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  •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.

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Aelys E. O'Brien
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Aelys E. O'Brien

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 •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Vide
MessageSujet: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeLun 7 Fév - 20:13

It's a cold, and it's a broken Hallelujah.

 •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Iconbonnie  •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Iconclyde

Baby I've been here before, I've seen this room and I've walked this floor, you know, I used to live alone before I knew you.
And I've seen your flag on the marble arch, and love is not a victory march, It's a cold and it's a broken Hallelujah.

Courir à en perdre haleine.
Courir courir courir. Courir pour rattraper sa bêtise, courir pour récupérer le temps perdu. Courir sans fuir, pour changer.
Dévaler les escaliers en manquant à chaque marche sautée de tomber, se rattraper de justesse à la rambarde qui ne manquait pas de siffler d’être agrippée si violemment. Mais elle s’en fichait.

« Hey, Bonnie, tu es allée voir Buckley ? »
Oh, mais quelle idiote je vous assure. Que répondre à ce genre de chose. « Je fais tout mon possible pour éviter de le croiser en ce moment, mais c’est gentil de me tenter » ? Non, on sourit agréablement, on prend sur soi, et on demande pourquoi une telle question.

Dépasser la salle des PHY en ignorant royalement les joyeux appels de ses camarades.

« Ba tu sais, son histoire dans votre salle, là. Du fait qu’il est à l’infirmerie. »

Et sentir le nœud, immense, lourd, fermement attaché dans ses entrailles se serrer brutalement.

Négliger l’odeur de brûlé venant des cuisines du club, omettre de répondre aux débilités de Perceval.

« Tu n’es pas au courant ? »

Si si, mon visage qui se décompose c’est juste pour le fun.
Elle pouvait voir la prétention couver derrière cette demande ingénue. Moi qui le connais moins bien que toi, moi qui ne le côtoie pas comme toi, moi je sais. Je sais ce qui est arrivé, je sais où il est, et je sais pourquoi. Et pas toi.
Elle se délectait. Bêtement fière de son ragot encore inconnu de la rouquine devenue nerveuse. Elle prenait le temps, tout son temps pour apprécier le visage horrifié de son interlocutrice.

Slalomer entre Mohsen et Wolle, éviter le fauteuil de Ron, oublier de lancer un geste à Minze, buter contre Cillian et reprendre sa course sans même s’excuser.

« Parait qu’il est tombé dans les eaux de votre salle d’EPS. Comme ca, alors que tout le monde sait qu’y tomber c’est l’assurance d’être malade pour trois bonnes semaines. Enfin, ca c’est si on le repêche. Je me demande quand même comment il a pu chavirer alors que ca fait quand même plus de six ans qu’il- »

L’infirmerie. Il était à l’infirmerie. La commère se retrouva sans interlocutrice en moins d'une seconde.

Passer devant les salles de cours sans même s’y arrêter pour prévenir d’une absence. Et arriver, enfin, au rez-de-chaussée. Ses pensées ne tendaient que vers une seule chose. L’infirmerie, atteindre l’infirmerie. Les derniers mètres la séparant de la porte tant convoitée furent parcourut en quelques secondes. Aelys posa la main sur la poignée à bout de souffle. Puis réfléchit enfin.

Trois semaines qu’elle faisait tout son possible pour l’éviter au mieux. Trois semaines qu'elle ne laissait absolument rien paraître devant la foule. Oh, toujours en finesse. Elle ne prenait pas la peine de sortir immédiatement d’une pièce lorsqu’il y entrait, ni même de se faire le plus discrète possible lorsqu’il s’approchait. Oh non, ce caractère présumerait que leur relation était encore particulière, bien que tendue et complexe. Ce qu’elle faisait était bien pire. Elle souriait, parlait, jouait, s’amusait en sa présence. Toujours, comme d’habitude, perpétuellement. Elle lui disait même bonjour le matin comme elle l’aurait fait à n’importe qui. Et là était le problème. Bonnie se comportait avec Clyde comme avec n’importe qui. Jamais un sourire plus sincère qu’à un autre, jamais le moindre regard complice qu’eux seuls pouvaient discerner parmi ce ramassis de faux-semblants, jamais le moindre geste plus affectueux qu’à un ami de passage. Ni l'un, ni l'autre n'était préparé à ca. Et s'ils n'en laissaient rien paraître, leurs habitudes, leur intimité, leurs ententes silencieuses, tout, tout était passé sous le plus glacial des silences. Jamais Belial n'avait eu autant de tee-shirts trempés durant maintes et maintes soirées. Elle s’arrachait pratiquement le cœur à chaque fois qu'elle lui souriait sans même le regarder.

A quoi est-ce que tout cela rimait si elle ne pouvait plus en rire avec Clyde ? Pourquoi continuer cette mascarade s'il n'y avait plus la seule personne avec laquelle lever le masque était signe de confiance et partage unique de sa réelle affection ?

