jour.
Mais les deux protagonistes préféraient bien la garder pour eux, cette histoire là. Comme trop précieuse. Comme des images du passé que personne ne pourrait leur dérober ou vivre de nouveau. Moments innocents et spoliés à la réalité. C'était peut-être ça, le bonheur.

▬ Tu vois, c'est ce jour-là que tout à commencé.

Aelys sort de sa rêverie. Elle échange un regard nostalgique avec ce regard mordoré trop tendre pour ne pas la faire fondre et se blottit contre lui, inspirant profondément dans tous les souvenirs partagés avec lui. On ne nous l'enlèvera pas, Adriel, tout ce temps passé ensemble, tous ces fous rires nerveux de situations impossibles, ces courses endiablées et ces discussions aux questions rhétoriques, tes remarques acides, mes contre-attaques de gamine, nos batailles d'enfants puérils. A la même égard que mes baisers, tes caresses et nos corps qui se frôlent sans le moindre vestige d'innocence.

Elle lève son minois couvert d'un sourire doux, et se met sur la pointe des pieds pour lui chiper un baiser de gamine.

▬ C'est là ou j'ai compris que tu n'étais qu'un sale type qui me pousserait toujours à bout. Mais qui finirait inévitablement par gagner.


C'était loin d'être un reproche. Juste une remarque à demi-mot, un rappel tiède de sa faiblesse et de leur bêtise. Le début d'un rêve un peu trop poussé, d'une escapade à laquelle on prend trop vite goût, grisé par l'envie d'en vouloir plus, toujours plus, exalté par la soif de voir jusqu'où on peut aller en ignorant les règles et bousculant les suppositions. Le début aussi d'une supercherie à laquelle ils veulent croire si fort dans l'espoir de la voir prendre vie par miracle et dépasser leurs espérances. Sans jamais être rattrapés. Sans jamais en voir le bout. En croyant toujours que la fin est encore très loin, et qu'on a pas à s'en soucier, pas maintenant, tant qu'on peut continuer. Et prendre ses responsabilités plus tard.
Oui, plus tard.

Mais Adriel l'a compris. Il y a pas de plus tard. Il y a pas de hier, il y a pas de demain, il y a juste maintenant, toi, moi, ta main dans la mienne, et nos rêves d'amour démesuré.
Ouais, c'est con la vie, hein.
Mais on doit l'être un peu aussi, faut dire.

C'est peut-être pour cela qu'une bête idée germe soudainement dans l'esprit d'Aelys. C'est sûrement pour cela qu'elle voit une nouvelle possibilité, vraiment stupide, complètement improbable et défiant toutes lois naturelles. Mais ce sont de grands enfants, au final, non ? Et Adriel autant qu'elle adorait défier les règles.
Elle ouvre la bouche trop rapidement, les pensées se bousculent et s'entrechoquent en essayant de mettre en place ce piège qu'ils pourraient tendre à cette impasse. Mais déjà il a pris sa main et l'emmène autre part.

Et c'est un décor de cinéma, c'est la beauté d'une plage que les plateaux et grands écrans n'ont pas encore pu s'approprier, c'est la chaleur d'un pays exotique et la douceur du sable sous les pieds qui les accueillent dans la quiétude d'un coucher de soleil aux teintes pastelles. Il n'y a pas de mots pour décrire ce qu'Aelys ressent. Il n'y en a pas non plus pour briser toute l'alchimie de la seconde présente. Alors elle se tait. Admire les jeux de lumières sur le visage de son compagnon, le regard pétillant, sans penser à autre chose. Éloigne une mèche blonde de ses yeux, joue avec ses doigts. Poser sa main sur son visage, caresser sa joue.
Et tout donner pour continuer à rêver.

▬ On peut tout stopper, Adriel,
murmure-t-elle, tout près de son visage, soufflant presque sur ses lèvres. On peut tout arrêter. On laisse tout derrière, on ne touche plus à rien. S'il n'y a pas de demain, alors il faut faire en sorte qu'aujourd'hui dure pour toujours.

Elle lui proposait de mettre leurs vies sur stop. Ou au moins, leurs vraies vies. Et de rêver éternellement. A en oublier la réalité trop moche. D'oublier Aisling, d'oublier les élèves, les professeurs. D'oublier leurs familles, pour ce que cela valait. D'oublier qu'ils avaient vécu jusqu'à maintenant, puisque tout avait été si morne avant. Elle lui proposait de gagner un pari sur la montre, de piéger le temps. Qu'importe s'ils disparaissaient maintenant et regrettaient plus tard, il suffisait de revenir des années en arrière, de là ou ils s'étaient arrêtés, et appuyer sur play pour recommencer, puisque cela était possible.
Alors elle lui proposait de piller le temps, dérober quelques années, et de continuer à rêver.