Cette situation la frustrait, complètement. Bonnie avait cessé de compter le nombre de fois ou la violente envie de se blottir contre lui, de l'enlacer, l'embrasser, l'avait assailli avec une intensité qu'elle ne soupçonnait pas. Repenser à ses paroles suffisaient à calmer ses envies qui la démangeaient. « Je ne cèderai pas. » voilà. Ou comment mettre Aelys dans des états inimaginables au point qu'elle fasse tout son possible pour se détacher de l'immense emprise que Clyde avait sur elle pour tenter d'oublier toutes ces années à ses cotés. Comme si elle en avait une chance.
Plus les jours passaient, puis elle comprenait qu'elle allait droit au mur. Ce n'était même plus de simples envies passagères, c'était beaucoup plus. Elle avait besoin de Clyde. Besoin de ses mains entourant ses hanches, besoin de ses lèvres parcourant sa nuque, besoin de son regard tendre et de son sourire si doux, besoin de respirer son odeur, besoin de passer la main dans sa tignasse ébouriffée, même besoin de son cynisme, sa jalousie maladive ou encore sa foutue manie de se ficher du monde. Le voir si proche, tous les jours, l'effleurer en passant trop près, l'observer de loin en compagnie d'autres et se forcer à passer son chemin, tout cela la tuait, lentement, silencieusement, plus efficacement qu'aucunes solutions plus brutales. Aelys avait choisi le pire chemin possible. Et elle le sentait tous les jours.
Il y avait des jours ou son rire résonnait avec trop de force pour paraître crédible. La tête rousse en faisait trop, beaucoup trop. Parler fort et glousser bêtement était une jolie façade pour les autres. Mais elle ne trompait pas certains. Alors parfois, elle balançait son sourire mièvre et sa gaité enfantine, oubliait de se rendre en cours et passer sa journée à imiter Lily, à se prélasser dans son lit. Rien ne pouvait l'en tirer, car même la mauvaise humeur quotidienne de la psychique semblait avoir déteint sur elle. Il n'était même pas question de se lever pour avaler le moindre aliment ou pire, parler à ses camarades. Tout cela pour pouvoir mieux recommencer son manège de câlineries et sourires à tout va le lendemain.

Et la voilà maintenant ici, cette demoiselle qui avait décidé de se détacher lentement mais surement de son Clyde en vain, à accourir sans même s'interroger sur ce qu'elle faisait auprès de celui qu'elle était censée fuir comme la peste. La voici cette gamine perdue qui ne sait plus si elle doit appuyer sur la clenche de cette porte pour balayer ces trois dernières semaines et recommencer à zéro ensuite, ou repartir sagement pour s'éviter les mêmes maux de ces derniers jours. Mais la tentation est trop forte. Même s'il lui a clairement dit que jamais il ne la verrait comme elle pouvait le voir, la rouquine ne peut pas se résoudre à ignorer cette foutue porte et passer son chemin. Alors elle appuie et entre dans la pièce.

Blanc.
Oh, merde. Merde merde merde merde.
Blanc. Trop blanc. L'infirmerie. Oui, évidemment. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt.
L'odeur éthérée. La pureté du blanc. Trop blanc. Le vide intemporel de couleur, le vide de sentiment, le vide même d'un moindre signe de vie. Trop blanc. Son regard désemparé se posa enfin sur lui. Toujours dans son lit immaculé. Dormant paisiblement, comme mort au milieu de cette perfection virginale. Et Aelys fut presque surprise que Marcus et Rose-Mary n'encadrent pas le lit de leur fils adoré. Trop. Blanc.

Elle n'était pourtant plus une enfant. Elle essayait de s'en convaincre, du moins.
Alors Aelys prit sur elle. Elle inspira pour se donner du courage. Mettre un terme à trois semaines d'ignorance dans ce lieu affreusement parfait de blancheur, ne pas s'attendre non plus à une quelconque réaction positive, (s'il ne la repoussait pas violemment et sans détour, ce qui était à envisager,) vraiment, il n'y avait pas de quoi s'en faire. Elle avança fébrilement vers le corps endormi de Clyde, tordant ses mains pour les empêcher de trembler maladivement. Qu'on se le dise, son cerveau était au bord de la crise. Même si son regard faisait son possible pour éviter le moindre recoin de la pièce qui lui donnait envie de fuir le plus rapidement possible, elle n'en fit rien et enfin arrivée devant la tête brune, elle s'assit lentement sur le bord du lit tout en s'empêchant de regarder autre chose que son visage. Dieu qu'elle aurait aimé pouvoir se glisser elle aussi sous ses draps et se coller contre lui, se perdant dans la douceur de sa peau. Dieu qu'elle aurait adoré pouvoir sentir son visage se noyer dans ses cheveux ébouriffés. Dieu qu'elle aimerait effacer ce dernier mois de son esprit.

Sa main pris la sienne, glacée, entre ses doigts fins et la serrait doucement, sans même qu'elle ne s'en aperçut.
Clyde avait l'air si calme. Un ange. Un véritable ange endormi, paisible, dépouillé de tout soucis, admirable de sérénité et de quiétude. Même si tout cela n'était qu'apparence, même s'il n'était pas allongé ici pour rien, même s'il risquait fortement de l'envoyer hors de sa vue à son réveil. Clyde était beau, magnifiquement beau dans son sommeil.
Tu le sens Aelys ? Tu sens ce désagréable sentiment qui te dit que ces neuf ans n'ont pas existé, que vous êtes là, enfants, revenus dans ce fameux hôpital. Et que jamais tu n'aurais dû ouvrir cette porte. Tout comme aujourd'hui. Que tu as fait cela juste pour cette dérisoire et stupide envie de le voir, de le connaître, de le trouver. Alors tu ries ironiquement. Parce que c'est trop tard maintenant, tout comme cela était il y a neuf ans.
Et tu ne peux empêcher tes lèvres de venir embrasser son front, lentement, comme si ce chaste baiser pouvait guérir tous vos problèmes. Tout comme son regard, fermement braqué sur toi lorsque tu t'aperçois que tu l'as réveillé.
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MessageSujet: Re: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeJeu 17 Mar - 23:03