Sa main descend le long de son cou et fait sauter les premiers boutons de sa chemise. Bout de tissu qui tombe lentement au sol alors que ses lèvres se perdent dans son cou avec délice, et ses doigts sur la boucle de sa ceinture.

▬ On abandonne tout. Et on vit pour nous.

Elle lui proposait de la choisir elle, comme elle avait toujours rêvé pouvoir le faire. Elle lui proposait de lui faire l'amour. Elle lui proposait de faire n'importe quoi de sa vie, tant qu'elle était avec lui. Elle lui proposait de prolonger cette idylle mal assortie, elle lui proposait un futur inexploré et sans un mot écrit à l'avance, sans Bonnie enfantine à cacher et sans Arsenic dispersé à mater. Elle lui proposait une page blanche.

Elle lui proposait de vivre.

.
« TE RACONTER ENFIN QU'IL FAUT AIMER LA VIE, L'AIMER MÊME SI,
LE TEMPS EST ASSASSIN ET EMPORTE AVEC LUI LE RIRE DES ENFANTS.
ET LES MISTRALS GAGNANTS.»

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MessageSujet: Re: 3 nuits par semaine • Adriel   3 nuits par semaine • Adriel Icon_minitimeVen 3 Fév - 1:36

hj ; ... je sais, la profondeur des paroles de la chanson laisse un peu à désirer mais. C'EST POUR LA RÉFÉRENCE GNIHIHI.
3 nuits par semaine • Adriel 842612adribonniewtf


Sometimes I get a feeling, deep in my soul
Sometimes I get a feeling, I just can't control

Il ne sait plus trop. Il a oublié les secondes qui passent, le temps qui courre. Il a simplement un prénom à la bouche, un visage plein les yeux. Il sait juste qu'il y a ces grands yeux qui le sondent, ce sourire qui le fait fondre. Et, ces lèvres qui se rapprochent, se rapprochent et lui volent un baiser.

C'est là ou j'ai compris que tu n'étais qu'un sale type qui me pousserait toujours à bout. Mais qui finirait inévitablement par gagner.

Un doigt devant la bouche, il pouffe. Un sourire gamin déchire ses lèvres. Dans ses yeux, un éclat de rire. Tu vois Aelys, il est plus beau encore quand il est heureux, Adriel. Quand il rit comme ça, avec toi.

D'ailleurs, je ne comprends pas comment tu as pu me résister si longtemps. Le mystère reste entier.

Il affiche une moue pensive, le regard dans le vide, faisant mine de réfléchir.

Ou tout simplement, t'as toujours été folle de moi, mais tu n'osais pas me le dire. Donc t'as attendu que je me décide, hmhm. Ça se tient.

Il lève les yeux vers elle, se mord la lèvre pour dissimuler son sourire. Un rire fripon secoue sa poitrine. Enfin, il se penche vers elle, hilare, passe un bras autour de ses frêles épaules, la presse contre lui, et embrasse son front.

*

À peine l'a-t-il lâchée, qu'il passe une main embarrassée sur sa nuque blonde, et détourne les yeux. C'est un peu con tout ça, non ? Le sable scintillant, la mer orangée, le crépuscule des palmiers. Il s'empourpre, à peine ; il ne sait plus trop pourquoi il a choisi cet endroit. Pendant quelques secondes, il attend la petite pique narquoise, celle qui le taquinerait sur le choix de ce décor hollywoodien si commun, mais elle ne vient pas. Il ose un coup d’œil timide vers sa rouquine, et sent son cœur frémir.

Qu'est-ce que je ferai sans toi ?