We say goodbye in the pouring rain.
Quelque part dans la nuit, vous vous réveillez en sursaut, tremblant. Comme si tout votre corps hurlait soudainement quelque chose. Qu’êtes-vous capable d’en tirer ? Pas grand-chose, sans doute un mauvais rêve, une nuit agitée, on soupire et se recouche, pas grand-chose de plus à faire. Pourtant, il y a bien ce couple de fantôme, errant, bien décidé à pourrir votre nuit. Des murmures qui hantent, qui obsèdent. Des chuchotis rieurs, et rien pour les faire taire, pas même l’oreiller contre la tête, ou les pensées bien plus désagréables que ces tapageurs. Que sont-ils ? Pourquoi ce soir, parmi tous les autres soirs où ils auraient pu vous torturer ?

Mais parce que bien sûr, il est temps de craquer pas vrai ? Tu ne peux pas constamment prendre sur toi comme ça. Tu ne peux pas constamment te montrer fort. Il est parfois temps d’arrêter de contenir. Et comme tu n’as sans doute rien d’autre à faire de ta nuit, puisque ces deux-là sont bien décidés à ne pas te laisser dormir. Alors va lève-toi. Les couloirs sont bien morts, et les bruits qui s’échappent de la chambre de Lance et Leif, il ne veut y penser. Il s’arrête une seconde, perplexe, et continue d’errer. Un peu comme ceux qui le hantaient il n’y a pas si longtemps. Quels chemins ont-ils empruntés ? Quels esprits ont-ils hanté avant le sien ? Oh sans doute tellement, tellement.

Amour et Jalousie étaient de bien taquins poltergeist. De quoi vous rendre dingue, eux qui s’amusaient tour à tour à pourrir chacune de vos journées, quand lorsqu’un sourire de la belle ravivait votre cœur et tordait vos entrailles. Personne ne venait douter de leur complicité. Personne ne s’inquiétait, personne ne voyait la différence. Après tout elle était toujours là, dans ses tenues légères, gracieuse qu’elle était, à s’élancer vers tous ces autres, vers lui aussi. Ce petit papillon qui virevolte au gré du vent, des sourires qu’on lui accorde bien volontiers, et des bras qu’on lui tend. Et les siens avaient beau l’être désespérément, rien ne venait se déposer sur son doigt fin.

Elle le rendait fou. Elle les rendait fous. Avec ses sourires candides, sa voix affable, et ses gestes délicats et innocents. Son attitude de gamine. En apparence rien ne dépassait. Tout était parfait, absolument parfait. Elle souriait, il soupirait, perdait la page de son livre quand elle lui adressait un bonjour, et personne pour s’asseoir sur ses genoux. Personne pour s’inquiéter. Après tout, l’irlandais ne changeait rien, les mêmes petites piques, le même mépris, la même supériorité. Elle, elle restait cette gamine légère, affamant les cœurs de ses sourires séraphiques. Et plus rien pour nourrir son palpitant famélique, qui réclamait silencieusement un peu plus, tout comme ses doigts tremblants quand il avait l’occasion d’effleurer l’épiderme frileux de cette succube célicole.

De quoi tomber de nues. De quoi damner son âme pour un regard plus complice, quand il la voyait ainsi dans ces bras d’autres. Où avait-il foiré. Où Amour avait-il décidé de se terrer à cet instant, ce fantôme jamais là où on ne l’attendait, et surtout jamais là quand on avait besoin de lui ? Il ne savait pas trop. Au final ce qui était un jeu était devenu bien plus que ça, comme un interdit à ne pas franchir, une barrière à ne pas sauter, de peur de blesser, de se blesser, de tacher l’immaculé, et de tout perdre, absolument. Pourtant qu’est-ce qu’il s’en foutait de déchoir. Il serait bien Lucifel pour ses beaux yeux diablesse. Aucun Paradis ne méritait qu’on le foule du pied, si sa présence divine, si son regard azuré ne se posait point sur vous. Alors oui qu’on le damne, qu’on le condamne, qu’on lui arrache ses ailes comme la dernière fois, qu’on piétine sa foi, mais qu’est-ce qu’il s’en foutait bon Dieu !

Tout pour elle. Oh comme il rêvait d’avoir son don. De revenir à cet instant précis et de ne plus hésiter. Comme il rêvait d’oublier ce feu léchant ses entrailles. Ce fantôme brûlant, irraisonnable. Jalousie restait de bien charmante compagnie, bien qu’agaçante quand elle se mettait ainsi à venir remettre en doute chacune de vos certitudes. Personne pour rassurer, sinon soi-même et les actes. Mais ces temps-ci, avec Bonnie, sa Bonnie, sa belle Bonnie, son unique, son enchantée, qui ne lui adressait plus un regard, se posait, aérienne, dans les bras de ce Méphistophélès aux cheveux d’ange, son cœur avait comme cette palpitation de haine. Et il était tellement prêt à tout pour qu’elle lui revienne, lui qui s’est permis de tout perdre pour un simple toucher. Lui qui s’est brulé les ailes, lui dont son cœur s’est consumé pour une caresse vaporeuse, étoffe rare, douce, éthérée, qui s’évaporait dans ses doigts délicats.

Mais tout ça c’était bien fini. C’était l’heure des regrets, l’heure des remords, l’heure de la confession et du repentir. Quels fantômes agaçants ces deux-là, ne s’arrêtaient-ils jamais donc de parler, de chuchoter ce qu’il ne voulait pas comprendre à son oreille ? Ne s’arrêtaient-ils jamais d’insuffler de telles idées. Allons voyons Clyde, c’est bien pathétique. Incapable de franchir une barrière imaginaire avec la belle, mais celle-ci, tu la saute sans même réfléchir, poussé par une main divine, par une main luciférienne, à qui la faute. Au destin, à celui-là Là-Haut, ou bien celui-ci d’en bas, qui t’a déjà tellement, tellement pris. Ou alors est-ce la tienne, adolescent, pas tout à fait adulte, mais presque, incapable de s’assumer.

De quoi sont fait tes rêves chérubins ? Vers où t’envoles-tu, quand tu n’es plus là, dans quels bras cherchent-tu du réconfort, sinon dans sa silhouette opaline qui s’offre entièrement à toi. Il n’y a bien que ça pour apaiser ton sommeil vide et terne. Ton sommeil qui n’a rien à travailler, toi sans mémoire, toi sans enfance. Tu reconnais une chaleur particulière, une odeur familière. Son parfum sucré et léger, qui s’évaporait derrière ses pas quand elle était pourtant déjà loin. Tu n’as rien à faire là, à la rêvasser. Tu devrais juste être dans ses bras, pas les fantasmés, les réels, ceux qui se sont tendus tant de fois vers toi. Tu devrais mourir dans ses yeux, rieurs ou apeurés, et ne plus réfléchir à tout ça.

Mais où es-tu Clyde, quand elle serre fort, ô si fort ta main ? Où es-tu Clyde, quand elle prie tous ceux que tu n’es plus capable de prier pour ton salut, pour ton réveil ?

Quelque part dans la nuit, vous vous réveillez en sursaut, tremblant. Comme si tout votre corps hurlait soudainement quelque chose. Qu’êtes-vous capable d’en tirer ? Pas grand-chose, sans doute un mauvais rêve, une nuit agitée, on soupire et se recouche, pas grand-chose de plus à faire. Pourtant, il y a bien ce couple de fantôme, errant, bien décidé à pourrir votre nuit. Des murmures qui hantent, qui obsèdent. Comme une prise de conscience soudaine. Elle est bien là. Bien là contre toi, et toi qui passe ta main sur sa nuque, toi qui n’ignore plus ces fantômes, et qui te fous bien de tout le reste. Tu es déjà condamné pas vrai ? Qu’as-tu à donner au diable comme compensation pour cet interdit que tu as finalement franchi, à sceller ce foutu pacte d’un simple baiser.

And I break down as you walk away.
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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeMer 4 Mai - 15:39

Donnez-moi la fièvre pendant des heures, et le suprême pour mon quatre heures.
Le souffle court, le diable au cœur, je ne finirai pas bonne sœur.

Il y avait un moment où Bonnie n'existait plus. Il y avait un moment où la gamine rousse se taisait enfin, il y avait cet instant où Aelys même disparaissait, il y avait la minute où l'esprit torturé qu'elle abritait la quittait enfin. Il existait ce moment où Aelys en avait juste, marre. Marre de devoir rire, marre de devoir jouer, sourire, batifoler, câliner, sourire. Marre aussi de devoir réfléchir de tous les faits et gestes de Clyde, penser à lui en essayant de se l'ôter de la tête, l'admirer de loin, le jalouser, le fixer, le sentir, le vouloir. Le désirer.
Et elle, elle se prenait la tête. Toujours, perpétuellement. A se demander si, à vouloir savoir pourquoi, à quémander des parce que. A imaginer des éternelles possibilités insensées et des chemins escarpés qu'elle finissait toujours par emprunter. A se cribler elle-même de remords, à l'embarquer même dans ses monologues silencieux qui finissaient toujours par des larmes. A trop vouloir étrangler son égoïsme, noyer ses pulsions, asphyxier sa volonté.
A s'en demander si elle-même ne voulait pas le faire exprès pour en devenir malade.

C'était tellement plus facile quand on venait nous chercher, qu'on ne voulait pas à s'en sortir tout seul. Comme un grand. La fuite était une possibilité si belle à première vue, si prometteuse, qu'elle n'avait pas voulu fouiller plus loin, affronter ce qui la terrifiait ou même faire face, voir assumer. Tout était tellement plus simple et plus beau lorsque des bras se tendaient vers vous sans justifications précises qu'il faudrait expliquer.

Mais Bonnie, Aelys, ou qu'importe comment on l'appelait alors, n'était plus.
Tout simplement parce que sa petite personne avait décidé qu'à trop jouer à la petite sotte incapable d'avoir un minimum de confiance en soi, elle ferait grève. Tout simplement. Son cerveau anarchique se déclarait aux abonnés absents, et emportait avec lui tous ses remords, non-dits, regrets, incertitudes, doutes, et autres pourritures qui lui court-circuitaient habituellement l'esprit lorsqu'il était question de regarder Clyde dans les yeux.
Parce que là, en ce moment même, c'était ce qu'elle faisait. Trop brutalement surement. Très probablement en fait. Contempler ses iris d'émeraudes après toutes ces semaines sans préparation, c'était tout simplement trop. Comme quelqu'un qui aurait passé des mois dans le noir le plus total et ressortirait brutalement en plein soleil. Trop rapide et brutal pour ne pas vriller ses dernières pensées sensées. Le truc qui fait disjoncter et perdre les pédales plus rapidement que n'importe quelle remarque.
Sans même tressaillir, son esprit avait rendu les armes. Sans même tressaillir, elle s'était retrouvée les lèvres scellées aux siennes.
Et si elle se souvenait bien, c'était à ce moment là où le blanc total s'était établi dans sa tête.