La touffeur de l'été, l'invite de ses regards, elle se prélasse dans le sable humide. Elle a ce petit rictus qui lui colle à la peau. Ce petit rien qui change tout. Son visage radieux luit sous sa frange cuivrée. Elle le regarde, la bouche pleine de rire. Putain. Il a le cœur en pagaille. Et Aelys ébauche un sourire. Un vrai ; comme on en fait plus. Elle sourit ainsi rarement, mais quand ça arrive. Waouh. Adriel le prend en plein cœur. Leurs baisers ont le goût du sable chaud, et de quelques larmes passées. Son cœur s'émiette entre ses doigts. Il s'humecte les lèvres du bout de la langue. Il regarde ailleurs, un peu gêné de sentir son pouls s'emballer pour un seul sourire. Il fait la moue. Une petite voix dans sa tête s'impatiente, elle chuchote les quelques phrases fredonnées d'un orgueil qui tonne. Qu'est-ce qui te prend Stratford ? C'est pas un peu con tout ça, non ? Oh mais bordel, que c'est bon.

Elle se rapproche, colle son corps contre le sien. Il oublie tout. Il n'y a que sa voix, ce souffle chaud sur sa bouche.

On peut tout stopper, Adriel. On peut tout arrêter. On laisse tout derrière, on ne touche plus à rien. S'il n'y a pas de demain, alors il faut faire en sorte qu'aujourd'hui dure pour toujours.

Ils sont si proches, trop proches. Il a du mal à se concentrer sur ce qu'elle vient de révéler. Ses longs cheveux flottent dans le vent, son sourire sur ses lèvres, sa peau, la sienne, son cœur, le sien.

Tu vas me rendre fou.

On abandonne tout. Et on vit pour nous.

Puis la jolie voix s'éteint. Il y a un long silence.

Il avale difficilement ma salive.
Soudain, il réalise, alors son temps se fige. Il lui jette un regard un peu perdu. Ses sourcils se froncent, ses prunelles vacillent ; la fêlure de l'homme qui doute. C'est un peu trop d'un coup, il a du mal à digérer ce qu'il vient d'entendre. C'est une idée insensée, dangereuse, délicieuse. Les mots d'Aelys vinrent à ce moment si particulier des rêves impossibles, souillés par la boue de la réalité, auxquels on a cessé de croire, mais au creux desquels, sous un voile de cendres, les braises de l'espérance rougeoient encore. Adriel inspire une grande bouffée, un air frais lui cingle les poumons : c'est l'espoir qui gonfle sa poitrine, surgit, explose. Mais il n'ose pas y croire, pas encore. La peur lui saute au ventre, l'angoisse le mord à la gorge. Un vent de panique, l'effroi du réveil, l'horreur du trop beau rêve qui s'efface aux aurores. Et la brise tiède ébroue l'or de ses cheveux, le souffle salé des embruns lui chatouille les narines ; c'est trop beau tout ça. Il voudrait tant se saisir de cette chimère comme d'une chose réelle, tangible. L'ambre de ses iris scrute Aelys, comme s'il cherchait désespérément en elle la réponse à ses questions. Ses grands yeux humides parlent pour lui. Évidemment, j'irai n'importe où avec toi. Mais, s'il te plaît, pince-moi, jure moi que je ne rêve pas...

Une peur latente courre sous ses os, celle de se réveiller à l'aube dans d'autres bras, d'autres draps. Parce que ce rêve-là, tout quitter, tout lâcher, et s'abandonner à elle à jamais, il l'a déjà fait cent fois.

Et, comme si elle cherchait à le rassurer, elle se love contre lui. Ce simple contact balaie toutes ses craintes, il n'y a plus qu'elle. Il hoche doucement du menton, un Ce que tu veux tremble sur ses lèvres. Il la couve d'un regard concupiscent, le souffle un peu court.

Ce que tu veux. Je te promets ce que tu veux.

Tout ce que tu veux, du moment que tu restes avec moi.

Puis les yeux d'Adriel glisse de ses yeux bleus à ses lèvres. Il se penche vers elle, colle son menton contre son épaule. Ses lèvres lui frôlent le cou, là où le rouge de quelques marques énamourées commence à faiblir, puis remontent vers sa bouche. Elle enfuit son visage dans son cou, il presse son front contre sa tempe ; elle sent les embruns, le soleil, les restes légers d'un drap blanc. Et partout, ce parfum onéreux, tout particulier, si masculin : le sien. Dans sa frange, sur ses joues, contre sa bouche. Un peu de lui sur elle. Il devine la caresse de ses cils contre sa gorge, imagine le frémissement de son sourire sur sa peau. Elle est partout. Cette paume sur sa joue, ces doigts fins sur sa peau, qui chatouillent sa clavicule, agrippent sa chemise. Un, deux, puis tous les boutons sautent. Un frisson. Son souffle chaud. Sa voix suave. Des maux dont il ne guérira jamais. Il la dévisage, le souffle court, sans rien dire. Ses lèvres ont le goût des siennes. Il le sent. Il le sait. Son cœur patine. Que c'est bête tout ça. Sa chemise s'envole. Il claque un baiser sur son front. Il n'y a plus rien au monde que ses doigts sur son torse. Sa paume glisse, effleure, s'attarde ; une onde de chaleur partout où elle passe. Et, sa main sur sa ceinture. Désir. Il étouffe un petit rire dans ses cheveux. Le carillon des gens heureux.