Déjà parce qu'elle n'avait pas vraiment compris ce qu'il se passait. Ensuite parce qu'elle était partagée entre un « OhmonDieu il ne me déteste pas » et un « OHMONDIEU MAIS ON S'EN FOUT, CLYDE BUCKLEY EST EN TRAIN DE DE DE. C'est trop beau pour pouvoir y croire. » De quoi briser l'ambiance romantique à souhait. Alors quel comportement adopter ? Sa raison avait trouvé très facilement la solution ; elle s'était barrée. Bravo, on applaudit très fort. Voilà pourquoi Aelys se retrouvait à bêtement fixer Clyde une fois ses lèvres décollées, les yeux ronds, l'air hagard. Laissant ce pauvre garçon dans la confusion la plus totale. Elle n'avait pas bronché, certes. Mais elle n'avait pas approuvé. Le SPE devait vraiment se demander quoi en penser. Mais qu'il laisse quelques temps à la rousse s'il vous plait, après tout c'était de sa faute si elle en était rendu à ce état de béatitude trop haute pour pouvoir émettre un son.

Elle ouvrit et ferma successivement la bouche sans arriver à prononcer un mot. Déjà parce qu'elle ne savait pas quoi dire. Mais aussi parce que ses cordes vocales semblaient bloquées à jamais, étranglées et roulées en boule dans un coin de sa gorge. Mais le Bonnie est un animal retord qui réagit toujours de manière incongrue et complètement à l'opposé de ce qu'on pourrait imaginer.
On aurait très bien pu penser qu'elle fondrait en larme niaisement dans les bras de son preux chevalier en lui chouinant tout son amour entre deux sanglots. On aurait pu.
On aurait aussi pu imaginer qu'elle lance une remarque légère et futile, histoire de détendre l'atmosphère puis enfin mettre à plat ce qu'ils cachaient depuis tout ce temps et qui les tuaient. Aussi.
Mais ce que fit Bonnie ne fut aucunes de ces deux solutions. Non, la perspectives de parler de ce qui fâche ne la réjouissant pas, et son quota de pleurs et autres stéréotypes féminins dépassé depuis longtemps, elle fit ce qui lui sembla le plus facile, mais surtout le plus tentant.

Ce fut comme cela que Clyde se retrouva une nouvelle fois les lèvres plaquées contre celle de Bonnie, une main possessive appuyée sur son torse, et tout son corps bloqué par les jambes de la rouquine contre lui, qui sans lui laisser le tend de comprendre à son tour ce qu'il se passait, avait sauté sur le lit, passé une jambe de l'autre coté de son corps et avait pour finir farouchement pris possession de ses lèvres sans qu’il puisse émettre un son.
A croire que cela allait devenir une habitude.

Mais en ce moment, elle se fichait bien de tout ce qu’elle pouvait habituellement penser. Et toutes ces questionnements à la con, comme elle ne devrait pas, elle ne pouvait pas, elle n’avait pas le droit, pouvaient bien aller se faire foutre. Même s’ils revenaient avec plus de forces par la suite. Parce que là, Bonnie préférait juste embrasser sa clavicule, glisser jusqu’à sa gorge, remonter sur son menton, et s’arrêter au coin de ses lèvres. La respiration haletante nettement perceptible, le regard flou, une main perdue dans sa tignasse brune et l’autre, toujours profondément exclusive, fermement appuyée sur son torse. Puis poser sa tête contre sa joue, s’accordant quelques secondes de répit avant que le silence si reposant ne laisse place aux premiers mots qui briseraient ce sentiment confortable que la quiétude éphémère laissait imaginer.
Dernier baisé volé.

Je t'implore oh mon Dieu, que tu me pardonnes,
Oh mon Dieu, mon âme de démone,
kiffe tes longs cheveux, ton corps nu mon Jesus sex symbol.



Dernière édition par Aelys E. O'Brien le Dim 5 Juin - 12:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeMar 31 Mai - 1:17

I don't have to exist outside this place.
Job était un homme bon. Un homme sans histoire. Une femme, sept fille, trois fils. Une maison, quelque bœufs et chèvre. La foi en parure d’or. Job avait la foi, la vraie, l’inébranlable. Celle que l’on a mit à l’épreuve, égoïstement. Celle que Satan tenta d’écraser en vain. Job n’avait rien demandé à personne. Il faisait ses rituels, il priait matin, midi et soir. Satan était bien jaloux, des louanges qu’on offrait à son ennemi juré et le fou se lança dans un pari avec la main divine, qui le regarda s’y casser les dents.

« Il te reniera, il ne t’aime que pour ce que tu lui offre.
- Et bien va, retire-lui tout ce qu’il a et nous verrons. »


Bien sûr, le dialogue dans la bible n’est pas exactement celui-ci. Satan se permit d’assassiner sa femme. De meurtrir ses enfants, de faire claquer les langues vipérines de ses amis, de brûler son bétail, d’immoler sa maison par les flammes. Et Job, malgré les larmes et la douleur, continuait de prier, inlassablement, qu’importe que Satan l’écrase de son pied pour une fois impuissant. Et Job se vit comblé de bonheur, doublement heureux de ce qu’il fut avant ce pari fou.

« Il ne t’aime que pour ce que tu lui offres. Il te reniera, tu verras. »

A nouveau ce pari fou. Mais Dieu ou Yahvé, qu’importe comment on l’appelle, décida toute fois de laisser à Clyde une chose en laquelle se raccrocher, en laquelle croire. Peut-être avait été-ce là son erreur, que d’offrir à Clyde la main tendue d’Aelys. Peut-être avait été-ce le plan sordide du diable, que de lui accorder cette sublime créature. Belzebuth avait pris à Clyde sa mémoire, ses souvenirs. Il lui avait pris les sourires tendres de ses parents, et sa confiance inébranlable dans la foi chrétienne. Mais lui, lui il lui restait quelque chose, quelque chose en lequel se raccrocher, en lequel confier toute sa foi. Aelys.

Aelys et ses sourires divins.
Aelys et ses si beaux cheveux roux.
Aelys et ses rires angéliques.
Aelys et son corps succube.

Elle si belle, elel dont chaque pas était suivi par les prétendant accroché à ses jupons, elle dont les hommes suppliait pour un regard de la belle, tel le chien faisant le beau pour sa sucrerie. Elle était là dans toute sa splendeur, unique constante de sa vie. Elle était là dans sa lumière éblouissante, dans son ingénue décadence, lorsqu’elle sombrait dans ses bras. Aelys, ô ma belle, comme il t’aimait. Tu es bien tout ce qu’il lui reste dans ce monde qui ploie sous son omnipotence. Il a mis toute la foi qu’il n’avait plus dans son Dieu en toi, il a mis toutes ses croyances, tous ses espoirs dans le creux de ta poitrine. Et tes épaules sont bien frêles, pour supporter un tel fardeau.

Alors il comprend, quand tu ne veux pas de lui. Il ravale sa haine et son dépit, il se laisse bêtement retomber sur le lit, tout ça n’en vaut plus la peine, si tu refuses ce qu’il te donne, pauvre gosse à genoux s’accrochant à tes jupons, son cœur lâche pourtant prêt à tout pour te garder tout contre lui. Tu ne veux pas de ses baisers pas plus qu’il ne veut des prières pour le salut de son âme, pas vrai ? Il a été bien fou que de croire que tout ça pouvait mener à quelque chose. Il a été bien sot, brisant toute cette belle histoire par égoïsme. Il détourna le regard, il ne pouvait plus se noyer dans ce bleu céleste. Allez, pitié, ne lui impose pas plus ta présence, ne l’humilie pas plus.

C’est fini pas vrai ?

Ou du moins, il aurait pu croire que tout s’arrêterai là. Il aurait pu continuer s’accrocher à cette soudaine rage qui grondait dans ses tripes au moment de son rejet. Jusqu’à qu’à nouveau, elle ne s’accroche à lui, jusqu’à qu’à nouveau, ses lèvres se retrouvent plaquées contre les siennes, un peu sucré, le gout de son rouge à lèvre léger. Pêche peut-être ?

Il n’avait pas compris. Tout était passé trop vite. Elle était là, sur lui, la main fermement accroché à son cœur, et lui, lui ne mit pas très longtemps à réagir. Lui ne mit pas très longtemps à se perdre dans ce baiser, à s’accrocher fermement à son cou, l’uatre main sur ses hanches indécentes. Il se redressa légèrement, chercha son corps, comme pour se presser contre elle, qui le dominait de toute sa splendeur. Bientôt, ses lèvres coururent sur sa mâchoire, remontèrent jusqu’à son oreille avant de redescendre vers le cou, d’où il mordilla un peu la chair, pour finalement prendre possession de ses lèvres à nouveau, furieusement passionné. C’était toutes ses années à se restreindre, toutes ses années les entrailles tordues par la peur d’aller plus loin, qui se libéraient finalement. Le bruit des draps qui se froissent, et sa respiration un peu courte n’était que les bruits troublant l’ambiance éthérée de l’infirmerie. Il n’avait plus peur. Il n’y avait que ses baisers qui comptaient. Comme si chacun d’eux étaient un délicieux filtre lui redonnant confiance. Le brun laissa glisser ses doigts dans sa chevelure avant de se séparer finalement d’elle. Il posa son front contre le sien, plongeant ses yeux vert dans les siens, y cherchant quelque chose, n’importe quoi. N’importe quoi qui lui donne le courage suffisant pour prononcer ce qui allait suivre :

« Je t’aime. »

Il n’y avait pas besoin de plus. Advienne que pourra d’eux deux, que le destin cesse un peu de les torturer, qu’ils profitent, eux aussi, après toute ces années à courir après fantasmes et rêve. QU’on les pardonne d’être aussi faibles, quand l’autre était aux alentours. Amen.

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Aelys E. O'Brien
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MessageSujet: Re: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeLun 1 Aoû - 18:04

Si tu veux que les rêves sortent comme un bateau s'innonde,
détruis les ombres, détruis les ombres et répends toi.