Alors femme ? Jamais satisfaite ?

Avant de s'esclaffer, doucement.

Si tu savais. Tu ne pourras jamais en avoir autant envie que moi.

Au creux de ta poitrine, sous tes lèvres, dans tes bras. Pour toi, j'aurais fait n'importe quoi. Jusqu'à l'abandon de nos pauvres vies d'Avant. Nous trépasserons ensemble. C'est toi et moi, contre le monde. Toi et moi contre le temps. Nous. Et les autres, on s'en fout.


Oui Lys, il accepte de vivre avec toi. Juste parce que c'est toi. Vous, et personne d'autre.

Et déjà, le monde s'estompe. Il n'y a plus qu'elle, il n'y a jamais eu qu'elle. Tout cet Avant qui s'époumone, tout un Autrefois qui blasphème. Disparus, envolés. Aisling n'est plus qu'un nom, ces habitants un vieux rêve. Il y a Aelys et du flou, que du flou, partout. Toute sa vie s'est évaporée dans le ciel de ses prunelles.

Il se mordille la lèvre pour cacher le rire qui frissonne aux coins de sa bouche. Ils échangent un regard. Un sourire en coin. Un frémissement de sourcils. Sa bouche frôle la sienne, leurs souffles s'emmêlent. Les cœurs s'exclament, les lèvres dérapent. Sa main effleure sa taille, leurs doigts se rattrapent. La boucle saute, la braguette glisse. Aelys. Il souffle, juste sous son oreille. Son pantalon s'écrase dans un bruit mat. Han, Aelys. Il suce son prénom, presse une bise sur sa tempe, sa bouche caresse la galbe de son cou, la redessine d'un baiser. Il se recule, à peine ; juste le temps d'accrocher son regard. Il y a le bleu de ses yeux, la courbe de ses cils. Son corps, le sien. Et, plus rien.

Il sent seulement son corps qui trépigne, son cœur qui feule. Cette entêtante odeur de stupre qui plane, égaille ses sens. Il attrape ses poignets, les niche au creux de sa nuque, il agrippe ses cuisses, va chercher ses lèvres. Un cri reste coincé dans sa gorge. Il est presque sûr qu'il a perdu tout l'air de ses poumons tant le désir le lance. Il la soulève, resserre son étreinte sur sa taille, mais refuse de quitter sa bouche. Il esquisse un pas, puis deux, avant de s'écrouler avec elle sur le sable humide. Ses doigts fébriles tirent sur les tissus, arrachent des boutons, retirent les fermetures. Il veut lui croquer la peau, elle lui griffe le dos. Les souffles s'écourtent, les corps se dévêtissent. Sa jupe, son caleçon, sa chemise, sa culotte... Tout est précipité, c'est la sauvage impatience de l'Envie. Il l'embrasse partout, presse sa bouche sur son sein nu, suçote son ventre, et glisse sa main entre ses cuisses pâles. Il gémit, se hisse et s'allonge sur elle, frémissant. A-Aelys. Il dépose un baiser sur ses lèvres entr'ouvertes, son pouls martèle, la sueur perle. Puis, ce sont les quelques va-et-vient de l'amour. Quand il est heurté par la merveilleuse secousse du plaisir, il a son prénom sur les lèvres.

Tu entends ce cri ? La mélodie de mon cœur qui se meurt ?

Il s'étale à côté d'elle. Du bout des doigts, il époussète les grains de sable clandestins qui s'accoquinent aux tâches de rousseur de ses pommettes. Il rit, doucement. Il presse ses lèvres contre son oreille, soupire comme un secret.

Tu m'expliques pourquoi on a pas fait ça avant ?

S'esclaffer, et lui voler un baiser.


Oh ! Mon amour, tout ça.
Tout ça, c'est ta faute à moi.

She brings me love, love,
I know it's all that I need.



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