Peut-être Aelys aurait-elle dû compter le nombre de fois qu’elle en avait rêvé. Peut-être aurait-elle dû se souvenir de toutes les fois où ces 7 petites lettres s’étaient précipitées dans sa bouche, ricochant contre ses dents et percutant la barrière de ses lèvres, pour finir ravalés au fond de sa gorge. Peut-être aurait-elle aussi dû se remémorer toutes les fois ou ses mains avaient trouvés le contact rassurant de sa peau avant de se retenir au dernier moment de ne pas aller trop loin.
Elle aurait surement dû en effet. Pour pouvoir exulter encore un peu plus maintenant, lorsque leurs lèvres se trouvent enfin, inséparables après de trop longs vagabondages interminables et de parties de cache-cache ennuyeuses à toujours s’apercevoir sans jamais pouvoir clairement se discerner. Et frissonner plus fort lorsqu’elle le sent parcourir son cou et ses mains se poser sur ses hanches. Ses propres doigts agrippent un peu plus fort son tee-shirt, et son nez vient s’enfouir dans son cou, se délectant de son odeur omniprésente. Comme elle le faisait souvent. Et pourtant cela avait une tournure et une signification tellement différente.

Et leurs regards se rencontrent. Comment ne pas être fascinée par le tumulte qui règne dans les yeux de Clyde ? Comment émettre l’hypothèse même d’avoir la force de détourner le regard de celui qui s’accroche avec force au sien, l’empêche de voir autre chose, de se rappeler même du décor autour. Et tous les je t’aime silencieux prononcés dans un murmure inaudible qu’Aelys avait pu souffler dans un bête instant de laisser aller lui revinrent en mémoire. Comment avait-elle pu ignorer son regard. Elle qui se targuait de si bien le connaître, de pouvoir prévoir ses paroles et ses actes avec une précision étonnante et deviner ses pensées même les plus enfouies, pourquoi n’avait-elle jamais discerné, au fond de sa pupille, cette lueur vibrante qui l’encourageait depuis le premier jour à l’enlacer un peu plus fort et à prononcer ces trois mots qu’elle mourait d’envie de jeter une bonne fois pour toute depuis ses 8 ans ?

Aelys ouvrit la bouche mais n’eut pas le temps de prononcer le moindre son.

« Je t’aime. »
Elle avait eu beau l’imaginer des centaines de fois, rien n’avait atténué la vague de plaisir qui s’était abattu dans tout son être. Je t’aime. Si court. Si simple. Je t’aime. Si banal. Alors pourquoi ces trois minuscules mots, voir même ridicules de nos jours et sans véritable sens, lui donnait-elle un tournis de tout les diables ?
Surement parce qu’elle savait pertinemment que dans la bouche de Clyde, ce je t’aime vulgaire à l’emploi devenu laconique périssait au profit d’un terme plus doux, plus sincère et démesurément plus profond. Surement parce que son regard si pénétrant lui laissait comprendre que ce n’était pas une amourette de premier amour fade et terne. Surement parce qu’ils savaient tous les deux que les adolescents n’étaient pas sensés agir aussi excessivement comme ils le faisaient, et qu’ils n’étaient surement pas prêts à se quitter de sitôt.
Comme une enfant qui a trouvé son prince charmant et qui prévoit déjà une jolie petite fin à coup de « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ou pas, si Clyde se bornait toujours à ne pas vouloir de marmots brailleurs. Mais toujours baigné dans cette folle passion qu’ils ne laisseraient probablement jamais s’enliser dans la morne routine. C’était un joli rêve. Plein de candeur et d’espoir. C’était un joli rêve et Aelys savait que tout le monde lui servirait le même refrain si elle l’étalait aux yeux des autres. « Tu es mignonne petite Bonnie. C’est très joli, oui. Mais ca ne marche pas dans la réalité. Ca ne marche jamais. Dans trois mois, trois ans peut-être tu en douteras toi-même. Je dis cela pour toi. » Alors elle se tairait. Elle garderait ses rêveries pour elle, son désir pour lui. Et peut-être qu’elle le chuchotera à l’oreille du concerné un soir. Parce que lui ne se moquera pas et y croira aussi, elle en était persuadée.

Ses doigts frôlent sa joue. Son sourire s’étend. Doucement, elle se relève, comme si son pied allait se poser à terre pour s’enfuir. Et pourtant elle se contente d’ôter ses chaussures, lever le drap et se glisser en dessous avant de venir se coller au corps brulant de Clyde, mêlant ses jambes aux siennes et ramenant une fois de plus ses lèvres contre son cou. Si seulement Sandy avait la merveilleuse idée d’arrêter le temps tout de suite.
Puis elle remonte ses lèvres contre son oreille. C’est un secret éventé depuis longtemps qu’elle chuchote alors telle une gamine qui partage une révélation de la plus haute importance.
▬ Jamais autant que moi.
Tu pouvais bien reposer ta vie entière sur elle, Clyde. Tu pouvais lui mettre tout ce que tu voulais sur ses épaules, tu pouvais placer une confiance aveugle dans son dévouement, t’accrocher à ses sourires uniquement destinés à ton attention, compter sur sa seule présence quoi que tu ferrais. Parce que c’était toi. Parce qu’il n’y avait jamais eu que toi. Parce qu’elle ne voulait que toi dans ses bras. Parce qu’on s’en fichait bien des autres tant que tu étais avec elle. C’est toi, que toi. Uniquement toi. Tu te souviens de tout ce que vous aviez dit, non ? Etant enfants, assis dans sa chambre de gamine. « Je ne veux être qu’avec toi, Clyde. Les autres… Les autres, ce n’est pas pareil. » Et tu avais rassuré son égoïsme de gamine, mais oui Bonnie, moi aussi Bonnie, je ne suis bien qu’avec toi. Quelle importance de ne pas vouloir partager si cela leur convenait.
▬ Je ne veux être qu’avec toi, Clyde. Les autres, ce n’est pas pareil.
C’était bêtement nostalgique. Mais tellement révélateur. Surtout lorsque 7 petites lettres chuchotés vinrent ponctuer son joli secret.

Oublie le reste du monde.


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MessageSujet: Re: •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde.    •• It's a cold, and it's a broken Hallelujah. ✜ Clyde. Icon_minitimeDim 18 Sep - 13:30

Tes parents auront peur de moi
Enlève-toi.
Les contes de fée, s’était efforcé de croire Clyde, ça n’existait pas. C’était pour les gamines, les écervelés, les niaises, les abruties, les blondes, les plus efféminés d’entre les hommes, les ignorantes, les bien heureux. Rien qui ne le caractérisa en somme. Les contes de fée, un truc de fille. Puis y’a plusieurs déclinaison du conte de fée, parce que cette saloperie s’insinuait partout. Il y avait d’abord la banale histoire de la princesse, captive par un dragon et son prince qui la sauve et l’aime pour toujours. Quand la gamine n’a plus l’âge qu’on lui lise ce genre de truc, et qu’elle décide de perdre le peu de neurone qui lui reste devant la télé, Disney, vendeur de connerie depuis 1923, se chargeait de prendre le relais. Ca commençait par Blanche Neige et se terminait sur Hannah Montana quand on avait entre dix et quatorze ans. Après, le relais des séries américaines, pseudo trash, pseudo intéressante, pseudo sanglante mais toujours avec cet amour qui triomphe de tout, pour tenir l’adolescente en rut en haleine. On les bombardait de personnage que dans la vraie vie, on leur collerait des baffes ne leur disant « ça c’est l’amour, et un jour toi aussi t’y auras droit ». Merci toutes les séries de vampire à la con, merci la puissante Amérique. Puis quand la demeurée, tellement abrutie, ne s’était trouvée personne pour lui passer la bague au doigt, il lui rester à sa quarantaine les comédies romantiques et Julia Robert qui embrasse il ne sait trop qui sous la pluie et sous une chanson pop-rock qu’il ne pourra plus jamais supporter s’il l’avait un jour appréciée.

Les contes de fée, en bref, pour Clyde, c’était de la merde prémâchée et prédigérée qu’on vous forçait à ingurgiter mais quand vous ne souhaitez pas.

Du coup, il s’était rabattu sur les documentaires d’Arte, c’est la nuit. Moins passionnant, mais moins abrutissant. Mais nous ne sommes pas là pour parler de tout ça. Clyde avait toujours cru que sa vie ne s’écrirait pas comme un roman à l’eau de rose, que ça se finirait pire mal, au mieux banalement, avec la célèbre séparation à l’adolescence de sa bien-aimée. Mais voilà voilà, la vie, cette salope, avait décidé d’offrir à Clyde son propre conte de fée, et ça lui donnerait envie de vomir, tout ce cliché, ce déjà-vu. Mais il aurait été bien con que de cracher et de pas en profiter.

Alors il agrippa les hanches fines de sa Bonnie, il s’accrocha à ses lèvres encore et encore, il osa, d’abord timidement, avant d’être emporté par la passion et l’envie, passer sa main sous la chemise de l’uniforme, remonter son échine, toucher sa peau si chaude. Puis il bascula les rôles, ne s’écartant d’elle que quelque seconde pour l’admirer, le souffle court, le cœur qui bat la chamade et tout sauf l’envie d’attendre un peu plus. Il avait déjà trop attendu, c’était l’équivalent d’une vie, pour lui. Il descend sa main, légèrement, il n’ose toujours pas. Il l’a toujours trop couvé, il a toujours eu trop peur de dépasser une certaine limite. Mais dans ses bras, dans ce moment-là, tout fout le camp, tout s’est fait la malle, la sécurité, le confort de ce qu’il avait créé, disparu dans les bruissements de draps et le bruit mouillé de leur baiser passionné. Seul restait l’autre, l’envie de l’autre et c’était tout. Comme si le monde avait fermé sa gueule, ou plutôt comme si le monde n’existait plus.

Adriel ? Mohsen ? Tout ceux tellement susceptible de se mettre entre eux, ils n’existaient plus et n’avaient jamais existés. Il ne restait à jamais qu’eux, et cette main qui remonte lentement cette cuisse, et l’autre main qui cherche son vis-à-vis. Comme gamin, main dans la main, ils traverseront tout ensemble. Clyde posa doucement son front contre celui d’Aelys, les yeux fermé et un soupir de soulagement qui passe ses lèvres. Tout lui semble plus facile, moins vain, maintenant qu’il a ses assurances.

« Je suis tellement désolé, Bonnie… » Désolé de t’avoir fait attendre, de ne pas t’avoir offert ça plutôt, désolé de t’avoir fait peur, quand j’ai bêtement sauté sans réellement comprendre Désolé aussi d’avoir cherché un peu dans tes secrets, désolé de ne pas t’avoir laissé plus libre. Désolé de penser encore à ça maintenant, de vouloir l’entendre de tes lèvres.

Dis-moi tout Bonnie, j’en peux plus des secrets, j’en peux plus de tout savoir et de fermer ma gueule. Allez, dis moi tout, et on pourra enfin vivre notre conte de fée, comme on l’a toujours souhaité pas vrai ?

Parce qu’au fond, ce n’était pas Clyde pouvait combattre les démons, bien qu’il aurait aimé. C’était Bonnie qui avait la clé de la délivrance. C’était Bonnie qui pouvait le sauver, pas quelqu’un d’autre, et encore moins l’inverse.

Ça fait quand même un mal de chien d’être bien .
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